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Priorités de l’éducation : lire, écrire, compter (Blanquer, ministre de éducation).

Priorités de l’éducation : lire, écrire, compter (Blanquer, ministre de éducation).

 

Dans une interview à La Tribune, le ministre rappelle ses priorités et sa démarche.

Dans votre livre L’École de demain, vous aviez, bien avant l’élection présidentielle, décrit nombre des réformes que vous mettez en oeuvre comme ministre. Quel a été votre sentiment sur le moral des troupes en arrivant rue de Grenelle ?

JEAN-MICHEL BLANQUER - J’ai trouvé des acteurs qui étaient à la fois lassés des réformes perpétuelles de l’école, mais qui reprochaient en même temps au système d’être à bout de souffle. Des professionnels qui ne voulaient pas d’une énième réforme avec un grand « R », mais qui souhaitaient que l’Éducation nationale se transforme avec pragmatisme. Ce sont deux sentiments légitimes. Il faut transformer l’école, bien sûr pour la rendre plus efficace, mais pour que cela fonctionne, il faut responsabiliser les acteurs. Mon rôle n’est pas de proposer une réforme « magique » qui va tout résoudre d’un coup de baguette, mais de faire en sorte que les acteurs s’approprient les enjeux de la transformation.

Vous parlez beaucoup de la responsabilité de la communauté éducative…

La communauté éducative, ce sont d’abord les enseignants et les chefs d’établissement, mais aussi, au sens large, les 12 millions d’élèves et leurs parents. Cette communauté a un intérêt général commun, faire en sorte qu’on ait une meilleure éducation en France, indispensable pour affronter les défis du XXIe siècle.

Quand je compare ce qui se fait chez nous et ce qui se passe dans certains pays, la grande différence, c’est la confiance. L’école a besoin de confiance et de se vivre comme une communauté. Il faut arrêter avec les clichés de professeurs qui seraient mal vus des parents, ou qui ne voudraient pas des changements. On a besoin de créer une école de la confiance et une société apprenante, car apprendre est ce qui définit l’être humain.

Pour réformer, il faut s’appuyer sur les professeurs. La réussite du système scolaire passe en grande partie par eux. C’est pour cela que leur formation initiale mais aussi continue est fondamentale. L’amélioration des relations entre parents et professeurs est également essentielle.

J’ai pu constater que dans des collèges semblables socialement et géographiquement, certains réussissaient et d’autres moins bien. Ce qui fait la différence, c’est l’esprit d’équipe, sa stabilité et le projet porté par la communauté éducative.

Les enquêtes internationales, Pisa ou plus récemment Pirls, ont montré que la France avait un niveau en baisse en mathématiques et en lecture. Est-il possible d’inverser la tendance à l’échelle du temps d’un ministre ?

L’éducation est un sujet de long terme, qui doit s’inscrire dans la durée. Nous devons semer des graines, les faire pousser. Mais il y a aussi des enjeux à court terme. Prenez le dédoublement des classes de CP en réseau d’éducation prioritaire renforcé que nous avons mis en place dès la rentrée 2017, comme cela avait été promis pendant la campagne présidentielle. C’est une décision qui a été inspirée par la science. Des études ont démontré que c’était dans ce sens qu’il fallait aller pour réduire les inégalités scolaires. Dans une classe dédoublée de Lyon, j’ai pu récemment constater que les enfants sont entrés dans la lecture avec plusieurs semaines d’avance par rapport à leurs prédécesseurs qui étaient dans des classes avec deux fois plus d’élèves. Ces classes à 12 élèves permettent de travailler différemment. Elles apportent plus de bonheur d’enseigner aux professeurs. Les parents de ces élèves de milieux défavorisés apprécient les moyens mis en place pour eux. On pourra mesurer les effets de cette mesure dans la prochaine enquête Pirls.

Vous avez annoncé une série de changements, comme l’instauration de chorales dans les collèges, l’interdiction du téléphone dans les écoles ou une réflexion sur l’uniforme. Êtes-vous un ministre disruptif ou bien un conservateur ?

Ce n’est pas la bonne grille de lecture. Je ne cherche pas à être un dis rupteur à tout prix. Ce qui compte, c’est le but que l’on poursuit : la réussite des enfants. Quand je propose une réforme, c’est en prenant en compte ce qui a fonctionné. Et parfois on peut faire des choses innovantes avec des éclairages qui ne datent pas d’aujourd’hui.

J’ai lu Maria Montessori. Sa pédagogie a un siècle et est toujours moderne. Montaigne a écrit sur l’éducation des enfants il y a quatre siècles et demi, cela ne l’empêche pas d’être encore très actuel. Passer pour un « passéiste » quand on parle de ce qui existait avant, c’est absurde et caricatural. Je m’intéresse à ce qui peut structurer les enfants. Cela passe par des approches complémentaires : l’effort et le plaisir, apprendre et apprendre à apprendre, connaître et comprendre. Certains cherchent à opposer des choses qui, loin d’être opposables, sont complémentaires. Aujourd’hui, certains disent que je suis passéiste, mais demain, avec d’autres propositions, on dira peut-être que je suis un disrupteur, comme on l’a dit à propos d’innovations que j’ai proposées dans le passé. Encore une fois, ma motivation est de mettre en place le meilleur pour la réussite de chaque élève. C’est le prisme avec lequel j’analyse chaque mesure. Après la présentation de l’étude Pirls, j’ai annoncé 25 mesures pour nous permettre de rebondir et d’améliorer l’apprentissage de la langue française à l’école. Certains n’ont retenu que la dictée au quotidien qui est importante mais qui n’est pas le seul sujet. Je regrette surtout que le débat se pose, trop souvent, en des termes simplistes.

C’est une illustration des points précédents. Il n’y a rien de plus moderne que d’accorder une place importante à la musique à l’école. Lorsque je dis que la priorité de l’école, ce sont quatre savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter et respecter autrui, on me dit « Oui, mais il y a aussi la culture. » Je réponds : « Évidemment ! ». Il faut les savoirs fondamentaux pour accéder à la culture et la culture vient en appui des savoirs fondamentaux.

Proposer sur option le retour de la chorale à l’école, c’est progressiste et innovant. Avec la ministre de la Culture, nous avons instauré la rentrée en musique, qui a été un succès. La deuxième étape de cette action culturelle, ce sont les chorales. On sait tous que c’est très positif pour les enfants, leur éveil culturel et leur capacité à travailler et vivre ensemble. La musique doit être présente dans nos vies scolaires, mais caricaturer mon action en me renvoyant au film Les Choristes, excellent au demeurant, et à son aspect rétro, m’attriste un peu, car c’est un schéma de pensée réducteur.

Autre « disruption », le fait de confier la présidence du conseil scientifique de l’éducation nationale à Stanislas Dehaene, un spécialiste des sciences cognitives. Quel impact les neurosciences peuvent-elles avoir sur l’école de demain ?

Nous voulons travailler en nous appuyant sur un conseil scientifique, pour placer des choix à la lumière des connaissances et des découvertes scientifiques récentes. La direction de ce conseil scientifique a été confiée à l’un des neuroscientifiques les plus réputés du monde, Stanislas Dehaene, chargé de la chaire de psychologie cognitive comportementale au Collège de France. La révolution scientifique ouvre un continent à notre connaissance du cerveau humain. Nous avons beaucoup à apprendre. L’homme a un potentiel fantastique. On peut donc être optimiste sur ce que les sciences de la connaissance peuvent apporter à l’amélioration de l’éducation et du bonheur des enfants. Il faut regarder ce qui marche dans le monde pour avancer de façon éclairée et ne pas rester confiné à notre seul pays. La France doit redevenir un modèle scolaire à l’échelle mondiale.

Comment l’école peut répondre aux changements du monde et que peut apporter le numérique à l’éducation ?

Le monde sera de plus en plus technologique. Notre défi est de faire en sorte qu’il soit aussi plus humain. Il faut préparer les enfants à y entrer. Pour cela il faut du discernement et de la pluridisciplinarité. Mais il faut aussi des bases solides, la maîtrise du langage et des mathématiques. À l’école primaire, le codage informatique est important. Je suis pour son introduction, mais il faut le faire en le reliant à d’autres compétences. L’apprentissage du codage a la même logique que la grammaire de phrase et s’articule avec les mathématiques. Il faut donner deux piliers aux enfants : la logique et la culture. De manière à leur apporter le meilleur viatique pour la vie. Je regarde aussi ce qui se passe du côté de l’intelligence artificielle : l’IA va permettre de personnaliser les parcours scolaires ; peut-être que le secret pour transformer l’école est de savoir conjuguer Jules Ferry avec Bill Gates !

Vous allez réformer le bac avec du contrôle continu, quatre épreuves et un grand oral. Pourquoi cette réforme ?

Nous avons enclenché une série de réformes avec quatre anneaux interdépendants. La réforme de l’accès à l’enseignement supérieur avec la mise en place de deux professeurs principaux par classe de terminale, pour conseiller les élèves sur leur orientation. La réforme du bac, pour parvenir à des choix plus personnalisés qui aident l’élève à réussir ensuite dans l’enseignement supérieur pour mettre fin aux 60 % d’échec en licences. Le lycée professionnel est ma deuxième priorité avec le primaire, et il est aussi prévu en 2018 une réforme de l’apprentissage en partenariat avec le ministère du Travail. L’ensemble de ces mesures permettra d’avoir des processus d’information et d’orientation beaucoup plus efficaces au collège et au lycée, et une orientation plus efficace dès le collège.

Comment améliorer les rapports entre l’école et les entreprises ?

L’école et l’entreprise doivent se parler et agir ensemble, car ce sont des acteurs clés de notre vie sociale, avec des logiques différentes et complémentaires. Ce sera particulièrement vrai pour les lycées professionnels qui doivent être revalorisés dans les prochaines réformes, de manière à ce que les élèves ne se tournent plus vers ces filières par défaut, mais par choix, par envie. Le partenariat avec les entreprises va devenir plus important, pour que les élèves formés aient la garantie de trouver un emploi. Concernant l’orientation, le monde de l’entreprise doit prendre des initiatives, parler de ce qui se passe dans la vie économique aux collégiens. Nous y travaillons.

Pourquoi y a-t-il si peu de filles dans les filières scientifiques dès les classes préparatoires ?

Il faut être volontariste sur la question. Pourquoi les filles qui sont aussi bonnes, voire meilleures en mathématique que les garçons, au lycée et au collège sont-elles si peu nombreuses dans les filières scientifiques ? Si on résout ce problème, on résoudra aussi celui des besoins en compétences issus de ces filières. Il faut travailler à lever les inhibitions des filles, les encourager. La réforme du bac doit permettre cette ouverture. Nous voulons aussi accompagner les étudiants par des bourses et du prérecrutement, parce qu’il y a aussi un enjeu social. Ainsi, on fera ainsi d’une pierre trois coups.

L’éducation nationale peut-elle jouer un plus grand rôle dans l’égalité femmes-hommes ?

Si j’ai ajouté le respect d’autrui à mon programme pour l’école, c’est parce que l’école doit transmettre des savoirs et des valeurs. Une de ces valeurs est le respect entre filles et garçons. Nous allons encourager une série de dispositifs permettant de promouvoir l’égalité garçon fille à l’école, au collège et au lycée. Il faut réfléchir au respect d’autrui dès le primaire, en y associant les familles pour faire converger les valeurs de la famille et celles de l’école. C’est une clé de la réussite.

Morano sait écrire : elle a adressé une lettre aux sympathisants UMP

Morano sait écrire : elle a adressé une lettre aux sympathisants UMP

 

Certains mauvais esprits avaient considéré que Nadine Morano n’avait pu s’excuser auprès de Sarkozy considérant qu’elle ne savait pas écrire. Une calomnie odieuse évidemment car l’intéressé semble maîtriser l’écriture, en tout cas aussi mal que l’oral. Elle vient en effet d’adresser un mail aux adhérents de l’UMP avec les mêmes souffrances les mêmes s’approximations et la même vision raciste. Des militants mais aussi des sympathisants des Républicains ont donc eu la surprise de recevoir un mail de Nadine Morano, mardi 6 octobre. Selon nos informations, l’eurodéputée a utilisé un fichier du parti, alors UMP, datant de 2012. D’après un cadre des Républicains, Nadine Morano se l’est procurée via l’un de ses collaborateurs qui avait travaillé sur la dernière campagne de Nicolas Sarkozy. Dans ce message, l’ancienne ministre au cœur de la polémique se défend et renvoie à deux vidéos : l’émission On n’est pas couché du 26 septembre où elle a tenu ses propos sur la France de « race blanche » et une interview du matin même sur France 2 dans Les 4 Vérités. 48 heures plus tard, la Commission des investitures des Républicains lui retirait la tête de liste en Meurthe-et-Moselle pour les prochaines régionales dans le Grand Est.
     
« Chers amis,

Après mon intervention dans l’émission « On n’est pas couché » le 26 septembre dernier, où j’ai précisé mon engagement total à lutter contre l’islamisme radical, j’ai rappelé en me référant aux écrits du Général de Gaulle que « la France est un pays de race blanche aux racines chrétiennes ». Mes propos ont ensuite été instrumentalisés, manipulés pour susciter des sous-entendus qui ne reflètent en rien ma conviction profonde. Je ne suis pas dupe de la cabale politique qui a engendré ce lynchage médiatique inacceptable. J’étais ce matin l’invitée politique de Roland Sicard dans l’émission « Les 4 Vérités » sur France 2 où j’ai fait une mise au point qui vous permettra de juger par vous-même la réalité de mes propos. Je partage avec vous la vidéo de mon intervention et me tiens comme toujours à l’écoute de vos commentaires.

Réforme scolaire: « lire, écrire, compter, un projet trop traditionnel » ! »

Réforme scolaire : « lire, écrire, compter, un projet trop traditionnel » ! »

Le  projet de loi de Peillon est « historique », s’enthousiasme l’historien de l’éducation Claude Lelievre (proche de Peillon). Des propos surréalistes quand il qualifie de traditionnel l’ancien projet de Chevènement « lire, écrire, compter », alors que c’est la question centrale. Pas étonnant qu’avec de tels spécialistes, le système scolaire soit dans un tel état. ; En réalité Peillon s’attaque aux moyens (-surtout  des enseignants en plus- mais pas au fond)  C’était une mesure phare du programme de François Hollande. Et l’Assemblée nationale l’a confirmé dans la nuit de jeudi à vendredi: 60 000 postes seront créés dans l’éducation. Les députés ont voté l’article 1er du projet de loi sur la refondation de l’Ecole, qui fixe notamment le nombre et la répartition de ces contrats. Une promesse tenue qui fait pourtant peu de bruit ce vendredi. Signe que le sujet est relégué au second plan? L’Express a posé la question à Claude Lelièvre, historien de l’éducation et proche de Vincent Peillon

Les débats en cours à l’Assemblée nationale sur l’école ne suscitent pas vraiment d’engouement. Comment l’expliquer?

Je le regrette parce que je pense que les députés doivent s’emparer de ces questions. Mais en tant qu’historien, je ne m’en étonne qu’à moitié. Pour les lois Jospin (1989) et Fillon (2005), l’assiduité des parlementaires avait déjà été toute relative et les discussions peu prolongées dans la presse. En 2005, la réflexion sur une évolution du bac avait saturé les débats au détriment du reste, alors qu’elle n’était pas prévue par le rapport Thélot. Nous sommes cette fois un peu dans le même cas de figure avec les rythmes scolaires qui éclipsent le texte débattu à l’Assemblée nationale. J’ai l’impression qu’il faut une opposition dramatique pour qu’un sujet prenne de l’importance dans l’agenda médiatique. 

Ce ne serait pas possible sur des mesures comme la création de 60 000 postes dans l’éducation?

Le commencement doit être bien fait pour envisager la suite 

Si, mais les discussions ont déjà eu lieu. François Hollande en a parlé très tôt, cela a fait débat pendant la primaire socialiste puis la présidentielle. Il n’y a donc pas de raison que le débat revienne. Le paradoxe, c’est qu’on parle peu du contenu de la loi alors qu’il y a trois nouveautés fortes: une programmation de l’action -notamment sur les postes-, les moyens mis sur la formation professionnelle des enseignants et la priorité donnée au primaire. Ces trois choix sont sans précédent. 

Un engagement fort du président a été voté dans la nuit et les responsables de la majorité n’en ont pas ou peu parlé depuis. Le sujet n’est donc pas porteur pour eux?

C’est surtout que les responsables politiques sont, comme les médias, dans l’opinion et dans l’actualité. Ce projet de loi est historique, j’insiste. Mais ce n’est pas une nouvelle puisqu’il était déjà en grande partie tenu pour acquis. 

Certains expliquent ce manque d’enthousiasme par les lacunes du projet, voire son manque d’ambition…

Mais il est impossible de faire une réforme d’ensemble du système éducatif! Il faut donc choisir un point de départ. Souvent, c’était le « haut »: le lycée, l’enseignement supérieur… Cette fois, c’est le « bas »: la maternelle et le primaire. Pour « refonder » l’école, il faut d’abord s’attaquer aux fondations. Le commencement doit être bien fait pour pouvoir envisager la suite. 

La mauvaise passe de Vincent Peillon, notamment sur les rythmes scolaires, pourrait tout de même menacer la suite de ses projets?

Bien sûr, il est difficile de réformer l’école sur la durée. Il faut être déterminé sur ce qui est essentiel et ce qui doit se faire en premier. Sinon, on bute sur des questions secondaires ou qui auraient pu être traitées plus tard. Mais à l’inverse, l’attention portée à cette mesure permettra peut-être d’aborder d’autres sujets plus sereinement. Jean-Pierre Chevènement, sous Mitterrand, avait attiré l’attention avec un projet « traditionnel », l’accent mis sur le « lire, écrire, compter ». Parallèlement, il avait fait passer des mesures modernes comme un plan informatique. Vincent Peillon n’a sans doute pas fait un tel calcul, mais s’il reste ministre dans la durée, il peut prendre parti des difficultés rencontrées sur les rythmes scolaires et mener d’autres projets.  Il a été cohérent en attaquant ce dossier par le primaire, comme pour le reste. Et ces discussions ne bloquent pas les autres réformes, qui ne sont pas liées

 




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