Après le brexit, sortie effective du Royaume-Uni en 2019 ?
On se doutait bien que la sortie de la Grande-Bretagne ne serait pas immédiate après le brexit. Il y a d’ailleurs d’abord un préalable car le processus ne peut commencer avant d’activer l’article 50 du traité européen. Or les responsables britanniques ne demanderont pas ce déclenchement avant début 2017. Ensuite il faudra négocier les conditions très complexes des nouvelles relations commerciales entre l’union européenne et la grande Bretagne. Une opération juridique très compliquée qui pourrait même demander quatre à cinq ans après Pascal Lamy l’ancien directeur de l’organisation mondiale du commerce. En outre le ministre britannique du Commerce international a aussi conditionné la sortie de l’union économique à d’autres accords de libre-échange notamment avec l’Australie et le Canada. La Grande-Bretagne pourrait même négocier un traité avec les États-Unis. Du coup on s’interroge pour savoir si la Grande-Bretagne ne cherche pas à profiter le plus longtemps possible de son statut de membre de l’union économique pour y voir plus clair d’autant que des élections politiques auront lieu dans plusieurs pays d’Europe prochainement notamment en France et en Allemagne. C’est aussi la démonstration que les pros brexit n’avaient prévu aucun plan B en cas de vote favorable. Le ministre britannique du Commerce international a indiqué dimanche qu’il tablait seulement sur le 1er janvier 2019 comme date de sortie effective de l’Union européenne pour le Royaume-Uni qui dit avoir entamé des discussions avec l’Australie et le Canada. Ce calendrier impliquerait que le gouvernement britannique active d’ici la fin de l’année l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui permet de notifier formellement la volonté du pays de quitter l’UE et ouvre sur une période de négociations de deux ans. Le 1er janvier 2019 « est la date sur laquelle je travaille et elle pourrait être avancée si nécessaire », a déclaré au Sunday Times le ministre Liam Fox, un eurosceptique historique dont la mission spécifique est de développer les liens avec les pays hors de l’Union européenne. M. Fox indique, à cet égard, avoir déjà entamé des discussions informelles avec plusieurs pays, dont le Canada, en vue de nouer des accords de libre échange, même si le Royaume-Uni ne peut signer aucun accord avant d’avoir quitté l’UE. Le ministre, qui doit se rendre aux États-Unis la semaine prochaine, a dit « se pencher sur une douzaine d’accords de libre-échange en dehors de l’UE pour être prêts lorsque nous quitterons » l’union. Reste à savoir quand ?