Villeneuve sur lot : victoire du front…. du refus
Les commentateurs portent surtout leur analyse sur le PS, le FN et l’IMP. En réalité c’est le front du refus qui a gagné. , c’est-à-dire 60% puisqu’i y a 47% d’abstentionnistes et 14% de bulletins nuls ou blancs. En fait en dépit de la consigne de front républicain du PS national, le député UMP a été élu par moins de 20% des électeurs inscrits. En clair cela signifie que la grosse majorité refuse de voter. Un avertissement évidemment pour les européennes où l’abstention est traditionnellement forte. L’euroscepticisme renforcera encore le désintérêt pour cette élection. Pour les municipales l’effet « refus de vote » sera moins important en raison de la proximité et de la dépolitisation relative de ce type de scrutin. S’il y a une seule conclusion à tirer c’est que les élus dans les conditions de Villeneuve sur lot ne sont pas représentatifs. Certes le problème Cahuzac a encouragé ce front du refus mais globalement cette élection reflète quand même le sentiment de la majorité des français. Les partis de gouvernement sont largement discrédités et le front national constitue un refuge pour les protestataires qui veulent s’exprimer. Par contre le vote FN est davantage une posture de protestation que d’adhésion puisqu’un sondage démontre que 60% des français pensent que le FN ne ferait pas mieux que le PS ou l’UMP en matière de gouvernance. C’est aussi la preuve que depuis longtemps (notamment depuis la seconde élection de Chirac) on ne vote pas pour un candidat mais contre un autre. C’est la grande ambigüité. Ainsi Hollande n’a pas été élu, c’est Sarkozy qui a été battu ; une nuance de taille qui génère l confusion actuelle. Hollande est persuadé qu’il a la légitimité pour appliquer son programme alors qu’en fait c’est l’action de Sarkozy qui a été sanctionnée. A cela s’ajoute évidemment les contradictions, le flou de Hollande notamment son suivisme vis-à-vis de l’Allemagne et de Bruxelles. Aucun parti ne peut décemment se féliciter de ce séisme qui met en cause la crédibilité de toute la classe politique.