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Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Michel Barnier détaille les économies à venir Dans une interview à la » Tribune »

 La crise financière « est devant nous », avez-vous déclaré vendredi en déplacement à Cournon-d’Auvergne. À  vos yeux, est-elle donc inéluctable  ?

MICHEL BARNIER - Non, certainement pas. La crise, si on ne fait rien, est probable. Notre devoir est donc de la prévenir. Et comme on va agir, on va l’empêcher. Quand on a une situation budgétaire comme la nôtre avec une dette de 3 228,4  milliards d’euros, des intérêts qui coûtent aux Français près de 55  milliards par an, c’est un devoir de responsabilité de freiner le déficit public. Je ne sais pas combien de temps je serai là. Cela dépendra de l’Assemblée nationale et, dans tous les cas, cela s’arrêtera en 2027. Mais tant que je serai ici, je me suis fixé deux ambitions : tenter de réduire les dettes budgétaire et écologique et trouver avec le gouvernement des solutions concrètes pour améliorer la vie des Français.

 

Diriez-vous être à la tête d’un État en faillite  ?

Non. D’abord je ne suis pas à la tête de l’État, c’est le président de la République qui l’est. Pour ma part, je suis à la tête d’un gouvernement qui doit gérer une situation très dégradée et sauvegarder la crédibilité de la signature française. Et, très franchement, cette dégradation ne date pas de six mois, ni même de sept ans. Je veux, pour être objectif, dire que Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts.

Avez-vous l’impression de faire le sale boulot que les autres n’ont pas voulu faire  ?

Non. Je suis chargé à coup sûr d’un travail difficile. Mais je l’ai accepté en connaissance de cause quand le chef de l’État me l’a proposé. Je suis là pour servir. Je n’ai pas d’ambition pour l’après. J’ai 73 ans. Je ne me suis pas roulé par terre pour devenir Premier ministre. Ma seule préoccupation est d’être utile. Je suis à un moment de ma vie où je vais utiliser tout ce que j’ai appris depuis quarante ans. Et j’apprends encore beaucoup aujourd’hui.

Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts

 

Vous imposez 60  milliards d’euros d’économies, dont 20  milliards de hausses d’impôts. Pour l’homme de droite que vous êtes, n’est-ce pas renier vos principes
et faire fausse route  ?

Nous ne faisons pas fausse route. Je veux que l’effort soit juste. Les hausses d’impôts seront exceptionnelles et ciblées sur les grandes entreprises et les très hauts revenus. Leur durée maximale sera de deux ans et elle sera inscrite dans la loi. Ce n’est pas cela qui va empêcher les entrepreneurs d’investir. Ce qui est susceptible de les décourager serait que l’État continue à créer des postes et à dépenser l’argent public alors qu’ils triment. Nous devons tous faire un effort et nous retrousser les manches. Un pays est mieux géré quand on lui donne une perspective et quand on dit la vérité.

La revalorisation des pensions de retraite est reportée du 1er  janvier au 1er  juillet. Qu’en est-il des autres prestations sociales  ?

Elles seront bien revalorisées aux dates prévues. Ce sera aussi le cas du minimum vieillesse, au 1er  janvier. Je vois bien que le gel provisoire des pensions de retraite génère du mécontentement. Laurent Wauquiez l’a fait remarquer. Cela reste néanmoins un effort raisonnable qui traduit cet effort collectif, partagé. Les parlementaires ont la possibilité, comme sur d’autres sujets, de faire évoluer le texte, à condition de trouver des économies équivalentes, à hauteur de 4 milliards d’euros. De manière générale, il est essentiel que les efforts votés au Parlement atteignent 60 milliards d’euros. Aux parlementaires, s’ils le souhaitent, de proposer d’autres économies que celles qui seront mises sur la table cette semaine.

 

Les 40  milliards d’économies sur la dépense publique restent extrêmement flous…

Nous allons demander un effort à tous les ministres. Nous allons regrouper des structures qui exercent des activités proches. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir trois dispositifs différents pour accompagner la transition vers les voitures électriques  ? Nous avons aussi deux agences pour promouvoir l’économie française à l’étranger [Business France et Atout France], il n’y en aura plus qu’une. Nous pouvons également rapprocher les agences du sport et le ministère des Sports. Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État  : nous pouvons gagner 1 ou 2 points de PIB en quelques années si nous simplifions nos structures. Je refuse que l’on ajoute de nouvelles normes à celles qui existent déjà. Il faut que ce pays soit géré au plus près des gens. Il faut que nous déconcentrions des pouvoirs à l’échelle des préfets. Il faut leur donner une capacité d’expérimentation, de dérogation et de flexibilité. Ce travail est long, il va s’étaler sur deux ou trois ans. Nous allons aussi engager un travail avec les collectivités locales. Partout où il y a des doublons, ils doivent être supprimés.

Les lois de programmation ont fixé des hausses budgétaires sur cinq ans
pour la défense, la justice et la recherche. Sont-elles remises en question  ?

Il y a plusieurs lois de programmation. De manière générale, accroître les moyens sur ces secteurs est essentiel pour notre justice, notre sécurité au quotidien et notre défense. Ces ministères devront néanmoins fournir leur part d’efforts, notamment par redéploiement, même si les lois de programmation seront dans l’ensemble préservées.

Les partenaires sociaux vont reprendre la main sur l’assurance chômage et rouvrir la négociation. Leur demandez-vous de dégager de nouvelles économies  ?

La négociation doit aboutir à mieux utiliser l’argent des contribuables. Il faut surtout que cette réforme encourage le travail. C’est aussi l’objectif de l’allocation sociale unique que nous comptons mettre en œuvre dans les prochaines années. Elle fusionnera plusieurs prestations sociales et garantira que les personnes au travail gagnent systématiquement plus que les autres. Il faut que le travail paie davantage.

S’agissant de la fonction publique, combien de postes seront supprimés  ?

Il n’y aura pas de coup de rabot. Je sais que l’on a besoin de fonctionnaires pour un service public de qualité dans la santé, à l’hôpital, à l’Éducation nationale, pour la sécurité.

 

Vous appliquerez le ratio d’un départ sur deux non remplacé, comme sous Nicolas Sarkozy  ?

Je le répète, nous ne voulons pas de coup de rabot. S’agissant des administrations centrales et des opérateurs, nous allons passer des contrats avec leurs responsables, qui doivent avoir une forte latitude de gestion. Une partie de leurs efforts pourraient être redistribués en interne, comme cela se pratique dans les entreprises.

 

Les collectivités locales sont pointées du doigt pour leurs dépenses excessives. Que leur demandez-vous  ?

Nous allons travailler avec les collectivités locales. Je ne veux pas les mettre en accusation. J’ai moi-même dirigé un département, la Savoie, pendant dix-sept ans. Certes, il y a beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement. Mais nous allons signer un contrat de responsabilité avec les mairies, départements et Régions. Catherine Vautrin, ministre que j’ai chargée du Partenariat avec les territoires, a engagé cette mission avec détermination.

L’apprentissage est une belle réussite, mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux

 

Selon Bercy, les aides à l’apprentissage sont trop généreuses. Est-ce un gisement d’économies pour vous  ?

L’apprentissage est une belle réussite. Mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux. Faut-il baisser l’aide forfaitairement, limiter le dispositif en fonction du niveau de diplôme  ? Cela fait partie des sujets pour lesquels la discussion est possible à l’Assemblée nationale et au Sénat. De manière générale, nous allons co-construire le budget avec les parlementaires. On discutera de leurs amendements, j’en déposerai au nom du gouvernement. Je vous rappelle que nous n’avons eu que quinze jours pour préparer ce budget  !

Les arrêts de travail coûtent de plus en plus cher, allez-vous limiter leur prise en charge  ?

Il y a plusieurs sujets, celui de la prise en charge, des indemnités journalières, du jour de carence, et de la prévention… Il faut en effet limiter le coût des arrêts de travail, et nous en discuterons avec les parlementaires.

Le récent rapport des économistes Bozio et Wasmer préconise une refonte des allègements de charges, avec 4  milliards d’euros d’économies à la clé. Allez-vous appliquer leur recommandation  ?

J’ai reçu ce rapport il y a quatre jours  ! Je souscris à l’idée de revoir les aides, afin d’éviter le phénomène de trappe à bas salaires dont tous les syndicats que j’ai rencontrés m’ont parlé. Il existe 80  milliards d’allégements de charges pour les entreprises, nous souhaitons en retirer quatre et favoriser une meilleure dynamique salariale au-dessus du smic avec les 76  milliards restants.

 

En matière de lutte contre la fraude, quels sont vos objectifs  ?

S’agissant de la fraude fiscale, nous renforcerons la lutte contre les réseaux mafieux et les trafiquants. Certains effets d’optimisation peuvent aussi être limités. S’agissant de la fraude sociale, nous voulons sécuriser les cartes Vitale en les adossant aux cartes d’identité numériques. Il y a, en France, trop de fraude sociale. Il faut redire cette vérité.

Votre ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, estime qu’il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’État (AME) tandis que votre ministre de l’Intérieur veut la réformer. Dans quel sens allez-vous arbitrer  ?

Je ne ferai pas d’idéologie. Je vais être pragmatique. Je veux vérifier qui utilise l’AME et qui ne l’utilise pas. Nous verrons comment cette aide peut faire l’objet d’abus ou de détournements, et nous tiendrons compte avec les ministres des travaux d’évaluation précédents.

En matière d’OQTF (obligation de quitter le territoire français), la politique de restriction des visas vis-à-vis des pays du Maghreb a peu porté ses fruits. Pourquoi cela marcherait-il mieux avec vous  ?

Les Français ne le supportent plus. Les expulsions seront rendues plus effectives par le ministre de l’Intérieur. Il y est déterminé. Les pays d’origine doivent reprendre leurs nationaux. Cela n’a pas bien marché jusqu’à présent. On doit utiliser tous les moyens, y compris la renégociation de traités bilatéraux, pour améliorer le dialogue avec le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et d’autres pays. J’en parlerai avec le chef de l’État pour que nous trouvions les meilleures solutions. On doit aussi aller vers une mise en œuvre des procédures d’asile dans les pays de transit en utilisant mieux nos consulats et ambassades.

Y a-t-il eu du laxisme en matière de politique migratoire  ?

Cela n’a pas fonctionné, depuis quinze ou vingt ans. On doit pouvoir rétablir des contrôles à nos frontières, comme le fait l’Allemagne. Au niveau européen, les frontières extérieures ne sont pas assez contrôlées. Le nouveau pacte européen asile et immigration, sur lequel Gérald Darmanin a beaucoup travaillé, nous donne de nouveaux moyens d’action. Frontex doit retrouver sa mission de garde-frontière. On doit pouvoir savoir qui entre dans l’Union européenne et qui en sort. Il faut y mettre les moyens.

 

Mardi, Marine Le  Pen a réclamé un projet de loi sur l’immigration reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel en janvier. Avez-vous l’intention d’y donner suite  ?

Bruno Retailleau a dit qu’il faudrait changer certaines lois, pas l’État de droit mais certaines lois  quand elles ne fonctionnent pas. On le fera. Mais nous allons d’abord utiliser tous les moyens que nous donnent aujourd’hui les textes européens et les lois qui ont déjà été votées pour mieux sécuriser les frontières et expulser ceux qui doivent l’être. Si on veut agir le plus efficacement et le plus rapidement pour les Français, il faut d’abord effectivement mettre en œuvre tout l’arsenal qui existe et rendre effective l’application des lois. Proposer de nouvelles lois et les faire voter, ça prend du temps. Je ne dis pas qu’on ne le fera pas, mais l’agenda est déjà chargé cet automne avec les textes budgétaires puis la loi d’orientation agricole, qu’il faut reprendre après les travaux très importants conduits par Marc Fesneau. À des lois qui auront des effets lointains, je préfère des progrès concrets. Je veux être le Premier ministre d’un gouvernement qui apporte des solutions concrètes, visibles sur le terrain.

 

J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre

Irez-vous bientôt en Nouvelle-Calédonie  ?

C’est un dossier dont je me suis occupé dès le lendemain de ma nomination. J’ai tout de suite consulté l’ensemble des élus de toutes sensibilités pour essayer de reconstruire un chemin d’apaisement, de discussion et de considération. Je pense que nous pouvons y parvenir avec les deux mesures que j’ai annoncées, d’un commun accord avec le chef de l’État, lors de ma déclaration de politique générale : un report des élections qui étaient prévues et la non-saisine du Congrès pour entériner le dégel initialement prévu du corps électoral. Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés. Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, que je remercie, vont aller en Nouvelle-Calédonie pour une mission de dialogue de très haut niveau. J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre. À côté de ce chemin d’apaisement que nous devons trouver, avec le ministre des Outre-Mer, il faudra s’atteler aussi à la reconstruction économique et sociale, puisque 20 % du capital productif a été détruit par les émeutiers durant la crise.

Sur la proportionnelle, quelle sera votre méthode  ?

Nous ouvrirons la discussion en début d’année prochaine. Faut-il faire appel à une personnalité extérieure pour éclairer le chantier ou repartir des travaux qui ont déjà été conduits à l’Assemblée nationale  ? Je prendrai le temps d’écouter tous les partis politiques.

Mais, depuis votre nomination, on vous sent personnellement plutôt réticent sur ce sujet…

Ce n’est pas le cas. J’ai moi-même été élu à la proportionnelle en 1986 et aux européennes en 2009. Ce sont d’ailleurs des modalités de scrutin proportionnel différentes.

Vous ne ménagez pas beaucoup vos alliés, comme par exemple Gabriel Attal. Êtes-vous sûr que cela va tenir  ?

Je suis comme je suis, c’est-à-dire assez spontané parfois. Mais, j’apprécie et j’ai confiance en mes alliés. Pour être clair, la dette que j’ai trouvée n’est pas seulement celle de mes prédécesseurs immédiats. Elle est le fruit de vingt ans de laisser-aller. Mon état d’esprit n’est pas celui de faire un inventaire, ni de distribuer des bons et des mauvais points. Je n’ai pas le temps pour ça. J’ai beaucoup d’estime pour Gabriel Attal. C’est un élu de grande qualité qui a un avenir. J’entends bien ce qui se dit, mais il n’y a entre nous aucune difficulté, même si nous avons un tempérament et un style différents. Nous nous parlons régulièrement. Il est à la tête d’un groupe parlementaire important. J’ai besoin de lui. Comme j’ai besoin en particulier de Laurent Wauquiez, de François Bayrou, d’Édouard Philippe et de tous les présidents de groupe et des parlementaires au Sénat et à l’Assemblée, et évidemment, des deux présidents des chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. L’expérience que nous vivons est inédite. Nous sommes des « inventeurs ». Le gouvernement a besoin de tout le monde.

Mardi, vous affronterez votre première motion de censure. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous  ?

Je sais que je suis dans la main du Parlement. S’il y a conjonction de la gauche et du Rassemblement national, je quitterai mon poste. Je sais ça. Quand je suis arrivé ici, j’ai passé des coups de fil à Boris Vallaud, à Olivier Faure que je connais bien, à François Hollande… Tous m’ont dit, avant même que je présente un programme de gouvernement, qu’ils déposeraient une censure tout simplement parce que j’ai été nommé. Je leur rappellerai simplement que si la majorité qui soutient mon gouvernement est relative, c’est bien la plus importante à l’Assemblée.

Gestion de l’eau : un effort de tous est nécessaires (Jean Viard)

Gestion de l’eau : un effort de tous est nécessaires (Jean Viard)

Emmanuel Macron a présenté jeudi un plan eau avec plusieurs mesures : une tarification progressive (plus on consomme, plus on paye), davantage de sobriété, la réparation des fuites, le recyclage des eaux usées, etc. Voici ce qu’en pense le sociologue Jean Viard.

Est ce un moment politique important et un tournant à prendre dans nos comportements face au manque d’eau ?

Jean Viard : Avant, on était un pays où on avait trop d’eau, on avait des problèmes d’inondations : on a fait des barrages et on les a utilisés pour produire l’énergie hydroélectrique. Aujourd’hui, on bascule dans un autre monde qui est un monde de manque d’eau. Et encore, il convient de relativiser. Il tombe en France à peu près 500 milliards de mètres cubes d’eau, dont les deux tiers à peu près s’évaporent, et l’humanité en consomme à peu près 32 milliards. Les quantités sont considérables.

Il va falloir apprendre à gérer le manque d’eau. Première idée, celle de développer la culture du déplacement sur l’eau. On a des canaux, il y a la mer. Quand on voit les Américains, ils utilisent beaucoup plus que nous l’eau pour se déplacer. C’est extrêmement écologique Deuxième idée, économiser notre consommation. On utilise plus d’eau qu’avant parce qu’on a tous des douches et des baignoires : 147 litres par jour et par Français, dont plus de la moitié pour l’hygiène. Sans oublier lier que des grandes industries consomment beaucoup, comme les centrales énergétiques.

Pour le partage de la ressource, qui doit faire les efforts ?

Je pense que tout le monde doit faire des efforts, tout le monde doit baisser de 10 % sa consommation. Pourquoi ? Parce que plus il va faire chaud, plus il faudra d’eau pour l’agriculture. Mais en disant aux agriculteurs : vous n’aurez pas plus d’eau et vous en aurez pas moins. Cela va les obliger à faire reculer le maïs, qui consomme à peu près 60 % de la ressource, qu’on pourrait remplacer par du sorgho par exemple. Il faudrait aussi manger moins de viande, passer – comme le dit Thierry Marx – du bœuf-carotte au carotte-bœuf. Si on mange moins de viande, on utilise moins de prairies. Si on utilise moins de prairies, on peut mettre à la place des forêts en plantations pour avoir des arbres qui captent le carbone et qui vont devenir la base de la construction dans les villes. Ce sont donc des nouvelles chaînes qu’il faut mettre en place.

Donc pas de grosses contraintes pour les agriculteurs, qui sont les premiers utilisateurs de l’eau en France, mais un changement de paradigme tout de même?

Tout le monde doit restreindre sa consommation. Ceux qui ont des piscines peuvent mettre des bâches pour que l’eau s’évapore moins. On peut aussi modifier le système de paiement pour que les premiers mètres cubes soit quasiment gratuit, parce que c’est la survie. Les jardins représentent 6 % de la consommation familiale, c’est très faible. En ce moment, il y a des violences autour de l’eau. On l’a bien vu à propos des bassines, qui sont aussi liées à diversité des régions : dans certaines il y a trop d’eau, dans d’autre elle n’arrive pas à la bonne saison, ailleurs il faut des bassines. Ce sont des questions très complexes et moi je rêve de grandes émissions à la télévision où on explique tous ces enjeux.

Crise climatique : Entreprendre un immense effort de recherche

Crise climatique : Entreprendre un immense effort de recherche

 

Il est nécessaire de suivre une double stratégie face au réchauffement climatique et alors que nos modes de vies les plus prisés ont été principalement obtenus à l’aide de sources d’énergie et de systèmes techniques trop émetteurs de CO₂, défend dans le Monde  le professeur en sciences de gestion Armand Hatchuel.

 

Un article intéressant qui ne pose pas bien au contraire sobriété et recherche. Un appel sans doute aussi à sortir de la caricature des positions entre les partisans de la croissance et ceux qui voudrait la stopper brutalement NDLR

 En avril, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a annoncé qu’il restait peu de temps pour éviter un réchauffement climatique à plus de 1,5 °C. L’alerte a mis la planification écologique à l’agenda gouvernemental. Elle a aussi exacerbé les antagonismes entre les tenants d’une sobriété consentie – voire émancipatrice – et les partisans d’un effort résolu de recherche scientifique et technique.

Or ces deux stratégies sont indispensables l’une à l’autre, et une politique de sobriété doit aussi être éclairée par un effort majeur de recherche, notamment sur les principes de justice qui la guident.

La crise climatique tient à ce que nos modes de vie les plus prisés ont été principalement obtenus à l’aide de sources d’énergie et de systèmes techniques trop émetteurs de CO2. On peut donc agir dans deux directions : la sobriété écologique qui consiste à conduire un profond changement de nos modes de vies, et la recherche de nouvelles technologies vertes et qui ne bouleverseraient pas trop ces derniers.

La sobriété semble ne dépendre que de la décision collective. La voie technologique apparaît lente et incertaine et pourrait dangereusement retarder cette décision. La sobriété devrait donc s’imposer au plus vite, même si elle force à rompre avec nos pratiques les plus désirées. Mais un changement aussi violent n’a pu être obtenu qu’en temps de guerre ou de pandémie, et de façon provisoire.

En outre, d’un pays à l’autre, les émissions par habitant (Banque mondiale, 2018) varient en valeur relative de 1 (Rwanda) à 320 (Qatar), en passant par 150 (Etats-Unis) et 88 (moyenne des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques).

Comment répartir efficacement et équitablement les efforts de sobriété ? Comment gérer les conséquences non prévisibles de cet effort ? La recherche nécessaire pour réussir une telle transformation, au niveau national et mondial, est immense. Car, outre la conception partagée de critères de justice, il faut réussir les nouveaux modèles techniques indispensables à la sobriété : la généralisation sans carences d’une alimentation moins carnée, la réduction drastique des déplacements non verts, la pleine recyclabilité des matériaux, la viabilité des circuits courts, etc.

Serait-elle un horizon indépassable, la voie de la sobriété n’en est pas moins inconnue. Or c’est l’imprévisibilité de ses effets qui pousse simultanément à la recherche de technologies alternatives. Car même si celles-ci n’émergent que dans quelques années, nul ne sait où nous auront alors conduits les politiques de sobriété, tant sur le plan climatique que sociétal.

«Temps de travail: un effort de guerre collectif». (Viviane Chaine-Ribeiro)

«Temps de travail: un effort de guerre collectif». (Viviane Chaine-Ribeiro)

Pour l’ancienne présidente du Syntec, la question du temps de travail peut être reposée ( tribune dans l ‘Opinion) Notons cependant que la législation permet maintenant de trouver des accords de branche et  pour s’adapter en fonction des réalités locales et sectorielles.

Viviane Chaine-Ribeiro.

 

« Sans parler de l’attitude irresponsable de la CGT, mais pour répondre à la réaction des syndicats y compris la CFDT réformiste, il va bien falloir parler du temps de travail. Et ce, à plusieurs titres.

Il n’est pas question du monde d’avant, ni du monde d’après. Il n’est pas question d’une affirmation du président du Medef. Il n’est pas question d’exploitation ou de faire porter l’effort de la reprise uniquement sur « les travailleurs » – et d’ailleurs lesquels ? Travailleurs non salariés (TNS), les indépendants, artisans, commerçants… ne sont pas défendus par ces mêmes organisations syndicales.

Bref, il n’est pas question du « libéralisme qui vaincra ». Ce n’est pas une guerre d’idéologie, ce sera une bataille pour retrouver une économie qui tourne, qui crée de la richesse et donc de l’emploi et du pouvoir d’achat, qui s’adapte à un environnement hostile et qui relance aussi bien l’offre que la demande. Tout ceci ne peut pas venir uniquement de soutiens publics et de mises sous perfusion des secteurs économiques. Tout le monde doit prendre sa part et pas seulement pour le bien du capitalisme, mais exactement comme le masque vous protège mais protège aussi les autres : les secteurs qui vont pousser vont aider les autres secteurs et donc les autres travailleurs à avancer.

France: « effort » post-confinement et retour des vieux clivages: libéraux- marxistes

France: « effort » post-confinement et retour des vieux clivages: libéraux- marxistes

 

La France n’est pas sortie de l’auberge, ni de la crise sanitaire ni de la crise démocratique où la caricature de l’opposition libéral-  marxiste fait office de débat démocratique. Bien entendu, l’après Coronavirus sera surtout marqué non pas tellement par un changement de société mais par une énorme crise du chômage. À moins évidemment d’ores et déjà d’essayer de compenser en partie les dégâts du Coronavirus sur l’économie. Des dégâts qui vont se traduire par une perte d’activité de l’arbre de 15 % sur le PIB annuel et qui vont faire monter le chômage à 20 % au lieu de 8 % fin 2019. Tout cela entraînant un cortège de misère sociale. Fort légitimement, il  sera nécessaire pour limiter ce chômage de rattraper en partie la production perdue.

À gauche évidemment , on n’est toujours sur une philosophie marxiste classique. Pas question d’accepter le moindre effort économique. Le pire c’est que cette rhétorique néandertalienne  est aussi reprise par des représentants de droite du parti républicain comme Xavier Bertrand qui lui a en point de ligne n’ont pas tellement l’avenir du pays mais sa candidature à la présidentielle de 2022.  Du côté des gauchistes classiques il faut entendre le lamentable discours par exemple de la députée de la France insoumise (LFI) Clémentine Autain qui  a mis en garde contre “des vieilles recettes”.

“Sur le plan de la récession économique qui s’annonce je ne vois strictement rien venir, que les vieilles recettes”, a-t-elle dit sur France inter. “On a entendu le ministre Bruno Le Maire nous expliquer qu’il allait falloir relancer la machine avec cet objectif de croissance, travailler plus, mettre en pièces le code du Travail.”“Ce sont ces recettes néolibérales qui nous mettent dans le mur pour affronter aujourd’hui le virus et qui risquent de se démultiplier dans les semaines qui viennent”, a-t-elle ajouté. De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a fustigé sur franceinfo le “cynisme” du Medef, qu’il a accusé “d’utiliser une crise sanitaire mondiale pour expliquer que ça va être l’occasion de rogner sur les droits des salariés”.

On voit que la culture économique n’a guère progressé à gauche et à l’extrême gauche qui ne se demandent  pas comment sera financée le déficit nécessaire pour aider  les entreprises, les ménages, pour le financement de la crise sanitaire. Mais de ce côté-là,  on estime encore que la dette n’existe pas !

Formation des chômeurs: un effort ridicule des partenaires sociaux

Formation des chômeurs: un effort ridicule des partenaires sociaux

 

 

L’annonce de l’effort consenti par les partenaires sociaux pour former les chômeurs touche au ridicule. On sait en effet que l’ensemble des crédits de la formation permanente gérés par les partenaires sociaux représente de l’ordre de 34 milliards par an.  Une très petite partie de cet énorme somme  est affecté à la formation des chômeurs en général, l’essentiel étant  approprié par les structures de formation et les partenaires sociaux eux-mêmes. Un véritable gâchis financier qui a souvent dénoncé la Cour des comptes elle-même qui parle pudiquement de manque de transparence. En réalité pour 2016, c’est à peine 100 millions de plus qu’on va lâcher comme une aumône pour la formation des chômeurs peu qualifiés. Avec la somme totale cela va représenter environ 1 milliard, soit de quoi former pendant quelques semaines mais on se demande à quelle qualification ;  à moins qu’il ne s’agisse d’alléger les statistiques de pôle emploi en changeant le statut de chômeur et en le transformant « en salarié en situation de formation en quête d’emploi »  (ce qui fait passer les chômeurs de la catégorie A la catégorie D dont on parle très peu).  Les partenaires sociaux sont donc  prêts à affecter 958 millions d’euros aux différents dispositifs de formation des demandeurs d’emploi (80 millions de plus qu’en 2015) si l’Etat confirme son propre investissement financier. Les partenaires sociaux se sont mis d’accord pour financer davantage les formations des demandeurs d’emploi en 2016, à hauteur de près d’un milliard d’euros, à condition que l’Etat confirme son propre investissement financier, ont souligné samedi 16 janvier des sources syndicales à l’AFP. Les organisations syndicales et patronales sont prêtes à affecter 958 millions d’euros du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) aux différents dispositifs de formation des demandeurs d’emploi, soit un effort supplémentaire de 80 millions d’euros par rapport à 2015, selon « l’annexe financière 2016″ du Fonds, dont l’AFP a obtenu copie.  Une partie de cette somme devrait contribuer au financement du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, que François Hollande doit détailler lundi au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Mais avant de s’engager définitivement, « plusieurs organisations, dont la CFDT, souhaitent entendre le président de la République pour avoir confirmation de l’engagement de l’Etat », a déclaré à l’AFP Philippe Couteux (CFDT). Maxime Dumont, de la CFTC, a posé la même condition. Le FPSPP, géré par les partenaires sociaux, est alimenté par 13% des cotisations formation des entreprises. Tous les ans, les organisations syndicales et patronales négocient avec l’Etat une annexe financière qui détermine l’affectation de ces ressources.

Retraites : effort de tous et régime unifié (CFDT)

Retraites : effort de tous et régime unifié (CFDT)

 

La CFDT prône l’instauration d’un régime unifié de retraites complémentaires pour l’ensemble des salariés français sur la période 2019-2024, assorti d’une hausse des cotisations patronales de 0,1% par an de 2019 à 2021. De son coté le  Medef propose un recul de l’âge de la retraite pour les complémentaires,  il faudra attendre 65 ans pour toucher une retraite à taux plein. En cause la situation catastrophique des caisses puisque les réserves financières seront en épuisé en 2018 pour l’Agirc (cadres) et en 2027 pour l’Arcco au (autres salariés). De toute façon la réforme est indispensable pour sauver les régimes de retraite. Trois scénarios, ou augmenter les cotisations, ou diminuer les pensions ou retarder l’âge de la retraite. Avec une combinaison possible de ces trois leviers. Progressivement on risque de s’orienter vers une réduction des montants et un recul de l’âge de la retraite pour une retraite pleine. En cause évidemment l’évolution de la démographie aussi un nombre d’actifs insuffisants du fait de la croissance molle dans laquelle est englué la France. Le Medef propose, entre autres, qu’à partir de 2019, un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se voie appliquer une décote de 30% la première année, 20% la suivante et 10% à 64 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans.  La CGT a évalué à 7.667 euros la perte de revenus sur trois ans d’une cadre, dont le salaire annuel net serait de 41.305 euros et qui partirait à la retraite à 62 ans.  En appliquant l’abattement dégressif proposé par le Medef, le syndicat souligne que la future retraitée ne « toucherait donc plus que 2.035,5 euros nets par mois la première année, soit une perte de 319,5 euros/mois; 2.142,1 euros nets mensuels la 2ème année, soit une perte de 212,9 euros/mois; et enfin 2.249 euros nets la troisième années, soit une perte de 106 euros/mois ».L’Agirc a vu son déficit se creuser à 1,985 milliard et l’Arrco à 1,153 milliard l’année dernière. Si rien n’est fait, leurs réserves seront épuisées d’ici à 2018 pour l’Agirc, à 2027 pour l’Arrco.la CFDT elle se refuse d’être acculée à négocier uniquement sur les propositions du Medef et en faiat récuse l’idée d’un recul de l’âge de la retraire   »Notre proposition s’articule en trois temps : les mesures urgentes avant 2019, le retour à l’équilibre jusqu’en 2024, puis au-delà. Tout le monde doit faire des efforts, pas seulement les salariés et les retraités », explique Laurent Berger, le patron de la CFDT. « À court terme, poursuit le dirigeant syndical, nous sommes prêts à décaler la revalorisation des pensions complémentaires d’avril à octobre, pour faire des économies, en s’alignant sur le régime général ». Laurent Berger estime qu’ »on peut jouer aussi sur le taux de rendement du point de retraite, en restant au-dessus de 6% ». « Nous sommes prêts également à discuter de la poursuite, pendant trois ans, de la sous-indexation des pensions, en les revalorisant de 1 point de moins que l’inflation et non pas 1,5 point comme le réclame le patronat ». Le secrétaire général de la CFDT se prononce également pour une mutualisation des réserves de l’Agirc et de l’Arrco dès 2017. Sur le long terme, la CDFT propose « la mise en place d’un nouveau régime unifié de retraites complémentaires pour tous les salariés » sur la période 2019-2024. Ce régime serait fondé sur le niveau de la rémunération et non le statut, avec une seule valeur du point. « Pour le conforter financièrement, des efforts devront être demandés aux entreprises : une hausse des cotisations de 0,1% par an de 2019 à 2021, ainsi qu’une contribution patronale en cas de séparation d’un salarié au-delà de 50 ans », dit-il. En contrepartie, les salariés partant à la retraite assumeraient « une contribution de solidarité intergénérationnelle ». En clair les retraités seraient sollicités pour équilibrer les régimes.   »A l’inverse du Medef, notre but n’est pas de pousser les salariés à prolonger leur carrière, conduisant de fait à une remontée de l’âge de la retraite, mais à leur demander un effort de solidarité pour sauvegarder leur régime de retraite », justifie Laurent Berger. « En mobilisant une partie des réserves actuelles, qui représentent dix mois de pensions, nous serions quasiment à l’équilibre technique en 2020 (- 1 milliard) et en excédent en 2030 (+700 millions) ».




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