Myriam El Khomri : il reste encore des choses dans « ma » loi
Dans une interview au Figaro Myriam El Khomri s’efforce de justifier le bien-fondé de la loi considérant que cette loi participe de la modernisation sociale et qu’elle donne davantage de flexibilité dans l’entreprise. La ministre du travail conteste le fait que la loi soit vidée de son sens initial. On peut seulement considérer qu’elle a été rééquilibrée entre les garanties accordées aux patrons et les garanties accordées aux salariés. Reste à savoir dans quel état sortira la loi du parlement car un millier d’amendements ont été déposé et la ministre du travail reste très évasives sur l’évolution que pourrait subir le texte lors de l’examen parlementaire.Un texte géré directement par Manuel Valls et non par Myriam El Khomri. ( la ministre du travail n’était même pas présente lors de l’arbitrage Hollande-Valls).
Près d’un millier d’amendements ont été déposés par les députés. Comment abordez-vous le rendez-vous de l’Assemblée?
Myriam EL KHOMRI.- Avec enthousiasme, détermination et conviction. Le débat qui débute va permettre de sortir des postures et nous avons eu des échanges constructifs avec les commissions parlementaires.
En quoi ce qu’il reste demeure «profondément réformateur», comme vous dîtes?
Mon projet de loi n’a pas été vidé de sa substance. Il propose une nouvelle philosophie sur les niveaux de régulation sociale (loi, branche et entreprise). Il déplace le curseur au niveau de l’entreprise, en permettant aux acteurs de discuter au plus près des réalités du terrain. C’est essentiel: c’est par le dialogue social que les entreprises pourront améliorer leur compétitivité, décrocher de nouveaux contrats. Nous devons sortir d’une culture de l’affrontement. Avec des accords majoritaires, rien ne se fera au détriment des salariés. Sans accord, il n’y aura pas d’évolution du droit!
Un licenciement pour motif personnel et non économique est prévu pour les salariés qui refuseraient un accord de développement de l’emploi. Les députés sont contre. Vous allez reculer?
On doit donner aux entreprises la capacité de négocier des aménagements avant qu’il ne soit trop tard. La France détruit des emplois industriels depuis 15 ans, neuf embauches sur dix se font en CDD: la solution passe par la primauté de l’accord sur le contrat de travail individuel, comme lors des accords Aubry sur la réduction du temps du travail en 2000. Cette loi est un acte de confiance dans le dialogue social car je crois qu’un accord signé par des syndicats représentant plus de 50 % des salariés est un accord qui se fera dans l’intérêt de tous. La primauté de l’accord sur le contrat de travail, c’est l’esprit même de ma loi.
Christophe Sirugue, le rapporteur du texte, veut aussi revenir sur l’article encadrant le licenciement économique…
Ma loi ne fait que rappeler dans quelles conditions s’appliquent les licenciements économiques. Elle n’a pas vocation à les favoriser mais à les encadrer. Aujourd’hui, les licenciements économiques – qui accordent plus de garanties aux salariés en termes de reclassement et d’indemnisation – sont contournés par le recours abusif aux ruptures conventionnelles ou aux licenciements pour motif personnel. Nous devons garder cette définition car le droit, tel qu’il est, manque de clarté et peut être source d’imprévisibilité. On va discuter des améliorations que l’on peut apporter. Je suis par exemple ouverte à la possibilité de différencier, pour les TPE PME, le nombre de trimestres de baisse de chiffres d’affaires permettant de recourir à des licenciements économiques.
Chômage : El Khomri et de Le Foll, les commentateurs de bistrot
Chômage : El Khomri et de Le Foll les commentateurs de bistrot
Exercice d’équilibriste pour El Khomri comme Henri est le Foll qui tentent vainement d’expliquer que le chômage baisse en France alors que Le chômage a encore fortement augmenté pour le mois d’août. C’est la faute aux attentats a tenté d’expliquer l‘inénarrable ministre du travail Myriam El Khomri. En outre, les chômeurs ont eu l’outrecuidance de s’inscrire davantage à Pôle emploi. Il y a aussi un effet « calendaire » dit le ministère du travail ! Explication : les chômeurs se sont trop inscrits en août ils auraient dû attendre les calendes grecques. La véritable explication provient en réalité de la croissance molle, une croissance qui crée quelques emplois marchands mais pas suffisamment pour absorber l’évolution démographique. Cette croissance n’est pas assez dynamique et la consommation intérieure ne parvient pas à compenser le recul du secteur manufacturier. Le chômage s’est donc retourné en nette hausse en août en France, enregistrant sa plus forte progression depuis septembre 2013 sous l’effet d’une augmentation concernant toutes les tranches d’âge, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) a progressé de 1,4% le mois dernier pour s’établir à 3.556.800, soit 50.200 de plus qu’à fin juillet. Cette hausse, qui intervient après un recul de 0,5% en juillet, rapproche le nombre d’inscrits du record enregistré en février, à 3.591.000 et fragilise les espoirs d’une inversion de la courbe du chômage, que François Hollande a posée comme condition de sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. « Ce résultat, nettement moins favorable que ceux des mois précédents, peut s’expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet (tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment) », souligne la ministre du Travail Myriam El Khomri dans un communiqué. En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d’inscrits à Pôle Emploi a augmenté de 1,4%, soit 76.100 personnes supplémentaires en un mois, à 5.518.200 (5.820.400 en incluant les départements d’Outre-mer, également en hausse de 1,4% sur un mois). Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de 0,3% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B et C augmente de 1,9%. . Pourtant Au micro de Radio Classique, Myriam El Khomri affirme que l’inversion de la courbe est la, elle assure que « les chiffres mensuel du chômage, certes négatifs, ne remettent pas en cause ni la trajectoire, ni le chemin parcouru en la matière. L’apparatchik titulaire d’un DESS de sciences politiques et qui n’a jamais travaillé ailleurs qu’au parti socialiste est forcément compétente en matière d’analyse statistique et économique ! La ministre du Travail reconnaît qu’il y a « une forme de trou d’air au mois d’août ». « La tendance depuis le début de l’année est à la baisse du chômage, elle reste à la baisse du chômage (…) Nous savons bien que nous avons des variations mensuelles extrêmement fortes d’un mois à l’autre. C’est pour cela qu’on regarde le taux dit par l’Insee (…) L’inversion de la courbe du chômage, elle est là, quand on regarde les chiffres de l’Insee », ajoute-t-elle. Mêmes arguments avancés par le porte-parole du gouvernement. Stéphane Le Foll expliquait à l’antenne de RTL que l’on « commence à avoir l’habitude de ces chiffres qui peuvent être extrêmement variables. On a certaine fois de mauvaises surprises et c’est une surprise qui marque un recul dans la tendance qui avait été celle depuis le début de l’année » !!!