Electricité : EDF veut des augmentations de tarifs
Pas la peine de sortir de polytechnique pour sortir de sa poche la recette miracle : la hausse des tarifs. Ce que demande le nouveau patron d’EDF. Comme tout grand patron d’entreprise publique, ; Levy commence par faire la manche auprès de l’Etat et des clients. Certes il y a l’endettement, certes il y a la modernisation de centrales vieillissantes mais il y a aussi la crise, l’absence d’inflation , et même la déflation dont il faut tenir compte sauf à tuer un peu plus compétitivité et pouvoir d’achat. De toute évidence, il y a à EDF d’énormes réserves productivité, des économies à réaliser sans que cela traumatise à l’excès les électriciens. Alors qu’EDF affiche, à fin 2014, un bénéfice net en hausse de 5,2 % à 3,7 milliards d’euros, le PDG d’EDF indique, dans un entretien au « Monde » à paraître jeudi 12 février, que la « génération de cash est négative » et que la « dette ne cesse de progresser ». Précisant que l’entreprise « sort plus d’argent » qu’elle « n’en rentre (à hauteur de 4 milliards d’euros en 2014) », il explique que « cette situation [le] préoccupe » et qu’« il faut mettre un terme à cette situation. » « L’entreprise n’a pas beaucoup investi ces quinze dernières années, ce qui se traduit par un prix de l’électricité bon marché. Or, le parc nucléaire, dont une bonne partie s’approche des 40 ans, nécessite plus de maintenance et nous devons investir dans les énergies renouvelables. Nous ne pourrons pas financer tous ces investissements si nous ne stabilisons pas notre dette », avance-t-il. Pour se ménager des moyens, M. Lévy réclame à l’Etat « des augmentations des tarifs » acquittés par les consommateurs, « régulières » et « dans des proportions acceptables par la collectivité ». « C’est ce que j’ai demandé au gouvernement », précise-t-il. Par ailleurs, le PDG d’EDF estime que le prix de gros auquel le groupe revend son électricité d’origine nucléaire à ses concurrents « doit être relevé ». « Nous vendons notre courant en dessous de son prix de revient », assure-t-il, estimant que ce prix de gros, qui est de 42 euros par MWh, doit monter « rapidement à 50 euros, par paliers. ». M. Lévy dit aussi « être ouvert » à des « cessions d’actifs non essentiels ». « Nous en avons déjà parlé au sein du conseil d’administration. Mais il n’y a pas d’objectifs immédiats, ni d’actualité en la matière », déclare-t-il. EDF n’entend pas jouer uniquement sur de nouvelles recettes. Le groupe poursuivra aussi la réduction de ses coûts. « Les deux sont évidemment nécessaires », relève M. Lévy, rappelant qu’EDF « a déjà engagé des plans d’économies ces dernières années », mais que l’« on peut renforcer ces efforts. » Alors que de possibles projets de prises de participation dans des activités dd’Areva ont été évoquées, M. Lévy écarte l’idée de voler au secours du spécialiste du nucléaire : « Ce n’est pas à l’ordre du jour », dit-il, même s’il dit être « attentif » à la situation financière du groupe nucléaire.