Archive pour le Tag 'économies'

Projet Réforme Retraites : des économies théoriques

Projet Réforme Retraites : des économies théoriques

D’après le gouvernement, la réforme des retraites doit permettre une économie de 18 milliards ( sur un total de 350 milliards de dépenses au total) aussi de créer environ 100 000 emplois. En fait, tout dépend de la croissance ( et de la démographie notamment) . En cas de faible croissance voire de récession, les sommes économisées vont peser sur les compte de la sécu et de l’assurance chômage. Faute de travail , les seniors vont migrer vers Pôle emploi et l’assurance maladie. D’autant qu’il n’y a aucun plan réel pour favoriser l’emploi des seniors. Quant au chiffre de 100 000 emplois cela relève davantage du slogan que d’une prévision sérieuse. 

Le gouvernement a affirmé  sa volonté « de ramener le système à l’équilibre ». « La France possède l’un des systèmes parmi les plus généreux au monde [...] Mais compte tenu du vieillissement de la population, l’équilibre de ce régime est menacé, » a martelé le ministre de l’Economie devant un parterre de journalistes. Bruno Le Maire poursuit ainsi son récit sur la baisse des dépenses publiques entonné récemment lors de ses vœux aux acteurs du monde économique et à la presse.

Des baisse relatives puisque l’endettement de la France a jusque là fait un nouveau bond en

avant avec un endettement de 115% du PIB, soit 3000 milliards de dette et 50 milliards annuels de charges financières. Notons que certaines dispositions amélioranat un peu certaines dispositions de la réfrme des retraites n’ont pas été chiffrées.

.Pour rappel, le déficit du système de retraites en France est estimé à 13,5 milliards d’euros en 2030 par le gouvernement.

Le recul de l’âge de départ légal de 62 ans à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisations entraînerait des recettes supplémentaires très hypothétiques de l’ordre de 17,7 milliards d’ici à 2030 avec la montée en charge progressive des mesures, selon le ministre de l’Economie.

Sur le plan macroéconomique, cet arsenal de mesures devrait rapporter « un point de produit intérieur brut supplémentaire » à l’horizon 2027 d’après les propos du locataire de Bercy, soit environ 15 milliards d’euros.  « A partir du moment où plus de personnes travaillent, cela fera plus d’activité pour la France et donc plus de cotisations, d’impôts sur le revenu et sur les sociétés supplémentaires, » a-t-il déclaré.

Le gouvernement n’apporte pas de précisions spécifiques en termes de croissance ou d’emplois. Mais le coup de frein de l’activité attendu en 2023 et la hausse prévue du chômage pourraient rapidement rendre caducs les calculs du Trésor.

Sur le front de l’emploi, l’exécutif s’attend à une hausse de l’emploi des seniors âgés de 55 ans à 64 ans de l’ordre de 100.000 d’ici à 2025 et 300.000 d’ici à 2030, selon le modèle utilisé par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). Par ailleurs, le taux d’emploi des seniors de plus de 60 ans pourrait bondir de 6 points d’ici à 2030, passant de 35,5% à 41,5%. Mais, là encore, la dégradation de la conjoncture cette année pourrait rendre difficile la tenue de ces objectifs.

En outre, les seniors restent encore largement écartés du marché du travail. Bien que l’exécutif ait fait la promotion de son index des seniors dans les entreprises, il n’est pas certain que cette mesure change radicalement les pratiques de ressources humaines dans le monde du travail.

Lors de sa présentation mardi en fin de journée, le gouvernement a clairement fait l’impasse sur les surcoûts engendrés par la réforme. Le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans va mécaniquement entraîner des dépenses supplémentaires.

En effet, une grande partie des Français ne passent pas directement de l’emploi à la retraite sans bénéficier de dispositifs de solidarité (minima sociaux, pensions d’invalidité), d’assurance-chômage ou des mécanisme d’emploi-retraites. Ainsi, une étude de la direction statistique du ministère de la Santé estime qu’entre un tiers et la moitié des nouveaux retraités ne sont plus en emploi lorsqu’ils liquident leurs droits à la retraite. Ces surcoûts peuvent monter à plusieurs milliards d’euros.

 

Réforme Retraites : des économies théoriques

Réforme Retraites : des économies théoriques

D’après le gouvernement, la réforme des retraites doit permettre une économie de 18 milliards ( sur un total de 350 milliards de dépenses au total) aussi de créer environ 100 000 emplois. En fait, tout dépend de la croissance ( et de la démographie notamment) . En cas de faible croissance voire de récession, les sommes économisées vont peser sur les compte de la sécu et de l’assurance chômage. Faute de travail , les seniors vont migrer vers Pôle emploi et l’assurance maladie. D’autant qu’il n’y a aucun plan réel pour favoriser l’emploi des seniors. Quant au chiffre de 100 000 emplois cela relève davantage du slogan que d’une prévision sérieuse. 

Le gouvernement a affirmé  sa volonté « de ramener le système à l’équilibre ». « La France possède l’un des systèmes parmi les plus généreux au monde [...] Mais compte tenu du vieillissement de la population, l’équilibre de ce régime est menacé, » a martelé le ministre de l’Economie devant un parterre de journalistes. Bruno Le Maire poursuit ainsi son récit sur la baisse des dépenses publiques entonné récemment lors de ses vœux aux acteurs du monde économique et à la presse.

Des baisse relatives puisque l’endettement de la France a jusque là fait un nouveau bond en

avant avec un endettement de 115% du PIB, soit 3000 milliards de dette et 50 milliards annuels de charges financières. Notons que certaines dispositions amélioranat un peu certaines dispositions de la réfrme des retraites n’ont pas été chiffrées.

.Pour rappel, le déficit du système de retraites en France est estimé à 13,5 milliards d’euros en 2030 par le gouvernement.

Le recul de l’âge de départ légal de 62 ans à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisations entraînerait des recettes supplémentaires très hypothétiques de l’ordre de 17,7 milliards d’ici à 2030 avec la montée en charge progressive des mesures, selon le ministre de l’Economie.

Sur le plan macroéconomique, cet arsenal de mesures devrait rapporter « un point de produit intérieur brut supplémentaire » à l’horizon 2027 d’après les propos du locataire de Bercy, soit environ 15 milliards d’euros.  « A partir du moment où plus de personnes travaillent, cela fera plus d’activité pour la France et donc plus de cotisations, d’impôts sur le revenu et sur les sociétés supplémentaires, » a-t-il déclaré.

Le gouvernement n’apporte pas de précisions spécifiques en termes de croissance ou d’emplois. Mais le coup de frein de l’activité attendu en 2023 et la hausse prévue du chômage pourraient rapidement rendre caducs les calculs du Trésor.

Sur le front de l’emploi, l’exécutif s’attend à une hausse de l’emploi des seniors âgés de 55 ans à 64 ans de l’ordre de 100.000 d’ici à 2025 et 300.000 d’ici à 2030, selon le modèle utilisé par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). Par ailleurs, le taux d’emploi des seniors de plus de 60 ans pourrait bondir de 6 points d’ici à 2030, passant de 35,5% à 41,5%. Mais, là encore, la dégradation de la conjoncture cette année pourrait rendre difficile la tenue de ces objectifs.

En outre, les seniors restent encore largement écartés du marché du travail. Bien que l’exécutif ait fait la promotion de son index des seniors dans les entreprises, il n’est pas certain que cette mesure change radicalement les pratiques de ressources humaines dans le monde du travail.

Lors de sa présentation mardi en fin de journée, le gouvernement a clairement fait l’impasse sur les surcoûts engendrés par la réforme. Le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans va mécaniquement entraîner des dépenses supplémentaires.

En effet, une grande partie des Français ne passent pas directement de l’emploi à la retraite sans bénéficier de dispositifs de solidarité (minima sociaux, pensions d’invalidité), d’assurance-chômage ou des mécanisme d’emploi-retraites. Ainsi, une étude de la direction statistique du ministère de la Santé estime qu’entre un tiers et la moitié des nouveaux retraités ne sont plus en emploi lorsqu’ils liquident leurs droits à la retraite. Ces surcoûts peuvent monter à plusieurs milliards d’euros.

 

Sobriété énergétique: Les économies possibles

Sobriété énergétique: Les économies possibles 

 La mise en œuvre de la sobriété énergétique, indispensable à divers égards, implique de combiner changements de comportements individuels et investissement dans des infrastructures adaptées. Par Patrick Criqui, Université Grenoble Alpes (UGA) et Carine Sebi, Grenoble École de Management (GEM)

 

 

La crise énergétique, singulièrement accentuée par la guerre en Ukraine, pousse les États membres de l’UEdont la France à prendre des engagements forts pour conserver les bases du fonctionnement de leurs économies, tout en réduisant les importations énergétiques en provenance de Russie.

À l’horizon du prochain hiver, il leur faut donc baisser drastiquement la consommation d’énergie, jusqu’à -15% au niveau de l’UE pour le gaz naturel, et en France entre 5 % et 15 % la consommation d’électricité en fonction de la rigueur de l’hiver.

Mais la sécheresse extrême de l’été rappelle aussi l’urgence climatique et la nécessité de diminuer les consommations d’énergies fossiles de manière vigoureuse et surtout durable. Sur ces deux horizons, le court terme de la guerre en Ukraine et le long terme de la lutte contre le changement climatique, il faut à la fois réduire et décarboner notre consommation énergétique.

Dans l’immédiat, les dirigeants font appel à la sobriété « en solidarité » avec l’Ukraine (et pour passer l’hiver), et demain pour sauver le climat. Mais parle-t-on des mêmes actions ? Et comment inscrire la sobriété dans le temps de façon à ce qu’elle soit durable

La sobriété énergétique, dont il est tant question aujourd’hui, n’est pas un concept nouveau. Au XIIIe siècle, Saint Thomas d’Aquin la référait déjà à notre capacité d’autolimitation.

Si l’on remplace dans la citation du philosophe et théologien le vin par l’énergie, sa définition indiquait que « l’usage de [l'énergie] est affaire de modération. La sobriété n’est pas une abstinence, c’est la mesure de [cet usage] ». Plus tard, à l’époque des chocs pétroliers, on parle de « chasse au gaspi ».

Pourtant, la référence à la sobriété (« sufficiency » en anglais) n’est décrite comme un pilier incontournable des politiques climatiques que dans le dernier rapport du GIEC, en 2022. Et elle n’apparaît que très récemment dans le discours officiel français.

La sobriété peut s’entendre au niveau des comportements et des choix individuels, mais aussi au niveau de la société dans son ensemble. On parle alors de sobriété collective et celle-ci se joue à travers les politiques d’aménagement, les infrastructures, les systèmes techniques, mais également les normes de comportement et l’imaginaire social.

Dans la mesure où les choix individuels sont en partie contraints, il s’agit de considérer la sobriété individuelle comme « encastrée » dans des structures collectives, matérielles ou immatérielles.

À cette articulation entre l’individuel et le collectif, il faut aussi associer le caractère réversible ou non de l’effort de sobriété : acheter un véhicule consommant 5 l/100km plutôt que 10 l/100km est une décision qui engage, au moins pour le temps de détention du véhicule ; en revanche, adopter la conduite économe au moment d’une hausse des prix de l’essence ne garantit pas le maintien de cette conduite sur le long terme…

Le logement et le transport routier de passagers (voitures et véhicules utilitaires légers) représentent chacun environ 21 % de la consommation finale en 2019, mais aussi des dépenses énergétiques similaires et chiffrées par ménage à 1 600 euros/an chacune en 2019. Les ménages disposent de marges de manœuvre pour limiter leur consommation. En appliquant à court terme les 10 % d’économies d’énergie escomptés par le gouvernement pour ces gestes, cela représenterait a minima, c’est-à-dire au prix de 2019, un gain annuel de l’ordre de 320 euros pour le logement et le transport.

Les trois leviers de la sobriété

Pour les deux secteurs, on peut distinguer trois leviers principaux :

À un 1er niveau, on trouve la quantité de service énergétique demandée : dans le logement, il s’agit d’assurer le confort de vie pour un nombre de m2 correspondant à la taille du logement ; dans les transports, il s’agit du kilométrage parcouru en automobile chaque année par le ménage. On pourra alors parler de sobriété « dimensionnelle ».

Au 2e niveau, on identifie la consommation spécifique de l’équipement, respectivement la consommation annuelle par m2 de logement, telle que mesurée par le DPE (diagnostic de performance énergétique), et pour les transports la consommation normalisée de carburant du véhicule (en l/100km). Ces indicateurs font référence à l’efficacité énergétique.

Enfin, le 3e niveau renvoie strictement au comportement du consommateur et à l’intensité d’usage de l’équipement ; dans le logement, la consommation dépendra bien sûr de la consigne de température, à 19 ou à 22 °C ; tout comme dans les transports de la vitesse de déplacement, 130 ou 110 km/h sur autoroute, 90 ou 80km/h sur route.

Les courbes d’isoconsommation mettent en évidence des arbitrages possibles entre les deux premiers leviers : un petit logement très mal isolé peut consommer autant qu’un grand logement BBC ; inversement pour les transports, on peut consommer peu en roulant beaucoup, si l’équipement automobile est très performant.

 

Les objectifs français et européen

La « feuille de route » pour la neutralité carbone en France est explicitée dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), dont la dernière version de 2020 est en cours d’actualisation.

Cette feuille de route s’inscrit dans la perspective de la neutralité carbone et est donc a priori compatible avec le paquet « Fit for 55 » de l’Union européenne. Elle pointe la nécessité de diminuer les consommations finales d’au moins 20 % en 2030 (par rapport à 2015), tant pour le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) que pour celui des transports (routier et autres), il s’agit bien ici des consommations et non des émissions de gaz à effet de serre.

Cet objectif est par ailleurs cohérent avec la réduction d’au minimum 40 % de la consommation totale en 2050 intégrée dans la SNBC.

À l’horizon des prochains mois, les premiers gestes renvoient à une « sobriété de comportement ». Ils consisteraient à réduire de 1 à 2 °C la température de chauffage et à chauffer uniquement les pièces occupées. Si cette mesure était appliquée de manière générale, elle permettrait de réduire de près de 10 % la consommation de chauffage des logements.

Pour le transport automobile, la généralisation d’une réduction de la vitesse de 10 à 20 km/h et de l’écoconduite permettraient de gagner environ 15 % de la consommation de carburants.

Mais pour atteindre les objectifs intermédiaires de 2030, il faudra passer à la « sobriété par l’investissement », un investissement dans des équipements et des infrastructures permettant de limiter les besoins. Pour les logements il faudra accélérer encore les actions de rénovation globale : celle-ci consiste à rénover au minimum trois postes (par exemple, l’isolation toiture, le remplacement des ouvertures et le chauffage) – pour un quart du parc (soit 7,3 millions) : l’économie additionnelle serait de 15 %.

Pour le transport, en plus de la généralisation de la conduite douce, il conviendrait de convertir 10 % du parc de véhicule à l’électrique (contre 1 % aujourd’hui), ce qui ajouterait 6 % d’économie d’énergie (le rendement d’un véhicule électrique est de 90 % contre moins de 40 % pour un véhicule thermique).

Pour réduire de 40 à 50 % la consommation d’énergie finale en 2050, la sobriété collective sera essentielle. Elle nécessitera à la fois des actes réglementaires forts – limitant par exemple les vitesses de circulation par décret ou bannissant les véhicules thermiques – et des efforts massifs d’investissements dans de nouvelles infrastructures. Cela pour amplifier le transfert modal dans le transport (convertir un trajet en voiture en bus/train permet une économie d’énergie de 40 %) et pour garantir le niveau de consommation BBC à tous les logements.

Une sobriété énergétique forte et durable doit donc impérativement combiner la mobilisation générale des comportements écoresponsables et un investissement massif. Cela suppose aussi, à court et plus long terme, la mise en œuvre de politiques cohérentes en matière de prix de l’énergie et de normes légales de comportement et de performance.

Celles-ci devront cibler en priorité les institutions publiques et les organisations privées (à l’instar des mesures d’urgence proposées en Allemagne ou en Espagne). Une condition pour que les ménages ne soient pas les seuls à porter l’effort de sobriété et qu’ils soient ainsi embarqués de manière durable.

__________

Par Patrick Criqui, Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Grenoble Alpes (UGA) et Carine Sebi, Professeure associée et coordinatrice de la chaire « Energy for Society », Grenoble École de Management (GEM).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Sobriété : Les économies possibles

Sobriété : Les économies possibles 

 La mise en œuvre de la sobriété énergétique, indispensable à divers égards, implique de combiner changements de comportements individuels et investissement dans des infrastructures adaptées. Par Patrick Criqui, Université Grenoble Alpes (UGA) et Carine Sebi, Grenoble École de Management (GEM)

 

 

La crise énergétique, singulièrement accentuée par la guerre en Ukraine, pousse les États membres de l’UEdont la France à prendre des engagements forts pour conserver les bases du fonctionnement de leurs économies, tout en réduisant les importations énergétiques en provenance de Russie.

À l’horizon du prochain hiver, il leur faut donc baisser drastiquement la consommation d’énergie, jusqu’à -15% au niveau de l’UE pour le gaz naturel, et en France entre 5 % et 15 % la consommation d’électricité en fonction de la rigueur de l’hiver.

Mais la sécheresse extrême de l’été rappelle aussi l’urgence climatique et la nécessité de diminuer les consommations d’énergies fossiles de manière vigoureuse et surtout durable. Sur ces deux horizons, le court terme de la guerre en Ukraine et le long terme de la lutte contre le changement climatique, il faut à la fois réduire et décarboner notre consommation énergétique.

Dans l’immédiat, les dirigeants font appel à la sobriété « en solidarité » avec l’Ukraine (et pour passer l’hiver), et demain pour sauver le climat. Mais parle-t-on des mêmes actions ? Et comment inscrire la sobriété dans le temps de façon à ce qu’elle soit durable

La sobriété énergétique, dont il est tant question aujourd’hui, n’est pas un concept nouveau. Au XIIIe siècle, Saint Thomas d’Aquin la référait déjà à notre capacité d’autolimitation.

Si l’on remplace dans la citation du philosophe et théologien le vin par l’énergie, sa définition indiquait que « l’usage de [l'énergie] est affaire de modération. La sobriété n’est pas une abstinence, c’est la mesure de [cet usage] ». Plus tard, à l’époque des chocs pétroliers, on parle de « chasse au gaspi ».

Pourtant, la référence à la sobriété (« sufficiency » en anglais) n’est décrite comme un pilier incontournable des politiques climatiques que dans le dernier rapport du GIEC, en 2022. Et elle n’apparaît que très récemment dans le discours officiel français.

La sobriété peut s’entendre au niveau des comportements et des choix individuels, mais aussi au niveau de la société dans son ensemble. On parle alors de sobriété collective et celle-ci se joue à travers les politiques d’aménagement, les infrastructures, les systèmes techniques, mais également les normes de comportement et l’imaginaire social.

Dans la mesure où les choix individuels sont en partie contraints, il s’agit de considérer la sobriété individuelle comme « encastrée » dans des structures collectives, matérielles ou immatérielles.

À cette articulation entre l’individuel et le collectif, il faut aussi associer le caractère réversible ou non de l’effort de sobriété : acheter un véhicule consommant 5 l/100km plutôt que 10 l/100km est une décision qui engage, au moins pour le temps de détention du véhicule ; en revanche, adopter la conduite économe au moment d’une hausse des prix de l’essence ne garantit pas le maintien de cette conduite sur le long terme…

Le logement et le transport routier de passagers (voitures et véhicules utilitaires légers) représentent chacun environ 21 % de la consommation finale en 2019, mais aussi des dépenses énergétiques similaires et chiffrées par ménage à 1 600 euros/an chacune en 2019. Les ménages disposent de marges de manœuvre pour limiter leur consommation. En appliquant à court terme les 10 % d’économies d’énergie escomptés par le gouvernement pour ces gestes, cela représenterait a minima, c’est-à-dire au prix de 2019, un gain annuel de l’ordre de 320 euros pour le logement et le transport.

Les trois leviers de la sobriété

Pour les deux secteurs, on peut distinguer trois leviers principaux :

À un 1er niveau, on trouve la quantité de service énergétique demandée : dans le logement, il s’agit d’assurer le confort de vie pour un nombre de m2 correspondant à la taille du logement ; dans les transports, il s’agit du kilométrage parcouru en automobile chaque année par le ménage. On pourra alors parler de sobriété « dimensionnelle ».

Au 2e niveau, on identifie la consommation spécifique de l’équipement, respectivement la consommation annuelle par m2 de logement, telle que mesurée par le DPE (diagnostic de performance énergétique), et pour les transports la consommation normalisée de carburant du véhicule (en l/100km). Ces indicateurs font référence à l’efficacité énergétique.

Enfin, le 3e niveau renvoie strictement au comportement du consommateur et à l’intensité d’usage de l’équipement ; dans le logement, la consommation dépendra bien sûr de la consigne de température, à 19 ou à 22 °C ; tout comme dans les transports de la vitesse de déplacement, 130 ou 110 km/h sur autoroute, 90 ou 80km/h sur route.

Les courbes d’isoconsommation mettent en évidence des arbitrages possibles entre les deux premiers leviers : un petit logement très mal isolé peut consommer autant qu’un grand logement BBC ; inversement pour les transports, on peut consommer peu en roulant beaucoup, si l’équipement automobile est très performant.

 

Les objectifs français et européen

La « feuille de route » pour la neutralité carbone en France est explicitée dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), dont la dernière version de 2020 est en cours d’actualisation.

Cette feuille de route s’inscrit dans la perspective de la neutralité carbone et est donc a priori compatible avec le paquet « Fit for 55 » de l’Union européenne. Elle pointe la nécessité de diminuer les consommations finales d’au moins 20 % en 2030 (par rapport à 2015), tant pour le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) que pour celui des transports (routier et autres), il s’agit bien ici des consommations et non des émissions de gaz à effet de serre.

Cet objectif est par ailleurs cohérent avec la réduction d’au minimum 40 % de la consommation totale en 2050 intégrée dans la SNBC.

À l’horizon des prochains mois, les premiers gestes renvoient à une « sobriété de comportement ». Ils consisteraient à réduire de 1 à 2 °C la température de chauffage et à chauffer uniquement les pièces occupées. Si cette mesure était appliquée de manière générale, elle permettrait de réduire de près de 10 % la consommation de chauffage des logements.

Pour le transport automobile, la généralisation d’une réduction de la vitesse de 10 à 20 km/h et de l’écoconduite permettraient de gagner environ 15 % de la consommation de carburants.

Mais pour atteindre les objectifs intermédiaires de 2030, il faudra passer à la « sobriété par l’investissement », un investissement dans des équipements et des infrastructures permettant de limiter les besoins. Pour les logements il faudra accélérer encore les actions de rénovation globale : celle-ci consiste à rénover au minimum trois postes (par exemple, l’isolation toiture, le remplacement des ouvertures et le chauffage) – pour un quart du parc (soit 7,3 millions) : l’économie additionnelle serait de 15 %.

Pour le transport, en plus de la généralisation de la conduite douce, il conviendrait de convertir 10 % du parc de véhicule à l’électrique (contre 1 % aujourd’hui), ce qui ajouterait 6 % d’économie d’énergie (le rendement d’un véhicule électrique est de 90 % contre moins de 40 % pour un véhicule thermique).

Pour réduire de 40 à 50 % la consommation d’énergie finale en 2050, la sobriété collective sera essentielle. Elle nécessitera à la fois des actes réglementaires forts – limitant par exemple les vitesses de circulation par décret ou bannissant les véhicules thermiques – et des efforts massifs d’investissements dans de nouvelles infrastructures. Cela pour amplifier le transfert modal dans le transport (convertir un trajet en voiture en bus/train permet une économie d’énergie de 40 %) et pour garantir le niveau de consommation BBC à tous les logements.

Une sobriété énergétique forte et durable doit donc impérativement combiner la mobilisation générale des comportements écoresponsables et un investissement massif. Cela suppose aussi, à court et plus long terme, la mise en œuvre de politiques cohérentes en matière de prix de l’énergie et de normes légales de comportement et de performance.

Celles-ci devront cibler en priorité les institutions publiques et les organisations privées (à l’instar des mesures d’urgence proposées en Allemagne ou en Espagne). Une condition pour que les ménages ne soient pas les seuls à porter l’effort de sobriété et qu’ils soient ainsi embarqués de manière durable.

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Par Patrick Criqui, Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Grenoble Alpes (UGA) et Carine Sebi, Professeure associée et coordinatrice de la chaire « Energy for Society », Grenoble École de Management (GEM).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Economies d’énergie en France : Aller plus vite !

Economies d’énergie en France : Aller plus vite !

A l’approche de la rentrée, et compte tenu de l’urgence, le cercle de réflexion Terra Nova suggère d’aller bien au-delà des écogestes, en instaurant une sobriété collective fondée sur l’exemplarité et sur la pédagogie. (Le Monde)

 

Des propositions de bon sens mais finalement assez marginales et qui ne sauraient constituer une réelle stratégie de régulation des économies d’énergie . Bref une réflexion un peu courte NDLR

Ne plus éclairer les monuments la nuit à certaines périodes, inclure un point énergie dans le bulletin météo… A l’approche de l’hiver, qui s’annonce à haut risque tant sur le plan des coupures d’électricité que sur celui de la « cohésion sociale », le cabinet de réflexion Terra Nova, think tank social-démocrate, invite, dans une note publiée ce mardi 23 août, à se mobiliser pour impulser une sobriété collective. « Pour aller aujourd’hui cinq fois plus vite que ce que nous avons fait dans le passé, les seules économies d’énergie immédiatement accessibles et rentables et les petits gestes seront bons à prendre, mais ne suffiront pas à remplir l’objectif que s’est fixé le gouvernement, à savoir 10 % d’économies d’ici à deux ans », relève Nicolas Goldberg, responsable énergie chez Terra Nova.

Compte tenu du délai imparti, trop court, la première piste, qui peut sembler évidente, mais qui constituerait le « gisement le plus important et le plus rapide d’économies » – « de l’ordre du térawattheure » –, réside dans l’application pure et simple des mesures déjà inscrites dans la loi et qui, pour l’heure, ne sont pas respectées. Si le chauffage en terrasse est interdit depuis mars 2022, et que la loi prévoit une amende de 1 500 euros en cas de récidive, aucune verbalisation, n’a, par exemple, à ce jour, été constatée, rappelle la note.

Il y va également des réglementations imposant des limites de températures pour le chauffage (19 °C maximum) et la climatisation (26 °C) dans les locaux à usage de bureaux ou recevant du public. A ce sujet, il faudrait « prévoir un dispositif de suivi des collectivités et des administrations pour qu’elles appliquent et contrôlent l’application de ces dispositions légales et verbalisent le non-respect des normes », poursuit l’auteur, qui propose de lancer une campagne de sensibilisation auprès des gestionnaires techniques de bâtiments (GTB), des particuliers et des copropriétés.

Terra Nova souhaiterait sensibiliser les chaînes d’information à la « météo de l’énergie » en incluant le sujet dans les bulletins d’information météo cet hiver

Pour embarquer le plus de monde possible, ces experts en énergie estiment primordial que l’Etat fasse montre d’exemplarité en s’attaquant aux consommations superflues. « Demander à nos concitoyens de faire attention à leur consommation en éteignant le Wi-Fi ou en modérant leur chauffage demeure contradictoire avec le maintien de grands éclairages ou d’écrans publicitaires », insiste-t-il, alors que ces questions de partage s’illustrent en ce moment par le débat sur les jets privés.

Les économies française et chinoise: L’impossible découplage ?

 Les économies française et chinoise:L’impossible découplage ?

 

L’économiste Mary-Françoise Renard relativise, dans une tribune au « Monde », la dépendance de l’économie française vis-à-vis de la Chine, en soulignant la diversité des situations selon les secteurs.

 

Tribune. 

 

La crise sanitaire et les tensions géopolitiques actuelles ravivent en Europe et en France les inquiétudes vis-à-vis de la mondialisation en général et des relations économiques avec la Chine en particulier. Doit-on, et peut-on, découpler les économies française et chinoise ?

En fait, la dépendance de la France vis-à-vis de la Chine est assez modérée. En 2020, la Chine représentait 4 % de nos exportations et 7 % de nos importations. Ces chiffres sont respectivement de 5 % et 9 % pour l’Union européenne. Ces résultats globaux masquent cependant de grandes disparités sectorielles. Ainsi, l’agroalimentaire représente 18,7 % des
exportations françaises vers la Chine en 2020, et l’automobile seulement 1,2 %. De même, les investissements chinois ne représentent qu’environ 5 % du stock d’investissements étrangers en Europe ; mais alors qu’ils s’étaient précédemment orientés vers une grande diversité de secteurs, ils se concentrent de plus en plus sur des secteurs stratégiques pour l’économie chinoise, comme les ports. Ils ont cependant baissé de 45 % entre 2019 et 2020, dans un contexte de crise économique mais aussi de contrôle beaucoup plus strict des Européens.

Découpler les économies française et chinoise consisterait à produire sur le territoire national ce qui était produit en Chine et importé par les entreprises françaises. Il est aussi possible de diversifier nos partenaires commerciaux afin d’être moins dépendants de la Chine, et de limiter les investissements chinois en France et en Europe, surtout dans les secteurs stratégiques. Ceci est aujourd’hui d’autant plus à considérer que le programme du président chinois Xi Jinping, dit de « circulation duale », vise notamment à être moins tributaire des investissements étrangers et à avoir une insertion internationale de l’économie chinoise ciblée sur des secteurs prioritaires stratégiques.

Mais la relocalisation des activités sur le territoire national recouvre des situations très hétérogènes selon les secteurs, mais également selon les entreprises au sein d’un même secteur. Si une délocalisation a eu pour motif l’accès au marché chinois, la probabilité d’une relocalisation sur le territoire national est bien sûr très faible. Lorsque Michelin construit une usine en Chine, c’est pour être au plus prêt des consommateurs chinois. Une relocalisation en France lui ferait perdre en grande partie de sa compétitivité et de ses parts de marché.

Il en est de même lorsque les délocalisations visent à bénéficier de bas coûts de main-d’œuvre. La hausse des coûts salariaux en Chine a d’ailleurs plutôt incité les entreprises françaises à se tourner vers le Vietnam ou le Bangladesh qu’à relocaliser en France… Les coûts environnementaux sont aussi une cause de délocalisation pour des secteurs très polluants, comme la chimie. Dans ce cas, une relocalisation est toutefois envisageable si une taxe carbone est instaurée aux frontières, afin que les entreprises ne soient pas défavorisées en s’adaptant aux normes environnementales européennes.

 

Permettre un suivi des réelles économies d’énergie

Permettre un suivi des réelles  économies d’énergie 

Après l’audit de la Cour des comptes sur le financement des travaux d’économie d’énergie, rendu public en octobre, l’entrepreneur Henri de Noblens ,Président de la start-up Homeys, note, dans une tribune au « Monde », que le bâtiment totalise presque la moitié de la consommation énergétique de la France.

 

Tribune.

 

 La relance post-Covid-19 est verte, et c’est une excellente nouvelle. Les aides pour la rénovation énergétique des bâtiments remportent un fort succès avec presque 580 000 dossiers déposés depuis un an pour MaPrimeRénov’ et l’on ne peut que s’en féliciter tant il y a urgence à rénover les bâtiments si l’on souhaite combattre efficacement le réchauffement climatique.

Pour rappel, le bâtiment, c’est presque la moitié de la consommation énergétique du pays et plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Et puis la rénovation énergétique est un grand pourvoyeur d’emplois sur un spectre qui va de l’industrie des matériaux de construction aux artisans du bâtiment.

Malgré ces bons chiffres, les données publiées par l’Observatoire climat-énergie montrent que les émissions du bâtiment sont encore presque 15 % supérieures aux objectifs fixés et la Cour des comptes, dans un audit flash daté du début d’octobre, pointe que l’efficacité énergétique des travaux financés par les aides n’est pas connue.

Le constat est là : malgré les budgets importants consacrés à la rénovation énergétique –l’Etat dépense presque 4 milliards d’euros par an sur ce sujet –, l’efficacité réelle des politiques publiques menées dans le bâtiment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre est trop peu mesurée.

Sans doute l’idée que ces budgets importants contribuent à créer des emplois et sortent des centaines de milliers de ménages tous les ans de la précarité énergétique n’y est pas pour rien. Il devient cependant important de s’assurer rapidement qu’un euro dépensé pour la rénovation énergétique des

Presque tous les barèmes d’aides à la rénovation énergétique sont fondés sur la réalisation d’économies d’énergie théoriques et non réelles. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a bien défini des gains standards par type de travaux, mais ces gains sont théoriques et ne sont pas vérifiés après la réalisation des travaux dans la majorité des cas.

On finance donc aujourd’hui des économies d’énergie théoriques qui pourraient n’avoir qu’un impact théorique sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone.

Il est grand temps d’agir pour accélérer le suivi des économies d’énergie réelles afin de flécher au mieux les budgets importants qui sont alloués à la rénovation énergétique et de maximiser leur impact. Maintenant que les compteurs communicants, Linky en tête, sont déployés sur quasiment tout le territoire, il s’agit simplement de collecter ces données et de les analyser pour mesurer l’efficacité réelle des travaux de rénovation énergétique et leur impact sur la planète.

Coronavirus : les économies asiatiques résistent mieux

Coronavirus : les économies asiatiques résistent mieux

L’économiste Sébastien Lechevalier explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi les économies d’Asie orientale ont été moins affectées par la crise pandémique que celles de l’Union européenne.

Tribune. Même s’il est trop tôt pour analyser les conséquences économiques à moyen terme de la crise sanitaire, il est urgent de comprendre non seulement l’impact différencié de cette crise en Asie orientale et en Europe, mais aussi ce qu’elle révèle sur la structure des économies de ces deux régions. Il est surtout essentiel à ce stade de ne pas se tromper d’analyse, d’un point de vue européen.

D’une part, l’arbre chinois ne doit pas cacher la forêt asiatique dans sa diversité. D’autre part, les lectures déclinistes qui mobilisent l’Asie orientale pour souligner les problèmes européens sont à proscrire car elles ne cherchent pas à approfondir les causes de cette différence. Dans ce contexte, il faut identifier les dynamiques socio-économiques sous-jacentes tout en mettant en perspective la crise actuelle.

Du point de vue des faits, le constat est assez simple. Cette pandémie, dont les premiers cas semblent avoir été observés en Asie, aura au total bien moins touché ce continent-là que l’Europe. Il n’est pas possible à ce jour de donner une explication définitive à pareille observation. Parmi les raisons plausibles, on ne peut pas exclure que les politiques publiques mises en œuvre face à la pandémie ainsi que le fonctionnement des systèmes de santé aient contribué à cette différence.

Or, ces politiques ont été diverses en Asie et ne sont pas toutes passées par des contraintes majeures sur les libertés individuelles, loin s’en faut. Le cas de la Corée du Sud est particulièrement intéressant car les autorités ont pu éviter un confinement généralisé avant l’été 2020 par le recours à une stratégie de tests massifs couplée à l’isolement des cas détectés. La Corée du Sud n’avait pas plus de capacités de tests que la France, mais le gouvernement a réagi extrêmement rapidement dès la détection du premier cas et a su mobiliser l’ensemble du secteur de la santé au service de sa stratégie.

Le cas de Taïwan est assez comparable à celui de la Corée du Sud. Quant au Vietnam, il est sensiblement différent puisqu’il n’a pas disposé des mêmes capacités de tests ; les mesures introduites par le gouvernement vietnamien ont été plus coercitives, passant par des interdictions d’entrée sur le territoire ou de déplacement. Cependant, la forte réactivité des autorités vietnamiennes a permis d’éviter un confinement étendu à l’ensemble du territoire.

De façon générale, une caractéristique commune aux pays d’Asie orientale est que le recours au confinement strict a été localisé dans le temps et dans l’espace, avec un meilleur suivi des malades. Dans tous les cas, l’économie a été mieux préservée, sans que les impératifs sanitaires soient pour autant sacrifiés. Les pays asiatiques ont ainsi dépassé le dilemme qui a tant occupé les gouvernements européens.

Décentralisation- Les économies fusion des régions : du pipeau ! (Cour des Comptes)

Décentralisation- Les économies fusion des régions : du pipeau ! (Cour des Comptes)

 

 

En France, pour combattre l’étatisme, il est courant de sortir le drapeau de la décentralisation qui serait plus efficace et moins coûteuse que les décisions centrales. Le problème, c’est qu’on oublie qu’il n’y a jamais eu de vraie régionalisation en France et que les régions sont surtout a vocation administrative et très peu politique. Pour preuve, les vraies compétences de ces régions sont assez accessoires et pour dire vrai, elles ne se préoccupent  guère de champs aussi stratégiques que la politique économique, la recherche, les nouvelles technologies ou même l’aménagement du territoire. Les régions françaises sont surtout des régions administratives transformées en région pseudo politiques, sortes de baronnies qui permettent d’augmenter le nombre d’élus mais dont les citoyens seraient d’ailleurs bien incapables de préciser le rôle voire le nom des responsables. Il n’y a d’ailleurs pas que les régions qui doivent être mises en cause dans la critique de la décentralisation française car la plupart des autres structures sont à peu près aussi inefficaces. En cause,  évidemment ce millefeuille qui génère surtout des superstructures qui emploient des milliers de fonctionnaires aussi inutiles qu’incompétents. Autre exemple, celui de la création des communautés d’agglomération qui se superposent  aux administrations des agglomérations qui n’ont pas diminué leurs superstructures. La décentralisation ne saurait se résumer en nombre de structures mêmes s’il est nécessaire d’en supprimer beaucoup. Le débat doit porter sur la nature et l’objet et les moyens des structures régionales et locales. Et le recentrage doit viser les champs  prioritaires que constitue le développement durable.

 

Le bilan du regroupement des régions est donc sévère de la part de la Cour des Comptes.  «Les gains d’efficience visés par ces réformes restent aujourd’hui limités en raison de la reconduction, dans la majorité des cas, des modes de gestion préexistants, résument les hauts magistrats de la rue Cambon dans leur rapport annuel sur les finances publiques locales. Au contraire, des surcoûts sont identifiés, notamment en termes de rémunération des personnels administratifs et d’indemnités des élus.»

 

Comment expliquer cet échec? D’abord, pour des raisons d’équilibre politique évidentes, les nouveaux ensembles se sont efforcés partout de maintenir «des sites situés dans les chefs-lieux des anciennes régions». Seule la Nouvelle Aquitaine aurait assumé une logique de rationalisation en rassemblant à Bordeaux l’essentiel de ses équipes de direction.

 

Ensuite, les dépenses de personnel ont fortement augmenté. «Les regroupements de régions ont occasionné des dépenses supplémentaires liées à la rémunération des personnels ou aux indemnités des élus, dont les régimes ont été alignés sur les dispositions les plus favorables parmi celles des anciennes régions», note ainsi la Cour. «Globalement, en l’absence d’une politique volontariste de réduction des effectifs, en 2021 les dépenses annuelles supplémentaires en matière de régime indemnitaire des régions fusionnées représenteront entre 49,35 millions d’euros et 53,35 millions d’euros par rapport à la situation de 2016», préviennent les magistrats.

Les économies fusion des régions : du pipeau ! (Cour des Comptes)

Les économies fusion des régions : du pipeau ! (Cour des Comptes)

 

 

En France, pour combattre l’étatisme, il est courant de sortir le drapeau de la décentralisation qui serait plus efficace et moins coûteuse que les décisions centrales. Le problème c’est qu’on oublie qu’il n’y a jamais eu de vraie régionalisation en France et que les régions sont surtout a vocation administrative et très peu politique. Pour preuve, les vraies compétences de ces régions sont assez accessoires et pour dire vrai, elles ne se préoccupent  guère de champs aussi stratégiques que la politique économique, la recherche, les nouvelles technologies ou même l’aménagement du territoire. Les régions françaises sont surtout des régions administratives transformées en région pseudo politiques sortes de baronnies qui permettent d’augmenter le nombre d’élus mais dont les citoyens seraient d’ailleurs bien incapables de préciser le rôle voir le nom des responsables. Il n’y a d’ailleurs pas que les régions qui doivent être mises en cause dans la critique de la décentralisation française car la plupart des autres structures sont à peu près aussi inefficaces. En cause,  évidemment ce millefeuille qui génère surtout des superstructures qui emploient des milliers de fonctionnaires aussi inutiles qu’incompétents. Autre exemple, celui de la création des communautés d’agglomération qui se superposent  aux administrations des agglomérations qui n’ont pas diminué leurs superstructures. La décentralisation ne saurait se résumer en nombre de structures mêmes s’il est nécessaire d’en supprimer beaucoup. Le débat doit porter sur la nature et l’objet et les moyens des structures régionales et locales. Et le recentrage doit viser les champs  prioritaires que constitue le développement durable.

 

Le bilan du regroupement des régions est donc sévère de la part de la Cour des Comptes.  «Les gains d’efficience visés par ces réformes restent aujourd’hui limités en raison de la reconduction, dans la majorité des cas, des modes de gestion préexistants, résument les hauts magistrats de la rue Cambon dans leur rapport annuel sur les finances publiques locales. Au contraire, des surcoûts sont identifiés, notamment en termes de rémunération des personnels administratifs et d’indemnités des élus.»

 

Comment expliquer cet échec? D’abord, pour des raisons d’équilibre politique évidentes, les nouveaux ensembles se sont efforcés partout de maintenir «des sites situés dans les chefs-lieux des anciennes régions». Seule la Nouvelle Aquitaine aurait assumé une logique de rationalisation en rassemblant à Bordeaux l’essentiel de ses équipes de direction.

 

Ensuite, les dépenses de personnel ont fortement augmenté. «Les regroupements de régions ont occasionné des dépenses supplémentaires liées à la rémunération des personnels ou aux indemnités des élus, dont les régimes ont été alignés sur les dispositions les plus favorables parmi celles des anciennes régions», note ainsi la Cour. «Globalement, en l’absence d’une politique volontariste de réduction des effectifs, en 2021 les dépenses annuelles supplémentaires en matière de régime indemnitaire des régions fusionnées représenteront entre 49,35 millions d’euros et 53,35 millions d’euros par rapport à la situation de 2016», préviennent les magistrats.

Politique énergétique : recul sur le nucléaire et les économies d’énergie

Politique  énergétique : recul sur le nucléaire et les économies d’énergie

 

 

Comme il fallait s’y attendre le document d’orientation mis en ligne par le gouvernement dans la perspective de définition de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) recule sur de nombreux points notamment sur  le nucléaire.  Pendant le mandat de Macron, seule la centrale de Fessenheim pourrait être fermée. Cette fermeture sera largement compensée par l’EPR de Flamanville. Les autres suppressions sont reportées en 2028 (deux réacteurs) et éventuellement d’un autre en 2026 en fonction du contexte ! En fait pour réduire réellement la part du nucléaire le pouvoir renvoie la responsabilité après 2022. Notons aussi que Macron a annoncé de possibles décisions pour deux nouveaux réacteurs de la filière EPR en 2021. Officiellement on décale l’objectif de réduction de la part de du nucléaire à 50 % non pas en 20 25 mai en 2035. Mais compte tenu de ce qui a déjà été évoqué cette date de 2035 paraît déjà illusoire. L’autre recul concerne la réduction de la consommation d’énergie. . Alors que la loi de 2015 visait un recul de 20% d’ici 2030, le gouvernement ne table plus que sur une baisse de 17%. En résumé, la part du nucléaire devrait reculer beaucoup moins que prévu, de même que les économies d’énergie. Enfin on mettra la pédale douce sur les synergies alternatives pour privilégier seulement les moins coûteuses (le conseil d’analyse économique, institution qui éclaire le premier ministre, avait ces jours derniers mis en cause le coût des éoliennes). Peut-être pour rééquilibrer ces reculs qui ne seront pas très appréciés par les écolos, on prévoit cependant de supprimer quatre centrales au charbon. Le texte vise les centrales fonctionnant « exclusivement au charbon », laissant la porte ouverte à des projets de reconversion intégrant de la biomasse. Ce dernier point inquiète les ONG de défense de l’environnement, par ailleurs très critiques sur plusieurs aspects du texte. « Les reculs ne concernent pas seulement l’objectif de 50% de nucléaire mais aussi celui sur la baisse de la consommation d’énergie », regrette Morgane Creach, directrice du Réseau Action Climat.

 

Programmation énergétique : recul sur la réduction du nucléaire et des économies d’énergie

Programmation énergétique : recul sur la réduction du nucléaire et des économies d’énergie

 

 

Comme il fallait s’y attendre le document d’orientation mise en ligne par le gouvernement dans la perspective de définition de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PP) recule sur de nombreux points d’abord concernant le nucléaire.  pendant le mandat de Macon seule la centrale de Fessenheim pourrait être fermée. Cette fermeture sera largement compensée par l’EPR de Flamanville. Les autres suppressions sont reportées en 2028 (deux réacteurs) et éventuellement d’un autre en 2026 en fonction du contexte ! En fait pour réduire réellement la part du nucléaire le pouvoir renvoie la responsabilité après 2022. Notons aussi que Macron a annoncé de possibles décisions pour deux nouveaux réacteurs de la filière EPR en 2021. Officiellement on décale l’objectif de réduction de la part de du nucléaire à 50 % non pas en 20 25 mai en 2035. Mais compte tenu de ce qui a déjà été évoqué cette date de 2035 paraît déjà illusoire. L’autre recul concerne la réduction de la consommation d’énergie. . Alors que la loi de 2015 visait un recul de 20% d’ici 2030, le gouvernement ne table plus que sur une baisse de 17%. En résumé, la part du nucléaire devrait reculer beaucoup moins que prévu, de même que les économies d’énergie. Enfin on mettra la pédale douce sur les synergies alternatives pour privilégier seulement les moins coûteuses (le conseil d’analyse économique, institution qui éclaire le premier ministre, avait ces jours derniers mis en cause le coût des éoliennes). Peut-être pour rééquilibrer ces reculs qui ne seront pas très appréciés par les écolos, on prévoit cependant de supprimer quatre centrales au charbon. Le texte vise les centrales fonctionnant « exclusivement au charbon », laissant la porte ouverte à des projets de reconversion intégrant de la biomasse. Ce dernier point inquiète les ONG de défense de l’environnement, par ailleurs très critiques sur plusieurs aspects du texte. « Les reculs ne concernent pas seulement l’objectif de 50% de nucléaire mais aussi celui sur la baisse de la consommation d’énergie », regrette Morgane Creach, directrice du Réseau Action Climat.

 

 

 

Des économies sur le « pognon de dingue » des prestations sociales

Des économies sur le « pognon de dingue » des prestations sociales

 

 

 Les prestations sociales coûtent un pognon de dingue, c’est ce qu’avait complaisamment déclaré Macron sous l’œil d’uen camera officielle de l’Elysée. Une déclaration presque spontanée ! Macron en tire les conclusions et selon les Echos va réduire certaines prestations en ne les revalorisant pas. En clair, la perte sera de l’ordre de 1.3% si l’on se fie à l’inflation sur un an calculée en juillet. . Bref on va gratter 10 euros par ci, par là à des gens qui touchent 600 à 800 euros. Tout cela parce que Macron s’est planté dans sa politique économique qui a fait chuté la croissance et mécaniquement accru les déséquilibres financiers du budget et autres comptes sociaux. Concernant le RSA (revenu de solidarité active), L’Express a évoqué jeudi une lettre de la ministre de la Santé Agnès Buzyn datant de juillet et dans laquelle elle s’oppose à un gel de cette prestation. « Je souhaite que le revenu de solidarité active soit exclu de la liste des prestations sociales dont l’évolution ne suivra pas celle des prix à la consommation », a-t-elle écrit. Ses arguments: l’ »économie modeste » que cela représenterait – « 135 millions d’euros en 2019 et 180 millions en 2020″ -, le fait que « l’intégralité de ces économies profitera(it) aux départements qui sont aujourd’hui financeurs de la prestation » et le fait que cette mesure serait « difficile à porter » en parallèle du plan pauvreté, attendu à la rentrée.

Cap 2022 : propose 30 milliards d’euros d’économies dans le public

Cap 2022 : propose 30 milliards d’euros d’économies dans le public

 

 

Un rapport uen peu explosif qui d’ailleurs ne sera diffusé qu’au compte goute par le gouvernement qui ne veut sans doute pas que se constitue un front d’opposition chez les fonctionnaires.  Le Comité Action publique 2022, chargé par l’exécutif d’identifier des pistes de réformes et d’économies dans la sphère publique, propose 22 mesures, dont la suppression des taux réduits de TVA, pour réaliser une trentaine de milliards d’économies à moyen terme, selon Le Figaro. Les services du Premier ministre ont fait savoir la semaine dernière que celui-ci ferait d’ici au mois d’octobre des annonces sur la réforme de l’Etat au fur et à mesure d’ateliers thématiques. Contrairement à ce que le gouvernement avait envisagé dans un premier temps, le rapport de ces 44 experts du privé et du public, mandatés en octobre dernier par Matignon, sera rendu public, mais seulement après la “phase de décisions”. Le rapport propose “un nouveau contrat social entre l’administration et ses collaborateurs” et un “assouplissement du statut” de fonctionnaire. Jugeant nécessaire de “mettre un terme à toutes les interventions publiques dont l’efficacité n’est pas démontrée”, les auteurs prônent la suppression des taux réduits de TVA, dans le bâtiment et la restauration notamment, des aides à l’innovation, des aides à la transition énergétique. Le gain attendu serait de cinq milliards d’euros. Pour la restauration le rapport indique « La réduction de la TVA a essentiellement profité aux propriétaires de restaurants. Plus précisément, nous montrons que, 30 mois après la baisse de TVA, les prix ont seulement diminué de 1,9%, tandis que le coût des salaires et des fournitures a seulement augmenté de 4,1% et de 5%, respectivement, et que les bénéfices des propriétaires ont augmenté d’environ 24%. »Les experts proposent aussi  une refonte du système de soins, dont ils attendent plus de cinq milliards d’euros d’économies, la mise en concurrence des services d’aide au retour à l’emploi et le recentrage de Pôle emploi sur l’indemnisation, le contrôle et l’accompagnement des chômeurs les moins autonomes (environ 350 millions d’euros d’économies). Afin d’économiser “un milliard d’euros d’ici 2022”, le rapport propose une simplification “drastique” du recouvrement des impôts. L’Etat, selon les auteurs, doit renoncer à l’ensemble des compétences qu’il a décentralisées (aménagements, formation…) pour un gain d’environ un milliard d’euros. Le document propose par ailleurs d’assouplir le statut des fonctionnaires, afin de faciliter les évolutions entre les trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière). Enfin, les auteurs du rapport proposent de simplifier les organismes chargés de recouvrer les impôts (un milliard d’euros d’économies) et de réformer Pôle emploi.

Economies budgétaires : Macron secoue ses ministres

Economies budgétaires  : Macron secoue ses ministres

 

 

En substance, Macron a dit à se ministres qu’ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. lors du conseil des ministres – Il a employé pour cela une formule plus littéraire en invitant ses ministres à privilégier le long terme à une vision « myope » ou « astigmate » surtout dans un contexte budgétaire complexe pour 2018 qui se traduira par un effort de 10 milliards d’euros pour l’Etat sur les dépenses. La timidité et les maladresses de certains ministres avaient déjà attiré les foudres du président qui considérait que les propositions de ses ministres « ressemblaient du pipi de chat ». Cette fois il leur secoue sérieusement les fesses car il n’apprécie pas les réactions corporatistes face au plan d’économies prévues en 2008. Pourtant c’est une sorte de tradition,  chaque ministre manœuvré par son entourage et l’administration se transforme en délégué syndical  de son ministère pour défendre à tout prix son enveloppe budgétaire. Les directeurs d’administration se liguent avec des membres des cabinets ministériels eux-mêmes le plus souvent ancien hauts fonctionnaires pour persuader leurs ministres qu’  il est impossible de gérer leurs ministères dans une enveloppe un peu réduite. Ça avec  évidemment aussi le poids des lobbys qui ne veulent pas qu’on touche aux enveloppes dont bénéficient leurs mandants voir directement eux-mêmes. Bref la réduction des dépenses publiques en France constitue un exercice particulièrement difficile cela d’autant plus que certains champs ministériels sont considérés comme des sanctuaires mais des sanctuaires trop nombreux comme l’armée, l’éducation, la santé, la justice, la police, l’environnement, le social ou encore l’industrie. Bref,  tout est sanctuaire et la rationalisation des choix budgétaires trouve oppositions  de toutes sortes. La raison fondamentale qui a conduit la France à un endettement abyssal car faute de recettes, on emprunte. La dette publique représente ainsi près de 100 % du PIB soit plus de 2000 milliards ou  33 000 € par Français. Une dette qu’il faut bien rembourser qui va devenir bientôt le premier poste budgétaire, plus de 40 milliards pour le remboursement des seuls intérêts. Lors du conseil des ministres, le chef de l’Etat a évoqué « le fait que face au budget nous étions trop souvent myopes et astigmates », a indiqué le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. « Myopes parce qu’au fond nous ne savons regarder qu’un budget à un an (…) et astigmates parce que chaque ministre, chaque parlementaire l’est parce qu’il regarde son budget », a-t-il expliqué lors du compte rendu du conseil des ministres. Emmanuel Macron a rappelé l’importance « de se projeter sur cinq ans, y compris dès la préparation budgétaire de 2018, parce que les réformes en profondeur sont essentielles », a-t-il dit.

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