Archive pour le Tag 'douteuses'

Chat GPT: Des promesses françaises douteuses

Chat GPT: Des promesses françaises douteuses


Jean-Baptiste Bouzige, consultant en stratégie de données, doute des promesses politiques d’intelligence artificielle générative « à la française », et propose de concentrer les efforts sur des IA sur mesure, adaptées à des besoins spécifiques Quand il s’agit d’intelligence artificielle (IA) générative [capable de créer, à partir d’une simple instruction écrite, du texte, comme ChatGPT, ou des photos ultraréalistes, comme Midjourney], les réactions des pouvoirs publics français et européens font penser à l’une des plus célèbres fables de Jean de La Fontaine : La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf.
Lors des rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le 8 juillet, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a estimé que l’Europe devra avoir son OpenAI « sous cinq ans ». Une sortie qui rappelle celle du chef de l’Etat lors de la dernière édition de VivaTech, le 14 juin. A cette occasion, Emmanuel Macron expliquait au micro de CNBC que le développement des grands modèles de langage (comme ChatGPT) était une des priorités de la France. Une ambition compréhensible eu égard à leur potentiel économique.

Selon le cabinet McKinsey, l’IA générative pourrait créer chaque année une richesse supplémentaire comprise entre 2 600 et 4 400 milliards de dollars (environ 2 350 à 3 990 milliards d’euros) à l’échelle de la planète. D’ailleurs, les investisseurs ne s’y trompent pas : durant les cinq premiers mois de 2023, 12 milliards de dollars ont été investis dans ces IA. Essentiellement aux Etats-Unis, là où se trouvent les principales entreprises à l’origine de leur développement.

Car les entreprises américaines dans ce secteur présentent deux atouts uniques : l’antériorité de la recherche et le volume des fonds disponibles. Prenons le cas de Google. En plus d’avoir développé Bard, l’entreprise de Mountain View a dépensé 300 millions de dollars pour acquérir Anthropic et plus de 1 milliard de dollars dans Runway AI. Le tout en un semestre. Soit l’équivalent de l’enveloppe du plan IA pour la France présenté en 2018 !

Evidemment, les pouvoirs publics ont raison d’être ambitieux. En revanche, là où ils ont tort, c’est de vouloir rivaliser avec le « bœuf » américain dont nous n’avons ni la puissance, ni les moyens.

Comme l’a exposé le fonds d’investissement Andreessen Horowitz, un des plus influents de la Silicon Valley, dans son rapport « Who Owns the Generative AI Platform ? », la cartographie des acteurs de l’IA générative dessine trois groupes majeurs : les concepteurs des grands modèles de langage, les fournisseurs d’infrastructures, et enfin les entreprises qui développent des utilisations d’IA générative (« cas d’usage »).

Ukraine et pays en développement : des initiatives diplomatiques douteuses

Ukraine et pays en développement : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Notons que certains pays africains sont plus imaginatifs pour rétablir la paix en Europe que pour la favoriser dans les nombreux lieux de conflits de leur continent. La main de Moscou n’est sans doute pas étrangère à la fièvre diplomatique africaine.
NDLR

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Notons que certains pays africains sont plus imaginatifs pour rétablir la paix en Europe que pour la favoriser dans les nombreux lieux de conflits de leur continent. La main de Moscou n’est sans doute pas étrangère à la fièvre diplomatique africaine.
NDLR

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Marché des obligations : menacé par le Coronavirus et les créances douteuses

Marché des obligations : menacé par le Coronavirus et les créances douteuses

 

Le  coronavirus mais surtout l’accumulation de créances douteuses favorisée par les politiques monétaires accommodantes de ces dernières années  ont fragilisé l’ensemble du système économique, réduisant considérablement les marges de manœuvres des Etats. ( Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC 2020-opinion dans la Tribune)

 

« Depuis l’avènement de la crise sanitaire du coronavirus, les chefs de gouvernements du monde entier semblent être passés d’une posture de réassurance des populations et de minimisation vers une course aux mesures visibles, de la « drôle de guerre » à la posture churchillienne. Les mesures actuelles sont en grande partie dictées par l’incapacité des systèmes hospitaliers à gérer le pic à venir des cas graves du fait du déficit de lits et de respirateurs.

De façon plus insidieuse, mais non moins dangereuse, se sont rapidement mises en place les conditions pour une forte récession en 2020.

Le coronavirus en est l’élément déclencheur, mais pas la cause. Selon les projections actuelles, les effets directs du coronavirus devraient faire baisser d’un point de pourcentage une croissance prévue initialement à 2,2% pour les économies développées. Il y a des disruptions des chaines de fabrication, notamment les retards de livraisons en provenance de Chine, et l’effondrement de la demande pour les secteurs du tourisme et du transport aérien. Dans ce contexte de baisse d’activité, la demande de pétrole a logiquement faibli. Pour des raisons géopolitiques et de rapport de forces complexes, les dirigeants russes et saoudiens ont enclenché une guerre des prix. Dans l’immédiat, la baisse du prix du pétrole (31 dollars le baril) affaiblit la rentabilité du secteur pétrolier et va probablement provoquer une vague de faillites chez les pétroliers américains de schiste. Elle devrait également, en fonction de sa durée, creuser le déficit public de nombreux pays exportateurs et mettre un coup d’arrêt aux incitations à la transition vers les énergies renouvelables. D’un côté, la baisse du prix du pétrole est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat comme l’a pointé Donald Trump, cependant l’effet négatif sur le bilan des intermédiaires financiers devrait largement surcompenser l’effet bénéfique.

Accumulation de créances douteuses

Mais si une récession globale devrait s’installer, la cause principale est l’accumulation des créances douteuses sur un fonds d’argent facile quasiment incontrôlé. D’ailleurs, en janvier 2020, en pleine exubérance boursière, nous avons attiré l’attention sur les risques majeurs que posait une politique d’argent facile, maintenue depuis plus de 10 ans, et l’incapacité de la plupart des gouvernements à remettre en ordre leurs finances publiques alors que la croissance était de retour.

Aux Etats-Unis, depuis 2017, la Fed avait enclenché un processus de resserrement monétaire progressif alors que l’administration Trump maintenait un déficit public excessif, tout en exerçant des pressions sur la Fed pour qu’elle renonce au resserrement monétaire. Dans la Zone Euro, la BCE a maintenu une politique monétaire extrêmement laxiste et de nombreux pays comme l’Italie ou l’Espagne n’ont pas réussi à stabiliser leur dette publique. La France a même enclenché l’équivalent d’une politique de relance via les décisions prises à l’issue de la crise des gilets jaunes. Pour justifier leur politique monétaire, les banques centrales avaient l’habitude d’invoquer l’absence d’inflation. Selon eux, tant que l’inflation est trop faible, non seulement il n’y a aucune raison d’adopter des politiques plus restrictives mais encore, il est urgent de poursuivre une politique monétaire laxiste. Tout particulièrement les économistes des banques centrales semblaient n’être plus sûr du niveau de chômage à partir duquel l’inflation pouvait remonter.

Achat massif d’obligations du Trésor

Les risques liés à l’abondance de liquidité ne faisaient plus partie des préoccupations des régulateurs et banques centrales et on se souvient qu’au maximum d’amplitude de cette politique, la BCE injectait 80 milliards d’euro par mois dans l’économie (l’équivalent du cout de 16 porte-avions nucléaires). Au total, la BCE a acheté pour environ 2600 milliards d’euros d’obligations. L’achat massif d’obligations du Trésor (à échéance de dix ans ou plus) a eu pour conséquence une telle chute de leur rendement que les taux sont devenus négatifs pour les pays perçus comme les plus vertueux (le rendement diminue lorsque le prix d’un titre augmente). Suivant une logique de substitution de portefeuille, les taux d’intérêt sur toutes les obligations à 10 ans ont diminué fortement.

Sous la pression des épargnants, les intermédiaires financiers – banques et fonds d’investissements de toute sorte (pensions, spéculatifs, private equity) – se sont lancés dans une quête désespérée du moindre rendement positif, via l’achat d’obligations à risque et des prêts peu regardants. Pour les banques en zone euro, la quête du rendement positif était encore plus critique pour leur survie car depuis 2014 la BCE taxe leurs réserves, sous la forme de taux négatifs sur leurs dépôts qui ne sont pas utilisés pour financer des prêts (- 0.50% actuellement).

Selon un Rapport de l’OCDE de février 2020, à la fin 2019 le volume mondial d’obligations émises par les entreprises non-financières atteignait le record de 13.500 milliards de dollars. Une partie significative de cette dette est de faible qualité, et celle-ci s’est nettement dégradée au fil du temps par des émissions massives de corporate junk-bonds. En 2019, seules 30% des obligations des entreprises avaient une note de crédit de niveau A ou plus. De plus, ces notes étaient basées sur un contexte durable de taux d’intérêt faibles.

Parmi les entreprises très endettées, un grand nombre fonctionnent à la limite de l’insolvabilité. Ce type de firme « limite » peut être à peine solvable avec des taux d’intérêt à 2% mais insolvable à 3%. Le choc du coronavirus doublé de la guerre des prix du pétrole Russie-Arabie Saoudite sont sur le point de provoquer la réévaluation brutale du prix du risque associé à tous ces financements, selon un mécanisme pas très éloigné de la réévaluation du prix du risque des CDO, produits dérivés structurés, basés sur les prêts immobiliers sub-prime, en 2007-2008. Ces derniers jours, la prime de risque pour les obligations à fort risque a augmenté de quasiment rien à plus de 5-6% (qu’il s’agit de CDS ou corporate bond spread).

Les acheteurs de tels actifs disparaissent les uns après les autres, comme avaient disparu les acheteurs de CDOs en 2008. Par conséquent, de nombreuses firmes vont être en incapacité de refinancer leurs dettes, ainsi un choc d’illiquidité se profile. Les détenteurs de ces obligations cherchent à s’en délester, ce qui amplifie la baisse du prix. Pour les banques européennes, la situation est critique car ces banques ont financé beaucoup de projets risqués (y compris dans l’industrie pétrolière) et des entreprises déjà fortement endettées via des prêts classiques ou à effet de levier, une technique également répandue aux États-Unis. Si les marchés boursiers ont chuté la semaine passée de plus de 20% comparé au maximum au début du mois de février, l’indice du secteur bancaire européen a lui perdu 40% ce qui confirme la détresse significative des intermédiaires financiers.

Entre le choc d’illiquidité auquel peuvent être soumises de nombreuses entreprises, et la réévaluation de la prime de risque que banques et fonds d’investissement sont en train d’opérer, les effets sur l’investissement, et donc sur la survie de beaucoup d’entreprises, peuvent être très significatifs, du même ordre de grandeur que la raréfaction des financements 2008, le tout dans un contexte d’affaiblissement de la demande en raison de la crise sanitaire.

Les Etats promettent des aides pour maintenir des conditions de financement favorables à toutes les entreprises. Cependant, aucun Etat du Sud de l’Europe, ni même les Etats-Unis ne disposent des capacités financières pour tenir cette promesse. Les banques centrales peuvent racheter des créances douteuses comme l’a fait la Banque de Chine. Mais est-ce un exemple à suivre ? Un tel procédé jette le doute sur la crédibilité des banques centrales et peut générer une dégradation profonde des anticipations et une fuite vers les monnaies vertueuses ou l’or. Si on veut éviter un destin « à l’Argentine » des pays développés, il faut manier ces outils avec une grande prudence.

Il serait raisonnable à ce stade d’éviter les actions spectaculaires même si elles font plaisir aux politiciens, mais qui peuvent anéantir la crédibilité de la politique monétaire. La baisse du taux directeur par la Fed, dix jours avant la réunion normale de celle-ci, est l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire. L’action modérée de la BCE, la semaine dernière, qui a pris en compte les risques d’un excès de liquidité non ciblée, est en revanche l’exemple à suivre et a valu à Christine Lagarde un déluge de critiques des politiques. Donald Trump promet un plan de relance bi-partisan mais qui pourra poser problème s’il y a une raréfaction des acheteurs d’obligations américaines. Pour ce qui est de la France, la lenteur des réformes, notamment l’incapacité des gouvernements successifs depuis 2010, comme du gouvernement actuel, à diminuer le déficit public fait que la politique d’Emmanuel Macron risque de se heurter cette fois non aux syndicats mais au marché des obligations. »

Retraites : Macron promet des règles d’or douteuses

 Retraites : Macron promet des règles d’or douteuses

 

 

 

Macron a trouvé un nouveau concept pour faire avaler la réforme des retraites : la règle d’or. En fait une  sorte de promesse du maintien pouvoir d’achat des retraités. Une promesse qui va toutefois à l’encontre même de la réforme qui vise à un rééquilibrage financier et qui forcément en moyenne doit se traduire par une détérioration des conditions de retraites. Notons aussi que cette règle d’or pourrait ressembler à une promesse de coiffeur dans la mesure où les gouvernements français ont pris l’habitude d’engager une réforme des retraites tous les cinq ans. Macron avoue-même son incertitude en déclarant qu’il ne sait pas s’il faudra ou non augmenté les cotisations pour équilibrer le système en 2 025, début de mise en application de la réforme. Vraisemblablement, Macon essaye de prendre en compte les interrogations et même les oppositions vis-à-vis des perspectives de cette réforme.

Pour l’instant seulement environ 30 % sont favorables à cette retraite par points très ambigus. Selon,  un sondage Elabe pour BFMTV, 32% se disent favorables à la mise en place de la retraite par points envisagée par le gouvernement, ils sont 43% à se dirent opposés (dont 23% très opposés). Le pourcentage d’indécis reste élevé puisqu’ils sont 24% à se dire aujourd’hui ni pour, ni contre. La crainte  qui arrive en tête et qui est stable depuis le dernier sondage, c’est l’obligation de travailler plus longtemps. 74% des personnes interrogées citent en premier cet inconvénient de la réforme. Le deuxième point d’inquiétude concerne le montant des pensions. 68% des Français craignent qu’elles baissent avec la réforme. Mais sur ce point, ils semblent avoir un peu plus confiance puisqu’ils étaient 74% à le craindre en juillet dernier. Troisième crainte soulevée: l’obligation de faire appel à des organismes privés pour compléter la retraite pour 54% des personnes interrogées. En revanche, la suppression des régimes spéciaux de la fonction publique n’inquiète qu’une minorité d’entre elles (26%). Il y a forcément contradiction entre une règle de qui assurerait que le pouvoir d’achat des retraités ne sera pas détérioré et dans cette volonté d’un retour à l’équilibre financier du système

L’équation s’annonce complexe pour l’exécutif qui a fait du retour à l’équilibre du système des retraites une condition de mise en place de la réforme en 2025 et qui doit composer avec des comptes de l’assurance vieillesse dans le rouge.

L’âge légal de départ à la retraite, “c’est 62 ans, (il) ne bougera pas”, a répété Emmanuel Macron. “La question qui est posée c’est : est-ce qu’on va devoir cotiser un peu plus pour que le système soit équilibré en 2025 ? Je n’ai pas la réponse aujourd’hui.” La preuve même que le gouvernement est  lui-même dans le doute compte tenu de l’état de l’opinion

Banques européennes : de 88o milliards à 1200 milliards de créances douteuses de 2009 à 2016

Banques européennes : de 88o milliards  à 1200 milliards de créances douteuses de 2009 à 2016

Bien difficile de connaitre le montant des créances douteuses que détiennent les banques. En 2014, lorsque la banque centrale européenne a mené les premiers stress-tests auprès des banques européennes, le total des crédits douteux se montait à 880 milliards d’euros. En deux ans, ce montant a donc crû de 36 %. Huit ans après le début de la crise financière, les banques européennes détiendraient encore 1200 milliards d’euros de prêts non performants (lorsque 90 jours se sont écoulés sans que l’emprunteur ait versé une échéance de remboursement) dans leurs comptes, selon une étude de KMPG. L’encours des prêts douteux a explosé depuis la crise financière. Il est passé de 1,5% des crédits accordés dans l’Union européenne en 2006/2007 à plus de 5% depuis 2013. Et cela n’est pas près de s’arranger. La croissance économique anémique sur le Vieux continent complique la tâche des banques pour se défaire de ces prêts. Ce qui pèse sur leur rentabilité (en raison de non-paiement d’intérêts de prêts, de la hausse des provisions pour faire face aux dépréciations d’actifs et des pertes lors de la vente d’actifs ou de leur restructuration…), alors que dans le même temps ces établissements doivent composer avec des pressions réglementaires. En y ajoutant les taux d’intérêt historiquement bas qui fragilisent leurs marges et les risques d’amendes pour mauvaise conduite auxquelles sont confrontés un certain nombre d’établissements, comme Deutsche Bank par exemple, les banques risquent de mettre «plusieurs décennies plutôt que plusieurs années», avant de faire le grand nettoyage, estime l’étude de KPMG.

(Avec Reuters)

Zone euro : 1000 milliards de créances douteuses

Zone euro : 1000 milliards de créances douteuses

Les créances douteuses ont plus que doublé dans la zone euro depuis 2009 pour frôler les 1.000 milliards d’euros fin 2014, selon les données du Fonds monétaire international. Ces prêts difficiles ou impossibles à recouvrer constituent un fardeau pour les banques et limitent leur activité de crédit. La BCE a soumis à des banques de la zone euro, parmi lesquelles les italiennes Monte dei Paschi di Siena et UniCredit, un questionnaire au sujet de leurs créances douteuses, a-t-on ajouté, soulignant que ces établissements avaient été choisis pour former un « échantillon représentatif » et non à cause de leurs difficultés propres. La démarche de la BCE a fait chuter les cours de Bourse des banques italiennes lundi et mardi mais les sources bancaires ont assuré que des banques de tout le continent faisaient partie de l’échantillon. Avec les informations obtenues, la BCE compte préparer des directives sur les pratiques à observer en matière de créances douteuses. Ces directives serviront aux équipes de supervision de la BCE lorsqu’elles auront à formuler des recommandations aux banques. Un porte-parole de la BCE a déclaré que la demande d’information était une « pratique standard en matière de supervision. »

Foot fric : 133 transactions douteuses reprochées à la mafia de la FIFA

Foot fric : 133 transactions douteuses reprochées à la mafia de la FIFA

 

 

il se confirme de jour en jour que la FIFA constitue une véritable mafia qui a permis à la plupart de ses dirigeants anciens comme actuels  de se livrer jusqu’à maintenant en toute impunité à des actes de corruption ou de conflits d’intérêts.  dans ces conditions on ne peut douter que de la probité du fameux comité d’éthique de la FIFA en charge d’examiner la candidature de Platini. D’une certaine manière c’est un peu comme si tribunal de la mafia jugeait  lui-même la mafia. La justice américaine enquête maintenant sur des flux financiers douteux via des banques. Selon le Financial Times, les procureurs menaceraient de sanctionner les banques qui refusent de transmettre des informations sur des activités suspectes autour de comptes bancaires liés à la FIFA. Agissant sur une demande d’assistance légale émanant des Etats-Unis, les autorités judiciaires suisses ont accepté de partager avec les procureurs américains des informations concernant cinq cas, a dit un porte-parole de l’Office fédéral de la justice (OFJ) de Berne. Les noms des banques concernées n’ont pas été rendus publics. Mais les actes d’inculpation du département américain de la Justice mentionnent au moins deux banques de Zurich, Julius Baer et la filiale suisse de l’établissement israélien Hapoalim BM. De leur côté, UBS et Credit Suisse ont annoncé avoir reçu des requêtes officielles relatives à leurs relations bancaires avec des personnes physiques et morales liées à la FIFA et fait savoir qu’elles coopéraient.

(‘Avec Reuters)

La Russie en Syrie : des frappes douteuses

La Russie en Syrie : des frappes douteuses

 

 

 

Il se pourrait bien que les forces russes aient été  manipulées par les services secrets syriens. En effet les premières frappes de la Russie auraient visé une région qui n’est pas contrôlée par l’État islamique mais par des opposants à Bachar al-Assad. Du coup cette éventuelle bavure organisée pourrait retarder la mise en place d’une alliance internationale incluant notamment la Russie Cela pourrait aussi démontrer les ambiguïtés de Poutine quant à la nature de son implication en Syrie. Pour autant pour combattre avec efficacité l’État islamique il faudra bien intégrer les Russes. Une rencontre entre des militaires russes et américains doit se tenir pour clarifier l’ambiguïté des frappes. Les forces russes n’ont pas frappé l’Etat islamique en Syrie, a déclaré mercredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, laissant entendre que des positions de l’opposition modérée à Bachar al Assad avaient été visées. »Les forces russes ont frappé en Syrie, c’est désormais public, et curieusement elles n’ont pas frappé Daech », a dit Jean-Yves Le Drian lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. De source diplomatique française, on soulignait que les groupes d’opposition avaient sans doute été visés. « Si c’est Homs qui se confirme, et il semble que ce soit le cas, ce n’est pas sur Daech qu’ils ont frappé, c’est sans doute sur les groupes d’opposition, ce qui confirme qu’ils sont davantage dans le soutien au régime de Bachar (al Assad) que dans la lutte contre Daech », a-t-on dit. La Russie a dit avoir procédé à une vingtaine de raids aériens contre au moins sept cibles dans les provinces de Homs et Hama. La province de Homs est tenue par les forces de l’opposition et les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir réhabiliter Bachar al Assad.  Aux Nations unies, lors d’une intervention sur ces frappes et sur la proposition russe de résolution pour combattre l’Etat islamique et ses affiliés, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a posé trois conditions à un travail commun avec la Russie. La première, a-t-il dit, « c’est que les frappes doivent être dirigées contre Daech seulement ». « Il faudra vérifier si les frappes russes respectent cette première condition », a-t-il ajouté, après avoir dit disposer de premières indications montrant que les zones touchées n’étaient « pas contrôlées par Daech ».

Foot-Brésil : des métaphores douteuses pour la France qui gagne

 

Foot-Brésil : des métaphores douteuses pour la France qui gagne

 

Le monde politique y va de sa petite métaphore pour comparer foot et situation économique de la France. A commencer par Hollande qui constate que les résultats sont possibles avec un bon entraineur  (lui, pour la France !)  Comme ailleurs, et aujourd’hui comme hier, on file la métaphore footballistique en négatif, avant la qualification des bleus, et en positif, après. La France qui perd, aujourd’hui la France qui gagne.  Légèrement caricatural, dites-vous ? Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, décidément sur tous les fronts médiatiques se méfie des métaphores, tout en s’y sacrifiant lui aussi. La victoire des Bleus peut-elle jouer sur l’humeur d’un pays morose ? « Je crois qu’il faut se garder de toute comparaison. Ce n’est jamais gagné d’avance et cela demande toujours un effort. Ce qui a marché c’est le collectif, l’énergie et l’on souhaite que cela continue. » (Jean-Marc Ayrault) Ou comment s’inspirer des leçons du ballon rond tout en s’en défendant.  Sur France 2, le ministre de l’Education Vincent Peillon tire clairement les conclusions de la séquence :  »Quand on est dans la difficulté ce n’est pas le moment de lâcher les copains, a expliqué le ministre de l’Education nationale. Ce côté, il y a eu un match difficile et derrière tout le monde en profite pour dire le plus grand mal, c’est une curieuse façon d’être et de relever ensemble les défis. » « On doit quand même s’interroger collectivement sur ce rapport que nous avons en ce moment, la façon de lâcher notre équipe quand elle est en difficulté. » (Vincent Peillon)  François Hollande lui-même a joué le jeu de la métaphore au Stade de France, sur le mode implicite. « L’équipe de France nous montre un exemple, il faut y croire« , a déclaré le chef de l’Etat. Certains responsables UMP ont crié à la récupération. De son côté, le député UMP de Haute-Loire Laurent Wauquiez, sur LCI, voudrait que François Hollande s’inspire de l’équipe de France :  »Ce qui serait bien c’est qu’il ne se contente pas de dire et qu’il s’applique à lui-même la leçon des bleus. Quand est-ce que l’on fait pareil pour la France et que l’on se bouge ?«  Ces comparaisons agacent Nathalie Kosciusko-Morizet, et la députée UMP des Yvelines et candidate à la mairie de Paris l’a fait savoir sur Europe 1 : selon elle, Jean-Marc Ayrault n’est pas Mamadou Sakho. Son truc à lui, c’est pas le ballon, c’est la réforme fiscale. « Comparer Sakho qui a offert deux buts magnifiques à la France et qui a mis tout le monde en joie, et Jean-Marc Ayrault qui n’offre rien, ni bonheur, ni perspective à personne, là je ne suis pas d’accord, a-t-elle expliqué. Cela fait des mois qu’il nous annonce une pause fiscale, un moratoire, une récréation, une remise à plat. A chaque fois c’est un mot différent et à chaque fois cela se finit pareil. Avec une nouvelle taxe et une nouvelle hausse d’impôt.«  Une et deux et trois fois de suite, le Premier ministre dément toute considération tactique quant à cette grande réforme fiscale qu’il appelle de ses vœux.  Jean-Marc Ayrault veut rétablir le lien entre les Français et l’impôt :  »Ce qui est grave c’est que l’on a l’impression, on le voit, que c’est plutôt la contestation de l’impôt lui-même parce que l’on a le sentiment que cela ne sert pas vraiment à ce que l’on a dit et que ce n’est pas juste. Ce n’est pas bon dans une République parce que l’impôt c’est une contribution citoyenne à un projet collectif. C’est cela qu’il faut absolument rebâtir. C’est fondamental pour consolider notre République. » Le Premier ministre « sent monter dans le pays le doute de ceux qui paient l’impôt« . Pour lancer cette vaste remise à plat de la fiscalité, il recevra les partenaires sociaux lundi et mardi prochain.

 




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