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Chine : vers le déclin économique ?

Chine : vers le déclin économique ?


L’économie chinoise est une étoile supermassive, mais qui menace de s’effondrer sur elle-même. Dans un tel scénario, le trou noir chinois pourrait alors avaler tout ce qui gravite autour de lui. Par Karl Eychenne, chercheur chez Oblomov & Bartleby dans la Tribune

Lorsque l’on parle de la Chine, on doit lever les yeux au ciel. On ne raisonne plus au niveau du pékin moyen, mais à l’échelle cosmologique. Depuis son envol en 2001 (entrée dans l’OMC), la Chine a pulvérisé tous les standards économiques. Une croissance insolente, dopée par un commerce extérieur désinhibé, des investissements pharaoniques, et une main-d’œuvre inépuisable à bas coût. La Chine représentait 10% du PIB mondial il y a 20 ans ; elle en représente désormais 20%, devant les États-Unis et la zone euro tous deux à 15% (FMI, données en parité de pouvoir d’achat). La Chine est devenue un ogre. Mais aujourd’hui l’ogre est bedonnant, et ses statistiques en pâtissent. Feu la croissance à 10%, la Chine peine désormais à atteindre les 5% et demain on lui promet seulement 2%. La faute à ses deux moteurs, devenus deux boulets. Il y a le vieillissement de sa population, inexorable, anticipant une contribution négative de la population active à la croissance économique. Et il y a la décélération de la productivité du travail, phénomène mondial mais exacerbé en Chine par des investissements massifs pas toujours bienvenus. La crise Covid a pu un temps cacher tous les problèmes sous le tapis, prétextant le confinement comme source majeure de déconvenue économique. Mais depuis, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Et parmi elles, une nouvelle venue : la déflation.

Il faut réaliser que ni la Chine ni le Japon n’ont connu l’hystérie inflationniste post déconfinement qu’a pu connaitre le reste du monde. Si le Japon semble aujourd’hui enregistrer enfin quelques tensions sur les prix, ce n’est pas du tout le cas de la Chine bien au contraire. Les prix chinois sont même en baisse symbolique de -0,3% sur les 12 derniers mois. Pour comparaison, ces mêmes prix sont encore en hausse de près de 5,5% en zone euro et 3,2% aux États-Unis. Plus inquiétant, les prix à la production chinois sont en baisse de -4,5%, sachant que ces prix sont les indicateurs les plus fidèles des bénéfices à venir des entreprises. Certes, les experts semblent moins inquiets, insistant sur des mouvements de prix plus rassurants sur la période plus récente. Mais le mal est fait.

Ces mauvais chiffres économiques semblent surprendre beaucoup de monde. Mais pas du tout les investisseurs. Cela fait bien longtemps qu’ils n’anticipent plus grand-chose du marché d’actions chinois. Un marché qui fait du surplace depuis 10 ans, et il faut compter sur les seuls dividendes versés pour contenter l’actionnaire. En cause, une croissance des bénéfices des entreprises quasi – nulle sur la période, malgré une croissance du PIB en valeur proche de 10%. Certes, il faut dire que la classe émergente dans son ensemble ne fait guère mieux sur la période. Seule l’Inde tire son épingle du jeu parmi les grosses pointures avec une hausse de 100% ! Mais le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud déçoivent, comme la Chine.

Si l’ensemble du bloc émergent est assez décevant, seule la Chine inquiète vraiment. Pour une raison très simple : la Chine est devenue un acteur incontournable de la scène économique mondiale. Probablement la Chine ne peut pas faire sans le reste du monde. Mais c’est réciproque. Les exportations chinoises ne sont peut-être plus aussi fringantes, le retour à un certain protectionnisme aidant. Mais on ne démêle pas aussi facilement des chaines de valeur. L’économie chinoise est partout. Les élasticité-prix des économies aux produits chinois sont peut-être fortes qu’avant, signifiant un rôle accru de la concurrence, mais les produits chinois vampirisent toujours les étalages de nos magasins. Personne ne peut rester insensible au sort de l’économie chinoise, parce qu’on imagine mal comment faire sans.

La Chine c’est Venise ! un amplificateur d’émotions, pour paraphraser Philippe Sollers. Si la Chine est de bonne humeur, le reste du monde chante à tue-tête. Si la Chine n’a pas la tête à ça, le reste du monde est pris d’une migraine intense.

Une étoile qui meurt est un spectacle étourdissant. Mais une étoile supermassive qui meurt est plus angoissante. Pour information, nous avons alors affaire à un trou noir. Et la physique d’un trou noir économique est peu réjouissante. Il aspire alors tout ce qui gravite autour de lui, tous les corps, même la lumière qu’ils émettent. En poussant la métaphore jusqu’au bout, on imagine alors la disparition de toutes les économies plus ou moins dépendantes de l’économie chinoise. La Chine avec. On n’en est pas encore là.

Chine : Le trou noir économique

Chine : Le trou noir économique


L’économie chinoise est une étoile supermassive, mais qui menace de s’effondrer sur elle-même. Dans un tel scénario, le trou noir chinois pourrait alors avaler tout ce qui gravite autour de lui. Par Karl Eychenne, chercheur chez Oblomov & Bartleby dans la Tribune

Lorsque l’on parle de la Chine, on doit lever les yeux au ciel. On ne raisonne plus au niveau du pékin moyen, mais à l’échelle cosmologique. Depuis son envol en 2001 (entrée dans l’OMC), la Chine a pulvérisé tous les standards économiques. Une croissance insolente, dopée par un commerce extérieur désinhibé, des investissements pharaoniques, et une main-d’œuvre inépuisable à bas coût. La Chine représentait 10% du PIB mondial il y a 20 ans ; elle en représente désormais 20%, devant les États-Unis et la zone euro tous deux à 15% (FMI, données en parité de pouvoir d’achat). La Chine est devenue un ogre. Mais aujourd’hui l’ogre est bedonnant, et ses statistiques en pâtissent. Feu la croissance à 10%, la Chine peine désormais à atteindre les 5% et demain on lui promet seulement 2%. La faute à ses deux moteurs, devenus deux boulets. Il y a le vieillissement de sa population, inexorable, anticipant une contribution négative de la population active à la croissance économique. Et il y a la décélération de la productivité du travail, phénomène mondial mais exacerbé en Chine par des investissements massifs pas toujours bienvenus. La crise Covid a pu un temps cacher tous les problèmes sous le tapis, prétextant le confinement comme source majeure de déconvenue économique. Mais depuis, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Et parmi elles, une nouvelle venue : la déflation.

Il faut réaliser que ni la Chine ni le Japon n’ont connu l’hystérie inflationniste post déconfinement qu’a pu connaitre le reste du monde. Si le Japon semble aujourd’hui enregistrer enfin quelques tensions sur les prix, ce n’est pas du tout le cas de la Chine bien au contraire. Les prix chinois sont même en baisse symbolique de -0,3% sur les 12 derniers mois. Pour comparaison, ces mêmes prix sont encore en hausse de près de 5,5% en zone euro et 3,2% aux États-Unis. Plus inquiétant, les prix à la production chinois sont en baisse de -4,5%, sachant que ces prix sont les indicateurs les plus fidèles des bénéfices à venir des entreprises. Certes, les experts semblent moins inquiets, insistant sur des mouvements de prix plus rassurants sur la période plus récente. Mais le mal est fait.

Ces mauvais chiffres économiques semblent surprendre beaucoup de monde. Mais pas du tout les investisseurs. Cela fait bien longtemps qu’ils n’anticipent plus grand-chose du marché d’actions chinois. Un marché qui fait du surplace depuis 10 ans, et il faut compter sur les seuls dividendes versés pour contenter l’actionnaire. En cause, une croissance des bénéfices des entreprises quasi – nulle sur la période, malgré une croissance du PIB en valeur proche de 10%. Certes, il faut dire que la classe émergente dans son ensemble ne fait guère mieux sur la période. Seule l’Inde tire son épingle du jeu parmi les grosses pointures avec une hausse de 100% ! Mais le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud déçoivent, comme la Chine.

Si l’ensemble du bloc émergent est assez décevant, seule la Chine inquiète vraiment. Pour une raison très simple : la Chine est devenue un acteur incontournable de la scène économique mondiale. Probablement la Chine ne peut pas faire sans le reste du monde. Mais c’est réciproque. Les exportations chinoises ne sont peut-être plus aussi fringantes, le retour à un certain protectionnisme aidant. Mais on ne démêle pas aussi facilement des chaines de valeur. L’économie chinoise est partout. Les élasticité-prix des économies aux produits chinois sont peut-être fortes qu’avant, signifiant un rôle accru de la concurrence, mais les produits chinois vampirisent toujours les étalages de nos magasins. Personne ne peut rester insensible au sort de l’économie chinoise, parce qu’on imagine mal comment faire sans.

La Chine c’est Venise ! un amplificateur d’émotions, pour paraphraser Philippe Sollers. Si la Chine est de bonne humeur, le reste du monde chante à tue-tête. Si la Chine n’a pas la tête à ça, le reste du monde est pris d’une migraine intense.

Une étoile qui meurt est un spectacle étourdissant. Mais une étoile supermassive qui meurt est plus angoissante. Pour information, nous avons alors affaire à un trou noir. Et la physique d’un trou noir économique est peu réjouissante. Il aspire alors tout ce qui gravite autour de lui, tous les corps, même la lumière qu’ils émettent. En poussant la métaphore jusqu’au bout, on imagine alors la disparition de toutes les économies plus ou moins dépendantes de l’économie chinoise. La Chine avec. On n’en est pas encore là.

Croissance économique : conjoncture stable

Croissance économique : conjoncture stable

selon l’Insee, le climat des affaires est resté stable en juillet, au niveau de sa moyenne de longue période pour le troisième mois consécutif, a annoncé jeudi l’Insee. L’indicateur qui synthétise l’opinion des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité s’est établi à 100, a précisé l’Institut national de la statistique. Le climat de l’emploi est également resté stable en juillet par rapport au mois précédent, à 106.

Dans le détail des secteurs d’activité, les services (102), l’industrie (100) et le bâtiment(106) sont restés stables. Le commerce de détail est lui marqué par une embellie, passant de 102 en juin à 106 en juillet, porté par une amélioration des opinions des chefs d’entreprise quant aux «perspectives générales du secteur», a expliqué l’Insee. À l’inverse, dans le commerce de gros, un secteur dont le climat des affaires n’est publié que tous les deux mois par l’Insee, l’indicateur s’est dégradé de 94 en mai à 92 en juillet. Cette détérioration s’explique par le fait que les chefs d’entreprise sont moins optimistes sur les intentions de commandes.

«La stabilité du climat des affaires en juillet est plutôt une bonne nouvelle dans un contexte conjoncturel qui reste difficile», a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès. «Avec des vents contraires qui restent importants, le climat des affaires ne devrait pas s’améliorer sensiblement dans les mois à venir», a-t-il ajouté dans une note.

Croissance économique France : Risques de récession

Croissance économique France : Risques de récession


Alors que l’INSEE et la Banque de France ont encore révisé en baisse leurs prévisions économiques (entre 0,6 et 0,7 % pour le PIB en 2023, pour le patron du MEDEF, « Techniquement, la France ne sera pas en récession mais certains signaux montrent que l’on s’en approche. Par ailleurs, beaucoup d’entreprises commencent à être rattrapées par les remboursements des prêts (PGE) contractés pour surmonter la période du COVID. Alors que j’ai toujours été plus optimiste que les prévisions durant les trois dernières années, j’ai des retours de terrain très différents en fonction de mes interlocuteurs. Ce qui m’incite à la prudence », a-t-il lâché dans un entretien accordé à La Tribune. L’activité du secteur privé en France s’est contractée au mois de juin, sur fond de détérioration de la conjoncture dans les services, a rapporté mercredi l’agence S&P Global. L’indice PMI, qui compare le volume d’activité à celui du mois précédent, a chuté de 51,2 en mai à 47,2 en juin, une valeur inférieure à 50 signalant une contraction et une valeur supérieure, une expansion.

Le secteur des services a enregistré la plus forte contraction de son activité depuis février 2021, l’indice passant de 52,5 en mai à 48 en juin, selon les données recueillies par S&P auprès d’un panel de 400 entreprises du secteur des services français.

« Le PIB (produit intérieur brut) pourrait ainsi diminuer au deuxième trimestre 2023, notre modèle de prévision immédiate suggérant en effet une baisse trimestrielle de 0,9%, reflétant un recul de l’activité dans le secteur manufacturier comme celui des services », selon Norman Liebke, économiste à la Hamburg Commercial Bank, cité par le communiqué de S&P Global.

Signe inquiétant, le volume global des nouvelles affaires a enregistré en juin son plus fort recul depuis novembre 2020 et « les perspectives d’activité se sont repliées à leur plus bas niveau depuis 32 mois », selon S&P Global. En revanche, la croissance de l’emploi s’est maintenue dans l’ensemble du secteur privé, « portée par une nouvelle hausse soutenue des effectifs dans le secteur des services ».

Perspective économique: Risques de récession

Perspective économique: Risques de récession


Pour le patron du MEDEF, « Techniquement, la France ne sera pas en récession mais certains signaux montrent que l’on s’en approche. Par ailleurs, beaucoup d’entreprises commencent à être rattrapées par les remboursements des prêts (PGE) contractés pour surmonter la période du COVID. Alors que j’ai toujours été plus optimiste que les prévisions durant les trois dernières années, j’ai des retours de terrain très différents en fonction de mes interlocuteurs. Ce qui m’incite à la prudence », a-t-il lâché dans un entretien accordé à La Tribune. L’activité du secteur privé en France s’est contractée au mois de juin, sur fond de détérioration de la conjoncture dans les services, a rapporté mercredi l’agence S&P Global. L’indice PMI, qui compare le volume d’activité à celui du mois précédent, a chuté de 51,2 en mai à 47,2 en juin, une valeur inférieure à 50 signalant une contraction et une valeur supérieure, une expansion.

Le secteur des services a enregistré la plus forte contraction de son activité depuis février 2021, l’indice passant de 52,5 en mai à 48 en juin, selon les données recueillies par S&P auprès d’un panel de 400 entreprises du secteur des services français.

« Le PIB (produit intérieur brut) pourrait ainsi diminuer au deuxième trimestre 2023, notre modèle de prévision immédiate suggérant en effet une baisse trimestrielle de 0,9%, reflétant un recul de l’activité dans le secteur manufacturier comme celui des services », selon Norman Liebke, économiste à la Hamburg Commercial Bank, cité par le communiqué de S&P Global.

Signe inquiétant, le volume global des nouvelles affaires a enregistré en juin son plus fort recul depuis novembre 2020 et « les perspectives d’activité se sont repliées à leur plus bas niveau depuis 32 mois », selon S&P Global. En revanche, la croissance de l’emploi s’est maintenue dans l’ensemble du secteur privé, « portée par une nouvelle hausse soutenue des effectifs dans le secteur des services ».

Croissance économique: Risques de récession

Croissance économique: Risques de récession


Pour le patron du MEDEF, « Techniquement, la France ne sera pas en récession mais certains signaux montrent que l’on s’en approche. Par ailleurs, beaucoup d’entreprises commencent à être rattrapées par les remboursements des prêts (PGE) contractés pour surmonter la période du COVID. Alors que j’ai toujours été plus optimiste que les prévisions durant les trois dernières années, j’ai des retours de terrain très différents en fonction de mes interlocuteurs. Ce qui m’incite à la prudence », a-t-il lâché dans un entretien accordé à La Tribune. L’activité du secteur privé en France s’est contractée au mois de juin, sur fond de détérioration de la conjoncture dans les services, a rapporté mercredi l’agence S&P Global. L’indice PMI, qui compare le volume d’activité à celui du mois précédent, a chuté de 51,2 en mai à 47,2 en juin, une valeur inférieure à 50 signalant une contraction et une valeur supérieure, une expansion.

Le secteur des services a enregistré la plus forte contraction de son activité depuis février 2021, l’indice passant de 52,5 en mai à 48 en juin, selon les données recueillies par S&P auprès d’un panel de 400 entreprises du secteur des services français.

« Le PIB (produit intérieur brut) pourrait ainsi diminuer au deuxième trimestre 2023, notre modèle de prévision immédiate suggérant en effet une baisse trimestrielle de 0,9%, reflétant un recul de l’activité dans le secteur manufacturier comme celui des services », selon Norman Liebke, économiste à la Hamburg Commercial Bank, cité par le communiqué de S&P Global.

Signe inquiétant, le volume global des nouvelles affaires a enregistré en juin son plus fort recul depuis novembre 2020 et « les perspectives d’activité se sont repliées à leur plus bas niveau depuis 32 mois », selon S&P Global. En revanche, la croissance de l’emploi s’est maintenue dans l’ensemble du secteur privé, « portée par une nouvelle hausse soutenue des effectifs dans le secteur des services ».

Activité économique : L’intérim en baisse

Activité économique : L’intérim en baisse

Indicateurs avancés de la conjoncture économique, l’intérim se tasse de près de 3 % depuis le début de l’année traduisant ainsi une dégradation de l’emploi.Intérim : le secteur baisse de 2,7% en début d’année, marquant une dégradation de l’emploi. Sur les quatre premiers mois de l’année selon les derniers chiffres publiés par Prism’emploi, la fédération de l’intérim. Le secteur a, en effet, enregistré une baisse moyenne de 2,7% depuis le début de l’année 2023.

ché du travail

Sur les quatre premiers mois de l’année, l’emploi intérimaire, souvent considéré comme une boussole du marché de l’emploi, a représenté 740.000 équivalents temps plein (ETP), « en baisse de 2,7% par rapport à la même période de 2022, soit environ 20.000 ETP de moins en un an », selon Prism’emploi.

Le marché du travail devrait se tendre
Par secteur, seule l’industrie connaît « une légère progression depuis le début de l’année » (+0,4%), tous les autres enregistrant « un recul ». Celui-ci est « très net dans les secteurs directement liés à la consommation des ménages », comme le commerce (-8,8%), a-t-elle poursuivi.

Le taux d’activité s’est établi à 73%, soit un niveau inédit depuis 1975. Le taux de chômage rapporté à la population active est descendu à 7,3% à la fin de l’année. Mais à l’image du retournement de tendance vécu par l’intérim, l’emploi pourrait connaître des périodes plus difficiles dans le futur.

Croissance économique : baisse en Chine de l’activité manufacturière

Croissance économique : baisse en Chine de l’activité manufacturière

Signe du ralentissement mondial, l’activité manufacturière en Chine s’est contractée pour un troisième mois consécutif en juin, de manière moins marquée toutefois, montre une enquête officielle publiée vendredi, alors que la pression s’accentue sur les décideurs à Pékin pour prendre des mesures de soutien afin de relancer la demande.

Selon les données du Bureau national de la statistique (BNS), l’indice PMI officiel du secteur manufacturier s’est établi en juin à 49,0, conforme au consensus après 48,8 en mai, restant sous le seuil de 50 qui sépare contraction et expansion de l’activité.

Des analystes ont commencé à revoir à la baisse leurs prévisions pour l’économie chinoise pour le reste de l’année, après que la production industrielle et les ventes au détail ont été inférieures aux attentes en mai, signalant que le rebond post-COVID constaté au premier trimestre s’essoufflait.

Selon le BNS, l’indice PMI officiel des services a reculé en juin à 53,2, après 54,50 en mai, soit son plus faible niveau depuis décembre dernier.

Nouvelles batteries :au centre de l’activité économique

Nouvelles batteries : au centre de l’activité économique

Le monde fonctionne de plus en plus avec des batteries aujourd’hui principalement lithium-ion. Mais plusieurs modèles recourant à des technologies différentes apparaissent. Ils vont contribuer à la croissance économique grâce à de nouvelles applications. Par Xavier Dalloz, consultant spécialisé dans les nouvelles technologies dans la Tribune.
Xavier Dalloz
28 Mai 2023, 17:39

Les batteries vont notamment avoir de plus en plus d’applications dans notre vie quotidienne, ainsi que dans de nombreux secteurs industriels. Il est évident que l’économie de demain fonctionnera avec des batteries.

Par exemple, les véhicules électriques ont déjà dépassé 10 % des ventes mondiales de véhicules en 2022. Ces ventes devraient atteindre 30 % d’ici 2030. Aujourd’hui, la plupart des véhicules électriques sont alimentés par des batteries lithium-ion, une technologie vieille de plusieurs décennies également utilisée dans les ordinateurs portables et les téléphones portables. Les véhicules électriques d’aujourd’hui se rapprochent du prix des voitures à essence et peuvent parcourir des centaines de kilomètres entre les charges. Les nouvelles batteries vont augmenter ces performances.

De nombreuses innovations vont en effet transformer radicalement les batteries avec de nouvelles applications telles que le stockage d’électricité sur le réseau qui peut aider à équilibrer les sources d’énergie renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Un nouveau monde émerge autour de nouvelles batteries.

Voici quelques exemples :

Batteries lithium-ion améliorées
Les batteries lithium-ion sont largement utilisées dans de nombreux appareils électroniques, des téléphones portables aux voitures électriques. Les chercheurs travaillent sur l’amélioration de leur capacité de stockage d’énergie, de leur durée de vie et de leur sécurité.
Des avancées ont été réalisées en augmentant la densité énergétique, ce qui permet d’obtenir une plus grande autonomie pour les véhicules électriques et les appareils mobiles.
Batteries à semi-conducteurs :
Les batteries à semi-conducteurs sont une nouvelle génération de batteries qui utilisent des matériaux à semi-conducteurs au lieu des électrolytes liquides traditionnels.
Elles promettent une densité d’énergie encore plus élevée, une charge plus rapide et une sécurité améliorée. Les batteries à semi-conducteurs pourraient jouer un rôle clé dans l’adoption généralisée des véhicules électriques.
Ces batteries ont une conception similaire à celle des batteries lithium-ion, y compris un électrolyte liquide, mais au lieu de compter sur le lithium, elles utilisent le sodium comme ingrédient chimique principal. CATL aurait prévu de commencer à les produire en masse avant la fin de l’année 2023.
Les batteries sodium-ion
Cette nouvelle technologie permettrait également de réduire les coûts de l’ordre de 20 % environ, avec toutefois une densité énergétique légèrement plus faible que les batteries lithium-ion, impliquant une autonomie légèrement en retrait. Elles bénéficieront en revanche d’une recharge rapide, et devraient permettre de satisfaire la majorité des usages.
Batteries à l’état solide :
Les batteries à l’état solide utilisent des électrolytes solides au lieu des électrolytes liquides dans les batteries traditionnelles.
Elles offrent plusieurs avantages, tels qu’une plus grande densité d’énergie, une meilleure sécurité, une durée de vie plus longue et une recharge plus rapide. Les batteries à l’état solide sont considérées comme l’une des prochaines grandes avancées dans le domaine des batteries au cours des prochaines années.
Batteries rechargeables à base de zinc :
Les batteries rechargeables à base de zinc sont une alternative intéressante aux batteries au lithium-ion.
Le zinc est un matériau abondant, peu coûteux et non toxique. Ces batteries ont une densité énergétique élevée, une meilleure sécurité et une meilleure stabilité thermique.
De plus, elles peuvent être recyclées plus facilement que les batteries au lithium-ion.
Batteries à flux redox :
Les batteries à flux redox utilisent des électrolytes liquides contenant des ions actifs pour stocker l’énergie.
Elles offrent la possibilité de stocker de grandes quantités d’énergie à grande échelle, ce qui les rend idéales pour les applications stationnaires telles que le stockage d’énergie solaire et éolienne.
Les batteries à flux redox sont connues pour leur longue durée de vie et leur capacité à être rechargées rapidement.
Les batteries LFP (phosphate de fer au lithium)
Les batteries LFP ont une densité d’énergie inférieure à celle des batteries lithium-ion, mais leur coût est moins élevé et surtout elles n’utilisent ni cobalt, ni nickel, matériaux sensibles aux risques d’approvisionnement et de volatilité des prix.
Elles connaitront une forte croissance en Europe et aux États-Unis d’ici à 2030 du fait des prix élevés du cobalt et du nickel.
La part de marché des LFP augmente rapidement , passant d’environ 10 % du marché mondial des véhicules électriques en 2018 à environ 40 % en 2022.
La batterie Prieto
La batterie Prieto peut se recharger complètement en trois minutes et peut fournir plus de cinq fois la densité de puissance et jusqu’à trois fois la densité d’énergie des batteries 2D traditionnelles.
La batterie peut fonctionner à des températures aussi basses que moins 30 degrés Celsius et à plus de 100 degrés Celsius,
Contrairement aux batteries lithium-ion traditionnelles, sa conception 3D garantit que la batterie ne soit pas inflammable.
Le rôle clé du noir de carbone et du graphite dans les batteries
Le carbone est utilisé dans les batteries principalement sous forme de graphite, qui est l’un des composants clés des électrodes. Le carbone a le potentiel d’être la prochaine percée dans la technologie des batteries. Son utilisation dans les collecteurs de courant permet notamment d’améliorer le point le plus faible des batteries plomb-acide, à savoir leur faible énergie spécifique.

Voici quelques usages du carbone dans les batteries :

Électrodes négatives :
Le graphite est couramment utilisé comme matériau d’électrode négative dans les batteries au lithium-ion. Lorsque la batterie se décharge, les ions lithium se déplacent de l’électrode négative (anode) vers l’électrode positive (cathode) à travers l’électrolyte, produisant ainsi un courant électrique.
Le graphite est choisi pour sa capacité à intercaler et stocker les ions lithium, ce qui permet une réversibilité des réactions électrochimiques lors des cycles de charge et de décharge.
Électrodes positives :
Bien que le carbone ne soit pas utilisé comme matériau d’électrode positive dans les batteries au lithium-ion, certains types de batteries, comme les batteries au plomb-acide, utilisent des électrodes positives à base de carbone.
Matériau conducteur :
Le carbone est un matériau électriquement conducteur, ce qui en fait un choix idéal pour faciliter le transfert d’électrons dans une batterie. Il est souvent utilisé pour recouvrir les électrodes afin d’améliorer la conductivité électrique et d’assurer une distribution uniforme du courant.
Amélioration de la stabilité :
L’ajout de carbone dans les électrodes peut améliorer la stabilité et la durabilité des batteries. Il peut aider à prévenir la formation de dendrites de lithium, qui peuvent court-circuiter la batterie et entraîner des problèmes de sécurité.
Supercapacités :
Les supercondensateurs, également appelés supercapacités, sont des dispositifs de stockage d’énergie qui utilisent le carbone sous forme de matériaux poreux, tels que les nanotubes de carbone ou le carbone activé.
Ces matériaux offrent une surface spécifique élevée, ce qui permet une plus grande capacité de stockage électrique.
Quant aux applications des batteries, on va les trouver partout dans notre vie quotidienne.

Voici quelques-unes des applications qui vont se généraliser :

Automobile
Les batteries sont essentielles pour alimenter les véhicules électriques (VE) et les véhicules hybrides rechargeables (VHR).
Les batteries fournissent l’énergie nécessaire pour propulser le véhicule et alimenter les systèmes électriques tels que les phares, le système de climatisation, l’électronique embarquée, etc.
Électronique grand public
Les batteries sont utilisées dans une variété d’appareils électroniques grand public tels que les téléphones portables, les tablettes, les ordinateurs portables, les montres intelligentes, les écouteurs sans fil, les caméras, les consoles de jeux, etc. Elles alimentent ces appareils en énergie pour les rendre portables et autonomes.
Énergie renouvelable
Les batteries sont utilisées dans les systèmes de stockage d’énergie pour les installations d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires et les éoliennes.
Les batteries permettent de stocker l’énergie produite pendant les périodes de faible demande ou lorsque les sources d’énergie renouvelable sont actives, puis de la restituer lorsque la demande est plus élevée ou lorsque les sources ne sont pas disponibles.
Systèmes d’alimentation de secours
Les batteries sont utilisées dans les systèmes d’alimentation de secours, tels que les onduleurs, pour fournir de l’électricité en cas de panne de courant.
Les batteries sont utilisées dans les maisons, les entreprises, les centres de données, les hôpitaux, etc., pour assurer un fonctionnement continu des équipements critiques pendant une coupure d’électricité.
Stockage d’énergie stationnaire
Les batteries sont utilisées pour le stockage d’énergie à grande échelle dans les systèmes de stockage stationnaires.
Cela comprend le stockage d’énergie sur le réseau électrique pour équilibrer l’offre et la demande, améliorer la stabilité du réseau et faciliter l’intégration des énergies renouvelables.
Équipements médicaux
Les batteries sont utilisées dans divers équipements médicaux, tels que les appareils de surveillance, les pompes à perfusion, les respirateurs, les défibrillateurs portables, etc.
Les batteries assurent l’alimentation continue de ces dispositifs essentiels dans les environnements médicaux.
Ces exemples ne sont qu’une sélection des nombreuses applications des batteries. En fonction des avancées technologiques et des besoins émergents, de nouvelles applications vont très vite apparaître. On associera de plus en plus batteries à croissance économique et on parlera de plus en plus de batterie (isation) de la société comme on a parlé d’informatisation de la société depuis 1980.

Un autre point important concerne le recyclage des batteries. Les nouvelles voies de recyclage visent à augmenter les taux de récupération des matériaux. Par exemple, la récupération du graphite, un composant qui représente environ 15 à 25 % du poids d’une batterie.

Climat :Réinventer la science économique

Climat :Réinventer la science économique

Par Antoine Reverchon dans Le Monde


Les économistes, leurs concepts, leurs outils et leurs prescriptions semblent dépassés par la nature et l’ampleur de la crise climatique en cours. Encore trop centrée sur l’homme, la science économique peut-elle se refonder pour prendre en compte l’ensemble du vivant ?

« La destruction du commun semble irréversible, menaçant l’habitabilité de la terre et la biodiversité. Nous n’avons pas les institutions pour faire face à ce défi, et ne savons pas non plus quelle discipline scientifique peut faire de cet événement son objet (…). L’humanité, prise comme agent économique de l’anthropocène, ne sait pas comment agir, elle est tétanisée (…). Les prétentions de l’économie à fournir les instruments de mesure pour guider l’action individuelle et collective sont contestées. L’économie peut-elle encore nous instruire et nous guider face aux enjeux de l’anthropocène ? » Ces extraits d’un « appel à communication » pour le 6e colloque international de philosophie économique, qui se tiendra à Sciences Po Lille du 29 juin au 1er juillet 2023, témoigne du désarroi d’une profession.

Les économistes ont une certaine influence sur les décisions politiques et prétendent tenir le haut du pavé au sein des sciences humaines et sociales. Mais pour les plus critiques d’entre eux comme pour le commun des citoyens à la conscience écologique un tant soit peu attentive, non seulement ils ne sont plus capables de comprendre la « polycrise » économique, sociale et surtout environnementale qui frappe l’humanité, et a fortiori d’y remédier, mais ils en sont en grande partie responsables !

La critique de la science économique traçait jusqu’ici sa frontière à l’intérieur même de la profession, entre « orthodoxes » et « hétérodoxes ». La doxa, à défendre ou à pourfendre, selon les points de vue, c’était la théorie économique néoclassique, née dans les années 1870 (école autrichienne, Léon Walras, Alfred Marshall), qui s’est installée depuis le début des années 1980 aux manettes des facultés d’économie, des revues académiques, des jurys de nomination et des politiques économiques, assise sur trois piliers.

Turquie–Erdogan: le sultan autocrate surtout menacé par le marasme économique

Turquie–Erdogan: le sultan autocrate surtout menacé par le marasme économique

Difficile de faire un pronostic en Turquie mais Erdogan pourrait bien être menacé non seulement par le durcissement du régime mais surtout par le désastre économique connaît le pays.

Le dimanche 14 mai, les électeurs turcs sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et leurs députés. Pour l’élection présidentielle, trois candidats sont dans la course et deux sont favoris : le conservateur nationaliste Recep Tayyip Erdogan, à la tête de la Turquie depuis vingt ans , devenu une sorte de sultan autocrate et le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, chef d’une coalition hétéroclite et unifiée, nommée la « Table des six ». La crise économique qui frappe la Turquie et les séismes meurtriers du 6 février sont au cœur de la campagne, chaque candidat se positionnant comme celui qui pourra réparer le pays.

Pour la première fois, « la victoire personnelle d’Erdogan n’est pas assurée », soutient le politologue turc Ahmet Insel. Si Kemal Kiliçdaroglu est élu, il promet un virage démocratique, en rupture avec la dérive autoritaire d’Erdogan. Il souhaite entre autres revenir à un système parlementaire et apaiser les relations avec les Kurdes, persécutés par le gouvernement d’Erdogan, et avec l’Union européenne.

Turquie–Erdogan surtout menacé par le marasme économique

Turquie–Erdogan surtout menacé par le marasme économique

Difficile de faire un pronostic en Turquie mais Erdogan pourrait bien être menacé non seulement par le durcissement du régime mais surtout par le désastre économique connaît le pays.

Le dimanche 14 mai, les électeurs turcs sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et leurs députés. Pour l’élection présidentielle, trois candidats sont dans la course et deux sont favoris : le conservateur nationaliste Recep Tayyip Erdogan, à la tête de la Turquie depuis vingt ans, et le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, chef d’une coalition hétéroclite et unifiée, nommée la « Table des six ». La crise économique qui frappe la Turquie et les séismes meurtriers du 6 février sont au cœur de la campagne, chaque candidat se positionnant comme celui qui pourra réparer le pays.

Pour la première fois, « la victoire personnelle d’Erdogan n’est pas assurée », soutient le politologue turc Ahmet Insel. Si Kemal Kiliçdaroglu est élu, il promet un virage démocratique, en rupture avec la dérive autoritaire d’Erdogan. Il souhaite entre autres revenir à un système parlementaire et apaiser les relations avec les Kurdes, persécutés par le gouvernement d’Erdogan, et avec l’Union européenne.

Chine : reprise économique interne

Chine : reprise économique interne

La consommation interne a tiré la croissance du PIB chinois à la hausse en ce début 2023. L’indice des directeurs d’achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin ce vendredi 5 mai, s’est établi à 56,4 points en avril, contre 57,8 en mars. Malgré cette légère baisse, l’indice reste nettement au-dessus du seuil de 50 qui, pour rappel, traduit une expansion de l’activité.

Le niveau de ce mois d’avril se révèle être le deuxième rythme le plus rapide depuis novembre 2020, après celui du mois de mars. Il s’agit en tout cas d’une hausse similaire à celle rapportée par l’enquête gouvernementale publiée dimanche.

L’économie chinoise a donc progressé au premier trimestre, et ce, à un rythme plus important qu’attendu, commerces et consommateurs ayant pu oublier les strictes mesures sanitaires en vigueur jusqu’à fin décembre.

De fait, les Chinois sont de retour dans les restaurants, gares et aéroports ainsi que dans les lieux touristiques, contribuant à relancer les services. Fin avril, les Chinois ont d’ailleurs pu profiter des congés de la fête du Travail qui donnent traditionnellement lieu à de courts séjours touristiques, et est propice à la consommation.

« La consommation a connu une reprise au premier trimestre en partie en raison d’un rattrapage, mais elle n’a pas encore retrouvé ses niveaux pré-pandémie », soulignait toutefois mi-avril Teeuwe Mevissen, analyste chez RaboBank.

Les entreprises sondées ont parallèlement fait part d’une hausse de leurs coûts pour le 34e mois consécutif, principalement en ce qui concerne la main-d’œuvre et les matières premières, relève Caixin.

L’indice composite, qui agrège services et industrie manufacturière, a ainsi connu, le mois dernier, un tassement à 53,6 points, contre 54,5 en mars qui était alors son rythme le plus élevé depuis neuf mois.

Perspectives immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?

Perspectives immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement et la baisse des permis de construction de plus de 25 % sont sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier ( 100 000 emplois seraient menacés). Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne: « La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Une crise économique systémique

Une crise économique systémique

Les astres s’alignent. Le potentiel de fortes turbulences qui affecteront à la fois le système financier et la stabilité budgétaire de bien des Etats n’a jamais été aussi élevé. Par Michel Santi, économiste (*) dans la Tribune.

Il y a bien trop d’indicateurs qui alertent par rapport à une fragilité extrême car l’addition des dettes des entreprises, des ménages et des gouvernements ne cesse de s’aggraver. Tandis que l’ensemble de ces acteurs cumulaient une dette de 250% du PIB mondial en 2008, ce ratio atteint désormais 360%, selon l’Institute of International Finance. Il faut être conscient que de tels niveaux n’ont jamais été atteints en temps de paix.

Mais la quantité de dettes n’est pas seulement en cause, car le côté qualitatif a aussi de quoi inquiéter au plus haut point du fait de la concentration inédite de la richesse dont l’évolution dépasse très largement celle des PIB nationaux. Autrefois, les différents indices de mesure de la richesse suivaient à la trace la progression de l’activité économique.
Divergence fondamentale : la production, aujourd’hui, reste stagnante dans un contexte où certaines mesures de richesse s’affolent, permettant ainsi de conclure qu’il ne s’agit pas là de l’édification d’une vraie richesse, qui ne profite en tout cas pas à la collectivité ni aux Etats. C’est une étude de McKinsey qui en déduit la détérioration de la qualité des débiteurs, et donc de leur capacité à venir de remboursement. C’est probablement la raison pour laquelle les banques centrales ont éprouvé bien des scrupules à remonter leurs taux d’intérêt lors du démarrage des pressions inflationnistes : car elles étaient bien alertées par ces mesures de la richesse qui n’étaient en fait qu’un gigantesque écran de fumée cachant une armée d’endettés qui se débattent.

Comme notre avenir sera inflationniste et inflationné, les taux nominaux poursuivront hélas leur ascension et génèreront une instabilité d’autant plus forte que le système financier de l’ombre non régulé, non surveillé, non-transparent, divulguant fort peu d’informations, est lui aussi fortement concerné et menacé par cette charge d’endettements.

Le risque systémique s’approche donc à grand pas. Dans un avenir proche, il sera doublé du risque étatique, car les marchés ne manqueront pas de se poser de sérieuses questions sur la manière dont certains pays – extraordinairement endettés – peuvent continuer leur train de vie. S’inquiétant des déficits britanniques, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait eu cette répartie significative affirmant que son pays «vivait sur la générosité des étrangers». Il pensait à ce temps où les Etats avaient pour règle de s’attacher à résorber les déficits publics lors des embellies économiques. Cette époque est bel et bien révolue : d’une part, car nous nous sommes habitués à dépenser sans compter, mais aussi, car nous n’avons eu que de très rares périodes de grâce ces 20 dernières années.

La doctrine contre cyclique de Keynes a rendu l’âme dès lors que les Etats se sont tous, sans exception, rués sur l’option de refinancer éternellement leur dette publique, échéance après échéance. Reconnaissons-le : nous savons toutes et tous et depuis longtemps que certains pays sont techniquement en état de faillite. En somme, bien des nations de ce monde – puissantes et respectables – vivent aujourd’hui de la générosité d’autrui… Le moment de vérité s’approche pour bien de ces dettes souveraines qui doivent en outre subir une escalade de leurs coûts de financement. Or, il faut bien se rendre compte que les véritables crises inflationnistes ont toujours été provoquées par des déficits publics incontrôlables. L’inflation subie jusque-là n’est peut-être qu’une mise en bouche si les marchés décrètent que certains endettements publics ne sont tout simplement plus supportables pour certains pays en banqueroute virtuelle.

Comment, en effet, les banques centrales peuvent-elles poursuivre leurs hausses de taux sans nuire aux capacités de remboursement des dettes publiques ? D’un autre côté, comment espèrent-elles combattre l’inflation sans remontrer énergiquement leurs taux ? En fait, c’est l’ensemble de la chaîne qui est contaminée, car les banques centrales elles-mêmes ont un genou à terre, ou même les deux s’agissant de la vénérable Banque Nationale Suisse qui vient d’annoncer une perte sur 2022 de plus de 130 milliards de francs suisses, soit près de 20% du PIB de la Confédération ! Personne n’est plus à l’abri, pas même les banques centrales, dont on a attendu le salut pendant les crises successives et qui ont activement participé au sauvetage du système – dont elles font partie intégrante. Le ver est vraiment dans le fruit, et le système commence à pourrir si des banques centrales d’une telle envergure annoncent de si massives contre-performances.

L’économie, les marchés financiers, les dettes souveraines, les dettes privées, sont autant de chaînons fondamentaux qui constituent un système fort complexe qui peut rester stable longtemps, puis littéralement basculer de manière très soudaine et brutale. Comment croire encore en un tel système si une nouvelle crise majeure devait surgir ?

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».

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