Archive pour le Tag 'électoral'

Suspension du projet de dégel du corps électoral ?

 «Pause» dans le projet de dégel du corps électoral ? 

On voit mal comment macro pourrait s’en tirer sans accorder du temps au temps. Cependant il se trouve un peu coincé par l’accélération qu’il a voulu lui-même concernant le calendrier des réformes de Nouméa. La principale responsable municipale de Nouméa réclame d’ailleurs un report temporel de la modification institutionnelle.

Dans un entretien au Monde, la maire de Nouméa Sonia Lagarde, soutien d’Emmanuel Macron, réclame une «pause» dans le projet constitutionnel de dégel du corps électoral. «Je refuse de signer un accord ou de cautionner un accord, à la hâte. Aujourd’hui, pour rétablir la situation, il faut faire une pause dans la réforme institutionnelle en cours et dans ce dégel électoral, qui a été voté par le Sénat puis l’Assemblée, puisque l’on sait que c’est ça qui a mis le feu», déclare-t-elle, ajoutant : «il ne faut pas que le président de la République convoque le Congrès de Versailles. Pas maintenant. Je pense que le président l’a compris».

Assurant dans ce même entretien que ses mises en garde n’ont pas été écoutées, elle a vertement critiqué le manque de consultation en amont de la réforme du corps électoral : «Je n’ai cessé, pendant deux ans, de dire qu’il fallait, dans le cadre des discussions sur l’avenir du territoire, consulter un maximum. [...] Je n’ai jamais été entendue, jamais, jamais. Ils ont voulu discuter entre eux».

Liste des élections européennes : surtout des seconds couteaux pour un fiasco électoral

Liste des élections européennes : surtout des seconds couteaux pour un fiasco électoral

Comme d’habitude les têtes de liste des élections européennes seront occupées essentiellement par des seconds couteaux.

En cause, le fait que la plupart des partis à gauche mais aussi à droite risquent d’enregistrer des résultats catastrophiques. Ce sera le cas d’abord pour le pouvoir avec les partis coalisées autour de Macron. Une défaite grave est également prévue pour le parti des Républicains. Mais à gauche ce sera sans doute aussi la débandade avec surtout l’écroulement des Insoumis. L’extrême droite va surtout profiter de cette élection traditionnellement peu fréquentée par les électeurs.

On pourrait assister un fiasco électoral avec environ  60 % d’abstention. Cela d’autant plus qu’il est bien difficile de comprendre les vraies orientations de la plupart des partis qui proposent souvent un cocktail européen, nationaliste et démagogique.

De gauche à droite, les principales têtes de liste pour les élections européennes : Jordan Bardella (RN), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Les Ecologistes), Raphaël Glucksmann (Place publique) et Valérie Hayer (Renaissance).

Lors du dernier scrutin, en mai 2019, le Rassemblement national (RN) était arrivé en tête des suffrages avec 23,34% des voix, contre 22,42% pour la liste de la majorité présidentielle, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur. Les sondages réalisés jusqu’à présent donnent toujours le parti de Jordan Bardella en tête.

Le « rassemblement national » toujours en tête avec 30 %, Soit 11 points d’avance sur la majorité, tandis que les listes PS-Place publique et écologistes enregistrent une progression notable, selon un sondage Odoxa publié mardi 27 février.

À droite, la liste Les Républicains (LR) de François-Xavier Bellamy reste stable à 8,5% (-0,5 point), devant celle de Reconquête! de Marion Maréchal à 7% (+ 1 point) et Nicolas Dupont-Aignan (4 points, + 2 points).

 

Cette enquête a été réalisée par internet les 21 et 22 février 2024 auprès d’un échantillon de 1005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points. Lors du précédent scrutin en 2019, le RN était arrivé en tête avec 23,3% des voix, devant le parti présidentiel LREM (22,4%), EELV (13,5%), LR (8,5%), LFI (6,3%) et le PS (6,2%).

 

 

 

Le Parti socialiste en appelle à la justice suite au bidouillage électoral interne

Le Parti socialiste en appelle à la justice suite au bidouillage électoral interne


Les partisans de Nicolas Mayer-Rossignol qui contestent l’élection d’Olivier Faure comme secrétaire du parti socialiste en appellent maintenant à la justice.
Si une cinquantaine de responsables départementaux du parti appellent à « reconnaître » l’élection d’Olivier Faure à peu près autant récusent son élection
.

Sauf raccommodage de façade , le parti semble s’orienter vers une scission salutaire tellement les différences sont grandes entre les radicaux marxistes et les sociaux-démocrates. la justice beaucoup de mal à démêler cette sordide affaire de cartes d’adhérent plus ou moins bidon. Ce n’est en effet pas la première fois que les résultats sont bricolés et, par exemple, c’est ainsi que Martin Aubry a pu prendre la tête du parti socialiste notamment. Le concept d’adhésion au parti socialiste est d’ailleurs assez approximatif. Beaucoup ne règlent leurs cotisations qu’au moment des élections et beaucoup de cartes sont payées par les fédérations notamment les plus grosses comme la fédération d’une Nord et des Bouches-du-Rhône

Nicolas Mayer-Rossignol conteste toujours l’élection d’Olivier Faure, en évoquant des « irrégularités », les résultats de la commission de récolement, qui a validé dimanche la victoire d’Olivier Faure, lui donnant 51,09% des voix, contre 48,91% à son rival. À peu près autant récusent son élection.

Il est clair que depuis des années et même depuis sa création, le parti socialiste ne cesse d’entretenir les contradictions internes qui inévitablement le conduiront à sa disparition. Pour l’instant le parti socialiste ne tient que grâce aux promesses d’investiture de Mélenchon. Il est clair cependant que le paysage politique peut changer de manière assez sensible à l’avenir y compris à partir de 2027.

La plus grande contradiction est représentée par l’opposition entre le courant marxiste gauchiste d’une part et le courant social démocrate d’autre part. Une querelle de toujours dans le vieux parti et qui a aussi abouti à la fin de la SFIO.

En clair, la tendance gauchiste se veut surtout une organisation d’opposition contre le capitalisme tandis que le courant démocrate se présente en futur parti de gouvernement. Ces gens-là n’ont rien à faire ensemble.

Leur unité factice reposait uniquement sur les fausses déclarations à la veille des élections. Une sorte de synthèse bidon aussitôt abandonnée après l’élection y compris par Mitterrand. Il faut se rappeler le projet socialiste de Chevènement vite remplacé par les 101 proposition de Mitterrand, elles-mêmes en grande partie abandonnées.

La France ne peut pas avoir comme seule perspective le choix entre les gauchistes révolutionnaires de Mélenchon et le front national. Ces courants ont évidemment le droit d’exister mais ils sont trop caricaturaux et trop sectaires pour prétendre diriger le pays.

La grande faiblesse du parti dit socialiste résulte aussi du fait qu’il n’a jamais été capable d’intégrer des forces sociales représentatives des réalités françaises. Ce parti en a été approprié et manipulé à la fois par les technocrates et autres arrivistes. Du coup hormis les élus, le parti socialiste n’a guère de réalité sur le terrain.

Politique : le parachutage électoral, un vrai scandale démocratique

Politique : le  parachutage électoral, un vrai scandale démocratique

par Anne Chemin dans le Monde

 

C’est une métaphore politique qui renvoie au registre de la guerre : le « parachutage » consiste à envoyer sur le front électoral un officier étranger au bataillon. Pour les législatives, Eric Zemmour avait ainsi choisi de mener campagne dans le Var, Manuel Bompard à Marseille ou Jean-Michel Blanquer dans le Loiret – ce qui leur a valu un procès en illégitimité. Les débarquements de dernière minute, constate le politiste Michel Hastings dans le livre collectif Le Parachutage politique (L’Harmattan, 2003), suscitent le plus souvent une « réprobation éthique » opposant « le petit au gros, la province à la capitale, les gens d’en bas aux gens d’en haut, le bon sens à l’idéologie ».

La pratique est pourtant très ancienne. Sous la monarchie censitaire, au début du XIXe siècle, Guizot et Lamartine se portent candidats dans des régions où ils n’ont aucune attache. « Cette tradition se poursuit sous la IIIe République, observe Bernard Dolez, professeur de science politique à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. A la fin du XIXe, le système des candidatures multiples permet à Thiers, à Gambetta ou au général Boulanger d’être élus dans plusieurs départements – donc, forcément, dans des endroits qu’ils ne connaissent pas. La règle est supprimée en 1889, mais les parachutages restent fréquents : en 1929, Léon Blum devient député d’un département où il se rend très rarement, l’Aude. »

Si l’usage a plus de deux siècles, le terme, en revanche, est récent. Pour l’universitaire François Rangeon, il apparaît en 1951 dans un ouvrage de Maurice Duverger consacré aux partis. « L’auteur met le mot entre guillemets, ce qui indique qu’il s’agit, à l’époque, d’un néologisme », note-t-il dans Le Parachutage politique. Huit ans plus tard, le terme « parachuté » est cité dans L’Année politique, la revue des faits politiques, diplomatiques, économiques et sociaux d’André Siegfried, Roger Seydoux et Edouard Bonnefous : l’adversaire poujadiste d’Edgar Faure lors des législatives de 1958 est alors qualifié de « parachuté de la dernière heure ».

Le parachutage ne constitue pas « une entorse à la loi ou à la théorie démocratique », souligne le politiste François Rangeon. Parce qu’un député n’est pas censé représenter ses électeurs mais la nation tout entière, rien n’interdit en effet à un candidat aux législatives de se présenter dans une circonscription où il n’a aucune attache. « Cette pratique est cependant stigmatisée : elle sert à délégitimer son adversaire, souligne Bernard Dolez. Ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne, où la vie politique est beaucoup moins territorialisée que dans l’Hexagone : la coutume veut ainsi qu’un ministre dépourvu de mandat parlementaire se présente dans la première circonscription qui se libère – où qu’elle soit. »

Elections Législatives: le parachutage électoral, un vrai scandale démocratique

Elections Législatives: le  parachutage électoral, un vrai scandale démocratique

par Anne Chemin dans le Monde

 

C’est une métaphore politique qui renvoie au registre de la guerre : le « parachutage » consiste à envoyer sur le front électoral un officier étranger au bataillon. Pour les législatives, Eric Zemmour avait ainsi choisi de mener campagne dans le Var, Manuel Bompard à Marseille ou Jean-Michel Blanquer dans le Loiret – ce qui leur a valu un procès en illégitimité. Les débarquements de dernière minute, constate le politiste Michel Hastings dans le livre collectif Le Parachutage politique (L’Harmattan, 2003), suscitent le plus souvent une « réprobation éthique » opposant « le petit au gros, la province à la capitale, les gens d’en bas aux gens d’en haut, le bon sens à l’idéologie ».

La pratique est pourtant très ancienne. Sous la monarchie censitaire, au début du XIXe siècle, Guizot et Lamartine se portent candidats dans des régions où ils n’ont aucune attache. « Cette tradition se poursuit sous la IIIe République, observe Bernard Dolez, professeur de science politique à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. A la fin du XIXe, le système des candidatures multiples permet à Thiers, à Gambetta ou au général Boulanger d’être élus dans plusieurs départements – donc, forcément, dans des endroits qu’ils ne connaissent pas. La règle est supprimée en 1889, mais les parachutages restent fréquents : en 1929, Léon Blum devient député d’un département où il se rend très rarement, l’Aude. »

Si l’usage a plus de deux siècles, le terme, en revanche, est récent. Pour l’universitaire François Rangeon, il apparaît en 1951 dans un ouvrage de Maurice Duverger consacré aux partis. « L’auteur met le mot entre guillemets, ce qui indique qu’il s’agit, à l’époque, d’un néologisme », note-t-il dans Le Parachutage politique. Huit ans plus tard, le terme « parachuté » est cité dans L’Année politique, la revue des faits politiques, diplomatiques, économiques et sociaux d’André Siegfried, Roger Seydoux et Edouard Bonnefous : l’adversaire poujadiste d’Edgar Faure lors des législatives de 1958 est alors qualifié de « parachuté de la dernière heure ».

Le parachutage ne constitue pas « une entorse à la loi ou à la théorie démocratique », souligne le politiste François Rangeon. Parce qu’un député n’est pas censé représenter ses électeurs mais la nation tout entière, rien n’interdit en effet à un candidat aux législatives de se présenter dans une circonscription où il n’a aucune attache. « Cette pratique est cependant stigmatisée : elle sert à délégitimer son adversaire, souligne Bernard Dolez. Ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne, où la vie politique est beaucoup moins territorialisée que dans l’Hexagone : la coutume veut ainsi qu’un ministre dépourvu de mandat parlementaire se présente dans la première circonscription qui se libère – où qu’elle soit. »

Législatives: le parachutage électoral, un vrai scandale démocratique

Législatives: le  parachutage électoral, un vrai scandale démocratique par Anne Chemin dans le Monde

 

C’est une métaphore politique qui renvoie au registre de la guerre : le « parachutage » consiste à envoyer sur le front électoral un officier étranger au bataillon. Pour les législatives, Eric Zemmour avait ainsi choisi de mener campagne dans le Var, Manuel Bompard à Marseille ou Jean-Michel Blanquer dans le Loiret – ce qui leur a valu un procès en illégitimité. Les débarquements de dernière minute, constate le politiste Michel Hastings dans le livre collectif Le Parachutage politique (L’Harmattan, 2003), suscitent le plus souvent une « réprobation éthique » opposant « le petit au gros, la province à la capitale, les gens d’en bas aux gens d’en haut, le bon sens à l’idéologie ».

La pratique est pourtant très ancienne. Sous la monarchie censitaire, au début du XIXe siècle, Guizot et Lamartine se portent candidats dans des régions où ils n’ont aucune attache. « Cette tradition se poursuit sous la IIIe République, observe Bernard Dolez, professeur de science politique à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. A la fin du XIXe, le système des candidatures multiples permet à Thiers, à Gambetta ou au général Boulanger d’être élus dans plusieurs départements – donc, forcément, dans des endroits qu’ils ne connaissent pas. La règle est supprimée en 1889, mais les parachutages restent fréquents : en 1929, Léon Blum devient député d’un département où il se rend très rarement, l’Aude. »

Si l’usage a plus de deux siècles, le terme, en revanche, est récent. Pour l’universitaire François Rangeon, il apparaît en 1951 dans un ouvrage de Maurice Duverger consacré aux partis. « L’auteur met le mot entre guillemets, ce qui indique qu’il s’agit, à l’époque, d’un néologisme », note-t-il dans Le Parachutage politique. Huit ans plus tard, le terme « parachuté » est cité dans L’Année politique, la revue des faits politiques, diplomatiques, économiques et sociaux d’André Siegfried, Roger Seydoux et Edouard Bonnefous : l’adversaire poujadiste d’Edgar Faure lors des législatives de 1958 est alors qualifié de « parachuté de la dernière heure ».

Le parachutage ne constitue pas « une entorse à la loi ou à la théorie démocratique », souligne le politiste François Rangeon. Parce qu’un député n’est pas censé représenter ses électeurs mais la nation tout entière, rien n’interdit en effet à un candidat aux législatives de se présenter dans une circonscription où il n’a aucune attache. « Cette pratique est cependant stigmatisée : elle sert à délégitimer son adversaire, souligne Bernard Dolez. Ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne, où la vie politique est beaucoup moins territorialisée que dans l’Hexagone : la coutume veut ainsi qu’un ministre dépourvu de mandat parlementaire se présente dans la première circonscription qui se libère – où qu’elle soit. »

« Nous tous » : Vraie orientation ou slogan électoral ? (*Tarik Ghezali, fondateur de La Fabrique du Nous)

« Nous tous » : Vraie orientation ou slogan électoral ? (*Tarik Ghezali, fondateur de La Fabrique du Nous)

Sommes-nous encore capables de bien vivre ensemble, tous ensemble, dans un minimum de respect, de compréhension mutuelle et de « communs » ? En un mot, pouvons-nous encore faire Nation ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui.

Tribune

La France se fracture socialement (banlieues en 2005, gilets jaunes en 2018, par exemple) et se divise politiquement, comme en témoigne encore la dernière élection présidentielle. La France se polarise : le moindre sujet controversé enflamme la société, le combat l’emporte sur le débat, l’agressivité sur l’empathie.

La France se « tribalise » : les algorithmes des réseaux sociaux, les marchés de l’emploi et de l’immobilier nous enferment dans l’entre-soi de semblables qui pensent et vivent pareil, en défiance vis-à-vis des autres. Pour 6 Français sur 10, « on n’est jamais assez méfiant vis-à-vis des autres », 10 % de plus qu’en 2012 (Credoc). La France isole : la solitude explose depuis 10 ans, notamment chez les personnes âgées et, fait nouveau depuis la Covid, chez les jeunes ; d’après la Fondation de France, 1 Français sur 4 est désormais en situation d’isolement ! Enfin, la France se fige : il faut 6 générations pour sortir de la pauvreté, l’un des plus mauvais scores de l’OCDE.

Il y a donc urgence. Urgence à refabriquer du commun, à retisser un « Nous » national, maille par maille… Comment ? En mobilisant à la fois la main, le cœur et la tête.
« La main » de l’action : paradoxalement, il n’y a jamais eu autant d’initiatives créatrices de lien social, à l’œuvre sur le terrain. Elles connectent des milieux sociaux différents, relient les générations, brisent la solitude, désenclavent les territoires… Elles rapprochent les gens à coup de mentorat, d’habitats inclusifs avec des personnes vulnérables, de tiers-lieux, de communautés d’entraide, d’écoles ouvertes et « augmentées », d’Ehpad « hors les murs » et de bien d’autres innovations qui bénéficient à tous.

Aujourd’hui formidables mais marginales, ces forces de lien peuvent demain devenir majoritaires et banales… Cela est à la fois socialement souhaitable, économiquement efficient et techniquement faisable, sous réserve d’une double volonté politique et citoyenne.

« Le cœur » qui fait vibrer : qu’est-ce qui nous émeut encore ensemble, au-delà des grandes victoires sportives ou hélas des attentats terroristes ? Formulons ici une hypothèse : nous pouvons retrouver de l’émotion partagée dans l’acte de s’engager pour les autres ; de donner un peu de son temps, de son argent, de son réseau, de ses compétences ou tout simplement de sa chaleur humaine à des personnes qui en ont besoin.

Nous sommes des êtres sensibles, interdépendants et « endettés » les uns envers les autres, avec des devoirs d’attention réciproque. D’autant plus que, par la magie de la fraternité, lorsque l’on s’engage, on reçoit bien davantage ! Reconnectons-nous donc émotionnellement par l’altruisme. Pour que demain, l’engagement devienne un réflexe français, accessible et désirable par toutes et tous.

La « tête », enfin, celle qui produit et défend des idées : nous, « progressistes », qu’avons nous à opposer au « grand remplacement », à la « remigration » et à tous ces récits de division qui, s’ils n’ont pas gagné dans les urnes, ont néanmoins gagné du terrain dans les esprits ?

Soyons lucides et reconnaissons que « nos » mots – vivre-ensemble, diversité, intégration… – ne fonctionnent plus. Ils apparaissent galvaudés et à bout de souffle. Relevons donc ce beau défi de réinvention narrative ! De ces nouveaux récits à venir découleront aussi de nouvelles propositions de politiques publiques, à même de faire la différence.

Dans une France fatiguée et aux mille fractures, l’unité nationale ne se décrète pas, c’est un combat de tous les jours et de « chacun pour tous ».
Ce chantier du « Nous tous » constitue ainsi l’autre grand défi du quinquennat, à côté de celui, déjà explicité, de la planification écologique. Il a vocation à être porté également au plus haut niveau du gouvernement, celui de la Première ministre, et incarné par le président de la République.

Ce n’est pas un luxe mais un impératif : nous devons apprendre à nous mélanger ou nous sommes condamnés à nous déranger.

__________________

*Tarik Ghezali a 44 ans et vit à Marseille. Entrepreneur du bien commun, il a co-fondé et co-développé plusieurs initiatives dédiées à l’intérêt général : le Mouvement des entrepreneurs sociaux (devenu Impact France), réseau de dirigeants engagés sur leurs territoires ; le Labo de l’économie sociale et solidaire (think tank) ; Marseille Solutions, accélérateur d’innovations territoriales. Et depuis peu, la Fabrique du Nous, fabrique d’idées et de projets pour une société plus fraternelle. Ingénieur de formation (Centrale Paris), co-auteur de Démocratiser l’économie (Grasset, 2010), Tarik Ghezali est aussi fellow 2013 du German marshall fund of United States et chevalier de l’ordre national du mérite (2018).

Tarik Ghezali, fondateur de La Fabrique du Nous

Le contexte électoral n’inquiète pas les patrons : ils ont tort !

 Le contexte électoral n’inquiète pas les patrons : ils ont tort !

Dans un entretien au « Monde », les économistes Eric Heyer et Jean-Marc Daniel partagent le constat d’un faible impact de la campagne sur les investissements et l’emploi, malgré un climat global très incertain lié à l’inflation et à la guerre en Ukraine.

L’avis de ces caciques de l’économie médiatique n’est cependant pas pertinent. En effet, si l’on se réfère aux différents programmes des candidats, la France va s’enfoncer encore davantage vers un déficit abyssal qui mécaniquement pèsera à terme sur les prélèvements obligatoires et sur la compétitivité.Les deux experts se fientt  au marché comme si on pouvait réduire la politique à ce seul aspect, par ailleurs ils sous-estiment  largement la crise en cours suite à la guerre en Ukraine.NDLR

interview

La campagne présidentielle passe-t-elle la porte des entreprises ? Est-elle source d’attentisme concernant leurs décisions stratégiques ? Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l’ESCP Business School et auteur d’Histoire de l’économie mondiale (Tallandier, 2021), et Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), partagent leurs expertises sur les précédentes élections, ainsi que les paramètres spécifiques à celle de 2022.

Les périodes préélectorales ont-elles un impact sur l’activité, les décisions et les investissements des entreprises ?

Jean-Marc Daniel : Cela dépend toujours du contexte et des programmes. Certaines élections sont plus marquées, notamment celle de 1981 : François Mitterrand allait à l’encontre du capitalisme, avec un programme assez traditionnel de keynésianisme. Les élections suivantes ont toutes été construites autour du même discours « ma priorité, c’est l’emploi », mais il n’y avait pas d’enjeu idéologique ! Personne ne remettait plus en cause le capitalisme. En 2022, on est de nouveau dans une élection où l’un des deux candidats susceptibles d’être élu est sur une logique de rupture, non pas avec le capitalisme mais avec la construction européenne.

Eric Heyer : On ne sait pas toujours ce qui est lié à la présidentielle et ce qui est lié à la conjoncture économique du moment. En 1981, le climat des affaires était plutôt en baisse, était-ce pour autant lié à une peur des chars russes ? Globalement, on ne voit jamais de rupture de l’activité juste avant les élections.

Quels indicateurs permettent de confirmer ce faible impact ?

E. H. : Si on regarde les marchés financiers, c’est même plutôt l’inverse. Ils baissent pendant les six mois après les élections, alors qu’ils ont progressé les six mois les précédant ! L’incertitude n’est jamais bonne pour les affaires, mais l’incertitude juste avant les élections n’a pas trop d’incidence sur le taux d’emploi ou d’investissement. C’est étonnant, car, en ce moment, on a une incertitude mondiale, sur l’élection présidentielle, sur les législatives et, quand on essaie de mesurer cette incertitude économiquement, c’est un niveau très bas. Le rôle des banques centrales est bien plus important, le fait de savoir si elles feront plutôt de l’austérité ou de la relance…

J.-M. D. : Oui, notre banque centrale est très internationale. En 1981, quand François Mitterrand est devenu favori, il y avait des attaques sur le franc, qui se sont amplifiées une fois le président élu. Les entreprises en ont subi les conséquences, car il y a eu une hausse des taux d’intérêt après la victoire, mais cela s’est tassé après quelques semaines. Aujourd’hui, l’euro est dans un bloc suffisamment large pour qu’on amortisse le choc.

Macron et l’UE : un programme européen ou électoral ?

Macron et  l’UE : un programme européen ou électoral ?

Un papier du monde souligne que Macron dans sa conférence de presse de jeudi 9 décembre le président de la république qui va présider l’union économique pendant six mois s’est livré un exercice d’équilibriste en tentant d’européaniser les faiblesses de la France. Ainsi la mise en cause des critères de gestion budgétaire, la politique de défense, la maîtrise des frontières et même le service civil ! NDLR

Editorial du « Monde ».

 

L’exercice auquel s’est livré le président de la République jeudi 9 décembre lors de la deuxième conférence de presse de son quinquennat était particulièrement acrobatique : présenter les grandes orientations de la présidence française de l’Union européenne qui débute le 1er janvier 2022 pour six mois, sans avoir l’air d’interférer dans la campagne présidentielle qui se déroulera au même moment.

Président « jusqu’au bout » mais pas encore candidat déclaré, Emmanuel Macron a évité les escarmouches politiques sans bouder l’occasion d’affirmer son credo européen. Maîtrise des frontières de l’UE, souveraineté stratégique, nouveau modèle de croissance européen, chaque thématique a été l’occasion de vanter l’Europe protectrice dans un monde instable et dangereux.


L’ambition est de faire aboutir trois longues négociations sous présidence française sur le salaire minimum, la taxe carbone aux frontières et la régulation des grandes plates-formes numériques, donnant quelque substance aux propos présidentiels. En revanche, aucune avancée forte n’est perceptible sur le dossier ultrasensible de l’immigration, tant le contrôle des flux migratoires continue de diviser les Vingt-Sept. C’est pourtant ce sujet qui alimente depuis des mois le débat politique français


L’Europe promet d’occuper à nouveau une place importante dans la campagne présidentielle. Depuis le référendum sur Maastricht, il y a près de trente ans, la construction européenne n’a cessé de creuser le fossé entre les pro et les anti, coupant la gauche et la droite en deux et donnant du grain à moudre aux extrêmes. Le débat s’est cependant déplacé. Plus personne en France ne réclame la sortie de l’euro – une large majorité de Français a fini par considérer la monnaie unique comme plus protectrice que le franc. On n’entend plus non plus de candidats promettre le « Frexit », sans doute parce que l’exemple britannique reste, à ce stade, la pire publicité.

Deux formes de contestation, en revanche, progressent : la première consiste à laisser croire que l’on pourrait garder de l’Europe ce qui nous arrange et enlever ce qui nous dérange. Durant la primaire qui a départagé les cinq prétendants Les Républicains, il a été assené que la France devrait retrouver sa souveraineté juridique sur les questions migratoires et se libérer des instances judiciaires européennes. Valérie Pécresse, qui s’affiche pourtant comme une candidate pro-européenne, n’était pas la dernière à le dire.

La seconde façon de contester l’Union européenne est de plaider qu’il n’est pas besoin de la quitter pour la dynamiter, il suffit de trouver des alliés à l’intérieur. Marine Le Pen et Eric Zemmour jouent ouvertement cette carte en affichant leur proximité avec les dirigeants illibéraux d’Europe centrale.


Aux « mi-européens » et aux anti-européens tout court, Emmanuel Macron oppose son engagement total dans la défense du modèle européen, en tentant de mixer des arguments de raison et des éléments de fierté. Il n’en ignore cependant aucune des lacunes et fragilités. Inquiet de la montée des « révisionnismes » , il dit vouloir lancer en juin 2022 « un grand travail sur l’histoire » du Vieux Continent, comme s’il manquait un supplément d’âme à la construction européenne. Même lucidité à propos des failles du modèle social qui alimentent une contestation de plus en plus virulente du système démocratique. Dans son esprit, défendre l’Europe, c’est aussi la changer. L’antienne n’est pas nouvelle. François Mitterrand l’avait, avant lui, beaucoup utilisée.

Macron et Présidence de l’UE : un programme européen ou électoral ?

Macron et Présidence de l’UE : un programme européen ou électoral ?

Un papier du monde souligne que macron dans sa conférence de presse de jeudi 9 décembre le président de la république qui va présider l’union économique pendant six mois s’est livré un exercice d’équilibriste en tentant d’européaniser les faiblesses de la France. Ainsi la mise en cause des critères de gestion budgétaire, la politique de défense, la maîtrise des frontières et même le service civil ! NDLR

Editorial du « Monde ».

 

L’exercice auquel s’est livré le président de la République jeudi 9 décembre lors de la deuxième conférence de presse de son quinquennat était particulièrement acrobatique : présenter les grandes orientations de la présidence française de l’Union européenne qui débute le 1er janvier 2022 pour six mois, sans avoir l’air d’interférer dans la campagne présidentielle qui se déroulera au même moment.

Président « jusqu’au bout » mais pas encore candidat déclaré, Emmanuel Macron a évité les escarmouches politiques sans bouder l’occasion d’affirmer son credo européen. Maîtrise des frontières de l’UE, souveraineté stratégique, nouveau modèle de croissance européen, chaque thématique a été l’occasion de vanter l’Europe protectrice dans un monde instable et dangereux.


L’ambition est de faire aboutir trois longues négociations sous présidence française sur le salaire minimum, la taxe carbone aux frontières et la régulation des grandes plates-formes numériques, donnant quelque substance aux propos présidentiels. En revanche, aucune avancée forte n’est perceptible sur le dossier ultrasensible de l’immigration, tant le contrôle des flux migratoires continue de diviser les Vingt-Sept. C’est pourtant ce sujet qui alimente depuis des mois le débat politique français


L’Europe promet d’occuper à nouveau une place importante dans la campagne présidentielle. Depuis le référendum sur Maastricht, il y a près de trente ans, la construction européenne n’a cessé de creuser le fossé entre les pro et les anti, coupant la gauche et la droite en deux et donnant du grain à moudre aux extrêmes. Le débat s’est cependant déplacé. Plus personne en France ne réclame la sortie de l’euro – une large majorité de Français a fini par considérer la monnaie unique comme plus protectrice que le franc. On n’entend plus non plus de candidats promettre le « Frexit », sans doute parce que l’exemple britannique reste, à ce stade, la pire publicité.

Deux formes de contestation, en revanche, progressent : la première consiste à laisser croire que l’on pourrait garder de l’Europe ce qui nous arrange et enlever ce qui nous dérange. Durant la primaire qui a départagé les cinq prétendants Les Républicains, il a été assené que la France devrait retrouver sa souveraineté juridique sur les questions migratoires et se libérer des instances judiciaires européennes. Valérie Pécresse, qui s’affiche pourtant comme une candidate pro-européenne, n’était pas la dernière à le dire.

La seconde façon de contester l’Union européenne est de plaider qu’il n’est pas besoin de la quitter pour la dynamiter, il suffit de trouver des alliés à l’intérieur. Marine Le Pen et Eric Zemmour jouent ouvertement cette carte en affichant leur proximité avec les dirigeants illibéraux d’Europe centrale.


Aux « mi-européens » et aux anti-européens tout court, Emmanuel Macron oppose son engagement total dans la défense du modèle européen, en tentant de mixer des arguments de raison et des éléments de fierté. Il n’en ignore cependant aucune des lacunes et fragilités. Inquiet de la montée des « révisionnismes » , il dit vouloir lancer en juin 2022 « un grand travail sur l’histoire » du Vieux Continent, comme s’il manquait un supplément d’âme à la construction européenne. Même lucidité à propos des failles du modèle social qui alimentent une contestation de plus en plus virulente du système démocratique. Dans son esprit, défendre l’Europe, c’est aussi la changer. L’antienne n’est pas nouvelle. François Mitterrand l’avait, avant lui, beaucoup utilisée.

Prix Énergie : un chèque électoral de 100 €

Prix Énergie : un chèque électoral de 100 €

 

 

Officiellement le gouvernement vient de décider d’attribuer un chèque de 100 € pour les Français gagnant moins de 2000 € par mois. Il s’agit de compenser l’inflation enregistrée sur plusieurs produits de base dont le carburant.

 

Il y avait deux solutions s pour tenter d’influencer l’inflation. Soit une baisse de fiscalité ( qui représente 60 % du prix du carburant), soit une opération redistribution politiquement plus visible médiatiquement avec la distribution d’un chèque. Accessoirement la distribution d’un chèque coûtera bien moins cher aux recettes fiscales qu’une réduction des impôts sur le carburant.

 

Le problème est de savoir quel objectif exact on poursuit à long terme. En effet sur le plan environnemental, la hausse de la fiscalité constitue souvent un argument pour lutter contre les émissions polluantes et en particulier le carbone. D’une certaine manière ,on a aujourd’hui en temps réel les conséquences d’un haut niveau des prix du carburant.

 

Ce niveau des prix du carburant affecte effectivement davantage les ménages les moins favorisés. En clair ce sont des pauvres qui vont surtout subir la politique énergétique via la fiscalité. Cela tout simplement parce qu’il n’y a pas le plus souvent d’alternatives à l’usage de l’automobile pour les déplacements essentiels.

 

Une politique structurelle efficace passe par une fiscalité et un prix fort du carburant à condition qu’il existe une offre alternative moins polluante. Or à court terme une forte fiscalité et un prix élevé de l’énergie n’a que des conséquences sociales néfastes en entamant le pouvoir d’achat.

 

Le chèque de 100 € vise à répondre à cette situation mais de manière à court terme et n’est pas sans arrière-pensée électorale. Une diminution générale de la fiscalité sur le carburant pour tous est beaucoup plus indolore et plus discrète tandis que le chèque de 100 € va apparaître immédiatement comme beaucoup plus massif est plus significatif.

 

Par ailleurs et surtout sans doute, la France est entrée dans une période ; de nombreuses incertitudes nt  y compris l’hypothèse d’une non réélection Macron. . Ainsi ce chèque de 100 € ressemble aussi aux autres mesures de court terme comme le blocage des prix jusqu’aux élections présidentielles.

Énergie : un chèque électoral de 100 €

Énergie : un chèque électoral de 100 €

 

 

Officiellement le gouvernement vient de décider d’attribuer un chèque de 100 € pour les Français gagnant moins de 2000 € par mois. Il s’agit de compenser l’inflation enregistrée sur plusieurs produits de base dont le carburant.

 

Il y avait deux solutions s pour tenter d’influencer l’inflation. Soit une baisse de fiscalité ( qui représente 60 % du prix du carburant), soit une opération redistribution politiquement plus visible médiatiquement avec la distribution d’un chèque. Accessoirement la distribution d’un chèque coûtera bien moins cher aux recettes fiscales qu’une réduction des impôts sur le carburant.

 

Le problème est de savoir quel objectif exact on poursuit à long terme. En effet sur le plan environnemental, la hausse de la fiscalité constitue souvent un argument pour lutter contre les émissions polluantes et en particulier le carbone. D’une certaine manière ,on a aujourd’hui en temps réel les conséquences d’un haut niveau des prix du carburant.

 

Ce niveau des prix du carburant affecte effectivement davantage les ménages les moins favorisés. En clair ce sont des pauvres qui vont surtout subir la politique énergétique via la fiscalité. Cela tout simplement parce qu’il n’y a pas le plus souvent d’alternatives à l’usage de l’automobile pour les déplacements essentiels.

 

Une politique structurelle efficace passe par une fiscalité et un prix fort du carburant à condition qu’il existe une offre alternative moins polluante. Or à court terme une forte fiscalité et un prix élevé de l’énergie n’a que des conséquences sociales néfastes en entamant le pouvoir d’achat.

 

Le chèque de 100 € vise à répondre à cette situation mais de manière à court terme et n’est pas sans arrière-pensée électorale. Une diminution générale de la fiscalité sur le carburant pour tous est beaucoup plus indolore et plus discrète tandis que le chèque de 100 € va apparaître immédiatement comme beaucoup plus massif est plus significatif.

 

Par ailleurs et surtout sans doute, la France est entrée dans une période ; de nombreuses incertitudes nt  y compris l’hypothèse d’une non réélection Macron. . Ainsi ce chèque de 100 € ressemble aussi aux autres mesures de court terme comme le blocage des prix jusqu’aux élections présidentielles.

 

Ce chèque de 100 € ressemble fort à un chèque électoral.

Politique- 2022 :Budget électoral avec baisses d’impôts

Politique- 2022 :Budget électoral avec baisses d’impôts

Comme promis par Emmanuel Macron en 2017 , le gouvernement accélère en 2022 la baisse d’impôts notamment sur les bénéfices des entreprises et la taxe d’habitation

Lors de la présentation du texte mercredi, les locataires de Bercy, Bruno Le Maire (Économie) et Olivier Dussopt (Comptes publics) n’ont pas manqué de se féliciter d’avoir réduit la pression fiscale de 50 milliards d’euros depuis 2017. «Ce n’était pas arrivé depuis vingt ans!», a insisté Bruno Le Maire. Pour emboîter le pas au gouvernement, la plupart des candidats aux présidentielles en 2022 annonces aussi cadeaux fiscaux et augmentation de pouvoir d’achat.

Budget électoral de 2022: des baisses d’impôts

Budget électoral de 2022: des baisses d’impôts

Comme promis par Emmanuel Macron en 2017 , le gouvernement accélère en 2022 la baisse d’impôts notamment sur les bénéfices des entreprises et la taxe d’habitation

Lors de la présentation du texte mercredi, les locataires de Bercy, Bruno Le Maire (Économie) et Olivier Dussopt (Comptes publics) n’ont pas manqué de se féliciter d’avoir réduit la pression fiscale de 50 milliards d’euros depuis 2017. «Ce n’était pas arrivé depuis vingt ans!», a insisté Bruno Le Maire. Pour emboîter le pas au gouvernement, la plupart des candidats aux présidentielles en 2022 annonces aussi cadeaux fiscaux et augmentation de pouvoir d’achat.

Un fonds de 300 millions pour les harkis : Une reconnaissance et un acte électoral

Un fonds de 300 millions pour les harkis : Une reconnaissance et un acte électoral

 Un article de l’opinion (Extrait)Un fonds de 300 millions pour les harkis« Emmanuel Macron veut frapper très fort, confie un proche du dossier. La séquence de lundi est préparée depuis des mois en toute discrétion par les conseillers élyséens, de Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire, à Cécile Renault, chargée du projet mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie à l’Elysée. » Le facteur déclencheur est la remise du rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, en janvier dernier.

A l’époque, les responsables de l’association Ajir pour les Harkis, dirigée par Mohand Hamoumou, longtemps maire de la ville de Volvic (2008 à 2020), déplorent le manque de clarté sur les représailles subies par la communauté restée en Algérie à l’indépendance. « L’attente principale des Harkis est absente du rapport : une loi de reconnaissance et réparation, maintes fois promise voire proposée mais jamais votée », déplore surtout un communiqué d’Ajir, demandant au chef de l’Etat de faire voter cette loi avant la fin de son mandat.

Quatre défenseurs de la cause harki – Mohand Hamoumou, Claire-Tassadit Houd, militante associative, Dalila Kerchouche, journaliste, et Serge Carel, harki torturé récemment décoré par Macron – ont été reçus le 10 mai à l’Elysée. Emmanuel Macron leur assure alors qu’il n’était pas question que le rapport Stora serve de prétexte à les mettre sous « la moquette de la mémoire française ».

« Le chef de l’Etat a été très touché par ce qu’il a entendu ce jour-là sur ce drame, notamment le parcours de Dalila Kerchouche, née en 1973 derrière les barbelés du camp de Bias dans le Sud-Ouest, poursuit le proche du dossier. Il a donc voulu que la France tourne la page alors la grande majorité des Français considèrent que cette communauté a été victime d’une profonde injustice de la République. »

Le destin des harkis s’est joué à partir de mars 1962 dans la foulée des accords d’Evian sur l’indépendance algérienne. Robert Boulin, alors secrétaire d’Etat aux rapatriés, lance une opération d’évacuation avant que d’autres ministres en charge du dossier (Pierre Messmer, Louis Joxe, Roger Frey) fassent machine arrière à l’été, y voyant un danger terroriste. Trois mois plus tard, le Premier ministre, Georges Pompidou, relance les rapatriements sans que leur accueil soit préparé.

La communauté est alors installée dans des camps de fortune, dans des hameaux de forestage, parfois dans des foyers. Les conditions sont indignes (manque d’eau et d’électricité), les rapatriés sont privés de leurs droits fondamentaux d’aller et venir, d’envoyer leurs enfants à l’école. « Parmi tous ceux qui reviennent en France, appelés et pieds noirs, ils sont les seuls à avoir subi ce traitement singulier », commente une source élyséenne.

Considérant qu’il y a un consensus bipartisan sur cette injustice, Emmanuel Macron devrait annoncer lundi un projet de loi, consulté par l’Opinion, portant « reconnaissance de la Nation et réparation des préjudices subis par les personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et par leurs familles du fait des conditions de leur accueil sur le territoire français ».

L’Etat instaurera aussi un fonds d’indemnisation de quelque 300 millions d’euros, soit huit fois plus que le fond prévu initialement

Cette loi, si elle est adoptée, déterminera les conditions de la mise en œuvre du droit à la réparation. Une commission spéciale sera instituée auprès de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Son rôle sera de statuer sur les demandes et le montant de l’offre de réparation, après instruction par les services de l’Office. L’Etat instaurera aussi un fonds d’indemnisation de quelque 300 millions d’euros, soit huit fois plus que le fond prévu initialement.

« Il est temps pour la République française de sortir d’une ambiguïté mémorielle qui a oscillé depuis soixante ans entre non-dits et, parfois même, perçu par les Harkis et par d’autres qui sont sensibles à leur cause comme un déni », justifie la source élyséenne.

Clientèle électorale.

 Cette séquence mémorielle permettra au chef de l’Etat de parler à ces « oubliés » qui ont fait le choix historique de l’Algérie française, à leurs descendants mais aussi aux pieds noirs et aux militaires français engagés durant la guerre contre les combattants de l’indépendance.

 

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