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Activité économique : vers la stagnation au quatrième trimestre

Activité économique : vers la stagnation au quatrième trimestre

 

Après l’euphorie de JO, événements sportifs mais aussi sociétaux réussis on comptait  sur la dynamique pour accélérer la croissance en France. En réalité le bilan économique de ces jeux est loin d’être aussi satisfaisant qu’on le pensait sauf pour Paris et encore. Le problème économique pour la France, c’est la mollesse et même la réduction de la consommation qui porte l’essentiel de la croissance en France. Toutes les enquêtes et les indicateurs patronaux marquent la stagnation voir la régression de l’activité plombé en outre par le climat politique délétère .

 

Dans sa note de conjoncture dévoilée ce jeudi, l’Insee a maintenu sa prévision de croissance pour 2024 à 1,1%, soit un niveau équivalent à la prévision du gouvernement figurant dans le budget 2025, présentée ce jour.

Les Jeux olympiques ont permis de soutenir l’activité durant le troisième trimestre (+0,4). Mais cet épisode s’est limité dans le temps et la durée. L’institut public table désormais sur une stagnation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre.

Du côté de la consommation, les clignotants sont au rouge. L’inflation a certes ralenti (1,5% en septembre pour l’IPCH), mais les Français restent plongés dans l’incertitude depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Les conjoncturistes parlent même d’un « choc d’incertitudes ». Le pouvoir d’achat progresserait d’environ 1,8% en 2024 mais la consommation a flanché au premier semestre.

Le  niveau d’épargne devrait rester à un niveau élevé en 2024 (17,9%), à un niveau bien supérieur à 2022 et 2023 (16,9%). Les coupes budgétaires à venir et les hausses d’impôts pourraient à nouveau faire grimper l’épargne des Français particulièrement attentistes dans cette période de flou.
Toujours côté demande, l’investissement des entreprises continue de flancher. Depuis deux trimestres, les investissements sont en repli, plombés par une demande en berne, un durcissement des conditions de financement et l’incertitude politique.

Budget-Quelle politique économique ?

Budget-Quelle politique économique de l’offre ?

OPINION. Les Français ont voté le 7 juillet 2024 pour élire leurs députés. Aucun parti ne répond plus clairement à leurs préoccupations en termes de politique économique. Cette tribune met en avant des idées pour réduire les dépenses sans réformes structurelles et pour amplifier les investissements productifs sans augmenter la dette publique.
Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière dans la Tribune

D’inspiration libérale, les adeptes de la politique de l’offre considèrent que pour obtenir une forte croissance à moyen ou long terme il faut aider les entreprises à améliorer leur offre de biens et de services pour conquérir de nouveaux marchés. Pour augmenter les profits, ils préconisent de supprimer le maximum de freins fiscaux (impôts, taxes et charges sociales) qui entravent leurs développements dans une économie mondialisé.

L’ancien chancelier allemand, Helmut Schmidt résumait cette politique : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».

Avec l’ancien Président français Valéry Giscard d’Estaing il a appuyé la mise en place de l’Europe politique et du Système monétaire européen. Mais les entreprises ont-elles réellement investi pour développer la productivité ?

  • C’est quoi une politique économique pro-européenne ?
C’est « la mise en place d’un environnement réglementaire et institutionnel sain et une économie qui fonctionne bien sont essentiels pour réaliser des gains de compétitivité, encourager les investissements, favoriser la création d’emplois, améliorer le niveau de vie et produire une croissance durable dans l’ensemble des États membres de l’Union.

De nombreuses économies de l’Union ont été et sont encore soumises à des processus d’ajustement visant à corriger les déséquilibres macroéconomiques accumulés dans le passé, beaucoup devant également composer avec un faible potentiel de croissance. Cette situation est souvent le résultat de retards ou d’insuffisances dans la mise en œuvre de réformes structurelles dans ces économies.

L’Union a fait de la mise en œuvre des réformes structurelles une de ses priorités d’action, afin de donner un caractère durable à la reprise, de libérer le potentiel de croissance nécessaire pour renforcer la capacité d’ajustement, et de soutenir le processus de convergence », Commission européenne.

Il existe de nombreuses manières de réaliser des réformes structurelles : des réglementations allant dans le sens d’une plus grande flexibilité des marchés du travail, une libération du marché des biens et services, une simplification des régimes fiscaux, une réduction globale du poids des dépenses publique en particulier sociale, etc.

Ces réformes structurelles, de tendance libérale, sont souvent critiquées dans plusieurs pays européens quant à leur efficacité. Les critiques portent surtout sur les efforts d’extrême rigueurs demandées à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques sur le plan social. La mise en œuvre de telles politiques d’austérité, de manière simultanée, dans tous les pays européens, est-elle considérée comme une erreur de politique économique ?

Le traité de Lisbonne encadre actuellement le fonctionnement de l’Union européenne. Après le rejet, par la France et les Pays-Bas (référendums de 2005), du traité établissant une Constitution pour l’Europe rédigé par la convention sur l’avenir de l’Europe, le traité a été signé lors du Conseil européen de Lisbonne du 13 décembre 2007 et a été ratifié par tous les États membres.

La France et les Pays-Bas ont rejeté, par référendums en 2005, ce traité établissant une Constitution pour l’Europe rédigée par la convention sur l’avenir de l’Europe. Il a alors été signé lors du Conseil européen de Lisbonne du 13 décembre 2007 puis ratifié par tous les États membres.

Il y a donc 16 ans, après la signature de ce traité, la production de richesse européenne était de 10,36% supérieure à celle des États-Unis alors qu’en 2023 elle était de 48,77% inférieure. Le PIB de l’Union européenne a augmenté de 2008 à 2023 de 12,58% (mesuré en dollars courant), pour la France c’est 3,41% soit 0,213% par an, contre 84,83 % pour les États-Unis et 287,58% pour la Chine (source Banque mondiale).

  • C’est quoi une politique économique pro-business ?

Avec 82,52 milliards d’euros en 2008 et 156,88 milliards d’euros versés en 2019, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Les aides publiques aux entreprises sont en principe interdites (sauf cas particuliers) par le droit européen car elles « faussent ou menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions » (article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne). Avec le déploiement massif des aides en réponse à la pandémie, cette aide s’est élevée à près de 175 milliards d’euros en 2022. En 15 ans elle a augmenté de 112,07%.

En comparant l’évolution de cette aide annuelle moyenne de 7,47% à la croissance annuelle moyenne de 0,213%, l’aide publique n’a pas réellement profité aux investissements et à la croissance. Déjà en 2021, un rapport de l’observatoire des multinationales révélait que les « entreprises se sont servies des aides publiques versées par l’État pour faire face à la crise sanitaire pour rémunérer les actionnaires, tout en supprimant des emplois ».

À titre indicatif, le CAC40 a progressé de 16,95% de 2008 à 2023. Le taux d’évolution de la distribution de dividendes entre 2008 (43 milliards d’euros) et 2023 (67,8 milliards d’euros) est de 57,67%. La moyenne des dividendes versés par les sociétés françaises du CAC40 selon la capitalisation boursière de 2008 est de 3,6% (source Banque de France).

Les Premiers ministres de gauche ou de droite sont tous pro-business.

Manuel Valls : « my government is pro-business »Elisabeth Borne : « oui, nous menons une politique pro-business » et le nouveau premier ministre Michel Barnier, l’ancien commissaire européen, souhaite appliquer une politique économique de l’offre, pro-business et pro-européenne.

Quelle politique économique est la plus adaptée pour la France ?

Pour les défenseurs de la politique économique libérale de l’offre, l’État est la cause de tous les problèmes et la solution doit être de réduire son influence sur l’économie. En France le budget mis en place est en contradiction avec cette thèse et les aides aux entreprises deviennent irraisonnables au regard du droit européen.

Mais lorsque la machine économique est en panne, il faut la relancer soit par la politique économique de l’offre, soit par la politique monétaire, soit par l’économie de la demande.

En Europe, la politique monétaire est de la responsabilité de la Banque centrale européenne BCE. La France n’a pas la main sur la stabilité de l’euro, ni sur la création de liquidités, ni sur les taux directeurs et ni sur les taux d’intérêt du marché monétaire, etc. La première mission de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Du fait des crises financières, avec les politiques monétaires non conventionnelles, la stabilité financière a supplanté celle des prix. Cette politique est au détriment de la croissance, des revenus des ménages, de la crise immobilière, etc.

Concernant la politique de la demande pour créer de la croissance, en augmentant par exemple le SMIC ou le salaire des fonctionnaires, etc., le gouvernement agirait sur la demande pour relancer l’emploi et la production. Ces augmentations induiraient une hausse des dépenses ou une baisse des recettes. Ce mécanisme peut mener à une récession ou à des déficits financés par l’emprunt. Pour combler ce déficit, le gouverneur de la Banque de France recommande une combinaison de réductions des dépenses publiques et de hausses d’impôts ciblées.

Pour la Chine le modèle économique de croissance est en adéquation avec la théorie de l’offre de Schumpeter. Elle est basée sur une création de crédit extrêmement élevé par les Banques, avec une prise en main des entreprises chinoises, publiques comme privées, par les organes du Parti communiste. Ceci n’a pas évité la crise immobilière actuelle, le chômage des jeunes, etc.

Pour les États-Unis, les banques américaines ont accordé massivement des prêts immobiliers aux particuliers à faibles revenus. Ces prêts, à taux variables sont soutenus par les pouvoirs publics. Ils voient dans la construction immobilière un moyen pour dynamiser l’économie à court terme. Et c’est la crise des subprimes 2007-2008. En 10 ans, cette crise financière a coûté approximativement 1 541 Md€ à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Quant à la France et à l’Europe, malgré toutes les aides, la productivité s’effondre. Entre l’année 2000 et 2022 la croissance du PIB par heure travaillée en Europe a été uniquement de 1,2%. De 1990 à 2022, la France a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an.

Forcée de rester dans l’Europe et dans la zone euro, la France ne peut plus rétablir sa compétitivité et sa croissance, sauf si elle adapte fortement sa politique de l’offre, pro-européenne et pro-business. La leçon apprise des grandes crises passées est de ne pas réduire brutalement les déficits publics, les dettes publiques, les aides aux entreprises, les droits sociaux, etc.

Quelques propositions :

  • Attribuer au mieux les aides aux entreprises.
    À garder dans les aides publiques aux entreprises les subventions pour la recherche et le développent, pour l’investissement immatériel en capital (c’est-à-dire la propriété intellectuelle, la R&D, les logiciels, la technologie, le capital humain…), pour un budget total dépassant les 3% du PIB et allant jusqu’à 4,5% à 5%. Les subventions doivent être en proportion du chiffre d’affaires réalisé en France, par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France.
    Toutes les sociétés qui ont recours aux aides publiques doivent obligatoirement respecter la « règle des trois tiers » après acquittement des impôts : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour le réinvestissement et un tiers en prime pour les salariés ou dans un cadre d’un plan d’épargne salariale.
  • Financer les fonds propres des entreprises par la Bourse.
    La Bourse ne finance que les riches. Pourtant elle peut jouer un rôle primordial pour trouver les capitaux nécessaires à l’expansion surtout des entreprises de tailles intermédiaires ETI. Malgré l’effort d’Euronext, une majorité de ces entreprises n’y a pas encore accès en raison de coûts administratifs et financiers trop élevés. Longue, ardue, plutôt coûteuse et très encadrée, la procédure a pourtant un intérêt vital : permettre aux dirigeants d’obtenir un financement en fonds propres. Certaines entreprises pourraient faire faillite après l’arrêt des aides de l’État.
  • Créer 3.5 millions de petites et moyennes entreprises PME en 5 ans.
    Aux États-Unis, la candidate démocrate à la présidentielle américaine a promis, en cas de victoire, la création de 25 millions de nouvelles petites entreprises en quatre ans. En France il faudrait créer 700 000 entreprises innovantes et régionales par an.

La France doit comme l’Allemagne compter plusieurs caisses de crédit publiques en plus des banques commerciales privées et des banques coopératives pour financer des prêts participatifs.

La principale force de l’économie allemande est ce que l’on appelle le «Mittelstand» soit 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes. Par contre la France a choisi de développer des champions nationaux côtés en Bourse (uniquement 25% de l’activité des entreprises cotées au CAC40 est réalisé en France). Les PME du Mittelstand se financent en majorité via 500 caisses d’épargnes publiques (2.492,8 milliards d’euros).

Les Caisses de crédit publiques ainsi créées pourront emprunter directement à la Banque centrale européenne BCE. Du point de vue des Traités européens, « il n’existe aucune barrière juridique à un prêt de la BCE à un établissement public de crédit  ». C’est l’article 123-2 traité de Lisbonne.

  • Financer les investissements productifs par l’épargne. Cette idée, qui ne plait pas beaucoup aux banques commerciales, vise à stimuler la croissance de l’industrie française et à éviter que les capitaux se tournent vers des pays économiquement plus attractifs. Une grande partie de l’épargne française dort ou est placée dans des projets climaticides, etc.

Selon l’INSEE, en 2023, le taux d’épargne des ménages est égal à 16,9%. Il a atteint 20,4% en 2020 (pandémie). En revanche le taux d’investissement des ménages est de nouveau en forte baisse (-8,5%)

Avec une épargne financière estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023 et 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée ; un encours des dépôts à vue des particuliers au mois de juillet 2024 de 478 milliards d’euros ; une partie de cette manne peut être utilisée pour créer un nouveau livret d’épargne réglementé. Ce fonds servira à des investissements productifs dans la transition écologique, etc., au lieu d’exporter cette épargne, via les banques commerciales, pour acheter des titres de dettes étrangers. Avec des plafonds de versement, le nouveau produit d’épargne serait garanti et rémunéré. Le nouveau contrat devrait présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc.

Dans un budget, il faut tout simplement arrêter de gaspiller les ressources :
« Ne dépensez jamais votre argent avant de l’avoir » Thomas Jefferson.

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Traditionnellement le transport routier constitue une sorte d’indicateur avancé de la conjoncture. Or l’activité logistique se tasse déjà depuis des mois. C’est le révélateur d’une croissance indigente ( le PIB a progressé finalement de seulement 0,2 % pour le deuxième trimestre et on attendra difficilement maintenant 1 % en 2024). Par ailleurs comme d’autres secteurs l’activité de transport enregistre aussi des hausses de coûts difficiles à répercuter.  Selon l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF), les entreprises du secteur affronte une vague inédite de faillites d’entreprises, liée au ralentissement de l’économie. Ce vendredi, l’Union « tire la sonnette d’alarme » car « les trésoreries des transporteurs se sont tendues et les défaillances du secteur sont désormais historiquement élevées ».

 

Au total, 603 entreprises de transports de marchandises ont fait l’objet d’une procédure collective au 2e trimestre 2024, soit une hausse de 45% sur un an et de 73% sur deux ans, selon la société Ellisphere et le magazine L’Officiel des Transporteurs. Cette vague « excède largement le rattrapage post-Covid », analyse l’Union TLF.

Faute de demande, le climat des affaires du segment se situe sous sa moyenne de longue période, depuis 21 mois consécutifs, ajoute l’organisation. Parallèlement, les coûts de production des transporteurs restent en forte progression: +5,4% sur un an en juillet 2024 hors gazole, selon le Comité National Routier. « A cela s’ajoutent des crises régulières qui frappent durement le secteur: mouvements des retraites, crise des agriculteurs, intempéries, blocages des ports », soulignent les patrons.

 

Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Croissance: Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Croissance: Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec le conflit en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Croissance économique Chine :Le ralentissement provoque une purge

Croissance économique Chine : Le ralentissement provoque une purge

Du fait d’un endettement généralisé du secteur public ,  des entreprises mais aussi d’un très net tassement de la croissance, la Chine entreprend sa énième purge pour secouer son économie et l’assainir. Le problème est cependant structurel car l’ensemble de l’économie est complètement sous tutelle du parti qui rigidifie tout  et freine l’initiative et la bonne gestion. Sous la tutelle du président xi ( président communiste très traditionnel) le politique a repris la main sur l’économie.

Empêtrée dans la crise immobilière depuis deux ans avec son géant Evergrande, la seconde économie mondiale fait face à un ralentissement sans précédent de sa croissance. Le gouvernement communiste tente donc de reprendre la main sur une économie qui peine à tourner à plein régime.

Ainsi, aujourd’hui, de nombreuses banques locales chinoises qui avaient prêté de l’argent au secteur immobilier se retrouvent endettées. Dans une note publiée le 29 juillet, Pictet évoque même une « crise bancaire silencieuse ». D’après le groupe suisse, citant les informations de The Economist, ce sont ainsi « plus de 3.800 petites banques »  qui sont aujourd’hui en difficulté, représentant au total 13% des actifs bancaire chinois. Sur les 40 banques qui ont fermés en juin, 36 se trouvaient dans la province du Liaoning, au Nord-Est du pays, à la frontière avec la Corée du Nord.

« La disparition soudaine de ces petites banques est la conséquence de la politique de croissance chinoise appuyée sur l’endettement (…) Certaines banques ont même assumés avoir accordé jusqu’à 40% de prêts risqués », dont certains, liés au secteur immobilier, n’ont finalement pas été remboursés, explique à La Tribune l’économiste.

De quoi provoquer « des sueurs froides aux investisseurs du monde entier », d’après Pictet. Ces petites banques qui prêtaient principalement aux ménages, aux TPE et aux PME, sont fragilisées par l’endettement croissant des entreprises chinoises, qui continue de faire peser le risque des défauts de paiement. 62 % des entreprises chinoises ont signalé des retards de paiement en 2023, contre 40 % en 2022, selon Coface.

Les gestionnaires des provinces ne font guère mieux. En raison de la crise immobilière, ces administrations publiques perdent une de leurs principales recettes : les revenus tirés de la vente de terrains. Ainsi, les dettes privée et publique chinoises suivent une trajectoire assez similaire.

« Avec l’explosion de l’économie dans les années 80, il y a eu une très grande circulation d’argent liquide et de nombreuses petites banques se sont créées. Mais ces dernières manquent de propreté, ne sont pas saines, sont mal gérées et corrompues. »

La crise de l’immobilier de 2022, symbolisée par la dette de 300 milliards de dollars d’Evergrande, a donc été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres des créances des petites banques.

Le ralentissement économique chinois provoque une purge

Le ralentissement économique chinois provoque une purge

Du fait d’un endettement généralisé du secteur public ,  des entreprises mais aussi d’un très net tassement de la croissance, la Chine entreprend sa énième purge pour secouer son économie et l’assainir. Le problème est cependant structurel car l’ensemble de l’économie est complètement sous tutelle du parti qui rigidifie tout  et freine l’initiative et la bonne gestion. Sous la tutelle du président xi ( président communiste très traditionnel) le politique a repris la main sur l’économie.

Empêtrée dans la crise immobilière depuis deux ans avec son géant Evergrande, la seconde économie mondiale fait face à un ralentissement sans précédent de sa croissance. Le gouvernement communiste tente donc de reprendre la main sur une économie qui peine à tourner à plein régime.

Ainsi, aujourd’hui, de nombreuses banques locales chinoises qui avaient prêté de l’argent au secteur immobilier se retrouvent endettées. Dans une note publiée le 29 juillet, Pictet évoque même une « crise bancaire silencieuse ». D’après le groupe suisse, citant les informations de The Economist, ce sont ainsi « plus de 3.800 petites banques »  qui sont aujourd’hui en difficulté, représentant au total 13% des actifs bancaire chinois. Sur les 40 banques qui ont fermés en juin, 36 se trouvaient dans la province du Liaoning, au Nord-Est du pays, à la frontière avec la Corée du Nord.

« La disparition soudaine de ces petites banques est la conséquence de la politique de croissance chinoise appuyée sur l’endettement (…) Certaines banques ont même assumés avoir accordé jusqu’à 40% de prêts risqués », dont certains, liés au secteur immobilier, n’ont finalement pas été remboursés, explique à La Tribune l’économiste.

De quoi provoquer « des sueurs froides aux investisseurs du monde entier », d’après Pictet. Ces petites banques qui prêtaient principalement aux ménages, aux TPE et aux PME, sont fragilisées par l’endettement croissant des entreprises chinoises, qui continue de faire peser le risque des défauts de paiement. 62 % des entreprises chinoises ont signalé des retards de paiement en 2023, contre 40 % en 2022, selon Coface.

Les gestionnaires des provinces ne font guère mieux. En raison de la crise immobilière, ces administrations publiques perdent une de leurs principales recettes : les revenus tirés de la vente de terrains. Ainsi, les dettes privée et publique chinoises suivent une trajectoire assez similaire.

« Avec l’explosion de l’économie dans les années 80, il y a eu une très grande circulation d’argent liquide et de nombreuses petites banques se sont créées. Mais ces dernières manquent de propreté, ne sont pas saines, sont mal gérées et corrompues. »

La crise de l’immobilier de 2022, symbolisée par la dette de 300 milliards de dollars d’Evergrande, a donc été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres des créances des petites banques.

 

Zone euro : reprise économique menacée

Zone euro : reprise économique menacée

La reprise économique en zone euro était déjà très faiblarde autour de 0,8 % prévu en 2024. Mais ce faible dynamisme semble encore affecté par la chute du moral des entreprises. Un peu partout comme en France on note notamment la mollesse de la consommation intérieure et le tassement des investissements non compensés par les échanges internationaux.

t. L’indice pour la zone euro , calculé en interrogeant des chefs d’entreprise, a reculé pour atteindre 50,1 points, contre 50,9 points le mois précédent. Qu’il s’agisse de l’activité dans les services ou dans l’industrie, celle-ci a freiné par rapport au mois dernier.

En entrant dans la seconde moitié de l’année, l’économie européenne ne dispose donc d’aucun moteur clair de croissance. La demande étrangère reste faible. Les nouvelles commandes sont en baisse. Et la demande intérieure européenne ne semble pas grimper aussi vite qu’espéré.

France: Pourquoi pas de modèle économique consensuel ?

France:  Pourquoi pas de modèle économique consensuel ? 

 

Le consultant Patrick d’Humières constate, dans une tribune au « Monde », qu’aucun parti politique ne soutient les principes d’une économie efficace et « responsable », alliant principes de bonne gouvernance et juste répartition de la valeur.

 

Nos partis politiques ne sont pas les meilleurs économistes du pays… Depuis deux siècles, chacun s’accroche à une vision idéologique des équilibres macroéconomiques qui n’a guère varié : les libéraux professent l’efficacité des marchés libres depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, la répartition de la valeur devant rester leur affaire, et l’Etat n’aurait pas à s’en occuper ; les socioredistributifs, auxquels les échecs de l’Etat-providence n’ont rien appris jusqu’à ce jour, affichent depuis la grande crise des années 1930 un keynésianisme ; quant aux étatistes, qui ont eu leur heure de gloire à travers le redressement gaulliste, ils n’avouent pas qu’ils sont enfermés dans le protectionnisme et l’affaiblissement des droits contractuels des parties.

La crise démocratique actuelle a relancé cette triple offre régressive et dépassée, qui s’émancipe des savoirs d’efficacité économique existants et fait fi des schémas adoptés par la plupart de nos partenaires développés. En plus du fait qu’elle représente un coût social et démocratique très élevé.

Mais pourquoi donc la France n’est-elle pas parvenue à se doter au fil de ses soubresauts politiques d’un modèle économique consensuel qui aurait permis de sanctuariser les grandes règles du jeu économique applicables aux entreprises ? L’explication la plus connue est la complicité inavouée entre un pilotage étatique qui ne se lasse pas de faire gonfler la sphère de l’aide publique et les grands groupes qui savent négocier leur liberté et leur fiscalité, sans que la réflexion sur l’intérêt général soit très approfondie.

C’est ce mécanisme que révèle, par exemple, le récent rapport du Sénat sur la façon dont Total assume plus ou moins les intérêts collectifs français : les sénateurs en ont conclu qu’une action publique spécifique devrait permettre à l’Etat de faire mieux respecter les intérêts énergétiques français par la multinationale.

Les trois modèles historiques ont leurs thuriféraires intéressés dans chaque camp. Ils occultent la montée des aspirations de la plupart des Français pour une économie responsable, alliant des principes de bonne gouvernance à une juste répartition de la valeur, en passant par des constantes de fiscalité et de contribution locale et sociale visant un « juste profit ».

Productivité : le frein économique français

Productivité : le frein  économique français
Non seulement nombre de Français au travail est insuffisant et plombe la croissance mais en plus la productivité de ceux qui travail plonge de manière dangereuse. De nombreux facteurs explicatifs comme sans doute le rapport au travail mais aussi le manque de formation de base et de compétence. La désindustrialisation aussi au profit de services eux-mêmes insuffisamment productifs. Dans une note intitulée « Cap sur le capital humain pour renouer avec la croissance de la productivité », le conseil d’analyse économique a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 29 septembre. « Le ralentissement de la productivité est un problème économique important dans notre pays. Par rapport aux Etats-Unis et à l’Allemagne, la productivité en France diminue plus vite », a déclaré Xavier Jaravel, un des co-auteurs de la note et prix du meilleur jeune économiste en 2021 lors d’un point presse. ( papier de la Tribune)

Le premier enseignement frappant de ce travail documenté de plus de 80 pages est que la baisse de productivité tricolore a amputé le produit intérieur brut (PIB) d’environ 5,8 points sur la période 2003-2019. Cela représente environ 140 milliards d’euros en quinze ans. Ce décrochage de la productivité hexagonale par rapport à l’Allemagne ou aux Etats-Unis entraîne également des pertes faramineuses pour les finances publiques de l’ordre de 65 milliards d’euros avec un taux de prélèvements obligatoires de 46%.

Pour se donner un ordre de grandeur, les économistes rappellent que cette somme représente le budget annuel du ministère de l’Education nationale. Le centre de recherches rappelle que la France a perdu 7 points de PIB par habitant par rapport à l’Allemagne en quinze années. Une grande partie de ce décrochage (5 points) s’explique par des pertes de vitesse de la productivité.

Enfin, il faut rappeler que si les chercheurs ont focalisé leurs travaux sur les deux dernières décennies, le ralentissement de la productivité en France est loin d’être un phénomène récent. Depuis la fin des « 30 glorieuses », l’économie hexagonale enregistre de plus faibles gains de productivité. « En France, la croissance de la productivité du travail est divisée par deux au cours des années 70 et passe d’un rythme de 5% l’an à un rythme de 2,6% », expliquent les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) Éric Heyer et Xavier Timbeau dans un récent (*) ouvrage consacré à l’économie tricolore. Les différentes crises économiques liées aux chocs pétroliers des années 70 et au resserrement drastique des politiques monétaires ont porté un coup dur à la productivité dans les pays riches de la planète durant cette période.

L’autre constat important est que la plupart des secteurs sont concernés par ce coup de frein de la productivité. Sans surprise, la chute de productivité dans l’industrie peut s’expliquer en partie par une transformation du modèle productif français. La désindustrialisation accélérée de l’économie hexagonale depuis les années 70 a provoqué des destructions massives d’emplois dans l’industrie. Résultat, les emplois à forte productivité ont considérablement chuté.

La productivité est en général plus forte dans l’industrie que dans les autres secteurs. Dans la construction et le commerce, les tendances sont très négatives par rapport à l’Allemagne. Enfin, même dans les technologies de l’information et de la communication, les résultats sont « alarmants » jugent les économistes du centre d’analyse.

L’un des principaux facteurs évoqués par les économistes pour expliquer ce ralentissement est le décrochage de la France en matière de compétences, en particulier en mathématiques. « Plusieurs analyses récentes s’accordent sur le constat d’une nette dégradation du niveau moyen mais restent ambiguës concernant l’évolution en haut de la distribution [...] Nous confirmons ici le constat d’une dégradation générale du niveau en France et montrons également que ce constat s’applique également aux meilleurs scores de la distribution en particulier sur la période récente », indiquent les économistes. L’organisme rattaché à la Première ministre pointe du doigt également la dégradation des compétences dans la sphère professionnelle.

« Le décrochage éducatif sur les mathématiques et les compétences socio-comportementales pèse sur la productivité. Les capacités socio-comportementales comprennent les capacités à travailler en équipe, à communiquer par exemple. La France est en mauvaise posture sur les compétences en mathématiques et socio-comportementales. La baisse en mathématiques concerne aussi bien la moyenne générale mais aussi les meilleurs élèves, » résume Xavier Jaravel, professeur à la London School of Economics (LSE).

Face à ce constat accablant, le conseil d’analyse économique fait plusieurs préconisations. « Notre première recommandation est de mettre en place une vraie ambition sur la hausse des performances éducatives. Il y a une série de réformes à mener sur les programmes, la formation des enseignants. Il faut également insister sur le renforcement des compétences socio-comportementales dans le cursus scolaire. il faut mettre l’accent sur les formations ultérieures [au cours de la carrière] », poursuit l’économiste.

Le crédit d’impôt recherche convoité par les grandes entreprises est dans le viseur du conseil d’analyse économique. Plusieurs économistes de tout bord ont étrillé cette niche fiscale réclamée par les grands groupes tricolores. « L’effet incitatif du CIR est faible pour la dépense de R&D des grands groupes, qui bénéficient de 400 millions d’euros de subventions à 5 % », soulignent les auteurs de la note. Les chercheurs recommandent de baisser le plafond de dépenses éligibles à 20 millions d’euros.

« On peut optimiser le Crédit d’impôt recherche en conservant l’enveloppe globale [ de 7 milliards d'euros par an] et le redéployer en diminuant les subventions au profit du capital humain », conclut l’économiste.

(*) L’économie française 2020, Editions La Découverte.

Croissance économique: Autour de 1 % espéré en 2024

Croissance économique:  Autour de 1 % espéré en 2024

 

Dans sa note de conjoncture dévoilée ce mardi, l’institut de statistiques table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,1%, comme en 2023. 

L’indice des prix à la consommation a reflué sur un an passant de 4,5% à 2,1%, soit un niveau très proche de la cible de la Banque centrale européenne (2%). Après avoir grimpé vers des sommets, l’inflation alimentaire et celle des produits agricoles se sont stabilisées. Dorénavant, ce sont plutôt les services qui poussent l’inflation. Les hausses de salaires restant « modérées », il n’y a pas de « boucle prix salaire », souligne l’Insee. « Les ménages réengrangent un peu de pouvoir d’achat après deux années de vaches maigres », note Dorian Roucher.

Malgré cette légère embellie, « la hausse ne compense pas les pertes cumulées sur les deux années », nuance Clément Bortoli, Chef de la division Synthèse conjoncturelle. À l’exception du salaire minimum indexé sur l’inflation, la plupart des revenus réels des travailleurs ont décroché depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Dans le secteur privé par exemple, les salaires réels ont reculé de près de 1% (0,8%) en 2023. Résultat, la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance, a flanché en 2022 et 2023. Les économistes s’attendent néanmoins à une consommation des ménages plus favorable cette année (+1,3% contre 0,9% en 2023), supérieure même au niveau de croissance (1,1%).
L’investissement des entreprises, lui, reste à la peine. Après avoir fortement rebondi dans le sillage du Covid, la courbe d’opinion des chefs d’entreprise n’a cessé de chuter. Concernant les marges, les entreprises ont pu limiter la casse malgré les différentes crises. « Cette bonne tenue des marges s’explique par une baisse des salaires réels. Lors des précédents chocs pétroliers, les salaires réels avaient augmenté », rappelle l’économiste. Reste à savoir comment la conjoncture va évoluer au courant de l’été particulièrement brûlant politiquement.

 

 

 

Un risque d’immobilisme politique mais aussi économique

Un risque d’immobilisme politique mais aussi économique

C’est la crainte des patrons mais aussi de certains observateurs. Faute de majorité absolue, le pays est politiquement plus divisé que jamais entre trois clans distincts. Dans toutes les hypothèses le futur gouvernement sera sous la menace d’une motion de censure. Pour se maintenir, il sera condamné soit à utiliser l’article 49–trois par exemple lors de la discussion budgétaire soit de limiter ses ambitions en ne proposant que des lois d’importance secondaire.

Or un éventuel immobilisme économique aura aussi des conséquences néfastes sur le plan des finances publiques déjà dans un état assez lamentable. Mécaniquement, la croissance pourrait être affectée. Or moins de croissance c’est moins de rentrées fiscales et c’est encore davantage de difficultés budgétaires. Devant les incertitudes politiques les acteurs économiques notamment les patrons et les ménages ont déjà choisi un certain attentisme en attendant une éventuelle clarification des orientations politiques

Législatives-RN: Un programme économique très « évolutif »

législatives-RN: Un programme économique très « évolutif »

 Pour Gilles Ivaldi, politiste : « Le programme économique du RN propose un “package” à chaque segment de son électorat ». Le parti d’extrême droite a fait évoluer son programme économique en fonction de l’évolution de son électorat, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale, explique, dans un entretien au « Monde », le spécialiste du populisme.

Chargé de recherche CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, Gilles Ivaldi travaille sur les partis de la droite radicale et le populisme en Europe occidentale. Il a publié, notamment, Les Populismes aux élections européennes de 2019. Diversité idéologique et performances électorales (Fondation Jean Jaurès, 2020).

Au-delà du détail des mesures économiques et sociales présentées par le Rassemblement national (RN) dans son programme, comment qualifieriez-vous la place de l’économie dans la stratégie et la vision politique de ce parti, et, historiquement, dans celle du Front national (FN) ?

Les politistes ont forgé le terme d’« attrape-tout » pour désigner la stratégie souvent utilisée par les partis populistes pour conquérir et additionner les suffrages des différents segments de l’électorat, et parvenir ainsi au pouvoir – cela, bien sûr, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale. Lorsqu’on examine en détail les programmes successifs du FN, puis du RN, depuis la fondation du mouvement, on perçoit une oscillation permanente selon trois grands axes de tension : entre l’économique et le non-économique, entre les mesures « de droite » et « de gauche », entre radicalité et crédibilité.

RN: Un programme économique très évolutif

RN: Un programme économique très évolutif

 Pour Gilles Ivaldi, politiste : « Le programme économique du RN propose un “package” à chaque segment de son électorat ». Le parti d’extrême droite a fait évoluer son programme économique en fonction de l’évolution de son électorat, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale, explique, dans un entretien au « Monde », le spécialiste du populisme.

Chargé de recherche CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, Gilles Ivaldi travaille sur les partis de la droite radicale et le populisme en Europe occidentale. Il a publié, notamment, Les Populismes aux élections européennes de 2019. Diversité idéologique et performances électorales (Fondation Jean Jaurès, 2020).

Au-delà du détail des mesures économiques et sociales présentées par le Rassemblement national (RN) dans son programme, comment qualifieriez-vous la place de l’économie dans la stratégie et la vision politique de ce parti, et, historiquement, dans celle du Front national (FN) ?

Les politistes ont forgé le terme d’« attrape-tout » pour désigner la stratégie souvent utilisée par les partis populistes pour conquérir et additionner les suffrages des différents segments de l’électorat, et parvenir ainsi au pouvoir – cela, bien sûr, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale. Lorsqu’on examine en détail les programmes successifs du FN, puis du RN, depuis la fondation du mouvement, on perçoit une oscillation permanente selon trois grands axes de tension : entre l’économique et le non-économique, entre les mesures « de droite » et « de gauche », entre radicalité et crédibilité.

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