Guerre et Ukraine : en dépit des apparences, Poutine met la pédale douce
Beaucoup de médias qui font une analyse assez superficielle et considèrent que Poutine a encore musclé sa rhétorique guerrière. Pourtant il y a une grille de lecture simple pour comprendre le narratif de Poutine : en général il dit exactement le contraire de ce qu’il pense. C’est la fameuse rhétorique du KGB ( FSB aujourdhui) : le mensonge et l’outrance.
Ainsi lorsque Poutine affirme que lui aussi dispose de l’arme nucléaire et que son pays et même en avance dans ce domaine , c’est sans doute exactement le contraire notamment concernant les lanceurs.
Ainsi lorsqu’il affirme que l’Ukraine vient troubler les élections russes. C’est évidemment encore exactement le contraire. Ce qui trouble les élections russes c’est surtout le désintérêt des habitants et les retombées de l’affaire Navalny.
Ainsi lorsqu’il affirme encore que l’Occident ne maîtrise pas ses nerfs , c’est encore le contraire car Poutine est de plus en plus inquiet par l’effet Ukraine sur beaucoup de pays de l’Est qui progressivement rejoignent le camp de l’Occident.
Ainsi qu’en Poutine considère que l’apport d’armes et même de troupes étrangères en Ukraine ne changerait pas le rapport de force. Ils pensent évidemment le contraire.
Finalement à examiner de près son intervention elle est davantage destinée à la population russe et c’est pourquoi elle est aussi finalement mesurée après une lecture attentive.
Sans surprise, l’élection présidentielle qui se déroule du 15 au 17 mars devrait concrétiser, une nouvelle fois, la victoire de Vladimir Poutine. Au pouvoir depuis plus de deux décennies, le candidat à sa réélection est largement favori du scrutin, a fortiori en l’absence de toute opposition. L’élection devrait ainsi maintenir le président russe en poste jusqu’en 2030, l’année de ses 77 ans. Avec un mandat supplémentaire potentiel jusqu’en 2036, grâce à une modification sur mesure de la Constitution opérée il y a quatre ans.
Depuis le début du conflit en Ukraine, en février 2022, Vladimir Poutine n’a cessé d’agiter la menace de l’usage de l’arme nucléaire.Ce qui constitue la preuve de sa faiblesse. En effet l’utilisation éventuelle de l’arme nucléaire par les Russes conduirait inévitablement vers l’anéantissement du pays et de son régime. Évidemment les conséquences seraient aussi dramatiques côté occidental . Le président russe a rappelé que la doctrine nucléaire de son pays prévoit le recours à celle-ci, si le pays est attaqué à l’aide d’une arme nucléaire ou de destruction massive ou si l’usage d’armes conventionnelles « menace l’existence même de l’Etat russe ».