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Logement : une crise qui va durer

Jean-Claude Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, auteur de Les politiques du logement en France (La documentation française, 2015), Explique dans « la Tribune » que la crise du logement va durer faute de politique contracyclique

En quoi la crise actuelle du logement est-elle différente des crises précédentes ?

JEAN-CLAUDE DRIANT : C’est une crise multifacette qui, pour simplifier, cumule deux crises. Celle du logement, comprendre du logement trop cher, alimenté depuis vingt ans par des conditions de crédits favorables dans le neuf comme dans l’ancien et qui se traduit aujourd’hui par une difficulté pour de très nombreux ménages d’y accéder, à laquelle s’ajoute une crise immobilière extrêmement lourde. Celle-ci est liée au contexte international, à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt, et se développe de façon différenciée selon que l’on soit sur le marché du neuf ou sur celui de l’existant.

Dans le neuf, la question se pose en termes de coûts de construction et de foncier qui génèrent des prix complètement inabordables pour la plupart des ménages confrontés au crédit. Même s’il faut souligner que les taux d’intérêt d’aujourd’hui ne sont pas si élevés. Ils le sont moins que l’inflation, ce qui est presque anormal économiquement parlant, cependant ils sont quatre fois plus élevés qu’il y a deux ans alors que les prix des logements n’ont pas baissé en proportion.

Dans l’ancien, la crise est certes liée aux prix trop élevés, mais il semble que l’on fasse ici le pari d’un marché capable de s’ajuster tout seul. Autrement dit, les prix baisseront parce que les vendeurs ne parviennent plus à vendre. Ce qui diffère grandement du neuf dont ni le coût du foncier, ni celui de la construction ne s’ajustent aussi facilement que dans l’existant.

Dès lors, la réponse à cette crise est-elle différente des précédentes ?

Jusqu’alors, dès qu’une crise importante apparaissait en France, nous avions l’habitude de développer des mesures politiques contracycliques permettant de passer le cap. Souvenez-vous de la crise financière de 2008. Tout le monde craignait un effondrement du secteur du bâtiment. Lequel ne s’est pas produit parce qu’il y a eu, en réponse, une politique claire, forte, à travers le Scellier, le doublement du prêt à taux zéro, le rachat important de logements des promoteurs par des bailleurs sociaux… Ce qui diffère avec cette crise, c’est qu’il n’y a pas de mesures contracycliques, rien n’a été enclenché, excepté le rachat de logements par CDC Habitat et Action Logement. Ce qui paraît très insuffisant.

Pourquoi cette absence de réponse ?

J’ai deux explications à cela. La première, c’est qu’on sort des années du « Quoi qu’il en coûte ». Un « Quoi qu’il en coûte » qui, soit dit en passant, n’a pas véritablement alimenté le marché immobilier. En termes de politiques publiques, l’enjeu de revenir à une certaine forme de sagesse budgétaire n’incite donc pas l’État à remettre de l’argent dans la machine.

La deuxième explication est plus idéologique. En mai 2023, le président de la République qualifiait le secteur du logement comme « un système de sur-dépense publique ». C’est son interprétation, sa lecture d’un secteur dans lequel, selon lui, on a historiquement mis beaucoup d’argent pour fabriquer de la rente, sans résultat social et économique efficace. En fait, je crois qu’au sommet de l’Etat la question ne se pose pas vraiment. Le marché ajustera. Ou, à défaut, les collectivités territoriales.

Pourtant, on voit bien les difficultés de certaines collectivités à produire du logement, notamment social. En Provence-Alpes Côte d’Azur, le parc social ne représente que 14% du parc de résidences principales, contre plus de 17% au national. 95 communes régionales sont concernées par un arrêté de carence au titre du bilan triennal 2020-2022, dont 26 dans les Alpes-Maritimes où 72% des logements sociaux sont réalisés en Vefa par des promoteurs privés, contre 56% au national…

Cette particularité azuréenne est une démonstration de l’interdépendance qui s’est créé entre le monde du logement social, qui a besoin des promoteurs pour produire, et celui des promoteurs, lesquels se trouvent dans une situation d’arbitrage financier compliqué au regard des prix de vente des lots et ceux des logements individuels. Cette dépendance génère aujourd’hui une baisse sensible de la production de logements sociaux dans les territoires alors que les besoins sont très importants. Le fait que ce problème ne soit pas un sujet politique fort reste pour moi un facteur de surprise constant. Est-ce peut-être parce que 40% des ménages sont propriétaires ? C’est presque un ménage sur deux. Ou peut-être aussi parce que les gilets jaunes n’auraient pas parlé de logement ? Je ne suis pas d’accord avec cela. Nous les avons mal écoutés car tous les problèmes soulignés alors étaient intimement liés à la question du logement. Et le logement social est au cœur de tout cela.

Dans ce contexte difficile, quid de la question écologique ?

L’écologie va influer très lourdement sur les politiques du logement, et ce sur au moins trois points. Nous le constatons déjà avec la question de la sobriété foncière, cette fameuse ZAN (pour Zéro artificialisation nette, NDLR) qui pèse forcément sur la disposition du foncier. Il y a aussi la rénovation énergétique, laquelle pose de nombreuses questions d’ordre économique, social, patrimonial, générationnel même ! Qu’est-ce que c’est, par exemple, que de rénover sa maison quand on a 70 ans ? Enfin, le troisième volet, à savoir le bilan carbone de la construction neuve, est celui qui concentre des critiques de plus en plus voyantes. Un certain nombre d’acteurs issus des milieux économiques (Bercy) mettent en effet en cause le rythme de construction neuve au nom de tout un ensemble de choses dont l’écologie et la démographie. Il faut porter attention à ce type de propos, car nous allons les entendre de plus en plus souvent dans l’avenir. Ils généreront, je pense, des réflexions sur l’évolution des savoir-faire entre la construction neuve et la rénovation qui se traduiront par des transformations très lourdes pour l’ensemble des métiers.

Logement-une crise à plusieurs faces qui va durer

Logement-une crise à plusieurs faces qui va durer

Jean-Claude Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, auteur de Les politiques du logement en France (La documentation française, 2015), Explique dans la tribune que la crise du logement va durer faute de politique contracyclique

En quoi la crise actuelle du logement est-elle différente des crises précédentes ?

JEAN-CLAUDE DRIANT : C’est une crise multifacette qui, pour simplifier, cumule deux crises. Celle du logement, comprendre du logement trop cher, alimenté depuis vingt ans par des conditions de crédits favorables dans le neuf comme dans l’ancien et qui se traduit aujourd’hui par une difficulté pour de très nombreux ménages d’y accéder, à laquelle s’ajoute une crise immobilière extrêmement lourde. Celle-ci est liée au contexte international, à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt, et se développe de façon différenciée selon que l’on soit sur le marché du neuf ou sur celui de l’existant.

Dans le neuf, la question se pose en termes de coûts de construction et de foncier qui génèrent des prix complètement inabordables pour la plupart des ménages confrontés au crédit. Même s’il faut souligner que les taux d’intérêt d’aujourd’hui ne sont pas si élevés. Ils le sont moins que l’inflation, ce qui est presque anormal économiquement parlant, cependant ils sont quatre fois plus élevés qu’il y a deux ans alors que les prix des logements n’ont pas baissé en proportion.

Dans l’ancien, la crise est certes liée aux prix trop élevés, mais il semble que l’on fasse ici le pari d’un marché capable de s’ajuster tout seul. Autrement dit, les prix baisseront parce que les vendeurs ne parviennent plus à vendre. Ce qui diffère grandement du neuf dont ni le coût du foncier, ni celui de la construction ne s’ajustent aussi facilement que dans l’existant.

Dès lors, la réponse à cette crise est-elle différente des précédentes ?

Jusqu’alors, dès qu’une crise importante apparaissait en France, nous avions l’habitude de développer des mesures politiques contracycliques permettant de passer le cap. Souvenez-vous de la crise financière de 2008. Tout le monde craignait un effondrement du secteur du bâtiment. Lequel ne s’est pas produit parce qu’il y a eu, en réponse, une politique claire, forte, à travers le Scellier, le doublement du prêt à taux zéro, le rachat important de logements des promoteurs par des bailleurs sociaux… Ce qui diffère avec cette crise, c’est qu’il n’y a pas de mesures contracycliques, rien n’a été enclenché, excepté le rachat de logements par CDC Habitat et Action Logement. Ce qui paraît très insuffisant.

Pourquoi cette absence de réponse ?

J’ai deux explications à cela. La première, c’est qu’on sort des années du « Quoi qu’il en coûte ». Un « Quoi qu’il en coûte » qui, soit dit en passant, n’a pas véritablement alimenté le marché immobilier. En termes de politiques publiques, l’enjeu de revenir à une certaine forme de sagesse budgétaire n’incite donc pas l’État à remettre de l’argent dans la machine.

La deuxième explication est plus idéologique. En mai 2023, le président de la République qualifiait le secteur du logement comme « un système de sur-dépense publique ». C’est son interprétation, sa lecture d’un secteur dans lequel, selon lui, on a historiquement mis beaucoup d’argent pour fabriquer de la rente, sans résultat social et économique efficace. En fait, je crois qu’au sommet de l’Etat la question ne se pose pas vraiment. Le marché ajustera. Ou, à défaut, les collectivités territoriales.

Pourtant, on voit bien les difficultés de certaines collectivités à produire du logement, notamment social. En Provence-Alpes Côte d’Azur, le parc social ne représente que 14% du parc de résidences principales, contre plus de 17% au national. 95 communes régionales sont concernées par un arrêté de carence au titre du bilan triennal 2020-2022, dont 26 dans les Alpes-Maritimes où 72% des logements sociaux sont réalisés en Vefa par des promoteurs privés, contre 56% au national…

Cette particularité azuréenne est une démonstration de l’interdépendance qui s’est créé entre le monde du logement social, qui a besoin des promoteurs pour produire, et celui des promoteurs, lesquels se trouvent dans une situation d’arbitrage financier compliqué au regard des prix de vente des lots et ceux des logements individuels. Cette dépendance génère aujourd’hui une baisse sensible de la production de logements sociaux dans les territoires alors que les besoins sont très importants. Le fait que ce problème ne soit pas un sujet politique fort reste pour moi un facteur de surprise constant. Est-ce peut-être parce que 40% des ménages sont propriétaires ? C’est presque un ménage sur deux. Ou peut-être aussi parce que les gilets jaunes n’auraient pas parlé de logement ? Je ne suis pas d’accord avec cela. Nous les avons mal écoutés car tous les problèmes soulignés alors étaient intimement liés à la question du logement. Et le logement social est au cœur de tout cela.

Dans ce contexte difficile, quid de la question écologique ?

L’écologie va influer très lourdement sur les politiques du logement, et ce sur au moins trois points. Nous le constatons déjà avec la question de la sobriété foncière, cette fameuse ZAN (pour Zéro artificialisation nette, NDLR) qui pèse forcément sur la disposition du foncier. Il y a aussi la rénovation énergétique, laquelle pose de nombreuses questions d’ordre économique, social, patrimonial, générationnel même ! Qu’est-ce que c’est, par exemple, que de rénover sa maison quand on a 70 ans ? Enfin, le troisième volet, à savoir le bilan carbone de la construction neuve, est celui qui concentre des critiques de plus en plus voyantes. Un certain nombre d’acteurs issus des milieux économiques (Bercy) mettent en effet en cause le rythme de construction neuve au nom de tout un ensemble de choses dont l’écologie et la démographie. Il faut porter attention à ce type de propos, car nous allons les entendre de plus en plus souvent dans l’avenir. Ils généreront, je pense, des réflexions sur l’évolution des savoir-faire entre la construction neuve et la rénovation qui se traduiront par des transformations très lourdes pour l’ensemble des métiers.

Produits alimentaires : L’inflation va durer

Produits alimentaires : L’inflation va durer

Ce sont les derniers jours de négociations commerciales annuelles entre les industriels et les distributeurs. Pourtant, les discussions ne semblent guère avancer en faveur d’une maîtrise de l’évolution des prix; au mieux; il faut s’attendre à une progression des prix un peu maîtrisée mais sûrement pas à une baisse. D’ailleurs le président de la république avait annoncé la couleur lors de son passage sur la chaîne C5 affirmant que les prix ne retrouveraient pas leur niveau d’avant.

Le très médiatique patron de Leclerc qui ne cesse d’ailleurs de changer son discours a a indiqué que l’inflation sera moitié moins que la précédente. Autant dire que les prix vont continuer d’augmenter

Pour rappel, les prix en rayon ont flambé de plus de 20% en moyenne dans l’alimentaire en deux ans. Et ce sur fond, d’une inflation galopante depuis la pandémie et le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui ont fait flamber le prix de l’énergie en Europe et par voie de conséquence, ceux de certaines matières premières alimentaires (notamment des céréales très utilisées comme le blé).

Après la pluie, un coup de froid qui pourrait durer

Après la pluie, un coup de froid qui pourrait durer

Dans certaines régions traditionnellement exposées les températures pourraient atteindre -15°. Ailleurs on sera 3 à 5° en-dessous des normales saisonnières. Et ce froid pourrait durer.

endre entre -10 – 15°C, voire -20°C dans le Jura. weyo / stock.adobe.com
Ce froid venu de Russie et de Scandinavie s’annonce intense, indique La Chaîne Météo. Les températures seront entre 3 et 5°C en dessous des normales de saison.

Changement radical des températures. Après plusieurs semaines de relative douceur, le froid arrive dès vendredi 5 janvier sur l’ensemble du pays et s’installe durablement durant le week-end, indique La Chaîne Météo*. Les températures vont graduellement baisser et atteindront leur niveau le plus bas dès le début de la semaine prochaine.
La hausse des températures ne serait pas prévue avant le 15 janvier

Un désordre mondial appelé à durer

Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Politique- A Gaza, comme en Ukraine, des guerre pour durer longtemps

Politique- A Gaza, comme en Ukraine, des guerre pour durer longtemps


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui jette partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe et oublier la catastrophe économique et sociale de son pays. (Le salaire moyen est de 500 €, le salaire moyen sous les 200 € mais la plupart des richesses très nombreuses sont détournés par les oligarques et par Poutine).Même chose pour l’Iran qui connaît une catastrophe économique et sociale masquée par un nationalisme manipulé.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s’inscrivent dans la durée a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

Politique- A Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années

Politique- A Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui jette partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe et oublier la catastrophe économique et sociale de son pays. (Le salaire moyen est de 500 €, le salaire moyen sous les 200 € mais la plupart des richesses très nombreuses sont détournés par les oligarques et par Poutine).Même chose pour l’Iran qui connaît une catastrophe économique et sociale masquée par un nationalisme manipulé.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s'inscrivent dans la durée a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

Economie-Taux d’intérêt élevés : ça va durer

Economie-Taux d’intérêt élevés : ça va durer

Pour Patrick Artus, économiste et conseiller de la banque Natixis, la Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux directeurs élevés bien plus longtemps que son homologue américaine. Mais il estime que le temps de « l’argent magique » est révolu. (intreview dans la « Tribune »).

Aux États-Unis, les taux oscillent entre 5% et 5,5% et entre 4% et 4,75% en Europe, alors qu’ils étaient encore négatifs début 2022. Cette hausse aussi brutale a-t-elle permis de gagner la bataille contre l’inflation ?

PATRICK ARTUS- Il y a une grande différence entre la situation américaine et européenne. Les États-Unis ont gagné la lutte contre l’inflation et sont parvenus à un atterrissage doux (« soft landing »), c’est-à-dire à durcir l’accès au crédit sans perdre de croissance. Cette victoire est d’autant plus significative que l’inflation hors énergie, alimentation et loyer imputé a diminué fortement pour atteindre 2,6% en novembre, un niveau inférieur à celui de l’inflation générale (3,2%). C’est l’inverse en zone euro, où l’inflation sous-jacente reste forte (5%) tandis que l’inflation générale se situe à 2,9%. Qui plus est est, l’écart entre l’inflation sous-jacente et l’inflation générale est très fort en raison de l’effet de base important puisque les prix de l’énergie l’an dernier étaient l’an dernier très élevés et qu’ils ont fortement diminué cette année. Contrairement aux États-Unis, le ralentissement de l’inflation en Europe est donc essentiellement lié à un effet de base favorable.

Par ailleurs, en matière de perspectives de croissance, la zone euro est également beaucoup moins bien lotie que les États-Unis. Outre-Atlantique, la croissance en 2023 devrait atteindre 3% quand nous serons autour de 0%. Pour faire simple, la zone euro fait face à un scénario de stagflation, donc une inflation couplée à une récession, quand les Etats-Unis ressortent de période d’inflation et de hausse sans trop de casse. Cette différence de trajectoire s’explique notamment par la différence de productivité. Celle-ci augmente de 2% par an aux États-Unis alors qu’elle stagne en Europe. Or cette disparition de la productivité de zone euro est très inflationniste.

Ces différences de trajectoire sont-elles prises en compte par les banques centrales, du moins dans leur communication ?

Les deux banques ont un discours dur. Mais nous voyons tout de même que la Fed opte pour un discours plus traditionnel qui est de dire, « pour réduire l’inflation, je cogne [sur l'économie, NDLR] » alors que la BCE se montre plus douce et laisse entendre qu’elle va taper moins fort que son homologue mais dans le but de garder ses taux hauts plus longtemps. Ainsi, Jerome Powell, le président de la Fed et d’autres gouverneurs ont affirmé que de nouvelles hausses de taux n’étaient pas exclues alors que du côté de la BCE, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau s’est permis de dire que, « sauf surprise », l’institution ne relèverait plus ses taux.

Mais il faut aussi bien comprendre que, dans les faits, les deux institutions ont une politique différente du fait d’une situation différente. Aux États-Unis, les taux d’intérêt réels, dont nous soustrayons l’inflation sous-jacente, est de 2 ou 3% tandis que les taux d’intérêt réels de la BCE sont à -1%. La BCE est donc beaucoup plus tendre avec l’économie.

Quelles sont les raisons de ces divergences de politiques et de discours ?

La Fed a un discours plus dur car elle peut se permettre de se concentrer sur une lutte totale contre l’inflation grâce à la résilience de l’économie américaine. Celle-ci s’explique par trois raisons : la mise en place d’une politique budgétaire expansionniste, la progression rapide des investissements, notamment étrangers, sur le sol américain, et le maintien de la consommation des ménages américains qui désépargnent.

La BCE ne peut compter sur un tel socle car la croissance de la zone euro est nulle et la consommation des ménages moindre. L’économie européenne est donc plus fragile et la BCE ne mène pas de politique très dure pour juguler l’inflation.

Derrière les discours, allons-nous voir dans les évolutions des taux des divergences entre les deux grandes banques centrales ?

La Fed conserve une communication dure car elle veut s’assurer que les anticipations d’inflation sont bien mortes et que la hausse des prix va se maintenir à 2,5%. Mais en réalité, la banque centrale américaine est rassurée.

D’ailleurs, à l’inverse de ce que laisse entendre le discours, je pense que la Fed va baisser ses taux au début de l’année 2024 alors que la BCE devrait les maintenir entre 4% et 4,75% jusqu’en 2025. Et pour cause, l’inflation en 2024 est anticipée à 4,2% car nous n’allons plus bénéficier des effets de base des prix de l’énergie. Ce regain d’inflation qui se profile va empêcher l’institution de Francfort de baisser ses taux, contrairement à ce que croient les marchés financiers.

Si les taux évoluent différemment, quelles seront les conséquences sur les économies américaine et européenne et sur leurs devises ?

Il n’y aura pas beaucoup de conséquences sur l’euro/dollar car il existe d’importantes forces contraires. Aujourd’hui, tout le monde pense que la Fed va prochainement baisser fortement ses taux. Par conséquent, cette information devrait déjà être intégrée dans les cours du dollar, lequel devrait mécaniquement voir sa valeur baisser par rapport à l’euro. C’est sans compter sur l’énorme flux de capitaux qui entrent aux États-Unis, via les marchés financiers mais aussi en direct via les investissements des entreprises sur le sol américain. Ces investissements représentent 6 points de produit intérieur brut aux États-Unis contre aucun en zone euro. La forte demande de dollars maintient donc son cours.

En revanche, cette divergence à venir entre les banques centrales est très mauvaise pour l’économie européenne car le maintien des taux directeurs en zone euro va encore ralentir la croissance et affaiblir le tissu économique. D’autant plus que l’Europe est également fragilisée par un manque de productivité et une inflation importée importante du fait des prix de l’énergie que ne connaissent pas les États-Unis.

Cela étant, il faut raison garder sur les faillites d’entreprises. Normalement, une hausse des taux amène à une forte chute des investissements et, in fine, une chute des profits. Mais ce n’est pas ce que l’on a vu cette année. Les entreprises sont parvenues à maintenir leurs profits, ce qui permet à l’économie européenne de rester robuste.
Cette résistance s’explique par le durcissement économique porté par les ménages et les États mais aussi par les protections dont ont bénéficié les entreprises. Il y aura donc, évidemment, des hausses des défaillances d’entreprises, mais celle-ci ne sera pas catastrophique. Les 54.000 faillites d’entreprises françaises observées sur les 12 derniers mois en octobre traduisent un retour à la situation de 2019. Autrement dit, les entreprises qui font défaut aujourd’hui sont les « entreprises zombies » qui avaient survécu artificiellement grâce aux aides de l’Etat et c’est d’ailleurs la même chose aux États-Unis, malgré la résilience de leur économie.

Que pourrait faire l’Europe pour améliorer sa situation, baisser son inflation et faire repartir sa croissance ?

Il faut que les Vingt-Sept mettent en place un Inflation reduction act européen comme l’ont fait les Etats-Unis. Il faut accorder des aides fiscales à l’investissement plutôt que des subventions publiques bureaucratiques et inefficaces. Il faut réfléchir à une politique économique européenne efficace en réindustrialisant pour attirer les investissements. Reste néanmoins le problème du manque de productivité lié au vieillissement de la population, à la faiblesse de l’investissement dans la technologie et à l’absentéisme au travail. Les investisseurs sont beaucoup plus attirés par les États-Unis que l’Europe.

Lorsque les banques centrales auront vaincu leur combat contre l’inflation, jusqu’où redescendront leurs taux d’intérêt ?

En Europe, il sera très difficile de ramener l’inflation à 2% car plusieurs facteurs inflationnistes vont rester comme les prix de l’énergie, l’absence de productivité où encore le niveau élevé des coûts de production par rapport à de nombreux pays. Avec tous ces facteurs, les taux directeurs ne retomberont pas sous les 3% en Europe. Du côté des États-Unis, malgré leur meilleure situation, les taux directeurs vont probablement suivre le même schéma et s’arrêter également au seuil de 3%, ce qui correspond à la normalité monétaire des années 2000 où l’Occident vivait avec de l’inflation tout en réussissant à maintenir la croissance. Les taux d’intérêt à 0% n’ont été qu’un épisode de politique monétaire anormalement accommodante servant à soutenir les Etats trop endettés qui va prendre fin.

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Palestine: Pour Nétanyahou la guerre va durer longtemps

Palestine: Pour Netanyahou la guerre va durer longtemps

La guerre «va se poursuivre pendant de longs mois», déclare Netanyahou
La guerre «va se poursuivre pendant de longs mois, jusqu’à ce que le Hamas soit éliminé et les otages libérés», a déclaré samedi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il y a sans doute plusieurs raisons pour estimer que la guerre en Palestine va durer assez longtemps. Il s’agit pour l’essentiel après les tirs d’artillerie d’une guérilla urbaine complexe avec la difficulté de distinguer Israël population civile et armée du Hamas. La seconde raison est la posture politique délicate du premier ministre israélien c’est sans doute qu’il risque d’être poursuivi en justice si tôt après son mandat de premier ministre. La troisième raison est liée à l’absence totale de perspectives de débouchés hormis le slogan de deux états. Un slogan repris de manière un peu paresseuse par l’ensemble de la classe politique internationale qui sait parfaitement qu’on ne peut pour l’instant envisagé d’États économiquement, politiquement et démocratiquement durables. Dernier obstacle et non des moindres Israël refuse un Etat pour les palestiniens dont beaucoup souhaitent la disparition Israël.

«Nous garantissons que Gaza ne sera plus jamais une menace pour Israël», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, affirmant que «pour remporter une victoire absolue et atteindre tous nos objectifs, il faudra plus de temps».

Le Premier ministre a fait état de «tirs nourris» essuyés par les troupes israéliennes dans la bande de Gaza: «c’est une bataille complexe mais nous avons le dessus; nous avons éliminé plus de 8000 terroristes», a-t-il affirmé. «Nous touchons de hauts responsables, et nous éliminerons aussi les dirigeants du Hamas. Le Hamas sera vaincu». Répondant à une question sur les négociations en cours au Caire, Benjamin Netanyahu a affirmé que «le Hamas avait posé toute une série d’ultimatums que nous avons rejetés». «Nous voyons un changement (mais) je ne veux pas créer d’attente», a-t-il ajouté.

Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années

Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui jette partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe et oublier la catastrophe économique et sociale de son pays. (Le salaire moyen est de 500 €, le salaire moyen sous les 200 € mais la plupart des richesses très nombreuses sont détournés par les oligarques et par Poutine).Même chose pour l’Iran qui connaît une catastrophe économique et sociale masquée par un nationalisme manipulé.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s'inscrivent dans la durée a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années

Gaza, comme en Ukraine, une guerre pour durer des mois et des années


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui ajoute partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe est oublier la catastrophe économique et sociale de son pays.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

« La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s’inscrivent dans la durée », a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

« Il n’y a pas de solution magique, il n’y a pas de raccourci pour démanteler une organisation terroriste, seulement un combat résolu et tenace », a-t-il ajouté. « Nous allons aussi atteindre la direction du Hamas, que cela prenne une semaine ou que cela prenne des mois. »

« Nous avons dit dès les premiers instants que ce serait une guerre longue parce qu’il était juste de fixer des objectifs ambitieux et nous nous montrerons à la hauteur de ces ambitions, c’est pourquoi cela durera longtemps », a dit Herzi Halevi.

Désordre mondial: ça va durer (François Lenglet)

Désordre mondial: ça va durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Politique-Gaza, comme en Ukraine une guerre pour durer des mois et des années

Politique-Gaza, comme en Ukraine une guerre pour durer des mois et des années


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui ajoute partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe est oublier la catastrophe économique et sociale de son pays.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

« La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s’inscrivent dans la durée », a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

« Il n’y a pas de solution magique, il n’y a pas de raccourci pour démanteler une organisation terroriste, seulement un combat résolu et tenace », a-t-il ajouté. « Nous allons aussi atteindre la direction du Hamas, que cela prenne une semaine ou que cela prenne des mois. »

« Nous avons dit dès les premiers instants que ce serait une guerre longue parce qu’il était juste de fixer des objectifs ambitieux et nous nous montrerons à la hauteur de ces ambitions, c’est pourquoi cela durera longtemps », a dit Herzi Halevi.

Gaza, comme en Ukraine une guerre pour durer des mois et des années

Gaza, comme en Ukraine une guerre pour durer des mois et des années


Comme en Ukraine, on pourrait assister à un étalement dans le temps de la guerre à Gaza; en cause évidemment; les positions très conflictuelles entre des populations locales mais aussi et peut-être surtout le jeu géostratégique de grandes puissances qui ne veulent pas s’affronter directement mais qui délocalisent en quelque sorte leur stratégie de guerre. C’est bien sûr le cas en Ukraine; le pays ne tient militairement qu’avec le soutien de l’Occident surtout des États-Unis, aussi évidemment avec le grand courage des ukrainiens eux-mêmes. Mais c’est le cas aussi à Gaza où là c’est surtout la lutte entre les États-Unis et l’Iran qui s’exprime dans un pays tiers
.

S’ajoute à cela l’action de du dictateur Poutine qui ajoute partout de l’huile sur le feu pour nourrir le chaos partout où il peut. De quoi entretenir le nationalisme russe est oublier la catastrophe économique et sociale de son pays.

La guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza durera probablement de nombreux mois en raison des objectifs élevés qu’Israël entend atteindre, a déclaré mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne.

« La guerre durera de nombreux mois et nous emploierons différentes méthodes pour que nos réalisations s’inscrivent dans la durée », a dit Herzi Halevi, dans une déclaration télévisée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

« Il n’y a pas de solution magique, il n’y a pas de raccourci pour démanteler une organisation terroriste, seulement un combat résolu et tenace », a-t-il ajouté. « Nous allons aussi atteindre la direction du Hamas, que cela prenne une semaine ou que cela prenne des mois. »

« Nous avons dit dès les premiers instants que ce serait une guerre longue parce qu’il était juste de fixer des objectifs ambitieux et nous nous montrerons à la hauteur de ces ambitions, c’est pourquoi cela durera longtemps », a dit Herzi Halevi.

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