Archive pour le Tag 'Droitisation'

Nouveau gouvernement : vers une droitisation

Nouveau gouvernement : vers une droitisation

 

Hier soir, Michel Barnier a proposé à Emmanuel Macron une liste de 38 noms pour le nouveau gouvernement, dont 16 ministres de plein exercice. Bruno Retailleau (LR) est notamment pressenti à l’intérieur. Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Gérald Darmanin ne seraient pas présents. Sur 16 ministres de plein exercice, 7 seraient macronistes, 3 LR, 2 MoDem, 1 Horizon, 1 UDI, 1 seul divers gauche. Michel Barnier a promis une liste définitive « avant dimanche ». Quels enseignements tirer de ce premier casting ?

Entretien avec

Historien, Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation 

Bruno Retailleau pourrait être nommé au ministère de l’Intérieur, l’un des postes clés du gouvernement. Ce dernier a été très actif pour « durcir » le texte de la loi immigration il y a quelques mois. Que nous dit ce choix de la part de Michel Barnier ?

Mathias Bernard : La présence de Bruno Retailleau s’explique par des éléments de calcul politique car il est président du groupe LR au Sénat. On sait que l’appui de la majorité sénatoriale sera un élément important pour le futur gouvernement. Mais les positions exprimées par Bruno Retailleau, notamment sur les questions de sécurité, d’immigration, d’identité nationale, en font aussi quelqu’un qui peut être accepté par le Rassemblement national. Sa présence à l’intérieur serait donc un marqueur droitier destiné à rassurer ou à attirer à une partie de l’électorat RN. Ce qui est assez intéressant, c’est que Retailleau serait présent dans un gouvernement où figurent un nombre important de macronistes ou de centristes. Il signale une forme de droitisation de la macronie qu’on avait déjà pu observer fin 2023 avec le vote de la loi immigration. Tout cela s’inscrit dans une continuité et un temps relativement long.

On remarque que les personnalités rejetées par le RN – Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Eric Dupont-Moretti – ne seraient pas nominées a priori

Mathias Bernard : on est là dans une démarche pragmatique, pas forcément idéologique. Dans la mesure où Emmanuel Macron a choisi une option d’opposition au Nouveau Front populaire, la seule possibilité de survie de ce gouvernement à l’Assemblée nationale repose sur une abstention bienveillante du RN. Il faut donc éviter de provoquer le RN. Si les députés RN décidaient de joindre leurs voix à celles du Nouveau Front populaire en votant la censure, ce gouvernement tomberait immédiatement.

Après des législatives où le NFP termine en tête, la gauche dénonce un coup de force. Ce gouvernement ne va-t-il pas souffrir d’un manque de légitimité ? Doit-on s’attendre à de fortes tensions (LFI a déjà appelé à des manifestations ce week-end) ou même à une crise institutionnelle ?

Mathias Bernard : Pour l’instant, la crise est de nature politique. Elle est liée à une évolution du paysage politique depuis 2017, avec la constitution de trois pôles quasiment inconciliables et au poids électoral comparable. Du fait de cette tripartition, il est très difficile de trouver une majorité. Le risque de crise institutionnelle est aussi présent, en raison de la manière dont le président de la République a géré cette séquence en se substituant aux parlementaires pour décider quelle était la majorité qui avait le plus de chances d’être stable à l’Assemblée nationale. Dans une démocratie parlementaire classique, il aurait nommé la coalition arrivée en tête : ce premier ministre aurait ou n’aurait pas obtenu de majorité mais cela aurait permis de décanter les choses. En interprétant les élections, Emmanuel Macron s’est mis en première ligne et n’a pas permis au jeu parlementaire de s’enclencher, nourrissant le procès en illégitimité du futur gouvernement. Ce procès peut effectivement créer une contestation forte, y compris dans la rue.

Quel regard l’historien que vous êtes porte cette séquence politique ? Jugez-vous la Ve République à bout de souffle ?

Mathias Bernard : C’est la structuration du champ politique en deux pôles, enclenchée par la Ve République, qui est d’abord à bout de souffle. Jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, on avait une bipolarisation droite gauche qui fonctionnait, qui structurait le paysage politique et qui permettait de dégager des majorités. Ce paysage était adapté au mode de scrutin majoritaire, c’était cohérent. Désormais, cet éclatement en trois forces rappelle la IVe République. On avait alors les communistes, les gaullistes et la troisième force « modérée » qui allait des socialistes à la droite d’Antoine Pinay et sur laquelle s’appuyait la plupart des majorités gouvernementales. Finalement ce phénomène de tripartition n’est pas nouveau, mais il a été masqué pendant près de 60 ans par le fort clivage droite gauche, contemporain de la mise en œuvre de la Ve République et de l’élection présidentielle, qui s’effectue au scrutin majoritaire à deux tours.

Aujourd’hui le système bipolaire est bien mort et il serait cohérent d’aller vers un système parlementaire, qui est le seul à pouvoir gérer la pluralité des sensibilités politiques. La toute-puissance du président dans notre système institutionnel est complètement en décalage avec la réalité politique du pays, qui suppose plutôt des coalitions entre les forces politiques. On constate ailleurs à quel point l’élection présidentielle au suffrage universel est devenue un élément perturbateur pour la constitution de coalitions. Ainsi Laurent Wauquiez ne rejoint pas ce gouvernement par calcul en vue de la prochaine présidentielle. Idem pour une certaine gauche qui ne veut pas jouer le jeu de l’union nationale.

La structuration politique en trois blocs devrait donc amener à un dépassement de la Ve République ?

Mathias Bernard : L’élection présidentielle est la mère de toutes les élections et dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours, deux candidats sont en finale dans une logique bloc contre bloc. Or, quand on a trois blocs égaux, il n’y a pas de majorité possible (cela aurait été la même chose avec un gouvernement NFP) et finalement, deux électeurs sur trois ne sont pas représentés. Dans un tel paysage politique, une culture de coalition est indispensable pour dégager des majorités. On dit que la France n’a pas la culture de coalition, c’est pas exact : les coalitions existaient sous la Troisième et la IVe République. Ces régimes ont duré 90 ans pratiquement. Ce qui rend impossible la culture de coalition, c’est le mode de fonctionnement actuel de la Ve République. Dans ce contexte, le gouvernement Barnier sera très fragile mais tout autre gouvernement l’aurait été de la même manière.

Emmanuel Macron a pesé et va peser sur la composition du gouvernement. Il promettait de s’effacer or l’on constate que ce n’est pas le cas. Le présidentialisme n’est donc pas mort ?

Mathias Bernard : En refusant de nommer un premier ministre issu de la coalition arrivée en tête et en conduisant lui-même des négociations avec les partis politiques pour tenter une construire une majorité, Emmanuel Macron est allé nettement au-delà des pouvoirs qu’un système parlementaire octroie au président de la République. Cette manière de faire, inédite, s’explique en grande partie par sa personnalité. Mais elle révèle aussi l’ambiguïté fondamentale du système de la Ve République, qui est un régime théoriquement parlementaire, mais présidentiel dans l’esprit et la pratique. Jusqu’alors, la nature parlementaire du régime réapparaissait lorsque le président de la République n’avait pas de majorité à l’Assemblée nationale : c’était le cas des cohabitations de 1986, 1993 et 1997. En endossant le premier rôle ces dernières semaines, Emmanuel Macron a fait prévaloir une lecture présidentialiste des institutions – qui est toutefois fortement contestée par une partie de la classe politique, comme l’atteste la procédure de destitution enclenchée par la gauche à l’Assemblée nationale. Cette tension entre l’affirmation du présidentialisme et la résistance du parlementarisme risque fort de s’exacerber dans les prochains mois, jusqu’à ce que la prochaine élection entraîne une nouvelle forme de décantation du paysage politique.

Politique-Macron responsable de la droitisation du pays (Piketti) ?

Politique-Macron responsable de la droitisation du pays  (Piketti) ?

 

Le macronisme au pouvoir a déplacé une bonne partie des électeurs et des élus du centre gauche vers le centre droit, analyse l’économiste dans sa chronique au Monde.

 

Piketti, pourtant assez souvent pertinent , tombe sans doute dans le piège partisan en affirmant que Macron est le principal responsable de la droitisation dans le pays. En effet ,le paysage politique n’a pas eu tellement besoin de Macron pour glisser sous l’effet des désillusions de la gauche. Une gauche qui a beaucoup promis et n’a jamais tenu ses promesses. Pire qui est passée du discours radical voire révolutionnaire des campagnes électorales à la gestion la plus traditionnelle est la plus piteuse quand elle était au pouvoir. Une gauche de gouvernement qui sociologiquement n’a jamais été composé des couches moyennes et populaires qu’elle est supposée représenter. Bref jusque-là l’échec réitéré de la social-démocratie. Après celui de la SFIO, celui du parti socialiste. Et que dire des radicaux révolutionnaires écolos et autres gauchistes dans l’implantation dans les milieux populaires a toujours été relativement marginal voire nul.

 

Chronique. 

Comment expliquer la droitisation extrême du paysage politique français ? Même si la question est complexe et admet des réponses multiples, il ne fait guère de doute que l’expérience du macronisme porte une responsabilité écrasante.

Soyons clairs : la dispersion des candidatures à gauche et l’effet de découragement produit sur les électeurs contribuent aussi à expliquer cette situation. Cette explication est toutefois insuffisante. Si l’on additionne l’ensemble des candidats de gauche (socialistes, écologistes, « insoumis », communistes, etc.), on arrive péniblement, d’après la dernière enquête réalisée par Le Monde en décembre, à 27 % des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle prévu le 10 avril 2022, contre 29 % en totalisant les deux candidats d’extrême droite (Zemmour et Le Pen), 17 % pour la candidate de droite (Pécresse) et 24 % pour le président sortant, qui, pour simplifier, peut être placé au centre droit, et est d’ailleurs de plus en plus perçu comme tel par les électeurs. Nulle part chez nos voisins on n’observe une telle faiblesse de la gauche. Les partis sociaux-démocrates, socialistes, travaillistes ou démocrates sont au pouvoir en Allemagne et en Espagne, ou en situation d’y revenir lors des prochaines élections au Royaume-Uni et en Italie.

Il faut certes prendre en compte que le Parti socialiste a été au pouvoir en France pendant vingt ans au cours des quarante dernières années, ce qui a pu nourrir une lassitude particulière. Par comparaison, les sociaux-démocrates ont été au pouvoir seulement sept ans en Allemagne et les travaillistes treize ans au Royaume-Uni. Il n’y a qu’en Espagne que les socialistes ont été davantage au pouvoir, ce qui a d’ailleurs fini par alimenter une scission au sein de la gauche, avec l’émergence de Podemos, que les deux partis ont eu bien du mal à surmonter, pour finalement gouverner ensemble. En France, il aurait sans doute fallu que le centre gauche reconnaisse ses erreurs au pouvoir et se tourne davantage vers La France insoumise après la débâcle de 2017. Cela n’aurait peut-être pas suffi, mais il est toujours temps d’essayer.

La droitisation extrême du paysage politique français peut également s’expliquer par d’autres facteurs spécifiques, à commencer par un traumatisme postcolonial et franco-algérien particulièrement virulent en France. La nostalgie de l’Algérie française et le terreau xénophobe qui entoure ces plaies toujours vives ont ainsi joué un rôle central dans l’émergence du lepénisme comme du zemmourisme.

Macron responsable de la droitisation du pays (Piketti) ?

  Macron responsable de la droitisation du pays  (Piketti) ?

 

Le macronisme au pouvoir a déplacé une bonne partie des électeurs et des élus du centre gauche vers le centre droit, analyse l’économiste dans sa chronique au Monde.

 

Piketti, pourtant assez souvent pertinent , tombe sans doute dans le piège partisan en affirmant que Macron est le principal responsable de la droitisation dans le pays. En effet ,le paysage politique n’a pas eu tellement besoin de Macron pour glisser sous l’effet des désillusions de la gauche. Une gauche qui a beaucoup promis et n’a jamais tenu ses promesses. Pire qui est passée du discours radical voire révolutionnaire des campagnes électorales à la gestion la plus traditionnelle est la plus piteuse quand elle était au pouvoir. Une gauche de gouvernement qui sociologiquement n’a jamais été composé des couches moyennes et populaires qu’elle est supposée représenter. Bref jusque-là l’échec réitéré de la social-démocratie. Après celui de la SFIO, celui du parti socialiste. Et que dire des radicaux révolutionnaires écolos et autres gauchistes dans l’implantation dans les milieux populaires a toujours été relativement marginal voire nul.

 

Chronique.

Comment expliquer la droitisation extrême du paysage politique français ? Même si la question est complexe et admet des réponses multiples, il ne fait guère de doute que l’expérience du macronisme porte une responsabilité écrasante.

Soyons clairs : la dispersion des candidatures à gauche et l’effet de découragement produit sur les électeurs contribuent aussi à expliquer cette situation. Cette explication est toutefois insuffisante. Si l’on additionne l’ensemble des candidats de gauche (socialistes, écologistes, « insoumis », communistes, etc.), on arrive péniblement, d’après la dernière enquête réalisée par Le Monde en décembre, à 27 % des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle prévu le 10 avril 2022, contre 29 % en totalisant les deux candidats d’extrême droite (Zemmour et Le Pen), 17 % pour la candidate de droite (Pécresse) et 24 % pour le président sortant, qui, pour simplifier, peut être placé au centre droit, et est d’ailleurs de plus en plus perçu comme tel par les électeurs. Nulle part chez nos voisins on n’observe une telle faiblesse de la gauche. Les partis sociaux-démocrates, socialistes, travaillistes ou démocrates sont au pouvoir en Allemagne et en Espagne, ou en situation d’y revenir lors des prochaines élections au Royaume-Uni et en Italie.

Il faut certes prendre en compte que le Parti socialiste a été au pouvoir en France pendant vingt ans au cours des quarante dernières années, ce qui a pu nourrir une lassitude particulière. Par comparaison, les sociaux-démocrates ont été au pouvoir seulement sept ans en Allemagne et les travaillistes treize ans au Royaume-Uni. Il n’y a qu’en Espagne que les socialistes ont été davantage au pouvoir, ce qui a d’ailleurs fini par alimenter une scission au sein de la gauche, avec l’émergence de Podemos, que les deux partis ont eu bien du mal à surmonter, pour finalement gouverner ensemble. En France, il aurait sans doute fallu que le centre gauche reconnaisse ses erreurs au pouvoir et se tourne davantage vers La France insoumise après la débâcle de 2017. Cela n’aurait peut-être pas suffi, mais il est toujours temps d’essayer.

La droitisation extrême du paysage politique français peut également s’expliquer par d’autres facteurs spécifiques, à commencer par un traumatisme postcolonial et franco-algérien particulièrement virulent en France. La nostalgie de l’Algérie française et le terreau xénophobe qui entoure ces plaies toujours vives ont ainsi joué un rôle central dans l’émergence du lepénisme comme du zemmourisme.

Europe 1: Le refus des journalistes de la droitisation

 Europe 1: Le refus des journalistes de la droitisation

 

En liant son sort à CNews qui porte un « activisme politique de droite, voire parfois d’extrême droite », la radio va perdre son capital de crédibilité, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la Société des rédacteurs et l’intersyndicale de la station.

 

Tribune dans le Monde . 
Nous vivons une époque singulière, marquée par une montée des tensions dans la société, la multiplication de « fake news », un repli identitaire certain. Un contexte qui favorise ces dernières années la cristallisation du débat politique, certains, même, n’hésitant plus à appeler à la sécession. 

Plus que jamais, dans ce climat de crispation, les médias ont la responsabilité de décrypter cette époque, démêler le vrai du faux, créer du lien social et de savoir faire dialoguer les uns et les autres dans le respect du pluralisme. Une mission qu’a toujours su faire vivre Europe 1, depuis sa création.

L’heure est décisive et le rôle d’une telle radio nationale est d’autant plus important à l’aube d’une année électorale. Or, aujourd’hui, Europe 1 amorce un virage qui l’éloigne de cette histoire dont ses équipes sont fières depuis plus de soixante ans.

Jour après jour, la station semble s’arrimer un peu plus à l’antenne de CNews [propriété de Vivendi], conformément au rêve de Vincent Bolloré depuis des années. Devenu premier actionnaire du Groupe Lagardère [par l’intermédiaire de Vivendi], il a désormais les coudées franches pour concrétiser son projet… sans même avoir besoin de racheter la radio. La mise à l’écart de voix « maison » et leur probable remplacement par des nouveaux venus « vus sur CNews », ainsi que la méthode consistant à mettre à pied ceux qui expriment trop fort leur désaccord nous montrent que ce projet est enclenché.

La rédaction, par la voix de sa Société des rédacteurs, a d’ailleurs déjà eu l’occasion ces derniers mois d’alerter sa direction sur des prises de position de plus en plus marquées dans certains rendez-vous-clés de sa matinale, et de s’en inquiéter.

Les exemples récents d’autres grands pays, comme les Etats-Unis, montrent une nouvelle fois combien les médias d’opinion contribuent à fracturer les sociétés, en perdant leur indépendance au service d’un camp.

En liant son sort à une chaîne qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux : son capital de crédibilité auprès des auditeurs.

Italie: droitisation et populisme

Italie : droitisation et populisme

Pas forcément une bonne novelle pour L’Europe et surtout pour l’Italie qui risque de connaitre encore une crise politique. Largemenet impactée par de nombreuses crises, L’Italie semble pencher nettement vers le populisme et  la  droite. La crise migratoire, la stagnation économique de ces dernières années, le chômage enfin la question récurrente de la dette ont favorisé les discours protectionnistes et nationalistes profitant à la droite aussi au mouvement très confus des 5 étoiles.  A priori Aucune majorité claire ne semble se dessiner en Italie dans le futur parlement issu des élections législatives de dimanche.  La coalition de droite formée autour de Forza Italia de Silvio Berlusconi et de la Ligue du Nord de Matteo Salvini est donnée en tête, mais avec un score cumulé estimé entre 33 et 36%, qui ne lui permettraient pas de décrocher une majorité absolue. Au niveau des partis, c’est le M5S qui arrive largement en tête, avec un score estimé entre 28,8% et 30,8% des suffrages, selon les projections de l’institut SWG pour la chaîne de télévision privée La 7 diffusées à la fermeture des bureaux de vote, à 23h00 (22h00 GMT).Le Parti démocrate est projeté entre 21 et 23%. A droite, Forza Italia aurait entre 13,5 et 15,5% des voix, la Ligue du Nord étant donnée à ce stade entre 12,3 et 14,3% par SWG. Mais Sky TV donne la Ligue devant le parti de Berlusconi. La RAI les inscrit dans une même fourchette, entre 12,5 et 15,5%. Les deux partis, dans le cadre de leur accord de coalition, sont convenus que la formation qui arriverait en tête prendrait la tête d’un éventuel gouvernement. Les résultats complets ne sont pas attendus avant plusieurs heures et les sondages sortie des urnes en Italie se sont souvent révélés trompeurs par le passé. Mais si les projections pointent dans la bonne direction, l’Italie, troisième puissance économique de la zone euro, se dirige vers une situation de blocage politique.

Droitisation de la société ou désintoxication de gauche ?

  • Droitisation de la société ou désintoxication de gauche ?
  •  
  • Au-delà de la poussée de la droite et de l’extrême droite lors  des élections de ces dernières années,  la question se pose de savoir si nous assistons à une droitisation de la société ou à une phase de désintoxication provoquée par l’échec des solutions de gauche dans tous les domaines. Il est clair en effet que nous constatons  une perte de crédit crédibilité progressive des grandes valeurs de la gauche dont  le logiciel est en panne depuis les années 70. Certes Mitterrand, Jospin, Hollande, d’autres ont pu faire illusion mais qu’il s’agisse du champ socio économique ou sociétal, le référentiel théorique  est obsolète. Subsiste encore quelques bribes de discours mais qui ne font en réalité qu’accentuer le décalage entre les intentions et la pratique (ce qui n’est guère étonnant dans la mesure où les élites de gauche ne sauraient représenter la sociologie des couches populaires). D’une certaine manière, les Français se désintoxiquent  de la pensée gauchiste qui se trouve pourtant encore incarnée par nombre de responsables à gauche et à l’extrême gauche. C’est ainsi que l’État providence dans son rôle et sa dimension sont remis en cause au profit de celui de l’entreprise considérée comme plus efficace pour s’attaquer au problème central que constitue le chômage ;  il faut dire que la crise est passée par là et il n’est pas étonnant que le chômage représente la première préoccupation pour 44 % des personnes interrogées par Ipsos suivi par les questions de terrorisme à hauteur de 32 % puis les questions de sécurité pour 29 % et enfin les questions de fiscalité pour 28 %. La demande régalienne n’a pas disparu mais son champ s’est déplacé ;  ainsi les Français pensent  que l’État est  de moins en moins compétent pour régler les questions de croissance et d’emploi, ils veulent moins de pression fiscale et souhaite un désengagement de l’État tandis qu’inversement ils souhaitent un réinvestissement dans le domaine de la sécurité. Ils sont même un très grand nombre à critiquer le poids et le rôle de la fonction publique trop présent partout et même le système de protection sociale insuffisamment incitatif pour la réinsertion professionnelle. C’est évidemment une grande défaite idéologique pour la pensée gauchiste qui associe progrès et développement de l’appareil d’État, fiscalité, redistribution et  justice, service publique et statut du personnel. La demande d’autorité a changé de nature et est notamment souhaitée à l’école et dans les lieux publics. La police acclamée après les tragiques événements de janvier constitue de ce point de vue sans doute un tournant des idées. Sur l’enjeu majeur que constitue le chômage la gauche a aussi vu ses totems tomber ;  ainsi près de 65 % des Français seraient prêts à remettre en cause le principe des 35 heures pour sauver leur emploi. Ce qui signifie bien que dans cette période de crise cette utopie des 35 heures a été mortifère pour l’économie française et pour l’emploi. Finalement il ne reste pas grand-chose des valeurs dites traditionnelles de la gauche. On aurait même du mal à trouver quelques illustrations au cours de ces dernières années. Que restera-t-il : le mariage pour tous ? La contestation de la déchéance de nationalité ?  l’illusion de l’inversion du chômage ? En fait les Français se sont déjà intoxiqués des idées gauchistes pourtant encore très présentes à gauche et à l’extrême gauche, non  pas d’ailleurs qu’ils fassent  confiance aux organisations politiques d’en face pour inverser le cours des choses. En effet 60 % des Français estiment que ni la gauche ni la droite ne sont capables de résoudre les questions essentielles et 70 % des Français pensent que les promesses très contradictoires du Front National sont dangereuses.  Si les formations classiques de droite ne profitent pas de ce recentrage idéologique constaté chez les Français il n’en reste pas moins que le repositionnement des valeurs est un faite incontestable, sans doute s’agit-il d’une attitude très pragmatique qui réintroduit la cohérence qui manque chez certains responsables entre les réalités socio-économiques et sociétales, les valeurs, les principes et les orientations.



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol