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Tirer les leçons des échecs de l’Europe

Tirer les leçons des échecs de l’Europe


Les leçons de la guerre russo-ukrainienne sont cruelles, très cruelles pour la France et son idéal d’Europe puissance. L’OTAN s’est renforcée et a balayé dans les grandes largeurs les illusions françaises. Un mal pour un bien ? La France doit « dorénavant veiller avant tout à préserver ses intérêts, à commencer par les domaines de souveraineté : l’alimentation et la santé, l’énergie et la défense, les services en réseau ». Ce que ne fait pas l’Union européenne. Par le groupe de réflexions Mars*.

« Les dernières velléités d’Europe puissance font partie des victimes de la guerre en Ukraine. Personne ne croit plus à l’autonomie stratégique des Européens, tant en matière de défense que d’énergie, pour ne rien dire de la santé. Bref, en une seule guerre livrée par procuration, les Américains se débarrassent à la fois d’un rival stratégique (la Russie) et rééquilibrent leur commerce avec leur rival économique » Le groupe Mars.

La guerre d’attrition, qui est une guerre économique, va donc continuer un certain temps, jusqu’à l’effondrement du front russe ou de l’arrière ukrainien. En livrant les armes demandées par les es forces ukrainiennes (UAF), les alliés font le pari hasardeux d’une percée tactique qui conduise à un retrait soudain des forces d’occupation, condition préalable aux négociations imposée par l’Ukraine. What if ? Et si les Russes ne jouaient pas le jeu ? Les alliés ont-ils réfléchi aux conséquences potentielles ?

Pour The Economist, parangon de la presse mainstream, « le meilleur scénario pour l’Ukraine est aussi le plus dangereux » : « The third scenario is the most encouraging — and perhaps the most dangerous.Ukraine keeps the initiative and the momentum, inflicting heavy damage on Russian forces as they leave Kherson and then bringing its long-range HIMARs rockets within range of Crimea for the first time. Russian lines in Luhansk collapse, with Ukraine recapturing Severodonetsk and then quickly moving farther east. As Russian casualties mount, new recruits refuse to fight. Western countries rush new air-defence systems to Ukraine, blunting the impact of Russia’s terror tactics, based on its rapidly dwindling arsenal of precision missiles. In the spring Mr Zelensky orders his army to open a new front in Zaporizhia. Five brigades slice through Russian lines, cutting Mr Putin’s land bridge to Crimea and encircling Mariupol by the summer. Ukraine moves its HIMARs rocket launchers into the south, targeting ports, bases and depots in Russian-occupied Crimea. Ukraine threatens to enter the peninsula. Mr Putin issues an ultimatum: stop, or face the use of nuclear weapons. Victory is within sight. But so, too, are the risks that it brings ». ( https://www.economist.com/the-world-ahead/2022/11/18/the-world-ahead-2023)

« Le troisième scénario est le plus encourageant – et peut-être le plus dangereux. L’Ukraine conserve l’initiative et l’élan, infligeant de lourds dommages aux forces russes lorsqu’elles quittent Kherson, puis amenant ses roquettes HIMARs à longue portée à portée de la Crimée pour la première fois. Les lignes russes à Louhansk s’effondrent, l’Ukraine reprend Severodonetsk et se déplace rapidement plus à l’est. Alors que les pertes russes s’accumulent, les nouvelles recrues refusent de se battre. Les pays occidentaux s’empressent de fournir de nouveaux systèmes de défense aérienne à l’Ukraine, afin d’atténuer l’impact des tactiques de terreur de la Russie, basées sur son arsenal de missiles de précision qui s’amenuise rapidement. Au printemps, M. Zelensky ordonne à son armée d’ouvrir un nouveau front à Zaporijjia. Cinq brigades transpercent les lignes russes, coupant le pont terrestre de M. Poutine vers la Crimée et encerclant Marioupol avant l’été. L’Ukraine déplace ses lance-roquettes HIMARs dans le sud, ciblant les ports, les bases et les dépôts de la Crimée occupée par les Russes. L’Ukraine menace d’entrer dans la péninsule. M. Poutine lance un ultimatum : arrêtez ou vous risquez d’utilisation d’armes nucléaires. La victoire est en vue. Mais les risques qu’elle comporte le sont tout autant »
Évidemment, c’est un message, car les Américains, qui ont lu Clausewitz, ne laisseront pas le conflit monter aux extrêmes. Ils arrêteront les Ukrainiens avant, quitte à provoquer une révolution de palais comme ils savent si bien en organiser au cas où leur message ne serait pas entendu. Le plus tôt sera le mieux, ce qui ne plaide pas pour des livraisons trop précoces de chars lourds.

Quels étaient les objectifs des États-Unis

Les Américains ont en effet atteint leurs buts de guerre en Europe, ils ne doivent pas s’y laisser fixer de crainte que l’ouverture d’un second front dans l’Indopacifique ne remette en cause leur imperium. L’armée russe, prétendue « deuxième du monde », est durablement affaiblie tout en continuant à faire peur à ses voisins européens (mais curieusement pas à ses voisins asiatiques, même le Japon). L’OTAN, relégitimée pour de nombreuses années, se renforce encore avec l’adhésion prochaine de la Suède et de la Finlande.

Les dernières velléités « d’Europe puissance » font partie des victimes de la guerre en Ukraine. Personne ne croit plus à l’autonomie stratégique des Européens, tant en matière de défense que d’énergie, pour ne rien dire de la santé. Bref, en une seule guerre livrée par procuration, les Américains se débarrassent à la fois d’un rival stratégique (la Russie) et rééquilibrent leur commerce avec leur rival économique (l’UE, même si les excédents allemands y restent confortables). L’humiliation de la chute de Kaboul est effacée. America is back, et les choses sérieuses peuvent commencer : contenir la Chine.

Quelles leçons pour l’Europe et la France ( groupe mars)

Il faut ouvrir les yeux sur le bilan de l’Union européenne, dont la crise ukrainienne a dévoilé autant l’incompétence de ses dirigeants (à commencer par Mme von der Leyen et M. Borrell) que les résultats de ses politiques.

Le PIB européen a plongé depuis 15 ans par rapport au PIB américain, certes de manière très inégale entre Européens. Le marché unique s’est rétréci depuis le Brexit et la France a perdu 3 milliards d’excédents avec le Royaume-Uni. L’euro, qui a retrouvé une parité proche du dollar (et perdu 20% face au rouble), n’est jamais parvenu à le concurrencer sérieusement ; à l’avenir, c’est le yuan qui jouera ce rôle. Dire que l’UE est une grande puissance exportatrice est une plaisanterie ; en réalité, c’est l’Allemagne qui a assis sa domination en Europe sur un mercantilisme qui s’exerce d’abord à l’encontre de ses partenaires européens et exploite le marché unique à son seul avantage, en intégrant l’économie des pays d’Europe centrale et orientale au profit de son industrie afin d’en abaisser les coûts de production. L’admission de l’Ukraine dans l’UE, qui coûtera cher au contribuable français (plus encore que le Brexit), n’a pas d’autre motivation que d’accroitre l’Ost Politik allemande. L’abandon des droits de douane pour les produits ukrainiens venant sur le marché européen sert les intérêts des pays et des entreprises qui ont investi en Ukraine.

Quant au prétendu soft power d’une « puissance libérale régie par le droit », il a perdu de sa superbe avec les accrocs faits à l’état de droit avec les livraisons d’armes à un pays en guerre, contraires à la « position commune » de 2008, à valeur contraignante, sur les transferts d’armement hors d’Europe. De ce point de vue, la position helvétique est plus cohérente. La propagande russe a beau jeu de prétendre lutter contre l’hypocrisie occidentale aux valeurs à géométrie variable.

Enfin, l’UE est incapable de protéger militairement les Européens. Cela vient d’être solennellement réaffirmé le 10 janvier dans la déclaration conjointe du président du Conseil européen, de la présidente de la Commission européenne et du secrétaire général de l’OTAN sur la coopération entre l’UE et l’OTAN (§8) : « L’OTAN reste le fondement de la défense collective de ses membres, et elle demeure essentielle pour la sécurité euro-atlantique ».

Pour la forme, la déclaration reconnaît « l’intérêt d’une défense européenne plus forte et plus performante, qui contribue effectivement à la sécurité mondiale et transatlantique, complète l’action de l’OTAN et soit interopérable avec celle ci. » Il n’est plus question ni d’Europe de la défense, ni d’Union européenne de défense (pour reprendre les terminologies française et allemande), mais bien de « défense européenne ». De quoi s’agit-il, dès lors que la défense collective est assurée par l’OTAN ?

Changement de paradigme

Le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’UE (DG/EMUE) a donné la réponse lors de son audition à l’Assemblée nationale le 16 novembre dernier : « nous pouvons constater l’apparition d’un changement de paradigme et de mentalité. Il en résulte la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, et, de manière plus significative encore, la sortie du Danemark de l’opt-out, qui avait été décidé par crainte d’une concurrence entre l’OTAN et l’Union européenne. La guerre en Ukraine a au contraire démontré leur complémentarité, l’OTAN ayant la charge de la protection du territoire européen (ce qu’il a parfaitement accompli à travers un renforcement notamment des contingents, auquel la France participe avec un nouveau contingent en Roumanie), tandis que l’Union européenne est capable d’agir au-delà de ses frontières ».

On sait en quoi consistent les capacités d’intervention de l’UE et l’utilité des opérations qu’elle conduit. C’est encore l’amiral Bléjean qui en parle le mieux : « Je suis aujourd’hui très pessimiste sur l’avenir de la mission de l’Union européenne au Mali, (…) je réduis donc la mission EUTM Mali de 1.200 personnes potentiellement à 300 personnes, centrées sur Bamako, dans l’espoir de maintenir un dialogue ouvert et de poursuivre quelques actions dans le domaine de l’éducation et du conseil. Les conditions sont similaires en République centrafricaine. Il faut savoir terminer une mission lorsqu’elle n’a plus de sens. En l’occurrence, même si certains États membres y sont attachés pour des raisons historiques, il faut constater que cette mission n’a plus les capacités d’exercer son mandat. Une discussion franche, et non entachée par des considérations politiques, est nécessaire à ce sujet ».
A défaut d’efficacité opérationnelle, ces missions sont-elles un outil d’influence ou de « soft power » ? Le DG de l’EMUE répond en donnant deux exemples parlant. A propos des missions en Afrique : « Lors des votes des quatre principales résolutions des Nations Unies concernant la condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le taux d’abstention ou d’absence de nos partenaires africains doit nous interpeller. Le Mozambique, par exemple, qui fait l’objet d’une mission européenne, et constitue, per capita, le troisième pays d’investissement de l’Union européenne au développement, s’est abstenu à chaque vote, alors qu’il deviendra membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies au 1er janvier 2023. Le message envoyé est donc que notre modèle n’est plus le seul à être proposé à ces pays, et qui nous demandent de sortir de notre paternalisme passé pour entrer avec eux dans une relation de partenariat. C’est ainsi que nous envisageons les prochaines missions ».
Les Français financent le réarmement… polonais

A propos de l’aide à l’Ukraine : « La presse, notamment anglo-saxonne, a pu indiquer que l’effort de l’Union européenne représentait moins de 20 % de celui des États-Unis. Or, en incluant la Facilité européenne pour la paix (FEP) et les livraisons dont le remboursement n’a pas été réclamé par certains États membres, l’Union européenne a consacré collectivement plus de 8 milliards d’euros à l’assistance militaire à l’Ukraine, soit 45 % de l’effort américain à périmètre égal. Elle a consacré 0,05 % de son PIB à cette assistance, contre 0,07 % de leur PIB pour les États-Unis. En proportion du PIB, les deux efforts sont donc comparables. Il faut ainsi contrer le narratif inexact selon lequel « l’anglosphère » aiderait l’Ukraine et l’Union européenne n’aiderait qu’elle-même », explique le vice-amiral Bléjean.

Plus précisément, concernant la FEP, le vice-amiral Bléjean explique ainsi son étonnant fonctionnement : « Des crispations politiques apparaissent déjà entre les contributeurs et les dépensiers, du fait de l’écart entre l’éligibilité au remboursement de certains États et la quote-part de leur participation au budget de la FEP, ou en raison du rythme actuel de consommation des crédits, bien supérieur aux perspectives initiales. La Pologne, qui a donné pour plus de 1,5 milliard d’euros de matériel (principalement des chars de fabrication soviétique) paye ainsi une part très faible, de sorte que ce sont les États payant une part plus importante (la France et l’Allemagne notamment) qui financeront ce don ».
Si cette explication technocratique est peu compréhensible, c’est que le DG/EMUE ne dit pas que la Pologne a obtenu d’être remboursée non pas à la valeur réelle du matériel cédé (soit le prix de la tonne d’acier pour des blindés ex-soviétiques) mais au prix d’achat du matériel de remplacement, à savoir les chars Abrams américains et les engins sud-coréens les plus modernes. C’est donc le contribuable français qui va financer la création de la première armée européenne que deviendra bientôt l’armée polonaise. Et cet effort de « solidarité » ne profitera en rien à l’industrie européenne.

Mais c’est aussi un effet pervers de la FEP que d’encourager une certaine fuite en avant dans les cessions de matériels anciens afin de se faire rembourser leur remplacement au prix du neuf. La cession annoncée des AMX-10RC permettrait ainsi à la France de rentrer en partie dans ses frais en utilisant le milliard que la FEP lui coûte à rembourser l’achat des Jaguar. C’est la Cour des comptes qui va être contente !

Faut-il continuer dans de tels errements ? La faute n’est ni polonaise, ni allemande, elle est française et elle n’est pas récente. La gauche française a cru à l’idéal européen comme substitut à son idéal de transformation économique et sociale historiquement inspiré du marxisme à laquelle elle a renoncé en 1983 ; cette évolution s’est incarnée dans la figure de Jacques Delors. De son côté, la droite française, dominée par Jacques Chirac dès 1974, a rapidement renoncé à son héritage gaulliste (incarné par Philippe Séguin en tant qu’héritier d’un autre Jacques, Chaban-Delmas) pour faire de la construction européenne une perpétuation de la lutte des classes (le grignotage des acquis sociaux au nom des « acquis européens ») par d’autres moyens, à commencer par les transferts de compétence. Le macronisme (mais non Emmanuel Macron lui-même, dont la pensée est sans doute plus complexe) est l’héritier de cette double évolution.

Il n’y a pas de fatalité à ce que la France persévère dans une erreur ruineuse qui ne lui apporte ni la prospérité ni la sécurité promises. Comme il n’y a aucune solution réaliste à attendre des extrémités du spectre politique, c’est d’un nouveau retournement de la gauche et de la droite française, vampirisées par le macronisme au niveau national, qu’il convient d’attendre une réaction salutaire apte à répondre aux attentes d’un électorat découragé.

Ce retournement passera obligatoirement par l’abandon de toute illusion vis-à-vis de l’UE, qui n’est définitivement qu’un marché pour les plus riches et un tiroir-caisse pour les moins riches, dont les procédures sont organisées au profit de tous ceux qui y trouvent un intérêt. C’est à la France d’y rétablir son influence pour y faire à nouveau prévaloir ses intérêts. « L’intérêt général européen » n’existe pas, il n’existe que les intérêts particuliers des États membres et de certaines de leurs entreprises qui négocient en permanence pour troquer entre eux, ce qui a l’immense vertu de les dissuader de se faire la guerre, sinon économique. La France est la seule à ne pas jouer ce jeu, ce qui la rend de plus en plus inaudible, car nos partenaires ne supportent plus un discours considéré comme d’autant plus arrogant que les performances françaises ne plaident pas en sa faveur.

Il est temps pour la France de ne plus encourager le projet antisocial (cf. la nouvelle réforme des retraites) et contraire à nos intérêts stratégiques de l’UE actuelle. Le retour prochain du semestre européen remettra en cause l’exécution de la prochaine LPM, alors que l’UE ne protège pas les Européens et que l’horizon de la France ne se limite pas au continent européen et à ses approches maritimes. Dans l’intérêt de l’Europe, la France ne peut plus continuer à se saigner dans l’intérêt des autres. La France s’appauvrit de dix milliards nets par an au profit de ses partenaires de l’UE, y compris les plus riches. Cette hémorragie explosera avec l’arrivée de l’Ukraine. La France doit dorénavant veiller avant tout à préserver ses intérêts, à commencer par les domaines de souveraineté : l’alimentation et la santé, l’énergie et la défense, les services en réseau.

En même temps, la France doit abandonner l’illusoire « Europe puissance » pour s’investir à fond dans l’OTAN, dont les lignes de force ont bougé à la faveur du conflit ukrainien. Les Américains préparent d’ores et déjà leur retrait en faisant du nouveau « royaume polono-lituanien » (englobant l’Ukraine, vieille dénomination géographique qui qualifie une nation depuis un siècle) la puissance militaire dominante du pilier européen de l’alliance, un vassal entièrement dépendant et bien plus sûr que la France, l’Allemagne ou même le Royaume-Uni. Les vrais enjeux stratégiques de demain sont donc au sein de l’OTAN, non à l’UE. Pour la France, qui a des intérêts à protéger sur tous les continents, le risque de marginalisation est réel. La prochaine LPM doit être l’outil d’un redressement stratégique qui tienne compte de tous ces enjeux.
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(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Politique étrangère de Macron: les échecs

Politique étrangère de Macron:  les échecs 

 

 Pour Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales, Emmanuel Macron  n’a pas su éviter les revers diplomatiques face à Poutine, à l’alliance Aukus, et au Mali. (Interview dans le Figaro)

Thomas Gomart est directeur de l’Institut français des relations internationales. Son dernier ouvrage est Guerres invisibles, éd. Tallandier, 2021.


Emmanuel Macron s’est-il inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, ou a-t-il fait prendre une direction nouvelle à la diplomatie française ?

Thomas GOMART. - Emmanuel Macron a essayé de faire preuve d’un classicisme agile. Il s’est inscrit à la fois dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en tentant d’apporter des éléments de disruption. Il a pris des risques plus ou moins payants. La continuation par rapport à ses prédécesseurs de la Vème République s’observe dès ses premiers pas en tant que président. Tout d’abord, le volet occidental à travers la relation très spécifique entre Washington, Londres et Paris, par l’invitation faite à Donald Trump d’assister au défilé du 14 juillet 2017. Il sait que l’embryon d’alliance atlantique apparaît à la fin de la Première Guerre mondiale. Ensuite, la relation franco-allemande par le conseil des ministres franco-allemands, qui a décidé d’un certain nombre de programmes d’armement structurants. Enfin, l’importance accordée à la relation avec Moscou, notamment par l’invitation de Vladimir Poutine à Versailles. En ce sens, il réalise des figures imposées, tout en cherchant à imposer son style.

Puis, l’aspect disruptif, l’ «agilité» pour reprendre un terme qu’il affectionne, c’est d’avoir beaucoup investi sur des rendez-vous censés nourrir le multilatéralisme. Cette tendance a été accentuée après les décisions de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris, et de l’accord sur le nucléaire iranien. Elle s’est traduite par une multiplication d’événements multilatéraux et multifacteurs qui correspondent au souci d’Emmanuel Macron d’apparaître comme agile. Il a aussi multiplié les prises de parole dans différents formats avec une volonté évidente de moderniser l’image de la France.

Cette stratégie a-t-elle permis d’affirmer la France comme un acteur influent et crédible sur la scène internationale, ou au contraire doit-on lire, par exemple l’incapacité à s’imposer face aux États-Unis dans la crise des sous-marins, ou comme un médiateur face à Poutine dans le conflit ukrainien, comme une baisse de l’influence française ?

Si l’on essaye de faire le bilan de ce que sa diplomatie a produit, il y a plusieurs déceptions profondes. La plus importante est sans doute l’issue de son dialogue continu avec Vladimir Poutine qui n’a pas empêché l’agression russe en Ukraine. La deuxième déception est la découverte de l’alliance Aukus nouée par les « trois démocraties maritimes » ainsi que ces pays se définissent, alors que l’Australie était considérée comme un des principaux points d’appui dans tout le discours français sur l’Indopacifique. Il y a également des déceptions liées à sa tentative de modifier la situation politique au Liban, et une très grande question sur la politique française au Sahel avec la décision d’arrêter l’opération Barkhane. Ce sont des éléments qui montrent les difficultés, les revers rencontrés par la diplomatie française.

Si on regarde les réussites, Emmanuel Macron est le seul en 2017 à être élu sur un discours pro-européen. À la différence de tous ses autres compétiteurs, il n’a jamais varié sur cet engagement. De ce point de vue, il a obtenu un certain nombre de transformations au sein de l’Union européenne. La mutualisation de la dette, le fait que la notion de souveraineté européenne ou souveraineté technologique soit devenue plus centrale, et le fait que l’Union européenne ait réussi à participer à la crise sanitaire dans sa gestion à la fois sanitaire, vaccinale et économique font partie des réussites diplomatiques.

La deuxième réussite est d’avoir construit un discours sur le multilatéralisme à l’attention des acteurs désireux de ne pas être piégés par la rivalité sino-américaine, tout en étant parfaitement clair sur son système d’alliance. C’est un discours qui s’est adressé à des pays comme l’Inde, à une volonté de renouveler les termes des échanges avec des pays africains, les pays du Golfe ou encore l’Indonésie. La France a joué un rôle moteur pour les enjeux liés aux biens communs, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou la perte de la biodiversité. Elle s’est montrée active dans la mise en œuvre des ODD (objectifs de développement durable).

Le troisième aspect, le plus important, est sa lucidité sur de la rapidité de dégradation de l’environnement stratégique. C’est le premier président qui assume ouvertement le réarmement. Il a clairement rompu avec l’héritage de ses prédécesseurs, qui avait négligé le budget de la défense, tout en décidant d’interventions extérieures. Parallèlement, il s’est employé à convaincre ses alliés européens de la nécessité de réarmer.

Au final, pour produire des effets à moyen et long termes, une politique étrangère dépend de la solidité économique du pays. Le problème fondamental de la France est le suivant : son positionnement diplomatique connaît un rendement décroissant au moment où sa sécurité exige des coûts croissants. L’effet ciseaux est prévisible : une propension plus élevée à prendre des coups et une capacité plus limitée à en porter.

La fin du quinquennat a été marquée par la fin de la présence française au Mali commencée sous François Hollande, quel bilan tirer de ces 9 ans de présence et de ce départ poussé par le nouveau pouvoir malien ?

Il faut commencer par noter qu’Emmanuel Macron a résisté à la tentation des interventions militaires extérieures. Le Mali est un héritage de la présidence Hollande, comme vous l’avez rappelé. Sur le plan militaire, cela a été une opération qui a régulièrement permis de « neutraliser » des djihadistes, et donc de limiter leur progression. Ces opérations se sont accompagnées d’efforts pour encourager le « 3D » c’est-à-dire des actions combinées de défense, de diplomatie et de développement. Cela a eu aussi pour vertu de faire comprendre aux Européens que la situation au Sahel concernait leur propre sécurité, ce qui a entraîné un certain nombre d’européens à participer de manière modeste à l’effort.

Le bilan négatif est qu’évidemment en dépit d’une présence sur le terrain, Paris n’a pas vu venir les deux coups d’État, a sous-estimé le sentiment anti-français qui s’est développé dans la sphère informationnelle, l’a négligé et a dû faire face à une activité informationnelle qui s’est retournée contre Paris. De plus, ces opérations ont abouti à une usure de l’outil militaire puisqu’elles ont mobilisé plus de cinq mille hommes, sans parvenir à distinguer entre une mission qui, initialement était de stopper les djihadistes (donc qui relevait d’éléments uniquement militaires et qui était réussie), et l’ambition trop importante de contribuer à la reconstruction de l’État malien, ce qu’une opération militaire ne peut pas faire, surtout de cette taille.

La réflexion qui devrait guider l’indispensable retour d’expérience est de comprendre comment nous sommes passés d’une logique de contre-terrorisme à une logique de reconstruction d’État.

La France a-t-elle redéfini son rôle au sein de l’Europe, notamment depuis le départ d’Angela Merkel ?

Oui et non. Oui, dans la mesure où Paris est une des rares capitales européennes où on est encore capable d’avoir une pensée globale sur le monde. C’est de plus en plus rare au sein de l’Union européenne. Paris conserve une capacité d’initiative, malgré les difficultés que nous connaissons. Son positionnement est sans doute meilleur au sein de l’Union européenne en 2022 qu’il ne l’était en 2017, mais le Brexit a entraîné une dégradation préjudiciable de la relation de la France avec Londres.

Non, dans la mesure où il y a un sous-investissement français, qui s’explique par une culture administrative, une absence de mobilisation de moyens, et une difficulté à exercer de l’influence. Exercer de l’influence est un métier, qui demande une vision, des moyens et surtout de la constance. Il ne suffit pas d’avoir des idées et de penser que tout le monde va s’y ranger tellement elles sont intelligentes. Il y a un sous-investissement structurel dans les institutions européennes, dans le jeu européen de la France, par rapport à d’autres acteurs qui maîtrisent beaucoup mieux les rouages bruxellois en particulier parlementaires. Le problème de la France est d’avoir envoyé à Bruxelles des parlementaires qui, pour une large partie d’entre eux, sont contre le projet européen. De ce point de vue, il y a une grande difficulté de la France: d’un côté Emmanuel Macron assume un positionnement européen, affirme qu’il faut aller plus loin dans la construction européenne et, de l’autre, il fait face à des forces politiques très hostiles à l’Union européenne.

Pensez-vous que la suppression du corps diplomatique par la réforme de la haute fonction publique risque d’influer sur cette capacité à « avoir une pensée globale sur le monde » que vous décrivez ?

Dans les atouts de la France, il y a incontestablement une forte culture militaire et une forte culture diplomatique. Les deux vont de pair. Est-ce que cette réforme va altérer ce savoir-faire, ou permettre d’accélérer une adaptation, une modernisation de l’outil diplomatique français ? Très franchement, il y a une spécificité du métier de diplomate qui porte notamment sur la maîtrise de langues rares, l’art de la négociation, la capacité à naviguer dans différents milieux, de vivre dans des pays difficiles. Les diplomates doivent conserver ces traits spécifiques au cœur de leur identité, tout en se formant au cours de leur carrière. Une réforme est toujours difficile.

Pour conclure quels enjeux principaux en politique étrangère attendent le vainqueur du scrutin de dimanche ?

Ce sont clairement la suite et les conséquences de la guerre d’Ukraine. C’est le sujet systémique. Le prochain président ou la prochaine présidente va devoir très vite agir pour la sécurité européenne au sens dur du terme. Et n’aura pas droit à l’erreur.

 

Emploi, croissance, inflation et justice sociale : les échecs de Macron

Emploi, croissance, inflation et justice sociale : les échecs de Macron

 

 

Jusque-là on a surtout jugé la politique de Macron à partir des modifications législatives. Bref, la réforme par la loi. Un procédé finalement classique en France où on pense que la modernisation peut se faire par décret. Or souvent les textes existent, ils sont peu ou mal appliqués et pas contrôlés désormais ce n’est pas sur l’activisme parlementaire que seront jugés le gouvernement et Macron. Au bout d’un an, il est un effet légitime d’examiner les résultats et non les intentions réglementaires. De ce point de vue, l’échec est patent. Certes 2017 a été satisfaisant mais on le doit surtout à la conjoncture internationale et aussi il faut bien le dire aux mesures prises par François Hollande. Pour 2018, la première déception concerne la croissance. Le gouvernement imaginait que la dynamique de 2017 allait se poursuivre et avait donc programmé une hausse du PIB de 2 %. Alors on atteindra péniblement autour de 1,6 %. En cause évidemment le tassement de la demande internationale mais cette explication ne suffit pas puisque par exemple l’Allemagne va afficher près de 2.5% pour la croissance du PIB.  . Du fait de la faiblesse de la croissance, le chômage aura tendance à stagner en 2018 en France. Les grands équilibres financiers peut ne seront pas établis faute notamment d’efforts de la part de l’État. Pire, on va vendre les bijoux de famille (notamment les aéroports de Paris et la Française des jeux) pour  boucler le budget. Enfin la justice sociale n’aura guère progressé puisqu’au contraire le taux de pauvreté ne cesse de progresser. Dernier élément du bilan : les affaires qui ont grandement terni l’image d’un président voulaient changer la politique mais qui finalement se réapproprie les vieilles méthodes opaques et douteuses. Des méthodes qui ont porté un rude coup à sa posture ; la popularité s’est nettement dégradée et Macron  ne parvient pas à se débarrasser de cette étiquette de président des riches.

Hollande : la spirale des échecs

Hollande : la spirale des échecs

Le rentré sera très dure pour Hollande désavoué par l’opinion auusi par une partie de la gauche y compris au PS, désavoué auusi au plan européen par Merkel ; bref un échec total sur le plan économique avec une croissance quasi nulle, au plan social avec le chômage et au plan politique avec une impopularité historique. Echec tactique auusi car le remplacement de Ayrault par Valls n’a rien changé. Des  échecs qui succèdent aux échecs. Nouvelle fin de non recevoir allemande, désaveu du Conseil constitutionnel sur le pacte de responsabilité, tensions dans la majorité: l’horizon déjà menaçant de la rentrée s’est encore assombri pour François Hollande depuis son départ en vacances.  Le chef de l’Etat, qui dressait le 21 juillet un tableau lugubre de l’opinion devant la presse présidentielle - »beaucoup de gens n’y croient plus »- n’a guère trouvé ces jours-ci d’arguments pour redonner moral et confiance aux Français.  La censure, jeudi, par le Conseil constitutionnel de baisses de cotisations salariales pour les salariés modestes redonne des munitions à ceux qui instruisent le procès en amateurisme du gouvernement, auquel François Hollande avait espéré répondre en nommant Manuel Valls au poste de Premier ministre. « L’amateurisme fait perdre du temps à la France », estime dans un communiqué l’ancien Premier ministre UMP François Fillon, qui dénonce « le caractère brouillon et improvisé de la politique économique gouvernementale ».  Le coup est d’autant plus rude que les 2,5 milliards d’euros de réductions de cotisations annulées représentent la moitié du volet « solidarité » d’un pacte qui prévoit 41 milliards de baisses de charges sociales et d’impôts pour les entreprises. De quoi relancer la guérilla de la CGT, de Force ouvrière et, surtout, des députés socialistes frondeurs, contre un pacte accusé de faire la part trop belle au patronat, d’autant que les négociations sur les contreparties piétinent.  Conçu pour relancer une économie française désespérément atone par une politique de l’offre, ce pacte paraît d’ores et déjà insuffisant. Au point que François Hollande a lancé lundi un appel à l’Allemagne pour qu’elle mette ses excédents au service de la croissance européenne. Un appel immédiatement rejeté par Berlin, qui ne juge pas nécessaire d’infléchir sa politique déjà suffisamment favorable à la croissance selon Angela Merkel. Cette fin de non recevoir fragilise l’ambition du chef de l’Etat français de « réorienter » l’UE vers une politique plus favorable à la croissance et à l’emploi. Il ne peut pas non plus compter sur la publication des prochaines statistiques pour atténuer un triple constat d’échec sur les fronts de l’activité, des déficits et de l’emploi, auquel Manuel Valls a préparé l’opinion. Le ministre français des Finances, Michel Sapin, devrait être bien seul en première ligne, le 14 août, pour faire un point sur les comptes publics, après la publication par l’Insee des chiffres de croissance du deuxième trimestre. L’agence de notation Moody’s et de nombreux analystes s’attendent à ce que le gouvernement admette que ses objectifs de réduction des déficits -à 3,8% du PIB fin 2014 et 3% fin 2015- ne seront pas atteints. « On en sera même assez loin », estime Yacine Rouimi, économiste de la Société générale. La Commission européenne espère que la France tiendra au moins son engagement de réduire ses dépenses publiques de 50 milliards d’euros sur trois ans. « Parce que déjà, là, on a quelques doutes », confie un haut fonctionnaire européen. Faute d’atteindre ses objectifs, François Hollande tentera de convaincre ses partenaires de lui donner encore du temps, en invoquant les réformes structurelles menées par la France mais contestées par l’aile gauche de sa majorité.  Ses conseillers jugent la fronde de plusieurs dizaines de députés PS stabilisée à un niveau supportable.  Mais rien n’exclut un regain de tension, notamment sur la question des seuils de 10 et 50 salariés au-delà desquels les entreprises se voient imposer des obligations supplémentaires, objet d’une future négociation entre les partenaires sociaux.  Le dernier allié du PS au sein de la majorité, le Parti radical de gauche, a pour sa part menacé de retirer ses trois ministres du gouvernement si le projet de réforme territoriale reste en l’état. Signe de la mauvaise humeur des états-majors du PS et du PRG: les deux formations iront en ordre dispersé aux élections sénatoriales de fin septembre, lors desquelles la gauche devrait, sauf surprise, perdre sa majorité au Sénat. Sur le front social, le gouvernement risque d’être confronté aux mouvements d’humeur des professions libérales, vent debout contre les projets du ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, de s’attaquer à leur monopole dans certains secteurs. François Hollande, qui fêtera ses 60 ans le 12 août, et dont la rentrée débutera le 15 par la commémoration du Débarquement allié de 1944 en Provence, réfléchit à sa stratégie avant une grande conférence de presse en septembre.  Il peut certes miser, pour faire diversion, sur le feuilleton de l’éventuel retour de son prédécesseur UMP Nicolas Sarkozy et des divisions de l’opposition. Mais « il faut absolument qu’il y ait une perspective qui soit donnée », estime Stéphane Rozès, président de la société Conseils, analyses et perspectives (Cap). « C’est l’absence de récit qui fait les jacqueries et les frondes. »

 

Chômage, déficit, logement, croissance : les échecs de Hollande

Chômage, déficit, logement, croissance :  les échecs de Hollande

 

 

 

 

Le plus gros échec de Hollande c’est évidemment la croissance qu’il devait imposer à l’Europe entière mais qui fait un flop en France (0.1% en 2013 et de l’ordre de 1% en 2014) Pour l’emploi,  en septembre 2012 sur le plateau de TF1, le chef de l’Etat s’était. engagé à «inverser la courbe du chômage d’ici un an», avant de repousser l’échéance à la fin de l’année 2013. Las, le mois dernier, la France comptait 177.800 de chômeurs de plus qu’un an auparavant et 10.200 de plus qu’en novembre. Leur nombre mensuel n’aura finalement diminué qu’une fois au cours de l’année dernière (en octobre), si l’on excepte le mois d’août, dont les chiffres ont été faussés par un bug de SFR, prestataire de Pôle emploi. La progression du chômage a cependant été ralentie par le gros vivier d’emplois aidés déployé par le gouvernement. Ainsi au dernier trimestre, le nombre de chômeurs supplémentaire a été de 2500 en moyenne contre 33.000 au premier.  Pour es constructions de logements neufs. Lors de la campagne présidentielle, le chef de l’Etat s’était engagé à construire 2,5 millions de logements durant son quinquennat, soit 500.000 logements par an. Mais en 2013, selon les donnés publiées mardi par le ministère du Logement, seuls 332.000 logements ont été mis en chantier. C’est 4% de moins que l’année dernière, qui n’était pourtant pas un bon millésime. «On construit moins, c’est vrai, on est dans une période de crise, mais on a bien résisté», s’est défendue Cécile Duflot sur i-Télé. Là encore, la faible croissance économique a compromis les objectifs initiaux du gouvernement en frappant de plein fouet le secteur du bâtiment. Et ce malgré les mesures de relance adoptées, comme la baisse de la TVA sur la construction de HLM, le nouveau prêt à taux zéro ou encore la réduction des délais de procédure. En matière de fiscalité,  septembre 2012, Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget, promet qu’il n’y aurait «pas d’effort fiscal supplémentaire» après 2013 et qu’à partir de 2015, le gouvernement «commencerait à diminuer les prélèvements obligatoires». Au moment de la présentation du projet de Budget pour 2014, le ton change radicalement: confronté à des rentrées fiscales plus basses que prévues, Jean-Marc Ayrault a «assumé d’avoir été obligé d’augmenter les impôts». La pause fiscale tant attendue par les ménages attendra désormais 2015. En guise de stabilisation, ils écoperont cette année d’une hausse de la TVA de 19,6% à 20%, d’un abaissement du plafond du quotient familial ou encore de la fin de l’exonération fiscale sur la complémentaire santé.  Enfin dans le domaine du déficit,  Hollande avait promis de le limiter 3% du PIB en 2013. C’était l’un des 60 engagements du candidat Hollande, qui avait aussi promis le retour à l’équilibre budgétaire en 2017. «Le contexte économique qui s’est dégradé ne permettra pas de tenir l’objectif en 2013, a rapidement acté le gouvernement. Demander davantage d’efforts aux Français ne serait pas raisonnable». C’est désormais en 2015 qu’il espère atteindre les fameux 3% de déficit. Pierre Moscovici a assuré la semaine dernière à l’Assemblée nationale que cet engagement, scruté par la Commission européenne, serait tenu. Mais le gouvernement multiplie les annonces coûteuses en faveur des entreprises alors qu’il s’est engagé à ne plus augmenter les impôts des ménages. Les économies réalisées devront être conséquentes pour ne pas faire déraper à nouveau le déficit… D’autant plus qu’avant même l’annonce du pacte de responsabilité, la Commission prévoyait un déficit à 3,7% du PIB à cet horizon.




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