Archive pour le Tag 'élévée'

Inflation élevée : la faute à qui ?

Inflation élevée : la faute à qui ?

La persistance de l’inflation serait due pour certains, à la rapacité des entreprise qui auraient profité de cette période pour augmenter leurs prix et leurs marges bénéficiaires. Mais cette explication inverse la cause et l’effet. Bref, La demande serait davantage responsable que l’offre ! . Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC dans la Tribune

L’inflation élevée qui frappe les Etats-Unis et la zone euro depuis 2021 se maintient à un niveau trop élevé selon les derniers chiffres disponibles. En mai 2023, l’inflation hors énergie et produits alimentaires est encore à 5,3% aux Etats-Unis et à 5,4% en zone euro, bien au-delà de la cible de 2% des deux banques centrales.

Les causes de cette inflation sont maintenant bien connues. Le stimulus fiscal et monétaire a été maintenu à un niveau élevé trop longtemps après la récession due au Covid-19, auquel s’est ajouté l’augmentation ponctuelle mais forte du prix de l’énergie à la suite de la guerre en Ukraine. Les graves erreurs de prévision et la réaction tardive des banques centrales (Fed et BCE) ont largement contribué à aggraver le problème.

Face à la grande souffrance économique des catégories les plus défavorisées générée par l’inflation, les économistes de gauche cherchent des boucs émissaires plutôt que remettre en cause le principe même du soutien massif et permanent de la demande globale. Sans surprise, le coupable idéal serait le comportement rapace et égoïste des grandes firmes. Celles-ci auraient profité de la confusion dans l’esprit des gens provoquée par l’inflation pour engager une hausse des prix détachée des réalités avec l’objectif d’augmenter les marges de profit. Dans la zone euro, au printemps 2023, la Commission européenne dans ses prévisions économiques avait déjà pointé une hausse des profits en 2022, qu’elle reliait à l’inflation. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a repris cette thèse dans un discours en juin 2023, en rendant la hausse du profit par unité produite responsable de 2/3 de l’inflation en 2022.

Au niveau purement factuel et objectif, sans parler de lien causal, selon les calculs de Hansen, Toscani et Zhou, économistes du FMI, la décomposition des revenus en zone euro indique que la hausse des prix en 2022 est associée à 40% aux prix des importations, à 45% à la hausse des profits et à 25% à la hausse de salaires, la réduction des impôts ayant une contribution négative. Selon une étude récente (mai 2023) de Glower, Mustre-del-Rio et Nicols, aux Etats Unis, les marges de profit auraient augmenté en 2021, mais cette tendance serait renversée en 2022.

Les « décompositions » comptables des hausses de prix selon les hausses des revenus des facteurs sont des enregistrements ex-post, intéressantes en soi, mais qui ne délivrent pas d’explications. C’est pour cela que les statisticiens parlent de « contribution » des différents facteurs.

Une entreprise disposant d’un pouvoir de marché a forcément un prix optimal qui arbitre entre une plus grande marge de profit et une diminution du volume de ventes. Si à un moment donné, les facteurs de production coutent plus cher ou si la demande est trop forte par rapport à sa capacité productive, une entreprise va réagir par une augmentation de prix. En effet, augmenter sa production réclame le plus souvent d’attirer des ressources de plus en plus rares, ce qui va augmenter le coût des dernières unités produites. Ce n’est pas le coût moyen des unités produites qui compte pour déterminer le prix qui assure le profit maximal, mais le coût de la dernière unité produite. C’est cette absence de flexibilité qui transforme une demande forte en forte augmentation des prix. Une forte marge dans certains secteurs reflète avant tout des conditions de demande plus favorables. Cette hausse de prix sera encore plus forte si les chaines de fabrication sont soumises à des forte contraintes de production. Dans le secteur de l’énergie, en 2022, la tarification du gaz au cout marginal a permis aux producteurs d’énergie hors-gaz d’obtenir des profits très élevés. Ainsi, l’accroissement de la demande globale expliquerait la hausse simultanée des prix et des profits, sans lien causal direct entre profits et prix.

Une autre partie de la hausse des profits vient de la réduction relative des coûts salariaux. En effet, un peu partout dans le monde, les hausses salariales n’ont pas intégralement compensé les hausses des prix et le rattrapage nécessite des mois. Cette forme de rigidité salariale explique à la fois la hausse de profits, et les pénuries de travail. Ces deux phénomènes ont la même cause, une inflation élevée et non anticipée. Il n’est pas incorrect d’affirmer que les entreprises ont pu tirer profit de cette rigidité salariale, mais, là non plus, ce n’est pas la hausse des profits qui a engendré la hausse de prix, mais l’inverse.

La dérive de toute puissance des gouvernants grisés par la perspective d’augmentation de la demande à grand renfort de dépenses publiques s’est retournée contre les salariés qui sont les grands perdants de l’inflation. Attribuer l’inflation à des causes erronées permet certes aux politiques et aux autorités monétaires de s’exonérer de leurs responsabilités. Il serait néanmoins dangereux de tergiverser sur les bonnes mesures de politique économique, essentiellement les mesures de rigueur budgétaire et monétaire sans lesquelles « le monstre de l’inflation », pour citer Christine Lagarde, ne sera jamais vaincu. Il est heureux que Bruno Le Maire ait fait un premier pas dans la bonne direction avec la réforme des retraites d’avril 2023 suivi d’un deuxième avec son plan d’économie de 10 milliards d’euros de juin 2023. Mais nous sommes encore loin du compte.

Économie- États-Unis : une inflation plus persistante et plus élevée que prévue

Économie- États-Unis : une inflation plus persistante et plus élevée que prévue

 

Alors que la plupart des experts dépendants directement ou indirectement des Etats ne cessent d’affirmer que l’inflation résultant de la crise sanitaire présente un caractère très transitoire, la Fed vient de déclarer le contraire en prévoyant une inflation plus persistante et plus importante que prévu.

 

Le concept d’inflation transitoire vient de prendre un sérieux coup dans l’aile. En effet, on a rarement vu une inflation disparaître presque aussitôt après son émergence. Surtout avec le décalage croissant entre l’énorme masse monétaire (due à la planche à billets) et l’endettement général.

Lors d’une conférence de presse peu après la publication du communiqué, Jerome Powell a indiqué que l’inflation pourrait être «plus élevée et plus persistante» que prévu, un changement de ton alors qu’il martèle que cette hausse des prix ne devrait être que temporaire. «Alors que la réouverture se poursuit, d’autres contraintes pourraient continuer à limiter la rapidité avec laquelle l’offre peut s’ajuster», augmentant «la possibilité que l’inflation s’avère plus élevée et plus persistante que ce que nous attendons», a-t-il déclaré.

«J’ai confiance dans le fait qu’à moyen terme l’inflation va redescendre», a-t-il toutefois nuancé, reconnaissant qu’«il est difficile de dire quand».  Il aurait pu préciser quand la croissance ralentira de façon significative. Ce qui ne sera pas le cas ni en 2021 ni en 2022 pour les États-Unis. En attendant La Fed maintient ses taux

Le FMI estime lui aussi que l’inflation sera temporaire, mais a pointé du doigt le risque qu’elle persiste, tablant pour les États-Unis sur 4% d’inflation en 2021, puis 2,5% d’ici la fin de l’année prochaine.

FED- États-Unis : une inflation plus persistante et plus élevée que prévue

FED- États-Unis : une inflation plus persistante et plus élevée que prévue

 

Alors que la plupart des experts dépendant directement ou indirectement des Etats ne cessent d’affirmer que l’inflation résultant de la crise sanitaire présente un caractère très transitoire, la Fed vient de déclarer le contraire en prévoyant une inflation plus persistante et plus importante que prévu.

 

Le concept D4inflation transitoire vient de prendre un sérieux coup dans l’aile. En effet, on a rarement vu une inflation disparaître presque aussitôt après son émergence. Surtout avec le décalage croissant entre l’énorme masse monétaire (due à la planche à billets) et l’endettement général.

Lors d’une conférence de presse peu après la publication du communiqué, Jerome Powell a indiqué que l’inflation pourrait être «plus élevée et plus persistante» que prévu, un changement de ton alors qu’il martèle que cette hausse des prix ne devrait être que temporaire. «Alors que la réouverture se poursuit, d’autres contraintes pourraient continuer à limiter la rapidité avec laquelle l’offre peut s’ajuster», augmentant «la possibilité que l’inflation s’avère plus élevée et plus persistante que ce que nous attendons», a-t-il déclaré.

«J’ai confiance dans le fait qu’à moyen terme l’inflation va redescendre», a-t-il toutefois nuancé, reconnaissant qu’«il est difficile de dire quand».  Il aurait pu préciser quand la croissance ralentira de façon significative. Ce qui ne sera pas le cas ni en 2021 ni en 2022 pour les États-Unis. En attendant La Fed maintient ses taux

Le FMI estime lui aussi que l’inflation sera temporaire, mais a pointé du doigt le risque qu’elle persiste, tablant pour les États-Unis sur 4% d’inflation en 2021, puis 2,5% d’ici la fin de l’année prochaine.

« Menace terroriste élevée » (Darmanin)

« Menace terroriste élevée » (Darmanin)

 

 

A la-veille du procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris , le ministre de l’intérieur rappelle que la menace terroriste est élevée en France avec notamment plus de 8000 personnes radicalisées dangereuses . Le ministre de l’intérieur a sans doute raison mais cela lui donne aussi l’occasion d’affaiblir  le projecteur sur le champ global de préoccupation sécuritaire. En effet, ce qui semble préoccuper aujourd’hui les Français, c’est aussi l’insécurité générale avec la montée des crimes et délits, des incivilités quotidiennes sur fond de  remise en cause générale de l’autorité notamment de l’État.

De ce point de vue,  la politique de Darmanin  est très contestée car se bornant trop à des déclarations médiatiques sans lendemain. Il lui est reproché  de singer Sarkozy avec une efficacité encore moins grande.

Ceci étant, la France engagée sur nombre de théâtres internationaux constitue évidemment une cible privilégiée pour le terrorisme.

Lors d’un discours prononcé au siège de la DGSI (Direction général de la Sécurité intérieure), le ministre de l’Intérieur a souligné que trente-deux attentats avaient été déjoués en France depuis 2017.

Dans la matinée, Jean-François Ricard, qui dirige le Parquet national antiterroriste (Pnat), avait précisé sur franceinfo que les services de renseignement avaient mis en échec au moins une demi-douzaine de projets d’attentats depuis janvier.

“Je voudrais insister sur le fait que (la menace terroriste) demeure à un niveau extrêmement élevé sur le territoire national. Nous devons donc maintenir notre plus grande vigilance”, a insisté Gérald Darmanin.

Il a rappelé que depuis 2017, dix attaques sur le territoire national – dont trois cette année, le 3 janvier à Villejuif, le 4 avril à Romans-sur-Isère et le 27 avril à Colombes – avaient abouti à la mort d’une vingtaine de personnes.

“L’ouverture du procès (des attentats de janvier 2015) est l’occasion pour nous de rappeler que la lutte contre le terrorisme islamiste est une grande priorité du gouvernement. Elle exige une mobilisation totale”, a ajouté le ministre de l’Intérieur.

“La composante extérieure de la menace doit continuer à faire l’objet de toute notre attention. La perpétuation de cette menace est notamment due à la forte résilience de l’Etat islamique qui avait anticipé sa défaite (militaire) en adaptant sa structure”, a poursuivi Gérald Darmanin.

“Mais c’est la menace endogène, dans nos murs, qui est devenue la plus prégnante et la plus forte, celle qui mobilise le plus l’attention des services de renseignement.”

Cette menace représente un “défi croissant” pour les services de renseignement qui “assurent le suivi de 8.132 individus inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste”.

Gérald Darmanin a également précisé que 505 individus condamnés pour terrorisme islamiste étaient actuellement recensés dans les prisons françaises, “auxquels s’ajoutent malheureusement 700 détenus de droit commun susceptibles de radicalisation”.

De son côté, Jean-François Ricard a fait le point sur le sort des Français ayant combattu aux côtés des djihadistes et de leur entourage.

“Nous savons (…) qu’il y a environ 250 Français, hommes et femmes adultes, qui se trouvent en détention” dans la zone irako-syrienne, ainsi qu’environ 300 enfants, a-t-il dit, en ajoutant que 170 adultes, autant de femmes que d’hommes, étaient revenus en France dans le cadre des accords de coopération policière avec la Turquie.

“Chaque fois qu’une de ces personnes revient en France, elle est jugée”, a insisté le magistrat.

Concernant ceux qui ont déjà été jugés et emprisonnés, 45 seront libérés cette année et 63 l’an prochain, a précisé Gérald Darmanin. Le suivi de ces anciens détenus doit être une des priorités voire la priorité numéro un des services de l’Etat, a-t-il souligné.

Livret A : collecte toujours très élevée en juillet en prévision de la crise économique

Livret A : collecte toujours très élevée en juillet en prévision de la crise économique

La collecte de l’épargne s’est ralentie en juillet mais demeure cependant particulièrement élevée. Au total sur les livrets d’épargne le placement atteindrait globalement environ 450 milliards. Par ailleurs à peu près la même somme reste sur les comptes courants du fait  que l’épargne de toute façon ne rapporte pratiquement rien. La preuve de l’attentisme des ménages toujours très inquiets sur la situation sanitaire et autant sur les conséquences sociaux économiques notamment concernant l’emploi et le pouvoir d’achat.

Le mois dernier, les livrets A ont observé une collecte nette – le niveau auquel les dépôts dépassent les retraits – de 1,85 milliard d’euros, selon la Caisse des dépôts, l’institution publique qui gère ce placement, le plus populaire en France avec l’assurance vie. C’est un niveau élevé pour le mois de juillet. Par le passé, il n’a été dépassé qu’à deux reprises, en 2011 et 2012, à chaque fois à plus de deux milliards d’euros.

Mais c’est un net ralentissement par rapport au mois de juin, alors que celui-ci, à quelque trois milliards d’euros, enregistrait déjà une décélération par rapport au printemps, marqué par le strict confinement imposé face à la crise sanitaire du coronavirus. Considéré comme un placement refuge, le Livret A, qui garantit un taux d’intérêt de 0,5% par an, a connu un succès historique dans le contexte d’incertitudes économiques et sanitaires, contrastant avec une forte décollecte sur les contrats d’assurance vie. Au total, depuis le début de l’année et à fin juillet, les dépôts sur les Livrets A dépassent les retraits à hauteur de 22,25 milliards d’euros, un niveau qui n’a été dépassé à cette période qu’en 2012.

Les tendances sont les mêmes si l’on prend aussi en compte le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), un autre placement géré par la Caisse des dépôts, aux côtés du Livret A. À eux deux, ils observent une collecte nette de 2,49 milliards d’euros en juillet, et de 28,61 milliards depuis le début de l’année. Le Livret A finance essentiellement le logement social, tandis que le LDDS est dédié à l’économie sociale et solidaire ainsi qu’aux économies d’énergie dans les logements. À fin juillet, 439,5 milliards d’euros étaient placés au total sur les deux.

La fiscalité trop élevée sur tout en France

La fiscalité trop élevée sur tout  en France

 

Le journal l’Opinion  l’accent sur le caractère trop élevé de la fiscalité sur le capital . Notons d’abord que ce concept de capital recouvre  un peu tout, des secteurs productifs et d’autres qui ne sont moins. Par ailleurs il n’y a pas que la fiscalité sur le capital qui est trop élevé , cela  concerne aussi d’autres champs de fiscalité.  Aussi bien le travail que la consommation. Il est vrai que l’impôt sur le capital en  pourcentage du PIB représente 10,8 % en France 7,1 % en Allemagne et en moyenne 8,5 % en zone euro. De la même manière, la pression fiscale est aussi excessive sur le travail qui représente toujours en pourcentage du PIB 23,9 % en France 22,8 % en Allemagne et 21,1 % en moyenne en zone euro. On constate aussi un écart la fiscalité relative à la consommation qui représente 11,7 % en France 10,2 % en Allemagne et en moyenne 10,9 % en zone euro. Au total la pression  totale, c’est-à-dire la prise en compte de tous les prélèvements obligatoires représente 46,5 % du PIB  en France pour 40,1 % en Allemagne et 40,6 % en zone euro. Il est clair que le cumul de tous ses records affecte la compétitivité de l’économie tout autant que le pouvoir d’achat du consommateur. Notons que cette pression fiscale n’indique pas  que la France doit en outre emprunter de manière considérable quand l’Allemagne, elle, dégage des excédents budgétaires. ! La prudence budgétaire de l’Allemagne qui a toujours une véritable hantise du déficit est bien entendu excessive car elle nuit soutien de sa propre économie et de celle de l’union européenne. Excessif aussi est le poids des prélèvements obligatoires en France plombés  par le coût d’une administration et d’un État omniprésent.

Terrorisme : pour 92% des Français, la menace est élevée

  • Terrorisme : pour 92% des Français, la menace est élevée

21% des Français se sentent moins en sécurité depuis la levée de l’état d’urgence Selon une étude Ifop et  92% des Français considèrent la menace terroriste élevée.  »Le sentiment de menace est maximal. Les Français ont complètement intériorisé cette menace, avec une opinion extrêmement homogène », analyse Frédéric Dabi directeur général adjoint de l’Ifop. La menace est considérée particulièrement élevée pour les partisans de La République en Marche (96%), des Républicains (99%) ou du Front national (98%), alors qu’elle est plus basse chez ceux qui se disent proches du Parti socialiste (86%) ou de la France insoumise (83%). Mais les différences entre partis restent faibles.  »Tout se passe comme si les clivages entre droite et gauche, entre jeunes et vieux, habituellement suscités par la thématique de la sécurité avaient été cannibalisés, phagocytés par la question terroriste », poursuit Dabi. Le sondage interroge le sentiment de sécurité depuis la levée de l’état d’urgence remplacé pour une nouvelle loi antiterroriste. Sur ce point, le constat est moins positif pour le gouvernement. Si une grande majorité dit se sentir autant en sécurité qu’avant (73%), ceux qui se sentent moins en sécurité sont majoritaire (21%) par rapport à ceux qui se sentent plus en sécurité (5%).

 

Rémunération Livret A encore trop élevée » ! (Pierre-René Lemas)

Rémunération Livret A encore trop élevée » ! (Pierre-René Lemas)

Le patron de la caisse des dépôts (qui gèrent les fonds du livretA considère que le taux du livret est encore trop élevé. Pourtant la rémunération de 0,75 % apparaît très virtuelle à nombre d’épargnes d’épargnant d’où les décollectes enregistrées depuis des mois

Le taux du Livret A peut-il descendre en dessous des 0,75 % ?

Il s’agit d’une question d’équilibre. En tant que gestionnaire, je considère que le taux est encore très élevé compte tenu des taux de marché et de l’inflation. Cependant, l’épargnant a le sentiment aujourd’hui que le rendement du Livret A est très faible, ce que je peux comprendre, même si en réalité la rémunération est élevée compte-tenu de l’absence d’inflation, de la liquidité et de la sécurité du produit.

  Comment jugez-vous les résultats de la CDC en 2015, pour son bicentenaire ?

Les résultats sont bons, dans la section générale comme dans celle des fonds d’épargne. Dans la section générale, nous avons dû intégrer des dépréciations d’actifs de notre filiale Icade, dépréciations que nous assumons pleinement compte tenu de son nouveau plan stratégique, ainsi qu’à Bpifrance – notamment sur les participations dans le secteur parapétrolier. Mais les résultats sont bons car ils nous permettent d’augmenter sensiblement nos fonds propres, de plus de 2 milliards d’euros. Nous retrouvons ainsi un volume de fonds propres supérieur à celui d’avant la crise financière de 2008. Nous pouvons donc réactualiser notre plan stratégique, à horizon 2020, en misant sur une capacité d’investissement de 26,3 milliards d’euros sur les cinq prochaines années, au lieu de 20 milliards initialement. Dans la section des fonds d’épargne, je suis à la fois positif, puisque le résultat courant atteint 1,8 milliard d’euros, et prudent pour l’avenir car ce résultat intègre des éléments exceptionnels. Nous n’atteindrons pas une telle performance dans les prochaines années, en raison des taux très bas, qui vont nécessairement comprimer notre marge.

A quel point l’environnement de taux bas contraint-il votre pilotage ?

L’ère des taux bas est durable, même si la deuxième vague de « quantitative easing » de la BCE n’a pas encore produit tous ses effets sur l’économie ou l’inflation. Elle nous oblige à mener une gestion très rigoureuse de nos deux bilans, dans la section générale comme dans celle des fonds d’épargne. Mais ce n’est pas la seule contrainte. La volatilité des marchés d’actions implique beaucoup d’agilité dans notre gestion financière quotidienne. La Caisse des Dépôts n’a pas de problème de liquidité ni de solvabilité, mais elle doit faire plus que jamais des choix forts.

 

Le portefeuille doit-il tourner ?

La réponse est oui. Notre portefeuille d’actifs doit tourner plus vite. Nous avons déjà réintégré plusieurs filiales et participations, comme CDC Climat et CDC Infrastructures et en avons vendu d’autres comme CDC Fast, AEW et Club Med. Nous avons aussi en tête quelques respirations d’actifs cotés et de participations mais cela ne s’annonce pas publiquement à l’avance. La Caisse des Dépôts n’est pas un holding de participations, c’est un groupe. Elle n’a traditionnellement pas une image très dynamique, il faut que cela change. Nous avons commencé à le faire. Icade a donc adopté un nouveau plan stratégique, SNI a été recapitalisé, nous négocions avec Veolia la montée au capital de Transdev, nous avons demandé à la Compagnie des Alpes de réfléchir aux conditions de son développement, nous sommes prêts à accompagner CNP Assurances dans son développement sur le marché brésilien…

Quels sont les axes de développement de CNP, qui vient de perdre son réseau distributeur des Caisses d’Epargne et un gros contrat avec le Crédit Agricole ?

CNP se porte bien, elle reste notre première filiale en termes de contribution au résultat du groupe. J’ai demandé à son directeur général, Frédéric L’avenir, de mener une réflexion sur l’avenir de CNP avec deux axes déterminants à mon sens : les métiers de la protection sociale et notamment des retraites supplémentaires, qui représentent encore des petits volumes mais avec des potentiels importants. Et je crois à la croissance de CNP à l’international, en particulier au Brésil, qui reste un pays très prometteur à moyen terme avec des taux de croissance de 7% à 8% par an sur l’assurance vie et l’assurance emprunteur, et où CNP est le seul acteur étranger à s’être bien implanté. Nous voulons donc prolonger et développer si possible les accords de distribution avec les réseaux brésiliens.

CNP pourrait-il être intégré à La Poste ?

Je ne me pose pas cette question. Les accords de distribution de CNP avec La Poste viennent d’être stabilisés pour une période de 10 ans. Ce sujet n’est pas à l’ordre du jour.

La décollecte sur le Livret A vous inquiète-t-elle ?

En 2015, la décollecte a atteint 12 milliards d’euros. Comme le plafond du Livret A  été relevé à deux reprises, le volume des fonds d’épargne est tel qu’aujourd’hui ce n’est pas un sujet. Cette décollecte relative n’entame pas le volume mobilisable, et ce n’est pas un véritable problème dans un environnement inondé de liquidités. En 2015, nous battons ainsi le record de 2014 sur le volume de prêts en faveur du logement social. Nous sommes dans notre rôle d’acteur contra-cyclique, puisque nous avons augmenté de plus de 33 % nos encours de prêts au cours des cinq dernières années.

Le taux du Livret A peut-il descendre en dessous des 0,75 % ?

Il s’agit d’une question d’équilibre. En tant que gestionnaire, je considère que le taux est encore très élevé compte tenu des taux de marché et de l’inflation. Cependant, l’épargnant a le sentiment aujourd’hui que le rendement du Livret A est très faible, ce que je peux comprendre, même si en réalité la rémunération est élevée compte-tenu de l’absence d’inflation, de la liquidité et de la sécurité du produit.

Lire aussi :

Avez-vous les moyens de vos ambitions, l’Etat ne va-t-il pas réclamer une plus grande contribution de la CDC à son budget ?

Les versements de la CDC à l’Etat sont en léger recul en 2015, à 1,576 milliard d’euros. Il a été décidé que le versement à l’Etat au titre de la section générale serait plafonné à 50% de notre résultat social dès cette année, contre 75% jusqu’alors, et que nous bénéficierons d’une exonération sur les plus-values de cessions de nos participations supérieures à 5%. Cette double amodiation va nous permettre de disposer de davantage de moyens pour financer le plan de 3 milliards d’euros d’interventions nouvelles annoncé par le Président de la République en janvier.

Quels sont ces nouveaux projets ?

Nous allons créer une Foncière qui sera capitalisée par la Caisse des Dépôts et par l’Etat ou ses établissements publics, qui apportera comme actifs du foncier public. Cette société cédera ce patrimoine aux collectivités locales sous forme de bail emphytéotique, ce qui permettra de faire baisser le coût du logement et de la construction. J’aimerais que des bâtiments comme les crèches puissent aussi en bénéficier. Ce projet est en cours de négociation avec le ministère du Budget, et il va y avoir de la bagarre pour déterminer la valeur d’apport des actifs de l’Etat qui seront apportés dans la foncière ! Nous allons également réaliser plus d’un milliard de prêts à taux zéro en faveur des organismes de logements sociaux, remboursables au bout de 20 ans, qui constitueront des quasi-fonds propres et permettront de renforcer les hauts de bilans de ces organismes HLM. Et puis nous allons distribuer une enveloppe de 1,5 milliard d’euros de prêts à taux zéro également dédiés à la réhabilitation thermique des bâtiments publics (écoles, hôpitaux, Ehpad etc.), sur des durées de 20 ans, et qui pourront représenter jusqu’à 100% des besoins de financement. Il s’agit là de financements à injecter très vite dans l’économie, pour un effet rapide de soutien au BTP. C’est une mesure très attendue par les élus locaux.

Et sur le numérique ?

Nous nous engageons sur les smart cities et sur des technologies nouvelles par exemple avec l’initiative de place sur la blockchain que nous coordonnons. L’impact de cette technologie pourrait être important sur la CDC, pour ses métiers de tiers de confiance. Cela pourrait être une formidable opportunité. De manière générale, je veux que la Caisse retrouve la culture d’innovation qu’elle a eue par le passé (sur l’architecture, la finance…) mais qui s’est un peu perdue. Et qu’elle soit prête pour cela à prendre des risques raisonnables et même à assumer les « unsuccess stories ». Il est essentiel que nous devenions un outil d’innovation.

 

Portugal -Moddy’s : dette toujours élévée

Portugal -Moddy’s : dette toujours élévée

 

 Moody’s Investors Service a confirmé jeudi la note Ba3 du Portugal ainsi que sa perspective négative, évoquant une dette publique élevée et la vulnérabilité du pays à des chocs tels que la crise chypriote. L’agence évoque aussi une économie affaiblie, susceptible de se contracter encore plus que prévu cette année. Mais elle dit aussi que des progrès importants ont été accomplis en matière de consolidation budgétaire et de réformes structurelles et que le Portugal est mieux à même à présent de regagner un accès direct au marché à l’avenir.Moody’s dit enfin qu’elle pourrait déclasser le Portugal en cas de hausse sensible du ratio d’endettement ou des coûts d’emprunt. A l’inverse, elle pourrait relever la note si Lisbonne parvenait à stabiliser le ratio

 




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