Suppression de l’union douanière avec la Turquie
Macron veut punir la Turquie pour ses propos injurieux et irresponsables envers la France mais aussi pour sa politique incendiaire dans nombre de conflits avec la Grèce, avec Chypre, en Libye, en Syrie ou encore dans le Haut-Karabakh .
Il est certain que des mesures économiques répressives seraient plus efficaces que les déclarations certes tonitruantes mais sans lendemain concret. En effet ,la situation économique grecque est particulièrement grave avec un écroulement de sa croissance en même temps qu’un effondrement de sa monnaie qui a perdu plus de 30 % depuis le 1er janvier. Erdogan a dû nommer encore un nouveau gouverneur de la banque banquent centrale turque considérant la politique monétaire de son pays trop peu accommodante. Son gendre, ancien ministre des finances, a dû démissionner pour des raisons de « santé ».
Selon Europe 1, Emmanuel Macron va proposer que le Conseil européen supprime l’union douanière avec la Turquie. « Il y a des moyens de pression, il y a un agenda de sanctions possibles », avait prévenu Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, sur Europe 1, jeudi 5 novembre.
Cet accord, créé fin décembre 1995, permet des échanges économiques non-taxés entre les deux parties. L’ensemble des secteurs économiques ne sont pas couverts, c’est notamment le cas de l’agriculture. L’union douanière a été une réussite : la Turquie est devenue un important partenaire commercial européen (17 milliards de solde positif pour l’UE en 2015) et a fortement bénéficié des retombées économiques de l’accord, accélérant sa modernisation.
Pour l’heure, la piste de cette suppression est à l’étude au sein du gouvernement français. Pour que cette mesure soit prise, il faudra que la France obtienne l’accord de l’ensemble des chefs de gouvernements de l’Union européenne.
Le problème, c’est que l’Allemagne n’est pas certaine de suivre la France sur ce terrain non seulement pour ne pas handicaper ses exportations mais aussi pour éviter des troubles internes compte tenu de la très forte présence de Turcs dans le pays.
L’Allemagne, qui dispose d’une importante communauté turque sur son sol, suivra-t-elle ? De quoi en tous cas remettre la question sur la table alors qu’un Conseil européen est prévu les 15 et 16 octobre.