Archive pour le Tag 'droite'

Élections Allemagne :l’extrême droite en hausse

Élections Allemagne :l’extrême droite en hausse

Une grosse défaite par la coalition au pouvoir en Allemagne à l’occasion des élections régionales. Il se confirme que l’extrême droite progresse de manière significative en Allemagne d’ailleurs dans l’ensemble de l’Europe.En cause surtout la détérioration économique et la question de l’immigration.

Les sociaux-démocrates de Scholz, les Verts et les libéraux du FDP sont en recul dans les deux scrutins qui ont eu lieu en Bavière, la plus grande région allemande en superficie, et en Hesse .

Selon ces sondages, les conservateurs remportent, comme attendu, les deux élections et le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) pourrait prendre la seconde place. «Nous sommes sur la bonne voie», a rapidement réagi la co-cheffe de l’AfD Alice Weidel, interprétant les résultats comme «une punition» pour le gouvernement et «un vote pour un changement».

En Hesse, le SPD menée par le ministre de l’Intérieur Nancy Faeser arriverait en quatrième position seulement (15,2%), après l’AfD (16,8%) et les Verts (15,5%), et loin derrière l’Union chrétienne-démocrate (CDU) avec 34,7% en nette hausse comparé à 2018 (27%). À mi-mandat, le gouvernement d’Olaf Scholz est sanctionné dans ces élections où l’inquiétude de la population face à la crise industrielle traversée par la première économie européenne et la résurgence de la question migratoire ont joué un rôle central.

Politique-Politique – Sarkozy, Le parrain de la droite

Politique-Politique – Sarkozy, Le parrain de la droite

Encore un nouveau livre pour Sarkozy autant pour s’adresser des louanges que pour lire dans le marbre de café du futur ou encore Les bons et les mauvais points. Celui qui devait nettoyer les quartiers difficiles au Karcher a sans doute oublié qu’il a sombré lui aussi dans l’immobilisme derrière un discours bavard, démago et creux. Ce qui lui a valu de ne pas avoir été réélu. Bref la politique réduite à la communication et à l’apparat du pouvoir mais sans impact réel sur les réalités concrètes.

Parmi les incongruités de son dernier livre , à noter l’opposition de Sarkozy à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et de grandes approximations historiques concernant la Crimée. Sarkozy se fait aussi le parrain de Darmanin adoubé en quelque sorte pour les élections présidentielles de 2027. Il y a effectivement une certaine proximité idéologique et de comportement entre les deux hommes. Beaucoup de paroles en particulier concernant la sécurité mais une action à peu près aussi nulle. Peu importe, l’illusion du pouvoir suffit à celui qui comme nombre de ses prédécesseurs se contente des attributs de l’apparence pour masquer leur incompétence et leur manque de courage. Sarkozy aurait évidemment rêvé de revenir en politique même en se limitant à cette illusion du pouvoir. Il se contente maintenant du statut de parrain.

Comme d’habitude Sarkozy évite d’écorcher Macron notamment en raison des gamelles judiciaires qui lui pourrissent toujours la vie notamment le financement de sa campagne par Kadhafi.

Nicolas Sarkozy fait l’éloge du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. « Jusqu’à présent, les faits lui ont largement donné raison. Saura-t-il franchir une autre étape, voire l’étape ultime, celle qui mène à la présidence de la République ? Je le lui souhaite, car il a des qualités évidentes », écrit Nicolas Sarkozy.

JDD: À droite toute, faits divers et médiocrités

JDD: À droite toute, faits divers et médiocrités

La nouvelle rédaction imposée au JDD par Bolloré est à l’image des médias qu’il détient déjà comme C news. On n’y privilégie les faits divers, les scandales et le choc des photos. En vérité très peu de véritables informations mais la reprise des ces événements spectaculaires et souvent dramatiques. Avec en plus comme sur C news, un manque évident de professionnalisme.

À noter cette semaine à la vue une une interview de Mireille Mathieu sur la politique de Macon concernant le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Comme expert, on peut certainement faire mieux mais moins c’est difficile. Un peu dans le style de news dont on se demande où ils ont été cherchés certains chroniqueurs.

Sans doute des intervenants disponibles mais qui visiblement parlent de tout sans vraie compétence et un peu dans le style du bistrot. Sans doute à dessein pour montrer la proximité de la chaîne avec l’idée qu’on se fait du peuple.

Bref , il ne serait pas étonnant que le JDD enregistre une sérieuse chute du lecteur à après le virage à droite journal et sa ligne électorale médiocre.

JDD: Journal bâclé et virage à droite

JDD: Journal bâclé et virage à droite


Le nouveau JDD commence mal avec une ligne éditoriale recentré à droite comme Europe 1, C8 ou CNews, les medias de Bolloré. Bref plus proche de discussion de bistrot que d’un hebdo pertinent.

On objectera sans doute que cette édition d’ailleurs réduite a été réalisée en grande vitesse mais elle témoigne bien de la ligne populiste développée déjà dans les médias de Bolloré avec des propos très orientés, simplistes voire caricaturaux. En plus comme le signale France Info avec une grave erreur d’illustration en page une. La preuve caractéristique du caractère bâclé du nouveau journal

En effet, la photo choisie pour figurer à la une du journal n’est pas la bonne. Celle-ci, en effet, a été prise par Sud Ouest lors d’une marche blanche organisée en mémoire d’un autre adolescent prénommé Enzo. Les proches de cet adolescent, mort à 16 ans après avoir été percuté par une voiture, lui avaient rendu hommage le 21 janvier dernier à Hinx (Landes).

Cette erreur iconographique manifeste a été relevée par plusieurs observateurs, dont le député socialiste Philippe Brun. « J’étais à la marche blanche pour Enzo. La photo ne correspond pas à notre marche blanche, a commenté l’élu. Le JDD s’est trompé d’Enzo et a mis une photo concernant un jeune renversé par une voiture dans les Landes en janvier ! » L’hebdomadaire s’est également trompé en page 3, puisqu’il utilise de nouveau la marche blanche de janvier pour illustrer son sujet.

Ce numéro du Journal du dimanche a été réalisé en toute hâte, essentiellement par des journalistes extérieurs, avec peu de membres de la rédaction sortante impliqués. On y retrouve les signatures de Charlotte d’Ornellas (ancienne de Valeurs actuelles, comme Geoffroy Lejeune), de Pascal Praud, journaliste à Europe 1 et CNews, ou encore de Jacques Vendroux, pour le sport, Bref pas vraiment des fabricant de dentelles.

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Sondage Européennes 2024 : hausse de la droite

Européennes 2024 : hausse de la droite

Un effet des émeutes- D’après une étude Ifop réalisée pour Sud Radio les 4 et 5 juillet derniers, publiée ce vendredi, le bloc de droite, qui comprend le Rassemblement national, Les Républicains, Reconquête et Debout La France, atteint 48% des intentions de vote. Une véritable poussée de 6 points par rapport à un sondage similaire réalisé il y a deux mois, qui le jaugeait à 42%.

Pour anticiper au mieux les intentions de vote des Français, il faut préciser que l’institut de sondage a testé, auprès de son échantillon, une série de listes électorales incarnées par différentes têtes d’affiche choisies. Dans le détail, la liste RN menée par Jordan Bardella arriverait en tête avec 26% des voix (+1). Celle des Républicains, portée par François-Xavier Bellamy et Michel Barnier, culminerait à 11% (+3) des intentions de vote. Incarnée par Éric Zemmour et Marion Maréchal, la liste Reconquête grimperait à 7% (+1) des voix. Debout La France récolterait 4% des bulletins (+1).

La liste étiquetée Renaissance-Modem-Horizons, menée par Stéphane Séjourné, atteindrait 20% (+1) des intentions de voix. Dans cette tectonique des plaques électorales, c’est la gauche, partant avec le handicap de la division, qui en fait les frais.

En tête de leur camp politique, les deux listes du PS et d’EELV, respectivement incarnées par Raphaël Gluskmann et David Cormand, seraient ex aequo à 9% (-1 chacune) des bulletins. La liste de La France Insoumise, portée par Manon Aubry, chuterait de 10 à 8% (-2) des voix. Le Parti communiste, incarné par Fabien Roussel, lui, ne récolterait que 4% (-1) des suffrages. Les fortes fractures à gauche sur la police et les positions controversées de Jean-Luc Mélenchon sur les émeutes peuvent potentiellement expliquer cette décrue sondagière.

La perspective d’un JDD journal d’extrême droite dénoncée

La perspective d’un JDD journal d’extrême droite dénoncée


Les salariés et des figures du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, parmi lesquelles Elisabeth Badinter, JoeyStarr et Lionel Jospin, se mobilisent contre la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête de l’hebdomadaire. Dans Le Monde.

Acteurs du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, nous ne pouvons nous résoudre à voir ce rendez-vous dominical de référence véhiculer des opinions contraires aux valeurs républicaines qu’il porte depuis soixante-quinze ans. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on le lise ou qu’on ne le lise pas, le JDD, avec ses qualités et ses défauts, est toujours resté attaché à la diversité des opinions. Il ne peut devenir un journal au service des idées d’extrême droite.

Deux semaines après le feu vert sous conditions de la Commission européenne pour l’offre publique d’achat de Vivendi sur Lagardère, qui s’inscrit dans un mouvement plus vaste de concentration des médias, cette décision radicale laisse augurer une transformation à marche forcée dont l’homme d’affaires Vincent Bolloré est coutumier. Une brutalité dont ont déjà été victimes les rédactions de Canal+, d’i-Télé (devenue CNews), d’Europe 1 et de Prisma Presse.

Remettre en question l’indépendance éditoriale d’un journal quel qu’il soit est une atteinte à l’équilibre démocratique, dont l’un des socles est la liberté de la presse. Inquiets pour les salariés, nous le sommes également pour la pérennité du titre, cette arrivée contestée d’un nouveau directeur de la rédaction étant de nature à repousser lecteurs et annonceurs.

Pour la première fois en France depuis la Libération, un grand média national sera dirigé par une personnalité d’extrême droite. Un dangereux précédent qui nous concerne tous.

Grève au JDD: Un virage à droite de plus du journal

Grève au JDD: Un virage à droite de plus du journal

Le JDD déjà nettement marqué par sa ligne éditoriale populiste à droite opère un virage de plus avec la nomination d’un nouveau directeur de rédaction en provenance de valeurs actuelles.

D’une certaine manière, une évolution conforme à la pensée politique réactionnaire de Bolloré.

En réaction à la nouvelle, une assemblée générale s’est tenue cet après-midi à l’initiative de la Société des journalistes (SDJ). Pour exprimer leur opposition à ce probable recrutement, la rédaction du JDD a voté à 93% (77 pour, 1 non, 5 non réponses) une grève reconductible à compter de ce jeudi 17h30. «Nous nous opposons avec force à cette nomination», martèle la SDJ dans un communiqué. «Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, exprime des idées à l’opposé des valeurs que porte le JDD depuis soixante-quinze ans», abonde-t-elle.

Le JDD déjà nettement marqué par sa ligne éditoriale populiste à droite opère un virage de plus avec la nomination d’un nouveau directeur de rédaction en provenance de valeurs actuelles.

D’une certaine manière, une évolution conforme à la banque à la pensée politique réactionnaire de Bolloré.

En réaction à la nouvelle, une assemblée générale s’est tenue cet après-midi à l’initiative de la Société des journalistes (SDJ). Pour exprimer leur opposition à ce probable recrutement, la rédaction du JDD a voté à 93% (77 pour, 1 non, 5 non réponses) une grève reconductible à compter de ce jeudi 17h30. «Nous nous opposons avec force à cette nomination», martèle la SDJ dans un communiqué. «Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, exprime des idées à l’opposé des valeurs que porte le JDD depuis soixante-quinze ans», abonde-t-elle.

Une nouvelle droite ou disparaître

Une nouvelle droite ou disparaître

Pour la droite républicaine,la question de l’obsolescence politique et même de la disparition est posée. En effet, la politique des républicains se distingue difficilement de celle de Macron. Pire, ils pourraient être tentés de faire une coalition avec un mouvement macroniste en pleine perdition et qui disparaîtra avec Macron faute d’ancrage dans le pays et de clarté de l’idéologie.

D’année en année, les républicains perdent des plumes dans les élections. Ils étaient précédemment très présents dans les grandes villes. Ils ont pratiquement disparu pour se replier dans les fiefs ruraux. Le problème, c’est que leur positionnement politique ne correspond pas au intérêt des Français contraints de vivre en dehors des grandes villes.

Pour l’essentiel, ils défendent les intérêts financiers dominants et d’une certaine manière cautionnent aussi la désertification des territoires et l’accentuation de la pauvreté de ceux qui y résident. Pour l’instant, la position des « républicains » est intenable. Pire les républicains se sont exposés en prenant la tête de la réforme des retraites au Sénat. Bien à à l’abri, il est vrai du suffrage direct !

Officiellement, ils restent cependant dans l’opposition mais pas une opposition idéologique ou programmatique mais tactique pour espérer récupérer les dépouilles du macronisme et surtout de ses électeurs.

Il n’est pas du tout certain qu’ils y parviennent avec une position aussi ambiguë qui ne se distingue pas de celle de Macron. Le profit politique pourrait en réalité aller en grande partie vers le Front National et les « républicains » pourraient bien connaître, comme le parti socialiste, un processus d’extinction.

Italie: enjeux et risques après la victoire de la droite

Italie:  enjeux et risques  après la victoire de la droite

 

Une victoire indiscutable de la coalition de droite mais une coalition très composite qui devra gérer ses propres contradictions notamment ses rapports à l’Europe et des promesses financières populistes qui pourraient faire basculer le pays dans une crise grave . Par Edoardo Secchi, Président fondateur d’Italy-France Group et fondateur du Club Italie-France, et Alexandre Del Valle, politologue, essayiste.( La tribune, Extrait)

 

 

Du point de vue des milieux européens et d’affaires, et pas seulement pour la gauche sociale-démocrate euroLes enjeux politiques après la victoire de l’extrême droitepéenne, la fin du gouvernement de Mario Draghi a été une grave défaite non seulement pour l’Italie, mais pour toute l’Europe. En renvoyant Mario Draghi chez lui, nombre d’observateurs européens pensent que l’Italie a fait un gigantesque pas en arrière, peu de temps après avoir été enfin promue par le monde des institutions, par des marchés qui, qu’on le veuille ou non, existent et qui, par nature, sont voués à déraper chaque fois qu’il y a un élément d’incertitude, difficile à ranger dans une catégorie prédictive bien précise. Et si l’Italie de Draghi semblait rimer avec diligence, respect des règles, initiative, vision, compétence, cette Italie du « centre-droit » de Meloni-Salvini-Berlusconi, en réalité très très à droite et en partie « populiste », vainqueur du scrutin du 25 septembre, ressemble pour certains à une Italie découragée, feuilletée, à la merci des populistes et donc des spéculateurs financiers. Le chef de la gauche italienne, Enrico Letta, a martelé dans ses meetings qu’il s’agissait de la droite du passé, de la nostalgie et des divisions. Il est vrai que le problème du populisme est souvent le même : soit il crée d’énormes dégâts économiques, soit il tourne à la dictature. Partout où il est apparu, ou presque – car Trump a plutôt bien géré l’économie américaine redevenue fleurissante et Orban semble être apprécié par son peuple -, il a causé d’énormes dégâts : au Venezuela, en Argentine, en Turquie. Pour beaucoup d’analystes européens et occidentaux, qui ne connaissent d’ailleurs pas forcément bien la complexité des droites italiennes, l’Italie serait également menacée. Ils rappellent que ce sont justement les populistes à la Meloni, à la Salvini et à la M5S (Mouvement Cinq Etoiles) qui, en conquérant le pouvoir, finissent par jouer le jeu des spéculateurs financiers contre lesquels ils disent vouloir se battre. Si gouverner, c’est prévoir, on accuse les populistes d’être incapables de prédire les scénarios et menaces futurs et de n’avoir aucune expérience de gouvernement. Voire d’être totalement incompétents en économie. On nous dit ainsi qu’aucun des trois principaux partis populistes italiens n’a de parcours significatif, ni professionnel, ni gouvernemental. Toutes ces accusations, à tort ou à raison, sapent la crédibilité de la nation italienne, dont l’énorme dette inquiète les marchés de la zone euro qui pourrait imploser, jusqu’à offrir une belle opportunité aux spéculateurs.

En réalité, les trois composantes du « centro-Destra » italien, le parti des Libertés de Berlusconi, la Ligue de Salvini et Fratelli d’Italia de Meloni (FDI), ne sont pas monolithiques et inexpérimentés. Meloni a été ministre de gouvernements de centre-droit sous la présidence du Conseil du Cavaliere; Salvini et d’autres membres plus consensuels de la Ligue ont été ministres ou vice-Premiers ministres, et la Ligue gouverne assez bien plusieurs régions, provinces et villes du nord depuis 30 ans, et le parti de Berlusconi, maintes fois président du Conseil, compte des poids-lourds comme Tajani, commissaire européen, européiste convaincu, et nombre de ministres, sénateurs, députés, présidents de collectivités locales et maires. Certains membres de la Ligue sont même réputés pour leur modération comme l’ex-ministre de l’Intérieur Roberto Maroni ou Giancarlo Giorgetti, ex-ministre de l’Économie du gouvernement Draghi et ex-secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres dans le gouvernement de Giuseppe Conte. On est loin d’être en face d’une bande monolithique de radicaux inexpérimentés. Et la terrible Giorgia Meloni mérite, comme l’a étonnement déclaré Hillary Clinton elle-même, une chance, de sorte qu’il convient de la juger en temps et en heure et « sur pièce » avant de la condamner par avance. Bref, pourquoi ne pas faire le pari de respecter les règles de l’alternance démocratique et donc la souveraineté populaire, d’autant que Giogia Meloni a énormément échangé ces dernières semaines avec Mario Draghi lui-même qui lui a suggéré des noms de personnalités modérées et rassurantes comme possibles ministres de l’Économie et des Affaires étrangères, deux postes clefs.

Une chose est sûre : le problème de Giorgia Meloni se situe dans sa coalition de droite mais aussi à gauche avec le M5S de Giuseppe Conte. Si l’on regarde en effet de près Matteo Salvini et Giuseppe Conte, on peut dire qu’ils représentent deux formes de populismes et qu’au final, ils se ressemblent beaucoup plus qu’on ne le pense, tout en étant aux antipodes. Matteo Salvini joue toujours sur la peur et la provocation verbale, tandis que son programme économique incohérent semble pour le moins irréalisable. Quant à Giuseppe Conte, il a joué sa « remontada » politique dans le sud de l’Italie en poursuivant le modèle de clientélisme basé sur revenu de citoyenneté : promettre à tous de l’argent public et sans contrôle. Aucun des deux dirigeants n’a expliqué comment ils résoudront les vrais problèmes du pays, tels que la faible productivité, la lutte contre l’évasion fiscale, la lutte contre le chômage et la précarité. Giorgia Meloni, qui semble avoir beaucoup écouté les conseils économiques de Berlusconi, dont elle fut ministre, et Mario Draghi, devra faire très attention à son allié Salvini et trouver un modus vivendi entre son propre étatisme d’origine et le libéral-poujadisme de la Ligue. Matteo Salvini, qui a déjà fait imploser une majorité il y a quelques années, pourrait certes créer de nombreux problèmes à sa propre majorité et poser de sérieux problèmes à l’Union européenne… et vice-versa… Le plus grand risque que court le leader de Fratelli d’Italia est celui faire accuser l’Italie d’être le cheval de Troie en Europe de Poutine – en raison des liens de certains membres de la Ligue avec la Russie (affaire judiciaire de Gian Luca Savoini, par exemple) – et d’Orban. Cela créerait une situation inédite avec de fortes répercussions négatives tant sur le plan économique que diplomatique. Toutefois, il convient de répondre qu’à l’heure actuelle, et depuis que Giogia Meloni est devenue la plus grande atlantiste défeuseur de l’Ukraine et de leur armement, ce n’est pas elle et son « centre-droit » qui est accusable d’être anti-atlantiste et pro-russe, mais bel et bien le mouvement Cinq Etoiles, qui a pourtant gouverné, après la chute de Salvini et de l’alliance Giallo-verde (« jaune-verte » (Ligue-M5S), avec le parti démocrate italien qui chasse les sorcières pro-russes… Rendons à César ce qui est à César.

Le ralentissement de l’économie italienne va limiter les ressources disponibles pour la prochaine loi de finances. La dette publique repart à la hausse. Le nouveau gouvernement devra aider l’industrie et les entreprises à faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Il va falloir trouver 3,5 milliards d’euros pour réduire la pression fiscale de 2% sur les revenus allant jusqu’à 35.000 euros annuels. Il faudra également résoudre deux problèmes financiers et industriels importants : tout d’abord, la cession de la société nationale ITA (ex-Alitalia), ensuite celle du réseau très haut débit. Enfin, ce sont les milliards du PNRR qui sont en jeu, étroitement liés aux réformes. Rappelons que l’Italie a déjà payé très cher son retard de réformes au cours des vingt dernières années en réduisant le PIB par habitant de 0,8 % sur la période 2000-2019, avec la circonstance aggravante qu’en 2000 le PIB italien par habitant dépassait la moyenne de l’UE de 20 % et en 2019, elle était inférieure de 7 % ; en 2000, le PIB italien par habitant dépassait de 3 % la moyenne de la zone euro et en 2019, il était inférieur de 15 %.

 

Italie : probable gouvernement d’extrême droite mais pas fait pour durer

Italie : improbable gouvernement d’extrême droite mais pas fait pour durer

 

 

L’union des partis d’extrême droite devrait déboucher sur une majorité parlementaire. Le seul problème c’est que les orientations particulièrement démagogiques risquent non seulement de rendre très précaire ce gouvernement mais aussi de provoquer des soubresauts financiers au plan européen.
L’Italie propose en effet d’augmenter encore son endettement pourtant déjà un record de 150 % du pib. En dépit de l’euroscepticisme de l’extrême droite, le futur gouvernement des droites radicales demande une aide de 200 milliards pour relancer l’économie italienne.

Un scénario qui préoccupe au plus haut point les marchés et Bruxelles, qui redoutent des remous dus au discours eurosceptique qu’entretiennent les trois partis qui vont former un gouvernement de coalition et l’envolée du coût de l’énorme dette du pays. Plusieurs heures seront nécessaires avant d’obtenir un décompte précis des sièges remportés compte tenu du mode de scrutin mixte, combinant scrutin majoritaire et scrutin proportionnel.

 Lalliance, formée par Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi ,est arrivée en tête des élections législatives et devrait disposer d’une majorité parlementaire. Ces trois partis auraient raflé entre 41% et 45% des voix selon la Rai. Suffisamment pour obtenir une majorité.

Parmi ces trois partis, c’est  le celui de Giorgia Meloni qui sort en tête en récoltant entre 22,5% et 26,5% des suffrages, suivi de La Ligue entre 8,5% et 12,5%, puis de Forza Italia (le parti conservateur de Silvio Berlusconi) entre 5 et 9%.

Le bloc de centre-gauche constitué autour du Parti démocrate obtiendrait pour sa part entre 25,5 et 29,5%, le Mouvement Cinq étoiles (populiste) devant se contenter de 13,5 à 17,5%, en chute par rapport à son score historique de plus de 30% en 2018.

Cette coalition sera donc être en mesure de pouvoir proposer le Premier ministre qui succédera à Mario Draghi. Vu les résultats du parti post-fasciste Fratelli d’Italia (FdI), c’est sa cheffe, Giorgia Meloni, 45 ans, qui devrait être nommée diriger le gouvernement de ce pays fondateur de l’Europe communautaire.

Si les promesses sont tenues on devrait assister un fort dérapage des dépenses publiques qui pourraient menacer les équilibres financiers en Italie mais aussi l’Euro

Les inquiétudes sur un relâchement dans la mise en œuvre des réformes et un dérapage de la dette publique après les élections ont déjà amené les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s à dégrader la perspective liée à la note de solvabilité du pays.

Mais il est probable que ce gouvernement rallye difficultés à tenir seulement une année compte tenu des perspectives de fuite en avant financière. Une habitude en Italie où les gouvernements succèdent aux  gouvernements et peut parfois vivre sans. Un sauveur succède à un autre sauveur pour finalement chuter lui aussi !

Le travail « est une valeur de droite » d’après l’exibitionniste Sandrine Rousseau

Le travail « est une valeur de droite » d’après l’exibitionniste Sandrine Rousseau

 

Plus ça choque et plus ça passe d’après le catéchisme de marketing politique de Sandrine Rousseau qui s’autorise à parler de tout sans compétence particulière mais avec un déterminisme carriériste évident.  Ainsi la dernière sortie de Sandrine Rousseau , c’est de considérer que le travail est une valeur de droite. C’est évidemment intellectuellement une grande erreur qui prouve les limites des connaissances historiques de l’intéressée. Et d’enfiler les perles de ce style en mélangeant les problématiques d’écoféminisme , du droit à la paresse ( normal pour une ancienne fonctionnaire!),  de la diminution de la croissance et de la réduction du temps de travail.

À quand une déclaration de Sandrine Rousseau sur le droit de vote des poissons rouges ?

Bref avec de telles représentants et amis, Europe écologie les Verts n’a vraiment pas besoin d’ennemis pour tomber dans la marginalisation  politique.

Politique Présidentielle : Macron, à gauche toute pour le premier tour …. à droite toute pour le second ?

 

Politique Présidentielle  : Macron, à gauche toute pour le premier tour …. à droite toute pour le second ?

 

Pour son seul meeting à l’Arena de la Défense, Macron a opéré un net rééquilibrage à gauche en égrenant à peu près toutes les catégories sociales auxquelles il a promis davantage de considération et de rémunération. De quoi satisfaire les sociaux-démocrates qui croient encore au Père Noël ou qui font semblant d’y croire en espérant surtout une petite place dans le panthéon gouvernemental futur.

C’est le fameux en même temps de Macron  dont on a bien du mal à saisir la ligne stratégique. Ultralibéral un jour et plus ou moins progressistes un autre. Les médias ont quand même remarqué le changement de ton lors de son dernier meeting . Une presse unanime.  »En meeting, Macron se repeint en rouge pour séduire la gauche », titre Libération« Le coup de barre à gauche d’Emmanuel Macron », appuie Le Point« Emmanuel Macron s’adresse à sa gauche et tente de rectifier le récit de sa campagne », embraye Le Monde. Le président sortant, candidat à sa réélection, vient d’orienter subitement sa campagne à gauche toute lors de son seul meeting de campagne, samedi 2 avril.

Macron essaye effectivement de faire oublier la gamelle qu’il traîne depuis son élection comme président des riches, ce qu’il est effectivement si l’on s’en tient aux mesures essentielles prises au cours du quinquennat ( et à ceux qui financent ses campagnes). Mais les virages ne sont sans doute pas terminés pour Macron car lors du second tour,  il lui faudra séduire ceux qui seraient tentés de voter Marine à peine. Du coup, le virage sera sans doute sociétal mais à droite. Là encore Macorn va promettre sans doute de réguler davantage l’immigration, la sécurité, l’ordre dans les banlieues, la lutte contre la drogue et les incivilités. Des terrains qu’il a plutôt négligés aussi.

Présidentielle 2022 : Macon, à gauche toute pour le premier tour …. à droite toute pour le second ?

Présidentielle 2022 : Macron, à gauche toute pour le premier tour …. à droite toute pour le second ?

 

Pour son seul meeting à l’Arena na de la Défense, Macron a opéré un net rééquilibrage à gauche en égrenant à peu près toutes les catégories sociales auxquelles il a promis davantage de considération et de rémunération. De quoi satisfaire les sociaux-démocrates qui croient encore au Père Noël ou qui font semblant d’y croire en espérant surtout une petite place dans le panthéon gouvernemental futur.

C’est le fameux en même temps de Macron  dont on a bien du mal à saisir la ligne stratégique. Ultralibéral un jour et plus ou moins progressistes un autre. Les médias ont quand même remarqué le changement de ton lors de son dernier meeting . Une presse unanime.  »En meeting, Macron se repeint en rouge pour séduire la gauche », titre Libération« Le coup de barre à gauche d’Emmanuel Macron », appuie Le Point« Emmanuel Macron s’adresse à sa gauche et tente de rectifier le récit de sa campagne », embraye Le Monde. Le président sortant, candidat à sa réélection, vient d’orienter subitement sa campagne à gauche toute lors de son seul meeting de campagne, samedi 2 avril.

Macron essaye effectivement de faire oublier la gamelle qu’il traîne depuis son élection comme président des riches, ce qu’il est effectivement si l’on s’en tient aux mesures essentielles prises au cours du quinquennat ( et à ceux qui financent ses campagnes). Mais les virages ne sont sans doute pas terminés pour Macron car lors du second tour,  il lui faudra séduire ceux qui seraient tentés de voter Marine à peine. Du coup, le virage sera sans doute sociétal mais à droite. Là encore Macorn va promettre sans doute de réguler davantage l’immigration, la sécurité, l’ordre dans les banlieues, la lutte contre la drogue et les incivilités. Des terrains qu’il a plutôt négligés aussi.

Macron: Comme Mitterrand instrumentaliser l’extrême droite

Macron: Comme Mitterrand instrumentaliser l’extrême droite

« Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.

 

Sur son programme Macron  laisse assez indifférent une très grosse majorité de Français par contre comme Mitterrand il pourra compter sur le rejet de l’extrême droite pour assurer sa victoire. Le rejet des autres comme principal soutien ! De quoi fragiliser la légitimité. NDLR

 

Tribune.

Lancée quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, la campagne du candidat Emmanuel Macron ne ressemble évidemment à celle d’aucun président en exercice sous la Ve République. Mais cette situation internationale inédite n’a fait que conforter le chef de l’Etat dans sa pratique du pouvoir comme dans ses choix de communication. Plus que jamais, au moment de s’élancer vers un second mandat, il apparaît ainsi comme l’héritier assumé de François Mitterrand : la référence est même théâtralisée, puisque le président a choisi d’entrer en campagne, comme son prédécesseur en 1988, en publiant une lettre aux Français dans la presse régionale. Surtout, il s’est, lui aussi, déclaré au dernier moment et a tout mis en œuvre pour enjamber l’élection, en limitant autant que possible ses apparitions.

 

De manière plus générale, cette campagne éclair, en surplomb, apparaît comme l’aboutissement d’un quinquennat durant lequel Emmanuel Macron n’a cessé de s’inspirer du premier président socialiste et de sa conception du pouvoir. La dénomination « Jupiter » elle-même, qu’il a revendiquée en 2016 pour théoriser son attachement à une présidence incarnée et verticale, est du reste un emprunt direct à François Mitterrand et à son principal conseiller en communication, Jacques Pilhan.

En toute logique, ce quinquennat « jupitérien » se termine donc comme il a commencé : par une maîtrise extrême de l’image et une raréfaction de la parole du président. Mais un autre lien, moins assumé celui-là, unit le chef de l’Etat à son lointain devancier : mitterrandien, Emmanuel Macron l’a aussi été pendant cinq ans dans sa volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias. Dès le début de son premier septennat, François Mitterrand avait en effet usé de toute son influence pour que le Front National soit davantage représenté à la radio et à la télévision. Comme en témoignent des échanges de courriers officiels en juin 1982, le président était même intervenu auprès de son ministre de la communication, au nom de « l’obligation de pluralisme », pour que Jean-Marie Le Pen soit désormais invité par les chaînes de télévision.

Avant même son élection en 2017, Emmanuel Macron a, lui aussi, noué des liens paradoxaux avec la droite radicale par médias interposés. Des passerelles avec les médias du groupe Bolloré et avec Eric Zemmour ont ainsi été construites dès le début du quinquennat. Le chef de l’Etat a également cultivé des rapports singuliers avec l’équipe de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, dont la ligne éditoriale se situe pourtant à l’opposé de ses propres convictions : après avoir reçu à l’Elysée une partie de la rédaction en avril 2019, il a accordé, quelques mois plus tard, dans des conditions privilégiées, un entretien particulièrement complaisant à Louis de Raguenel [rédacteur en chef du journal].

Macron: En même temps de droite…. et de droite !

Macron: En même temps de droite…. et de droite !

 

Un papier de la tribune qui évoque le programme Macron débridé pour un quinquennat à droite toute d’autant plus facilement que la gauche est est à peu près inaudible même sur la cote de Mélenchon remonte. 

 

Et vous, vous êtes plutôt t-shirt kaki Zelensky-style… Ou bien costume sombre chemise blanche cravate atomique à la Poutine ? Ou alors Sweat noir à capuche siglé « CPA 10 » (Commando Parachutiste de l’Air N°10, forces spéciales basées à Orléans) façon Macron ? Tout le truc est dans la barbe (de trois jours), signe d’activité intense et de nuits sans sommeil. Le teint blanc cachet d’aspirine de chaque apparition du président russe inquiète. Le regard en coin du président français veut rassurer, dossier sous le bras entre deux portes, comme un clin d’œil à un Général de Gaulle habillé du même CPA 10, dont tous se revendiquent.

Chef de guerre et candidat, Emmanuel Macron a donc présenté ce jeudi entre deux portes son programme pour « cinq ans de plus à l’Elysée ». Le lendemain, il a parlé avec Poutine, comme chaque vendredi, et travaille à la paix mondiale avec Biden et Xi Jinping… Pas vraiment de temps pour débattre avec ses compétiteurs.

Les jeux de l’Elysée sont-ils faits, vraiment ?, interroge Marc Endeweld dans sa chronique Politiscope, ce vendredi. Pas si sûr. Certes, à plus de 30% au premier tour, le président creuse l’écart et seule Marine Le Pen reste au contact. Mais en filigrane de la guerre, ce qui inquiète les Français, au-delà de la fin du monde, cela reste la fin du mois.

Et si le vent avait déjà commencé à tourner ? Alors que le candidat Macron présente un programme à droite toute, un nouveau front s’ouvre, celui des prix de l’essence. Ce qui profite à Marine Le Pen et surtout à Jean-Luc Mélenchon, dont la dynamique est aussi spectaculaire que l’effondrement de leurs autres compétiteurs, de Valérie Pécresse à à Anne Hidalgo en passant par Eric Zemmour et Yannick Jadot.

A la guerre comme à la guerre, Emmanuel Macron n’a plus de limite. Sans ces tensions internationales, le candidat Macron aurait-il osé proposer l’âge de la retraite à 65 ans et un RSA conditionné à 15 ou 20 heures de formation ou de travail ? On ne le saura jamais sans doute. Valérie Pécresse a beau crier au hold-up, c’est bien une OPA, une Blitzkrieg sur la droite républicaine qu’opère Emmanuel Macron sans coup férir, profitant de la faiblesse historique de la gauche « dite de gouvernement », avec une Hidalgo inaudible dont le score devient inférieur à celui du litre du sans-plomb 95…

Où est passé le « en même temps » de 2017 ? Son centre de gravité s’est juste déplacé à droite toute. Le nouvel équilibre du macronisme, clairement assumé, est hérité de l’expérience du « quoi qu’il en coûte » du Covid : quand la croissance va, on dérégule à fond le marché du travail, on incite, on encourage à reprendre un emploi, en « traversant la rue » s’il le faut ; et quand les temps sont durs, l’Etat redevient protecteur, finance le chômage partiel et soutient massivement les entreprises. L’économie selon Macron reste inspirée par le rapport Attali dont il fut le rapporteur : c’est aide-toi, et si ça va mal, l’Etat te sauvera. Symbole de ce changement, « Pôle Emploi » sera rebaptisé « France Travail ». Pendant que la gauche hurle au démantèlement de toutes les conquêtes sociales du XXème siècle, le candidat Macron promet le plein emploi pour tous dans cinq ans, dans un modèle social à la danoise. Moderne ?

A la guerre comme à la guerre, La France se prépare aussi à s’adapter au choc de la crise géopolitique provoquée par l’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie. Celle-ci pourrait conduire à un choc majeur sur l’offre pétrolière mondiale.

Il faut donc se préparer à se passer durablement du gaz et du pétrole russe. L’Agence internationale de l’énergie en propose le mode d’emploi et la solution qui ne plaira pas à tout le monde s’appelle à court terme la sobriété énergétique. Pour le gaz, il s’agit donc de baisser de quelque degré le chauffage et de mettre pulls et bonnets.

Pour le pétrole, le message de l’AIE est simple : restez plus souvent à la maison et limitez vos déplacements en voiture, ou achetez un vélo (notre chronique de la semaine dernière rappelait cette recommandation de Christine Lagarde déjà en 2007). Pas sûr que la proposition ait beaucoup de succès autour des ronds-points.

C’est donc le retour de la bonne vieille « chasse au gaspi », comme le racontait il y a quelques jours Marine Godelier, notre spécialiste énergie, avec une seule différence : la transition énergétique est engagée. Mais elle est très très en retard. Les plus malins ont déjà des panneaux solaires sur leur toit. Une nouvelle fracture énergétique se prépare dans monde d’après, entre le Nord et le Sud de la France.

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Y-a-t-il d’autres solutions ? Remplacer le pétrole par du nucléaire prendra du temps et coûtera un « pognon de dingue ». L’Etat vient de faire un chèque de 2,7 milliards d’euros pour recapitaliser EDF. Et il va falloir sans doute aller bien au-delà pour financer les 25 EPR à venir. Marine Godelier a également exploré les options qui s’offrent et raconte ce que le candidat Macron a en tête, qui ressemble furieusement au projet Hercule de nationalisation de la partie nucléaire civil d’EDF.

Peut-on déconnecter, comme le proposait cet hiver Bruno Le Maire et comme le demandent plusieurs candidats à l’Elysée, dont Marine Le Pen, les prix du gaz et ceux de l’électricité au niveau européen ? Bruxelles y travaille et fera des propositions en mai, avec des marges de manœuvre limitées.

Pour le moment, l’urgence est de gagner du temps d’ici l’hiver prochain, afin de protéger en premier lieu les entreprises les plus intensives en énergie, qui s’inquiète de ne pouvoir passer l’année, à l’exemple de la plateforme chimique Les Roches – Roussillon, qui héberge et mutualise les infrastructures et les services pour une quinzaine d’industriels (dont Elkem, Hexcel, Seqens, Suez, etc) dans le Nord-Isère, raconte Marie Lyan, responsable de notre bureau en AURA.

Tenir, en espérant une désescalade en Ukraine ? Mais aussi se préparer au pire, et notamment au choc inflationniste qui vient. L’appel de Jean Castex au pétrolier TotalEnergies à baisser de 10 centimes les prix à la pompe, pour accompagner la baisse de 15 centimes accordée pour quelques mois par l’Etat, risque de n’être qu’un cautère sur une jambe de bois.

Le choc des prix va bientôt s’étendre aux prix de l’alimentation avec une forte hausse du panier de la ménagère. A peine achevées, sur une hausse déjà prévue de 3% en 2022, les négociations sur les prix alimentaires doivent reprendre et cela risque de faire mal, s’inquiète Giulietta Gamberini.

En France, mais surtout en Afrique où l’absence du blé ukrainien fait redouter à l’ONU « un océan de famines »… En Egypte, écrit La Tribune Afriqueles autorités encadrent pour la première fois le prix du pain, dont le nom signifie aussi en arabe égyptien « la vie ». Le conflit en Ukraine menace donc aussi l’agriculture française et fait des céréales l’autre enjeu géopolitique d’une crise qui est sans doute la première guerre de la transition écologique.

La crise n’est qu’en apparence régionale. Ses répercussions sont d’ores et déjà mondiales, par le jeu des sanctions et de l’affirmation d’un nouvel ordre mondial opposant l’Occident et pour aller vite la Chine et la Russie. C’est la revanche des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), cet acronyme inventé par la banque d’investissement américaine Goldman Sachs lorsque l’Occident rêvait d’un monde plat, tel que le décrivait Thomas Friedman, l’éditorialiste du très libéral New York Times.

Combien de temps Poutine peut-il tenir ? Comme l’explique Robert Jules, la Russie a accumulé un trésor de guerre en nous vendant son pétrole et son gaz et tant que l’Europe n’y renoncera pas, elle financera de facto la guerre qu’elle dénonce en Ukraine. En attendant la signature d’un nouveau Yalta et le succès de négociations de paix qui traînent en longueur.

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