Archive pour le Tag 'Eau'

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Sarkozy–Bygmalion : encore une affaire qui finira en eau de boudin

Sarkozy–Bygmalion : encore une affaire qui finira en eau de boudin

Pour l’instant, l’ancien président de la République a été condamné, jeudi 30 septembre, à un an ferme pour dépassement du plafond des dépenses de sa campagne. Immédiatement sa peine a été commuée en maintien à domicile avec système électronique ! En outre Nicolas Sarkozy a évidemment fait appel; du coup avec le temps, la pression médiatique s’amenuisant encore l’intéressé pourrait s’en sortir avec seulement du sursis en appel. Bref Sarkozy a dépensé 20 millions au lieu de 10 pour sa campagne électorale mais sa sanction risque d’être assez anecdotique. Ou comment encore dévaloriser la crédibilité de l’appareil judiciaire.

Le jugement rendu jeudi 30 septembre par le tribunal correctionnel de Paris dresse pourtant un impitoyable constat : à la place qui était la sienne, chacun des prévenus a contribué au dépassement de 20 millions d’euros des frais de campagne du président candidat Nicolas Sarkozy en 2012, soit le double du plafond autorisé. En instaurant, en couvrant, ou en tirant profit de la mise en place d’un système illégal de fausse facturation, tous ont « porté atteinte à la confiance dans le système électoral français » et à l’autorité des décisions des organes de contrôle, « dont l’existence et le rôle sont prévus par la loi ou par la Constitution elle-même ».

L’ancien chef de l’État, qui n’était pas présent au tribunal ce jeudi, a donc été condamné à un an de prison ferme. Une peine aménagée en détention à domicile sous surveillance électronique. Selon nos informations, il fait appel de sa condamnation.

Ressource eau : une dangereuse financiarisation

La financiarisation de la ressource eau, tribune dans le monde Par ​​​​​​Patrice Fonlladosa*

 

 

Lundi 7 décembre 2020 : une première sinistre à la Bourse d’échange de marché à terme à Chicago, avec l’introduction de contrats à court terme sur l’eau, les premiers du genre. D’un bien commun faisant l’objet d’un droit adopté par les Nations Unies en juillet 2010, voilà qu’il deviendrait une commodité exclusive et privée, dans la directe ligne de pensée de l’économiste australien Mike Young.

Les arguments évoqués – parfois contradictoires, à contresens et singuliers – mélangent allégrement rareté, régulation dite « optimale », protection de la ressource, économie de ses usages, jusqu’à cette déclaration qui ne souffre d’aucune ambiguïté : « Ce n’est pas parce que l’eau est la vie qu’elle ne doit pas avoir un prix », a affirmé à l’automne dernier Willem H. Buiter, l’ex-chef économiste de Citigroup, aujourd’hui professeur invité à l’Université de Colombia.

Imaginés pour répondre aux besoins de régulation du marché agricole californien, ces outils financiers ne répondent à aucune des causes de la rareté, des pollutions ou des impacts du changement climatique. Droit de propriété aliénable ? Droit d’utilisation monnayable ? En fait, deux visions s’opposent radicalement : celle de la ressource naturelle exploitable et celle du bien commun fondamental partageable.

Car, si les océans couvrent 70 % de la planète, seuls 0,26 % reste disponible en eau fraîche utilisable pour les besoins humains, selon l’Unesco et l’Institut américain d’études géologiques (USGS). Alors que plus de 1,6 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et que les impacts du changement climatique et de l’urbanisation sans frein commencent seulement à se faire sentir depuis une décennie, des financiers imaginent – et mettent en œuvre – des instruments de couverture de risque liés à la rareté d’un bien vital.

Ce n’est pas un signal faible mais une alerte à ne pas prendre à la légère et qui semble pourtant à la fois peu relayé et très défendu par plusieurs établissements financiers de premier rang (BNP Paribas, Citigroup, Macquarie, pour n’en citer que quelques-uns). Dès lors, cet « indicateur » va sans nul doute – et rapidement – voir son reflet apparaître dans d’autres pays et, en Afrique où les réserves hydrauliques sont très importantes, susciter de potentielles prédations.

L’Organisation des Nations Unies anticipait déjà dès 2020 une « concentration des ressources pour les acteurs majeurs, au détriment des plus modestes ». On est loin de « l’hydrosolidarité » mise en avant régulièrement depuis quinze ans… Et, si l’on n’y prend garde, par des mesures de régulation raisonnée basées sur des politiques publiques affirmées, ces guerres de l’eau jusqu’à présent presque toujours évitées seront notre futur proche.

Aux conflits d’usages déjà existants, n’ajoutons pas ce sel amer de la spéculation financière, car si le service de l’eau a un coût – il faut bien pomper, produire, traiter, distribuer – l’eau comme ressource n’a, elle, pas de prix.

​​*Ancien administrateur du Medef et ex-président du comité Afrique du Medef international, ​​​​​​Patrice Fonlladosa préside aujourd’hui le think tank (Re)sources.

Corruption Bolloré au Togo: une affaire qui finira en eau de boudin

  • Corruption Bolloré au Togo: une affaire qui finira en eau de boudin

 

L ‘affaire est déjà complexe sur le plan juridique puisque la poursuite judiciaire engagée est le fait du parquet national financier qui conteste un accord entre la justice et Bolloré via une reconnaissance préalable de culpabilité. Bref l’acceptation de cette culpabilité par Bolloré contre le paiement d’une somme de 375 000 € pour des faits délictueux au Togo.

 

L’affaire va être envoyée un juge d’instruction qui devra décider de la procédure engagée ou non. La justice met le doigt dans une affaire qui devrait finir en eau de boudin. En effet on sait que le groupe Bolloré a surtout réalisé ses profits au départ sur ses activités africaines et c’est grâce à ces profits qu’ il a pu étendre le champ de ses activités et leur nature ailleurs. Pour permettre une telle rentabilité le patron de Bolloré n’a jamais fait dans la dentelle pas plus au Togo, en Afrique qu’en France.

Mais en Afrique on connaît les modes de régulation des marchés. Bref s’il fallait faire une enquête complète sur les pratiques de Bolloré en Afrique ( ou d’autres grandes entreprises) il faudrait sans doute des années et trop de personnalités se trouveraient impliquées.

 

Le parquet national financier (PNF) a donc décidé de renvoyer à un juge d’instruction le dossier de Vincent Bolloré et deux responsables après la non-homologation de leur «plaider coupable» fin février pour notamment des faits de corruption au Togo, a-t-il indiqué dimanche 21 mars à l’AFP.

 «le PNF a introduit, vendredi, un recours pour excès de pouvoir devant la chambre criminelle de la Cour de cassation» en raison de plusieurs mentions, dans l’ordonnance de validation de la CJIP des trois CRPC qui n’ont finalement pas été homologuées, a souligné le parquet financier. La CJIP pourrait donc être invalidée pour vice de forme et retourner à la présidence du tribunal qui devra ensuite statuer sur son homologation, mais le PNF n’entend pas la remettre en cause.

 

Environnement-santé- Eau du robinet : plus écolo, plus sain et 200 fois moins cher

Environnement-santé- Eau du robinet : plus écolo, plus sain et  200 fois moins cher

Contrairement à certaines idées reçues l’eau du robinet et très consommable et souvent moins dangereuse que certaines eaux minérales. Un verre d’eau du robinet coûte 200 fois moins cher qu’un verre d’eau en bouteille, soit 0,1 centime le verre. Pour l’eau en bouteille, c’est plutôt 20 centimes en moyenne.  Autre avantage cité : c’est pratique – pas besoin de transporter des packs de bouteilles de 6 kilos. Et seulement 14% des personnes interrogées disent qu’elle a un goût désagréable et déclarent ne jamais boire d’eau du robinet. Cela fait donc 86% de satisfaits.  Cette étude a été réalisée par l’institut TNS SOFRES pour le compte des entreprises de distribution de l’eau, mais elle confirme d’autres enquêtes qui montrent qu’avec la crise, certaines familles ont changé leur façon de consommer et boivent plus d’eau du robinet. D’autant que cette eau ne fait pas peur : malgré des études sur la présence de résidus de médicaments, sachant que les chercheurs en ont aussi trouvés dans les eaux en bouteilles et que ces quantités sont infimes, les consommateurs gardent confiance. On peut donc boire l’eau du robinet, avec toutefois quelques précautions à prendre. D’abord la faire couler un peu, surtout si on rentre d’un long week-end : les germes peuvent s’accumuler dans les canalisations. Ne pas non plus boire de l’eau chaude du robinet : certains font leur thé avec, mauvaise idée, car la chaleur peut décoller de minuscules particules de métal dans les tuyaux et elle développe aussi les bactéries. Et puis toujours la conserver au frigo : ça atténue le gout de chlore, et ça évite le développement des bactéries. Enfin, mettre un bouchon, sinon votre eau va prendre le gout du frigo.

Suez: transfert du siège de l’activité eau aux Pays-Bas !

Suez: transfert du siège de l’activité eau aux Pays-Bas !   C’est le paradoxe pour sauver une entreprise française, on déplaces son  siège aux Pays-Bas. Ce que vient de faire Suez qui a mis sous cloche en quelque sorte son activité eau sous la protection d’une fondation de droit néerlandais. De quoi paralyser les velléités de rachat par Veolia ou d’autres pendant quatre ans.  La confirmation que les Pays-Bas constituent une sorte de paradis fiscal ou nombre d’entreprises se réfugient. Cette fois il ne s’agit pas d’optimisation fiscale mais de protection juridique empêchait toute OPA hostile “Pour les quatre années à venir et sauf décision contraire du conseil d’administration de Suez au cours de cette période, Suez Eau France, comme ses actifs, sera inaliénable à défaut d’accord préalable de ses actionnaires sous certaines conditions, y compris, en tout état de cause, celui de la fondation”, a précisé Suez.

Le Service national universel finit en eau de boudin : 30 000 jeunes sur 800 000

Le Service national universel finit en eau de boudin : 30 000 jeunes sur 800 000

Le secrétaire d’État en charge de la Jeunesse, Gabriel Attal, n’a pas peur du ridicule quand il affirme que le service  national universel a vocation à devenir obligatoire et à concerner les 800 000 français d’une classe d’âge. En fait aujourd’hui, il doit se contenter d’une participation de seulement 30 000 volontaires pour un service qui n’a rien d’universel et ne sert pas à grand chose. La promesse de Macron finit en eau de boudin d’abord du fait des réticences des pros de l’armée à participer à une résurgence du service militaire obligatoire. Exit ou presque la dimension militaire. Ensuite parce la France n’a pas les moyens de le financer. En juin dernier, près de 2000 jeunes de 13 départements ont expérimenté ce projet cher au chef de l’Etat Emmanuel Macron. Le dispositif devait initialement être étendu à 40.000 jeunes l’an prochain. Finalement, ils seront « autour de 30.000″, affirme Gabriel Attal, soulignant que « c’est une montée en charge très importante ». « Pour la première fois, tous les départements lanceront le SNU. La campagne de recrutement commencera en janvier. Il y aura entre 100 et 500 volontaires, selon les départements », ajoute-t-il.

Après la première phase de juin dernier, durant laquelle les jeunes ont effectué un « séjour de cohésion » en internat, les volontaires doivent désormais accomplir deux semaines de mission d’intérêt général auprès d’une association, d’une collectivité ou d’un corps en uniforme d’ici à juin 2020.

Pendant les vacances de la Toussaint, « ils seront près de la moitié des 1978″ premiers volontaires à effectuer cette mission, notamment dans l’armée, les forces de sécurité ou la solidarité, note Gabriel Attal. Le dispositif est appelé à se généraliser au fil des ans à l’ensemble d’une classe d’âge, soit 800.000 adolescents, et à devenir obligatoire affirme sans rire Gabriel Attal.

Eau potable : 23 mesurettes de de Rugy contre le gaspillage

Eau potable : 23 mesurettes de de Rugy contre le gaspillage

 

François de Rugy a présenté lundi 23 mesurettes concernant l’usage de l’eau potable. Il  va surtout autoriser l’augmentation des tarifs et de ressortir le fantôme du gaspillage de l’eau pour laver les voitures ; (en fait 20 l suffisent !). Bref on ressort le signal prix cher aux économistes libéraux alors que c’est la régulation qui devrait s’imposer pour l’usage de ce bien précieux qu’est l’eau potable.  Les collectivités pourront faire varier les tarifs en fonction de la consommation, des saisons ou pour les résidences secondaires. En clair, le prix de l’eau augmenterait à partir de certains seuils pour pénaliser les gros consommateurs ayant une piscine ou lavant souvent leurs voitures ! En contrepartie, la mise en place d’une tarification sociale de l’eau pour les ménages les plus modestes, pour l’instant au stade de l’expérimentation, devrait être généralisée. « On propose de faire évoluer la tarification pour tout le monde », aussi les usagers agricoles et industriels, a assuré la secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon. Une autre piste envisagée est de faciliter les usages des eaux de pluie, des eaux retraitées par les stations d’épuration ou encore les eaux domestiques dites « grises » (douche, lavabo, lave linge…) pour arroser des pelouses. A partir de 2022, les bâtiments neufs devraient intégrer « une exigence en matière d’économie d’eau ».  Des retenues d’eau pourront être créées, mais uniquement si elles répondent à plusieurs besoins. « Il n’y a absolument rien d’obligatoire, de contraignant, les agences de bassin étant seulement « invitées » à prendre en compte les incitations aux économies d’eau dans leurs taux de redevance » pour l’agriculture et l’industrie, regrette Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir. « Le financement de la politique de l’eau (est) actuellement payé à 86% via la facture des consommateurs », rappelle-t-il. L’association demande que les agriculteurs paient pour la dépollution d’eau potable.

L’eau des nappes souterraines menacées

L’eau des nappes souterraines  menacées 

Les nappes souterraines sont menacées de deux manières d’une part par une surexploitation notamment agricole et par le dérèglement du climat. L’absence de régularité des pluies empêche en effet un rechargement régulier des nappes. Une nappe phréatique se remplit lentement grâce aux précipitations, un phénomène appelé «recharge», et se décharge dans les lacs, les rivières ou les océans pour trouver un équilibre. Ces réserves sont déjà sous pression de l’explosion de la population mondiale et de la production agricole qui lui est liée. Mais les événements météorologiques extrêmes (sécheresses, précipitations record…), qui se multiplient avec le réchauffement de la planète, pourraient avoir un effet à long terme sur la vitesse de réapprovisionnement des nappes, selon une étude publiée dans la revue Nature Climat Change. production alimentaire mondiale», commente Mark Cuthbert, de l’Université de Cardiff. «Ce qui se produit aujourd’hui va avoir un effet de latence vraiment important». Le chercheur et son équipe, qui ont utilisé des modèles informatiques et bases de données sur les nappes, estiment que d’ici 100 ans, seule la moitié des réserves d’eaux souterraines pourrait se recharger totalement ou se rééquilibrer. Ce qui pourrait conduire à des pénuries dans les lieux les plus secs. «On peut parler de bombe à retardement environnementale, parce que les effets actuels du changement climatique sur les recharges feront sentir pleinement leurs conséquences sur les reflux vers les rivières et zones humides beaucoup plus tard», souligne Mark Cuthbert. Le processus d’infiltration des eaux de pluie dans le sol peut prendre des siècles et varie selon les régions. Alors que le réchauffement de la planète est déjà responsable de sécheresses et de tempêtes, les extrêmes en termes de précipitations sont de plus en plus prononcés, affectant les nappes phréatiques des futures générations. Le volume global des précipitations pose problème, tout comme l’intensité trop forte des épisodes, note M. Cuthbert. Selon les chercheurs, les réserves souterraines des zones arides mettent plus longtemps -parfois des millénaires – à réagir aux changements climatiques que celles des zones plus humides. «Certaines parties des nappes phréatiques sous le Sahara réagissent aujourd’hui au changement climatique d’il y a 10.000 ans, quand la région était beaucoup plus humide», note Cuthbert.

Sécheresse : une urgente régulation de l’eau

Sécheresse : une urgente régulation de l’eau

 

Si le beau temps et la sécheresse ont favorisé le développement des activités touristiques pendant ce qu’on appelle la basse saison par contre, la sécheresse ajoutée à de fortes températures ont provoqué des dégâts dans l’agriculture. Environ 60 départements sont concernés par des mesures de restriction quant à l’utilisation de l’eau. Face à cette situation la France envisage d’organiser des assises de l’eau pour en examiner les dimensions conjoncturelles mais surtout structurelles. Un problème qui se pose évidemment à l’échelle mondiale. La problématique est rappelée par un article de l’OCDE-observateur :

« Pour la plupart des gens, l’eau, comme l’air, est un bien public. Pourtant, en pratique, sa gestion et sa distribution soulèvent des problèmes qui peuvent être régis par des principes économiques. L’approvisionnement en eau coûte de l’argent. En outre, bien qu’il s’agisse d’une ressource renouvelable, elle est fragile et peut être gaspillée. De l’agriculture à Essentielle pour la vie, l’eau pure est en outre vitale pour la santé humaine. Or aujourd’hui, un milliard d’individus boivent couramment une eau impropre à la consommation. La plupart des pays se sont engagés à réduire de moitié d’ici 2015 le nombre de personnes qui, dans le monde, n’ont pas accès à l’eau potable ou à des infrastructures sanitaires. Même si cet objectif est atteint (ce qui sera difficile), plus d’un demi milliard de personnes resteront privées d’eau potable, et pour plus d’un milliard d’entre elles, d’infrastructures sanitaires. La mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement font pourtant quelque cinq millions de morts chaque année. Rien de surprenant à cela, puisque dans les pays en développement, 90 % des eaux usées se répandent dans les fleuves et cours d’eau sans avoir été traitées. Quelque 50 pays, regroupant environ un tiers de la population mondiale manquent d’eau, et 17 d’entre eux en prélèvent chaque année plus que les cycles naturels n’en apportent. Cela a des conséquences sur les masses d’eau douce de surface, comme les fleuves et les lacs, mais aussi sur les ressources souterraines. Et la croissance démographique ne fera qu’accentuer ce phénomène. Au cours des 50 dernières années, les prélèvements mondiaux d’eau ont quadruplé tandis que la population du globe doublait. Les Perspectives de l’environnement 2001 de l’OCDE prévoient une hausse de ces prélèvements de 31 % entre 1995 et 2020. D’ici 2015, une personne sur cinq vivra dans les grandes villes, contre une sur neuf aujourd’hui, et la population urbaine des pays en développement aura doublé d’ici 2025. De nombreux systèmes urbains d’adduction d’eau méritent d’être améliorés et tous nécessitent des investissements conséquents. Mais l’usage de l’eau douce n’est pas identique partout. En Asie orientale, en Amérique latine, en Afrique et dans plusieurs autres régions, on utilise trois fois moins d’eau douce que dans les pays de l’OCDE, et cinq fois moins qu’en Amérique du Nord. On constate aussi des variations non négligeables au sein de la zone OCDE : par exemple, les États-Unis ont une consommation 10 fois supérieure à celle du Danemark ou du Royaume-Uni. Les pays développés sont aussi concernés. Il est vrai que l’accès à l’eau potable s’est généralisé et que les pays de l’OCDE ont considérablement réduit les rejets industriels et urbains dans les cours d’eau. Ils ont aussi nettoyé les fleuves et les lacs les plus pollués. Par ailleurs, dans la zone OCDE, la consommation par habitant a diminué de près de 11 % depuis 1980, ce qui laisse supposer une certaine dissociation entre consommation d’eau et croissance économique. Mais la dégradation des ressources souterraines se poursuit. La pollution chimique agricole s’est aggravée et l’on observe des contaminations aux métaux lourds et aux polluants organiques persistants. Si l’accès aux services de l’eau s’est beaucoup amélioré, les coûts ont augmenté et de nombreux pays de l’OCDE sont désormais confrontés à des problèmes financiers et d’équité. Il est donc nécessaire d’échafauder des politiques globales, à condition d’en assurer la cohérence. Par exemple, les subventions agricoles se traduisent souvent par une utilisation accrue des ressources en eau. Parfois, les efforts visant à financer, maintenir et améliorer les infrastructures des services de l’eau sont compromis par une politique tarifaire inadaptée. Des exploitations agricoles très gourmandes. Qui utilise le plus d’eau ? Les foyers ne représentent que 8 % de la consommation globale. À l’échelle mondiale, c’est l’agriculture qui est la plus gourmande en eau. Elle accapare en effet près de 69 % des prélèvements totaux d’eau douce (dont 45 % sont imputables aux 30 pays membres de l’OCDE). Mais si les besoins de l’agriculture sont appelés à augmenter, c’est l’industrie, notamment dans les pays en développement, qui devrait afficher la plus forte progression dans ce domaine. L’industrie représente 23 % des prélèvements mondiaux d’eau. Elle est le consommateur d’eau douce qui affiche la plus forte progression, avec une demande qui devrait être multipliée par deux d’ici 20 ans. Dans les pays de l’OCDE, les prélèvements industriels ont décliné en grande partie grâce aux gains de productivité. Les industries qui utilisent le plus l’eau sont le secteur de la pâte à papier et du papier, l’industrie chimique et la fabrication de produits alimentaires et de boissons. Conséquence de cette demande en hausse : la pénurie d’eau. La disponibilité mondiale d’eau douce par habitant a chuté de 17 000 m3 par an en 1950 à 7 300 m3 en 1995. Ceci s’explique évidemment par la croissance démographique, mais on assiste aussi à un déclin des ressources d’eau potable. Les eaux de surface ne sont pas seules en cause : la pénurie commence à toucher les eaux souterraines en certains endroits. Si l’on ajoute à cela le spectre de la pollution planétaire industrielle, minière et agricole, et des grands centres urbains, le tableau s’assombrit nettement. Que faire ? Dire que la volonté politique est indispensable peut apparaître comme un cliché. Mais à lire les articles qui composent ce dossier, il semble que pour parvenir à un équilibre, il faut mêler impulsion et gestion publiques, savoir-faire du marché et mise à profit des connaissances scientifique et technologique. Il faut aussi monter des partenariats entre les pays et entre les intervenants. Injecter de l’argent ne permettra pas de régler le problème, ne serait-ce qu’en raison des sommes énormes en jeu. Cosgrove et Rijsberman (voir références) estiment à US$75 milliards la facture annuelle de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement au cours des 25 années à venir – sans même compter les opérations de rénovation et de réhabilitation. Les investissements totaux pour l’approvisionnement et l’assainissement (hors investissements effectués directement par l’industrie) ont été estimés en 1995 à US$30 milliards. En d’autres termes, il faudrait multiplier cette somme par deux. Certains estiment par ailleurs qu’il faudrait ajouter entre US$14 milliards et US$30 milliards annuels aux US$30 milliards déjà alloués à cette fin pour atteindre l’Objectif de développement de l’ONU pour le Millénaire à savoir, celui de diminuer de moitié la population dépourvue d’accès à l’eau potable salubre d’ici 2015.À terme, il s’agit d’améliorer l’approvisionnement et de réduire le gaspillage tout en maintenant l’équité et l’accès à l’eau pour tous, indépendamment des revenus, de l’âge et de la géographie. Les personnes pauvres, les personnes âgées et les enfants sont en effet particulièrement vulnérables. Dans les pays les plus pauvres, un enfant sur cinq meurt avant l’âge de cinq ans, le plus souvent d’une maladie infectieuse liée à une insuffisance de la quantité et de la qualité de l’eau. Mais si l’objectif est clair, les solutions sont moins évidentes. Prenons par exemple la question de la privatisation. Dans plusieurs pays, les pouvoirs publics ont changé de rôle : autrefois détenteurs du monopole des infrastructures liées à l’eau, ils ont cédé une partie de cette prérogative au secteur privé pour se cantonner essentiellement à un rôle de régulateur et de garant. La privatisation n’est pas la panacée. Les pouvoirs publics et les autres acteurs concernés doivent s’assurer de l’existence de règles de bonne gouvernance pour attirer les investissements et promouvoir un bon gouvernement d’entreprise. Néanmoins, avec une exploitation correcte et adaptée aux besoins, le marché peut améliorer l’accès à l’eau et les infrastructures sanitaires. Même lorsque les pouvoirs publics conservent la plus grande part du contrôle de l’approvisionnement et de l’exploitation, le secteur privé peut jouer un rôle clé pour financer, construire et gérer les installations. L’eau est une ressource fragile qui est très différente, par exemple, des gisements de minerai et de pétrole. Elle est immédiatement renouvelable grâce au cycle naturel ; pourtant, si elle est gaspillée ou trop sollicitée, son renouvellement est compromis. Elle est aussi imprévisible : même dans des régions habituellement arides, les inondations peuvent faire des ravages. Et elle peut entièrement disparaître d’une région si son cycle naturel est perturbé, par exemple, par des fluctuations climatiques ou géologiques, ou une simple utilisation excessive. L’Année internationale de l’eau douce 2003 des Nations unies est l’occasion pour la communauté internationale de mesurer la gravité des problèmes qui se posent. Une bonne gestion de l’eau est dans l’intérêt de chacun. »

 

 

G7 : Macron veut réinventer l’eau tiède

G7 : Macron veut réinventer l’eau tiède

 

 

 

En marge  de l’assemblée générale de l’ONU, Macron a fait une proposition qu’il qualifie de révolutionnaire en proposant de moduler la composition du G7 selon les thèmes. Première observation il est assez curieux de faire une proposition au sein de l’ONU à propos d’un organisme qui précisément ne dépend pas des Nations unies. Seconde observation le G7 n’est pas un organisme de décision, essentiellement un club des plus grandes nations qui échangent sur différentes problématiques notamment économiques mais qui décident rarement. De plus juridiquement les orientations ne s’imposent pas au pays composant le G7. Notons qu’il existe aussi le G8, le G20 aussi des réunions thématiques. Bref Macron  réinvente l’eau tiède sans doute pour conforter une posture internationale mise à mal ces derniers temps. Voir par exemple les la question de l’Iran où la France a été non seulement écartée par les États-Unis mais aussi par la Russie et même l’Iran. En fait, la manœuvre de Macron est un peu grossière,  il s’agit pour lui de minimiser le poids des États-Unis pour y substituer des sortes de G 20, contrepoids à Trump. On se souvient en effet que l’heure de la dernière réunion du G7 en juin au Canada, le président américain avait dénoncé l’orientation à laquelle il avait souscrit alors qu’il était dans l’avion qui le ramenait aux États-Unis. En matière de multilatéralisme ce ne sont pas les structures qui comptent mais  la volonté de les faire fonctionner et d’en appliquer les décisions. .Comme le rappelle Wikipédia « Le G20 a été créé en marge du G7 du 25 septembre 1999 de Washington, à l’initiative du ministre des Finances du Canada, Paul Martin, lors d’une réunion des ministres des Finances du groupe2. Le but de ce nouveau groupe est alors de favoriser la stabilité financière internationale et de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents, ce que les réunions des ministres des finances du G7 ne permettaient pas. L’autre facteur d’extension du G8 (G7 + la Russie, admise pour des raisons politiques) est la baisse relative du poids économique dans le monde de ses membres. En effet, leur importance dans le PIB mondial est passée de 69 % en 1989 à 55 % en 20093. 15 novembre 2008, pour la première fois de son histoire et à l’initiative de Nicolas Sarkozy et de Gordon Brown4, le G20 réunit ses chefs d’États et de gouvernements. En 2010, le G20 compte 20 membres : dix-neuf pays plus l’Union européenne. L’Espagne et les Pays-Bas ont participé aux trois dernières réunions sans en être membres6. L’Union européenne est représentée par le président du Conseil européen et celui de la Commission européenne, ce qui explique que le G20 rassemble 21 personnes. Le G20 accueille également les institutions de Bretton Woods : le directeur général du FMI, le président de la Banque mondiale, celui du comité monétaire et financier international et celui du comité de développement du FMI et de la Banque mondiale.Le G20 regroupe les membres G7, dix émergentes plus l’Australie et la Corée du Sud. L’Espagne, et à un degré moindre les Pays-Bas, la Pologne, la Belgique, la Suède et la Suisse bien que leurs PIB soient parmi les vingt premiers mondiaux n’ont pas été retenus. Parmi les principaux pays émergents non retenus, on trouve l’Iran, la Thaïlande, la Malaisie, le Chili, le Nigeriaetc. L’Espagne, en tant que 13e économie mondiale7, est « invité permanent » du G20. Si l’on se base sur les données de la Banque Mondiale, on peut calculer que, en 2017, le G20 represente 85 % du PIB mondial pour 63 % de la population mondiale. Si on regarde la situation en fonction de critères géographiques, le G20 compte les trois États de l’ALENA, deux États du MERCOSUR, quatre États de l’Union européenne (ainsi que l’Union qui siège également en sa propre qualité) et trois États membres de l’OCI. Le continent asiatique est relativement bien représenté avec quatre États membres de l’ASEAN plus trois : la Chine, la Corée du Sud, l’Indonésie et le Japon ; mais aussi avec l’Inde, la Turquie et l’Arabie saoudite ; l’Afrique du Sud est la seule représentante du continent africain au G20. Pourtant, Macron indique qu’il s’agit d’”inventer d’autres formes de discussion et de moduler le club en fonction des thématiques”.

Le scandale de l’eau en bouteille

Le scandale de l’eau en bouteille

 

En surfant sur la vague écolo américaine qui a condamné le rôle d Roundup, le gouvernement français se réveille pour engager la guerre aux pesticides mais aussi aux plastiques. Pas forcément supprimer le plastique mais pour faciliter son recyclage. Une manière de ne pas s’attaquer aux plastiques inutiles comme l’eau en bouteille. Un énorme business si on compare le budget moyen d’un ménage de l’ordre de 1000 € pour l’eau en bouteille par rapport à quelques euros pour l’eau du robinet. Avec en plus des dégâts considérables sur le plan écologique pour la fabrication des bouteilles en plastique et pour leur transport Une eau en bouteilles qui, en plus de son prix élevé, engendre donc un coût énergétique important. En effet, le plastique utilisé dans sa fabrication, le polyéthylène téréphtalate (PET), un dérivé du pétrole brut, nécessite plusieurs millions de litres de pétrole par an. En effet, il faut près de 2 kg de pétrole brut pour fabriquer 1kg de PET. Aux Etats-Unis, « l’énergie nécessaire à produire, transporter, réfrigérer et se débarrasser d’une bouteille en plastique revient à la remplir au quart de pétrole », selon un article du journal suisse Le Temps. L’industrie de l’eau en bouteilles génère chaque année plusieurs milliers de tonnes de déchets. Selon le Site internet Geo.fr, en 2005, on comptait 240 000 tonnes de déchets plastiques pour 6,2 milliards de litres d’eau plate en bouteille consommés. Une eau qui parcourt en moyenne 300 km, de l’embouteillage au recyclage.  Un recyclage dont les méthodes sont de plus en plus souvent pointées du doigt. En effet, dans certains pays, faute de structures adaptées ou à cause de coûts trop élevés, les bouteilles vides en plastique sont parfois exportées pour être traitées dans d’autres pays comme la Chine.   L’eau du robinet, qui ne requiert aucun emballage, donc pas de pétrole, permet d’économiser environ 10 kg de déchets par an et par personne par rapport à l’eau embouteillée.  Si les eaux de source embouteillées peuvent être bues sans restriction de manière permanente -tout comme l’eau du robinet-, l’abus d’eau minérale peut être nocif.

Canicule : consommation d’eau limitée !

Canicule : consommation d’eau limitée !

Comme à chaque époque caniculaire les Pouvoirs publics s’agitent et décident de restreindre l’usage de l’eau dans nombre de départements ; sans doute avec la même efficacité que précédemment car dans les départements concernés, on peut toujours constater qu’on arrose les maïs en plein midi sans se préoccuper de ces décisions administratives. Or on sait que l’agriculture utilise 90% de l’eau.  67 départements sont en vigilance orange. Il s’agit toujours de l’Ain, de l’Allier, des Alpes-Maritimes, de l’Ardèche, de l’Aube, de l’Aude, de l’Aveyron, des Bouches-du-Rhône, du Cantal, de la Charente, de la Charente-Maritime, du Cher, de la Corrèze, de la Corse-du-Sud, de la Haute-Corse, de la Côte-d’Or, de la Creuse, de la Dordogne, du Doubs, de la Drôme, de l’Eure-et-Loir, du Gard, de la Haute-Garonne, du Gers, de la Gironde, de l’Hérault, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, de l’Isère, du Jura, des Landes, du Loir-et-Cher, de la Loire, du Loiret, du Lot, du Lot-et-Garonne, de la Haute-Marne, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle, de la Nièvre, du Puy-de-Dôme, des Pyrénées-Orientales, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, du Rhône, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire, de la Savoie, de la Haute-Savoie, de Paris, de la Seine-et-Marne, des Yvelines, des Deux-Sèvres, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Var, du Vaucluse, de la Vienne, de la Haute-Vienne, des Vosges, de l’Yonne, du Territoire de Belfort, de l’Essonne, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d’Oise. En outre  la consommation d’eau limitée dans 39 départements. Parmi les 39 départements concernés, 11 sont en situation de crise, d’après le ministère de l’Intérieur. Il s’agit de la Loire-Atlantique, de la Vendée, des Deux-Sèvres, de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher, de l’Eure-et-Loir, du Loiret, de l’Allier, du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Dans ces départements, tous les prélèvements non prioritaires (sécurité civile, eau potable, salubrité) sont interdits. On va comme habitude interdire de laver les voitures ou de changer d’eau le poisson rouge, en oubliant comme déjà indiqué que 90% de l’eau est répandue dans les champs en plein soleil et qu’à peine 20% de cette eau irrigue réellement,  le reste étant à l’évaporation. Comme chaque année on va poser la question de la pertinence des cultures de maïs dans des régions qui en ignoraient l’existence il y a 50 ans en raison notamment du climat. Et comme chaque année, on aura oublié la sécheresse au moment des semailles.

 

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Dégradation de la qualité de l’eau

Dégradation de la qualité de l’eau

 

 

D’après l’association de consommateurs les pesticides essentiellement d’origine agricole  sont désormais massivement présents dans la moitié des rivières françaises et dans un tiers des nappes phréatiques.  Pour  Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir. «  Malgré les promesses, rien ne bouge dans la politique agricole qui est privilégiée par les pouvoirs publics, au contraire. La qualité de l’eau se dégrade et, si le public ne s’en rend pas vraiment compte, c’est que celle qui lui est servie au robinet reste acceptable, mais au prix de coûts toujours plus importants. » Le constat est aussi décourageant sur le front des nitrates, qui résultent, eux, des épandages d’engrais azotés – organiques comme le lisier ou bien chimiques. Sur 15 % du territoire, leurs taux dépassent 25 mg/l, c’est-à-dire le niveau au-delà duquel il devient difficile de rendre l’eau potable. Le pire se cache cependant dans les sous-sols : la valeur guide européenne y est dépassée dans 43 % du territoire. Ces chiffres officiels proviennent du portail d’information sur l’eau du ministère de la transition écologique ou des agences de l’eau. Mais ils sont rarement mis en avant, tant ils illustrent sans ambages la dégradation continue de la qualité de l’eau en France, malgré les promesses des gouvernements successifs. Les uns après les autres, ces derniers se sont engagés à diminuer de moitié l’usage des pesticides dans le pays d’ici à 2018 dans un premier temps, puis d’ici à 2025 dans la deuxième version du plan Ecophyto. Or, souligne l’association de consommateurs, en moyenne triennale, l’utilisation des pesticides a encore progressé de 18 % en cinq ans. Dans ces conditions, les traitements pour produire de l’eau potable coûtent de plus en plus cher. Tout cela est d’autant plus gênant que la répartition de la charge demeure, elle, très inégalitaire, et bien éloignée du principe pollueur-payeur. Les foyers, qui à eux tous utilisent 24 % de l’eau fournie, en paient 70 % ; les agriculteurs, qui en consomment le double, contribuent pour 4 % ; et les industriels (hors du secteur de l’énergie qui prélève beaucoup d’eau mais relâche l’essentiel) utilisent 6 % de l’eau, contribuant à 18 % du financement total. Autre difficulté, la sécheresse, qui bat des records cette année dans le sud-est de la France et qui, avec des étiages au plus bas, fait grimper les taux de pesticides. Les habituelles pluies de septembre manquent à l’appel. En moyenne de ces six derniers mois, les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence, l’Ardèche, l’Aude, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, le Var et le Vaucluse ont enregistré des déficits historiques. Selon Météo France, le Languedoc-Roussillon n’avait pas connu pareille situation depuis soixante ans ; la Corse souffre d’un déficit pluviométrique de 61 %, Provence-Alpes-Côte d’Azur de 44 %. L’été, plus de la moitié des départements français sont désormais contraints de prendre des mesures de restriction d’eau une année sur deux. « Nous réclamons la transparence, nous voulons que le public sache que l’argent des agences de l’eau sert à traiter les dégâts causés aux écosystèmes par l’agriculture industrielle, pas au préventif qui consisterait à changer de modèle », assure Alain Bazot. Pis encore, le gouvernement s’apprête à ponctionner 15 % du budget des six agences d’eau – soit 360 millions d’euros – pour financer d’autres dossiers que celui de l’eau.

(Info du Monde)

Gestion de l’eau : des vœux pieux

Gestion de l’eau : des vœux pieux

 

Comme à chaque période de sécheresse, le gouvernement propose des mesures anecdotiques pour tenter de préserver cette ressource naturelle. Exemples : ne lus laver les voitures ou éviter les fuites des canalisations. La vraie question est évidemment ailleurs par exemple pourquoi autant d’utilisation d’eau dans l’agriculture intensive notamment de maïs dans des régions ou la pluviosité est inadaptée, pourquoi utiliser de l’eau potable pour des fonctions qui n’en ont pas besoin. Pourquoi le modèle productiviste industriel ou agricole utilise-t-il  autant d’eau ? bien d’autres questions encore. Il est clair que les périodes de sécheresse vont se multiplier à l’avenir et que ce ne sont pas quelques mesures anecdotiques qui permettront une gestion rationnelle de cette ressource naturelle. La France vit en ce moment une période de sécheresse qui a forcé 82 départements à prendre des arrêtés préfectoraux de restriction d’usage de l’eau. Parmi eux, 30 ont imposé l’arrêt des prélèvements d’eau non prioritaires, comme le lavage de voitures, l’arrosage de jardins ou le remplissage de piscines. « Cette situation exceptionnelle pourrait devenir commune à partir de 2050 en raison du dérèglement climatique, » indique le ministre de l’écologie et de l’agriculture.  Selon eux, des « actions concrètes » doivent être mises en œuvre de façon à « encourager la sobriété des usages et réguler en amont la ressources, grâce notamment à l’innovation ». Ils proposent d’ »engager les citoyens, les entreprises ainsi que les administrations (…) dans des démarches d’économies d’eau », de poursuivre les investissements pour « accentuer la maintenance des réseaux afin de réduire au maximum les fuites dans les canalisations » ou encore de « développer une agriculture plus économe ». Les ministres souhaitent également « réaliser, là où c’est utile et durable, des projets de stockage hivernal de l’eau afin d’éviter les prélèvements en période sèche. » Nicolas Hulot propose d’élaborer un deuxième plan national d’adaptation au changement climatique d’ici la fin de 2017, le dernier portant sur la période 2011-2016. Pour Stéphane Travert, « cela passe par une approche globale: une agriculture moins gourmande en eau et une optimisation de la ressource ». De bonnes intentions, comme d’habitude, mais pas de remise en cause du modèle de production industriel.

Consommation d’eau en France (CNRS)

Consommation d’eau en France (CNRS)

 

Les prélèvements totaux en eau dans le milieu naturel, en France, ont été estimés, pour l’année 1995, à 40 milliards de mètres cubes. Sur ce total, les consommations nettes (volumes d’eau non restitués immédiatement dans le milieu aquatique ou évaporés) s’élevaient à 5,6 milliards de mètres cubes, le reste (34,4 milliards de mètres cubes) ayant été restitué au milieu aquatique ou s’étant évaporé.

Sur ces 5,6 milliards de mètres cubes d’eau de consommations nettes :

  • 43 % ont été consommés par l’agriculture, via l’irrigation. Cette consommation agricole connaît un accroissement rapide, les surfaces irriguées ayant pratiquement quadruplé entre 1970 et 1997. Il faut, selon les cultures, de 500 à 4 000 mètres cubes d’eau par hectare en irrigation par aspersion, en année moyenne.
  • 42 % sont liés à la consommation en eau potable par les collectivités locales. On estime, en moyenne, que la consommation française en eau potable est de 150 litres par jour et par habitant.
  • 7 % ont été consommés par les activités industrielles. Les secteurs industriels les plus « gourmands » en eau sont notamment la métallurgie (il faut 300 à 600 litres d’eau pour produire un kilogramme d’acier), la chimie, l’agroalimentaire (il faut 300 à 400 litres d’eau pour produire 1 kilogramme de sucre), les raffineries de pétrole et l’industrie de la pâte à papier (il faut 40 à 500 litres d’eau pour fabriquer 1 kilogramme de papier, mais seulement 1 à 10 litres pour fabriquer 1 kilogramme de papier recyclé).
  • 8 % ont été consommés par la production d’électricité. En réalité, la très grande majorité de l’eau prélevée pour le fonctionnement des centrales électriques est restituée dans le milieu naturel… qu’elle peut perturber par sa température plus élevée.

Les prélèvements en eau représentent en France 24 % de la ressource annuelle disponible : 40 milliards de mètres cube, sur les 170 milliards de mètres cubes disponibles. Ce pourcentage est comparable à celui d’autres grands pays européens : Allemagne (25 %), Espagne (29 %) et Italie (32 %). En revanche, l’Irlande, la Suède et la Norvège ne prélèvent que 2 % de leurs ressources disponibles.

en France, 63 % de l’eau potable provient des eaux souterraines, et 37 % est produite à partir des eaux superficielles (eau des fleuves, des rivières et des lacs). La France compte environ 32 400 captages d’eau potable, dont 96 % sont d’origine souterraine (puits, forages ou sources), et seulement 4 % d’origine superficielle (lacs ou cours d’eau). Mais ce sont ces 4 % de captages superficiels qui produisent 37 % de l’eau d’alimentation française.

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