Archive pour le Tag 'économie -La'

Economie-La cogestion comme réponse au manque d’intérêt et à la baisse de productivité

Economie-La cogestion comme réponse au manque d’intérêt et à la baisse de productivité

Comment expliquer qu’un même salarié éprouve des difficultés physiques et psychologiques pour assumer 35 heures de travail alors que le même salarié devenu artisan effectuera le double d’heure en retrouvant un sens à son travail.

Le problème est lié à l’organisation sociétale au sein de nos collectifs de travail. Ce modèle fonctionne selon des règles ancestrales sous l’égide d’une pyramide dans les décisions centrales sont souvent mal acceptées et mal vécues. Sans parler évidemment de la justice sociale qui comme en période de crise aujourd’hui permet la baisse de pouvoir d’achat de de 10 % en moyenne sur deux ans alors que les dividendes augmentent de 10 % par an. On objectera évidemment que c(est la lois traditionnelle du capitalisme. D’un côté ce qui possèdent l’entreprise avec ceux qui la dirigent et de l’autre ceux qui en fait la font fonctionner. Pourtant dans certains pays comme l’Allemagne on a su associer les salariés par la voix de la cogestion. À travers leurs représentants les salariés participent donc à la définition des orientations de l’entreprise.

Il est évident que des orientations mieux comprises et partagées sont ensuite mieux mises en œuvre. De ce point de vue, la baisse de compétitivité de la France au cours de ces dernières années témoigne aussi de la distance que prennent des salariés par rapport à leur entreprise. Une prise de distance qui se caractérise aussi par des difficultés à recruter.

Aujourd’hui dans le monde économique et en France en particulier, on vit encore dans le cadre d’une organisation sociale archaîque; en outre, on a même accentué le caractère obsolète de la concertation en supprimant nombre d’institutions consultatives.

L’association des salariés à la gestion d’une entreprise constitue un formidable outil de dynamisme et de cohésion. Avec la présence des salariés dans les organes de gestion, les directions disposent d’indicateurs supplémentaires sur la réalité de leur fonctionnement et d’un relais pour mieux faire adhérer à la stratégie des entreprises.

Aujourd’hui peut-être encore plus hier, on s’en remet surtout au dirigeant messianique sorte de gourou qui opère des miracles économiques. La vérité oblige à considérer pourtant que sur le long terme le succès des entreprises tient surtout à la capacité du responsable a bien s’entourer et à fonctionner collectivement.

Évidemment pour pratiquer la cogestion il faut être deux d’un côté le patronat et de l’autre les représentants des salariés.
Cette cogestion est impensable avec des syndicats qui font surtout de la révolution leur objectif premier. Et de ce point de vue, la montée du gauchisme en France ne témoigne pas d’une grande lucidité économique mais aussi sociale. Heureusement, les organisations réformistes et en particulier la CFDT ne cessent de progresser en même temps que l’instruction et le niveau de conscience du monde salarié. La revendication d’une association des salariés à la gestion pourrait donc à terme retrouver du crédit.

Finances et économie -La déconnexion entre économie réelle et marchés financiers

Finances et économie -La déconnexion entre économie réelle et marchés financiers

 

Vice-président pendant sept ans du New York Stock Exchange, Georges Ugeux s’alarme de la déconnexion entre économie réelle et marchés financiers ( dans l’Opinion)

 

 

 

La Bourse américaine a battu tous ses records en pleine pandémie, et accru les inégalités. Wall Street à l’assaut de la démocratie, s’alarme Georges Ugeux, dans un ouvrage en librairie ce mercredi. Ce grand connaisseur du marché américain enseigne la finance internationale à la Columbia University School of Law.

Comment Wall Street est-elle devenue trop puissante ?

Wall Street vit sur une idéologie qui s’est organisée en fonction de l’intérêt d’une partie de la population et avec l’accord et le soutien des autorités. Depuis le début de la pandémie, les marchés financiers ont littéralement explosé car une bonne partie de l’argent destiné à soutenir l’économie s’est retrouvée en Bourse. Les capitaux injectés ont été excessifs, ils ont été mis trop rapidement dans le système. Les investisseurs ont considéré que le meilleur moyen de gagner de l’argent, c’était de le placer en actions. Tout cela remonte à la crise financière précédente. Les banques centrales avaient un objectif macroéconomique, mais le résultat net de leur action a été d’enrichir les actionnaires. Depuis l’éclatement de la bulle des subprimes, Wall Street a bondi de 400 %.

Qu’est ce qui pourrait remettre en cause le culte de l’actionnariat que vous dénoncez ?

L’Europe doit comprendre que cette mentalité ne correspond pas à son système de valeur. Or, le capitalisme financier, à l’américaine, s’est imposé à travers le monde. La politique de la planche à billets est pratiquée par toutes les grandes banques centrales. Et, comme les Etats-Unis, l’Europe a déformé sa fiscalité dans un sens qui profite aux entreprises et à leurs actionnaires. Depuis maintenant vingt ans, le taux effectif de l’impôt sur les sociétés a pratiquement diminué de moitié. Le profit net distribuable aux actionnaires a augmenté d’autant. Ce sont pour l’essentiel les taxations des salaires et la consommation des particuliers qui financent le budget de l’Etat. Aux Etats-Unis, l’impôt sur les sociétés représente 6,8 % seulement des recettes fédérales. C’est environ 8 % en France, alors que la TVA représente en moyenne 50 % des recettes fiscales des pays de l’OCDE. Tout cela crée une situation totalement déséquilibrée dans laquelle les banques centrales soutiennent les emprunteurs mais pas les épargnants, et les gouvernements soutiennent les entreprises et pas nécessairement l’emploi.

« La Bourse traite en général à 15 fois les bénéfices, c’est 35 fois aujourd’hui et ça fait deux ans que ça dure. Il y a trop d’argent dans le système »

Aux Etats-Unis, tout incite à faire venir l’épargnant en Bourse. C’est le cas des plateformes de trading, par exemple. Difficile de revenir en arrière…

Les plateformes de trading ne me dérangent pas. Il faut simplement s’assurer que la réglementation est correctement appliquée. Le véritable problème c’est le système très « cadenassé » des marchés financiers. Prenez les rachats d’actions : lors de ces opérations, le cours des actions augmente arithmétiquement. C’est une bonne affaire pour l’actionnaire, mais l’entreprise perd une partie de sa substance et de sa possibilité d’investir. Or, on ne lui impose pas de justifier ses rachats. Parfois, la rémunération des dirigeants et les stock-options sont indexées au cours de Bourse plutôt qu’à la performance de l’entreprise, tout le monde a intérêt à faire bouger l’action. Sans oublier la faible taxation des plus-values… Tout se tient.

Mais Wall Street est aussi un formidable moteur d’innovation, qui permet à des « jeunes pousses » déficitaires de se financer…

Je n’attaque pas Wall Street en tant que marché boursier, mais le système qui l’environne. Nous sommes arrivés à un niveau de tension insoutenable entre le capital et le travail. On ne reproche pas à une entreprise de mettre des gens au chômage, mais on va lui reprocher de réduire son dividende.

Un capitalisme social et solidaire est-il réellement possible aux Etats-Unis ?

La question est enfin posée. Joe Biden a clairement dit qu’il ne voulait pas d’un capitalisme qui fonctionne uniquement pour les actionnaires. Les choses bougent fiscalement au G20 avec le principe d’une taxation des Gafa et la mise en place d’un taux minimum d’impôt sur les sociétés de 15 %. Par ailleurs, sur le changement climatique et les sujets ESG (environnement, social et gouvernance), l’Europe force un débat qui vient du peuple et non d’en haut. Finalement, même si cela prend du temps, le citoyen à la possibilité d’influencer le cours des choses, mais il doit être éduqué.

Quel est le plus grand risque aujourd’hui ?

Sur le plan du risque de marché, Wall Street est grossièrement surévaluée, ce qui va devoir se corriger. La Bourse traite en général à 15 fois les bénéfices, c’est 35 fois aujourd’hui et ça fait deux ans que ça dure. Il y a trop d’argent dans le système. Sur le fond, on ne résoudra pas la question des retraites et de la transition énergétique sans la contribution des marchés financiers. Mais les entreprises doivent revoir la manière dont elles communiquent leur stratégie d’investissement et de croissance à long terme, en se détachant en partie de leur performance trimestrielle. Les actionnaires viennent de vivre des années de gloire, il faut rééquilibrer le système.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol