SNCF : doubler la part du ferroviaire ?
Doubler la part du ferroviaire , ce serait l’objectif de SNCF d’ici 2030. Le ferroviaire est aujourd’hui à 10-11 % des déplacements, la route à environ 90 % (87 % pour les voyageurs, 89 % pour les marchandises en 2019). Le fait de doubler la part modale du train ferait baisser celle des transports routiers d’une dizaine de pourcents. Cela paraît possible pour le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. (un article du Monde)
Pour cela la SNCF va développer son offre et la rendre plus compétitive. Reste aussi à moderniser son organisation et son état d’esprit qui restent plus proche d’une administration que d’une entreprise.
L’objectif est louable, essentiel même, dans une société qui cherche à lutter contre le réchauffement climatique et les nuisances liées aux accidents et à la pollution. Un train de marchandises, par exemple, c’est 9 fois moins de CO2, 8 fois moins de particules émises et 85 fois moins d’accidents que les 40 camions équivalents. Voyager de Lille à Lyon en TGV, c’est émettre 30 fois moins de CO2 qu’en voiture et 50 fois moins qu’en avion. Or, le seul secteur qui n’est pas parvenu à réduire fortement ses émissions de gaz à effet de serre ces dix dernières années est celui des transports. En la matière, l’effet de levier climatique du train peut être considérable.
Il reste à atteindre l’objectif. Sous la présidence d’Emmanuel Macron et singulièrement sous le gouvernement de Jean Castex, l’Etat et la SNCF ont agi pour l’amélioration du ferroviaire. Bercy a repris 35 milliards d’euros de la dette de la SNCF. La rénovation du réseau vieillissant a été sérieusement avancée et 4 milliards d’euros ont été sanctuarisés en 2020, en pleine crise due au Covid-19, pour sa régénération.
Les projets de lignes nouvelles n’ont, pour autant, pas été complètement abandonnés : le Lyon-Turin, le doublement de la ligne Marseille-Nice, les LGV Montpellier-Perpignan et Bordeaux-Toulouse-Dax sont soit avancés, soit lancés. Des chantiers vertueux, car ils permettent de désaturer des nœuds ferroviaires à Lyon, Nice, Marseille, Bordeaux, Toulouse et d’envisager la création de RER régionaux métropolitains. Enfin, un plan fret a vu le jour en 2021, programmant des investissements de 170 millions d’euros par an et une baisse de 50 % des péages ferroviaires.
La SNCF, quant à elle, a entrepris de rendre le train plus accessible financièrement. En s’appuyant sur la carte de réduction Avantages, elle limite les hausses de prix afin d’éviter les tarifs exorbitants lors des grands départs. Elle développe aussi sa gamme low cost Ouigo, en ajoutant à son TGV à bas prix un intercités Ouigo ultra-compétitif au printemps sur Paris-Lyon et Paris-Nantes.
80 km/h : pour doubler on fait comment ?
80 km/h : pour doubler on fait comment ?
Avec les 80 km heures applicable partout dans la France profonde (là où il n’y a pas de séparateur, ce qui est le plus souvent le cas), la question centrale va être : commente doubler ? . Comment doubler des voiturettes, des camions, des engins agricoles sans dépasser les 80. En fait ce sera pratiquement le plus souvent impossible. Deux solutions alors, constituer des trains de véhicules qui rouleront entre 70 et 80 ou alors affranchir des 80 pour doubler le plus rapidement possible. Et la moisson des PV risque d’être abondante. Sans parler des risques en matière de sécurité car certains véhicules plus pressés que d’autres prendront le risque de doubler dans des endroits dangereux qui ne sont pas profilés pour permettre un dépassement avec une vitesse à 80. La gestion très centralisée de la vitesse constitue uen mesure dont a priori on peut penser qu’elle va contribuer à améliorer la sécurité mais sans prendre en compte les bouchons qui inviteront à ignorer les 80 lors des dépassements. Selon une étude de la Sécurité routière, un automobiliste gagne 13 mètres en distance de freinage lorsqu’il roule à 80 km/h, contre 90 km/h, sur des routes bidirectionnelles sans séparateur central. Elle relève également que le temps perdu sur un même trajet de 39 km entre un véhicule roulant à 90 km/h et un autre à 80 km/h ne représente qu’une minute et 32 secondes. Pas vraiment uen étude, une simple règle de trois qui ne tient pas compte de la congestion due aux 80.
Interrogés sur la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes auparavant limitées à 90 qui entrera en vigueur le 1er juillet, trois Français sur quatre (74 %) se disent opposés à cette mesure, contre 26 % d’un avis contraire. Pour 73 %, c’est « une mesure technocratique » et 26 % seulement pensent qu’elle fera « baisser significativement » le nombre de morts sur les routes.