La santé doit être un bien universel : (Philippe Douste-Blazy)
L’ancien ministre s’inquiète dans un livre récent ( « Maladie française », paru aux éditions l’Archipel) de voir la santé soumise à la loi du domaine marchand. Il regrette que la santé ne soit pas considérée comme un bien universel. Il note par ailleurs l’absence de plan sanitaire à l’échelle européenne.
(Interview dans la tribune )
Vous évoquez dans votre dernier ouvrage, à plusieurs reprises, la nécessité d’une coopération internationale. C’est un sujet que l’on a souvent évoqué en termes de relocalisation industrielle. Vous insistez pour dire qu’il faut surtout un plan d’envergure européenne pour affronter des situations comme celles que nous vivons actuellement.
Philippe Douste-Blazy - Au niveau international, il n’existe aucun plan de lutte contre la pandémie. Le fait que la communauté internationale ne se soit pas dotée d’un plan, alors que l’on a inventé l’avion à réaction, paraît fou. Cela en dit long sur la réflexion politique de la santé. Il ne faut pas oublier que la santé est un bien public mondial comme l’eau ou l’éducation. Ce sont des biens mondiaux mais pas universels. Cette gouvernance mondiale qui finalement n’existe pas n’a pas compris que la santé doit être un bien public universel.
Vous estimez aussi que notre pays a besoin d’une refonte de grande envergure du système de santé.
Le système politique international a accepté que lorsqu’un médicament est découvert, il soit efficace mais cher, protégé par des brevets qui le rend accessible à seulement quelques millions de personnes. C’est choquant …