Voitures électriques : surtout des Chinoises !
D’une manière ou d’une autre les voitures électriques sont essentiellement chinoises. Soit elles sont entièrement conçues et montées en Chine, soit elles sont conçues et montées en Europe( ou ailleurs) soit encore elles fournissent la plupart des éléments aux voitures des pays étrangers américains ou européens par exemple. Ainsi Le constructeur de Shenzhen BYD a détrôné Tesla, le leader mondial de la voiture électrique en nombre de véhicules livrés lors de ce dernier trimestre de l’année 2023 : 526.409 véhicules entre octobre et décembre, contre 484.507 véhicules pour l’entreprise d’Elon Musk.
Pour détourner les contraintes économiques et écologiques de l’Europe la Chine sait aussi construire des usines de montage par exemple en Europe.
La Chine est particulièrement en avance car elle dispose d’un énorme marché local et une électricité bon marché fourni par le charbon. D’une certaine manière, c’est le charbon qui est le support du progrès technologique électrique des voitures. Et la Chine a octroyé des aides directes considérables.
Le géant chinois BYD domine désormais BYD le paysage automobile Mondial.
Près de 8 voitures sur 10 vendues en Chine sont de la marque BYD. Une écrasante domination sur ses concurrents chinois que SAIC, propriétaire de la marque MG, Dongfeng Motors ou encore FAW.
La Chine a initialement privilégié ces entreprises d’Etat, alors en association avec des constructeurs traditionnels comme Volkswagen pour SAIC ou encore Toyota pour FAW, pour développer son industrie automobile.
Concrètement, les aides de l’Etat chinois dépassent 200 milliards de yuans (26 milliards d’euros environ) pour les entreprises automobiles qui fabriquent des voitures électriques en 2022. Des subventions qui irritent l’Union européenne, laquelle a lancé une enquête en septembre dernier, estimant que « les marchés mondiaux sont aujourd’hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives ».
La plus grosse différence de BYD par rapport à ses concurrents se situe son avance technologique. Son expertise autour de la batterie a permis à l’entreprise de réduire ses coûts, mais également de présenter une batterie électrique nommée Blade, capable d’être rechargée en 18 minutes. Résultat : Tesla a fait appel à l’entreprise chinoise pour équiper ses propres modèles en batteries électriques. Il y en a d’autres. Toyota ou encore Kia équipent également leurs véhicules de cette batterie Blade, et Mercedes pourrait suivre sur sa future CLA électrique. Auquel cas, BYD deviendrait le deuxième fournisseur mondial de batteries électriques, derrière CATL.
Mais le constructeur chinois ne s’arrête pas à la batterie. Il produit la quasi- totalité de la voiture, ce qui lui a permis, entre autres, de résister plus fortement à la crise des semi-conducteurs l’année dernière, ayant entraîné d’importants retards de livraisons pour les constructeurs traditionnels.
Le constructeur chinois propose aussi un modèle à 33.000 euros, similaire à la Megane électrique de Renault mais beaucoup moins cher.
« BYD couvre l’ensemble de la gamme, contrairement à Tesla qui tourne sur des modèles similaires pour baisser les coûts. La stratégie du constructeur chinois ressemble davantage à celle des Japonais ou des Coréens lorsque ces derniers sont entrés sur le marché européen », souligne Bernard Jullien.
Surtout, l’annonce de l’usine d’assemblage de voitures en Hongrie permettra de ne plus payer les frais de douanes et de bénéficier du bonus écologique ainsi que du leasing en France. « Avec cette usine, on change de braquet. Il y aura des voitures électriques BYD en dessous de 20.000 euros sûrement », assure Bernard Jullien.
En outre, si BYD est le numéro un en Chine, le groupe a des visées exportatrices. Avant l’ouverture de l’usine européenne, BYD construira une autre usine au Brésil dont les premières productions devraient sortir d’ici fin d’année prochaine. En Europe BYD pourrait annoncer une deuxième usine prochainement. Plusieurs pays se pressent pour accueillir les investissements chinois, dont la France. Mais l’Espagne semble favorite.