Simplification : « la France est championne du monde de la production de normes » (Guillaume Poitrina)
Champion du mode des prélèvements obligatoires et champion du monde des normes, deux titres très complémentaires. Pour Guillaume Poitrinal, co-président du comité de simplification, cette simplification est nécessaire: « la croissance n’est jamais qu’un rapport entre la production et le temps ». « Plus on a de normes, plus on a de complexité, moins on produit vite moins l’entreprise investit, moins l’entreprise recrute. Et évidemment à la fin ça fait des points de PIB, ça fait plus de chômage et moins de rentrées fiscales », a-t-il développé. « Les grands projets sont victime de la complexité française », a-t-il martelé. « On est les champions de la production de normes, avec une débauche de production législatif, de décrets. On est les champions du monde de la multiplication administrative, avec le fameux mille-feuille administratif. Enfin, on est un peu les champions du monde de la lenteur de la justice, notamment sur les sujets compliqués devant le tribunal administratif ». Pour arriver à remédier à ces maux, Guillaume Poitrinal propose de « partir de la base plutôt que du sommet ». En ce sens il a indiqué que dix ateliers vont être créés au sein du comité de simplification. Plutôt que de correspondre à des thématique comme « l’emploi » ou « l’innovation », ils porteront sur des « moments de l’entreprise » comme « la création » ou encore « l’export ». « Des chefs d’entreprise rencontreront des préfets, par exemple, et ces gens-là vont travailler pour produire des mesures de simplification qui seront traduites par des ordonnances ou des décrets », a-t-il précisé. Pour lui, ce grand chantier doit servir à la bataille pour l’emploi. « Le problème en France, c’est le chômage« , or « il n’y a plus qu’un choix aujourd’hui, celui de l’entreprise. Car seule l’entreprise peut créer des emplois ». Par ailleurs, Guillaume Poitrinal a évoqué son grand écart, puisqu’il est passé, en 2013, de la tête d’un grand groupe coté à celui d’une PME. Il a estimé ce passage » intéressant, car on prend la complexité de front. Ceux qui connaissent cette complexité, ce sont des gens de terrain ». « ‘Dans une boîte de CAC40, il ne faut pas se raconter histoires. Mes camarades du CAC40, ne connaissent pas la complexité, ils en entendent parler », a-t-il conclu.