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Macron élu largement mais sans élan

Macron élu largement mais sans élan

 


Le président sortant bat, pour la seconde fois, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, mais avec un écart de voix plus resserré qu’il y a cinq ans. Une réélection qui s’explique notamment par les crises qu’a traversées le pays mais aussi par la persistance, malgré tout, du front républicain estime un papier de Franceinfo.

C’est désormais chose faite. Emmanuel Macron restera cinq années de plus à l’Elysée. Il a décroché un second mandat, dimanche 24 avril, face à Marine Le Pen avec 58,55% des voix contre 41,45% pour la candidate d’extrême droite, selon une première estimation Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France 24, les chaînes parlementaires et Le Parisien. Marine Le Pen progresse elle de 7,55 points par rapport à 2017.

Pour ce match retour, l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande fait moins bien qu’il y a cinq ans, où il avait totalisé 66,1% des suffrages. Ce resserrement significatif témoigne de l’avancée des idées de Marine Le Pen dans l’électorat français, malgré ce troisième échec de son camp au second tour de la présidentielle. Il sonne aussi comme un sérieux avertissement pour Emmanuel Macron et ses troupes, tant l’espoir d’une victoire de l’extrême droite demeure chez certains, en vue du prochain scrutin présidentiel, en 2027.

Avec cette réélection, le candidat LREM réussit là où ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (en 2012) et François Hollande (en 2017) avaient échoué. Quant à François Mitterrand en 1988, et Jacques Chirac en 2002, ils avaient été réélus après une période de cohabitation.

« A chaque élection, il y a la tentation de l’alternance, le sortant est toujours en situation défavorable, livre l’historien Mathias Bernard, président de l’Université Clermont Auvergne. Contrairement aux élections locales, où il y a une prime au sortant, à la présidentielle, il y a une prime au changement. » C’est notamment ce qui avait porté au pouvoir Emmanuel Macron en 2017. Certes, le président sortant de l’époque, François Hollande, n’était pas candidat à sa réélection, mais le fondateur d’En marche ! avait su incarner la nouveauté, prônant le dépassement du clivage gauche-droite au détriment des partis traditionnels.

Sa réélection ne porte pas, cette fois, la marque du changement, encore moins de l’alternance. Elle s’explique par des raisons politiques mais aussi conjoncturelles. Premier ingrédient du succès d’Emmanuel Macron : la persistance d’un front républicain contre l’extrême droite, malgré la dédiabolisation engagée de longue date par Marine Le Pen. Si le front républicain n’a « pas la même vigueur qu’en 2002 et en 2017, il a, malgré tout, joué », soutient Mathias Bernard.

« La crainte et la détestation de l’extrême droite est malgré tout plus forte que la haine que pouvait inspirer Emmanuel Macron à certaines personnes », embraie Jérémie Peltier, directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès. « Marine Le Pen reste inquiétante pour plus d’un Français sur deux », rappelle le sondeur de l’Ipsos Mathieu Gallard, en citant une étude de son institut sur le sujet.

De Valérie Pécresse à Yannick Jadot en passant par Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon, les candidats éliminés au premier tour ont été nombreux à appeler à faire barrage à l’extrême droite, soit en appelant à voter directement pour Emmanuel Macron, soit en demandant qu’aucune voix n’aille à la candidate du RN. Les deux anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ont aussi appelé à mettre un bulletin Macron dans l’urne. La société civile, qu’il s’agisse de sportifsd’artistes ou de militants associatifs, s’est également mobilisée pour empêcher l’accession au pouvoir de Marine Le Pen.

Autre atout du locataire de l’Elysée : un électorat qu’il a su consolider. Le chef de l’Etat sortant  »a renforcé au cours de son quinquennat son socle majoritaire en conquérant la droite modérée », analyse Mathias Bernard. On l’a vu aux européennes de 2019 où Les Républicains ont fait 8,48% des voix, on l’a encore constaté au premier tour de cette présidentielle où Emmanuel Macron a siphonné l’électorat de Valérie Pécresse (4,78%).

Au premier tour, le chef de l’Etat avait ainsi renforcé son score en gagnant trois points (27,85% en 2022 contre 24,01% en 2017). « On parle de procès en illégitimité, mais il a fait 28% quand un Chirac faisait 19″, appuie un ministre.

Le candidat Macron a également tiré parti de la succession de crises qui ont émaillé son mandat : crise sociale avec le mouvement des « gilets jaunes », crise sanitaire et économique avec la pandémie de Covid-19 et crise internationale avec la guerre en Ukraine« Aux yeux d’une bonne partie de l’opinion, Emmanuel Macron a bien géré ces crises, confirme Mathieu Gallard. Il y a surtout le sentiment qu’aucun de ses adversaires n’aurait été à même de faire mieux que lui. »

Le surgissement de la guerre en Ukraine dans la campagne avait d’ailleurs fait bondir les intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron. « Le péril international favorise le sortant. On prend moins le risque de l’inconnu et de la rupture », assure Mathias Bernard. A en croire les spécialistes, les Français n’avaient pas tellement envie de basculer dans l’incertitude avec Marine Le Pen. « Il y a une aspiration au retour à la vie normale, hors Covid et hors guerre », selon Jérémie Peltier.

Tout cela a freiné la conquête du pays par la candidate du RN et favorisé Emmanuel Macron dont le mandat sera, cette fois, dénué de toute prétention électoraliste, puisqu’il ne pourra pas se représenter en 2027.  »Ce nouveau quinquennat est essentiel. Il peut, en cinq ans, faire les réformes dont le pays a besoin », se réjouissait d’avance un chef de file LREM. Encore faudra-t-il avoir une majorité et un cap clair.

Car avant d’entamer toute réforme, le président va se lancer dans la bataille des législatives, qui auront lieu les 12 et 19 juin. D’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, à LREM, en passant par le MoDem, mais aussi un groupe LR Macron-compatible, le chef de l’Etat aura fort à faire pour unifier et clarifier les différentes composantes de sa nouvelle majorité. D’autant plus « qu’à 20h01, la course de petits chevaux commence », grince un ministre au sujet des ambitions des uns et des autres. Et que Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième il y a deux semaines, compte bien faire de cette échéance le troisième tour de la présidentielle en rassemblant les forces de gauche, et ainsi contraindre Emmanuel Macron à une cohabitation.

L’annonce du futur gouvernement et le choix du Premier ministre devraient déjà donner des signaux sur les orientations politiques d’Emmanuel Macron. Ce dernier a opéré un virage à gauche dans la dernière ligne droite de la campagne dans le but de séduire l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Il a ainsi annoncé qu’il nommerait un Premier ministre en charge de la planification écologique. « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a-t-il affirmé à Marseille.

devrait aussi être moins « verticale », a encore assuré le chef de l’Etat, régulièrement attaqué pour son exercice solitaire du pouvoir. Emmanuel Macron a promis une autre méthode de gouvernement en associant davantage les citoyens. « Nous avons un devoir de rassemblement », prônait à quelques jours du second tour un ministre, parlant d’« une attitude politique » nouvelle.

« Le pays ne supporte plus le passage en force. Il faut une recherche du consensus avec les autres forces politiques. » (Un ministre  à franceinfo)

La victoire d’Emmanuel Macron n’efface pas les erreurs de son quinquennat ni ne réconcilie cette France coupée en deux. « Je ferai tout, dans les cinq années qui viennent, pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes », avait-il lancé le 7 mai 2017 sur l’esplanade du Louvre. Cinq ans plus tard, fera-t-il de nouveau la même promesse ?

 

Un nouvel élan pour l’Europe

Un nouvel élan  pour l’Europe

 

Par le député européen  Dacian Ciolos   (dans l’Opinion)

Cette semaine, notre groupe politique Renew Europe effectue sa rentrée parlementaire à Paris à l’invitation de la délégation des eurodéputés Renaissance, à quelques mois du lancement de la présidence française de l’Union européenne. Ce sera l’occasion d’échanger avec le Président de la République Emmanuel Macron et les membres de son gouvernement à propos des priorités de cette présidence très attendue.

Cette rentrée parlementaire est particulièrement importante, elle intervient alors que nous approchons de la mi-mandat de l’actuelle législature du Parlement européen. Il est déjà temps d’établir un premier bilan de notre activité parlementaire.

Notre groupe, qui rassemble la famille libérale, centriste, démocrate et progressiste s’est fixé des objectifs ambitieux lors de sa création en juin 2019. Beaucoup de choses ont déjà été accomplies avec l’adoption par exemple du Pacte vert mais aussi du plan de relance européen devenu nécessaire avec la crise sanitaire. Je dois mentionner également le mécanisme de conditionnalité sur l’état de droit dont nous avons été les initiateurs. La défense de l’état de droit et des valeurs fondamentales est au cœur de nos priorités.

Ce premier bilan doit nous permettre de fixer nos priorités pour la seconde partie du mandat, dans la perspective des élections européennes de 2024. Notre famille politique est incontournable dans la vie parlementaire européenne. Nous sommes à l’œuvre quotidiennement pour construire des majorités avec nos partenaires proeuropéens. Nous souhaitons poursuivre dans cette direction et renforcer notre action. Notre détermination est plus forte que jamais pour faire progresser la construction européenne.

Les populistes, les illibéraux, les mouvements extrémistes ont beau jeu de vouloir exploiter les crises et les faiblesses de l’Union européenne. Cela ne nous déstabilise en rien, bien au contraire. Les crises que traverse et subit l’Europe nous imposent un devoir de réflexion afin d’être en mesure d’adapter les politiques européennes aux nouvelles réalités du monde.

La pandémie de la Covid 19 a bousculé l’Europe, ses premières réponses ont été hésitantes mais aujourd’hui nous devons constater que l’UE a su apporter les réponses adéquates. Et notre groupe a présenté des propositions très précises pour donner corps à l’Europe de la santé. Sur le front de la politique étrangère, de sécurité et de défense, qu’il soit dit clairement que la procrastination ne peut pas tenir lieu de politique.

La crise afghane, la débâcle devrais-je dire, doit nous conduire à prendre enfin la mesure de la dépendance de l’Union européenne à l’égard de ses partenaires. Il nous faut agir et doter l’Europe des outils qui lui permettront d’être un acteur géopolitique autonome et respecté. Ces débats se dérouleront aussi dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, qui rendra ses premières conclusions sous présidence française. Nous aurons l’occasion d’en débattre cette semaine à Paris avec nos amis français. La Déclaration de Paris qui sera publiée à l’issue de nos travaux sera notre boussole pour les mois à venir.

Logement : un manque d’ « Elan »

Logement : un manque d’ « Elan »

 

 

Ce qui caractérise les réformes dites structurelles de Macron, c’est paradoxalement le coté Fourretout et bricolage. C’était déjà vrai la loi sur le social, c’est vrai pour la loi pacte sur l’économie et c’est encore vrai la loi sur le logement dit élan et qui en manque sérieusement. Initialement cette loi devait permettre de construire plus, mieux et moins cher notamment en modernisant et en simplifiant les normes. Quelques normes seront simplifiées mais pas forcément dans le bon sens quand on va supprimer l’autorisation de l’architecte des bâtiments de France pour des immeubles anciens (l’avis doit être seulement consultatif). On va encore densifier le bétonnage dans les zones très agglomérées en augmentant aussi la hauteur des bâtiments. On en profite pour supprimer les 100 % d’accessibilité de l’immobilier neuf pour le réduire à 20 %. La loi invente un curieux carnet numérique rendant compte de la consommation énergétique. La diminution des APL est  confirmée et le gouvernement va promouvoir le regroupement des organismes HLM. Un regroupement qui n’ira pas forcément dans le sens d’un aménagement plus équilibré du territoire. Comme cette loi traite aussi du numérique, l’objectif sera d’équiper les nouveaux bâtiments très hauts débit à partir de 2022. Notons cependant que le très haut débit sera forcément aussi installé dans les immeubles anciens car on voit mal le câble desservir uniquement les bâtiments neufs. Les centres-villes feront l’objet d’une opération de revitalisation de territoire. Enfin on reprend la perspective de transformation de bureaux en logements avec cependant les difficultés qu’on connaît en termes de coût et des éloignements. Cela ressemble vraiment à du fourretout et à du bricolage.

 

 

 

«Loi Élan : pas de choc d’offre » (Nordie Hachemi)

«Loi Élan : pas de choc d’offre » (Nordie Hachemi)

 

Le PDG de Kaufman&Broad, Nordine Hachemi, regrette que le projet de loi dit Elan  sur l’Évolution du logement n’encourage pas suffisamment la densification urbaine et une hauteur plus grande des bâtiments. ! Normal pour un lobbyiste de l’hyper métropolisation qui devrait pourtant trouver des vertus à la loi Elan depuis que l’avis de l’architecte des bâtiments de France n’est plus déterminant  pour transformer certains immeubles  anciens. Bref la défense d’un aménagement du territoire réduit à la hauteur du béton ! (interview la Tribune)

 

-La loi Élan vous satisfait-elle ?

NORDINE HACHEMI - La loi traite un certain nombre de blocages liés à des dysfonctionnements administratifs et urbains. Sur les recours contre les permis de construire par exemple, l’approche adoptée accélère leur traitement sans pour autant remettre en question le droit des requérants. C’est une amélioration dans la lutte contre les recours plus ou moins frauduleux. Notamment, la loi impose la cristallisation des moyens en début de procédure. Par ailleurs, la création de la catégorie « immeubles de moyenne hauteur » pour les bâtiments supérieurs à 50 mètres, va permettre de densifier certains territoires. On retiendra également le fait que les logements neufs de demain devront être accessibles à 20% aux personnes handicapées, et évolutifs à 100%, ce qui, de mon point de vue, ne remet pas en cause le droit de ces dernières.

Le « choc d’offre » promis par le gouvernement sera-t-il au rendez-vous selon vous ?

Non. Contrairement à l’objectif initial, le projet de loi ne créera pas de choc d’offre. La recette pour l’obtenir est connue : cela nécessite que davantage de permis de construire soient accordés et que nous soyons plus ambitieux sur la densité. Arrêtons de penser que la densification est synonyme de logements de mauvaise qualité ! Aujourd’hui, en Île-de-France, nous construisons en moyenne des immeubles R+3 ou R+4 (un rez-de-chaussée plus trois ou quatre étages). Si nous passions à R+5 ou R+7, cela permettrait de créer plus de mètres carrés habitables. C’est tout de même aberrant qu’actuellement, nous construisions moins haut qu’à l’époque du baron Haussmann ! Commençons par densifier, et ainsi nous créerons le choc d’offre.

Dès mars dernier, vous avez signé avec le secrétaire d’État Julien Denormandie et neuf autres promoteurs une charte visant à trouver 500.000 m² de bureaux d’ici à 2020 pour réaliser 5.000 à 10.000 logements d’ici à 2022. Où en êtes-vous de cette transformation ?

Souvent, nous trouvons des bureaux vides dans des zones d’activité éloignées de tout. C’est pourquoi ce n’est pas toujours propice de les transformer en logements. Lorsqu’il en existe dans des quartiers d’affaires, il faut les accompagner par des grands projets d’ensemble qui ne se limitent pas aux simples logements. Nous soutenons donc la démarche, mais nous estimons actuellement que cela ne va pas révolutionner la production de logements.

Le projet de loi réintroduit également le carnet numérique d’entretien et de suivi du logement, déjà prévu dans la loi Royal mais dont le décret d’application n’a jamais été publié. Comment anticipez-vous la mise en place de cet outil avant son déploiement à horizon 2020 ?

 

Nous nous appuyons beaucoup sur le BIM (Building Information Modeling). Nous commençons, en effet, à concevoir nos bâtiments de manière totalement numérique. En collaboration avec un architecte qui construit une « enveloppe », nous concevons l’intérieur, y plaçons des appartements et, au fur et à mesure, la maquette numérique prend forme. Le résultat obtenu est très bien pour la suite, du fait de l’excellent niveau de précision.

Actuellement, nous réservons l’utilisation de la maquette numérique à nos opérations d’envergure, dont les temps de gestation sont suffisamment longs pour que nous puissions systématiser la démarche. Il faut, en effet, que nous ayons en face de nous des entreprises, cabinets d’architectes et bureaux d’études suffisamment solides, comme les majors du BTP, ayant les moyens de s’équiper d’un tel outil de travail, le BIM restant pour l’instant encore peu accessible aux petites structures. C’est donc principalement en Île-de-France que nous utilisons ce matériel.

Dans le même temps, les pouvoirs publics incitent à toujours plus de bâtiments zéro carbone ou à énergie positive. Comment y travaillez-vous ?

L’impact carbone est une préoccupation tant lors de la phase des travaux que pendant la phase d’utilisation. La tendance actuelle est à la baisse des consommations d’énergie. À l’échelle de notre parc, les immeubles neufs consomment parfois cinq fois moins d’énergie que les bâtiments existants, avec des résultats allant de -20% à -30 %. La tendance est bien enclenchée et va se poursuivre. En termes de construction, nous favorisons l’usage des matériaux bio-sourcés, notamment dans la structuration béton avec l’utilisation de matières recyclables et recyclées. En outre, nous sommes déjà leader au plan national dans la construction en bois. Nous concevons ainsi l’un des deux projets les plus emblématiques de France, le futur siège régional d’EDF à Bordeaux, qui comprendra 30% de bois. Cette matière permet en effet de construire plus vite et de retenir le carbone. Certes, cela prendra encore du temps de tout construire ainsi, mais nous avons déjà plusieurs projets en ce sens. Nous allons ainsi livrer dans les prochaines semaines une réalisation de 10.000 m² d’immobilier d’entreprise à Arcueil, dont la façade, la structure et le plancher sont en bois. Dans ce cas précis, cela répond à notre souci prioritaire : réaliser un bon investissement, tant dans sa durée que dans sa qualité.




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