EDF : Macron à coté de ses pompes
Pour sauver les finances catastrophiques d’EDF propose de raboter les avantages sociaux des salariés de l’entreprise. Un curieux marchandage dont leurs conséquences sont sans commune mesure avec la problématique financière de l’entreprise. Certes certains avantages peuvent être largement critiqués comme par exemple les conditions de financement du comité d’entreprise. Mais ce n’est pas le sujet central qui concerne la catastrophe financière annoncée d’EDF « Très longtemps, le compromis social sur EDF a été fait aux dépens de tout le monde, dans l’intérêt des seuls salariés. Je vous le dis en toute franchise. Ce n’est plus durable ». À dit Emmanuel Macron. La question n’est évidemment pas prioritaire, la question c’est de savoir comment trouvera les 100 à 300 milliards qui seront nécessaires d’ici 20 à 30 ans. Il y a d’abord le grand carénage du parc actuel d’autant plus nécessaire que ça durée de vie sera prolongé d’au moins 10 ans. Cette opération devrait représenter un coût de 50 milliards d’euros sur dix ans selon EDF. La Cour des Comptes tablerait plutôt sur un coût de 100 milliards d’euros sur 15 ans. ; Il faudra sans doute envisager pour les prochaines années une augmentation de l’ordre de 50 % du prix de l’électricité. D’une manière générale, le coût de l’électricité d’origine nucléaire a été complètement sous-estimé en France comme dans le monde. La situation financière d’EDF est intenable. Il faut d’abord apurer une énorme dette de 40 milliards, ensuite trouver 50 milliards (100 milliards pour la Cour des comptes) pour les travaux permettant de prolonger la durée de vie du parc nucléaire actuel. Financer aussi au moins en partie les 25 à 50 milliards du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure en Moselle ; un site d’enfouissement qui va permettre de participer au démantèlement du parc nucléaire actuel. Un démantèlement dont le coût est fixé autour de 15 milliards et qui pourrait être plus proche de 100 milliards. Enfin il faudra faire face à un besoin de financement de 200 milliards à terme pour le renouvellement du parc nucléaire. En clair EDF ne pourra affronter seule ces défis même avec une augmentation régulière du prix de l’électricité (il est prévu une augmentation moyenne de 2,5 % par an pendant plusieurs années) ou par des seules suppressions d’effectifs. « Le compromis autour duquel (EDF) a géré l’entreprise n’est plus possible. C’était la rente perpétuelle. (…) Les salariés ont bénéficié entre 2010 et 2015 d’une hausse moyenne de salaire de 3,5% par an. Le compromis court-termiste n’est plus possible. Des efforts partagés sont nécessaires.» a dit Macron. Par efforts partagés, le ministre entend que les salariés acceptent de renoncer à une partie de leurs avantages (temps de travail, hausse de salaires, tarif agent…). Pour le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy, il est inconcevable de renoncer, voire de différer le lancement d’Hinkley Point. Car cette hypothèse annihilerait les perspectives du nucléaire à l’exportation et aurait des conséquences néfastes sur la filière française (220.000 emplois).Emmanuel Macron partage son point de vue. « On doit faire (les EPR) dans un cadre organisé, a-t-il lancé aux députés. Réformer les conditions sociales est sans doute nécessaire mais c’est un peu hors sujet pour répondre à la problématique du financement d’EDF