Eloge de la fidélité… élastique (Sarkozy)
Lâché de plus en plus par ses anciens fidèles y compris ses ministres, Sarkozy s’est lancé dans un éloge de la fidélité pour essayer de rééquilibrer le rapport de force par rapport à ses concurrents et en particulier par rapport à Juppé nettement en tête dans les sondages en 2017. Un concept de fidélité en réalité assez élastique quand il considère que c’est la clarté qui a imposé de virer plusieurs responsables de la direction des républicains. Curieux qu’il n’est pas exigé la même clarté concernant par exemple la déchéance de nationalité question sur laquelle les responsables du parti républicain sont loin d’être d’accord entre eux. Nicolas Sarkozy a de nouveau critiqué samedi l’activisme de ses principaux rivaux pour la primaire du parti Les Républicains pour l’élection présidentielle de 2017, et justifié la refonte de son équipe dirigeante par un besoin de « clarté ». L’ancien président de la République, qui ne cache pas sa volonté de reconquérir l’Elysée mais devra d’abord s’imposer l’automne prochain au sein de son propre parti, s’adressait aux nouveaux adhérents de LR. Il leur a promis des « événements intéressants » en cette année qui doit, selon lui, marquer une « nouvelle phase » dans la reconstruction de la principale formation de droite en France. Nicolas Sarkozy, qui a repris fin 2014 la présidence de l’UMP, rebaptisée depuis lors Les Républicains, a expliqué que l’état de décomposition dans lequel il avait trouvé le parti l’avait amené dans un premier temps « à ne pas tout entendre » et « à ne pas tout voir » pour préserver son unité. Mais « nous arrivons dans une autre phase. Ce devoir de rassemblement est devenu pour moi un devoir de clarté. Et ça m’a amené dès le début de l’année à composer une nouvelle équipe ». Il a notamment fait allusion à l’éviction de l’équipe dirigeante de son ancienne ministre et porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait critiqué ouvertement sa stratégie « ni fusion ni retrait » de listes face au Front national au second tour des élections régionales de décembre. « Chacun dans le mouvement est libre de dire ce qu’il veut mais quand on est dans la direction du mouvement, on ne peut pas défendre des idées qui ne correspondent en rien à ce que pense la majorité des adhérents du mouvement », a-t-il dit. En présentant sa nouvelle équipe, il a loué les « gens qui sont capables de garder une ligne, des gens qui, dans la tempête, sont capables de résister à la tentation d’aller à gauche, à droite, partout, des gens qui sont capables de rester fidèles ». Une diatribe qui visait de toute évidence aussi d’autres figures du parti ou certains de ses anciens ministres, qui ont pris leurs distances ces derniers mois, comme les nouveaux présidents des régions Nord-Pas-de-Calais Picardie et Provence-Alpes-Côte-D’azur, Xavier Bertrand et Christian Estrosi.