Archive pour le Tag 'Electricité'

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Electricité: où est le soulagement pour les TPE ?

Electricité: où est le soulagement pour les TPE ?

La plupart des grands médias reprennent purement et simplement les informations du ministère de l’économie en titrant : « soulagement pour les prix de l’électricité concernant les petites entreprises ». En réalité, le gouvernement a décidé d’un bouclier tarifaire avec un maximum de 280 € par mégawatt heure quand le prix de marché e entre 70 et 80 euros

D’abord 280 € le méga watts heure,c’est le double du prix payé par les particuliers et autres petites activités économiques. C’est surtout très au-dessus du prix de marché de gros qui se situe actuellement autour entre 70 et 80 € le mégawatt heure. On objectera à juste titre que les fournisseurs d’électricité achètent dans le cas de contrat à long terme et qu’il leur faut donc lisser le prix.

Grâce aux augmentations invraisemblables de l’électricité ces derniers temps, ils ont tous engrangés des profits injustes. Grâce à des contrats à caractère léonin, ils imposent à leurs clients des hausses considérables à l’occasion des renouvellements de contrat. Des hausses qui peuvent multiplier par 4,5 ou même 10 le prix de l’électricité.

C’est le résultat de la politique énergétique française qui a tué pendant des années la filière nucléaire et les tarifs réglementés qui l’accompagnaient. Normalement si Fessenheim n’avait pas été fermé, si des centrales n’avaient pas été mal entretenues, la France serait toujours exportatrice d’électricité et les prix réglementés tourneraient autour de 70 € le mégawatt heure. Macron avec Hollande d’abord , seul ensuit,e a largement contribué à étouffer le nucléaire; il a favorisé une immense pagaille dans le secteur en permettant à des énergéticiens de s’enrichir alors qu’ils ne produisent rien, ne transporte rien.

Conclusion, ce n’est pas vraiment un calot de mettre en place un bouclier tarifaire pour les petites entreprises avec un plafond de 280 € le mégawatt heure quand en faite ils ne devraient payer qu’autour de 70 €.

Électricité : le scandale de la spéculation et des prix

Électricité : le scandale des prix


L’envolée des prix de l’électricité découle directement de la libéralisation du marché de 1996 voulue par l’Allemagne et la commission européenne. Du coup, nombre de parasites « énergéticiens » qui ne produisent rien, qui ne transportent rien sont venus sur le marché. Avec le prix de l’électricité alignéesur celui du gaz, ces intermédiaires ont réalisé d’immenses profits et alimenté largement l’inflation. Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors que le pays dispose l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires !

« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.

Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires. .

Les rapporteurs de la rue Cambon pointent en particulier la méthode de calcul des tarifs réglementés d’EDF établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Comme l’avait déjà souligné l’UFC-Que Choisir en mai 2021, ils démontrent qu’en intégrant le coût d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs sur les marchés de gros dès qu’ils n’ont plus d’Arenh , elle fait fortement augmenter le tarif réglementé, le déconnectant de plus en plus des coûts de production du parc nucléaire d’EDF.

Ainsi révisé, le tarif réglementé est trop exposé au marché, il n’est plus à même d’assurer la stabilité des prix aux consommateurs. Sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il aurait ainsi bondi de 35 % TTC le 1er février dernier. La Cour des comptes appelle à réformer son mode de calcul pour le protéger des variations des prix de marché.

Autre outil mis en cause, celui de l’Arenh, qui impose à EDF de fournir jusqu’à 100 TWh d’électricité produite par son parc nucléaire à ses concurrents au prix de 42 € le mégawattheure. Si ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021, il lui a cependant permis de couvrir largement ses coûts. Mais ils vont augmenter fortement en 2022 du fait de la faible production de son parc nucléaire. La Cour souligne que les mécanismes de régulation ne fonctionnent plus, que ce soit en France ou en Europe.

Enfin, le mécanisme de capacité qui rémunère le dernier moyen de production appelé pour faire face aux pointes de consommation « est à l’origine de transferts financiers qui peuvent excéder les nécessités de la sécurité d’approvisionnement ». Coût estimé à la charge des consommateurs : de 500 millions à 1,2 milliard par an.

La Cour des comptes conclut que ces trois outils d’intervention publique ne sont pas maîtrisés et qu’ils ne garantissent plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome. Elle recommande une nouvelle régulation pérenne qui supprimerait les effets pervers des mécanismes en place et protégerait les consommateurs de la volatilité des prix.

Électricité : le scandale des prix

Électricité : le scandale des prix

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptaiter sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors que le pays dispose l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires !

« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.

Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires. .

Les rapporteurs de la rue Cambon pointent en particulier la méthode de calcul des tarifs réglementés d’EDF établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Comme l’avait déjà souligné l’UFC-Que Choisir en mai 2021, ils démontrent qu’en intégrant le coût d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs sur les marchés de gros dès qu’ils n’ont plus d’Arenh , elle fait fortement augmenter le tarif réglementé, le déconnectant de plus en plus des coûts de production du parc nucléaire d’EDF.

Ainsi révisé, le tarif réglementé est trop exposé au marché, il n’est plus à même d’assurer la stabilité des prix aux consommateurs. Sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il aurait ainsi bondi de 35 % TTC le 1er février dernier. La Cour des comptes appelle à réformer son mode de calcul pour le protéger des variations des prix de marché.

Autre outil mis en cause, celui de l’Arenh, qui impose à EDF de fournir jusqu’à 100 TWh d’électricité produite par son parc nucléaire à ses concurrents au prix de 42 € le mégawattheure. Si ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021, il lui a cependant permis de couvrir largement ses coûts. Mais ils vont augmenter fortement en 2022 du fait de la faible production de son parc nucléaire. La Cour souligne que les mécanismes de régulation ne fonctionnent plus, que ce soit en France ou en Europe.

Enfin, le mécanisme de capacité qui rémunère le dernier moyen de production appelé pour faire face aux pointes de consommation « est à l’origine de transferts financiers qui peuvent excéder les nécessités de la sécurité d’approvisionnement ». Coût estimé à la charge des consommateurs : de 500 millions à 1,2 milliard par an.

La Cour des comptes conclut que ces trois outils d’intervention publique ne sont pas maîtrisés et qu’ils ne garantissent plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome. Elle recommande une nouvelle régulation pérenne qui supprimerait les effets pervers des mécanismes en place et protégerait les consommateurs de la volatilité des prix.

Électricité : consommation en baisse

Électricité : consommation en baisse

La consommation d’électricité continue de baisser en France, avec un recul de 7,4% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019) la même semaine, selon les dernières données du gestionnaire du réseau RTE publiées mardi soir. Ce chiffre est diffusé après retraitement des effets calendaires et météorologiques : il s’agit donc de la consommation qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales pour la période.

De cette manière, il est possible d’identifier les variations structurelles de la consommation d’une année sur l’autre, au-delà des effets météorologiques, explique RTE. Ces variations structurelles sont l’effet, par exemple, des variations dans l’activité économique ou des actions orientées vers la sobriété. Sur les quatre dernières semaines, la baisse structurelle moyenne atteint 8,7%.

Le rythme de baisse a toutefois ralenti la semaine dernière (-7,4% contre -8,1% celle d’avant), selon un calcul «excluant les années aux configurations calendaires trop différentes (la position du jour de Noël conditionne la consommation de la semaine entière)», indique le gestionnaire du réseau électrique.

Electricité et fusion nucléaire: Un progrès déterminant

Electricité et fusion nucléaire: Un progrès déterminant

par Greg De Temmerman, Mines Paris et Rémi Delaporte-Mathurin, Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans the Conversation

Le 5 Décembre 2022 marquera un tournant dans la recherche sur la fusion nucléaire. Plus de 100 ans après que l’astrophysicien britannique Arthur Eddington émit l’idée que la fusion serait « une source d’énergie inépuisable si maîtrisée », le National Ignition Facility (NIF) aux États-Unis a réussi, pour la première fois, à générer plus d’énergie par des réactions de fusion que celle nécessaire à la provoquer. Que signifient ces résultats ? Pourquoi est-ce une vraie avancée pour la recherche ? Et quelles conséquences pour le développement de la fusion comme source d’énergie bas-carbone ?

La fusion nucléaire est le procédé qui se produit au cœur des étoiles – notre soleil fusionne environ 600 millions de tonnes d’hydrogène par seconde générant en 1 seconde autant d’énergie que l’humanité n’en utilise en une année entière (418 exajoules en 2021). La majorité des recherches se concentrent sur la fusion entre 2 isotopes de l’hydrogène, le deutérium et le tritium, qui produit un neutron très énergétique et un atome d’hélium. Cette réaction est en effet plus accessible que celle se produisant au cœur du soleil.

Pour provoquer la fusion, il faut des conditions extrêmes, notamment des températures de l’ordre de 100 millions de degrés. Atteindre ces températures nécessite un apport conséquent d’énergie, et pour que la fusion soit profitable, il faut qu’elle génère beaucoup plus d’énergie qu’il n’en faut pour la provoquer. Le rapport entre l’énergie apportée et celle produite est appelée le gain, s’il est supérieur à 1 alors la réaction de fusion aura libéré plus d’énergie que celle apportée.

Il y a deux voies possibles pour réaliser la fusion nucléaire : le confinement magnétique (ITER, par ex.) qui utilise des aimants puissants pour confiner le plasma pendant des durées très longues, et le confinement inertiel qui induit la réaction par des impulsions très brèves et intenses. Le NIF est une installation de fusion inertielle qui utilise des lasers très puissants.

Jusqu’à récemment, aucune expérience n’avait réussi à obtenir un gain supérieur à 1. Le record pour la fusion par confinement magnétique, était de 0,65 dans le tokamak JET (UK) en 1997, et le NIF avait obtenu un gain de 0,7 en août 2021. Il faut noter que ce gain est pris au niveau du plasma (l’état de la matière à très hautes températures) et pas au niveau de l’ensemble de l’installation. Ce même NIF vient pour la première fois d’atteindre un gain supérieur à 1. Pour une énergie injectée de 2,1 mégajoules (via 192 lasers), la fusion a produit une énergie de 3,15 mégajoules, soit un gain de 1,5 !

Au-delà de l’aspect symbolique, ce résultat représente une vraie avancée scientifique. Le NIF utilise un schéma dit « d’attaque indirecte » : le combustible (une bille en diamant de 2 mm de diamètre contenant du deutérium et du tritium) n’est pas directement chauffé par les 192 faisceaux laser. En effet, il est placé dans un « Hohlraum » (un cylindre métallique) qui est chauffé par les lasers pour produire des rayons X qui vont chauffer et comprimer le combustible.

Cette approche présente l’avantage de rendre l’alignement des lasers plus aisé, mais présente le désavantage que seule une partie de l’énergie des lasers (10-20 %) est convertie en rayons X et chauffe le combustible. Au niveau du combustible, l’énergie de fusion produite est donc largement supérieure à l’énergie incidente : le plasma est auto-chauffé. On entre dans le régime des plasma auto-entretenus, un régime de la physique des plasmas qu’il était impossible d’étudier jusque récemment.

Beaucoup de voix se sont élevées pour relativiser les résultats obtenus en pointant le fait que les lasers nécessitent près de 400 mégajoules d’énergie pour pouvoir fournir les 2 mégajoules injectés dans NIF. Il faut cependant garder en tête que le NIF n’a pas été conçu pour générer de l’électricité, mais pour démontrer l’ignition. Surtout, cette installation (tout comme le laser MégaJoule en France) vise à permettre de simuler des explosions nucléaires (les essais nucléaires en condition réelles étant interdits) et est largement financé par le Department of Defense américain. La construction du NIF a démarré en 1997, ses opérations ont commencé en 2009. Les technologies laser ont beaucoup progressé depuis.

Il est clair qu’un gain largement supérieur à 100 (au niveau du combustible) sera nécessaire pour produire de l’électricité à un coût acceptable dans le futur et qu’il reste donc beaucoup à faire de ce côté. Mais surtout, une expérience à NIF requiert beaucoup de temps de préparation pour être exécuté, et seulement quelques tirs par semaine sont réalisés. Un réacteur devra pouvoir être opéré avec une fréquence de l’ordre de 10 tirs par secondes, et ce 365 jours par an, ce qui représente un gros défi technologique. L’approche indirecte utilisée par le NIF est difficilement extrapolable à un réacteur puisqu’elle complique la fabrication du combustible et nécessite des gains plus élevés pour compenser les pertes. Plusieurs start-up développent cependant des concepts de réacteur de fusion inertielle.

Il reste également d’autres défis technologiques à relever pour pouvoir disposer d’un réacteur de fusion opérationnel (que ce soit pour la fusion magnétique ou la fusion inertielle). L’un d’eux est de pouvoir disposer du combustible nécessaire. Si le deutérium est très abondant sur Terre, le tritium lui est radioactif et a une durée de demi-vie très courte (12,3 ans). Il est principalement produit dans les réacteurs nucléaires de type CANDU au Canada. On estime le stock mondial de tritium à environ 30 kg alors qu’un réacteur de fusion produisant 500 MW d’électricité nécessiterait environ 90 kg de tritium par an.

Pour contourner ce problème, un réacteur de fusion devra produire son propre tritium – une couverture tritigène contenant du lithium entourera le plasma. Les neutrons produits par la fusion interagiront avec le lithium pour former du tritium. Pour permettre de démarrer d’autres réacteurs, la production devra même être légèrement supérieure à la consommation. Or cette technologie n’a jamais été démontrée à l’échelle. Certaines start-up proposent d’utiliser d’autres combustibles, mais comme l’hélium-3 ou le bore, mais ces réactions nécessitent des conditions de températures beaucoup plus difficiles à atteindre.

Il y a d’autres défis comme celui des matériaux – ceux-ci seront constamment bombardés par des neutrons extrêmement énergétiques, mais devront maintenir des propriétés mécaniques et physiques suffisantes pendant des durées extrêmement longues, un domaine de recherche très actif.

Il est clair que les résultats du NIF sont un progrès pour la fusion, un domaine qui connaît depuis quelques années un engouement d’investisseurs privés et qui compte environ 30 start-up développant des concepts de réacteurs de fusion. Le gouvernement américain a annoncé plus tôt cette année qu’il développait un plan sur 10 ans pour accélérer le développement de la fusion nucléaire. Les résultats récents arrivent donc à point pour justifier ces ambitions, et on peut imaginer que des investisseurs privés vont y voir une raison supplémentaire de s’intéresser au domaine.

Le développement de la fusion est cependant une aventure au long cours, et l’atteinte du breakeven n’est qu’une étape nécessaire, mais pas suffisante. De plus si le développement d’un premier réacteur est extrêmement important, pour que la fusion joue un rôle dans le mix énergétique mondial il faudra en construire en très grande quantité, ce qui prendra nécessairement du temps même avec une approche très volontariste. La fusion reste donc une option de long terme pour l’énergie, alors que le changement climatique impose un changement rapide du système énergétique.

Électricité: Une crise qui va durer

Électricité: Une crise qui va durer

« L’hiver prochain [2023-2024] risque d’être aussi tendu que celui-ci », estime Yves Marignac, porte-parole et responsable de l’expertise nucléaire au sein de l’association NégaWatt après l’annonce d’une baisse du risque de tension du réseau par RTE. (Interview sur France Info)

Les seize réacteurs en réparation seront-ils prêts pour l’hiver prochain ?

Yves Marignac : Les tests n’ont pas encore été faits sur ces réacteurs là, EDF choisit assez raisonnablement de programmer dès aujourd’hui les réparations. L’enjeu va être qu’elles interviennent au creux de la consommation, en milieu d’année, pour que ces réacteurs soient remis en service pour l’hiver prochain. Mais il y a une vraie incertitude, très clairement l’hiver prochain [2023-2024] risque d’être aussi tendu que celui-ci.

Le parc nucléaire fonctionne-t-il normalement ?
C’est une bonne nouvelle qu’un certain nombre des réacteurs puissent démarrer. En revanche, un tiers des réacteurs, c’est-à-dire seize, restent fermés, notamment ceux qu’EDF a décidé de réparer préventivement. Ce sont les réacteurs du même type que ceux sur lesquels la corrosion, qui a affecté le parc, a déjà été détectée. On est environ 10 gigawatt, c’est-à-dire dix réacteurs en-dessous du niveau moyen que le parc nucléaire devrait fournir à cette époque de l’année. Ça illustre la fragilité de notre système électrique et ce très haut niveau de dépendance au parc nucléaire actuellement exposé à des risques.


Sait-on d’où viennent ces défauts de corrosion ?

Un travail d’instruction technique a été accompli et a permis de comprendre pourquoi les ingénieurs ont mal anticipé ce risque de corrosion. Ils connaissaient le risque mais pensaient avoir pris les précautions nécessaires. En revanche, on n’est pas précisément sûr des facteurs qui ont généré ces corrosions, par exemple, un des facteurs très sensibles c’est la manière dont les soudures sont faites. Le pari pour EDF c’est d’être capable de mieux réaliser ces opérations de soudage pour ne pas introduire les mêmes problèmes. Si EDF se trompe sur ce point la corrosion peut réapparaître rapidement et le problème peut perdurer au delà de l’hiver prochain.

Electricité- Macron et Hollande ont tué le nucléaire

Electricité- Macron et Hollande ont tué le nucléaire !

Il n’est guère étonnant que Macron s’énerve à propos du scénario catastrophe qui se profile en matière d’électricité et plus généralement concernant l’énergie. En effet, Macron -avec Hollande- est directement responsable de la destruction de la puissance énergétique française des centrales nucléaires. Il faut rappeler l’objectif de Hollande: Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% à l’horizon 2025. Et pour faire bonne figure et satisfaire les écolos bobos: fermer Fessenheim qui pouvait encore produire pendant 20 ou 30 ans.

Macron a repris cette stratégie lors de son premier mandat, il l’a prolongé lors du second. Il n’y a qu’un an environ, qu’ il s’est enfin réveillé à propos de la catastrophe énergétique en annonçant la nécessité d’entretenir tout le parc nucléaire, de construire rapidement six EPR et huit ultérieurement.

La catastrophe de l’éléctricité pourrait se matérialiser par des délestages mais aussi un black out total en fonction de la météo. Tout cela entraînant des conséquences complètement imprévisibles sur l’ensemble des conditions de production et de la vie de la population. En effet aujourd’hui tout est connecté et la privation d’électricité pourrait produire une crise générale avec certaines conséquences irréversibles.

Il faut revenir sur la fermeture de Fessenheim. Une fermeture uniquement faite pour faire plaisir aux écolos bobos et tenter de récupérer leur voix. Peine perdue pour Hollande qui n’a même pas été capable de se représenter. Peine perdue aussi pour Macron qui n’a été élu que grâce à la faiblesse de l’opposition. À l’incompétence, Macron ajoute l’arrogance. Une arrogance encore constatée lorsqu’il accuse les Français de vivre de façon insensée dans une société d’abondance énergétique. Le même type de propos méprisants et injustes que lorsqu’il a invité un chômeur à traverser la rue pour trouver du travail.

Macron et Hollande devrait être traduits devant une commission pour analyser la responsabilité et les condamner pour leur opportunisme et leur incompétence crasse . Non seulement Macron et Hollande ont tué le nucléaire mais ils ont tué en même temps le parti socialiste et ce qui est plus grave l’économie comme en témoigne l’extraordinaire aggravation du déficit des échanges extérieurs, le véritable baromètre de la compétitivité française. Si cela avait été possible, Macron et Hollande auraien t sans doute aussi délocaliser les centrales nucléaires en Chine comme une grande partie de l’industrie française.

ÉLECTRICITÉ:60 % des Français pensent réduire leur consommation

ÉLECTRICITÉ:60 % des Français pensent réduire leur consommation

Selon la nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par Elabe pour BFMTV, 60% d’entre eux ont l’intention de réduire leur consommation dans les prochains jours et les prochains mois.

Et pour cause, ils sont presque autant (59%) à juger que le risque de coupures au cours de l’hiver est « élevé ». Une situation qui inquiète par ailleurs la moitié des sondés (50%, dont 14% « très inquiets »), et en particulier les catégories populaires (59% inquiets), les moins de 50 ans (58%) et les femmes (55%).
71% des 18-24 ans prévoient de réduire leur consommation

Parmi les actions les plus citées figurent le changement de leurs ampoules classiques pour des LED (91%, dont 76% le font déjà et 15% prêts à le faire), privilégier le programme « éco » ou décaler l’utilisation du lave-linge ou lave-vaisselle (89%), baisser le chauffage (84%) et débrancher systématiquement les appareils en veille (84%).
En revanche, 3 Français sur 10 (31%) disent qu’ils voient quelques gestes qu’ils pourraient faire pour réduire leur consommation mais que « ce n’est pas très clair » et 6% indiquent qu’ils ne savent pas quoi faire concrètement pour y parvenir.

Si une majorité de Français se dit prêt à faire un effort pour limiter le risque de coupures d’électricité, 27% considèrent que c’est avant tout aux entreprises de faire des efforts, tandis que 69% estiment que les entreprises et les particuliers doivent faire autant d’effort. Seuls 4% jugent que c’est d’abord aux particuliers d’agir.

Selon RTE, les Français ont déjà réduit leur consommation électrique ces dernières semaines, avec un recul qui s’est amplifiée la semaine dernière, à -8,3% par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019).

Electricité- Énergie : une politique de gribouille

Énergie : une politique de gribouille

Pour tenter de dissimuler ses contradictions en matière de politique énergétique, le pouvoir tente de préparer les esprits à d’éventuels coupures de courant au cours de l’hiver.S’il y a bien un terrain où la France multiplie toutes les incohérences , c’est bien celui de l’énergie.La France a voulu s’aligner sur l’Allemagne qui a développé des énergies renouvelables pour faire plaisir aux écolos mais qui dans le même temps a surtout compté sur le gaz russe à bon marché et le charbon pour assurer sa production d’électricité. Hier exportatrice d’électricité, la France aujourd’hui importe en provenance d’Allemagne !R émy Prud’homme, célébre économiste, dénonce le fruit d’une politique absurde»

«La situation est d’autant plus absurde qu’en réalité, nous ne produisons pas trop peu, mais au contraire bien trop, d’électricité éolienne et solaire», estime Rémy Prud’homme. Extrait de la tribune dans le Figaro

En application de règles européennes que la France avait approuvées, notre pays risque de se voir infliger une amende de plusieurs centaines de millions d’euros pour n’avoir pas atteint des objectifs irréalistes en matière d’éoliennes, estime le professeur émérite d’économie à l’université de Paris-XII. Ce n’est pas cette amende qui est une folie, mais la politique de l’énergie européenne elle-même, juge-t-il.

La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint son objectif national de développement des énergies durables. Cela va nous coûter 500 millions d’euros cette année, je pense que c’est une raison supplémentaire d’agir», a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, auditionnée le 19 octobre par les commissions des affaires économiques et de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat au sujet du projet de loi relatif à l’accélération de la production des énergies renouvelables. Il est en effet probable que la Commission européenne demande à la France un chèque, sinon de 500 millions d’euros, en tout cas de plusieurs centaines de millions, au motif que nous ne produisons pas assez d’électricité éolienne et photovoltaïque. Comme dit Boileau, «le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

Electricité: Nouveau développement du nucléaire américain

Electricité: Nouveau développement du nucléaire américain

D’après la lettre « Géopolitique de l’Electricité » , les États-Unis donne un nouveau développement à l’électricité nucléaire.

Une prise de conscience lucide, courageuse mais tardive « L’Amérique a perdu sa position de leader mondial de l’énergie nucléaire au profit d’entreprises étatiques, principalement de Russie et de Chine, et mais aussi d’autres nations, qui manœuvrent de façon agressive pour dépasser les Etats-Unis ». Ce texte tiré d’un Rapport du Department Of Energy daté d’avril 20201 , est lucide et courageux, mais excessif. Les industries nucléaires russes et chinoises ont, effectivement, dépassé les Etats-Unis. Par contre, stigmatiser une agressivité étrangère laisse dubitatif. La vérité est que les Etats-Unis ont négligé l’énergie nucléaire civile durant des années. Le Rapport précise que sur 107 nouveaux réacteurs qui pourraient être mis en service avant 2030 dans le monde, seuls 3 seraient de construction américaine.

Ce n’était pas le signe d’un intérêt majeur des Etats-Unis pour l’atome civil. Les avertissements n’avaient pourtant pas manqué. En 2013, le Center for Strategic and International Studies (CSIS), alors présidé par John J. Hamre, ancien Secrétaire Adjoint à la Défense des Etats-Unis d’Obama sonne l’alarme2 . Un de ses Rapports constate : « Aujourd’hui encore, une partie importante des technologies nucléaires mondiales et des compétences correspondantes reste issue des Etats-Unis. Mais les entreprises impliquées ont été rachetées par des firmes étrangères. Même pour les réacteurs à eau légère [les plus répandus], marché dominé durant des décennies par les Etats-Unis, toutes les entreprises américaines, sauf une, ont été acquises par des concurrents extérieurs».

Ainsi Westinghouse, une entreprise emblématique (oh combien !), du nucléaire américain, était à l’époque du Rapport du CSIS, et depuis des années, propriété du Japonais Toshiba. Cela pouvait s’admettre compte tenu des relations amicales entre les deux pays. Mais que Rosatom, conglomérat étatique de l’atome russe, ait réussi à acheter la compagnie canadienne « Uranium One », l’un des grands fournisseurs d’uranium mondiaux, et propriétaire de mines d’uranium américaine, relevait d’un aveuglement de l’administration américaine3 . La stratégie actuelle des Etats-Unis pour restaurer leur leadership mondial du nucléaire civil décrite en avril 20201 s’inscrit dans la politique générale initiée par le Président Donald Trump et bien souvent reprise par son successeur Joe Biden, et que l’on peut résumer par « Make America Great Again ». En fait, elle n’est pas seulement mise en place par les dirigeants politiques. L’ensemble de la société civile y contribue. Un nouvel intérêt pour le nucléaire a précédé la déclaration du Department Of Energy d’avril 2020. Au-delà du texte de 2020, la situation fin 2022 présente deux faits majeurs : La remise sur pied de Westinghouse, pôle industriel indispensable.•

La promotion des petits réacteurs modulaires (SMR) américains devenue l’un des axes de reconquête du leadership du nucléaire civil mondial. Le contexte actuel se caractérise par une certaine absence du nucléaire civil dans les sanctions imposées à la Russie à la suite du conflit en Ukraine. Souci de ne pas couper tous les ponts ou reflet de la complexité des liens entre Etats dans ce domaine ? Le climat général a considérablement changé, mais des ambigüités demeurent. .

Le fondateur de l’entreprise américaine Westinghouse, Georges Westinghouse, était un fournisseur d’engins agricoles visionnaire. Il fonda en 1885 la Westinghouse Electric Company (WEC) en optant pour le courant alternatif, choix décisif mais pas évident à l’époque, puisque le grand Thomas Edison lui-même préconisait le courant continu. Ses lointains successeurs eurent une même prescience en faisant fonctionner en 1957 à Shippingport le premier réacteur au monde destiné uniquement à produire de l’électricité. Il était déjà à eau pressurisée, technologie aujourd’hui dominante dans le monde entier. Ce sont les brevets Westinghouse qui permirent la construction des premiers réacteurs français du programme historique. Les perfectionnements apportés par les Français firent que leurs réacteurs relevèrent par la suite de la seule propriété intellectuelle française, celle de Framatome.

Ce qui autorisa cette entreprise à vendre ses réacteurs à la Chine sans avoir à demander l’autorisation à Westinghouse. Les Chinois, par la suite, perfectionnèrent ces réacteurs français ce qui leur permit de construire des réacteurs relevant de la seule propriété intellectuelle chinoise et d’en vendre. Ainsi va le monde du nucléaire civil, par des transferts de technologie. Les réacteurs actuels sont dits réacteurs de troisième génération. Ils sont tous à eau pressurisée. Une part notable du parc nucléaire mondial actuel comporte des gènes de Westinghouse. Cinq réacteurs sont aujourd’hui proposés au client éventuel : l’AP1000 de Westinghouse, le VVER 1200 russe, l’APR 1400 sud-coréen, l’EPR français et l’HTR1000 chinois dit également « Hualong One ». Ils comportent des évolutions et sous-modèles non traitées ici. Un Rapport de 2020 de l’OCDE4 , réalisé conjointement par les deux Agences de cette Institution (l’Agence Internationale de l’Energie et l’Agence de l’Energie Nucléaire), insiste sur les coûts élevés de construction des EPR et des AP1000 dans leurs pays d’origine (France et Etats-Unis). Ces coûts pour les têtes de série5 , exprimés en $/KWe sont très supérieurs à ceux des trois autres réacteurs de troisième génération construits également dans leur pays d’origine. 8 600 $/KWe pour l’EPR et l’AP1000 en France et aux Etats-Unis. Autour de 2 500 $/KWe pour les VVER1200, APR1400 et HTR1000 bâtis en Russie, Corée du Sud et Chine.

Un tel surcoût des AP1000 et EPR ne peut s’expliquer par des facteurs locaux , ni par des écarts significatifs de sûreté, car la conception des cinq réacteurs de troisième génération commercialisés actuellement « répond aux meilleurs standards de sûreté actuellement en vigueur au niveau européen et mondial » . Suivant l’OCDE les coûts élevés de l’AP1000 et de l’EPR construits aux Etats-Unis et en France proviennent de l’affaiblissement des industries nucléaires occidentales privées de commandes durant des décennies. Ces industries n’ayant plus de réacteurs à construire se sont étiolées. Les coûts de construction des réacteurs en France et aux Etats-Unis ne sont plus représentatifs du nucléaire. Le Rapport ajoute que le rétablissement des industries nucléaires occidentales par des commandes suffisantes de réacteurs en série permettraient d’obtenir des coûts bien plus bas, de l’ordre de ceux des réacteurs chinois, russes et sudcoréens qui produisent de l’électricité à des prix proches des renouvelables. Westinghouse, suivant l’agence de notation Fitch, a toujours continué à percevoir des revenus réguliers provenant de ses services liés au combustible nucléaire et d’exploitation des centrales gérés par des contrats à long terme indexé sur l’inflation et un remarquable taux de fidélisation de clientèle .

Le 4 janvier 2018, Brookfield Business Partners, annonça avoir trouvé un accord avec Toshiba pour acquérir 100% de Westinghouse. Un communiqué de Brookfield explique que l’entreprise en difficulté reste un leader dans son domaine, qu’elle possède une bonne base de clients dans le monde entier, qu’elle reçoit des revenus réguliers via des contrats à long terme, et que son personnel est compétent11 . Mais Brookfield ajoute des motivations bien plus profondes. Un texte du fonds d’investissement intitulé « Une nouvelle aube pour l’énergie nucléaire » 12 explique que le nucléaire s’imposera dans l’avenir : « Pour parvenir en 2050 à zéro-émissions [de gaz à effet de serre], un déploiement massif de toutes les technologies propres est nécessaire. Hydraulique, solaire, éolien… sont une partie de la solution, mais une source propre d’énergie de base, le nucléaire, jouera aussi un grand rôle. Il n’y a pas de scénario zéro émission sans une croissance du nucléaire ». Brookfield a-t-il anticipé, en plus, le renouveau nucléaire américain annoncé en avril 20201 ? Les dirigeants de Brookfield ont pu observer qu’une politique nouvelle se préparait. Il y eut l’alarme du CSIS (Cf. § I et note 2). Comme Canadiens, les dirigeants de Brookfield ont certainement suivi l’affaire « Uranium One », société canadienne et l’un des plus importants producteurs d’uranium mondiaux, devenue en 2013 propriété à 100% de Rosatom entreprise étatique russe. Le Kremlin avait réussi un joli coup en pénétrant un milieu américain sensible. « Uranium One » possédait des mines dans le Wyoming.
L’administration américaine se réveilla trop tard, mais l’affaire devint vite médiatique en opposant deux Présidents des Etats-Unis. Il apparut progressivement qu’Uranium One, aux mains de Moscou, avait généré « un archipel de sociétés-écrans aux quatre coins du monde » instruments d’une politique russe dangereuse13. Sentant le danger, Rosatom n’intégra jamais les mines du Wyoming dans sa filiale spécialisée ARMZ et les revendit trois mois avant l’invasion de l’Ukraine. Brookfield pouvait détecter avant 2020 des prémisses d’une politique américaine plus vigilante en matière nucléaire, voire nationaliste, favorisant la construction de réacteurs aux Etats-Unis et leur exportation. Brookfield finalisa l’achat de Westinghouse en août 201814 . L’entreprise clef du nucléaire américain était désormais adossée à un fonds d’investissement nord américain de près de 800 milliards de $. V. Westinghouse aujourd’hui Quatre ans pour redresser Westinghouse Le 11 octobre 2022, plus de quatre ans après son acquisition, Brookfield annonça la vente de Westinghouse à sa filiale Brookfield Renewable Partners et à Cameco Corp, une importante société canadienne de production d’uranium. Mais la filiale d’énergie renouvelable de Brookfield garde la 11 Communiqué de presse Brookfield-4/1/2018. 12 Brookfield : « A new dawn for nuclear power » 13 « Le Canada au cœur de la filière nucléaire de Moscou »-La Presse-11/3/2022 14 Nuclear Engineering International-6/8/2018. 6 majorité des parts (51%). Constatant que Brookfield restait la « maison mère ultime » l’Agence de notation Fitch estime que l’avenir de Westinghouse ne sera pas affecté par la vente de 49% du capital à Cameco.

En conséquence les notes « B » avec perspective positive de Westinghouse Electric sont maintenues15 . La filiale d’énergie renouvelable de Brookfield est devenue un fonds d’investissement pour les « énergies propres », c’est-à-dire non seulement dédié aux énergies renouvelables mais aussi au nucléaire. Ce dernier est susceptible de devenir une part importante de ses actifs. Depuis 2018, Brookfield « a nommé une nouvelle équipe de direction, de classe mondiale a réorganisé la structure de l’entreprise, recentré les offres de services et de produits, optimisé la chaîne d’approvisionnement mondiale, et investi dans les nouvelles technologies ». Le Westinghouse nouveau était arrivé. Un Français Directeur Commercial. Depuis juin 2022, « Jacques Besnainou est Vice-Président Exécutif, pour les marchés mondiaux de Westinghouse Electric Company. Dans ce rôle, il est le Directeur Général Commercial et dirige la stratégie commerciale mondiale de l’entreprise » 16 . Jacques Besnainou a occupé des postes de responsabilité chez Areva à partir de 2001. En particulier, il a dirigé Areva Inc., la filiale américaine de cette entreprise de 2008 à 2012. Il s’est fait remarquer par ses qualités de communicant lors de l’accident de Fukushima.

Il a présidé l’American Nuclear Society17 ayant probablement été le seul Français à occuper cette fonction. Succès commerciaux en Pologne et Chine. En Chine. Le 12 octobre 2022, Westinghouse « félicite la State Power Investment Corporation de Chine d’ajouter des réacteurs de la technologie AP1000 … à ses projets … Cette annonce vient après celle d’avril 2022 de construire quatre unités supplémentaires [de même technologie] sur les sites de Sanmen et d’Haiyang » 18 . Une fois construite, les deux tranches annoncées le 12 octobre seraient les neuvième et dixième réacteurs fonctionnant en Chine basés sur la technologie AP1000, génération III+. En Pologne. Le 2 novembre 2022, le conseil des ministres polonais annonça qu’il avait décidé une coopération avec les Etats-Unis et que Westinghouse avait été choisi pour construire une première centrale de 3 750 MWe (trois AP1000). L’ensemble du programme polonais serait de 6 000 à 9 000 MWe. Le pays reste ouvert pour la suite à la collaboration avec les industries nucléaires européennes et mondiales19 . Des coûts de construction susceptibles de baisses sensibles. En mars 2022, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), via son institut spécialisé, publia un Rapport sur les coûts futur de construction du réacteur AP1000 de Westinghouse20 : « Le réacteur AP1000 est désormais une technologie éprouvée capable de produire près de 10 000 GWh d’énergie propre par an avec une durée de vie … facilement étendue à 80 ans et audelà ».
Les coûts seraient encore plus faibles si l’AP1000 était construit dans des pays où la main d’œuvre serait meilleur marché qu’aux Etats-Unis. Donc l’AP1000 pourra affronter ses concurrents russes et chinois et comme eux produire une électricité de coût comparable aux renouvelables. VI. Westinghouse – Pôle industriel du nucléaire américain. Les succès commerciaux de Westinghouse en Pologne et en Chine n’ont pas la même signification.

En Europe de l’Est, de la Finlande à la Bulgarie, l’armée américaine est considérée comme indispensable face à la politique actuelle russe. Les pays de cette région (sauf la Hongrie) se rapprochent des Etats-Unis et leurs choix s’en ressentent. Il est vraisemblable que l’achat de trois AP1000 ne restera pas seul, ni en Pologne, ni dans les pays voisins (dont l’Ukraine). Par contre en Chine, le recours abondant à la technologie AP1000, confirmée en octobre 2022, est de nature différente. Certes, il y a aux Etats-Unis des cercles qui préconisent le maintien d’un commerce important avec la Chine, comme le Center for Strategic and International Studies (CSIS). Probablement qu’à Pékin des gens pensent de même. Cela s’est senti au G20 de Bali. Néanmoins, la perspective de dix réacteurs de technologie AP1000 en Chine, alors que ce pays dispose de réacteurs Hualong One performants, indique qu’à Pékin la technologie américaine est considérée comme compétitive, sûre, importante à connaître et à pratiquer. L’industrie nucléaire chinoise connait fort bien quatre des cinq modèles actuels de réacteurs de troisième génération et est donc parfaitement informée. Ses décisions confortent les conclusions du Rapport du MIT20 et de celui de l’OCDE4 . Ce dernier indiquait que les réacteurs occidentaux comme l’AP1000 et l’EPR français pouvaient devenir compétitifs à condition d’être produits en série suffisante. Les premiers résultats commerciaux de l’AP1000 indiquent que cette condition a de grandes chances d’être réalisée. Après une première révolution industrielle du nucléaire, initiée par les Français il y a cinquante ans (la construction en série par paliers successifs), il semble que l’atome aborde une autre nouvelle stratégie industrielle : la préfabrication en usine d’éléments mis en place par des grues géantes. Les problèmes liés à cette nouvelle méthode de construction sur le chantier de Vogtle ont amené Westinghouse à de graves pertes financières qui ont contribué à la faillite en 201710.

Les Chinois semblent la maîtriser et les Français s’y emploient avec la plus grande grue du monde (Big Carl) sur leur chantier d’EPR à Hinkley Point. Six ans après sa faillite, Westinghouse a eu le temps d’étudier le problème et de trouver des solutions. L’industrie nucléaire américaine, avec Westinghouse, dispose du pôle industriel nécessaire à sa renaissance. VII. Les SMR. Une activité américaine intense Rappelons les définitions et les caractéristiques mentionnées par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique concernant les petits réacteurs modulaire (Small Modular Reactors ou SMR) : Les SMR sont des réacteurs modulaires avancés dont la puissance installée va jusqu’à• 300 MWe et dont les composants et systèmes peuvent être construits en usine, puis être transportés sous formes de modules sur le site de production. Les microréacteurs sont une sous-catégorie dont la puissance installée est inférieure à 10 MWe. Les SMR en développement aujourd’hui relèvent de diverses technologies : réacteurs refroidis• par eau, réacteurs à haute température refroidis par gaz, réacteurs à neutrons rapides refroidis par métaux liquides et gaz, réacteurs à sels fondus.

Le déploiement des SMR peut être prévu sous différentes formes d’installation, d’une seule• unité à plusieurs, fixe et mobile (barges ou autres navires). 8 Le nombre de projets de SMR explose à partir de 2015. Ils apparaissent dans une vingtaine de pays, donc bien au-delà des cinq nations qui commercialisent aujourd’hui les grands réacteurs. On en relève au Danemark et en Italie, qui ont pourtant officiellement renoncé à l’atome. Les technologies proposées sont très variées et ressuscitent d’anciens choix qui semblaient abandonnés. L’apparition des SMR, par le dynamisme et la créativité qui caractérisent ce mouvement, est un signe de la renaissance mondiale du nucléaire. L’Agence Internationale de l’Energie (AIEA) dénombre en 2021 plus de quatre-vingt projets, chiffre inférieur à la réalité21 . Dès l’annonce de leur programme de reconquête du leadership mondial de l’énergie nucléaire, les Etats-Unis indiquèrent que les SMR seront un des axes de leur stratégie (avril 2020)1. Mais Russes et Chinois ont acquis une avance. Deux SMR sont en fonctionnement, l’un chinois, l’autre russe, et deux en construction, l’un chinois, l’autre (pour mémoire) est argentin21 . Le démarrage américain est rapide. Parmi les projets mentionnés par l’AIEA, le quart est américain. Beaucoup sont menés en collaboration avec des pays alliés généralement, le Canada, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni. Lorsque l’on examine les projets les plus avancés, on constate que plus du tiers sont soient uniquement américains, soient américains en collaboration avec ces pays alliés22.

A l’extérieur, les Etats-Unis déploient des efforts considérables pour la promotion de leurs futurs SMR en proposant une coopération avec les industries locales. Ils sont à l’origine du FIRST (Foundational Infrastructure for the Responsible Use of Small Modular Reactor Technology Cooperation)23, qui réunit, autour d’eux, le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni (ce qui n’est guère surprenant) mais aussi le Ghana et le Kazakhstan. Ils ont créé en 2019 un nouvel instrument financier, la DFC (Development Finance Corporation), qui investit « dans les marchés émergents » en particulier dans l’énergie, dont les SMR. Le Rapport déjà cité du Massachusetts Institute of Technology (MIT) 19 indique que la production d’électricité des SMR sera probablement plus chère que celle des grands réacteurs. « Les gouvernements qui souhaitent décarboner leur énergie ont intérêt à se tourner vers les grands réacteurs construits en série (plus de huit) qui est l’option économique à l’impact maximum ». Néanmoins les SMR ont leur place dans les réseaux électriques de petite taille et, sous conditions, pour l’alimentation de certains industriels. Ils peuvent intéresser les pays émergents. Les conclusions du Rapport du MIT sont à prendre en considération. L’utilisation des SMR aura des limites. C’est l’expérience sur le terrain qui les précisera.

D’ici cinq à dix ans, les Etats-Unis pourront présenter plusieurs SMR compétitifs. Dès à présent, il est possible de deviner les marchés où l’affrontement avec les modèles russes et surtout chinois aura lieu. Ainsi, en Afrique et en Asie du Sud. Les grandes manœuvres des uns et des autres ont déjà commencé en Indonésie, grande puissance industrielle en devenir, qui atteindra les trois cents millions d’âmes sur une myriade d’îles aux réseaux électriques isolés. Un certain nombre de réacteurs avancés, dont des SMR, nécessitent un combustible HALEU24. Il s’agit d’uranium plus enrichi que dans les réacteurs de grande taille, mais moins que pour les militaires (de 4,5% à 20%). La commercialisation de l’HALEU est aujourd’hui presque entièrement contrôlée par la Russie, situation héritée de l’époque d’insouciance. Le Department Of Energy (DOE) a lancé un programme national de production d’HALEU et a annoncé un premier contrat avec 21 Tous les projets français ne sont pas répertoriés. 22AIEA-« Small Modular Reactors : a new nuclear energy paradigm ».

L’entreprise Centrus Energy Corp25. Orano USA est également sur les rangs. Le problème qui se pose aussi en Europe sera résolu, mais il y aura une période délicate à passer. L’important programme de SMR des Etats-Unis et ses perspectives sont une autre face de la renaissance de l’énergie nucléaire Outre Atlantique. Conclusion Il a fallu quatre ans d’efforts à un puissant fonds d’investissement pour redresser Westinghouse, entreprise emblématique du nucléaire américain, amenée en 2017 à déposer son bilan après des chantiers calamiteux. La réorganisation et la mise en place d’une nouvelle gouvernance de niveau international sont maintenant achevées. On note la présence d’un Français dans le nouvel état-major. Il s’agit d’un ancien patron d’Areva Inc., nommé viceprésident exécutif en charge de « la stratégie commerciale mondiale de l’entreprise ». Plus significative que la vente de trois réacteurs vedettes AP1000 de Westinghouse à la Pologne, est la décision chinoise d’octobre 2022 de se tourner un peu plus vers cette technologie américaine.

La Chine pourrait disposer d’ici dix ans de dix réacteurs issus de l’AP1000. Ses ingénieurs, par ce choix, prennent acte que la technologie de Westinghouse est au premier rang du nucléaire mondial. Une étude du Massachusetts Institute of Technology confirme que la construction en série amènerait les futurs AP1000 (à partir du huitième réacteur) à diviser leurs coûts par plus de deux, les rapprochant de leurs homologues russes, chinois et sud-coréens. L’électricité produite serait compétitive avec les renouvelables, et en plus pilotable, ce qui compte tenu des objectifs climatiques, offrirait d’immenses débouchés. Les Etats-Unis disposent de nouveau avec Westinghouse d’un pôle industriel puissant indispensable à leur renouveau nucléaire. Un dernier point de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique indique que plus du tiers des projets mondiaux de SMR « les plus avancés » sont le fait d’entreprises américaines associées ou non à des sociétés de pays proches (Canada, Corée du Sud, Japon…). Partie en retard par rapport aux Russes et Chinois, l’industrie américaine et ses alliés seront en mesure dans quelques années de les concurrencer dans les pays émergents, tout en bénéficiant d’aides financières et d’appuis politiques. Les Etats-Unis ont repris le fil de leur grande aventure du nucléaire.

Electricité: premières baisses de consommation


Electricité: premières baisses de consommation


La hausse considérable des prix constitue une contrainte majeure qui favorise les premières baisses de consommation constatée en France.

Une baisse de la consommation d’électricité et de gaz est constatée par rapport aux années qui ont précédé la pandémie. Cette diminution serait principalement due au secteur industriel qui est plus économe en énergie depuis quelques années. « 4576 GigaWatt consommés en octobre 2014, 3 654 cette année. C’est une baisse de 15 % par rapport à la moyenne des années avant Covid. Elles ont aussi consommé 13 % de gaz de moins que l’an dernier », révèle la journaliste Sandrine Feydel.
.

Cependant, cette baisse ne serait pas la conséquence d’un effort dû à la sobriété énergétique, mais elle s’expliquerait simplement par des prix plus élevés qui poussent les entreprises à faire des économies. « Certaines entreprises, comme Arc ou encore Duralex, ont dû arrêter leur production, voire mis des salariés au chômage partiel », illustre Sandrine Feydel. En ce qui concerne les particuliers, il est encore trop tôt pour établir un constat. La journaliste explique : « Les Français ont certes consommé peu d’électricité et beaucoup moins de gaz, mais d’abord à cause des températures élevées. (…) Octobre 2022 a été le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré en France. » Les premiers bilans pourront être dressés dans les prochains mois.

Électricité : des grèves ciblées qui vont tuer EDF

Électricité : des grèves ciblées qui vont tuer EDF

Il est évident que les salariés EDF comme d’autres sont légitimes à faire valoir leurs revendications salariales mais en ciblant le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires, ils s’attaquent directement à la demande des usagers.

En cause le fait que la fédération de l’énergie CGT fait partie de l’avant-garde mobilisée par la confédération suite aux déconvenues de la CGT chez Total. (Un accord a été signé par des syndicats majoritaires mais la CGT continue le mouvement au moins jusqu’à la grève confédérale de mardi).

Dans le même temps, la France est contrainte d’importer de l’électricité de l’étranger ce qui participe encore à l’écroulement de la balance commerciale dont le déficit va atteindre record de 150 milliards en 2022. De quoi aussi renchérir les conditions de production dans l’économie française.

Ce ciblage est évidemment complètement irresponsable surtout à un moment où le nucléaire pourtant indispensable est encore discuté.

Les conséquences de cette politique syndicale irresponsable sont évidemment graves pour l’avenir de la filière mais aussi pour EDF. Il ne faudra pas se plaindre si un jour EDF est remis en cause dans sa situation juridique voire même dans le statut des travailleurs. C’est la même radicalité qui a contraint la SNCF à recroqueviller dans son activité ( abandon du trafic express, abandon de la messagerie, pratiquement marginal désormais en transport de marchandises, abandon de petites lignes). Pire d’un point de vue syndical le statut de cheminot a été supprimé.

EDF a été forcé de repousser le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires en raison de la grève pour les salaires de ses employés sur certains sites.

EDF a donc été contraint de repousser le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires en raison de la grève de ses employés sur certains sites. (SICCOLI PATRICK/SIPA)

Les mouvements sociaux peuvent « avoir un impact sur le planning de retour en production de certains réacteurs ». Voilà le message diffusé samedi matin par une porte-parole d’EDF. En raison de la grève de ses salariés sur certains sites, le groupe a dû repousser le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires. « Pour les réacteurs en production, cela peut se traduire par des baisses de puissance temporaire », a-t-elle ajouté. Ces retards vont d’un jour à près de trois semaines selon les réacteurs, précise le site du géant de l’électricité français.

Depuis le début de la grève, EDF a ainsi identifié des mouvements sociaux sur six sites vendredi, tandis que la CGT en dénombrait neuf samedi matin (Belleville, Bugey, Cattenom, Cruas, Dampierre, Gravelines, Paluel, Saint-Alban et Tricastin). Dans chacune de ces centrales, le syndicat recense des blocages dans les travaux programmés sur un ou plusieurs réacteurs, ainsi que parfois des baisses de puissance.

Ce mouvement vise à faire pression sur les négociations salariales des entreprises du secteur de l’énergie et notamment EDF, où une première réunion est prévue mardi.

Electricité EDF: Menace de la CGT

Electricité EDF: Menace de la CGT


Après le pétrole, la CGT menace à EDF et annonce que des coupures pourraient être inévitables cet hiver. En cause, évidemment un grand nombre de réacteurs à l’arrêt pour entretien mais aussi des actions de la CGT pour retarder précisément cet entretien. Le secrétaire CGT du Conseil Social et Économique Central (CSEC) , Jeudi 13 octobre, Philippe Page le Mérour s’est montré alarmant : « Si nous avons un hiver normalement froid, ou très froid, nous ne pourrons pas nous passer de délestage ».

Nouveau coup dur pour EDF. Alors que la relance du parc nucléaire rencontre des difficultés, le syndicat FNME-CGT annonce un mouvement de grève qui interrompt la maintenance de cinq réacteurs nucléaires. Une grève qui fait écho à l’actualité, alors que plusieurs raffineries TotalEnergies et Esso-ExxonMobil sont à l’arrêt suite à un mouvement gréviste.

Le retour des réacteurs sur le réseau, notamment ceux touchés par des problèmes de corrosion sous contrainte, continue de patiner. Alors que début septembre, EDF prévoyait plus de 35 GW de puissance nucléaire disponibles sur le réseau pour le début du mois d’octobre, il n’en est rien. Au mercredi 12 octobre, à peine 30 GW de puissance étaient disponibles sur le réseau, précise les données de RTE.

Au retard du retour des réacteurs, s’ajoute désormais la menace d’une grève massive chez l’électricien. Selon une information de Reuters, un mouvement de grève, à l’initiative du syndicat FNME-CGT, affecte la maintenance de cinq réacteurs nucléaires. La centrale du Bugey est notamment concernée, sans pour autant que la production d’électricité des réacteurs en fonctionnement soit impactée.

Dans cette affaire, il y a des dimensions syndicales légitimes concernant les salaires mais aussi des objectifs plus politiques qui opposent la CGT au gouvernement. EDF comme d’habitude fait partie des troupes de bases pour nourrir la mobilisation que souhaite la confédération CGT. Un jeu toutefois dangereux car l’opinion privée de carburant pourrait se retourner si elle était maintenant privée d’électricité.

Électricité : le fiasco de la distribution privée

Électricité : le fiasco de la distribution privée

Pour fournir les s nouveaux arrivants Abandonnés ou chassés par les anciens distributeurs privés, EDF doit acheter des électrons à prix d’or sur le marché de gros. Prix qu’il ne peut répercuter ensuite sur les contrats de ventes encadrés par le tarif réglementé. Très pénalisée, l’entreprise se réserve le droit de saisir la justice.

EDF n’en finit pas d’enregistrer de nouveaux clients qui viennent d’anciennes sociétés privées qui la promettaient des prix durables très concurrentiels ( comme Leclerc par exemple) et en plus hypocrisie supplémentaire de l’énergie verte. La vérité c’est que le marché de l’électricité a été complètement bouleversé à l’occasion de la guerre en Ukraine et que les sociétés privées ont dû abandonner les contrats passés avec les particuliers.

Du coup les consommateurs se rabattent sur EDF. Il n’y a rien d’étonnant à cela car la production était celle d’EDF et de la même manière les réseaux de distribution. On voit mal comment les sociétés privées auraient pu durablement fournir de l’électricité à des conditions avantageuses.

Ce fort regain d’engouement des particuliers pour les offres d’EDF n’est pas une bonne nouvelle pour l’entreprise, qui s’attend à perdre de l’argent. En effet, ce récent attrait s’explique, en grande partie, par le comportement de certains fournisseurs alternatifs, qui à l’approche de l’hiver poussent leurs clients à résilier leurs contrats et à se tourner vers l’électricien historique afin de bénéficier du tarif réglementé de vente (TRV), que, seul EDF, bientôt renationalisé, peut proposer. Cette stratégie permettrait à certains fournisseurs de revendre à prix d’or le précieux courant sur la bourse d’échange, plutôt que de le délivrer à leurs clients.

Début septembre, le gendarme de l’énergie a ainsi lancé une enquête visant le fournisseur Ohm Energie. L’entreprise est soupçonnée de réaliser des profits indus sur les marchés, en revendant à prix d’or les électrons achetés bon marché à EDF.

Electricité : Une crise , conséquence des choix depuis 10 ans

Electricité : Une crise , conséquence des choix depuis 10 ans

 Si le gouvernement multiplie les annonces rassurantes face à la crise énergétique, son discours masque mal le fait que la situation actuelle résulte d’abord de choix qui ont été faits durant les dix dernières années. Et la crise ukrainienne aura servi de révélateur de l’absence d’une vision de long terme de notre politique énergétique. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

 

Ce n’est pas bien, paraît-il, de remuer le passé politique pour parler d’erreurs fatales, surtout s’il est proche. Ce n’est pas bien parce que ce n’est pas positif, pas constructif, cela impose l’humilité aux responsables et n’apporte rien aux éventuelles solutions. Bref, c’est une perte de temps.

En effet, à quoi cela sert-il de répéter que l’électricité française est plantée à cause des deux derniers mandats présidentiels qui ont décidé des choses sans intelligence ni compétences et sans prévoir l’incroyable ? C’est une grave faute politique et non pas un accident industriel.

À quoi cela sert-il d’écrire encore et toujours que ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 %, fermer Fessenheim, abandonner Astrid, sans solution opérationnelle fiable ? Le fruit subtil du déclassement PISA dirait : c’était « déconner grave ».

Il n’y a qu’à constater la tragédie industrielle allemande pour s’en rendre compte. Où sera la solution miracle des renouvelables allemands cet hiver ? Dans le charbon ! Alors que l’on dit, à la mode d’un général Tapioca qui se défausserait sur ses guérilleros, que les coupables sont EDF, ou les deux producteurs d’électricité allemands, Uniper en faillite et RWE. La France vaut mieux que cela. Si le bilan énergétique d’Angela Merkel est questionné, qui questionne celui de Paris ?

À quoi cela sert-il de rappeler que la communication performative ne fonctionne pas, ni dans l’industrie ni dans l’énergie? La communication performative est utilisée par le maire d’une commune pour que le couple qui se présente devant lui passe du statut de deux célibataires à celui d’un couple marié. Elle provoque ce changement immédiat.

La communication en imitation de la performative est la cause d’une France en charge mentale excessive, psychologiquement plantée et peut être ex abruto électriquement plantée cet hiver. Cette communication ne donne en effet aucun électron supplémentaire lorsque l’on décide de la construction future de nouveaux réacteurs, sans pour autant annuler en plein crise de souveraineté la fermeture des centrales actuelles qui sont efficaces, non dangereuses et rentables, comme l’était Fessenheim. L’énergie c’est le temps long, il ne faut jamais se tromper.

À quoi cela sert-il de répéter que grâce à un esprit transgressif le régime de l’Arenh qui tue EDF aurait dû être aboli depuis longtemps au lieu de le consolider par le décret du 11 mars 2022 ? Sinon à quoi sert-il d’avoir un esprit transgressif ?

À quoi cela sert-il de répéter que la gazoduc Midcat reliant l’Espagne à l’Europe du Nord est utile, car l’Espagne a des capacités de GNL inusitées ? Refuser cette redondance de sécurité pour le long terme est de la même impréparation vis-à-vis de l’impensable que la fermeture de centrales nucléaires sans une alternative fiable.

À quoi cela sert-il de rappeler que l’arrêt des réacteurs du programme Astrid était une bêtise, car il démobilise les chercheurs qui chercheront autre chose autre part ? Alors que ce type de réacteurs, qui brûle les déchets des centrales actuelles, est la pièce manquante à l’économie circulaire du nucléaire. Il assurera une électricité sans limites pendant au moins 2000 ans à toute l’Europe, puisqu’ils sont le cercle vertueux brûlant les déchets entreposés dans toutes les piscines de refroidissement disposées sur notre continent européens ; sans plus jamais d’uranium minier. De plus, pour appuyer là où cela fait mal, la Russie construit déjà un tel réacteur de nouvelle génération, il sera opérationnel en 2026.

Et puis il y a les causes diverses.

À quoi cela sert-il de répéter qu’au lieu d’interdire le stationnement de scooters à Paris, un décret devrait obliger l’installation de panneaux solaires sur toutes les toitures et façades d’immeubles ; et au lieu de subventionner les éoliennes, payons massivement la disparition des chaudières au fioul ?

À quoi sert-il de démasquer des « happy few » qui ont bénéficié de la désindustrialisation française ? À révéler une forme de décadence industrielle !

À quoi bon parler du complot « des métaux rares » et de la corruption qui le paye pour contrer l’incontestable progrès qu’est la voiture électrique ? Et pour en revenir au plantage électrique français, à quoi bon répéter qu’Areva a perdu la boule parce qu’il a tout simplement été géré par des incompétences qui comparaient l’entreprise à une cafetière Nespresso ; l’affaire Uramin, qui n’est pas encore jugée, en présente tous les symptômes.

Cet aggiornamento sert à parler vrai, juste quelques secondes, pour tuer le cynisme à la mode dans notre pays et nous redonner l’envie du courage, parce que combien de Françaises et de Français se battraient pour défendre la France ; à la manière héroïque des Ukrainiennes et des Ukrainiens ?

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

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