Archive pour le Tag 'écologique'

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Transition écologique : Bruno Le Maire refuse de faire payer les riches

Transition écologique : Bruno Le Maire refuse de faire payer les riches

Comme le ministre de l’économie se refuse à solliciter les riches pour le financement de la transition climatique, il propose de transférer la charge estimée à environ 70 milliards par an sur les détenteurs de plans d’épargne-logement et de livret de développement durable et solidaire. Une sorte de transfert de charges du financement public sur un financement privé illusoire .

Renvoyant de nouveau l’ISF vert dans ses buts, le qualifiant de « solution de facilité », Bruno Le Maire a fait savoir, lors d’une conférence de presse téléphonique, sa volonté de mobiliser massivement l’épargne privée, à savoir près de 150 milliards d’euros par an. Ce montant représente 5% des 3.200 milliards d’épargne de long-terme, plus ou moins bloquée, comme l’assurance-vie, à ne pas confondre avec 5.800 milliards qui comprennent les dépôts.

Il n’a, en revanche, jamais été question du financement des nouveaux réacteurs nucléaires, alors qu’il s’agit d’un enjeu stratégique du point de vue énergétique et écologique. Le besoin de financement pour les six premiers EPR tourne autour de 80 milliards auxquels faudra ajouter encore 100 milliards de plus pour les huit autres prévues. Conclusion pour la transaction écologique, on avance vraiment à petits pas.

Financement de la transition écologique : Bruno Le Maire refuse de faire payer les riches

Financement de la transition écologique : Bruno Le Maire refuse de faire payer les riches

Comme le ministre de l’économie se refuse à solliciter les riches pour le financement de la transition climatique, il propose de transférer la charge estimée à environ 70 milliards par an sur les détenteurs de plans d’épargne-logement et de livret de développement durable et solidaire. Une sorte de transfert de charges du financement public sur le financement privé.

Renvoyant de nouveau l’ISF vert dans ses buts, le qualifiant de « solution de facilité », Bruno Le Maire a fait savoir, lors d’une conférence de presse téléphonique, sa volonté de mobiliser massivement l’épargne privée, à savoir près de 150 milliards d’euros par an. Ce montant représente 5% des 3.200 milliards d’épargne de long-terme, plus ou moins bloquée, comme l’assurance-vie, à ne pas confondre avec 5.800 milliards qui comprennent les dépôts.

Il n’a, en revanche, jamais été question du financement des nouveaux réacteurs nucléaires, alors qu’il s’agit d’un enjeu stratégique du point de vue énergétique et écologique. Le besoin de financement pour les six premiers EPR tourne autour de 80 milliards auxquels faudra ajouter encore 100 milliards de plus pour les huit autres prévues. Conclusion pour la transaction écologique, on avance vraiment à petits pas.

Transition écologique : 7 milliards d’euros supplémentaires en 2024, annonce Elisabeth Borne, pris où ?

Transition écologique : 7 milliards d’euros supplémentaires en 2024, annonce Elisabeth Borne, pris où ?

En délicatesse politique la première ministre comme l’ensemble de l’exécutif ne cesse de pratiquer la fuite en avant. D’un côté, on affirme que la situation financière est à juste titre dramatique pour la France avec un endettement de plus de 3000 milliards mais de l’autre chaque jour on annonce la distribution d’enveloppes pour tel objectif ou telle catégories. Le seul problème ,c’est qu’on ne dit jamais comment sera financée ce nouvel engagement financier. Sans doute certainement par la dette qui enfle et dont la charge constitue désormais le premier budget du pays (autour de 75 milliards)

Un « investissement inédit de l’Etat » : voilà les mots choisis par Elisabeth Borne pour annoncer dans une interview au « Parisien »/»Aujourd’hui en France » les 7 milliards d’euros supplémentaires que l’Etat va mobiliser en 2024 pour doubler le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France et tenir les objectifs pour 2030.

« L’Etat va prendre sa part puisque, dès l’an prochain, nous allons rehausser de 5 milliards d’euros notre contribution au plan, au-delà des 2 milliards de plus qu’on avait déjà prévus », ainsi » en 2024, nous aurons 7 milliards de plus qu’en 2023 pour le financement de la transition écologique », a déclaré Elisabeth Borne.

Fin 2023, le gouvernement avait déjà annoncé la mobilisation de 2 milliards d’euros pour alimenter le Fonds vert , destiné à accompagner les projets écologiques des collectivités territoriales.

« C’est un investissement inédit de l’Etat qui servira à financer les rénovations énergétiques, les transports en commun, les énergies renouvelables et la transition agricole », a-t-elle ajouté, sans préciser à ce stade la source de ces financements qui doivent être discutés dans le Projet de loi de finances 2024.

« Ça ne veut pas dire 7 milliards d’impôts supplémentaires, bien au contraire », précise-t-on dans son entourage, soulignant que ce chiffrage correspond à l’ordre de grandeur des réductions de dépenses attendues des ministères. Le problème c’est q’ on ne précise pas quel ministère pas davantage qu’on indique l’ampleur des économies

Transition écologique victime de l’hyperfinanciarisation

Transition écologique victime de l’hyperfinanciarisation

Par
Jézabel Couppey-Soubeyran

Maîtresse de conférences d’économie à l’université Paris-I et conseillère scientifique à l’Institut Veblen

Banques, assurances et fonds d’investissement s’inquiètent du « risque de transition », c’est-à-dire de la perte de valeur des actifs liés à l’économie carbonée, observe l’économiste dans sa chronique au Monde.

Alors que l’on attend du secteur bancaire et financier qu’il soit le moteur de l’investissement vert, la masse énorme d’actifs qu’il porte constitue au contraire un frein majeur à la transition écologique. Car celle-ci fait en réalité peser un risque de lourdes pertes pour les acteurs de la finance mondiale. Les 486 600 milliards de dollars (447 988 milliards d’euros), selon le Conseil de stabilité financière, inscrits aux bilans des banques, des assurances, des fonds d’investissement, etc. – un chiffre qui a plus que doublé depuis la crise financière de 2007-2008 –, sont en effet en grande partie détenus sur des entreprises dont le modèle d’activité reste dépendant du pétrole, du gaz et des autres énergies fossiles, et préjudiciable au climat et à la biodiversité.

Les perspectives de profit sont donc inversement proportionnelles aux avancées de la transition écologique : tant que la transition n’avance pas ou peu, la valeur de ces actifs se maintient ; si, au contraire, elle accélère, ces actifs vaudront de moins en moins et deviendront des « actifs échoués » inscrits au bilan des institutions financières qui les détiennent.

Les études se multiplient sur ce qu’il est convenu d’appeler ce « risque de transition » et sur les actifs échoués qui pourraient en résulter. La vulnérabilité du système financier à cet égard est certes hétérogène selon les pays, les régions, les secteurs, les entreprises et les individus concernés, car les pertes potentielles sont, par définition, largement concentrées sur les plus aisés. Mais ces pertes n’en seraient pas moins à la hauteur d’un choc financier comme celui de la crise de 2007-2008 (« Financial stability, stranded assets and the low-carbon transition – A critical review of the theoretical and applied literatures », Louis Daumas, Journal of Economic Surveys).

Banques centrales et superviseurs, qui entendent piloter le verdissement du système financier en mesurant les risques que le changement climatique fait peser sur la stabilité des marchés, se retrouvent ainsi coincés entre le marteau d’un risque physique croissant (les pertes liées aux dommages et destructions d’actifs dus au dérèglement climatique) et l’enclume du risque de transition (la dévalorisation des actifs au fil de la transition vers les objectifs climatiques), lui aussi croissant à mesure que l’inaction climatique obligera à une transition plus brutale.

A vouloir mettre en balance ces deux risques, les autorités financières se condamnent à de tout petits pas…

Jézabel Couppey-Soubeyran : « La transition écologique victime de l’hyperfinanciarisation

Jézabel Couppey-Soubeyran : « La transition écologique victime de l’hyperfinanciarisation

Par
Jézabel Couppey-Soubeyran

Maîtresse de conférences d’économie à l’université Paris-I et conseillère scientifique à l’Institut Veblen

Banques, assurances et fonds d’investissement s’inquiètent du « risque de transition », c’est-à-dire de la perte de valeur des actifs liés à l’économie carbonée, observe l’économiste dans sa chronique au Monde.

Alors que l’on attend du secteur bancaire et financier qu’il soit le moteur de l’investissement vert, la masse énorme d’actifs qu’il porte constitue au contraire un frein majeur à la transition écologique. Car celle-ci fait en réalité peser un risque de lourdes pertes pour les acteurs de la finance mondiale. Les 486 600 milliards de dollars (447 988 milliards d’euros), selon le Conseil de stabilité financière, inscrits aux bilans des banques, des assurances, des fonds d’investissement, etc. – un chiffre qui a plus que doublé depuis la crise financière de 2007-2008 –, sont en effet en grande partie détenus sur des entreprises dont le modèle d’activité reste dépendant du pétrole, du gaz et des autres énergies fossiles, et préjudiciable au climat et à la biodiversité.

Les perspectives de profit sont donc inversement proportionnelles aux avancées de la transition écologique : tant que la transition n’avance pas ou peu, la valeur de ces actifs se maintient ; si, au contraire, elle accélère, ces actifs vaudront de moins en moins et deviendront des « actifs échoués » inscrits au bilan des institutions financières qui les détiennent.

Les études se multiplient sur ce qu’il est convenu d’appeler ce « risque de transition » et sur les actifs échoués qui pourraient en résulter. La vulnérabilité du système financier à cet égard est certes hétérogène selon les pays, les régions, les secteurs, les entreprises et les individus concernés, car les pertes potentielles sont, par définition, largement concentrées sur les plus aisés. Mais ces pertes n’en seraient pas moins à la hauteur d’un choc financier comme celui de la crise de 2007-2008 (« Financial stability, stranded assets and the low-carbon transition – A critical review of the theoretical and applied literatures », Louis Daumas, Journal of Economic Surveys).

Banques centrales et superviseurs, qui entendent piloter le verdissement du système financier en mesurant les risques que le changement climatique fait peser sur la stabilité des marchés, se retrouvent ainsi coincés entre le marteau d’un risque physique croissant (les pertes liées aux dommages et destructions d’actifs dus au dérèglement climatique) et l’enclume du risque de transition (la dévalorisation des actifs au fil de la transition vers les objectifs climatiques), lui aussi croissant à mesure que l’inaction climatique obligera à une transition plus brutale.

A vouloir mettre en balance ces deux risques, les autorités financières se condamnent à de tout petits pas…

Transition écologique : qui doit payer ?

Transition écologique : qui doit payer

par Pierre Le Masne, Maître de conférences émérite d’économie à l’université de Poitiers


L’économiste Pierre Le Masne juge, dans une tribune au « Monde », les prescriptions du rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz insuffisantes pour financer le coût d’une véritable transition écologique.
Le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz intitulé « Les incidences économiques de l’action pour le climat », publié le 22 mai, propose une évaluation économique du coût d’une partie de la nécessaire reconversion écologique de la France, celle qui concerne le climat, sans évoquer les neuf questions écologiques fondamentales mises en évidence par le Stockholm Resilience Center.

Or, les « limites planétaires » ont déjà été dépassées sur six d’entre elles. En dehors du climat, le « coût économique de la transition » concerne aussi la biodiversité, l’artificialisation des terres, l’abus de nitrates et de pesticides, les plastiques, l’eau…

Mais le rapport oublie un autre point important : la prise en compte des importations. Il y est ainsi affirmé que « malgré une progression du produit intérieur brut (PIB) de 50 % entre 1995 et 2019, l’empreinte carbone de la France a diminué de 20 % sur la même période », sans parler du rôle des importations dans l’empreinte carbone.

Un document officiel publié fin 2022 dans « Données et études statistiques » dit pourtant : « Les émissions associées aux importations représentent un peu plus de la moitié (51 %) de l’empreinte. Par rapport à 1995, l’empreinte carbone de la France [en 2021] a diminué de 9 %. Les émissions intérieures se sont réduites de 27 % tandis que les émissions associées aux importations se sont accrues de 20 % ».

Le rapport surestime donc largement la diminution de l’empreinte carbone (20 % au lieu de 9 %). En fait très peu a été fait depuis 1995, si on tient compte des importations. La délocalisation de l’industrie française a joué un rôle majeur dans la diminution des émissions de CO2 sur le territoire. Mais la reconversion écologique doit au contraire favoriser une relocalisation industrielle pour réduire le coût écologique du transport ainsi que le déficit commercial.

Le rapport a l’immense mérite de préconiser un renforcement de l’investissement : il faudrait l’augmenter de 2 % du PIB par an en 2030, 67 milliards d’euros, la moitié assumée par l’Etat et la moitié par les entreprises. La plus grande partie, 48 milliards, concerne les bâtiments et leur rénovation. Mais si le bâtiment est sérieusement pris en compte, le reste ne l’est pas suffisamment.

Transition écologique : pour des véhicules plus efficaces, plus sobres et accessibles

Transition écologique : pour des véhicules plus efficaces, plus sobres et accessibles

Continuer de subventionner des voitures électriques toujours plus lourdes, puissantes et suréquipées est une impasse, assurent, dans une tribune au « Monde », cinq spécialistes de la transition écologique, dont Jean-Marc Jancovici et François Gemenne, qui appellent à une planification de la mobilité bas carbone.

Le 30 mai, trois ministres et de nombreux élus inauguraient la première gigafactory de batteries électriques en France, à Douvrin (Pas-de-Calais). Le 11 mai, le président de la République vantait un total de 13 milliards d’euros déjà engagés dans le plan d’investissement France 2030, dont une partie des 800 millions d’euros de subventions publiques françaises pour Douvrin. Il annonçait aussi un autre projet de gigafactory (le quatrième au total) et un nouveau crédit d’impôt visant à subventionner 20 milliards d’euros d’investissements supplémentaires d’ici à 2030, dont une partie encore pour la filière automobile.

Excellentes nouvelles, tant la transition écologique implique de renforcer l’autonomie stratégique sur les processus industriels, notamment la production de batteries pour la transition de l’automobile. Mais pour une politique industrielle, écologique et sociale crédible, des conditions doivent être posées sur l’usage qui en sera fait : produire des véhicules plus efficaces, plus sobres en ressources et accessibles à toutes les personnes qui dépendent de l’automobile au quotidien.

Pas un mot n’a été prononcé sur la vision de la mobilité du futur proposée aux Français, où la voiture doit occuper une place bien moins centrale. Ceux qui en resteront dépendants, notamment dans les zones rurales, pourront-ils s’offrir les véhicules électriques produits, alors que le marché du neuf est déjà hors de portée pour la plupart aujourd’hui ? Que répondre aux inquiétudes, partagées par les industriels et scientifiques, sur la disponibilité en matériaux pour fabriquer les batteries, en infrastructures de recharge, voire en électricité pour leur recharge ? Que dire aux centaines de milliers de travailleurs de l’industrie du véhicule thermique qui s’interrogent sur leur avenir ?

La stratégie actuelle demeure muette sur les vrais enjeux et risque de nous mener dans une impasse. La relocalisation souhaitable de la production automobile doit intégrer le besoin de réduction du marché global. Comme le montrent tous les travaux sur la transition du secteur intégrant les limites physiques de notre planète, le premier enjeu est d’accompagner cette réduction de manière juste – les quelques milliers d’emplois envisageables dans la production de batteries ne pourront pas seuls la compenser.

Climat : pour une économie de guerre écologique ?

Climat : pour une économie de guerre écologique ?


Besoin en investissement, en travailleurs, conséquences sur la croissance et l’inflation : une équipe pluridisciplinaire a modélisé les conséquences sur l’économie réelle de la transition énergétique. Par Louis Delannoy, Inria; Antoine Godin, Agence française de développement (AFD); Baptiste Andrieu, Université Grenoble Alpes (UGA); Hervé Jeanmart, Université catholique de Louvain (UCLouvain); Pierre Jacques, Université catholique de Louvain (UCLouvain) et Sakir Devrim Yilmaz, Agence française de développement (AFD)

Voilà maintenant 3 ans que la pandémie liée au coronavirus est venue bouleverser le monde. Depuis, nous avons connu en Occident des conditions macroéconomiques qui n’avaient plus été observées en plusieurs décennies. La reprise économique post-Covid et la désorganisation des chaînes de valeur ont engendré un déséquilibre entre offre et demande et une inflation importante. À cela se sont ajoutées les conséquences de la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation. À ainsi été atteint un taux d’inflation jamais vu en zone euro depuis la création de la monnaie unique. En parallèle, de nombreux pays, à la tête desquels les États-Unis et le Royaume-Uni, ont connu une pénurie de travailleurs, et on observe dans de nombreux pays européens une réémergence du conflit social lié à la répartition des richesses entre travail et capital.

Et la transition énergétique dans tout cela ? Et si au lieu de contribuer à apaiser ces tensions, celle-ci venait rajouter de l’huile sur le feu et renforçait les différentes dynamiques inflationnistes ? C’est ce qu’a étudié en détail notre collectif d’ingénieurs et d’économistes de l’UCLouvain, de l’Agence française de développement, du Shift Project, de l’Université Grenoble Alpes et de l’Inria. Dans un article récemment publié dans la revue Ecological Economics, nous tentons de répondre à la question suivante : « quelles dynamiques macroéconomiques seraient engendrées par une transition énergétique mondiale rapide, compatible avec l’accord de Paris ? »

Alors que nombre d’économistes abordent cette question en parlant d’un « capital brun » qu’il faudrait remplacer par du « capital vert », notions relativement abstraites, nous avons pris soin de fonder notre modèle sur les caractéristiques techniques des énergies solaire et éolienne au niveau mondial pour déterminer de manière précise leur potentiel global.

Ces deux types d’énergie seront vraisemblablement largement majoritaires à l’avenir, quel que soit le mix énergétique décarboné envisagé. Le modèle que nous avons développé, baptisé Temple, représente de manière unifiée les interactions entre système énergétique, économie réelle et sphère financière. La nouveauté réside notamment dans l’utilisation de projections détaillées de l’évolution de différentes caractéristiques du système énergie-économie au cours de la transition. Sont ainsi incluses l’évolution des besoins en capital du secteur énergétique, fondée sur des calculs de Taux de Retour Énergétique (abrégé EROI en anglais), l’évolution de l’intensité énergétique des différents secteurs économiques et les changements démographiques globaux.

Temple permet donc de modéliser une économie mondiale qui, tout en continuant à croître, réaliserait une transition énergétique à marche forcée jusqu’à 2050. Il nous amène à six conclusions essentielles.

La transition énergétique implique une multiplication par 10 des besoins en capitaux du secteur énergétique. Autrement dit, répondre à une demande énergétique mondiale donnée à l’aide de panneaux solaires et d’éoliennes, en prenant en compte les moyens de stockage d’énergie et le renforcement des réseaux associés, demande 10 fois plus de machines et d’équipement que leur équivalent en puits de pétrole, gaz, mines de charbon, centrales thermiques et réseaux actuels.

Du fait des investissements massifs dans le secteur énergétique, la transition induit un rebond de croissance économique.

Contrairement à l’intuition keynésienne, les contraintes d’offre s’avèrent déterminantes dans la transition. Ce n’est pas la disponibilité physique en énergie renouvelable qui fait défaut, mais plutôt la capacité productive de l’économie. En d’autres termes, la demande en investissements dans le secteur énergétique est telle que l’appareil productif ne peut pas répondre à la fois à cette nouvelle demande et à la demande en biens de consommation des ménages. Un phénomène de crowding-out de la production industrielle apparaît dès le début de la transition (en français, on parle d’effet d’éviction). Notons que Temple modélise aussi bien la sphère réelle que financière de l’économie : la contrainte soulignée ci-dessus concerne bien l’économie réelle, la transition ne semblant pas rencontrer d’obstacle majeur d’un point de vue financier.

Selon notre modèle, le taux d’investissement de l’économie mondiale (c’est-à-dire la fraction du PIB non dédiée à la consommation des ménages et du gouvernement) devrait augmenter de 26 % aujourd’hui à plus de 40 % au pic de la transition.

Une telle situation n’a plus été observée dans un pays occidental depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis. C’est dire que les simulations du modèle correspondent à une économie de guerre où la production de tanks, obus et bombardiers serait remplacée par celle de panneaux solaires, éoliennes et réseaux électriques. Tout comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les ménages seraient forcés d’épargner une partie significative de leur revenu, afin de contribuer au financement de ces investissements.

Le dynamisme économique provoqué par la transition ne vient pas seulement saturer le capital productif, il cause aussi d’importantes tensions sur le marché du travail. Dans le scénario principal étudié avec Temple, le taux d’emploi augmente ainsi de 20 % entre aujourd’hui et 2050.

Comme envisagé par J. W. Mason, professeur d’économie au John Jay College de New York, cela induit une pénurie de travailleurs et augmente par-là considérablement leur pouvoir de négociation salariale. Un effet indirect d’une telle transition serait de faire ré-augmenter la part des salaires dans le PIB, de l’ordre de 10 points, alors que celle-ci n’a cessé de diminuer depuis 40 ans dans l’ensemble des économies occidentales.

Enfin, la démultiplication des coûts en capitaux des entreprises énergétiques, le déséquilibre persistant entre demande en capital et biens de consommation d’une part, et production industrielle de l’autre, ainsi que l’augmentation des salaires, rendent la transition énergétique fortement inflationniste. Dans le scénario étudié avec Temple, on observe une inflation soutenue de 10 % en moyenne pour l’économie mondiale.

Un tel niveau d’inflation est similaire à ce qu’ont connu les pays de l’Union européenne dans les mois qui ont suivi l’invasion russe de l’Ukraine.

Bien sûr, un tel scénario de transition énergétique a peu de chances de se matérialiser en pratique, tant il implique de sacrifices. Les résultats présentés ci-dessus tranchent avec ce qui peut être observé aujourd’hui dans certains pays européens à la pointe de la transition énergétique tels que le Danemark, où celle-ci semble se dérouler comme un processus relativement fluide. Ces quelques pays ne sont cependant, dans l’absolu, encore qu’au début de la décarbonisation de leur système énergétique. De plus, les panneaux solaires et les éoliennes qui y sont installés sont principalement manufacturés dans d’autres pays, qui eux reposent sur un mix énergétique fossile : les contraintes de capacité productive sont donc invisibilisées.

Grâce à la combinaison des points de vue d’ingénieurs et d’économistes sur la transition, les simulations réalisées avec Temple permettent ainsi de mettre en lumière les fortes perturbations économiques qui seraient engendrées par une transition énergétique ambitieuse. Nous n’en concluons pas pour autant qu’un système énergétique 100 % renouvelable soit inatteignable. En effet, le scénario proposé ci-dessus peut être nuancé de diverses manières, notamment en questionnant la croissance de l’économie mondiale.

Notre but est plutôt de souligner la restructuration profonde de l’économie qu’implique une transition vers un système énergétique décarboné. Une telle transition est fortement inflationniste et fait réémerger au premier plan la question de la répartition de la richesse entre capital et travail. Elle requiert l’adoption de nouvelles formes de gouvernance écologique, à la fois pour gérer cette conflictualité sociale et pour assurer une bonne allocation du capital productif vers les secteurs clés de la transition.

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Par Louis Delannoy, Doctorant en mathématiques appliquées, Inria ; Antoine Godin, Économiste-modélisateur, Agence française de développement (AFD) ; Baptiste Andrieu, Doctorant en sciences de la terre et de l’environnement, Université Grenoble Alpes (UGA) ; Hervé Jeanmart, Professor, Université catholique de Louvain (UCLouvain) ; Pierre Jacques, PhD Student & Researcher in Ecological Economics, Université catholique de Louvain (UCLouvain) et Sakir Devrim Yilmaz, Modélisateur macroeconomique, Agence française de développement (AFD)

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Un nouveau contrat social pour la transition écologique

Un nouveau contrat social pour la transition écologique

par Emmanuel Combet
Docteur en économie (Phd), Sénior économiste à l’Ademe, Chercheur associé à la Chaire Energie et Prospérité, Ademe (Agence de la transition écologique)

Patrick Jolivet
Directeur des études socio-économiques, Ademe (Agence de la transition écologique) dans the Conversation

Un article intéressant qui propose un nouveau contrat social pour la transition écologique. Soulignons cependant que l’approche est surtout macro économique et que les principales solutions passent par la fiscalité. S’il devait y avoir un nouveau contrat social encore faudrait-il qu’il soit négocié avec les forces économiques et sociales pour aboutir à des diagnostics et des perspectives partagés. NDLR

L’Europe subit depuis 2021 des chocs douloureux sur les prix des énergies qui résultent du cumul de plusieurs facteurs : la reprise de l’activité économique après la crise du Covid-19, la guerre en Ukraine qui a contraint les approvisionnements en gaz et en pétrole, les effets de ce conflit sur le marché européen de l’électricité.

Ce contexte d’énergie rare et chère est douloureux, mais il donne un signal politique et économique fort : il souligne l’importance de diversifier les approvisionnements pour assurer notre sécurité énergétique et l’intérêt d’une sobriété pour réduire nos besoins. Ces efforts feront baisser les factures et préserveront nos capacités d’investissement ; mais elles feront aussi refluer les prix des énergies fossiles, au risque de relâcher les efforts de transformation profonde de nos modes de production, de consommation et de vie, nécessaires pour atteindre nos objectifs climatiques.

Aujourd’hui, comment maintenir ce signal politique et économique fort, d’une manière équitable et économiquement viable ?

Avant la révolte des « gilets jaunes » (2018), qui a mené au gel de la taxe carbone, c’est la progression de la fiscalité énergétique qui devait jouer ce rôle de signal.

Cette politique était prise isolément et considérée comme un sujet plutôt technique : sa valeur était déterminée par les experts, ses modalités instaurées par l’administration, sa hausse votée par les parlementaires.

L’épisode des « gilets jaunes » a mis en lumière les limites de cette approche : la valeur du carbone, qui renchérit les énergies fossiles et nous incite à réduire nos consommations, rénover, acheter de nouveaux équipements, restructurer nos systèmes productifs et respecter les nouvelles normes et obligations, a de très larges implications économiques, sociales et politiques. Ces dernières doivent être envisagées et débattues collectivement.

Rappelons que par « valeur du carbone », on entend la valeur que l’économie et notre société donnent aux actions mises en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment via les taxes, subventions, quotas, normes et réglementations, etc.).

Diagnostiquer les difficultés et les solutions
Pour trouver des réponses plus complètes à ces difficultés, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a organisé tout au long de l’année 2021 une série de séminaires sur les conditions sociales, économiques, juridiques et politiques qui permettraient d’instituer une valeur croissante et équitable du carbone.

Ce travail collectif, qui a impliqué plus d’une trentaine d’intervenants et de 250 participants, vise à offrir un diagnostic partagé des difficultés, des pistes de solution, des arbitrages principaux et des voies de compromis possibles entre nos objectifs sociaux, économiques et écologiques.

Résultat de ces consultations, le document « Pour un contrat social de transition. Propositions pour une réforme équitable de la valeur du carbone » propose 4 principes et 10 recommandations pour construire une politique cohérente de conciliation de ces objectifs. Ces propositions se fondent sur une revue approfondie de la littérature disponible et un rapport d’analyse détaillée.

Plusieurs enjeux ressortent de ce diagnostic.

La valeur du carbone doit progresser

Le premier enjeu concerne la nécessité de faire progresser la valeur du carbone. Si, sur une longue période, les énergies fossiles bon marché ont permis une démocratisation de services énergétiques, elles ont construit nos dépendances actuelles. Et il serait contre-productif de maintenir artificiellement des prix bas.

Depuis les années 1960, le prix réel des carburants et la fiscalité des énergies fossiles sont en effet restés globalement stables, alors même que l’efficacité énergétique des véhicules s’est fortement améliorée.

Une heure de travail au smic suffit aujourd’hui à financer l’essence pour parcourir 100 km. Il en fallait six en 1960. En revanche, un logement ancien en centre-ville coûte aujourd’hui sept fois plus cher qu’alors.

La baisse du prix de la mobilité, longtemps vécue comme un progrès social, est devenue un piège pour les populations dépendant fortement de l’automobile, pour la qualité de l’air et pour le climat. Un piège pour ceux qui ont des horaires atypiques, qui vivent hors des centres-villes ; pour les agriculteurs, les routiers, les pêcheurs, dont le mode de vie repose encore sur l’usage quotidien des énergies fossiles.

Une faible valeur du carbone coûte cher aussi au plan macroéconomique et pour les finances publiques. La facture des importations d’énergie fossile est élevée et les subventions pour limiter les hausses de prix importantes.

La facture énergétique extérieure a ainsi plus que doublé, passant de 45 milliards d’euros en moyenne avant 2021 à plus de 100 milliards en 2022.

La part des revenus des Français qui a été consacrée à payer la rente des pays exportateurs avait déjà pratiquement doublé lors de la première décennie 2000. Le « bouclier tarifaire », qui a pour objectif de limiter l’augmentation des prix de l’énergie pour les consommateurs français, coûtera de l’ordre de 45 milliards de fonds publics en 2023, soit 1,7 point de PIB, après avoir coûté près de 35 milliards en 2022. Au total, ce sont autant de milliards d’argent public qui ne sont plus disponibles pour consommer, investir, financer la transition écologique ou notre protection sociale.

Pour rappel, le rapport Quinet (2019) estimait que la valeur du carbone (exprimée en euros par tonne de CO2) devrait progresser à environ 250 € en 2030, 500 € en 2040, 800 € en 2050, pour pouvoir atteindre l’objectif de neutralité carbone.

Quelle que soit la combinaison de taxes, normes et obligations à instaurer, il s’agit de l’ordre de grandeur des coûts que les entreprises, ménages et administrations publiques devront assumer pour réduire les émissions et financer les investissements nécessaires. Pour toutes ces raisons, la discussion doit porter sur la façon, la moins coûteuse socialement et économiquement, de relever la valeur du carbone.

Les politiques publiques à privilégier sont donc celles qui suppriment progressivement les subventions aux énergies fossiles et renforcent la valeur du carbone, tout en conciliant ces objectifs avec ceux de protection des ménages et des entreprises vulnérables, de financement des alternatives bas carbone, de maîtrise des coûts de production, de l’inflation et des déficits.

Trois sujets majeurs de négociation se trouvent au cœur de ces « politiques de conciliation ».

Un bon équilibre doit être trouvé entre des ressources nouvelles – apportées par les hausses de fiscalité environnementale, les baisses de dépenses fiscales et budgétaires défavorables à l’environnement –, et des besoins en dépenses nouvelles.

Dans ce cadre, se limiter à considérer la fiscalité environnementale et l’usage de ses recettes n’est pas suffisant. Par exemple, une augmentation de 18 €/an de fiscalité carbone dès 2023 pour atteindre 230 €/tCO2 en 2030 rapporterait environ 5 milliards de plus par an, ce qui est insuffisant pour financer l’ensemble des dépenses nouvelles.

Le Think Tank I4CE estime que le supplément d’investissements publics nécessaires pour atteindre les objectifs de la deuxième stratégie nationale bas carbone serait de l’ordre de 24 milliards de plus d’ici à 2030.

Les recettes d’une hausse (encore hypothétique) de fiscalité carbone ne seront donc pas suffisantes pour accompagner cet effort d’investissement tout en finançant également les mesures pour maîtriser les coûts de production et accompagner les plus vulnérables. Les marges de manœuvre budgétaires sont par ailleurs dépendantes d’objectifs plus globaux sur l’évolution des finances publiques.

Accompagner les plus vulnérables
Un équilibre doit aussi être trouvé entre des aides attribuées de façon large, qui ont un coût budgétaire important et génèrent des effets d’aubaine, et des aides très ciblées, qui augmentent le coût de gestion et risquent de manquer certains publics.

Il s’agit d’envisager un dispositif de gestion décentralisée des aides, avec les collectivités et les partenaires sociaux, qui privilégierait le ciblage des ménages vulnérables qui ne disposent pas encore d’alternative à l’usage des énergies fossiles.

Les familles monoparentales sont durement touchées par la précarité énergétique. Shutterstock
L’analyse conduite par l’Ademe montre que le niveau de vulnérabilité ne recoupe que partiellement le niveau de richesse. À titre d’exemple, un quart des ménages qui se trouvent parmi les 10 % les plus pauvres émettent plus d’énergies fossiles qu’un quart des ménages qui se trouvent parmi les 10 % les plus riches. Parmi les 10 % les plus pauvres, la dépense additionnelle due à la hausse de taxe carbone et le rattrapage de la fiscalité du diesel en 2018 ont été pratiquement nuls pour les 10 % les moins consommateurs d’énergies fossiles, tandis que les 10 % qui en consommaient le plus ont dû faire face en moyenne à une dépense additionnelle de 227€.

Il existe en effet des situations très hétérogènes en fonction des localisations, des types d’habitats et des systèmes de chauffage, sans que quelques variables suffisent à résumer cette vulnérabilité. Pourtant, les systèmes d’aides existants (chèque énergie, prime à la reconversion des véhicules, prêts à taux zéro, etc.) sont aujourd’hui différenciés uniquement selon le critère de niveau de revenu.

Il s’agit là d’un sujet majeur pour améliorer l’équité et la possibilité de faire progresser la valeur du carbone.

Lever les exonérations et dérogations aux régulations environnementales
De nombreux secteurs d’activité professionnelle bénéficient aujourd’hui de taux réduits et de remboursements partiels de fiscalité environnementale (aviation, pêche, routiers, agriculture…), ou de quotas gratuits pour les installations soumises au marché européen de quotas échangeables (industries grandes consommatrices d’énergie).

Ces régimes dérogatoires sont appliqués pour préserver la compétitivité de ces secteurs, par exemple du fait de leur exposition à la concurrence internationale. Les dépenses fiscales défavorables à l’environnement étaient ainsi évaluées à 19,6 milliards d’euros en 2023..

L’évolution des régimes dérogatoires ne devra pas accroître la difficulté des entreprises et branches qui sont particulièrement vulnérables économiquement et qui ne disposent pas d’alternatives à l’usage des énergies fossiles à court terme (industrie, agriculture et pêche, transport routier, etc.).

Qu’elle soit initiée au niveau national ou européen, la levée progressive de ces régimes demandera des négociations ciblées de contrats d’engagement et de protection entre l’État et les branches professionnelles. Ces négociations devront porter sur l’ensemble de la fiscalité et sur les obligations auxquelles sont soumis ces secteurs d’activité, mais aussi sur les aides publiques dont ils bénéficient.

Vers un processus intégré
Outre la volonté d’ouvrir rapidement des négociations élargies sur l’ensemble des enjeux soulevés ici, la construction d’une politique de conciliation nécessitera un processus de pilotage et d’évaluation pluriannuel et pérenne.

Il ne s’agit en effet pas de créer un énième processus parallèle ni une nouvelle institution, mais plutôt d’inclure la question de la conciliation des enjeux dans l’ensemble des processus de politiques générales : la gouvernance des finances publiques, les négociations de contrats entre États et régions, mais aussi entre État et branches d’activité professionnelle.

Les arbitrages et les compromis réalisés dans ce cadre devront être partagés de façon transparente avec les parties prenantes et le grand public. Il ne s’agit rien de moins que d’assurer non seulement l’équité et l’efficacité de l’action publique, mais également sa lisibilité et sa crédibilité.

Transition écologique : Une lettre « verte » du gouvernement aux maires

Transition écologique : Une lettre « verte » du gouvernement aux maires


Christophe Béchu , Ministre de l’écologie, vient d’adresser une lettre verte à tous les maires de France. Une lettre « verte » qui comme la tarification postale récente mettra du temps à parvenir aux élus et surtout à les convaincre.

Bref, une lettre sans intérêt, de nature intemporelle, sans stratégie et même sans moyens. Au moins le ministre de l’ écologie aura marqué son temps de passage au gouvernement par l’envoi d’une lettre.

En effet, Christophe Béchu ;a pratiquement presque jamais manifesté d’intérêt comme élu local pour la problématique environnementale. Et c’est sans doute un peu par hasard qu’il a atterri dans un ministère dont l’;objet lui est inconnu. Et beaucoup d’;observateurs ce sont d’ailleurs étonnés de sa nomination dans cette

Il est curieux donc que le gouvernement veuille informer et même former les élus locaux qui sont depuis longtemps autrement sensibles à la question écologique.

D’entrée le ministre de l’écologie utilise la démagogie et le cirage de pompes « les élus locaux, en particulier les maires, sont les hussards verts de notre République »

« Au quotidien, par les compétences que vous exercez en matière d'aménagement du territoire, de mobilité, de plan alimentaire, par vos politiques d’espaces verts, par la construction ou la rénovation de vos bâtiments publics, notamment les écoles, vous disposez des leviers les plus efficaces pour mettre en œuvre et accélérer une transition écologique attendue et souhaitée par nos concitoyens. Vous nous savez à vos côtés pour relever ensemble ce défi », poursuit le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Première mesure précisée : la formation de 30.000 élus en deux ans. Comme annoncé lors du congrès des maires de novembre 2022, Christophe Béchu souligne que « pour bien agir, il faut connaître les conséquences du changement climatique et de la crise environnementale ». Une problématique largement inconnue du ministre de l;écologie lui-même.

« Nous le ferons dans chaque département en partant de ce qui se passe dans vos territoires, parce que nous croyons à l’écologie du terrain et de la proximité », ajoute-t-il.

Deuxième outil : la plateforme numérique solutionsdelus.gouv.fr, là aussi dévoilée au congrès des maires, pour faire remonter de tout le pays les solutions qui existent et qui marchent pour faire avancer la transition écologique.

« Nous avons besoin de montrer que cette transition est possible et qu’elle passe par des initiatives locales ; cette plateforme permettra à tous les maires de France de trouver des solutions pour agir, parce que, comme vous, nous croyons à l’écologie des actes », explicite le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Se former, s’entraider, financer

Troisième et dernière, et non des moindres : les 2 milliards d’euros du « Fonds vert » voté dans le cadre de la loi de finances 2023, « une opportunité exceptionnelle de lancer vos projets et de poser les premières pierres de la planification écologique ».

« Ces trois mesures fortes répondent à un triptyque, se former, s’entraider, financer, que nous plaçons au cœur de la relation qui unit le Gouvernement et les élus locaux », conclut Christophe Béchu.

La seconde page du courrier est une infographie en trois points intitulée « un budget 2023 porteur d’;un soutien inédit pour nos territoires ». Là encore, le visuel est découpé en trois points.

Le premier est intitulé « soutenir massivement la capacité d’agir des collectivités et l’investissement local » et détaille les 320 millions d’euros supplémentaires pour la dotation globale de fonctionnement. Un montant que les édiles jugent insuffisant et qu’ils auraient souhaité voir aligné sur l’inflation.

Le deuxième item portant sur les « 2,5 milliards d’euros pour protéger toutes les collectivités face à la hausse des prix de l’;énergie ». Autrement dit, le bouclier tarifaire, l’amortisseur électricité et le filet de sécurité, des dispositifs très techniques que la Première ministre Elisabeth Borne s’;était engagée à simplifier en clôture du congrès des maires.

Le troisième, enfin, titré « accompagner les territoires dans la transition écologique », est une redite sur le « Fonds vert » et sur l’enveloppe de 41,7 millions d'euros sur la biodiversité. Reste donc maintenant aux édiles de s’emparer de ces espèces sonnantes et trébuchantes, à condition d’;aller solliciter le préfet de département.

Un premier Conseil de planification écologique qui ne sert à rien

Un premier Conseil de planification écologique qui ne sert à rien

Le président de la république pour faire semblant de prendre en charge la problématique écologique a encore créé un « machin » intitulé « conseil de planification écologique » réuni pour la première fois jeudi. En fait ce conseil de planification fait double l’emploi avec l’organisme de planification officiel dirigé par Bayrou.

La réalité, c’est que ce conseil de planification écologique se résume à une réunion des principaux ministres concernés ; une sorte de conseil des ministres réduit. Et pour preuve, aucune orientation, aucune mesure n’a été annoncée. L’objectif était de « faire un point d’étape sur les travaux en cours dans l’énergie, les transports, l’industrie, l’agriculture, la biodiversité et le bâtiment », selon le gouvernement. Les onze ministres concernés se sont donc retrouvés à l’Elysée autour du président et de la Première ministre, Elisabeth Borne.

Ces derniers voulaient s’assurer qu’ils sont bien alignés sur les actions qui permettront d’atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030, fixé par Bruxelles . Il s’agissait « de faire le point sur les mesures concrètes déjà engagées, qui commencent à donner des résultats, ainsi que sur celles qui seront lancées dans les prochains mois », selon Matignon.

« Beaucoup de choses ont été engagées. Dans les transports par exemple, avec l’électrification des voitures, le covoiturage ou le plan vélo. Il faudra poursuivre avec des décisions sur les infrastructures, notamment ferroviaires, pour assurer le report modal de la voiture », selon ce conseiller, évoquant aussi les 5 milliards d’euros débloqués pour la décarbonation des 50 plus grands sites industriels français , annoncés par le président en novembre.

La loi sur les énergies renouvelables vient de franchir une étape décisive et celle sur le nucléaire avance, en attendant la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie qui doit être présentée en juin. « Des mesures sur la gestion de l’eau , l’agriculture et la rénovation des bâtiments, ainsi que la loi sur l’industrie verte vont aussi jalonner le semestre », souligne le même conseiller. La question des financements a aussi été évoquée. Les premiers arbitrages d’Elisabeth Borne sont attendus fin février-début mars, avant un nouveau Conseil fin mars.

Alors que les attentes sont élevées sur la transition écologique, la réunion de jeudi n’a été suivie d’aucune communication officielle. Aucune nouvelle mesure n’a été annoncée. Le chef de l’Etat avait annoncé ce Conseil de planification écologique, le premier du genre, dans une vidéo façon youtubeur la semaine dernière, prenant manifestement ses ministres de court – et contraignant certains à bousculer leur agenda. Il avait alors promis aux internautes de leur en présenter les conclusions sous le même format.

A noter que les émissions de CO2 en France n’ont reculé que de 0,3 % sur les trois premiers trimestres 2022 soit loin des objectifs en raison notamment des incohérences en matière de politique énergétique.

« Nous devons faire beaucoup plus qu’avant, les Français attendent qu’on accélère », insiste un ministre. Lors de la présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé à « aller deux fois plus vite » pour faire baisser les émissions au cours de son second mandat, soit un objectif à atteindre de -4 % par an. Mais la France est « loin d’être sur la bonne trajectoire », pointe la coordinatrice des programmes chez Réseau Action Climat, Anne Bringault.

Transition écologique : Un budget riquiqui

Transition écologique : Un budget riquiqui !

Le e budget 2023 (+3,5 milliards d’euros) très éloigné des promesses d’Emmanuel Macron. Pendant la campagne présidentielle, le chef de l’Etat avait annoncé une enveloppe de 10 milliards d’euros en plus chaque année, soit un total de 50 milliards sur l’ensemble du quinquennat.

Selon une évaluation des économistes de l’institut I4CE dévoilée ce jeudi 8 décembre, il manque près de 7 milliards d’euros au budget 2023 pour financer le plan d’investissements présenté pendant la campagne présidentielle par Emmanuel Macron.

D’après les calculs des experts, les montants avancés dans le projet de loi de finances de 2023 sont encore très loin du compte. La hausse serait de 3,5 milliards d’euros entre le budget 2022 et le budget 2023, soit un chiffre très éloigné des 10 milliards annoncés.
Un retard abyssal dans les transports et la rénovation thermique des bâtiments

Parmi les secteurs passés aux crible par les chercheurs, les transports sont clairement délaissés. D’après le chiffrage de l’équipe d’Emmanuel Macron, les transports devraient bénéficier d’une hausse d’investissement de 5,4 milliards d’euros entre 2022 et 2023. En réalité, l’augmentation ne serait que de 1,06 milliard selon I4CE. Sur ce milliard, 800 millions correspondent à l’acquisition de véhicules électriques. « Concernant le ferroviaire et le transport collectif urbain, on est bien loin de ce qui était anticipé lors de la campagne présidentielle », souligne Damien Demailly.

. Le ciblage est fait de manière grossière. Il ne répond pas aux enjeux de l’avenir », estime l’économiste xavier Timbeau . La décarbonation de l’économie tricolore pourrait accuser un sérieux retard.

Urgence écologique oui, dictature verte non

Urgence écologique oui, dictature verte non


D’après un sondage de l’IFOP demandé par la Tribune, 83% des Franciliens se disent inquiets du réchauffement climatique et révèlent une conscience forte de la nécessité de s’y adapter. Ce chiffre qui correspond à la moyenne nationale est plus particulièrement élevé chez les moins de 25 ans, la génération Climat dont 43% sont affectés par le phénomène de l’éco-anxiété.

77% des Franciliens considèrent en novembre 2022 que ces pollutions augmentent (40% beaucoup, en particulier dans Paris intra muros, signe d’une inefficacité, au moins dans les quartiers périphériques et de délestage, du plan de circulation de la Mairie de Paris).

Selon l’IFOP, un sentiment de fatalisme règne chez les Franciliens selon qui le réchauffement climatique est un phénomène qui s’accélère (91%), selon qui les élus locaux devraient agir davantage et avec plus d’efficacité (86%).

73% des Franciliens considèrent que l’Etat demande trop d’effort aux plus pauvres et pas assez aux plus riches. Les deux tiers sont résignés à un changement climatique jugé inéluctable pour lequel il n’y a pas de solution (58%). Assez inquiétant, on trouve 36% des Franciliens climato-sceptiques selon qui le phénomène est exagéré par les médias.

Fracture sociale et fracture écologique vont de pair : 51% des Franciliens ont aussi le sentiment de « faire plus d’efforts que les autres » : un sentiment majoritaire chez les Parisiens, les écologistes, les jeunes et… les plus modestes et les pauvres, ainsi que chez les convertis, de gré ou de force, à la petite reine…

Côté solutions, l’IFOP mesure un degré d’acceptation plus fort de l’idée que fin du monde et fin du mois sont compatibles, pour 60% des sondés, seuls 23% jugeant que la priorité doit être donnée au pouvoir d’achat sur la transition écologique. Reste à voir si cela demeurera vrai en début d’année avec la probable poussée des prix de l’alimentation et de l’énergie.

Les mesures prioritaires à mettre en place sont en numéro 1 la rénovation thermique des bâtiments, une urgence alors que 39% des émissions proviennent de cette source et que les règles de diagnostic énergétique vont mettre la pression sur les travaux, encore très en retard. En 2, l’accélération de la transition écologique de l’industrie, en 3 le développement accru des espaces verts, la végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur en ville. La réduction de l’usage des véhicules thermiques et le passage à la motorisation électrique n’est cité qu’en numéro 4 tout comme la limitation de l’usage de l’avion. Le bio, sans doute un effet de la baisse du pouvoir d’achat, ne vient qu’en 6ème position alors que les ventes s’effondrent.

Les Franciliens, qui vivent à la fois des embouteillages et des retards du RER, plébiscitent évidemment le développement du rail en alternative à la route autant que possible. 90% jugent que c’est la priorité des années à venir. En deuxième position, 85% privilégient le recul du recours aux pesticides d’ici à 2030, 83% le doublement du parc d’énergies renouvelables. Pour rendre juste et efficace la transition écologique, les Franciliens attendent aussi plus d’aides de l’Etat pour que les ménages les plus précaires rénovent leur logement (78%), 62% que les propriétaires soient contraints de le faire avant une vente et 61% sont pour la limitation de l’accès des véhicules les plus polluants en ville. Seuls 55%, une courte majorité, veulent que les trajets en avion soient plus taxés. Moins de la moitié, 47% sont favorables à l’interdiction de la vente des véhicules diesel, essence et hybrides neufs en 2035, comme le propose l’Union européenne. Il y a donc du travail de conviction à faire, relève François Legrand de l’IFOP, en particulier sur les aides pour le passage aux motorisations électriques.

Les Franciliens font confiance aux entreprises notamment aux plus grandes pour faire avancer les choses en matière de lutte contre le réchauffement, à 86%, presque à égalité avec l’Etat et l’UE (85% et 83%). Les citoyens eux même, la métropole du Grand Paris sont mis en avant alors que la Ville de Paris n’intervient qu’en dernière position à 74%.

74% des Franciliens pensent que l’utilisation moindre de la voiture individuelle en Île-de-France est une bonne chose mais attention au retour des Gilets Jaunes, car un quart, les plus modestes, sont opposés .

L’adhésion à court terme à l’interdiction des véhicules diesel de l’aire urbaine francilienne via la mise en œuvre des amendes dans la ZFE divise les Franciliens. Seuls 17% sont très favorables, 38% favorables et 45% sont opposés, dont 18% sont irréductiblement contre. Là encore, les irréductibles de la voiture des départements les plus ruraux sont très opposés ainsi que les seniors et les retraités.Conclusion urgence écologique oui, la dictature verte non.

Politique écologique : incohérences et mensonges de Macron

Politique écologique : incohérences et mensonges de Macron


Emmanuel Macron défend dans une interview sur les réseaux sociaux de manière très hypocrite son bilan sur l’écologie. Emmanuel Macron rejette une part des reproches qui lui sont faits, notamment concernant la condamnation symbolique de l’État français en 2021 pour « inaction climatique »
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« Nous nous sommes fait condamner pour inaction climatique sur la période 2015-2018″, indique-t-il, tout en rappelant qu’il a été élu pour la première fois en 2018. « C’est plutôt pour la période d’avant, pas pour la pomme », estime-t-il, visant sans le nommer son prédécesseur François Hollande.

Le problème c’est que Emmanuel Macron était déjà aux affaires d’abord comme principal conseiller de Hollande ensuite comme ministre de l’économie. C’est lui -qui avec Hollande -a décidé de changer complètement les orientations de la politique énergétique avec la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, le projet de fermeture de 14 réacteurs nucléaires et la dégradation de l’ensemble du parc.

De telle sorte qu’aujourd’hui la moitié des réacteurs sont fermés du fait de retards d’entretien. Les conséquences sont cruelles la France n’a pas respecté ses objectifs d’émissions polluantes, elle importe maintenant de l’électricité d’Allemagne produite avec du charbon alors que précédemment elle exportait de l’électricité venant du nucléaire. Une véritable politique de gribouille

Face aux inquiétudes et reproches de certains internautes, Emmanuel Macron bataille et assure être pleinement conscient des enjeux en cours, s’amusant dans le même temps d’un montage photo qui le grime en Greta Thunberg. « On est tous inquiets, on voit les conséquences du dérèglement (climatique) », affirme-t-il.

« On n’en fait pas encore assez, mais on avance », promet-il encore.

Emmanuel Macron met en avant les mesures prises pendant ses années à la tête du pays, évoquant pêle-mêle la création de 20.000 km² de pistes cyclables, la fin des bouteilles d’eau en plastique à l’Élysée ou encore la rénovation de plus d’un million de logements pour économiser de l’énergie. Bref beaucoup de gadgets pour masquer le caractère dramatique de la politique énergétique et de leurs conséquences néfastes en termes d’émissions polluantes.

Climat et environnement : les mensonges de Macron sur sa politique écologique

Climat et environnement : les mensonges de Macron sur sa politique écologique


Emmanuel Macron défend dans une interview sur les réseaux sociaux de manière très hypocrite son bilan sur l’écologie. Emmanuel Macron rejette une part des reproches qui lui sont faits, notamment concernant la condamnation symbolique de l’État français en 2021 pour « inaction climatique ».

« Nous nous sommes fait condamner pour inaction climatique sur la période 2015-2018″, indique-t-il, tout en rappelant qu’il a été élu pour la première fois en 2018. « C’est plutôt pour la période d’avant, pas pour la pomme », estime-t-il, visant sans le nommer son prédécesseur François Hollande.

Le problème c’est que Emmanuel Macron était déjà aux affaires d’abord comme principal conseiller de Hollande ensuite comme ministre de l’économie. C’est lui -qui avec Hollande -a décidé de changer complètement les orientations de la politique énergétique avec la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, le projet de fermeture de 14 réacteurs nucléaires et la dégradation de l’ensemble du parc.

De telle sorte qu’aujourd’hui la moitié des réacteurs sont fermés du fait de retards d’entretien. Les conséquences sont cruelles la France n’a pas respecté ses objectifs d’émissions polluantes, elle importe maintenant de l’électricité d’Allemagne produite avec du charbon alors que précédemment elle exportait de l’électricité venant du nucléaire. Une véritable politique de gribouille

Face aux inquiétudes et reproches de certains internautes, Emmanuel Macron bataille et assure être pleinement conscient des enjeux en cours, s’amusant dans le même temps d’un montage photo qui le grime en Greta Thunberg. « On est tous inquiets, on voit les conséquences du dérèglement (climatique) », affirme-t-il.

« On n’en fait pas encore assez, mais on avance », promet-il encore.

Emmanuel Macron met en avant les mesures prises pendant ses années à la tête du pays, évoquant pêle-mêle la création de 20.000 km² de pistes cyclables, la fin des bouteilles d’eau en plastique à l’Élysée ou encore la rénovation de plus d’un million de logements pour économiser de l’énergie. Bref beaucoup de gadgets pour masquer le caractère dramatique de la politique énergétique et de leurs conséquences néfastes en termes d’émissions polluantes.

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