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Rapport Draghi: Les enjeux pour sauver l’Europe du déclassement

Rapport Draghi: Les enjeux pour sauver l’Europe du déclassement

Draghi  est de retour pour sauver l’Europe. Cette fois, du déclassement. Il ne s’agit pas de taire les mérites de son épais rapport, remis à la présidente de la Commission européenne qui le lui avait commandé avant d’être reconduite dans ses fonctions, car celui-ci pourrait bien tracer la voie d’une réindustrialisation, faisant résonner innovation et décarbonation, en remède aux dépendances dont souffre le vieux Continent. Mais soyons lucides et vigilants. Par Jézabel Couppey-Soubeyran, Maîtresse de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Conseillère scientifique de l’Institut Veblen, responsable scientifique de la Chaire énergie et prospérité.
( dans La Tribune)

Dans son ensemble, la préconisation revient à servir toujours plus le capitalisme financier, en élargissant les marchés de la dette, en relançant la titrisation, et en multipliant les appels à la dérégulation financière. C’est sur les rives d’un capitalisme un peu verdi mais encore plus financiarisé que Mario Draghi veut faire accoster l’Europe. Nouveaux rivages ou dangereux mirage ?

C’est un grand mérite du « rapport Draghi » que d’essayer de graver dans les esprits un ordre de grandeur rehaussé du manque d’investissements de transformation en Europe, de l’ordre de 5 points de produit intérieur brut par an. Jusqu’ici prévalaient dans le débat public des ordres de grandeurs plus petits, issus de rapports louables sur les investissements climat (comme le 2% de PIB en France du rapport « Pisani-Ferry et Mahfouz ») mais étroits dans leur perspective de transformation et n’appréhendant la transition écologique que sous l’angle du climat. Le « rapport Draghi » n’a pas une conception plus large de la transition écologique, qu’il réduit à la lutte contre le réchauffement climatique en ignorant les huit autres limites planétaires alors que six d’entre elles sont d’ores et déjà dépassées. Cependant, même si son horizon ne dépasse pas la croissance verte, il élargit la focale en attirant l’attention sur les dépendances dont souffre le Vieux continent et sur la nécessité de rebâtir une autonomie dans des secteurs stratégiques. Il en identifie dix, de l’énergie aux technologies vertes, en passant par l’automobile, les industries énergivores, les matières premières critiques ou encore les semi-conducteurs. Sur les matières premières critiques, par exemple, la dépendance à l’égard de la Chine notamment est particulièrement problématique (cf. L’économie mondiale 2025, chap IV : Matières premières critiques : vers l’autonomie stratégique européenne ? Romain Capliez, Carl Grekou, Emmanuel Hache, Valérie Mignon, Ed. La Découverte et CEPII, sept. 2024)

Autre grand mérite du « rapport Draghi », celui de relancer la perspective d’un emprunt commun, pérennisé et non plus exceptionnel, pour élargir l’espace budgétaire européen.
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De quoi peut-être réamorcer les discussions sur l’union budgétaire. L’Allemagne pourra-t-elle s’y opposer encore longtemps ? Peut-être pas. Son modèle économique est en état de souffrance et ce n’est sans doute pas qu’une fatigue passagère comme l’explique Céline Antonin dans L’économie mondiale 2025 (chap. III, ibid.). Pour axer comme elle l’entend sa politique industrielle sur la transition écologique, l’Allemagne a besoin d’investissements massifs, qui seront impossibles si elle reste enfermée dans son carcan budgétaire qu’elle impose aussi à ses partenaires européens. Dans un tel contexte, la proposition d’emprunt commun du « rapport Draghi » pourrait bien ouvrir le chemin de l’union budgétaire qui restait jusqu’ici fermé.

Cependant, au niveau financier, la lecture du « rapport Draghi » appelle à la plus grande vigilance. D’abord, l’union des marchés de capitaux qu’il appelle de ses vœux n’est autre qu’un élargissement des marchés de la dette privée, pour apporter toujours plus de carburant au capitalisme financier, au risque d’élever encore le risque de crises financières, dont on devrait pourtant avoir réalisé depuis celle de 2007-2008 à quel point celles-ci sont économiquement et socialement coûteuses. Ensuite, il contient des appels plus ou moins explicites à la dérégulation financière.

Le plus manifeste concerne le marché de la titrisation qu’il faudrait « approfondir » avec « le soutien de garanties publiques » pour « accroître la capacité de financement du secteur bancaire ». Le rapport recommande explicitement à la Commission de réduire les exigences prudentielles et les règles de transparence pour les actifs titrisés, c’est-à-dire les créances que les banques revendent à des entités financières qui les transforment en titres rémunérateurs dans lesquels diverses entreprises financières y compris des banques investissent. De façon à peine plus masquée, il appelle aussi à ne pas accepter la finalisation des accords de Bâle 3, qui visent à limiter le contournement de la réglementation des fonds propres par les grandes banques dotées de modèles qui leur permettent d’évaluer le risque de leurs actifs par elles-mêmes. Il faut croire que Mario Draghi, quand il était aux manettes de la banque centrale européenne, a bien aimé gérer la crise financière de 2007-2008 et celle des dettes souveraines entre 2010 et 2012, dont les principaux éléments déclencheurs ont précisément été l’excès de dette privée, la titrisation des crédits bancaires et la faiblesse des garde-fous …

À quoi servira donc l’embarcation proposée par le « rapport Draghi » ? Le risque est grand qu’en cours de route l’indispensable effort d’investissement auquel il exhorte passe par-dessus bord avec les bonnes intentions d’emprunt commun et que restent uniquement ses appels à la dérégulation financière, que les lobbies bancaires et financiers seront ravis d’acheminer à bon port.

Le rapport compétitivité de Draghi : un constat accablant

Le rapport  compétitivité de Draghi : un constat accablant

Ce rapport, bien documenté et s’appuyant sur des données pertinentes, dresse un constat accablant. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC dans la « Tribune »

L’Europe en tant qu’entité économique suit une trajectoire stagnante, constitutive d’un déclassement par rapport aux Etats-Unis et à la Chine. Le décalage en termes de PIB par habitant entre les Etats-Unis et l’Union Européenne qui était de 15% en 2015 est passé à 30%. Cette chute spectaculaire s’explique essentiellement par la faible croissance de la productivité en Europe. Cette performance médiocre est un symptôme de problèmes structurels que le rapport cherche à identifier pour proposer des remèdes. En premier lieu, le rapport pointe la faiblesse du rythme de l’innovation en Europe.

En second lieu, les coûts de l’énergie bien plus élevés qu’aux Etats-Unis et en Chine, et en augmentation dans le contexte d’accélération de la transition énergétique. En dernier lieu, la fragmentation du marché européen pour les biens, services et capitaux. Le rapport replace avec justesse ces difficultés européennes dans un contexte géopolitique de fortes mutations où les relations internationales se dégradent et remettent en cause les certitudes de paix et de prospérité commune de l’ancien ordre mondial. Il souligne la forte dépendance de l’UE par rapport à la Chine dans de nombreux approvisionnements critiques. Il s’inquiète de la faiblesse de la base industrielle de défense. Il rappelle enfin les lourdeurs bureaucratiques de l’UE.

Le constat alarmant du déclin économique européen

Ces intertitres résument les principales sections du texte, en commençant par la présentation du problème, suivie d’une critique des solutions proposées, et se terminant par une analyse des aspects négligés dans le rapport.

La justesse de l’analyse est malheureusement alourdie par ce que les auteurs croient être les figures imposées du genre. Le document est truffé de phrases politiquement correctes et de déclarations de principe, correctes en soi, mais inutiles car sans aucune portée pratique. Parmi ces innombrables perles on citera :

« Les dirigeants et les décideurs politiques devraient s’engager avec tous les acteurs au sein de leurs sociétés respectives à définir des objectifs et des actions pour la transformation de l’économie européenne. »

Ce genre de phrase laisse pantois et découragé lorsque l’on recherche des vraies solutions.

Les remèdes proposés sont beaucoup plus dans l’air du temps, en ce qu’ils ressemblent à une imitation superficielle de ce que les auteurs croient avoir compris de ce qui se fait en Chine et aux Etats-Unis, à savoir protectionnisme et politique industrielle. On conçoit aisément qu’un épais système bureaucratique comme l’UE est devenu, frétille à l’idée de déployer des solutions bureaucratiques. Quel rêve ces listes interminables de tarifs douaniers à pratiquer et de subventions à distribuer en fonction de règles byzantines variables. Quel délice que ces milliers de milliards d’euros à dépenser, ces dettes à émettre et cette monnaie illimitée à imprimer.

L’aspect superficiel vient bien évidemment de l’ignorance du contexte. Les USA et la Chine sont deux puissances hégémoniques visant à la domination mondiale et se donnant les moyens économiques et industriels d’accéder à leurs rêves de domination économique et surtout militaire. L’UE est un rassemblement régional de puissances moyennes aspirant à la paix et à la prospérité dans un environnement écologique et climatique sain. L’UE est indéniablement en déclin et les raisons de son déclin ne sont pas liées à la course américano-chinoise, même si celle-ci accentue le déclin européen. Notre contexte étant différent, imiter les recettes de ces deux pays visant la domination n’a rien d’évident ni d’urgent. Les solutions doivent bien évidemment tenir compte du contexte mondial, mais avant tout elles doivent répondre à nos problèmes spécifiques et être en phase avec le mode de vie européen et certainement pas imiter les pratiques américaines et/ou chinoises.

Travail et dette, les angles morts du rapport Draghi

Clé de voute des propositions, Mario Draghi estime que l’investissement public et privé de l’UE devrait augmenter de 800 milliards d’euros par an. En soi, le nombre n’est pas choquant (passer de 23% à 28% du PIB). Mais le rapport enfonce le clou : le secteur privé ne pourrait pas le faire et laisse entendre que c’est à l’UE de prendre la relève. Sans le dire explicitement, on comprend qu’il s’agit de nouveaux emprunts au niveau européen. Toutes choses égales par ailleurs, avec plus de capital, la productivité du travail devrait augmenter.

Le tropisme américano-chinois des auteurs du rapport ne vise que le capital. Pour ce qui est du travail, il rejette ce qu’il appelle « les conséquences négatives du modèle social américain ». En conséquence, il fait l’impasse sur la réorganisation du marché du travail – notamment dans les pays du Sud de l’Europe. On pourrait reformer les marchés du travail du Sud de l’Europe, en suivant non pas le modèle américain mais plutôt ce qui marche bien dans l’Europe du Nord comme les modèles Néerlandais, Danois ou Autrichiens. Sans une flexibilité accrue et des salaires qui reflètent la productivité, il n’y aura jamais l’espoir d’une plus grande productivité même avec plus d’investissements.

Le rapport est bien plus critique avec le marché du capital, qui serait trop fragmenté, et trop dépendant des banques. Il insiste beaucoup sur le bénéfice de la dette commune qui, selon le rapport, devrait faciliter la création d’un marché du capital plus intégré. En même temps, il passe sous silence l’endettement insoutenable de plusieurs pays du Sud, et la gestion désastreuse des finances publiques depuis des décennies.  Comment intégrer le marché des capitaux lorsque les trajectoires d’endettement de plusieurs pays frôlent le défaut ?

La presse présente Mario Draghi comme « le sauveur de l’euro ». C’est une vision partielle. En 2012, Mario Draghi était à la tête de la BCE quand l’institution s’est octroyé le pouvoir d’acheter les obligations des gouvernements en détresse financière, ce qui a fait disparaître une partie de la prime de risque et calmé les investisseurs. Mais cela n’a été possible qu’après qu’Angela Merkel ait imposé à l’ensemble des pays de l’UE, y compris les pays du Sud, le Fiscal Compact, impliquant un retour obligatoire et rapide des pays européens à l’équilibre budgétaire. Le rapport actuel de Mario Draghi souligne un nombre important de défaillances de l’UE, mais passe sous silence certaines d’entre eux comme la débâcle budgétaire des pays du Sud couplée avec la rigidité de leur marché du travail. Quel espoir peut-on avoir dans des solutions qui omettent certains des problèmes ? Souhaitons que Michel Barnier fasse preuve de plus de courage que Mario Draghi.

Après Draghi, le populisme en Italie ….et ailleurs !

Après Draghi,  le populisme en Italie ….et ailleurs  !

Le départ du président du conseil italien Mario Draghi est un nouvel exemple de la fragilité démocratique européenne alors que la guerre en Ukraine, l’inflation, la crise climatique ouvrent un nouveau cycle de note histoire, relève dans une tribune au « Monde » le dirigeant d’entreprise Bernard Spitz.

 

 

La démission de Mario Draghi est un coup dur pour les économies de l’Italie, de la France et de l’Union européenne. Chacun le comprend. Mais pas seulement. Dans un monde marqué par les peurs, elle est aussi le révélateur de la reprise en main de l’économie par le politique et de son glissement vers la droite radicale. Comment imaginer, face à tant de remises en cause, que nous allions poursuivre le voyage dans le petit train rassurant de Fukuyama sur « la fin de l’histoire » ?

Un nouveau cycle est ouvert, dont personne ne sait la durée et dont seuls nos enfants connaîtront un jour le nom. Ceux qui ont connu l’entre-deux-guerres ou les « trente glorieuses » n’avaient pas la moindre idée qu’ils vivaient ces époques de l’histoire. Il en va de même pour nous : le basculement s’est produit sous nos yeux, il ouvre une nouvelle période d’incertitude et de fureur.

Nous vivons quatre chocs : le retour de l’inflation qui n’est pas qu’un fait statistique mais un élément majeur des comportements des ménages et des entreprises ; la prise de conscience de l’urgence climatique enfin reconnue comme priorité absolue ; l’impact de la pandémie qui change le rapport au travail, notamment chez les jeunes et souligne notre fragilité face à la maladie ; enfin la guerre aux portes de l’Europe qui nous rappelle la tragédie des temps et la brutale logique des rapports de force…

La radicalité d’un camp entraîne la radicalité de l’autre

Face à ce tumulte, Mario Draghi est arrivé au pouvoir porté par une double évidence : il était le meilleur et le plus crédible aux yeux du monde économique, de la société italienne, du reste du monde ; et il ne venait pas du monde politicien d’avant. Exactement comme Emmanuel Macron. Ce que nous dit son départ, c’est que cela ne suffira plus à l’avenir, que cela ne suffit déjà plus.

Politique : l’Italie choisit la continuité avec Draghi et Mattarella

Politique : l’Italie choisit la continuité avec Draghi et  Mattarella

 

Une fois n’est pas coutume l’Italie abandonne son instabilité politique  Cette fois, le pays choisi de renouveler le mandat du président de la république Mattarella (80 ans) et celui du premier ministre Draghi pourtant lui aussi très contesté lors de sa nomination mais qui fait la preuve  de l’efficacité de sa gestion .

Pour une fois,  l’Italie aurapresque la preuve d’une certaine exemplarité en matière de stabilité politique alors qu’en Allemagne la coalition entre les sociaux-démocrates, les libéraux et les écolos à surtout produit jusqu’alors  beaucoup de confusions ( en matière d’énergie par exemple ou de relations avec la Russie). Même instabilité aussi en France où le président est menacé par l’extrême droite notamment.

 

Pour une fois, l’Italie n’est pas à la traîne de l’Europe. Mieux: ce fort rebond de 2021 après l’effondrement du PIB de 8,9 % en 2020, a été tiré par l’investissement et des exportations records en 2021. Ces dernières ont été gonflées par la hausse des prix du pétrole, l’Italie étant un gros exportateur. De ce point de vue l’Italie est beaucoup plus performant que la France qui elle vient d’accuser un record de déficit des échanges extérieurs de l’ordre de 90 milliards pour l’année. En cause notamment le faite que l’Italie a su conserver un tissu industriel performant alors que la France a délocalisé une grande partie de sa production.

Italie : encore un crise politique et retour de Draghi

Italie : encore un crise politique et retour de Draghi

 

D’une certaine manière,  la crise politique constitue l’environnement récurrent d’une Italie par ailleurs assez dynamique sur le plan économique et qui ne s’en sort pas si mal y compris en l’absence de gouvernement.

 

Cette fois la crise est imputable comme souvent à la difficulté à maintenir une majorité de gouvernement..Et Giuseppe Conte, qui a tenté un petit coup de force, a été contraint à la démission mardi dernier, près de deux semaines après le retrait de sa coalition de l’ex-chef du gouvernement Matteo Renzi et de son parti IV, indispensable pour avoir la majorité parlementaire.

Les deux piliers de sa coalition, le PD et le M5S, ont continué à le soutenir, mais sans IV il n’avait pas de majorité assurée au parlement.

Le bilan politique global n’est guère brillant depuis environ un an. En effet l’Italie a été le pays le plus affecté sur le plan sanitaire et la situation économique s’est dégradée davantage qu’ailleurs. La double crise a fait 88.000 morts et plombé le Produit intérieur brut de 8,9% en 2020, selon une estimation officielle publiée mardi.

Pour se redresser l’Italie compte beaucoup sur un énorme plan financier de relance financé en partie par les fonds européens. Si les fonds européens pourront effectivement aider l’Italie à se redresser par contre  il n’est pas certain qu’un nouvel endettement ( l’Italie détient déjà le record d’endettement européen) puisse être absorbé sans créer des déséquilibres non seulement en Italie mais peut-être aussi en Europe.

 

Menaces sur climat économique (Draghi)

Menaces sur  climat économique (Draghi)

Devant le Parlement européen, le président de la banque centrale (DCE) n’a pas caché ses inquiétudes quant aux perspectives de croissance pour l’année 2019. Mario Draghi n’a pas donné de chiffrage mais  il semble conscient de la nette dégradation depuis la fin de l’année 2018. En outre les indicateurs notamment ceux de Markit prévoient une assez nette baisse de l’activité pour le début 2019. Le risque c’est que la croissance soit divisée par deux par rapport aux premières attentes. On espérait en effet pour la zone euro une croissance de l’ordre de 2 % et elle pourrait être ramenée à 1 % comme en Allemagne par exemple. En cause une situation internationale qui a tendance à se dégrader avec le ralentissement assez net constaté en Chine aussi au Japon. Il faudra aussi compter, sur la fin de cycle de plus en plus probable aux États-Unis. À l’intérieur de l’Europe des fragilités particulières concernent l’Italie, la Grande-Bretagne mais aussi la France. Partout on note un assez net tassement de la consommation. Après une forte progression en 2016 et 2017, l’investissement productif des entreprises, celui en logements des ménages et les achats de voitures sont en recul. Le recul de la croissance des échanges constitue un indicateur indiscutable du ralentissement international. La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée jeudi dernier mais elle a prévenu que le ralentissement de la croissance dans la zone euro risquait d’être plus marqué et plus long qu’estimé auparavant, laissant ainsi entendre qu’elle pourrait augmenter son soutien au crédit et à l’activité au lieu de le réduire. “Ces derniers mois, les informations disponibles ont continué d’être plus faibles qu’attendu en raison d’un ralentissement de la demande extérieur et de facteurs spécifiques à certains pays et certains secteurs”, a dit Mario Draghi devant la commission des Affaires économiques du Parlement européen à Bruxelles. “La persistance d’incertitudes, liées en particulier à des facteurs géopolitiques et à la menace du protectionnisme, pèse sur le sentiment économique”, a-t-il ajouté. La BCE affirme depuis plusieurs mois qu’elle laissera ses taux d’intérêt inchangés “jusqu’à l’été 2019”, laissant ainsi entendre qu’elle pourrait relever au moins l’un d’eux à l’automne, mais les marchés financiers doutent désormais de cette possibilité et n’anticipent une première hausse de taux qu’à la mi-2020, donc bien après le départ de Mario Draghi de la présidence, fin octobre. L’arrivée la vérité c’est sans doute que les responsables européens  n’ont guère de visibilité au-delà du mois de juin. Que tout peut être alors envisageable si la croissance tutoie la stagnation : la prolongation de taux d’intérêt faible, une plus grande tolérance budgétaire pour faciliter la relance, de nouveaux programmes de rachat d’actifs ou encore  de nouvelles opérations de financement à long terme (LTRO) destinées au secteur bancaire, un autre moyen d’injecter des liquidités dans le système financier.

Croissance menacée par des risques de guerre commerciale (Draghi)

Croissance menacée par des risques de guerre commerciale (Draghi)

 

Pour Draghi, 2017 pourrait bien n’être qu’une parenthèse dans la crise qui a débuté en 2008. Les résultats de 2017 ont souvent dépassé les espérances et du coup les prévisionnistes ont donné libre cours à leur optimisme pour les années suivantes. Mais 2018 pourraiat déjà connaître un coup d’arrêt pour cet optimisme excessif. Le premier semestre a déjà enregistré un tassement notable. Le second devrait être influencé par les prémices d’une guerre commerciales qui ne fait que commencer. Une guerre commerciale aussi imprévisible que lest le président Trump lui-même En fait on pourraiat s’inscrire dans une tendance sous les 2% annuels remettant en cause nombre d’équilibre financiers ou sociaux ;

Budget européen commun : Draghi soutien de Macron ?

Budget européen commun : Draghi soutien de Macron ?

 

 

 

On sait que Macron veut dans la cadre de la réforme de la zone euro un budget commun que lui refuse l’Allemagne. Une Allemagne également opposée au ministre européen des finances, au parlement de la zone euro, au plan d’investissement et plus généralement à toute solidarité financière que souhaite le président français. Draghi en proposant un outil budgétaire commun semble soutenir Macron. Cet instrument budgétaire encore flou servirait à compenser la pression des marchés financiers sur les pays en difficulté. En clair on ferrait emprunter l’Europe à la place des pays. Justement ce que ne veut pas l’Allemagne qui ne veut pas payer la facture des mauvaises gestions.  Mario Draghi a pourtant relancé le débat sur le sujet, appelant de ses vœux à la mise en place d’un outil public destiné à aider les pays plus fragiles lorsqu’ils sont trop pénalisés par les investisseurs en situation de crise de la dette. “Nous avons besoin d’un instrument budgétaire supplémentaire pour maintenir la convergence lors de chocs importants, sans qu’il soit nécessaire de surcharger la politique monétaire”, a-t-il déclaré. “Son objectif serait de fournir une couche supplémentaire de stabilisation, renforçant ainsi la confiance dans les politiques nationales”, a-t-il ajouté. L’Allemagne avait déjà rejeté des idées similaires lors de la crise de la dette de la zone euro en 2010-2012, redoutant de devoir régler l’ardoise des pays les plus endettés tels que l’Italie.

Le danger du nationalisme économique (Draghi)

Le danger du nationalisme  économique (Draghi)

 

“Nous sommes convaincus que les différends devraient être débattus et résolus dans un cadre multilatéral, les décisions unilatérales sont dangereuses”, a dit Mario Draghi lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de politique monétaire de la BCE. En clair Draghi attire l’attention sur les dérives du nationalisme qui ont nourri de nombreux conflits économiques mais aussi  des guerres en particulier en Europe. Il ya danger pour la croissance mondiale eu égard à l’interpénétration des processus de production à l’échelle internationale. Il y a au-delà de cela, danger pour la paix. Si le patriotisme économique peut se défendre (ce que pratiquent d’ailleurs notamment  la plupart des pays comme  La chine mais aussi l’Allemagne, les Etats Unis) le nationalisme conduit à un repli total, sectaire et destructeur de croissance. C’est souvent uen illusion de croire que les produits ont une  nationalité pure. Exemple dans agriculture, il faut intégrer les intrants et les matériels importés. Dans l’industrie automobile «  nationale », il faut intégrer les nombreux éléments également  importés. Dernier exemple un motoculteur français «  fabriqué en France est souvent équipé d’un moteur étranger. Au total,  c’est la croissance mondiale qui est affectée, celle de tous les Etats avec des risques de tensions sociales, politiques voire militaires. 50 ans de guerre en Europe  sont là pour démontre ces risques de nationalismes. “Nous sommes convaincus que les différends devraient être débattus et résolus dans un cadre multilatéral, les décisions unilatérales sont dangereuses”, a dit Mario Draghi lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de politique monétaire de la BCE.  Les décisions unilatérales en matière de commerce sont dangereuses et les différends doivent être réglés dans le cadre des instances internationales, a déclaré jeudi Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Pour le président de la BCE, une approche unilatérale sur le plan commercial renvoie une image dégradée des relations diplomatiques entre les pays concernés. “Si vous imposez des droits de douane à (ceux) qui sont vos alliés, l’on peut se demander qui sont vos ennemis”, a-t-il dit. Il a estimé que l’impact immédiat des tarifs douaniers américains ne serait probablement pas important. A long terme, les conséquences dépendront cependant d’éventuelles mesures de rétorsion, des effets sur les taux de change et également de l’impact sur la confiance, a-t-il dit. “Les conséquences sur la confiance sont très difficiles à évaluer. Mais si l’effet sur la confiance est négatif, cela sera négatif à la fois sur l’inflation et sur les perspectives (de croissance)”, a déclaré Mario Draghi.

Eclatement de la zone euro : attention à la facture (Draghi)

Eclatement de la zone euro : attention à la facture (Draghi)

 

 

Les velléités de quitter l’union économique voir la zone euro ne cesse de progresser dans certains programmes électoraux. Certain considérant qu’il suffit de quitter la monnaie unique pour résoudre les problèmes économiques internes. À juste titre,  le président de la banque centrale européenne indique que la facture risque d’être lourde pour ceux qui seraient tentés de partir par exemple de la zone euro. En effet la banque centrale européenne détient en effet une masse de dettes de pays en difficulté financière qu’il faudrait bien rembourser d’une manière ou d’une autre dans l’hypothèse d’un départ. Certes certains illusionnistes préconisent de ne plus rien rembourser du tout. Mais on se demande alors comment les pays concernés pourraient emprunter et à quel taux puisque  ces pays au déficit structurel ne peuvent fonctionner sans emprunt. Un détail sur lesquels les démagogues passent rapidement. À défaut d’emprunt,  il faudrait pour équilibrer les comptes mettre en place un plan d’austérité sans précédent qui amputerait le pouvoir d’achat de 20 à 30 %. Une conséquence sur laquelle certains font aussi l’impasse Tout pays qui souhaiterait quitter la zone euro devrait donc au préalable solder ses comptes avec le système de paiements commun, a expliqué le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, dans une lettre à deux députés européens italiens. « Si un pays devait quitter l’Eurosystème, ses avoirs sur ou ses dettes à la BCE devraient d’abord être réglés en totalité », a-t-il écrit. Pour l’Italie, par exemple, un tel solde représenterait 358,6 milliards d’euros à payer sur la base des données à fin novembre du système de paiements Target 2, qui enregistre tous les flux de paiements entre les pays membres de la zone euro. La menace de défauts sur des dettes transfrontalières est souvent citée comme un facteur de cohésion de la zone euro. Les paiements n’étant généralement pas soldés, les économies les plus faibles, dont font partie l’Italie, l’Espagne et la Grèce, ont accumulé d’importants soldes débiteurs envers Target 2, alors que l’Allemagne, à l’opposé, affiche un solde créditeur de 754,1 milliards d’euros. Dans sa lettre aux deux élus italiens, Mario Draghi réaffirmé que ces déséquilibres sont dus en partie aux achats d’obligations de la BCE, une part importante de ces achats étant effectués auprès de vendeurs basés en Allemagne.

Schäuble défend l’épargne des Allemands contre Mario Draghi

 

 

Quel paradoxe, le ministre allemand des finances conteste vivement la politique monétaire accommodante de la banque centrale européenne conduite par Mario Draghi. Il lui reproche en particulier les taux très bas qui progressivement vont rogner  l’épargne ;   la BCE reproche à l’Allemagne de ne pas utiliser ses énormes excédents commerciaux pour relancer la croissance. Mais le ministre allemand attribue la croissance des excédents commerciaux à la politique de la BCE qui fait baisser l’euro et rend l’économie allemande encore plus compétitive. Un reproche paradoxal. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a de nouveau exprimé ses critiques à l’encontre du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, avant l’audition de ce dernier au Bundestag la semaine prochaine, rapporte samedi le quotidien Bild. Schäuble a incité les membres de la commission des Finances du Bundestag à mettre Draghi en difficulté sur la politique monétaire mercredi prochain, précise l’article, qui cite des participants à une réunion qui a eu lieu cette semaine. Mario Draghi doit s’exprimer mercredi devant les commissions des Finances et du Budget de la chambre basse du Parlement allemand. Sa dernière visite au Bundestag remonte à 2012.Au début du mois, le ministre des Finances d’Angela Merkel a rejeté les critiques de Mario Draghi visant l’excédent commercial allemand, expliquant que la décision de la BCE de ne pas modifier sa politique monétaire avait fait baisser l’euro, favorisant ainsi les exportations allemandes. Selon l’institut d’études économiques Ifo, l’excédent courant allemand pourrait atteindre 278 milliards d’euros cette année. Il dépasserait celui de la Chine pour devenir le plus important du monde, un déséquilibre pointé du doigt par la BCE et d’autres institutions. Les relations entre la banque centrale et le gouvernement allemand sont tendues depuis longtemps déjà, Berlin critiquant la politique monétaire ultra-accommodante de l’institut d’émission en lui reprochant de saper à la fois l’épargne des Allemands et les marges des banques. Wolfgang Schäuble a en outre attribué à la BCE une part de responsabilité dans la montée du parti populiste anti-immigration AfD (Alternative pour l’Allemagne), qui a fortement progressé lors des récents scrutins régionaux.

(Avec Reuters)

 

Mario Draghi : un appel à la croissance dans le désert

Mario Draghi : un appel à la croissance dans le désert

 

 

D’une certaine manière le président de la BCE a lancé un appel à la croissance dans le désert à Strasbourg devant les députés européens lundi. Pour cela il plaide pour une plus grande intégration économique et financière à l’intérieur de l’union. Il constate un manque de confiance récurrent aussi bien des consommateurs que des citoyens ou des marchés ; manque de confiance  entretenu par les incertitudes qui planent sur le projet européen. Il constate que l’architecture notamment économique et financière est encore en chantier. En réalité Draghi  bien qu’il affirme le contraire n’est pas  certain du caractère durable de la reprise européenne d’autant qu’elle s’inscrit dans un environnement international caractérisé par une croissance qui se tasse. Des inquiétudes légitimes sur tous les terrains : économiques, financier et sociétaux. On a bien lors  de la crise des migrants que chaque pays entendait  développer sa propre politique certains refusant toute immigration quand d’autres ouvraient largement leurs frontières faisant par ailleurs voler  en éclats l’accord de Schengen. Pourtant le  principe de libre circulation des personnes comme des marchandises constitue la principale philosophie de l’union européenne. Concernant la politique budgétaire on peut aussi considérer que le pacte de stabilité est mis à rude épreuve certains le respectant scrupuleusement quand d’autres l’ont renvoyé aux calendes grecques. En matière économique, on attend toujours le fameux pacte de croissance et la relance coordonnée des investissements. La vérité c’est que l’union européenne est encore moins gouvernée qu’avant surtout depuis l’explosion du couple franco allemand en désaccord à peu près sur tout. Reste alors la politique monétaire mais dont les effets jusque-là ont été bien peu efficaces pour soutenir l’inflation et la croissance. En creux Mario Draghi milite pour des réformes structurelles susceptibles de muscler l’économie européenne. Cet appel à la responsabilité de la gouvernance européenne vise aussi à démontrer que la politique monétaire ne peut pas tout pour relancer la croissance même s’il est vraisemblable que la banque centrale européenne décidera en mars d’une politique encore plus accommodante.

BCE : Draghi freiné par les orthodoxes

BCE : Draghi freiné par les orthodoxes

Le fait que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi des mesures d’assouplissement monétaire nettement en-deçà des attentes s’explique largement par la volonté des membres les plus orthodoxes de l’institut d’émission de rappeler à l’ordre son président Mario Draghi, ont dit des sources au fait des discussions. Ce dernier ainsi que l’économiste en chef de la BCE Peter Praet avaient multiplié, au cours des semaines précédant la réunion de politique monétaire du 3 décembre, des propos disant que la BCE était prête à agir vite pour faire remonter l’inflation, laissant ainsi espérer un plan de soutien de grande ampleur à l’activité. Mais, selon les sources, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé que, cette fois, il fallait décevoir les acteurs de marché, estimant notamment que les perspectives économiques s’étaient améliorées et que les nouvelles projections d’inflation n’étaient pas aussi mauvaises que redouté. Les membres du conseil ont également gardé à l’esprit la quasi-certitude de voir la Réserve fédérale américaine relever ses taux d’intérêt le 16 décembre, jugeant que des mesures trop radicales de la BCE auraient affaibli encore davantage l’euro, voire contraint la Fed à temporiser pour éviter une divergence encore plus marquée entre les politiques des deux banques centrales.

BCE : Draghi dans la panade !

BCE : Draghi dans la panade !

 

 

La BCE n’avait pas prévu le coup, ses annonces n’ont provoqué que scepticisme chez les investisseurs et du coup les bourses ont plongé. Il faut dire que Draghi a choisi l’immobilisme poussé par les allemands qui ne voulait pas entendre parler d’une accélération de la politique accommodante. Du coup Draghi essaye de se rattraper en déclarant que des mesures « complémentaires seront prises le moment venu ». Bref le bla-bla habituel des technocrates qui se plantent. La politique monétaire ne peut pas tout mais cette fois Draghi a décidé …de ne rien décider !  La Banque centrale européenne (BCE) est confiante dans la capacité de ses nouvelles mesures de politique monétaire à ramener l’inflation dans la zone euro vers 2%, son objectif, mais elle reste prête à mettre en œuvre des mesures supplémentaires si nécessaire, a déclaré vendredi son président, Mario Draghi. « Je peux donc dire avec confiance, et sans la moindre complaisance, que nous assurerons le retour de l’inflation à 2% sans délai indu parce que nous sommes en train de déployer des instruments qui, nous le pensons, permettront d’y parvenir, et parce que nous pouvons, dans tous les cas, déployer encore plus nos instruments si cela se révèle nécessaire », a-t-il dit dans une allocution publique à New York. La BCE a annoncé jeudi une baisse de son taux de dépôt et une prolongation de six mois de son programme d’achats d’actifs sur les marchés mais ces mesures ont déçu les marchés financiers, qui espéraient des initiatives plus radicales encore.

Draghi (BCE) : vers la fin des Etats ?

Draghi : vers la fin des Etats ?

Draghi défend sa boutique et l’union européenne en même temps ; Pour cela en substance il déclare que les Etats ne peuvent pratiquement plus avoir de politique économique autonome notamment dans le domaine budgétaire. C’est pourquoi il légitime encore davantage d’union et de normes communes. Draghi n’a donc pas d’état d’âme quant à la responsabilité de la BCE vis-à-vis de la croissance molle européenne. Pourtant le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a indiqué que la croissance économique resterait faible dans la zone euro compte tenu du chômage et de la faiblesse des investissements. Des progrès ont certes été faits, notamment en matière d’union bancaire, déclare Mario Draghi samedi, mais les risques privés doivent être partagés au sein de la zone euro, l’intégration financière améliorant l’accès des entreprises au crédit et débouchant sur une union totale des marchés financiers, déclare Mario Draghi. Le banquier central appelle à un respect plus strict des règles budgétaires pour réduire les différences entre Etats membres en matière d’emploi, de croissance et de productivité. En matière de réformes structurelles, les Etats membres devront à la fois suivre des normes communes, tout en ayant chacun une approche adaptée aux spécificités locales. Tout cela permettra « une convergence dans la capacité de nos économies à résister aux chocs et à croître ensemble ». Enfin, Mario Draghi souligne que la zone euro devrait se demander si elle a fait suffisamment pour sauvegarder la possibilité d’utiliser la politique budgétaire pour contrecarrer les cycles économiques et conclut par la négative. De nombreux pays européens n’ont réalisé qu’après l’apparition de la crise de la dette que leur droit souverain à déterminer leur propre politique économique serait limitée au sein de l’union monétaire, souligne Mario Draghi.  Autant dire la fin des Etats.

 

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