Archive pour le Tag 'économiques'

Renforcement des liens économiques entre le Canada et le Groenland

Renforcement des liens économiques entre le Canada et le Groenland

DÉCRYPTAGE – Ottawa et Nuuk, visés par les menaces d’annexion du président américain, ont signé un accord pour renforcer leurs liens économiques dans l’Arctique.

Conséquence directe des menaces de colonisation du Canada et du Groenland par les États-Unis, les deux zones visées par l’impérialisme de trame ont décidé de renforcer leurs liens économiques.

Mardi 4 mars, le président américain a encore répété que les États-Unis achèteraient l’île arctique « d’une manière ou d’une autre ». Ses menaces à l’encontre du Canada, qu’il entend annexer, sont récurrentes. Le président américain les a encore brandies ce mardi, expliquant en guise de bienvenue au nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, que la « seule chose sensée à faire » pour le Canada est de rejoindre les États-Unis.

L’accord entre le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut d’une part, et le Groenland de l’autre, prend un sens éminemment politique. Multiplier les échanges commerciaux internationaux dans l’Arctique pourrait…

Depuis Trump, de mauvais indicateurs économiques aux États-Unis

Depuis Trump, de mauvais indicateurs économiques aux États-Unis

De  multiples indicateurs conjoncturels envoient des signaux inquiétants concernant l’économie américaine. Par Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.
dans la Tribune

 

S’il est trop tôt pour juger du bilan économique de Donald Trump, une série de statistiques remet en cause la pertinence de sa politique, notamment au vu des objectifs affichés : les anticipations d’inflation augmentent, le déficit commercial se creuse, la consommation des ménages se retourne, les anticipations de croissance sont plus moroses et la bourse montre des signes de faiblesse.

Les anticipations d’inflation sont en forte hausse. D’après l’université du Michigan, les anticipations d’inflation moyennes des ménages au cours des 5 prochaines années ont atteint 3,5 % en février 2025, soit plus que pendant le choc inflationniste de 2022, et au plus haut depuis le milieu des années 1990. Cette statistique semble indiquer que les Américains pensent (à juste titre) que la hausse prévue des droits de douane sera inflationniste. Cette anticipation peut avoir une traduction concrète car l’inflation est, entre autres, un phénomène autoréalisateur : si les agents économiques anticipent de l’inflation, ils adaptent leurs comportements en conséquence (demande de hausses de salaires, hausse préventive des prix) ce qui génère finalement de l’inflation.
Les dépenses de consommation des ménages américains ont baissé en janvier 2025. Il convient de prendre les variations mensuelles avec prudence du fait de leur caractère parfois erratique. Cependant, la baisse des dépenses de consommation des ménages en janvier 2025, quoique limitée à -0,5 %(1), marque une rupture après une progression quasiment ininterrompue depuis trois ans. Il est possible que les consommateurs, anticipant une hausse de l’inflation ou le risque de perdre leur emploi pour les fonctionnaires, soient incités à diminuer leurs dépenses.

La fed d’Atlanta a fortement revu ses prévisions à la baisse. L’indicateur « GDP now » de la fed d’Atlanta est une estimation anticipée de la croissance, avant la prévision officielle réalisée par la fed. La prévision de croissance américaine pour le premier trimestre 2025 a chuté de 2,3 % à -1,5 % (2) à la fin du mois de février (3).

Le déficit commercial américain s’est sensiblement creusé. En fin d’année 2024, les importations américaines de biens et services ont nettement augmenté alors que les exportations étaient en léger repli, ce qui a contribué à un creusement du déficit commercial. Donald Trump, qui n’était pas encore entré en fonction, a cependant pu jouer un rôle dans cette évolution car la menace de droits de douane a pu inciter les importateurs américains à accroître leurs achats le plus rapidement possible. Ainsi, les droits de douane qui étaient censés réduire le déficit commercial le creusent à court terme et ne devraient pas le résorber à plus long terme (4).

La hausse de la bourse qui a suivi l’élection de Donald Trump semble terminée. Les cours boursiers ne sont pas nécessairement un bon indicateur conjoncturel, par exemple une économie déprimée peut momentanément stimuler les cours boursiers si les investisseurs anticipent une baisse des taux d’intérêt5. Cependant, au vu de l’importance des cours boursiers pour les Américains (dont le montant de la retraite dépend pour partie), ces derniers sont attentivement scrutés aux États-Unis. Après avoir bondi suite à l’élection de Donald Trump, notamment en anticipation de baisses d’impôts qui, toutes choses égales par ailleurs, accroissent la valeur des actions, les principaux indices boursiers américains sont globalement revenus à leur niveau de l’élection du mois de novembre. Les mauvais indicateurs conjoncturels et la menace de droits de douane ont vraisemblablement pesé sur les cours boursiers.

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(1) Données corrigées des variations saisonnières, cette baisse ne s’explique donc pas par une baisse de dépenses après les fêtes.
(2) Chiffres exprimés « à l’américaine », c’est-à-dire annualisés, alors que la croissance est généralement présentée en France en variation trimestrielle. Il faut donc diviser le chiffre par 4 (pour faire simple, plus de détails surhttps://www.bea.gov/help/faq/122) afin d’obtenir un chiffre comparable avec les publications de croissance trimestrielle de l’Insee.
(3) https://www.atlantafed.org/cqer/research/gdpnow
(4) https://www.piie.com/blogs/realtime-economics/2025/why-higher-tariffs-wont-shrink-trade-deficit
(5) https://www.nytimes.com/2020/04/30/opinion/economy-stock-market-coronavirus.html

Perspectives économiques 2025: Pour une autre politique ?

Perspectives économiques  2025:  Pour une autre politique ?

Depuis 2017, le bilan économique et social peut se résumer par des résultats économiques largement surestimés. Il est temps de rompre en 2025 avec la politique imposée par le traité de fonctionnement de l’UE (TFUE) tout en se conformant aux principes de la discipline budgétaire européenne. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans « la Tribune »)

D’après le TFUE, le redressement économique doit être réalisé par une politique de l’offre (compétitivité-prix) et par la levée de certains obstacles structurels à la croissance. Il existe de nombreuses manières de réaliser des réformes structurelles : des réglementations allant dans le sens d’une plus grande flexibilité des marchés du travail, une libération du marché des biens et services, une simplification des régimes fiscaux, une réduction globale du poids des dépenses publiques en particulier sociales, etc. Ces réformes structurelles, de tendance libérale, sont souvent critiquées dans plusieurs pays européens quant à leur efficacité. Les critiques portent surtout sur les efforts d’extrêmes rigueurs demandées à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques sur le plan social.

Du fait de son appartenance à la zone euro, la France ne peut pas mener une politique monétaire adaptée. La méthode la plus facile pour rétablir sa compétitivité-prix serait une dévaluation interne qui doit se traduire par une baisse du coût du travail.

Si on ajoute, les réformes des retraites, les réductions des dépenses sociales, etc., les réformes structurelles posent la question des inégalités des revenus qui entrainent des risques politiques et des sentiments d’insécurité. La hausse des niveaux d’inégalités et la crainte du déclassement réduisent l’estime dans les représentants des partis traditionnels et diminuent la confiance dans la classe dirigeante. C’est la principale cause économique de la poussée des partis non démocratiques en Europe.

Une autre politique économique est possible en désaccord avec la politique de l’offre et des restrictions budgétaires. Pour obtenir une situation budgétaire stable et durable en harmonie avec la qualité de vie, nous devons nous concentrer sur une croissance écosociale qui crée un équilibre entre une économie performante, la solidarité sociale et la protection de l’environnement.

Fin 2022, le taux du chômage était à la baisse à 6,9% (inférieur de 0,3 point à son niveau un an auparavant) grâce aux contrats d’apprentissage. Les contrats très subventionnés par l’État comme les contrats d’apprentissage expliquent les deux tiers de cette diminution.

En 2024, la courbe du chômage va au contraire s’inverser : emploi en repli, intérim en recul, pertes d’emplois dans le bâtiment, stabilisation des contrats d’apprentissage, etc. En 2025, les règles d’indemnisation vont changer. Le nombre de défaillances d’entreprise et de plans sociaux va augmenter. Dans ces projections macroéconomiques dévoilées le 17 septembre 2024, la Banque de France confirme cette tendance : le taux du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) passerait à 7,6% en 2025. Selon l’OFCE, le chômage devrait se rapprocher de 8% fin 2025.

À quelques exceptions, la dette publique a inexorablement progressé en France depuis le milieu des années 1970. Elle passe de 97,0% du PIB en 2017, à 110,6% pour 2023. La dette publique pour 2024 est estimée à 112,3% du PIB. Selon le programme de stabilité, le niveau de dette publique reculerait à partir de 2026 pour atteindre 112% du PIB en 2027 loin des 60% prévus par les dispositions du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).

Le déficit public français, fixé à 3% du PIB au sens de Maastricht, est ingouvernable depuis 60 ans. Avec la crise des subprimes (2007-2008) il a atteint 7,4% du PIB en 2009 et 7,2% en 2010. Entre 2011 et 2023, la France a respecté le pacte de stabilité et de croissance de l’UE uniquement en 2018 à 2,3% et 2019 à 2,4%. Pendant la crise de la Covid, il s’est accru pour financer le « quoi qu’il en coûte » (8,9% en 2020). Les gouvernements n’arrivent plus à le réduire. En 2023, le déficit public s’est à nouveau creusé à 5,5 %. En 2024 il est prévu à 6,1% dans le budget. Le FMI prévoit un déficit public à 4,5% du PIB en 2027 contre 2,5% pour la prévision du gouvernement.

En 2024, la Présidence est toujours à la recherche de la productivité. La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009 où elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise. Avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulent une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020.

Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la productivité française a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an. Elle accuse un retard d’environ 5,5 points en 2023. En 2027 la différence entre ce que la France pourrait produire et ce qu’elle produira réellement s’élèverait à - 0,6 point de PIB. En France, la productivité du travail s’est dégradée plus rapidement que dans les autres pays européens. La France recherche encore les causes de la chute de cette productivité.

« 45% des Français estiment que leur pouvoir d’achat permet seulement de répondre à leurs besoins essentiels [...] 58% des Français éprouvent des difficultés d’accès au logement ; ce chiffre s’élève à 84% pour les DROM [...] 76% estiment que les femmes et les hommes politiques sont déconnectés des réalités vécues par les citoyens et les citoyennes ».

D’après le quatrième rapport sur la pauvreté en France.,le modèle social laisse encore trop de monde sur le bord de la route, « en 20 ans, le taux de pauvreté a augmenté de 7 à 8%, le nombre de pauvres de quatre à cinq millions ».

 Le Président promet une croissance meilleure et veut continuer à réformer (!). En 2017, le PIB de la France était de 2 291,7 milliards d’euros. En 2022, le PIB croît de 2,5% en euros constants, après le fort rebond de 2021 (+6,4%), qui faisait suite à la chute de l’année 2020 (-7,5%). La croissance économique a donc été moins forte qu’attendue. La France chute et arrive à la 28e place des pays au plus gros PIB par habitant. Fin 2023, avec un bon taux au deuxième trimestre et les trois autres nuls, le PIB français a finalement augmenté de 0,9% (2 639,01 milliards d’euros). La conjoncture actuelle n’est plus très optimiste. Le consensus des économistes est une augmentation en cumulé de 5% pour 2024-2027. Avec une croissance acquise de 1,1% en 2024 et si aucun investissement n’est fait au service de la croissance, en 2027 cette croissance tomberait à moins de 1%.

L’épargne financière des ménages est estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer de nouveaux livrets réglementés au lieu d’augmenter la dette extérieure nette de la France qui a atteint 1 102 milliards d’euros en 2023 soit 39,1% du PIB. Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc. En plus tous les livrets réglementés doivent être gérés uniquement par des caisses de crédit publiques paritaires pour financer des prêts d’investissements ou des prêts participatifs et non par des banques commerciales. Conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent en plus emprunter directement à la Banque centrale européenne à des taux très compétitifs.

Au lieu de développer des champions nationaux cotés en Bourse, la France pourrait, comme l’Allemagne l’a déjà fait, créer plusieurs milliers de PME locales, pionnières et financées en totalité et à long terme par les établissements de crédit publics. L’Allemagne a adopté le « Mittelstand » qui est la principale force de son économie avec 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes. Les PME du Mittelstand se financent en majorité via les 500 caisses d’épargne publiques (2 492,8 milliards d’euros).

Les investissements retenus doivent être de haute qualité, nécessaires et utiles tels que la transition écologique, la santé et la dépendance, la ruralité et les infrastructures, etc. La France ne devrait pas opérer de dépenses publiques de fonctionnement pour des raisons électorales ni pratiquer avec acharnement une politique pro-européenne et pro-business.

Pour obtenir une croissance forte dans les domaines de la fin de vie, du zéro chômeur, du « zéro émission nette », etc. il n’est plus nécessaire de parler de « réformes structurelles ». La dette publique sera réduite, ainsi que la pauvreté et les inégalités.

Les indicateurs macro-économiques parlent d’eux-mêmes, la politique de l’offre ne fut pas une réussite. Avec 82,52 milliards d’euros en 2008, 156,88 milliards d’euros versés en 2019 et  près de 175 milliards d’euros en 2022, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Il est nécessaire de réduire doucement les aides et augmenter rapidement leurs fonds propres par des emprunts participatifs ou avances conditionnées par l’État, avec des taux zéro gérés par des caisses de crédits publiques. Le renforcement des fonds propres sert à consolider la structure financière, à augmenter la trésorerie, à financer une nouvelle activité, à créer des emplois et à rassurer les créanciers. Cette mesure sert à réduire les dépenses de l’État sans nuire à l’emploi ni aux entreprises.

Il faut rompre avec l’austérité souhaitée depuis plusieurs décennies, relancer la demande par des mesures de soutien et par la correction de certaines réformes structurelles incomprises par les Français. Toutes les mesures doivent induire des hausses mécaniques d’aide à la consommation des ménages qui n’ont pas la possibilité d’épargner faute de moyens insuffisants et qui de ce fait affecteront toute hausse de leur revenu disponible à la consommation. En même temps il faut réduire la pression fiscale sur les classes moyennes.

Avec une faible inflation, cette mesure sert à relancer la croissance. Toutefois pour éviter un dérapage budgétaire (hausse des dépenses supérieures aux recettes de la croissance) le gouvernement doit mettre en place des dispositions fiscales transitoires pour réduire les dépenses. Exemples : augmenter le taux sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) à partir de 2,5 millions d’euros de patrimoine net taxable, réduire les niches fiscales les plus couteuses pour les contribuables riches, comme le crédit d’impôt emploi salarié à domicile… Pour les entreprises : taxer les rachats d’actions à la hauteur du prélèvement forfaitaire unique (flat tax), limiter les subventions pour la recherche et le développement à la proportion du chiffre d’affaires réalisé en France par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France…

Dans une période de hausse des prix modérée, l’accélération de l’investissement public par le multiplicateur d’investissement permet d’amplifier directement l’effet-demande sur le niveau d’activité, tout en amorçant les investissements privés dans les secteurs engagés par l’État. Ils sont nécessaires pour corriger les faiblesses structurelles : santé, éducation, formation, etc.

Dès que les premiers résultats positifs de la relance par la demande soutenue par les investissements publics productifs apparaissent, il est nécessaire de reprendre graduellement des dispositions susceptibles de favoriser à nouveau l’offre par une baisse de cotisations (et non pas par des aides) accordée aux entreprises pour favoriser les salaires et augmenter la productivité.

« Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom » John Maynard Keynes.

Par Gabriel Gaspard

Incertitude politique et risques économiques

Incertitude  politique et risques économiques 

Une baisse additionnelle de 2 % de l’investissement suite à la censure et à la démission du gouvernement Barnier : tel est l’impact anticipé par les modèles économiques. Focus sur la méthodologie utilisée pour mieux comprendre les chiffres qui circulent dans le débat public. Et réponse à une question subsidiaire : peut-on y échapper ?

par Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. dans la Tribune

 

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, la France connaît une période de troubles politiques dont les conséquences économiques sont largement discutées dans les médias. La démission du gouvernement Barnier le 5 décembre 2024 a encore plus accentué les incertitudes sur l’avenir politique et économique du pays. Mesurer l’incertitude et ses effets n’est pas une chose aisée car cette donnée n’existe pas dans la nature ; il faut donc la calculer.

Tout d’abord, revenons rapidement sur la différence conceptuelle entre le risque et l’incertitude mise en avant par Franck Knight (1921). Le risque correspond à une situation où la distribution des probabilités pour une série d’événements est connue. En revanche, l’incertitude, parfois appelée incertitude profonde ou radicale, désigne une situation où les agents n’ont aucun moyen de prédire la probabilité que des événements se produisent. C’est une plongée dans l’inconnu ; une confrontation avec une situation qui n’a jamais existé. Par exemple, le Brexit correspond davantage au concept d’incertitude, car, quand il a eu lieu, c’était la première fois qu’un pays décidait de quitter l’Union européenne. Cependant, d’un point de vue empirique, il est très difficile de faire cette distinction théorique entre risque et incertitude.

Parmi les différentes formes d’incertitude, l’incertitude liée aux politiques économiques a souvent été au cœur de chocs majeurs qui ont affecté l’économie mondiale, allant des soupçons de manipulation monétaire en Chine à la situation du Brexit, en passant par les résultats inattendus d’élections politiques. Tous ces événements génèrent des incertitudes quant à la mise en œuvre des programmes économiques et sociaux. Mesurer de tels événements n’est pas une tâche aisée ; la littérature récente s’est principalement concentrée sur l’analyse textuelle et les indicateurs basés sur les actualités pour évaluer ce type d’incertitude liée aux politiques économiques.

Nick Bloom et ses co-auteurs ont été à l’avant-garde de ce type de mesure en proposant des indices mensuels d’incertitude liée aux politiques économiques (EPU ou Economic Policy Uncertainty) pour un grand nombre de pays. L’idée repose sur le comptage du nombre de fois où certains mots spécifiques, ou une séquence de mots, sont mentionnés dans des journaux d’un pays donné. Pour être comptabilisé, un article doit simultanément contenir des mots liés à l’économie (par exemple, « économie » ou « économique »), à la politique (par exemple, « déficit », « banque centrale » ou « taxes ») et à l’incertitude (par exemple, « incertain » ou « incertitude »). Après quelques étapes de normalisation, un indice est calculé, permettant une comparaison dans le temps et entre pays. Ce jeu d’indices EPU constitue la base de données la plus large pour les évaluations internationales des chocs d’incertitude de politique économique. Le Graphique 1 représente l’indice EPU pour la France, du 1er trimestre 1987 au 3e trimestre 2024.

On observe une hausse continue de cet index depuis le début des années 2000, avec des pics reflétant certains évènements majeurs tels que le Brexit au deuxième trimestre 2016, la crise de la dette en zone euro à l’été 20212 ou la récente crise politique en France.

Les effets macroéconomiques attendus à la suite d’un choc d’incertitude sont nombreux, que ce soit sur le PIB, la consommation des ménages ou les marchés financiers. Mais le cadre le plus établi pour étudier la manière dont les fluctuations de l’incertitude affectent l’économie est celui de l’investissement irréversible. L’idée est que, lorsque les projets d’investissement sont irréversibles – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être « annulés » ou « modifiés » sans coûts très élevés – il existe un arbitrage pour les investisseurs entre les rendements supplémentaires générés par le lancement immédiat d’un projet d’investissement et les avantages liés à l’attente afin d’obtenir suffisamment d’informations à l’avenir.

Dans la littérature, la valeur de l’attente est appelée la valeur de l’option réelle (real-option value). Parfois, il peut être plus souhaitable de reporter les nouveaux projets d’investissement, et parfois non. Ainsi, une augmentation de l’incertitude ferait clairement pencher la balance en faveur d’une attitude attentiste (wait and see). En effet, en suspendant leurs investissements et leurs recrutements, les investisseurs obtiendraient davantage d’informations sur l’avenir, ce qui augmenterait leurs chances de prendre de bonnes décisions et d’avoir une meilleure compréhension des rendements à long terme des projets.

Dans l’article influent de Nick Bloom (2009), l’auteur souligne que « l’augmentation de l’incertitude réduit l’investissement en favorisant une attitude attentiste de plus en plus répandue vis-à-vis de la réalisation de nouvelles dépenses d’investissement ». Mais une fois que l’incertitude est levée et que les perspectives économiques s’éclaircissent, l’activité agrégée se redresse rapidement, puis rebondit quelques trimestres après le choc initial. Ce schéma de rebond – une période de croissance au-dessus de la normale, mais de courte durée – s’explique par le retour massif des allocations de main-d’œuvre et de capital aux projets d’investissement, qui avaient été suspendus auparavant.

De nombreux articles empiriques récents ont mis en lumière le rôle spécifique de l’incertitude pendant et après la Grande Récession de 2008-09. Par exemple, dans un document de travail de la Banque de France, nous avions évalué l’importance de l’incertitude pour expliquer la faiblesse des investissements des entreprises observée à la sortie de la crise financière globale, dans un panel de pays de l’OCDE. Bien que nous concluions que la demande anticipée explique la majeure partie de la chute des investissements, environ 80 %, nous montrons également que l’incertitude a joué un rôle significatif avec une contribution de 17 % (le reste étant attribué au rôle modeste du coût du capital).

S’agissant de la France, l’investissement des entreprises montre des signes d’essoufflement depuis un an (Graphique 2). Au troisième trimestre de 2024, la dernière valeur connue à ce jour, le glissement annuel est de -3,1 %. L’investissement vient d’afficher quatre trimestres consécutifs de baisse de son niveau. Cette variable est cruciale pour évaluer la possibilité d’une récession en France. C’est une des cinq variables considérées par le comité de datation des cycles de l’AFSE qui a établi une chronologie historique des phases d’expansion et de récession en France depuis 1970. Donc, une baisse prolongée et ample de cet indicateur pourrait être comprise comme un élément important à même de signaler une possible récession en France.

On peut se demander dans quelle mesure une hausse de l’incertitude de politique économique en France pourrait amplifier la baisse de l’investissement observée depuis un an. Pour répondre en partie à cette question, on peut estimer une fonction de réponse de l’investissement à une impulsion qui serait liée à un choc de politique économique, via la méthode dite des projections locales (Local Projections). Pour cela, on doit identifier correctement le choc d’incertitude et contrôler par d’autres variables macroéconomiques (ici le PIB et le taux d’intérêt souverain à 10 ans). Lorsqu’on mène cet exercice, on s’aperçoit qu’une hausse d’un écart-type de l’indicateur EPU mène à une baisse du niveau de l’investissement d’environ 0,4 %, six trimestres après le choc initial.

Sachant que le choc d’incertitude observé au quatrième trimestre représente environ cinq écarts types, cela impliquerait une baisse additionnelle de 2 % sur le niveau de l’investissement d’ici à un an et demi. Sous l’hypothèse que cette baisse soit diffusée à l’ensemble des variables suivies pour identifier les cycles économiques (PIB, emploi, taux d’utilisation des capacités de production et heures travaillées), cela pourrait alors contribuer à être annonciateur d’une récession économique. On espère évidemment ne pas en arriver à ce stade et que la nomination rapide d’un nouveau premier ministre permette de réduire les incertitudes sur la future politique économique de la France.

Incertitude politique et risques économiques

Incertitude  politique et risques économiques 

Une baisse additionnelle de 2 % de l’investissement suite à la censure et à la démission du gouvernement Barnier : tel est l’impact anticipé par les modèles économiques. Focus sur la méthodologie utilisée pour mieux comprendre les chiffres qui circulent dans le débat public. Et réponse à une question subsidiaire : peut-on y échapper ?

par Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. dans la Tribune

 

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, la France connaît une période de troubles politiques dont les conséquences économiques sont largement discutées dans les médias. La démission du gouvernement Barnier le 5 décembre 2024 a encore plus accentué les incertitudes sur l’avenir politique et économique du pays. Mesurer l’incertitude et ses effets n’est pas une chose aisée car cette donnée n’existe pas dans la nature ; il faut donc la calculer.

Tout d’abord, revenons rapidement sur la différence conceptuelle entre le risque et l’incertitude mise en avant par Franck Knight (1921). Le risque correspond à une situation où la distribution des probabilités pour une série d’événements est connue. En revanche, l’incertitude, parfois appelée incertitude profonde ou radicale, désigne une situation où les agents n’ont aucun moyen de prédire la probabilité que des événements se produisent. C’est une plongée dans l’inconnu ; une confrontation avec une situation qui n’a jamais existé. Par exemple, le Brexit correspond davantage au concept d’incertitude, car, quand il a eu lieu, c’était la première fois qu’un pays décidait de quitter l’Union européenne. Cependant, d’un point de vue empirique, il est très difficile de faire cette distinction théorique entre risque et incertitude.

Parmi les différentes formes d’incertitude, l’incertitude liée aux politiques économiques a souvent été au cœur de chocs majeurs qui ont affecté l’économie mondiale, allant des soupçons de manipulation monétaire en Chine à la situation du Brexit, en passant par les résultats inattendus d’élections politiques. Tous ces événements génèrent des incertitudes quant à la mise en œuvre des programmes économiques et sociaux. Mesurer de tels événements n’est pas une tâche aisée ; la littérature récente s’est principalement concentrée sur l’analyse textuelle et les indicateurs basés sur les actualités pour évaluer ce type d’incertitude liée aux politiques économiques.

Nick Bloom et ses co-auteurs ont été à l’avant-garde de ce type de mesure en proposant des indices mensuels d’incertitude liée aux politiques économiques (EPU ou Economic Policy Uncertainty) pour un grand nombre de pays. L’idée repose sur le comptage du nombre de fois où certains mots spécifiques, ou une séquence de mots, sont mentionnés dans des journaux d’un pays donné. Pour être comptabilisé, un article doit simultanément contenir des mots liés à l’économie (par exemple, « économie » ou « économique »), à la politique (par exemple, « déficit », « banque centrale » ou « taxes ») et à l’incertitude (par exemple, « incertain » ou « incertitude »). Après quelques étapes de normalisation, un indice est calculé, permettant une comparaison dans le temps et entre pays. Ce jeu d’indices EPU constitue la base de données la plus large pour les évaluations internationales des chocs d’incertitude de politique économique. Le Graphique 1 représente l’indice EPU pour la France, du 1er trimestre 1987 au 3e trimestre 2024.

On observe une hausse continue de cet index depuis le début des années 2000, avec des pics reflétant certains évènements majeurs tels que le Brexit au deuxième trimestre 2016, la crise de la dette en zone euro à l’été 20212 ou la récente crise politique en France.

Les effets macroéconomiques attendus à la suite d’un choc d’incertitude sont nombreux, que ce soit sur le PIB, la consommation des ménages ou les marchés financiers. Mais le cadre le plus établi pour étudier la manière dont les fluctuations de l’incertitude affectent l’économie est celui de l’investissement irréversible. L’idée est que, lorsque les projets d’investissement sont irréversibles – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être « annulés » ou « modifiés » sans coûts très élevés – il existe un arbitrage pour les investisseurs entre les rendements supplémentaires générés par le lancement immédiat d’un projet d’investissement et les avantages liés à l’attente afin d’obtenir suffisamment d’informations à l’avenir.

Dans la littérature, la valeur de l’attente est appelée la valeur de l’option réelle (real-option value). Parfois, il peut être plus souhaitable de reporter les nouveaux projets d’investissement, et parfois non. Ainsi, une augmentation de l’incertitude ferait clairement pencher la balance en faveur d’une attitude attentiste (wait and see). En effet, en suspendant leurs investissements et leurs recrutements, les investisseurs obtiendraient davantage d’informations sur l’avenir, ce qui augmenterait leurs chances de prendre de bonnes décisions et d’avoir une meilleure compréhension des rendements à long terme des projets.

Dans l’article influent de Nick Bloom (2009), l’auteur souligne que « l’augmentation de l’incertitude réduit l’investissement en favorisant une attitude attentiste de plus en plus répandue vis-à-vis de la réalisation de nouvelles dépenses d’investissement ». Mais une fois que l’incertitude est levée et que les perspectives économiques s’éclaircissent, l’activité agrégée se redresse rapidement, puis rebondit quelques trimestres après le choc initial. Ce schéma de rebond – une période de croissance au-dessus de la normale, mais de courte durée – s’explique par le retour massif des allocations de main-d’œuvre et de capital aux projets d’investissement, qui avaient été suspendus auparavant.

De nombreux articles empiriques récents ont mis en lumière le rôle spécifique de l’incertitude pendant et après la Grande Récession de 2008-09. Par exemple, dans un document de travail de la Banque de France, nous avions évalué l’importance de l’incertitude pour expliquer la faiblesse des investissements des entreprises observée à la sortie de la crise financière globale, dans un panel de pays de l’OCDE. Bien que nous concluions que la demande anticipée explique la majeure partie de la chute des investissements, environ 80 %, nous montrons également que l’incertitude a joué un rôle significatif avec une contribution de 17 % (le reste étant attribué au rôle modeste du coût du capital).

S’agissant de la France, l’investissement des entreprises montre des signes d’essoufflement depuis un an (Graphique 2). Au troisième trimestre de 2024, la dernière valeur connue à ce jour, le glissement annuel est de -3,1 %. L’investissement vient d’afficher quatre trimestres consécutifs de baisse de son niveau. Cette variable est cruciale pour évaluer la possibilité d’une récession en France. C’est une des cinq variables considérées par le comité de datation des cycles de l’AFSE qui a établi une chronologie historique des phases d’expansion et de récession en France depuis 1970. Donc, une baisse prolongée et ample de cet indicateur pourrait être comprise comme un élément important à même de signaler une possible récession en France.

On peut se demander dans quelle mesure une hausse de l’incertitude de politique économique en France pourrait amplifier la baisse de l’investissement observée depuis un an. Pour répondre en partie à cette question, on peut estimer une fonction de réponse de l’investissement à une impulsion qui serait liée à un choc de politique économique, via la méthode dite des projections locales (Local Projections). Pour cela, on doit identifier correctement le choc d’incertitude et contrôler par d’autres variables macroéconomiques (ici le PIB et le taux d’intérêt souverain à 10 ans). Lorsqu’on mène cet exercice, on s’aperçoit qu’une hausse d’un écart-type de l’indicateur EPU mène à une baisse du niveau de l’investissement d’environ 0,4 %, six trimestres après le choc initial.

Sachant que le choc d’incertitude observé au quatrième trimestre représente environ cinq écarts types, cela impliquerait une baisse additionnelle de 2 % sur le niveau de l’investissement d’ici à un an et demi. Sous l’hypothèse que cette baisse soit diffusée à l’ensemble des variables suivies pour identifier les cycles économiques (PIB, emploi, taux d’utilisation des capacités de production et heures travaillées), cela pourrait alors contribuer à être annonciateur d’une récession économique. On espère évidemment ne pas en arriver à ce stade et que la nomination rapide d’un nouveau premier ministre permette de réduire les incertitudes sur la future politique économique de la France.

Afrique : repositionner les intérêts économiques Français

Afrique : repositionner les intérêts économiques Français

 

La France voit s’effriter ses positions commerciales en Afrique. En face, les sociétés chinoises, turques ou indiennes ne cessent de gagner du terrain, mais Paris reste le deuxième investisseur sur le continent, observe Marie de Vergès, dans sa chronique. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a beau avoir 72 ans, on aime le voir à Paris comme une figure du renouveau. Le visage d’un partenariat avec le continent africain fondé sur l’économie plutôt que les aspects politico-sécuritaires. Sa visite d’Etat fin novembre, en compagnie d’un aréopage d’hommes d’affaires, devait illustrer ce changement de logiciel prôné par l’Elysée.

par Marie de Vergès dans Le MondeLas, le raout a été largement éclipsé par la fin des accords de défense entre la France et le Tchad, annoncée au même moment, et sans préavis, par N’Djamena. Après les retraits forcés des troupes françaises au Mali, au Burkina Faso et au Niger, cette rupture unilatérale sonne comme un rappel de la perte d’influence de la France sur le continent. Un recul diplomatique et militaire qui va de pair, quoi que plaide Paris, avec un inexorable déclin commercial.

Les parts françaises du marché au sud du Sahara ont été divisées par deux en vingt ans. De 7 % en 2005, elles atteignaient seulement 3,2 % en 2023. La chute est particulièrement marquée dans certaines anciennes colonies, comme au Sénégal où les entreprises hexagonales ont perdu 12 points depuis 2006. Les exportations augmentent en volume, mais beaucoup moins que la taille du marché africain. En face, les sociétés chinoises, turques ou indiennes ne cessent de gagner du terrain.

Quelles leçons en tirer ?

D’abord, ne pas céder au fatalisme. Les statistiques douanières traduisent imparfaitement la réalité de la présence de la France qui, en capital accumulé, reste le deuxième investisseur en Afrique, derrière le Royaume-Uni. D’Orange à Danone, en passant par le fonds d’infrastructures Meridiam, de grands groupes ont des positions bien établies. Et développent des stratégies de croissance, comme en témoigne le rachat par Canal+ de l’opérateur audiovisuel sud-africain MultiChoice.

Mais, dans le même temps, des départs frappent les esprits. Celui des banques tricolores, par exemple, qui désertent les unes après les autres. Même la Société générale, longtemps si fière de son empreinte africaine, cède toutes ses filiales depuis un an et demi. En flux, les investissements français en Afrique sont d’ailleurs en baisse continue depuis plusieurs années.

Les raisons économiques du succès de Trump

Les raisons économiques du succès de Trump
La réélection décisive de Donald Trump – qui a remporté le collège électoral et le vote populaire tout en obtenant des résultats significatifs auprès de presque toutes les catégories démographiques – a été saluée par beaucoup comme un vote audacieux en faveur du changement et un mandat clair pour son programme. Par Tiffany Wilding, économiste chez Pimco (*) dans la Tribune.

Pourtant, comme l’indique Adam Tooze, historien à l’Université de Columbia, lors des élections à l’échelle mondiale, les partis au pouvoir ont souvent perdu, les électeurs étant en quête de changement face à la performance économique post-pandémique et aux ajustements douloureux des prix, qui ont placé de nombreuses personnes dans une situation économique plus difficile. Les données de l’OCDE montrent que, contrairement à ce qui se passe presque partout ailleurs dans le monde, le niveau de vie aux États-Unis ne s’est pas seulement amélioré au cours des cinq dernières années, il a grimpé en flèche. En d’autres termes, si l’on en juge par les performances économiques globales, les États-Unis sont sans doute le pays qui a le moins besoin de changements majeurs.

Les statistiques globales masquent cependant d’importantes différences dans les expériences individuelles en termes de niveau de richesse. La réalité est que de nombreux Américains, en particulier à faibles revenus, ne sont pas mieux lotis. Par conséquent, les électeurs américains – comme beaucoup d’autres dans le monde – ont voté pour un changement, et sur la base du premier mandat de Trump et des majorités républicaines étroites dans les deux chambres du Congrès, le nouvel élu semble prêt à tenir bon nombre de ses promesses de changement.

Étant donné que la transition économique recherchée par les citoyens est une économie caractérisée par une croissance plus équitable et une amélioration du niveau de vie réel, les politiques qui modèrent l’inflation, augmentent l’efficacité et soutiennent la productivité sont les plus susceptibles de répondre aux besoins des électeurs américains.

 

Prenons un peu de recul par rapport à l’élection et considérons l’économie. Aussi douloureuse que l’inflation ait pu être depuis la pandémie, les États-Unis s’en sont bien mieux sortis que la plupart des autres économies de marchés développés. Avant la pandémie, le niveau de vie des États-Unis – mesuré par le PIB par habitant ajusté au pouvoir d’achat – était l’un des plus élevés au monde, dépassant de 35 à 50 % celui de la zone euro, du Royaume-Uni, du Canada et du Japon. Depuis 2019, les États-Unis ont conservé leur avance.

À l’exception de quelques petits pays de la zone euro, les performances économiques des États-Unis ont dépassé celles de tous les autres pays de l’OCDE, avec un niveau de vie réel par habitant ayant grimpé de 10 %. Ces résultats contrastent avec ceux du Japon et de la zone euro, qui n’ont progressé que de 2 à 3 % sur la même période, tandis que le niveau de vie en Allemagne, au Royaume-Uni et au Canada est aujourd’hui pire qu’avant la pandémie.

Qui plus est, les États-Unis ont enregistré cette expansion malgré une inflation inférieure à la médiane des autres pays de l’OCDE. L’augmentation cumulée de 19 % de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 2019 est en en fait inférieure à l’inflation cumulée en Allemagne, au Royaume-Uni et en Australie sur la même période.

Ces chiffres reflètent un remarquable bond de productivité aux États-Unis après la pandémie. Contrairement à tous les autres pays, les États-Unis ont dépassé leur tendance de productivité prépandémique, grâce à une forte croissance de l’investissement non résidentiel, en particulier dans les domaines de la propriété intellectuelle et de la recherche et du développement. Dans l’ensemble, ces tendances suggèrent qu’en comparaison avec la quasi-totalité des autres pays, l’économie américaine est sans doute moins en besoin de changements radicaux.
Bien que l’économie américaine ait mieux performé en moyenne par rapport à la plupart des autres régions, nombreux sont ceux qui pas profité de ces gains. Les statistiques globales cachent le fait que l’expérience des niveaux de vie varie considérablement selon les niveaux de richesse et de revenus. Selon les comptes de distribution de la Fed, les niveaux de richesse nette réelle des populations à faibles revenus sont moins bons qu’en 2019, bien que les cinq dernières années aient été une aubaine pour les individus les plus fortunés.

La victoire de Trump est susceptible de le renforcer dans sa volonté de mettre en œuvre le changement qu’il a promis. Et ces changements pourraient avoir des implications significatives pour les perspectives économiques. Une politique axée sur un commerce mondial plus équitable, des marchés plus efficaces et une trajectoire plus viable à long terme pour la dette publique américaine pourrait potentiellement maintenir le niveau de vie des Américains à la hausse.

Mettre en œuvre des réformes de l’immigration qui accroissent la main-d’œuvre productive, simplifier les régulations et les limitations de permis de projets qui ont freiné l’investissement, et ouvrir les marchés d’exportation pour les projets américains pourraient également être des gains importants pour les entreprises et les travailleurs. D’autre part, l’augmentation des droits de douane sans gains stratégiques, la mise en œuvre de réductions massives des dépenses dans les agences gouvernementales et les pressions exercées sur la Réserve fédérale pourraient perturber l’économie : en augmentant l’incertitude, en retardant l’investissement et l’embauche, et en affaiblissant les exportations américaines.

Des politiques frontalières plus strictes pourraient mettre à mal les entreprises qui dépendent des immigrés. L’augmentation des droits de douane sur les biens d’équipement pourrait rendre l’investissement aux États-Unis plus coûteux – ce qui pourrait amplifier la pression inflationniste – tout en nuisant à la compétitivité du secteur exportateur américain.

En fin de compte, l’économie américaine s’est généralement bien comportée au cours des cinq dernières années, même si tous les Américains n’ont pas profité de cette performance. Le programme de Donald Trump – axé sur la disruption et le changement – pourrait renforcer encore l’économie américaine, en maintenant les gains de productivité et de niveau de vie parmi les plus élevés au monde, et en élargissant les avantages économiques à l’ensemble de la distribution des revenus. Il sera important de garder à l’esprit que les politiques isolationnistes et populistes ont historiquement étouffé la croissance de la productivité et n’ont pas tendance à renforcer les résultats économiques des groupes qui en avaient le plus besoin.

_____

(*) Tiffany Wilding est Managing Director et économiste au bureau du Newport Beach. Elle dirige le Forum cyclique de Pimco, ébauche les perspectives de l’entreprise pour l’économie mondiale et évalue les principaux risques macroéconomiques pour le Comité d’investissement. Elle copréside également le Comité de portefeuille Amérique.

Une institution indépendante pour déterminer les prévisions économiques du gouvernement ?

Une institution indépendante pour déterminer les prévisions économiques du gouvernement ?

On sait que d’une manière générale les gouvernements pour tricher un peu sur les équilibres du budget ont l’habitude d’une part de surestimer les recettes, d’autre part de minimiser les dépenses. Concernant l’environnement économique -et notamment la croissance- le président de la Cour des Comptes propose de créer une institution indépendante chargée de déterminer les prévisions économiques du gouvernement.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a suggéré de confier ces prévisions à « une institution indépendante ». Et comme on ne contrôle jamais mieux que par soi-même, il a proposé mercredi devant la commission des affaires sociales du Sénat que cette mission soit confiée, « par exemple », au Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dont il se trouve être également le président. Ce type d’institution existe dans certains pays européens

 

Cette modification est « tout à fait souhaitable, parce que, disons-le, je crois lire dans les commentaires des uns ou des autres que la qualité des prévisions baissait », dans une espèce « de jeu de ping-pong entre l’administration et le politique ».

Pour des politiques économiques proches de celles menées dans les autres pays européens

Pour des politiques économiques proches de celles menées dans les autres pays européens


Par Patrick Artus

conseiller économique du gestionnaire d’actifs Ossiam et membre du Cercle des économistes

Les choix économiques d’un pays ouvert comme la France ne peuvent diverger de ceux de ses voisins européens sans risque. A moins de changer les règles européennes, observe Patrick Artus dans sa chronique au  » Monde ».

 

Lorsqu’on écoute les débats de politique économique actuels, on pourrait croire que la France est un pays isolé, une économie fermée, qui peut mener une politique économique très différente de celle poursuivie par les autres pays de la zone euro. On envisage par exemple des hausses de salaires, des politiques fiscales, des règles du marché du travail qui pourraient être très différentes en France de celles observées dans les autres pays européens.Or, la France est une économie très ouverte – les importations représentent 28 % du produit intérieur brut (PIB) – qui a, en tant que membre de la zone euro, les mêmes taux d’intérêt à court terme et le même taux de change que les autres pays de la zone euro, dont 55 % de la dette publique est détenue par des non-résidents, et dont la dette extérieure nette atteint 24 % du PIB (la dette extérieure nette est la différence entre la dette extérieure brute et les avoirs extérieurs bruts).

Cette ouverture économique impose à la France de mener des politiques économiques proches de celles menées dans les autres pays européens, en particulier les politiques budgétaires et fiscales, mais aussi salariales, éducatives et les politiques d’emploi.

Il existe déjà de fortes différences entre la France et les autres pays de la zone euro. Le déficit public était en 2023 de 3,6 % du PIB dans la zone euro et de 5,5 % en France ; celui prévu pour 2024 est de 3 % dans la zone euro et au moins 5,6 % en France. Le taux d’endettement public est de 110 % du PIB en France début 2024 contre 90 % dans la zone euro, malgré une pression fiscale nettement plus forte en France : 48 % du PIB en 2022 contre 42 % en Allemagne, 38 % en Espagne, 43 % en Italie, 38 % aux Pays-Bas.

Le salaire horaire charges sociales comprises dans l’industrie manufacturière était en 2021 de 43 euros en France, de 44 euros en Allemagne, mais seulement de 31 euros en Italie, de 25 euros en Espagne et de 41 euros aux Pays-Bas.

OCDE : taxation harmonisée des géants économiques ?

OCDE :  taxation des géants économiques ?

Toujours pas d’accord au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour  limiter les pratiques d’évasion fiscale des multinationales- notamment numériques- et  mettre en place un système de répartition plus équitable des recettes fiscales tirées de leurs bénéfices.

Près de 140 États se sont ainsi accordés à la fin 2021 sur une taxation minimale des multinationales sous l’égide de l’OCDE, consistant en deux piliers, le premier visant une meilleure répartition géographique de la fiscalité des géants notamment du numérique et le second une imposition minimale à 15% sur les sociétés.

L’idée c’est qu’une partie des recettes fiscales sur les bénéfices des très grandes multinationales soit réattribuée aux pays dans lesquels leurs clients se situent, quel que soit l’Etat dans lequel elles ont choisi d’établir leur siège et d’être imposées. Au total, quelque 200 milliards de dollars devraient être redistribués chaque année, selon les calculs de l’OCDE, qui prévoit que la réforme engendrera 17 à 32 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires.

Le deuxième pilier a, lui, été adopté le 1er janvier dernier dans de nombreux Etats, dont ceux de l’Union européenne, et continue à être progressivement retranscrit en droit national par les gouvernements des Etats signataires, bien que les Etats-Unis n’aient pas encore approuvé nationalement le texte. L’OCDE a aussi annoncé jeudi la signature par neuf pays d’un texte visant à compléter le pilier 2 pour les pays en développement, baptisé STTR.

 

Marchés et perspectives économiques : yo-yo sur une tendance baissière

Marchés et perspectives économiques : yo-yo sur une tendance baissière

 

Certains experts économiques  s’étonnent  du relatif changement de tendance économique pourtant prévisible. Le premier facteur explicatif est sans doute le tassement chinois toujours engoncé dans ses problèmes financiers, le ralentissement de ses échanges internationaux et la faiblesse de sa consommation intérieure. Contrairement à beaucoup de prévisions, les perspectives économiques de 2025 ne seront pas aussi dynamiques qu’espéré et on pourrait connaître encore une année de croissance molle.

 

Même aux États-Unis, le tassement économique menace notamment du fait de la baisse des créations d’emplois. Il y a bien attendu aussi les incertitudes politiques liées aux présidentielles. L’Europe, elle, ne se fait pas d’illusions avec une toute petite croissance entre 0,6 et 0,8 % notamment caractérisés par une crise quasi existentielle concernant l’industrie automobile mais aussi une consommation interne en berne. Dans le même temps,  la maîtrise des prix n’est pas assurée et les banques centrales sont contraintes de maintenir des taux d’intérêt important qui freinent  production et consommation.

 

Les marchés financiers vont sans doute être affectés par un mouvement de yo-yo important pendant plusieurs mois mais sur une tendance baissière car les résultats ne sont pas à la hauteur des prévisions et les perspectives sont incertaines. Il faut bien entendu y ajouter les menaces géo politiques mondiales notamment avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec le Proche-Orient et la mer de Chine. Dernier élément et non des moindres : la perspective d’un changement de président aux États-Unis.

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait  le rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

En réalité, les institutions internationales devraient revoir en baisse les perspectives pour 2025 qui au mieux devraient se situer au niveau de 2024

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025.

 

Projections économiques : yo-yo sur une tendance baissière

Projections économiques : yo-yo sur une tendance baissière

 

Certains experts économiques  s’étonnent  du relatif changement de tendance économique pourtant prévisible. Le premier facteur explicatif est sans doute le tassement chinois toujours engoncé dans ses problèmes financiers, le ralentissement de ses échanges internationaux et la faiblesse de sa consommation intérieure. Contrairement à beaucoup de prévisions, les perspectives économiques de 2025 ne seront pas aussi dynamiques qu’espéré et on pourrait connaître encore une année de croissance molle.

 

Même aux États-Unis, le tassement économique menace notamment du fait de la baisse des créations d’emplois. Il y a bien attendu aussi les incertitudes politiques liées aux présidentielles. L’Europe, elle, ne se fait pas d’illusions avec une toute petite croissance entre 0,6 et 0,8 % notamment caractérisés par une crise quasi existentielle concernant l’industrie automobile mais aussi une consommation interne en berne. Dans le même temps,  la maîtrise des prix n’est pas assurée et les banques centrales sont contraintes de maintenir des taux d’intérêt important qui freinent  production et consommation.

 

Les marchés financiers vont sans doute être affectés par un mouvement de yo-yo important pendant plusieurs mois mais sur une tendance baissière car les résultats ne sont pas à la hauteur des prévisions et les perspectives sont incertaines. Il faut bien entendu y ajouter les menaces géo politiques mondiales notamment avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec le Proche-Orient et la mer de Chine. Dernier élément et non des moindres : la perspective d’un changement de président aux États-Unis.

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait  le rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

En réalité, les institutions internationales devraient revoir en baisse les perspectives pour 2025 qui au mieux devraient se situer au niveau de 2024

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025.

 

Perspectives économiques : yo-yo sur une tendance baissière

Perspectives économiques : yo-yo sur une tendance baissière

 

Certains experts économiques  s’étonnent  du relatif changement de tendance économique pourtant prévisible. Le premier facteur explicatif est sans doute le tassement chinois toujours engoncé dans ses problèmes financiers, le tassement de ses échanges internationaux et la faiblesse de sa consommation intérieure. Contrairement à beaucoup de prévisions, les perspectives économiques de 2025 ne seront pas aussi dynamiques qu’espéré et on pourrait connaître encore une année de croissance molle.

 

Même aux États-Unis, le tassement économique menace notamment du fait de la baisse des créations d’emplois. Il y a bien attendu aussi les incertitudes politiques liées aux présidentielles. L’Europe, elle, ne se fait pas d’illusions avec une toute petite croissance entre 0,6 et 0,8 % notamment caractérisés par une crise quasi existentielle concernant l’industrie automobile mais aussi une consommation interne en berne. Dans le même temps,  la maîtrise des prix n’est pas assurée et les banques centrales sont contraintes de maintenir des taux d’intérêt important qui freinent  production et consommation.

 

Les marchés financiers vont sans doute être affectés par un mouvement de yo-yo important pendant plusieurs mois mais sur une tendance baissière car les résultats ne sont pas à la hauteur des prévisions et les perspectives sont incertaines. Il faut bien entendu y ajouter les menaces géo politiques mondiales notamment avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec le Proche-Orient et la mer de Chine. Dernier élément et non des moindres : la perspective d’un changement de président aux États-Unis.

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait  le rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

En réalité, les institutions internationales devraient revoir en baisse les perspectives pour 2025 qui au mieux devraient se situer au niveau de 2024

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025.

 

L’après Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

L’après  Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

Après les Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

Après les Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

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