Roumanie : l’extrême droite soutenue par Poutine battue
Ouf de soulagement en Roumanie mais avertissement cependant du fait de la montée des forces d’extrême droite soutenuse notamment par Poutine.
Les sociaux-démocrates pro-européens sont arrivés en tête des législatives dimanche en Roumanie mais l’extrême droite confirme sa forte percée, plongeant dans l’incertitude cet État voisin de l’Ukraine, membre de l’UE et de l’Otan. Le PSD – qui gouvernait jusqu’à présent avec les libéraux – a recueilli 23,5% des voix, devançant les autres formations, selon des résultats partiels portant sur le dépouillement de plus de 96% des bulletins. Toutefois l’ensemble des forces d’extrême droite combinées se situent à plus de 30%, soit le triple du précédent scrutin de 2020.
Budget Sécu: Contre l’avis de la droite partie recettes votée par la gauche
Une nouvelle fois l’assemblée nationale ce singularise avec des votes complètement contradictoires. Ainsi la partie recettes du budget de la Sécu soutenue par le gouvernement a été rejetée par la droite mais par contre approuvé par la gauche. Le monde à l’envers évidemment. De toute manière ce projet de budget au final sera rejeté totalement et renvoyé au Sénat. Autant dire que ces discussions complètement surréalistes n’ont aucun sens.
L’Assemblée nationale a approuvé lundi, avec les voix de la gauche, une version profondément remaniée de la partie recettes du budget 2025 de la Sécurité sociale, les députés macronistes et de droite ayant voté contre et le RN s’étant abstenu. Le texte amendé, qui prévoit notamment 17 à 20 milliards de cotisations supplémentaires selon les députés, a été approuvé par 126 voix «pour» et 98 «contre». L’Assemblée va ainsi pouvoir entamer en soirée l’examen de la partie «dépenses» du texte.
Les élus du «socle» gouvernemental ont fustigé un texte «vidé de son sens et de tout sérieux, politique et budgétaire», comme l’a résumé François Gernigon (Horizons). «Vous avez créé des taxes et des charges pour près de 17 milliards», a déploré Thibault Bazin (LR) en s’adressant aux élus du Nouveau Front populaire (NFP). «Et là, les victimes, ce ne sont pas les grandes fortunes, ce sont les classes moyennes qui travaillent», a-t-il dit, fustigeant un texte qui «ne ressemble plus à rien».
Après le vote, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a fait part de son agacement : «quand vous avez RN et NFP qui votent ensemble, vous voyez bien que c’est la collusion du populisme». «À la fin, le gouvernement va dire “voyez, tout ça n’est pas raisonnable, on va laisser ça au Sénat, car eux ce sont des gens responsables et raisonnables”», a-t-il ajouté.
Comme chaque année ou presque une grève de rentrer est prévue à la SNCF le 1er octobre. Elle sera surtout soutenue par les syndicats gauchistes avec très peu de participants et de perturbations. De quoi discréditer un peu plus l’entreprise et le syndicalisme avec aussi sans doute quelques arrière-pensées politiques pour aider Mélenchon à pourrir le climat social en France
. La CGT cheminot et SUD-Rail ont déposé un préavis commun de grève nationale qui débutera ce lundi 30 septembre à 19 heures et s’achèvera le mercredi 2 octobre à 8 heures.
«La circulation des trains sera légèrement perturbée sur le réseau SNCF ce mardi 1er octobre 2024», prévient la compagnie ferroviaire. Si les prévisions ligne par ligne ne sont communiquées que lundi 30 septembre, la SNCF assure déjà que le trafic «sera normal sur les liaisons TGV» et précise que «quelques circulations pourraient être légèrement perturbées sur certains trains régionaux (TER, Transilien) ainsi que certaines liaisons Intercités.»
Les revendications sont multiples : la réforme des retraites, les salaires, les conditions de travail, les services publics
Franceinfo a interrogé le chercheur Vincent Tiberj qui vient de publier l’ouvrage « La droitisation française, mythe et réalités : comment citoyens et électeurs divergent ».Ce professeur des universités et chercheur au Centre Emile-Durkheim estime dans son dernier ouvrage, La droitisation française, mythe et réalités : comment citoyens et électeurs divergent (PUF, 2024), que l’idée d’une France penchant à droite constitue à la fois « une réalité, par en haut » et « un mythe, par en bas ». Le chercheur a analysé un grand nombre d’enquêtes d’opinion sur la durée pour développer cette thèse qu’il qualifie lui-même de « contre-intuitive ».
Aux dernières élections législatives, deux tiers des voix sont allées au centre droit, à la droite et à l’extrême droite. Cela ne montre-t-il pas que la France est de droite ?
Vincent Tiberj : Les électeurs et les citoyens ne peuvent plus être considérés comme des synonymes. Lorsque vous aviez des niveaux de participation extrêmement forts, comme au début de la Ve République, vous pouviez estimer que les « absents avaient tort ». C’était une abstention sociologique, qui montrait la mauvaise intégration des individus. Mais depuis, on a une abstention qui a changé de nature.
Il y a un abstentionnisme de rupture, de rejet de l’ensemble du spectre, particulièrement visible parmi les catégories populaires. Les anciens ouvriers du baby-boom continuent à voter, mais ça décroche dans les générations d’après. Il y a une vraie cassure. Ce ne sont pas des « sans opinion », mais il y a une vraie démission à l’endroit de la scène électorale. Et il y a un troisième type d’abstention, que l’on trouve surtout parmi les diplômés du supérieur. Là, voter ne suffit plus. C’est une mise à distance du vote comme moyen de s’exprimer. Par contre, ces catégories participent à travers des associations, des pétitions, des manifestations.
On se retrouve dans une situation où il reste des citoyens-électeurs accrochés, mais ceux-ci ne sont plus représentatifs. Par ailleurs, on les trouve plutôt chez les baby-boomers, et notamment parmi les plus riches, les classes moyennes. Du coup, en matière de valeurs, le barycentre de ces générations est plus conservateur.
On est aussi dans un monde où 40 à 50% des répondants ne se sentent proches d’aucun parti. Il faut très clairement comprendre qu’un vote, ce n’est plus un blanc-seing. Quand vous avez presque 50% des ouvriers qui ne sont pas allés voter aux législatives, vous ne pouvez pas vous proclamer comme le parti des ouvriers, même quand vous avez une majorité parmi les voix exprimées. Les partis qui souffrent le plus de cette « grande démission » sont les formations de gauche.
Donc la France qui vote est de droite ?
Il y a un autre point à avoir en tête : l’élection est une question, c’est vieux comme la science politique. L’élection ne sera pas la même, selon les sujets qu’on met en avant. Si vous parlez d’immigration dans la campagne, vous n’aurez pas les mêmes réponses que si vous parlez de la réforme des retraites, du modèle social. Chaque élection se déroule sur un terrain et quand vous êtes un parti, vous avez tout intérêt à jouer à domicile. Quand vous êtes le Rassemblement national, vous avez envie qu’on parle d’immigration, de sécurité, et à votre manière.
Lors des législatives, au premier tour, les gens ont voté par rapport aux questions d’immigration, d’insécurité, mais aussi sur la politique économique du gouvernement. Et au second tour, cette fois-ci, c’était pour ou contre le RN, sur la question du libéralisme culturel. Je pense que le vote RN est minoritaire en France, ce qu’ont prouvé les législatives. En revanche, il y a chez les gens qui votent RN une vraie adhésion, un nombre considérable de gens qui considèrent que c’est la solution. Et avec la droitisation par le haut, le vote RN est devenu acceptable. Il y a eu tout un travail politique, médiatique, de normalisation du RN auprès d’électeurs conservateurs.
Qu’appelez-vous « la droitisation par le haut » ?
Qu’est-ce qui compte dans notre discussion publique ? Ce n’est pas nécessairement ce qui se passe dans les sondages ou les sciences sociales, mais ce qu’en disent les responsables politiques et les commentateurs des plateaux télé. Je pense qu’il y a plusieurs phénomènes qui se conjuguent pour aboutir à ce que je nomme le « conservatisme d’atmosphère ». Il s’agit d’abord de penser que le pays est naturellement à droite, qu’il demande un contrôle de l’immigration, une demande de sécurité, moins d’impôts, alors que dans le même temps on veut plus de policiers et des hôpitaux qui fonctionnent.
On cherche à imposer une manière de voir la société. Les tenants de cette théorie sont aussi ceux qui peuvent en bénéficier, par exemple Les Républicains (LR). Quand vous êtes un parti en perte de vitesse, vous avez tout intérêt à faire croire que vous êtes au centre du jeu politique. Cela se fait au nom des citoyens, mais sans vraiment les prendre en compte. Il y a depuis très longtemps en politique ce hiatus, cet appel au « pays réel ».
On entend beaucoup « les Français pensent que », mais c’est étonnant comme les Français sont différents d’un commentateur à un autre. Il y a aussi des changements structurels dans ce qui constitue le débat public aujourd’hui. On se retrouve dans une situation d’éclatement des moyens de s’informer, avec la montée en puissance des chaînes de la TNT et des réseaux sociaux. Cela multiplie l’offre médiatique. Quand tout le monde était obligé de regarder TF1 et France 2, on était confronté à une information pluraliste. Même Olivier Besancenot passait sur TF1. On pouvait se confronter à de l’information politique dissonante. C’est de moins en moins le cas.
Les bulles de filtres existaient avant, mais il y a une forme d’amplification, ça touche de plus en plus de monde. Certains individus vont être confrontés à une seule partie de l’histoire. Et c’est là qu’on a une différence entre France Inter d’un côté et CNews de l’autre. Le public de France Inter est tout aussi typé politiquement que celui de CNews, mais la radio n’a jamais été condamnée par l’Arcom pour manquement au pluralisme. Il y a une volonté sur France Inter d’essayer de maintenir une forme de pluralité des points de vue, des invités. Ce que CNews ne fait pas, ce que Cyril Hanouna n’a pas fait lors de ses quinze jours d’émission sur Europe 1 avant les élections législatives.
Si, selon vous, la droitisation de la France est « une réalité, par en haut », pourquoi serait-elle « un mythe, par en bas » ?
L’un des moyens les moins biaisés de connaître la société, ce sont les sondages d’opinion, les enquêtes sociologiques. Le sondage essaye de recréer une société en miniature (avec des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, etc.) pour avoir un échantillon à peu près cohérent. Quand on commence à analyser ces enquêtes sur le temps long – car pour parler de droitisation, il faut un avant et un après – les choses sont beaucoup plus compliquées. Sur certaines questions de société, on a progressé : sur l’acceptation de l’homosexualité, de la diversité culturelle, la place des femmes dans la société.
Il y a aussi les questions qui ont longtemps fondé le clivage gauche-droite : la redistribution, le rôle de l’Etat dans l’économie, le modèle social. Cette dimension n’a clairement pas disparu. Nous ne sommes pas aujourd’hui sur un moment de très haute demande de redistribution, comme en 2011 ou à la fin des années 1970, mais cela reste présent chez les ouvriers, les employés. Très clairement, les plus pauvres en France ont d’abord des demandes économiques, de protection, de solidarité.
Que signifie être de droite en France, en 2024 ?
Quand je raconte les évolutions d’opinion, on me répond régulièrement : « Mais la droite est attachée à la liberté des individus, à leur épanouissement. » Effectivement, vous avez certains acteurs qui sont sur cette logique-là. Notre modèle social a été construit à la fois par la gauche et par la droite gaulliste. On pourrait donc se demander si je n’ai pas une vision caricaturale. La gauche a évolué sur un certain nombre de positions, surtout socio-économiques. La droite a évolué, par exemple, sur la question des droits des homosexuels. Rappelons-nous où était l’UMP [l'ancien nom de LR] au moment du débat sur le mariage pour tous, clairement pas du côté de la défense des droits. Donc effectivement, la gauche et la droite, ça bouge.
Mais quand on regarde les logiques de vote, qu’on essaye d’analyser qui vote pour François Fillon, Valérie Pécresse ou LR en général, on observe un vote favorable au libéralisme économique et plutôt conservateur sur les questions sociétales. Cela va être différent pour Marine Le Pen, qui attire d’abord des gens sur la question de l’immigration, mais avec un vote beaucoup plus divers sur les questions socio-économiques : à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), on demande de la protection ; à Fréjus (Var), on demande avant tout moins d’Etat et plus de policiers. Pour le macronisme électoral, ce sont des libéraux libertaires, des gens très favorables au libéralisme économique, mais plutôt ouverts sur les questions de diversité, de droits individuels, de libéralisme culturel…….
Allemagne: l’extrême droite en tête dans une région
L‘AfD, parti d’extrême droite a recueilli près de 30 % des suffrages, arrivant pour la première fois en tête en Thuringe et la deuxième place en Saxe derrière la CDU (32 %).
À eux trois, les partis formant la coalition au niveau fédéral, dont la politique fait l’objet d’un fort rejet en Saxe et en Thuringe, dépassent à peine les 13 %. Le SPD d’Olaf Scholz parvient tout juste à surnager (entre 7 % et 8 %) tandis que les Verts pourraient perdre leur représentation au Parlement régional de Thuringe. Pour sa part, le FDP du ministre des Finances, Christian Lindner, va carrément disparaître des deux Hémicycles. La tourmente a rapidement gagné les états-majors de la coalition. Le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, a exigé d’Olaf Scholz une meilleure communication. «Nous devons faire beaucoup plus de publicité pour notre approche politique, écouter ceux qui ne suivent pas et tirer certaines leçons. Le chancelier en fait partie», a averti le numéro un parti social-démocrate.
Le nouveau pari, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), du nom de l’ancienne présidente du groupe Die Linke au Bundestag, qui a claqué la porte du parti de gauche en début d’année a obtenu en Thuringe et en Saxe respectivement 16 % et 12 % des voix, s’imposant comme une force politique incontournable pour construire des coalitions. En vertu de la règle du cordon sanitaire, les partis traditionnels allemands ont tous exclu de s’allier à l’AfD.
Sarkozy apporte aussi son grain de sel (… ou de sable) dans la crise qui secoue la France. D’une certaine manière, il complique encore un peu plus une situation déjà assez inextricable. Certes ce constat d’une triple crise financière, sociale et politique est assez juste mais la solution consistant à mettre en place un ministre de droite paraît curieuse quand on sait que les Républicains- auxquels il fait forcément allusion- n’ont qu’une quarantaine de députés. La question n’est pas tellement celle d’un premier ministre d’ailleurs mais de trois camps politiques complètement irréconciliables, donc celle du programme et de l’introuvable majorité à l’assemblée.
LE FIGARO.- Cela fait 45 jours que la France n’a plus de gouvernement de plein exercice. Emmanuel Macron tarde-t-il à nommer un premier ministre ?
Nicolas SARKOZY.- A-t-on vraiment pris conscience de la gravité de la situation de notre pays ? La France est face à trois crises simultanées qui peuvent exploser soit en même temps, soit successivement. La première, c’est le risque d’une crise financière. Compte tenu de la dette de la France, de ses déficits et de ses dépenses trop importantes, je ne pense pas qu’il soit prudent de rester sans gouvernement ni ministre des Finances avec le risque en prime de ne pas avoir de budget ! Il y a ensuite une possibilité de crise sociale, qui est une tradition française. Il y a beaucoup d’exemples dans notre histoire récente de conflits sociaux qui ont dégénéré. Enfin, une crise politique. Un mois et demi sans gouvernement, après une dissolution dont je persiste à dire qu’elle a été une erreur, et une désintégration de tous les partis démocratiques qui n’ont jamais été aussi divisés. La France est vraiment au bord d’un précipice. De surcroît, l’extrême-gauche dans notre pays ne veut pas gouverner. Il s’agit bien davantage d’une tentative de coup d’État de La France insoumise que d’une volonté d’alternance démocratique face à une situation parlementaire impossible à dénouer. C’est peu de dire que les motifs d’inquiétude sont nombreux.
Macron et les chefs de parti : une réunion le 23 août pour préparer l’alliance à droite
Le président convoque la réunion des chefs de partis le 23 août pour examiner les possibilités de formation d’un gouvernement. Une réunion purement formelle qui devrait déboucher en effet sur la constitution d’une sorte d’alliance entre l’ancienne majorité et les Républicains. Un gouvernement toutefois qui comportera des personnalités civiles pour donner le change vis-à-vis de l’élargissement présidentiel souhaite en vain le président.
De toute manière, le gouvernement élargi ou non ne pourra pas reposer sur une majorité absolue. Il sera donc d’une certaine manière contraint dans son action et en permanence sous la menace d’une motion de censure. La première occasion pourrait être celle de l’élaboration du budget, seul vrai exercice imposé au Parlement et qui sera sans doute adopté sans vote via l’article 49–3.
L’objectif d’Emmanuel Macron reste la formation d’une coalition capable de gouverner, alors qu’aucune majorité claire n’est ressortie des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Il s’agit «de continuer à avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays», écrit la présidence dans son communiqué. «Les Français ont exprimé lors des élections législatives une volonté de changement et de large rassemblement. Dans un esprit de responsabilité, l’ensemble des dirigeants politiques doivent travailler à mettre en œuvre cette volonté.»
Le problème évidemment c’est qu’on voit mal le rassemblement national participer à un gouvernement d’union et pas davantage le nouveau Front populaire. Réciproquement les « Républicains » refuseront de s’associer avec le nouveau Front populaire et le rassemblement national
Législatives-Droite et gauche condamnées à s’entendre pour sauver les meubles face au RN
Du côté de la droite les positions ne sont pas très claires. Il faudra pourtant que droite et gauche s’entendent pour sauver les meubles face au RN. Même des « insoumis » auront besoin des voix de la droite et inversement. Cependant pour l’affichage on laisse planer le doute et le camp Macron est divisé; Bruno Lemaire, Édouard Philippe font la fine bouche. Pourtant sans désistement ce courant de centre-droit risque de disparaître. Du côté du Nouveau Front populaire, les partis ont déjà donné une consigne claire : tout candidat arrivé en troisième position devra se retirer. Mais pour LFI, cela vaudra là où le RN est « arrivé en tête » a précisé Jean-Luc Mélenchon.
En l’état, les projections des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d’au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu’à 295 sièges.
Emmanuel Macron a exhorté à « un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour ». Sans préciser si LFI entre dans ce périmètre. Le ministre Roland Lescure a lui appelé à « tout faire » pour empêcher une majorité absolue du RN en prônant le désistement de « tous les collègues » de la majorité, arrivés en troisième position.
Des positions à l’opposé de celle de la ministre Aurore Bergé, qui ne « votera jamais pour un LFI », ou de la présidente de l’Assemblée sortante Yaël Braun-Pivet qui « en aucun cas » ne « pourrait appeler » à voter pour « un certain nombre de candidats », qui ne « partagent » pas les valeurs de la majorité.
« Jamais une voix pour la France insoumise. Le combat contre le projet funeste du RN ne peut s’accommoder de la moindre compromission avec l’antisémitisme et la violence », a jugé Benjamin Haddad, en ballottage favorable à Paris.
Droite et gauche condamnées à s’entendre pour sauver les meubles face au RN
Du côté de la droite les positions ne sont pas très claires. Il faudra pourtant que droite et gauche s’entendent pour sauver les meubles face au RN. Même des « insoumis » auront besoin des voix de la droite et inversement. Cependant pour l’affichage on laisse planer le doute et le camp Macron est divisé; Bruneau Lemaire Édouard Philippe font la fine bouche. Pourtant sans désistement ce courant de centre-droit risque de disparaître. Du côté du Nouveau Front populaire, les partis ont déjà donné une consigne claire : tout candidat arrivé en troisième position devra se retirer. Mais pour LFI, cela vaudra là où le RN est « arrivé en tête » a précisé Jean-Luc Mélenchon.
En l’état, les projections des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d’au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu’à 295 sièges.
Emmanuel Macron a exhorté à « un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour ». Sans préciser si LFI entre dans ce périmètre. Le ministre Roland Lescure a lui appelé à « tout faire » pour empêcher une majorité absolue du RN en prônant le désistement de « tous les collègues » de la majorité, arrivés en troisième position.
Des positions à l’opposé de celle de la ministre Aurore Bergé, qui ne « votera jamais pour un LFI », ou de la présidente de l’Assemblée sortante Yaël Braun-Pivet qui « en aucun cas » ne « pourrait appeler » à voter pour « un certain nombre de candidats », qui ne « partagent » pas les valeurs de la majorité.
« Jamais une voix pour la France insoumise. Le combat contre le projet funeste du RN ne peut s’accommoder de la moindre compromission avec l’antisémitisme et la violence », a jugé Benjamin Haddad, en ballottage favorable à Paris.
Meilleurs opposants au pouvoir : Bardella à droite et Glucksmann à gauche
– D’après IPSOS, La cote de popularité du président de la République enregistre une baisse de 4 points par rapport à mai, pour se situer à 28% d’opinions favorables, contre 68% d’opinions défavorables (+5 points en un mois). Bardella est le meilleur opposant à droite et Glucksmann le meilleur opposant à gauche.
Emmanuel Macron enregistre notamment une baisse importante auprès des sympathisants de la majorité présidentielle : si les ¾ d’entre eux ont toujours une opinion favorable de l’action du chef de l’Etat, cette proportion a baissé de 9 points en un mois, mais aussi auprès de ceux du PS (22%, -12 points) et des Républicains et de l’UDI (31%, -12 points)..
Gabriel Attal, quant à lui, voit sa cote progresser pour se situer à 40% d’opinions favorables (+1 point). Si sa cote d’opinions défavorables progresse aussi (53%, +2 points), on constate que la popularité du premier ministre n’a pas pâti du résultat des élections européennes ni de l’annonce de la dissolution. Contrairement au président de la République, Gabriel Attal voit sa cote progresser auprès des sympathisants de la majorité présidentielle (84%, +7 points).
Parmi les différents ministres du gouvernement, Gérald Darmanin maintient sa position de tête, considéré comme étant le meilleur ministre selon les Français (35%, +1 point), devant Bruno Le Maire (31%, =). Rachida Dati atteint ce mois-ci la 3ème position en grimpant de 5 points (25%), suivie par Éric Dupont-Moretti (2%, -2 points).
A gauche, Raphael Glucksmann s’impose désormais comme le meilleur opposant, cité par 27% des Français, soit une progression de 9 points par rapport à mai. Il devance Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin, tous les deux à 20%. Raphael Glucksmann est particulièrement cité par les sympathisants du PS (68%) mais aussi par ceux de la majorité présidentielle (45%).
A droite, Jordan Bardella est désormais cité par 44% des Français comme le meilleur opposant à droite (+5 points), devant Marine Le Pen (36%, +1 point) et loin devant les personnalités des autres partis comme Xavier Bertrand (15%, -1 point). Jordan Bardella est également en tête auprès des sympathisants de son parti (cité par 88% d’entre eux contre 77% pour Marine Le Pen).
« Un vertige total » : voilà comment la technopolitiste Asma Mhalla résume l’interprétation cyber-technologique de la dissolution, mais aussi ce que promet la stratégie du Rassemblement National en matière de nouvelles technologies. ( dans La Tribune)
Que sait-on du rapport que le RN entretient aux nouvelles technologies ?
D’un point de vue programmatique, la question est passionnante car elle pointe la fragilité de pensée politique du RN. Les lignes doctrinales du RN sont construites autour des thématiques de la souveraineté (pour ne pas dire de souverainisme), de la priorité nationale, de la fermeture de frontières, d’une méfiance d’intensité variable – car politiquement opportuniste – à l’égard de l’Union Européenne. Naturellement, nous aurions pu croire qu’ils auraient portés un discours anti-GAFAM et anti-UE. Une sorte de « France first ». Or dans leur programme on retrouve des propositions consensuelles et incantatoires sur l’orchestration de grands projets européens autour du cloud ou de l’IA, et surtout un silence assourdissant concernant les BigTech américains ou chinois. Pas grand-chose sur les enjeux des réseaux sociaux ou des écrans par ailleurs. Une inflexion même ultra-libérale hostile à la réglementation semble se dessiner si l’on en croit un excellent papier de la revue Telescope. Au contraire même, le parti semble percevoir la taxe GAFAM comme une aubaine pour financer les services de la poste. La question de la souveraineté technologique est donc portée de façon molle, pour ne pas dire sans grande conviction forte, semblant reprendre le minimum syndical en piochant dans quelques propositions provenant des kilomètres de rapports et de propositions récemment produits par l’Assemblée nationale ou le Sénat. En revanche, au sein de leur parti, l’usage de l’IA et de CHATGPT (IA générative de OpenAI) est fortement encouragée, des formations d’élus sont organisées pour les aider à élaborer leurs campagnes, etc… D’autant que nombre d’élus RN, à commencer par Jordan Bardella, sont de la génération « native digitaux ». Son succès auprès des jeunes sur TikTok est incontestable. Chez eux, l’emploi des réseaux sociaux mais aussi la compréhension des outils technologiques sont inscrits naturellement dans leurs usages.
Simpliste, binaire, directe, manipulatoire, décomplexée : la rhétorique de leurs messages programmatiques se prête également à l’usage de ces technologies.
C’est en effet une autoroute qu’il utilisent sans peine malgré les incohérences que je viens de pointer. Notre manque d’autonomie technologique est une autoroute rhétorique aux discours souverainistes, puisque le sujet des nouvelles technologies et de l’IA met en exergue la dépendance de la France et de l’Europe aux géants américains en premier lieu. L’absence, en France, de véritable stratégie scientifique, industrielle, écosystémique et donc le déficit de souveraineté font la part belle aux arguments souverainistes des formations d’extrême droite ; mais comme chez n’importe quel parti, la question technologique est encore secondaire par rapport aux enjeux de pouvoir d’achat et d’immigration. C’est d’ailleurs Marion Maréchal et Reconquête ! qui était alors encore son parti, qui va résoudre l’« équation technopolitique » : l’une de leurs propositions, délirante, est d’augmenter les capacités en IA et robotique pour lutter contre l’immigration. Des robots plutôt que des immigrés : en gros, un grand remplacement mais version technologique ! L’usage de la technologie comme autoroute vers une forme de techno-fascisme… Un vertige total. Sur les questions techno-sécuritaires, il y aurait également matière à craindre des distorsions très graves de l’esprit même de notre Etat de droit, la rhétorique sécuritaire, agrémentée de relents ségrégationniste, étant au cœur de l’ADN. Enfin, en matière industrielle, la principale réponse au déficit français étant l’Europe, et l’Europe étant vouée à être fragilisée si le RN accède au pouvoir, ce n’est pas demain que nous relèverons le niveau de souveraineté nationale ! La réalité des rapports de force dans le monde est l’extrême interdépendance sont, ce n’est pas le fantasme de l’autarcie…
Mais quelle est la logique de souverainisme national quand les nouvelles technologies convoquent des techniques, des acteurs et une articulation espace – temps qui n’ont pas de frontière ?
L’extrême droite n’a absolument pas intégré cette réalité à son discours. Preuve soit qu’elle la méconnait soit qu’elle la manipule. L’extraterritorialité physique est le substrat même des nouvelles technologies, et cela disqualifie donc la promesse de gérer, de contrôler, de maîtriser la recherche et l’industrie des nouvelles technologies à l’intérieur des frontières françaises. Les enjeux de cyber-défense, de cyber-influence, de cyber-espace se traitent-ils au poste frontière ? Le RN pense-t-il que c’est en fermant à double tour les côtes françaises qu’il trouvera la parade aux ingérences étrangères et aux guerres hybrides exercées dans le cyberespace, cinquième domaine de la guerre ? Les nouvelles technologies questionnent en profondeur l’idée d’Etat-nation ; questionner ne signifie pas nécessairement anéantir mais plutôt interroger et remettre à jour les articulations et le fonctionnement de ce que l’on nomme souveraineté, désormais plus liquide, distribuée entre acteurs publics et privés, parfois extracommunautaires comme les géants technologiques. Comment alors repenser le rôle et la place de l’Etat ? C’est une question passionnante mais qui suppose une certaine plasticité de pensée là ou les dogmatismes sont par nature rigides.
Montée de l’extrême droite: la main aussi de Bolloré
Pour comprendre la montée de l’extrême droite, qui pour la première fois pourrait devenir majoritaire à l’Assemblée nationale, il faut s’intéresser à la place donnée à cette idéologie dans l’espace public. Une figure française a notamment porté cette dernière par le biais de son empire médiatique : Vincent Bolloré. L’historien des médias Alexis Lévrier revient dans un entretien sur une ascension qui n’a pas vraiment de précédent en France. ( dans The Conversation)
Selon le journal Le Monde, le ralliement du président de LR, Eric Ciotti, au RN a été d’abord le projet d’un homme, Vincent Bolloré, propriétaire, entre autres, de CNews et du JDD, médias catégorisés à l’extrême droite. Comment le milliardaire breton s’est-il retrouvé au cœur de la vie politique ?
Vincent Bolloré a réussi à obtenir gratuitement la fréquence de Direct 8 (en 2002), puis il a racheté Virgin 17, qui devient Direct Star. Ce qui est assez incroyable, c’est le fait d’avoir pu les revendre ensuite à Canal+ en 2012, en faisant une plus-value spectaculaire, qui constitue l’une des plus grosses opérations de spéculation de l’histoire des médias sur un actif appartenant à l’État (465 millions d’euros). Les ferments de son empire ont donc été construits à partir d’une fréquence qui lui a été attribuée gratuitement par la puissance publique. Car c’est en partie cet argent (et surtout les actions négociées au moment de ce rachat) qui lui ont ensuite permis d’acquérir Canal+ en 2015-2016 : après être entré discrètement au capital de Vivendi, il a peu à peu grignoté l’ensemble du groupe.
On compare souvent son empire à celui que Robert Hersant avait réussi à construire, mais ce parallèle ne me paraît pas satisfaisant. Hersant a en effet mis son empire au service de la droite libérale et non de l’extrême droite. Il a en outre échoué dans la télévision (comme Lagardère) alors que Bolloré a réussi dans l’audiovisuel avant d’étendre ses possessions à la presse écrite. Il existe en revanche des analogies entre Bolloré et un autre riche homme d’affaires français, le parfumeur François Coty.
Durant l’entre-deux-guerres, Coty est devenu un mécène pour de nombreux médias, transformant des journaux conservateurs, comme Le Figaro ou Le Gaulois, en relais pour ses idées ouvertement ancrées à l’extrême droite.
D’origine corse, cet industriel acquis aux idées de Mussolini puise dans sa fortune personnelle pour créer et financer des journaux comme L’Ami du peuple, un quotidien populaire qui se vend jusqu’à un million d’exemplaires en 1930. Parmi les idées qu’il prône, on retrouve la xénophobie, l’antisémitisme, le renversement de la République… Il contribue aussi – financièrement et intellectuellement – à des titres qui ne lui appartiennent pas comme L’Action Française, lié au mouvement éponyme.
Le public finit par se lasser et déserte peu à peu ces journaux. Coty meurt ruiné en 1934. Mais ses idées demeurent et il a contribué à normaliser un discours d’inspiration fasciste auprès du grand public.
Quelles sont les idées de Bolloré ?
Un siècle après, et même si les époques ne sont évidemment pas les mêmes, Bolloré peut à certains égards être considéré comme l’héritier de Coty : il est lui aussi un industriel qui a décidé de construire un empire médiatique au service d’un projet politique, culturel et civilisationnel. Mais son empire à lui est bien plus cohérent, et il a su le construire avec beaucoup plus d’habileté.
Il s’inscrit assez clairement dans une droite d’inspiration maurassienne, acquise à un catholicisme traditionnel et à une vision de la France comme un pays menacé par la présence en son sein d’étrangers inassimilables.
Une partie des médias de Vincent Bolloré peuvent ainsi être considérés comme le trait d’union entre une extrême droite qui a triomphé entre la Belle Époque et la période collaborationniste, et le retour en force du discours xénophobe aujourd’hui. Le vocabulaire qu’ils utilisent rappelle parfois lui-même l’histoire du journalisme d’extrême droite. Le 15 juin, les intervenants de l’émission L’Heure des pros ont par exemple évoqué le retour d’une « anti-France » qui menacerait le pays. La veille, dans son émission hebdomadaire, Philippe de Villiers avait invité les Français à ne plus écouter « le parti de l’étranger ».
D’une période à l’autre, seule l’identité de l’ennemi de l’intérieur a changé : beaucoup d’éditorialistes de CNews ou du JDD sont obsédés par la défense d’une nation blanche et chrétienne mais, dans leur imaginaire, la haine des musulmans a remplacé la haine des juifs.
Comment la chaîne Canal+ marque-t-elle un basculement ? Quels sont les mécanismes propres à Vincent Bolloré ?
Vincent Bolloré a quelque part réussi là où Coty avait échoué. En achetant le groupe Canal+ en 2016, il s’est d’abord débarrassé des deux éléments qu’il déteste le plus, l’humour corrosif et les enquêtes journalistiques. Les Guignols ont ainsi disparu de l’antenne, de même que le Zapping et les émissions d’investigation.
Après le rachat de Canal+, c’est au tour d’I-Télé de voir son avenir mis en péril. Après une grève de plus d’un mois et le départ des trois quarts de sa rédaction, la chaîne d’information en continu est rebaptisée CNews et se transforme en média low-cost, qui privilégie les commentaires en plateau (peu coûteux) plutôt que le reportage et le travail de terrain. Mais très vite la ligne éditoriale évolue et la chaîne accueille de manière de plus en plus systématique les idées et éditorialistes d’extrême droite, à l’image d’Eric Zemmour qui obtient une émission quotidienne à partir de 2019. Les audiences, d’abord confidentielles, n’ont cessé d’augmenter à mesure que la ligne éditoriale se radicalisait. En 2024, CNews est même devenue la chaîne d’information la plus regardée, devant BMF-TV.
Il a poursuivi ensuite avec Europe 1 et plus encore avec le Journal du Dimanche (JDD). Pour reprendre cet hebdomadaire, mais aussi Paris Match et les magazines du groupe Prisma, il a su exploiter la crise du Covid qui a entraîné le désengagement de Bertelsmann et considérablement fragilisé un groupe comme Lagardère.
Plus encore que CNews et Europe 1, le JDD représente le modèle presque parfait de la méthode Bolloré : alors qu’il s’agissait d’un titre modéré et réputé proche du pouvoir, l’arrivée de Geoffroy Lejeune a marqué une inversion immédiate de la ligne éditoriale.
Il faut bien mesurer le basculement qui s’est opéré dans l’univers des médias français en moins d’une décennie. Jamais dans notre histoire les thématiques de l’extrême droite n’avaient été portées par des médias si nombreux et si complémentaires, puisque Bolloré est présent dans la presse écrite, dans la radio, dans la télévision, mais aussi dans l’édition, la communication, la musique ou le cinéma.
Quels sont les ressorts pour s’imposer dans l’espace public ?
Vincent Bolloré n’est pas seul à l’origine de ce retour en grâce de l’extrême droite médiatique (qui n’a jamais disparu, mais était tenue aux marges de l’espace public depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale). Dès 2012, le média conservateur qu’était Valeurs actuelles s’est ainsi transformé en vitrine ouvertement xénophobe. À partir de cette date, l’hebdomadaire a commencé à multiplier les unes tapageuses stigmatisant les barbares venus de l’étranger, « le danger de l’islam » ou l’« invasion rom ». Comme au moment de la Belle Époque, c’est ainsi par des unes, des illustrations racistes et des slogans provocateurs qu’un imaginaire xénophobe a pu être diffusé à grande échelle dans l’espace public.
L’exemple le plus connu dans la presse de la fin du XIXe siècle est La libre parole illustrée, supplément hebdomadaire du journal La Libre parole d’Édouard Drumont. Au moment de l’affaire Dreyfus, ses caricatures animalisant les juifs ont contribué à la diffusion à large échelle d’un imaginaire antisémite, qui n’a pas totalement disparu aujourd’hui.
L’illustration continue ainsi de banaliser des préjugés racistes : ces Unes sont visibles même par ceux qui n’adhèrent pas à ces idées ou qui ne veulent pas acheter ce type de publications. C’est un mécanisme similaire que l’on retrouve aujourd’hui : on peut penser au roman-fiction (annoncé en Une) dans lequel Valeurs Actuelles s’était amusé à imaginer la mise en esclavage de la députée Danièle Obono (ce qui a valu au journal une condamnation pour injure raciste).
Il faut de ce point de vue souligner l’importance qu’a eue l’acquisition par Vivendi des magasins Relay, qui constituaient une marque importante du groupe Lagardère et un héritage historique du groupe Hachette : ces magasins, présents massivement dans les gares et les aéroports, vont permettre à Vincent Bolloré d’imposer encore davantage son idéologie dans nos vies quotidiennes.
On compare souvent la trajectoire de Bolloré à Rupert Murdoch, fondateur de la chaîne Fox News : est-ce le même phénomène ?
Oui ce parallèle me semble de loin le plus pertinent : Bolloré rêve d’être un Murdoch français et il a réussi à construire, comme lui, un empire d’une grande diversité, présent dans toutes sortes de médias et désormais dans plusieurs régions du monde. Bolloré est également proche de Murdoch par sa volonté de défendre sa vision du monde sans entrer lui-même en politique, et en cultivant même un goût pour la discrétion et le secret.
Alors que François Coty ou plus récemment Silvio Berlusconi ont mis leurs médias au service de leur ambition politique personnelle, Murdoch a passé sa vie à gagner des élections auxquelles il ne s’était pas présenté.
Le projet de Vinvent Bolloré paraît similaire : comme tend à le confirmer sa rencontre récente avec Eric Ciotti, il cherche visiblement à transformer le monde politique à sa guise en s’appuyant sur des hommes liges, qui dépendront en grande partie de lui et de ses médias pour mener à bien leur propre carrière.
Vincent Bolloré demeure pour le reste en retrait, et il choisit l’esquive ou la dissimulation lors des rares occasions où il doit s’exprimer dans l’espace public, comme l’a raconté son biographe Vincent Beaufils. Lors de ses auditions devant le Sénat (en 2022) puis l’Assemblée nationale (en 2024), il n’a pas hésité par exemple à se présenter comme un démocrate-chrétien modéré n’ayant que très peu d’influence sur les médias qu’il possède.
Il y a cependant des limites à ce parallèle, et des raisons de penser que l’empire Bolloré possède quelques fragilités. Contrairement à Murdoch, il ne vient pas en effet de la presse – rappelons que sa fortune familiale provenait de l’industrie du papier à cigarette OCB – et cela a entraîné des erreurs tactiques, comme la brutalisation de certains titres et de leurs lignes. Malgré une grande fidélité à la maquette initiale, le JDD de Geoffroy Lejeune ne cesse par exemple de perdre des lecteurs, qui ne se reconnaissent plus dans la ligne éditoriale de ce journal. Murdoch, lui, avait pris soin de respecter davantage les rédactions d’institutions prestigieuses comme le Times ou le Wall Street Journal au moment de leur rachat.
Il vient également de vendre Paris Match à Bernard Arnault (LVMH), pensant sans doute que ce titre trop léger n’a pas une importance politique cruciale. Sur ce point, je pense au contraire qu’Arnault a raison et que Bolloré a tort. La Ve République est en effet un régime où le pouvoir est centralisé, personnalisé et incarné : hebdomadaire politique à dimension « people », Paris Match est donc un outil à nul autre pareil pour espérer conquérir le pouvoir, comme l’ont compris tous les présidents et presque tous les présidentiables depuis de Gaulle.
Pour compenser la perte de Paris Match, Bolloré va lancer en septembre 2024 un hebdomadaire intitulé JDNews, dont le rédacteur en chef devrait être Louis de Raguenel, ex – de Valeurs actuelles et actuellement chef du service politique d’Europe 1. Stratégiquement cela me semble très risqué car aucun hebdomadaire lancé ces dernières années n’a vraiment réussi à s’imposer sur un marché déjà saturé.
Ces expressions sont pertinentes, car l’influence idéologique de Vincent Bolloré s’exerce désormais bien au-delà des médias qu’il possède. Beaucoup de journaux qui ne lui appartiennent pas sont ainsi mis en valeur sur les plateaux de CNews et C8 : des titres comme Causeur, L’Incorrect, Boulevard Voltaire ou Livre Noir, bénéficient d’une exposition immense alors même que leurs audiences sont assez modestes.
Cette « bollorisation » passe aussi par un combat culturel, qui est à la fois une bataille lexicale et une bataille des imaginaires. Grâce aux effets de boucle qui se créent au sein des médias de Vincent Bolloré (un même terme pouvant être repris indéfiniment de CNews à Europe 1, ou de TPMP au JDD), le vocabulaire de l’extrême droite se trouve en effet banalisé et normalisé. Le meilleur exemple est sans doute l’expression « Grand remplacement », qui s’est réinstallée dans l’espace médiatique après une invitation de Renaud Camus sur le plateau de CNews, le 31 octobre 2021. Ce concept complotiste était pourtant rejeté par les grands médias ces dernières années, notamment depuis l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande, puisque l’un des tueurs avait pris pour référence l’écrivain français. Après le passage de Renaud Camus dans l’émission d’Ivan Rioufol, l’expression a pourtant été utilisée bien au-delà de la sphère des médias d’extrême droite, au point d’être reprise à son compte par Valérie Pécresse elle-même dans l’un des meetings de sa campagne.
La dénomination « extrême droite » elle-même fait d’ailleurs partie intégrante de cette bataille lexicale. L’exemple du passage de Jérôme Béglé à la direction de la rédaction du JDD (entre janvier 2022 et juin 2023) est assez symptomatique à cet égard : selon Libération, il exigeait des journalistes de l’hebdomadaire de ne pas employer l’étiquette « extrême droite » pour désigner le Rassemblement National, l’estimant inappropriée.
Une partie du monde politique porte en outre une responsabilité dans cette bollorisation. Le président lui-même a ainsi beaucoup triangulé avec les médias identitaires, non par adhésion idéologique mais pour installer un face à face avec l’adversaire qu’il s’était choisi. Rappelons par exemple ses deux interventions dans l’émission de Cyril Hanouna en avril et décembre 2017. Rappelons surtout qu’il a accordé une interview-fleuve à Valeurs actuelles en octobre 2019, dans des conditions privilégiées (Louis de Raguenel était seul à ses côtés dans l’Airbus présidentiel, et au départ l’interview ne devait pas être relue). Dans le même temps, il entretient des relations souvent difficiles avec les rédactions censées être proches de lui, et n’a toujours pas accordé d’entretien au Monde depuis 2017.
Dans la période de crise politique que nous vivons depuis la dissolution, cette bollorisation s’intensifie dans des proportions singulières. Des journaux en principe modérés comme Le Figaro semblent ainsi tentés de se rallier à la ligne voulue par le patron de Vivendi. Au lendemain de la rencontre entre Vincent Bolloré et Éric Ciotti, le directeur des rédactions du journal, Alexis Brézet, a même donné l’impression de défendre ce projet d’union des droites dans sa chronique quotidienne pour Europe 1.
La manière dont le groupe Bolloré déteint sur d’autres titres de presse ou sur le monde politique donne le sentiment qu’il façonne l’espace médiatique dans lequel nous nous trouvons. En l’état, il est difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène transitoire ou durable. Mais la crise politique que nous vivons prouve en elle-même la réussite du combat civilisationnel mené par Vincent Bolloré.
Quels sont les leviers permettant de renverser la donne ?
Il demeure heureusement des contre-pouvoirs en France, même si ces derniers font l’objet d’attaques régulières. Pensons à certaines institutions comme le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État ou encore l’Arcom (ex-CSA). Malheureusement, cette dernière, comme d’autres outils de régulation des médias, manque aujourd’hui de moyens humains pour mener à bien sa mission.
Il reste cependant des espaces de résistance, notamment dans la presse indépendante ou dans des journaux détenus par des magnats qui respectent le travail de leur rédaction. La période que nous traversons est particulièrement inquiétante mais il faut espérer que la presse française saura faire preuve de résilience. Pour peut-être renaître plus forte, comme elle l’a fait en 1944, il y a 80 ans.
La droite radicale se caractérise par trois éléments : nativisme, autoritarisme et populisme. Elle se distingue de l’extrême droite en ce qu’elle prétend demeurer dans le cadre du régime démocratique parlementaire et de ses institutions. Sa présence au Parlement européen (PE) n’est pas nouvelle, mais son poids a augmenté au fil des dernières législatures. Depuis les élections européennes de 2019, environ un quart des sièges sont occupés par des députés de cette tendance politique. Cette dynamique pourrait encore s’intensifier après les élections européennes de 2024, notamment avec la montée en puissance de partis politiques tels que l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne et Fratelli d’Italia (Fdl) en Italie. Le poids de la droite radicale et eurosceptique suscite de nombreux débats, notamment en raison de ses rapprochements avec la droite traditionnelle, représentée au PE par le Parti populaire européen (PPE). Des discussions ont récemment eu lieu entre le chef de file du PPE, Manfred Weber, et la dirigeante de la droite radicale italienne, Giorgia Meloni, pour créer une alliance de droite après les élections de 2024. Cette alliance pourrait changer les rapports de force à Bruxelles et avoir un fort impact sur les politiques publiques européennes.
par Awenig Marié,Docteur en science politique au Centre d’étude de la vie politique (CEVIPOL), Université Libre de Bruxelles (ULB) et Nathalie Brac, Associate professor, Université Libre de Bruxelles (ULB) dans The Conversation
Mais est-ce une piste envisageable ? L’analyse des votes permet d’étudier le niveau de division au sein de la droite radicale, sa stratégie d’opposition, mais aussi les rapprochements en cours avec la droite traditionnelle.
Né d’une scission entre les conservateurs britanniques et la droite traditionnelle (PPE), le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), avec 68 députés, est le cinquième groupe du Parlement. Il comprend les députés du PiS (Pologne), de Fratelli d’Italia (Italie), de l’ODS (République tchèque), et du parti espagnol Vox. Le groupe ECR était au départ considéré comme « eurosceptique soft », prônant une coopération européenne où les États seraient centraux. Il est aujourd’hui plus radical, suite au départ des Britanniques, de la radicalisation du PiS, et de l’arrivée des Démocrates de Suède et de Vox.
Le groupe Identité et Démocratie (ID), avec 59 membres, est le deuxième plus petit groupe du PE. Il comprend les députés du Rassemblement national (France), de la Ligue du Nord (Italie), et de l’AfD (Allemagne). Sa ligne politique est nationaliste, anti-immigration et ouvertement eurosceptique, bien que depuis le Brexit, la plupart de ses partis aient assoupli leur position sur la sortie de leur pays de l’UE.
L’histoire de la droite radicale au PE est marquée par la division. Contrairement aux groupes traditionnels, qui existent depuis les débuts du PE, la droite radicale et eurosceptique a longtemps eu des difficultés à former un groupe et quand elle y parvenait, le groupe était instable.
Aujourd’hui encore, on observe des divisions au sein de la droite radicale. Pendant la législature actuelle, les groupes ECR et ID ont voté de manière similaire dans 64 % des cas, ce qui est relativement faible. Les deux groupes sont plus proches sur les questions migratoires et environnementales, mais divergent sur les affaires étrangères, l’économie et le marché intérieur. Les positions vis-à-vis de la Russie illustrent ces divisions : le Rassemblement national, membre du groupe ID, est moins critique envers la Russie que son homologue polonais PiS, qui domine le groupe ECR.
Il existe aussi de fortes divisions au sein même des groupes ECR et ID, qui ont les taux de cohésion les plus faibles du PE.
Le cas de ID est particulièrement significatif, avec ses trois principaux partis nationaux (AfD, RN et Ligue du Nord) votant de manière similaire que dans 55 % des cas, et 29 % sur la politique économique et financière. Cette forte division est due aux positions hétéroclites de partis nationaux membres de ID, entre le FPÖ autrichien et le RN français adoptant des positions économiques plus à gauche, et l’AfD qui a une position plutôt pro-marché.
Au Parlement européen, ces divisions sont gérées par les réunions de groupe, qui servent à trouver des compromis entre les délégations nationales. Pour la droite radicale, ce travail est plus difficile en raison des divergences idéologiques entre les différents partis nationaux et de leurs stratégies. En effet, le développement de positions communes n’est pas forcément prioritaire. Le PE est vu davantage comme une arène politique pour diffuser leurs positions eurosceptiques, plutôt que comme un espace d’influence législative qui nécessiterait une plus forte coordination et discipline de vote.
Pendant longtemps, les forces eurosceptiques ont joué un rôle limité au PE en raison de leur faible participation et de leur opposition au projet européen. Elles ont également été exclues du travail parlementaire en raison du « cordon sanitaire », une entente entre les groupes pro-européens visant à limiter l’accès des eurosceptiques aux postes de pouvoir et aux rôles clés dans la prise de décision.
La droite radicale pourrait désormais chercher à se normaliser en s’impliquant davantage dans la prise de décision, comme c’est le cas en France avec le RN à l’Assemblée nationale ou en Italie où la droite radicale fait désormais partie du gouvernement. Au PE, la plupart des textes sont adoptés par une « grande coalition » pro-européenne (PPE, S&D, Renew). On pourrait s’attendre à ce que la droite radicale vote souvent contre cette coalition pour afficher son opposition à la politique européenne. Or, les groupes ID et ECR l’ont soutenu dans respectivement 47 % et 59 % des cas sur les textes législatifs, ce qui est significatif.
Sur le long terme, on observe toutefois une évolution différente entre les groupes ECR et ID. Le groupe ECR, initialement proche de la grande coalition en raison de sa position eurosceptique plus « soft », s’en est progressivement éloigné ces dernières années. Le groupe votait avec la grande coalition dans 80 % des scrutins législatifs pendant la législature précédente, soit 21 poins de plus qu’aujourd’hui. À l’inverse, ID soutient désormais davantage la grande coalition, reflétant une stratégie de respectabilité. Lors de la 8e législature (2014-2019), le groupe ENF (ancien nom d’ID) votait avec la grande coalition dans 38 % des cas, soit 23 points de moins qu’aujourd’hui.
Cette stratégie de respectabilité était évidente pendant la crise sanitaire du Covid-19, où le groupe ID a fréquemment soutenu la grande coalition sur les votes législatifs, montrant sa volonté de participer à la prise de décision concernant les impacts de la crise en Europe.Le soutien des forces eurosceptiques s’est également étendu au-delà des textes liés à la crise sanitaire, comme l’adoption de la législation sur les marchés numériques et de plusieurs textes sur la politique agricole commune.
À quelques mois des élections européennes, plusieurs observateurs notent un rapprochement entre le centre-droit (PPE) et la droite radicale, en particulier le groupe conservateur ECR. Récemment, le PPE s’est tourné vers ECR pour l’adoption de plusieurs textes, notamment en matière environnementale.
Pourtant, d’après nos recherches, il n’y a pas eu de réel rapprochement entre le PPE et ECR pendant la législature actuelle. Le PPE se tourne davantage vers les libéraux de Renew (82 % de proximité) et les socialistes (74 %) pour faire adopter des textes et amendements, plutôt que vers la droite national-conservatrice ECR (63 %). Malgré l’idée d’un rapprochement entre la droite traditionnelle et ECR, la grande coalition pro-européenne continue de dominer la prise de décision, laissant peu d’influence à la droite radicale.
Mais des dynamiques émergent. Si la coalition pro-européenne contrôle le processus législatif, une partie des votes peut être gagnée par des coalitions alternatives, de droite ou de gauche.
En cas de rupture de la grande coalition, le PPE se tourne davantage vers la droite radicale (78 % de proximité avec ECR et 73 % avec ID) que vers les libéraux de Renew (38 % des cas). L’orientation du PPE vers la droite radicale s’est accentuée ces dernières années et pourrait devenir plus fréquente à l’avenir en cas de désaccord au sein de la grande coalition.Les récents exemples en matière de politique environnementale illustrent cette dynamique. Concernant le rapport sur l’usage des pesticides, une majorité d’amendements affaiblissant le texte a été adoptée par une coalition de droite composée du PPE, d’ECR et d’ID. Cette coalition a pu l’emporter grâce à la division du groupe Renew et au soutien de plusieurs de ses députés, notamment les Allemands et Tchèques.
Bien que la grande coalition continue d’être déterminante dans le processus législatif, le renforcement des forces radicales eurosceptiques après les élections de 2024 pourrait changer la donne. Sur certaines questions, notamment environnementales, le PPE pourrait parvenir à former des alliances avec la droite radicale et une partie des députés libéraux (Renew) ayant une approche plus critique des normes environnementales. Cela pourrait entraîner une réduction du nombre ou de l’ambition des textes visant à lutter contre le changement climatique, voire un retour en arrière par rapport au Pacte vert.
Nouveau gouvernement : À droite mais en même temps encore plus à droite
Hormis la surprise du Premier ministre et l’étonnement pour Rachida Dati, l’épine dorsale du gouvernement reste à peu près la même. Un gouvernement encore un peu plus à droite. Les principaux détenteurs de portefeuilles restent en place comme pour le ministère de l’économie, le ministère de l’intérieur, le ministère de la justice ou encore le ministère des armées.
Quelques aménagements seulement pour satisfaire aux règles de dosage en matière d’égalité hommes femmes, d’équilibre politique et de pan sur le bec pour les ministres un peu frondeurs.
Jean Garrigues, historien et spécialiste politique, réagit sur Franceinfo du jeudi 11 janvier à l’annonce par l’entourage de Rachida Dati de sa nomination au poste de ministre de la Culture dans le nouveau gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal.
« Je ne suis pas sûr que le choix de Rachida Dati apporte quelque chose au projet de réarmement civique », analyse Jean Garrigues. Pour lui, les changements opérés dans le gouvernement sont « cosmétiques » et non pas « significatifs ». Le choix de Rachida Dati apparaît comme « un choix de stratégie politique », et non pas politique « au sens idéologique du terme », estime Jean Garrigues. Avec l’arrivée de Rachida Dati, le gouvernement est droitisé dans sa nouvelle composition. « C’est aussi un problème vis-à-vis de l’aile gauche de la macronie, (…) ça peut affaiblir encore plus le gouvernement de Gabriel Attal », conclut-il.
La liste officielle
Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique : Bruno Le Maire
Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : Gérald Darmanin
Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités : Catherine Vautrin
Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Marc Fesneau
Ministre de la Culture : Rachida Dati
Ministre des Armées : Sébastien Lecornu
Ministre de la Justice : Éric Dupond-Moretti
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : Stéphane Séjourné
Ministre de la Transition écologique : Christophe Béchu
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Sylvie Retailleau
Ministre déléguée chargée du renouveau démocratique et Porte-parole du gouvernement : Prisca Thévenot
Ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement : Marie Lebec
Ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations : Aurore Bergé
Nouveau gouvernement : les mêmes mais un peu plus à droite
Hormis la surprise du Premier ministre et l’étonnement pour Rachida Dati, l’épine dorsale du gouvernement reste à peu près la même. Un gouvernement encore un peu plus à droite. Les principaux détenteurs de portefeuilles restent en place comme pour le ministère de l’économie, le ministère de l’intérieur, le ministère de la justice ou encore le ministère des armées.
Quelques aménagements seulement pour satisfaire aux règles de dosage en matière d’égalité hommes femmes, d’équilibre politique et de pan sur le bec pour les ministres un peu frondeurs.
La liste officielle
Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique : Bruno Le Maire
Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : Gérald Darmanin
Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités : Catherine Vautrin
Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Marc Fesneau
Ministre de la Culture : Rachida Dati
Ministre des Armées : Sébastien Lecornu
Ministre de la Justice : Éric Dupond-Moretti
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : Stéphane Séjourné
Ministre de la Transition écologique : Christophe Béchu
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Sylvie Retailleau
Ministre déléguée chargée du renouveau démocratique et Porte-parole du gouvernement : Prisca Thévenot
Ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement : Marie Lebec
Ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations : Aurore Bergé