Archive pour le Tag 'dossier'

Nouvelle-Calédonie : Barnier veut reprendre le dossier

Nouvelle-Calédonie : Barnier veut reprendre le dossier

 

Après les maladresses de Macron et même les graves erreurs sur le fond concernant le dossier de la Nouvelle-Calédonie, le nouveau premier ministre Michel Barnier entend reprendre au président la gestion de cette affaire très sensible.

Poussé par des extrémistes Macron  une nouvelle fois s’est planté en attisant le feu d’une Nouvelle-Calédonie secoué à la fois par des problèmes politiques et par son déclassement économique et social.

 

Ce mardi, à l’Assemblée nationale, Michel Barnier prévoit de consacrer une partie de sa déclaration de politique générale à l’archipel, en proie à la crise. Le nouveau locataire de Matignon a déjà adressé une promesse aux parlementaires locaux, dans un courrier du 18 septembre : « Je compte m’engager pleinement, avec vous, dans la recherche d’un nouveau modèle institutionnel et de développement pour la Nouvelle-Calédonie. »

Quatre mois après le déclenchement d’émeutes inédites depuis quarante ans, les quelque 270.000 Calédoniens vivant dans l’archipel, toujours soumis à un couvre-feu nocturne, restent inquiets pour leur sécurité.

LGV Bordeaux-Toulouse : dossier reporté

LGV Bordeaux-Toulouse : dossier reporté

l’autorité environnementale a rendu un avis très négatif sur l’étude d’impact de la future LGV entre Bordeaux et Toulouse. Il est très critique et sans appel sur le dossier présenté par la SNCF et l’Etat. En cause notamment le caractère obsolète de l’étude d’impact pour l’autorité environnementale.

« Quel que soit le périmètre retenu pour le projet (GPSO ou AFNT), les réponses pour de nombreux items du code de l’environnement sont obsolètes ou incomplètes : contenu du projet, hiérarchisation des enjeux et proportionnalité de l’analyse, prise en compte de l’évolution de l’environnement et de la réglementation depuis 2014 pour l’ensemble du projet, présentation et justification des variantes proportionnées à leurs incidences environnementales, mesures d’évitement, de réduction et de compensation supplémentaires en cas d’incidences résiduelles significatives, etc. », clashent les experts de l’autorité environnementale.

« Le dossier n’apporte que peu d’informations nouvelles sur le projet dans son ensemble »
Pour eux, l’étude d’impact est donc datée. Beaucoup trop pour qu’ils puissent se prononcer et émettre un avis sur une demande d’autorisation environnementale. Alors que le début des travaux est prévu pour la fin de l’année, dans la perspective d’une mise en service au plus tard en 2032, « le dossier n’apporte que peu d’informations nouvelles sur le projet dans son ensemble et ses incidences », assure l’Autorité environnementale dans son avis du 7 septembre. Du coup la SNCF va revoir son étude d’impact et les travaux risquent d’être reportés.

En attendant, selon la préfecture de la Haute-Garonne, « cet avis de l’autorité environnementale, (…) ne remet naturellement pas en question le principe de la réalisation de cette opération AFNT ». Il va en tout cas donner du grain à moudre aux opposants à ce projet qui a mis des années à sortir des cartons

Taxation des très riches : ne pas refermer le dossier (Moscovici, Cour des Comptes)

Taxation des très riches : ne pas refermer le dossier (Moscovici, Cour des Comptes)


Le président de la Cour des comptes a exprimé, ce dimanche sur Radio J, sa volonté de voir émerger un véritable débat sur la question du financement de la transition écologique par une imposition plus forte sur les plus riches. Cette prise de position fait suite à un rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry qui propose la mise en place d’un prélèvement exceptionnel sur les 10% des ménages les plus aisés. Une proposition cependant vite balayée par le gouvernement.

Réinstaurer l’ISF, le scénario qui monte pour financer la transition écologique . L’idée semble donc économiquement envisageable et pour Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes « il ne faut pas enterrer ce rapport », a-t-il insisté sur Radio J, ce dimanche.

« Je ne vais pas dire que je suis d’accord avec la proposition fiscale, ce n’est pas mon rôle, mais je trouve qu’on évacue le débat trop vite », a-t-il regretté. « Il faut avoir un débat sur cette question, il ne faut pas l’évacuer d’un revers de main (…) Je ne suis pas en train de préconiser une imposition, je dis ‘ayons ce débat complètement et sans tabou’ », a-t-il complété.

Toujours sur les sujets fiscaux, Pierre Moscovici a alerté sur le risque de diminuer les impôts sans les compenser par des recettes équivalentes ou une réduction des dépenses publiques de même ampleur. « Nous n’avons plus aujourd’hui les moyens de baisses d’impôts sèches », a-t-il estimé, alors que le gouvernement a affiché son intention d’alléger la fiscalité sur les classes moyennes à hauteur de deux milliards d’euros.

Le gouvernement contre la taxation des plus riches pour financer la transition écologique
La question de taxer les plus riches pour le climat est parvenue aux oreilles du gouvernement mais ne l’a pas convaincu. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait affirmé que le débat n’était pas « tabou », peu de temps après la remise du rapport. Mais dès le lendemain, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avaidit non en affirmant que pour financer les investissements nécessaires à la transition écologique, les impôts et l’endettement n’étaient « pas de bonnes options ».

Pourtant, le rapport offre une solution viable au casse-tête du financement public. Après avoir atteint 4,7% en 2022, le déficit public devrait légèrement remonter cette année (4,9%), avant de refluer progressivement à partir de 2024, pour atteindre 2,7% en fin de quinquennat en 2027. Illustration de ce contexte lourd pour les finances publiques, Bruno Le Maire a annoncé un tour de vis en gelant 1% supplémentaire des crédits de son budget 2023.

Lire aussiDette et déficit : comment le gouvernement veut « refroidir la dépense publique »

« Dans un tel contexte, le recours à une hausse temporaire des prélèvements obligatoires – en l’espèce de la fiscalité – ne peut pas et ne doit pas être exclu, assènent les auteurs du rapport de France Stratégie. (…) L’analyse économique montre d’ailleurs que la réponse optimale à des chocs exogènes prolongés sur la dépense publique est de les financer par des prélèvements exceptionnels et explicitement temporaires sur le capital. Ce choix répond par ailleurs à l’impératif d’équité. »

« D’ici à 2050, ce prélèvement pourrait représenter de l’ordre de 5 milliards d’euros par an, enfonce Jean Pisani-Ferry dans un entretien accordé au quotidien Le Monde. Ce n’est pas uniquement une question de ressources : il s’agit de convaincre les Français de ce que la charge est équitablement répartie. » La mesure permettrait même de récolter environ 150 milliards d’euros sur une période de trente ans. Pour rappel, les besoins de financement annuels pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont estimés à 2% du PIB, soit 65 milliards d’euros d’ici à 2030.

Mais, présentée telle quelle, cette piste apparaît encore bien floue, et ce, à plusieurs titres, à commencer par la cible visée.

« Au sein du Cercle des Fiscalistes, nous sommes plusieurs à considérer que cette mesure reviendrait, ni plus ni moins, à instaurer un impôt qui ressemblerait étrangement à notre impôt sur la fortune (ISF), a expliqué l’économiste Jean-Yves Mercier à La Tribune. Les chiffres qui ont été avancés dans le rapport montrent que cet impôt aurait une cible très large. »

L’optimisation fiscale des plus riches critiquée dans une étude
Cette proposition boudée pour le moment par le gouvernement est cependant d’autant plus reprise par des personnalités publiques françaises qu’un rapport de l’Institut des politiques publiques, publié début juin, affirme que les milliardaires ne sont imposés qu’à un barème de 26%, en moyenne, contre 46% pour les millionnaires.

Ces derniers bénéficient d’une fiscalité avantageuse car une grande partie de leur patrimoine est constitué de parts d’entreprises hébergées dans des holdings assujetties à l’impôt sur les sociétés de 33,33% contre plus de 45% si ces actions étaient détenues en propre et soumises à l’impôt sur le revenu. Résultat, d’après cette étude, les 378 ménages les plus aisés ne redonnent à l’administration fiscale que 2% de leur revenu économique global.

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L’astuce des milliardaires pour payer moins d’impôts

« C’est désormais prouvé, les milliardaires ne paient presque pas d’impôt », s’est empressé de réagir Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. « La note confirme la forte progressivité de l’impôt en France », a rétorqué, de son côté, l’entourage du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui ferme de nouveau la porte à tout retour d’un impôt sur la fortune (ISF).

Laurent Berger se prononce aussi pour la taxation des plus riches
Les propos de Pierre Moscovici font écho à ceux tenus par Laurent Berger. Dans une interview donnée vendredi soir au quotidien Le Figaro, le secrétaire général de la CFDT sur le départ a déploré que le rapport soit « déjà dans les tiroirs alors qu’il devrait être sur les bureaux. »

« Le gouvernement est enfermé dans son dogme de ne pas vouloir faire contribuer les plus aisés, c’est une erreur », a cinglé le patron du premier syndicat français.

(Avec AFP)

Affaire Alstom-GE-EDF: Réémergence d’un dossier sulfureux

Affaire Alstom-GE-EDF: Réémergence d’un dossier sulfureux 

 

 

Compte tenu des risques qui pèsent sur le carnet de commandes de turbines Arabelle, constitué aux deux tiers de commandes du géant russe Rosatom, EDF veut réviser la valorisation de cette acquisition. À la suite de l’invasion russe en Ukraine, la Finlande a rompu son contrat avec Rosatom pour la livraison d’une nouvelle centrale nucléaire.

L’ affaire des achats ventes et revente des ex turbine Alstom risque de revenir à la surface de l’actualité. On se souvient que Macron avait en quelque sorte imposé avec les Américains la vente des turbines d’Alstom à General Electric  dans des conditions plus que troubles. Conditions sans doute également liées au financement de la campagne de Macron ( affaire enterrée par la justice).

Aujourd’hui c’est EDF qui s’interroge. EDF qui déjà est dans une situation financière particulièrement délicate et qui a du obéir à la demande de Macron  de racheter les fameuses turbines vendues précédemment par Alstom à GE.

Et l ‘offensive russe en Ukraine relance l’affaire des ex-turbines Alstom. Près de quatre mois après s’être félicité à Belfort du retour sous le pavillon français des célèbres turbines Arabelle, cédées il y a sept ans de façon très controversée à General Electric, EDF est sur le point  de rouvrir la boîte de Pandore. En cause : le prix jugé aujourd’hui surévalué face aux risques de désistement de grands clients qui ont signé la construction de centrales avec le principal client de ces turbines, le géant du nucléaire russe Rosatom.

La Finlande a donné le signal. Le 2 mai, le consortium à majorité finlandaise, Fennovoima, a annoncé annuler son contrat avec le russe Rosatom pour construire le réacteur Hanhikivi-1, dans le nord du pays. Il invoque des risques « aggravants provoqués par la guerre en Ukraine », en plus des retards significatifs et de l’incapacité de Rosatom à délivrer la centrale.

 

Vente de la branche énergie à General Electric (Wikipedia )

Le 23 avril 2014, alors que Patrick Kron et Jeffrey Immelt, PDG de General Electric, discutent confidentiellement aux États-Unis les derniers détails de la vente de la branche énergie du groupe, l’agence Bloomberg publie une dépêche révélant les négociations entre les deux PDG.

Le rachat partiel d’Alstom par General Electric, est proposé pour un montant de 13 milliards de dollars.

Le 27 avril, une offre alternative est faite par Siemens, par laquelle ce dernier exprime son souhait d’acquérir les activités énergétiques d’Alstom, contre une partie des activités ferroviaires de Siemens.

Patrick Kron doit accepter l’offre de rachat de la branche énergie d’Alstom par le groupe américain General Electric (GE) face aux pressions du gouvernement américain (cf. infra) et à l’emprisonnement abusif d’employés stratégiques d’Alstom comme Frédéric Pierucci . La branche restante d’Alstom, c’est-à-dire les activités de transport qui ne représentent alors qu’un tiers du chiffre d’affaires du groupe, serait chargée du paiement de l’amende liée à un procès de corruption intenté aux États-Unis sur une base d’extraterritorialité des lois anticorruption .

Le 30 avril, le conseil d’administration d’Alstom accepte l’offre de 12,35 milliards d’euros de General Electric, pour ses activités énergétiques. Les actionnaires approuvent cette offre à 99,2 %. General Electric confirme son offre de 16,9 milliards de dollars.

Le 5 mai 2014, General Electric annonce son souhait d’acquérir 25 % de la filiale énergétique indienne d’Alstom pour environ 389 millions de dollars, si son offre globale réussit.

Le même jour, le gouvernement français s’oppose à l’offre de General Electric, s’inquiétant des activités turbine de la filière nucléaire française civile et militaire, des emplois et du futur de ses activités ferroviaires, invitant General Electric à regrouper ses activités ferroviaires avec celles d’Alstom.

L’état tente de renforcer son poids dans la négociation. Le 16 mai, Il promulgue le décret no 2014-479 qui étend à de nouveaux secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, des télécommunications et de la santé publique les pouvoirs du décret no 2005-1739, qui portent sur la possibilité donnée au gouvernement de mettre un veto sur des investissements étrangers qui portent atteintes aux intérêts stratégiques.

Le 16 juin, Siemens et Mitsubishi Heavy Industries émettent une nouvelle offre commune alternative à celle de General Electric. Siemens souhaite acquérir les activités d’Alstom dans les turbines à gaz pour 3,9 milliards de dollars et Mitsubishi Heavy Industries formerait des co-entreprises avec Alstom sur ses activités du nucléaire, de la distribution électrique et de l’hydroélectricité, pour 3,1 milliards de dollars5.

Le 19 juin 2014, General Electric annonce une variation de son offre initiale, sur la même valeur, mais avec davantage d’échanges d’actifs par la création d’une co-entreprise sur les activités électriques renouvelables, sur les réseaux de distributions d’énergies, sur les activités de turbines à vapeur et sur les activités nucléaires. General Electric s’engage également à vendre son activité dans la signalisation ferroviaire à Alstom5

Le 20 juin 2014, Siemens et Mitsubishi Heavy Industries modifient leur offre regroupant les co-entreprises proposées en une seule entre Alstom et Mitsubishi et augmentent la partie de l’offre en liquide de Siemens de 400 millions d’euros à 4,3 milliards d’euros.

Le même jour, le gouvernement français annonce soutenir dorénavant l’alliance entre Alstom et General Electricet vouloir prendre 20 % des actions d’Alstom (rachetés à Bouygues). Mais les tractations entre Bouygues et l’État semblent difficiles, les parties prenantes du dossier ne s’entendant pas sur le prix.

Le 4 novembre 2014, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron (successeur d’Arnaud Montebourg), autorise l’investissement de General Electric dans Alstom.

 

Sarkozy : les révélations du parquet financier vont compliquer le dossier

Sarkozy : les révélations du parquet financier vont compliquer le dossier

Il est clair que la révélation d’enquête menée auprès d’avocats par le parquet national financier va complexifier le dossiers Sarkozy. En droit en effet,  l’institution juridique, parquet national financier ou non, ne peut en effet faire des investigations dans le dossier des avocats. Du coup, cette affaire va plutôt arranger Sarkozy qui pourra se prévaloir d’un délit d’illégalité dans  des affaires dans lesquelles il est impliqué. Les avocats ne vont pas manquer médiatiquement d’étouffer le fond par cette erreur d’investigation judiciaire.

Du coup le parquet financier national pourrait même mais être mis en cause avoir échappé aux règles de droit concernant la défense Un péché originel que le parquet national financier (PNF) n’a pas fini d’expier. Il en est finalement du parquet national financier comme de la cour de justice de la république réservée aux membres du gouvernement. Ces institutions judiciaires n’échappent pas en faite aux pressions politiques au financières qu’elles sont pourtant en charge de juger. Six ans après sa création, le voici englué par les deux affaires politico-financières qui ont fait sa gloire médiatique et désormais le marquent au fer rouge : celles des écoutes de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy et des emplois fictifs concernant son ancien premier ministre François Fillon. L’une, à quelques mois de son procès, l’autre à quelques jours d’un verdict très attendu.

Après les déclarations de son ex-dirigeante, Éliane Houlette, sur des pressions de sa hiérarchie lors de la dernière présidentielle, Le Point révèle que lors de l’affaire Sarkozy, le PNF a exploité les fadettes des ­cabinets des plus grands pénalistes, à savoir Hervé Temime, Éric Dupond-Moretti - qui annonce porter plainte -, Jean Veil, Pierre Haïk, Jacqueline Laffont, Marie-Alix Canu-Bernard. Des avocats couverts par le secret professionnel. Il s’agissait de trouver à l’époque « la taupe » qui aurait renseigné Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog, son avocat, sur les écoutes dont ils faisaient l’objet en janvier 2014. L’enquête préliminaire menée à grands frais a été clôturée six ans plus tard sans avoir rien donné. Réagissant sur Twitter, l’ex-président a demandé à ce que « toute la vérité soit établie sur les circonstances qui ont permis cette invraisemblable accumulation de manquements et de dysfonctionnements ».

Malgré les protestations à l’époque des syndicats de magistrats. « Comment rassurer les Français sur une justice indépendante, quand les procureurs sont nommés sur proposition du garde des Sceaux, en sachant que l’Élysée n’est jamais trop loin, et qu’en plus ce parquet a une compétence exclusive pour choisir et traiter les affaires les plus sensibles », s’insurge encore Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats qui, à la création du PNF, avait mis en garde contre ce cocktail explosif. Car à la question de la nomination s’ajoute celle du champ de compétence de ce parquet. Par une circulaire du 31 janvier 2014, il peut revendiquer les affaires les plus complexes – ce qui se comprend pour un parquet spécialisé – mais aussi et surtout… les plus sensibles au plan médiatique, comme l’affaire Fillon justement.

 

À cela s’ajoute la personnalité d’Éliane Houlette, premier procureur financier et très proche de Jean-Louis Nadal qui dirige à l’époque la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Autant dire que tout politique passe par les fourches caudines de ce duo de choc. Dès sa nomination, elle s’entoure d’une équipe de jeunes magistrats dévouée à la cause et qu’elle fait à sa main avec autoritarisme. État dans l’État judiciaire, claquemuré d’abord boulevard des Italiens puis dans les hauts étages du tribunal de Paris, avec comme credo celui de l’efficacité judiciaire, le PNF s’enferme dans le culte de l’enquête préliminaire, secrète, discrétionnaire et sans contradictoire et un système de cour qui finira par craquer.

Deux dérives que paie cher le parquet national financier aujourd’hui en termes de crédibilité et de réputation. Les affinités électives et les désaffections violentes de la haute magistrate pour ses subordonnés participeront à la montée des tensions. Quelques mois avant son départ, au printemps 2019, l’un de ses adjoints fera un signalement au parquet général contre sa patronne pour dénoncer un conflit d’intérêts dans une affaire de délit d’initié. Puis elle sera soupçonnée de violation du secret de l’instruction dans une affaire d’emplois fictifs à Marseille sur fond… d’écoutes. À cela se rajoute une sombre affaire de harcèlement sexuel parmi les dix-huit magistrats de l’équipe. À son départ, le climat est si délétère que le parquet général assure la régence pour éviter une guerre de succession sanglante entre favoris et disgraciés, le temps de la nomination de Jean-François ­Bonhert.

À son arrivée, il devait penser que son premier enjeu serait celui d’une réorganisation pacifiée. Aujourd’hui, il s’agit surtout d’affirmer la légitimité d’une institution qui s’est par ailleurs imposée dans le club très fermé de la justice financière internationale. À l’actif de sa jeune histoire, des succès qui lui valent le respect de ses alter ego étrangers : comme les affaires HSBC, Société générale, ­Carmignac ou Google. « Enfin, rappellent en substance des avocats d’affaires aussi différents que Christophe Ingrain du cabinet Darrois ou Kami Haeri de Quinn Emanuel, la France est prise judiciairement au sérieux à l’international. C’est une protection pour nos clients français de pouvoir affirmer l’action du parquet financier et de ne pas être poursuivis à l’aveugle par la justice britannique ou américaine. »

Bayer prêt à payer 7 à 9 milliards pour fermer le dossier Roundup

Bayer prêt à payer 7 à 9  milliards pour fermer le dossier Roundup

 

Pour mettre fin aux innombrables plaintes contre Bayer concernant l’herbicide Round-up, Bayer est prêt à verser huit à dix milliards de dollars (7,1 à 8,9 milliards d’euros) au total pour clore ce dossier.

Le conseil de surveillance du groupe allemand doit débattre et voter ce projet d’accord dans les prochains jours, d’après Handelsblatt, qui cite des sources chez Bayer et parmi les négociateurs. A la Bourse de Francfort, le titre du groupe avançait de 6,26% à 72,95 euros vers 14h15 GMT.

Chantiers de l’Atlantique – Fincantieri : encore un dossier bloqué

Chantiers de l’Atlantique – Fincantieri : encore un dossier bloqué

 

On se souvient que la commission européenne avait déjà bloqué de manière totalement irresponsable le regroupement d’Alstom et de Siemens dans la construction ferroviaire au motif que cela constituerait une entorse à la concurrence. Une erreur évidemment fondamentale car la concurrence vient surtout dans ce domaine de la Chine qui domine le marché. La même erreur risque de se reproduire avec l’opposition de la commission européenne au regroupement dans la construction navale des chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire par l’italien.  Là encore, il s’agit d’une erreur stratégique monumentale car la concurrence dans ce domaine vient aussi d’Asie et surtout de la Corée. Le regroupement pourrait se faire mais aux conditions de la commission européenne si Fincantieri abandonne nombre de ses activités et procède à des transferts de technologie à la concurrence.

 

Finalement, on peut s’interroger sur les incohérences de la commission européenne. Certes en France on a fort légitimement discuté de l’opportunité de ce regroupement justement parce que cela opérait  un transfert de technologie vers l’italien en même temps qu’un transfert de portefeuille commercial. À la clé, le regroupement aurait été susceptible de supprimer des effectifs en France aussi une part de savoir-faire. Reste qu’on ne peut pas être d’accord sur des regroupements quand ils avantagent la France est en désaccord dans le cas contraire. De toute manière qu’il s’agisse de la construction ferroviaire ou de la construction navale des regroupements sont nécessaires pour faire face à la concurrence internationale notamment asiatique.

Pénibilité et retraite : le dossier n’avance pas

Pénibilité et retraite : le dossier n’avance pas

 

Il n’y a toujours pas d’accord entre les partenaires sociaux à propos des critères de pénibilité qui justifierait des mesures spécifiques concernant en particulier l’âge de départ à la retraite. Pourtant, c’est bien le cœur de la réforme qui vise à davantage de justice en tenant compte des contraintes des fonctions assurées. Pour schématiser, certaines conditions de travail difficiles ou accidentogènes  pourraient  justifier des départs autour de 57 ans tandis que d’autres ne pourraient partir autour de 65 ans.

 

Il est clair que sans accord sur cet aspect, la réforme manque complètement son objectif et se résume à des ajustements paramétriques, c’est-à-dire d’équilibre financier. La réunion multilatérale qui s’est tenue jeudi à Matignon sur le projet de réforme des retraites   n’a pas permis de trouver un consensus. Pire, les deux oppositions sont assez nettes entre le Medef d’une part , les organisations syndicales d’autre part.

Cette rencontre a réuni autour de la table les représentants des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et patronales (Medef, CPME, U2P) et la ministre Muriel Pénicaud (Travail), les secrétaires d’Etat Laurent Pietraszewski (Retraites) et Olivier Dussopt (Fonction publique).

Les échanges ont porté sur quatre chantiers: la pénibilité, la fin de carrière, le minimum de pension et la gestion des transitions pour les générations concernées entre les 42 systèmes de retraite actuels et le régime “universel à points” souhaité par l’exécutif.

Pourtant le premier ministre essaye de faire bonne figure : “La réunion a conclu ce premier cycle de concertation sur un bon bilan (…) qui acte de nouvelles avancées sociales pour nos concitoyens et il nous laisse du temps pour régler quelques points à ce stade sans accord”, a déclaré Edouard Philippe lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre.

Parmi ces points figure la question de “la réparation de la pénibilité s’agissant des trois critères ergonomiques” qui ne “fait pas consensus entre les organisations patronales et syndicales”, a-t-il ajouté. “J’ai bien noté la demande des organisations syndicales d’aller plus loin en matière de départ anticipé mais aussi les craintes exprimées par certains représentants des employeurs face à des évolutions de ce type”.

“Le dialogue doit donc se poursuivre sur ces sujets et les décisions devront être envisagées en cohérence avec les travaux de la conférence sur le financement de notre système de retraite”, prévue pour durer jusqu’à fin avril, a précisé le Premier ministre.

Le problème pour le gouvernement, c’est que sa réforme doit au moins être soutenue par les syndicats réformistes dont la CFDT. Or faute d’accord sur ce point central de la pénibilité, le gouvernement risque simplement de plomber sa réforme

 

Société- Quelle transition écologique (Julien Dossier )

 

Société- Quelle transition écologique (Julien Dossier )

Avant son intervention au sommet Change Now, jeudi 30 janvier, au Grand Palais à Paris, franceinfo a interrogé Julien Dossier cet expert de la ville durable sur sa démarche. (extraits)

 

 

pourquoi la rationalité ne suffit-elle pas face au réchauffement climatique ?

C’est une question qu’on peut poser à tous les fumeurs, qui savent lire « Fumer tue » et qui pourtant prennent un paquet de cigarettes. Il y a un poids de l’habitude, une dépendance par rapport à un mode de vie qui fait qu’on ne change pas de manière radicale. Radicale, pas dans le sens violent, mais dans le sens d’aller à la racine, de toucher les fondements du système qu’on doit aujourd’hui faire bouger. Je pense qu’il y a en partie un problème d’imagination, de marge de manœuvre et d’émotion.

Nous sentons que les sujets sont graves, mais nous espérons ne pas être touchés. Nous nous sentons à l’abri, nous croyons que nous n’avons pas besoin de changer. Ce raisonnement-là est de moins en moins vrai parce que les ramifications des catastrophes climatiques finissent par nous toucher : qualité de l’air, sécheresses, inondations.

Dans votre livre, vous critiquez la vision communément admise du mur vers lequel nous nous dirigeons, ainsi que la notion d’effondrement soudain. Vous écrivez : « Comme dans une pièce de Beckett, nous attendons une forme d’effondrement qui ne viendra pas ». Pourquoi ces notions ne vous conviennent pas ?

Nous nous construisons une image de l’effondrement à la manière d’Hollywood, qui livre des films comme Blade Runner 2049Mad Max ou Wall-E. Dans ces films, on nous montre un monde qui s’est effondré, qui ne marche plus du tout, une vision post-apocalyptique. Ces films disent qu’il y a eu une catastrophe planétaire, un événement unique, qui a eu des conséquences sur toute la planète. Cette vision hollywoodienne nous fait attendre une grande catastrophe, un événement qui va tout casser. Cet imaginaire nous empêche de regarder ce qui est en train de se passer, en Australie ou en Amazonie, ce qui s’est déjà passé et qui devrait nous alerter. Il ne s’agit pas d’attendre une crise ultime, parce qu’en attendant, nous ne sommes pas à l’œuvre pour résoudre les crises actuelles.

 

Votre livre enjoint le lecteur à se lancer dans une véritable transition écologique. Par où commencer ?

Il faut entrer dans une approche segmentée, pour ne pas proposer de solutions uniformes. Quelqu’un sous la contrainte d’une mobilité subie, qui manque de moyens pour investir, rénover sa maison ou se nourrir autrement ne va pas avoir la même réponse que quelqu’un qui a les moyens de faire tout cela. Nous avons besoin d’avoir une réponse diversifiée, adaptée aux circonstances de chacun.

Le point commun qui va peut-être réunir tout le monde, c’est de consacrer du temps à ce sujet. On peut l’utiliser pour s’informer ou pour changer ses habitudes de transport. Vous pouvez par exemple vous dire, au début, que vous consacrez 15 minutes pour la planète par semaine. Ce quart d’heure, vous pouvez l’allouer à des temps de trajet. Je peux accepter 15 minutes de plus sur mon temps de trajet, divisé par cinq jours actifs, cela fait 3 minutes que je peux consacrer à attendre que quelqu’un vienne me chercher si je fais du covoiturage.

Sur la question écologique, il y a un grand débat entre les gestes individuels et les actions collectives, d’associations ou d’entreprises. Certains se disent : « Cela ne sert à rien que je change mon comportement tant que telle entreprise continue d’extraire des énergies fossiles. » Dans votre ouvrage, vous plaidez pour l’action individuelle. Pourquoi ?

 

Nous avons besoin d’agir sur tous les fronts, de se saisir des moyens dont on dispose, là où on en dispose. Pour moi, l’objectif, c’est de rendre chaque instant que nous vivons dédié à cette urgence climatique. Quand ces choix se traduisent à l’échelle individuelle, agissons à l’échelle individuelle : le contenu de notre assiette, la façon dont on utilise notre temps… Chercher à s’informer sur ces questions-là plutôt que de regarder des vidéos de chats sur internet, c’est un choix individuel.

Ensuite, il y a des actions qui nous engagent dans notre capacité à être parent d’élève, électeur, employeur ou investisseur. C’est le fait de réunir l’action de plusieurs personnes et d’unir nos forces qui donne du sens à ce que chacun d’entre nous peut faire. A l’échelle d’un groupement d’entreprises, on peut parler de covoiturage, d’espace de coworking avec un impact significatif sur un bassin de vie de centaines de milliers de personnes. A plus petite échelle, nous pouvons agir à l’échelle d’un quartier, dans une cage d’immeuble, dans une fête d’école, dans une salle de spectacle. Tous ces leviers-là nous permettent de gagner en impact.

 

Pour vous, il n’y a donc pas de petits gestes ?

Il faut cibler l’efficacité, ne pas se tromper d’ordre de grandeur. Dans son livre L’énergie durable : Pas que du vent ! (De Boeck, 2015), David MacKay rappelle que quand on débranche un chargeur de téléphone pour éviter de consommer de l’électricité, on touche 0,5% de la consommation du foyer par jour. C’est très bien de le faire, mais l’essentiel est ailleurs. Il y a également une différence entre les « projets petits pas », qui nous font pédaler comme des hamsters dans une roue mais qui ne nous font pas avancer d’un pas, et les « actions premier pas ».

Après avoir fait cette matinée à la craie, l’étape suivante, c’est de trouver des solutions pour des enfants qui habitent à plus de 500 mètres de l’école. Là, nous avons besoin d’équipements, de vélos, de triporteurs, de trottinettes. Il faut le temps de les acheter, il faut libérer des moyens.

Il faut donc éviter de se dire : « C’est bon, je fais déjà des efforts, je peux m’arrêter là » ?

Il ne faut pas se mentir. J’ai reçu quelques semaines après les fêtes de Noël un message d’un ami, qui disait « Voilà, je suis parti à Oman, maintenant, j’aimerais compenser mon voyage en avion. Qu’est-ce que tu recommandes ? » Je lui ai recommandé un mécanisme de compensation, la location de parcelles forestières dans lesquelles du carbone est séquestré, mais surtout j’ai répondu en disant qu’il est urgent de lire le résumé pour décideurs du rapport spécial du Giec à 1,5°C. Puis, je l’ai invité à poser la question de savoir s’il fallait continuer aujourd’hui de planifier des voyages dans des destinations comme celle-là. N’avons-nous pas d’autres formes d’actions de loisir plus proches de nous qui permettent de se passer de l’avion ?

La compensation peut être un véritable outil. Mais si c’est une simple excuse pour se donner bonne conscience en prenant l’avion pour aller faire la fête à Marrakech, c’est honteux.

Il y a un autre discours, que l’on entend chez les personnes qui rechignent à changer leurs habitudes pour tenir compte de la crise climatique. C’est celui qui consiste à dire : « L’innovation technologique nous sauvera. » A l’inverse, dans votre fresque, vous ne proposez que des techniques qui existent déjà. Vous ne croyez pas à cet argument de l’innovation ?

 

Non. D’abord, parce que nous manquons de temps. …. Nous créons des complexités en allant vers des systèmes techniques qui supposent une extraction de matière première, de la consommation d’énergie pour les distribuer et des technologies, y compris numériques, pour en suivre la maintenance… Sur ces variables-là, il y a de forts risques d’approvisionnement : nous manquons de ressources minières en métaux et en terre. Il va y avoir des tas de blocages dans le déploiement de ces technologies. Par exemple, il faut prendre la mesure de la consommation de données de solutions automatisées. Quand on parle de la voiture autonome, c’est le patron d’Intel qui indiquait que les données pour un million de voitures sont équivalentes à celles de 3 milliards de personnes. Nous ne pouvons pas imaginer un déploiement à grande échelle de ces technologies-là. Nous ne ferions que transformer le problème du climat en un problème d’énergie. Nous devons être sobres dans les solutions qu’on utilise et augmenter nos chances de réussite en utilisant ce qu’on maîtrise.

Sur la gauche de votre fresque, vous avez dessiné votre ville durable. Quelles sont ses caractéristiques ?

Il y a une double urgence dans les villes. Nous ne sommes pas seulement dans une urgence d’atténuation des émissions, mais aussi d’adaptation. Quand il a fait 40 °C à Paris l’été dernier, nous pouvons imaginer que les étés prochains ne vont pas être tellement plus froids. Nous devons privilégier des solutions de végétalisation et de déminéralisation des villes pour réduire l’effet « îlot de chaleur ». Cela pose une question sur l’aménagement et sur la gestion du foncier. Aujourd’hui, on voit du foncier et on se dit : « Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir bâtir dessus ? ». Demain, il faudra regarder cela autrement. C’est sur ces espaces-là qu’on va devoir se poser la question de « Comment faire pousser des arbres ? » Nous avons besoin d’arbres : un arbre, c’est trois climatiseurs en ville. Une approche par le végétal a énormément de vertus : elle participe à l’adaptation au changement et réduit la consommation d’énergie.

……Cela crée aussi des débouchés pour des producteurs à proximité des villes qui, aujourd’hui, cherchent à améliorer leurs revenus en vendant en direct ou en réduisant les distances de transport.

 

Au centre de votre fresque, il y a une série de bâtiments que vous appelez « la membrane » et qui sépare la ville de la campagne. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

…. Pour moi, il est essentiel d’avoir cela en tête, nous sommes dans un système mutuellement dépendant : la partie urbaine a besoin d’une partie naturelle pour produire à manger. C’est là où l’essentiel de l’alimentation des villes se passe. Sans campagne, il n’y a pas de céréales, de bétail, de fruits ou de légumes. Les villes ne peuvent pas fonctionner seules, elles ne disposent pas de la surface nécessaire intra-muros pour cultiver du blé ou de forêts permettant de créer des charpentes pour les ossatures bois.

 

Ensuite, la zone de frontière n’est pas une séparation, qui oppose l’un à l’autre, mais une zone qui construit l’alliance entre ces deux grands systèmes. Ces zones frontières sont des zones où l’on va retrouver des implantations industrielles, là où on va avoir la rencontre de la main-d’œuvre qui vient des villes et des matières premières acheminées de l’extérieur. C’est aussi là où on va stocker des réserves, qui vont être des silos à grains, des chambres froides… Ce sont des zones ressources qui sont dans des interfaces entre partie urbaine et partie rurale. On y voit également une gamme de solutions de transport : un tram-fret pour transporter passagers et marchandises, du covoiturage, des pistes cyclables aménagées pour des triporteurs, pour nous permettre de sortir de « l’autosolisme », cette façon d’être seul dans sa voiture à moteur thermique.

A droite, vous dessinez une campagne où l’on voit beaucoup de cultures et peu d’élevages. Dans votre monde durable, l’alimentation est donc moins carnée que dans le nôtre ?

 

Je me suis référé aux travaux de Solagro, un projet qui s’appelle Afterres 2050. C’est la traduction dans le milieu agricole des objectifs de l’accord de Paris. Nous savons que la bascule d’une alimentation d’origine carnée à une alimentation d’origine végétale est beaucoup plus sobre en ressources. Il faut sept fois plus de ressources en surface pour produire la même quantité de protéines animales que de protéines végétales. Nous devons donc réduire massivement les émissions en réduisant notre consommation de viande. Il s’agit d’accompagner cette bascule avec une émergence d’une alimentation qui utilise beaucoup plus les céréales et les légumineuses.

L’animal est présent dans cette fresque, pour rappeler qu’on a besoin de matière organique pour fertiliser le sol. Le réchauffement climatique pose la question du bon dimensionnement de la place de l’animal.

Il faut multiplier le nombre de bêtes pour faire le même nombre de côtes de bœuf, nous avons des pratiques alimentaires qui ne sont pas efficaces. Le mode d’élevage intensif, souvent hors-sol, dépend de l’importation de tourteaux de soja venant principalement du Brésil, sur des sols conquis sur la forêt primaire en Amazonie. Il y a des effets en cascade qui sont provoqués pour répondre à une tendance actuelle d’extension des élevages en stabulation [des élevages en espaces restreints et clos], avec des circuits d’animaux qui donnent le tournis. J’ai en tête, dans la Loire, des installations qui font venir des veaux d’Italie pour les faire pâturer quelque temps en France, puis les faire repartir. Ce sont des norias de camions derrière.  

 

Ce n’est pas visible dans la fresque, mais vous défendez dans votre livre une agriculture sans pesticides. Que répondez-vous à ceux qui estiment que nous ne pouvons pas nourrir l’ensemble de la population sans l’agrochimie ?

Ce qui est frappant, c’est de constater que l’opposition entre pro et anti-pesticides est aujourd’hui très stérile. Nous avons d’un côté une mesure de la productivité à l’hectare sur une récolte : si je charge mon sol en engrais et que je mets tel traitement chimique, j’obtiens tel rendement. Mais ces gens-là oublient de calculer l’impact élargi de ce genre de techniques, comme le phénomène des algues vertes en Bretagne. Nous n’avons pas imputé aujourd’hui le coût et l’impact de pertes de biodiversité sur les pratiques agricoles. Nous n’imputons pas les externalités négatives au prix du kilo ou au prix à l’hectare. 

De l’autre côté, nous avons une mesure de la valeur sur un temps long. Dans l’agroécologie, on a besoin de mesurer la stabilité des écosystèmes sur des temps plus longs, pas seulement sur une saison, mais sur cinq, dix, quinze saisons. On ne mesure pas la même chose sur des horizons de temps différents. J’espère qu’on pourra arriver à un débat apaisé en se mettant d’accord sur les termes du débat. Aujourd’hui, nous n’avons même plus les termes du débat en commun, donc nous avons, forcément, deux visions du monde.

Dans votre fresque, on voit des panneaux solaires en ville, des éoliennes à la campagne, un barrage, un méthaniseur agricole… Est-ce que vous croyez à un scénario 100% énergies renouvelables ? Nous en sommes très éloignés aujourd’hui.

 

Nous en sommes très loin. Mais, en même temps, nous avons de très nombreuses sources, dont l’Ademe, qui ont fait des modélisations de scénarios 100% énergies renouvelables. On a tendance dans le débat français à se concentrer sur les débats du côté de l’offre et à minimiser le potentiel de la transformation de la demande. Or la proximité est un facteur d’efficacité énergétique. Nous allons réduire les distances et simplifier les outils qu’on va utiliser. Si on se déplace en marchant ou à vélo, le déplacement est beaucoup moins consommateur d’énergie.

Mais ce n’est pas une vision de décroissance : dans cette fresque, il y a énormément de choses à faire. C’est une vision de plein-emploi, de production pour mettre en œuvre cette transition.

Par exemple, dans cette fresque, il y a un mur à pêches, qui est un véritable réservoir d’efficacité énergétique. C’est un mur de briques qui permet de stocker la chaleur du soleil dans la journée et de la restituer sur une plage élargie. On optimiste la captation du rayonnement solaire, chaque fruit bénéficie d’un maximum d’apport d’énergie du soleil et on coupe le vent, on protège la plante des effets des vents froids en hiver. Cela permet de produire des fruits plus au nord et de ne pas en faire venir de loin. Le cumul de ces actions montre qu’on a un réservoir de réduction de consommation d’énergie considérable.

Dans votre livre, vous plaidez pour un « strict encadrement » de l’économie de marché et pour « une puissance publique forte ». Un changement qui risque d’être combattu par les milieux économiques. Comment opérer cette transition ?

 

Il y a aujourd’hui une tension qui se crée entre des pratiques d’un ancien temps et celles qui sont largement souhaitées et portées par la société. Mais nous avons des alliés économiques qui sont en train de faire basculer les décisions, notamment les investisseurs de long terme, comme les fonds de pension ou les caisses de retraite, qui doivent prendre en compte le climat dans l’impact de leurs investissements, à horizon dix, vingt ou trente ans. Ce sont ces acteurs qui ont été les premiers à peser sur les décisions de désinvestissement dans le charbon. Nous sommes aujourd’hui en train d’élargir le périmètre aux hydrocarbures.

Retraites: L. Pietraszewski : un total inconnu sur un dossier casse-gueule

L. Pietraszewski : un total inconnu sur un dossier casse-gueule

 

Il faut croire que la république en marche qui dispose pourtant d’une énorme majorité à l’Assemblée nationale ne peut compter que sur des seconds couteaux pour occuper des postes aussi  stratégiques que celui des retraites. Ce poste après la démission de la loi a donc été confié à un novice en politique qui s’est découvert comme tous les autres élus  de la république en marche une subite vocation de responsable national pour diriger la France ( avec en plus quelques vieux crocodiles de la politique en provenance du PS ou des Républicains). On objectera que l’intéressé avait des fonctions dans le privé comme chargé de ressources humaines dans un groupe de distribution. Un parcours quand même un peu léger égard à la complexité du dossier et à ses enjeux  socio-économiques. L’objectif pour le gouvernement était de trouver un profil type Jean-Paul Delevoye-  mais honnête-  disposant à la fois d’une solide expérience politique et d’une bonne connaissance d’un dossier particulièrement difficile. Pour tout dire, le gouvernement envoie le néophyte au casse- pipe. Ce n’est évidemment pas avec une expérience politique de deux ans qu’on peut prétendre disposer à la fois de compétences techniques et politiques suffisantes pour gérer un dossier aussi explosif. Le problème c’est que ce manque de compétences  de l’intéressé pourrait rapidement conduire à son explosion en vol. Un futur nouveau bouc émissaire pour masquer les insuffisances du gouvernement. Il est clair que sur un tel sujet le gouvernement devait choisir un poids-lourd de la majorité. D’une part ils sont peu nombreux, d’autre part le dossier est tellement suicidaire que peu de volontaires ont dû se manifester. alt= »Laurent Pietraszewski sera nommé ce matin «secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la santé et des solidarités, en charge de la réforme des retraites». » srcset= »https://i.f1g.fr/media/cms/414x233_crop/2019/12/18/66eee110eaf4a024e37bb4788d184cf1b483c22f3fff7010fe705ea4f413184f.jpeg 414w, https://i.f1g.fr/media/cms/584x329_crop/2019/12/18/66eee110eaf4a024e37bb4788d184cf1b483c22f3fff7010fe705ea4f413184f.jpeg 584w, https://i.f1g.fr/media/cms/616x347_crop/2019/12/18/66eee110eaf4a024e37bb4788d184cf1b483c22f3fff7010fe705ea4f413184f.jpeg 616w, https://i.f1g.fr/media/cms/767x431_crop/2019/12/18/66eee110eaf4a024e37bb4788d184cf1b483c22f3fff7010fe705ea4f413184f.jpeg 767w » sizes= »(min-width: 64em) 616px, (min-width: 48em) and (max-width: 63.9375em) 584px, 100vw » class= »css-1s74sae ewz1ycu0″ v:shapes= »_x0000_i1025″>D’une certaine façon, c’est le drame de la république en marche qui pour l’essentiel a choisi ses responsables au hasard sur Internet, des responsables pour la plupart sans aucune expérience, ni légitimité politique. De toute manière une chèvre aurait été élue après le succès de Macon dans n’importe quelle circonscription. La faiblesse des représentants macronistes  se vérifie tous les jours dans les institutions et dans les médias. Le parti enMarche  a été incapable de faire émerger le moindre responsable d’une certaine épaisseur et d’une certaine personnalité. La plupart sont des perroquets qui répètent assez bêtement les éléments de langage de la communication gouvernementale . Exemples: retraite universelle, un euro égale un euro, retraite à points avec en plus des erreurs monumentales sur la réalité actuelle. C’est ainsi qu’on a découvert par exemple brusquement qu’il conviendrait d’augmenter les enseignants pour éviter une chute drastique des pensions, une augmentation des rémunérations d’un coût de 10 milliards par an ! Bien entendu, il faudra ajouter d’autres exceptions qui ne manqueront pas de compléter la liste, celle de la police par exemple.

Inconnu du grand public, Laurent Pietraszewski est un macroniste de la première heure. Élu député du Nord en 2017, il est présenté par l’Elysée comme un «spécialiste reconnu» des relations sociales et des ressources humaines, «fin connaisseur des questions sociales et du système des retraites». Laurent Pietraszewski s’est notamment fait remarquer par le chef de l’Etat lorsqu’il a endossé le rôle de rapporteur des ordonnances travail. «Il était d’ailleurs pressenti pour être rapporteur de la loi sur les retraites», assure un proche du président de la République. «C’est un parlementaire expérimenté et légitime pour occuper cette fonction exigeante et technique», assure-t-on à l’Elysée. C’est bien le moins. Laurent Pietraszewski est prévenu, le plus difficile est à venir. «Le poste n’est pas un cadeau», reconnait un conseiller d’Emmanuel Macron. «C’est super casse-gueule ! Il n’y a que des coups à prendre. En gros, c’est comme récupérer les commandes d’un chalutier en pleine tempête…», ajoute-t-on de même source.

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

 

 

La majorité s’inquiète surtout des dégâts subis par les permanences de certains députés Des dégâts dont la responsabilité incomberait au monde agricole, ce qui n’est pas totalement démontré. En fait, le gouvernement et les députés feraient mieux de se préoccuper de la crise agricole qui se prépare. Une crise alimentée bien sûr par l’accord commercial entre la France et le Canada. Cet accord, appelé CETA, destiné à favoriser les échanges transforme en réalité l’agriculture en variable d’ajustement. En clair, on accepte de remettre en cause les normes européennes qui sont pourtant imposées sur le continent notamment en France. Aucune disposition ne permettra de connaître les conditions exactes de production au Canada. Ce qu’on fait c’est qu’aujourd’hui comme demain le Canada s’affranchira des contraintes Sanitaire et   environnemental créant ainsi des normes distorsions de concurrence. S’ajoute à cela un mécontentement découlant de récoltes particulièrement mauvaises en raison du climat. Un climat d’abord trop chaud, ensuite trop frais puis la canicule qui a grillé nombre de plantes notamment en floraison. Les résultats financiers de beaucoup des exploitations seront catastrophiques cette année. Ce n’était certainement pas un contexte favorable pour faire ratifier par le Parlement l’accord dit CET. Or, ces derniers sont soumis à des règles de production moins strictes que les agriculteurs français, et l’Union européenne autorise l’importation de denrées produites avec des normes différentes de celles en vigueur sur son territoire. (Exemple les farines animales)

Concernant les bovins, les éleveurs canadiens ont par exemple le droit d’utiliser des antibiotiques, considérés comme des activateurs de croissance par les éleveurs français. Selon le ministère de l’Agriculture, un règlement décidé par le Parlement et le Conseil européens, début 2019,  »demande à la Commission de prendre des dispositions visant à interdire l’importation à partir de pays tiers qui continuent à autoriser les antibiotiques comme promoteurs de croissance. » Ce texte ne devrait cependant entrer en vigueur… qu’en 2022.

Retraites et les régimes spéciaux : le dossier explosif

Retraites et  les régimes spéciaux : le dossier explosif

 

 

Le gouvernement attaque un sujet explosif : celui de l’harmonisation des régimes de retraite. Pour résumer la mise en place d’un système universel donc la suppression des régimes spéciaux. Économiquement et socialement cette réforme se justifie sans doute surtout compte tenu de l’évolution démographique. Ceci étant,  l’évolution des régimes de retraite dépend surtout du rapport entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités. Ce rapport dépend, lui,  du niveau de croissance. En plus de ces considérations économiques, il faut aussi prendre en compte le contexte social actuel. La question se pose en effet de savoir si le gouvernement a aujourd’hui la légitimité politique nécessaire pour traiter un sujet aussi complexe et aussi sensible. Tout dépendra aussi de la capacité du gouvernement à réellement se concerter avec les partenaires sociaux. Cette concertation a déjà commencé mais devrait entamer sa dernière phase.  Dans des documents transmis aux partenaires sociaux et que Reuters a pu consulter vendredi, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, soulève la question de l’intérêt du maintien des spécificités des régimes qui permettent de bénéficier de conditions de départs plus avantageuses que le régime général. Le personnel actif de la police nationale, par exemple, peut partir à 52 ans après 27 ans de services, les marins peuvent partir à 50 ans, après 25 ans de services et le personnel roulant de la SNCF, à 52 ans après 17 ans à la conduite. Selon le haut-commissaire, le régime universel de retraite que compte mettre en place le gouvernement pour remplacer les 42 régimes existants peut maintenir des dispositifs particuliers de départs anticipés dès lors que ces dérogations reposent sur des “spécificités objectives”.“Quels critères spécifiques à la Fonction publique ou aux régimes spéciaux seraient de nature à justifier dans le système universel des départs anticipés?”, écrit-il sans pour autant s’avancer sur les scénarios envisagés. Dans la Fonction publique, seules les catégories “actives” – pour lesquelles travailler présente un risque particulier ou engendre des “fatigues exceptionnelles” – peuvent bénéficier d’un départ anticipé. Sont principalement concernés les emplois régaliens (police, armée) et ceux de la fonction publique hospitalière. Une dizaine de régimes spéciaux offrent également cet avantage, notamment les entreprises du secteur électrique et gazier, la SNCF, la RATP, les entreprises de pêche, l’Opéra de Paris, la Comédie française ou encore la Banque de France.

Macron a pourri le dossier Renault Nissan

Macron a pourri le dossier Renault Nissan

 

De toute évidence Macron à une lourde responsabilité dans l’évolution désastreuse du dossier Renault Nissan. Macron n’a pas apprécié que Carlos Ghosn l’envoie balader lorsque l’actuel président de la république était avec Hollande. Le super égo des intéressés ne permettait pas de faciliter le dialogue. Carlos Ghosn proposé à l’époque la réforme de l’alliance que précisément réclame Nissan aujourd’hui. Une réforme qui nécessairement se fera ou alors soit Nissan partira, soit Nissan rachètera Renault. Pour bloquer Carlos Ghosn, Macron à doublé le droit de vote de l’État ce qui juridiquement était possible mais psychologiquement a été pris pour une insulte par Nissan. Certes Nissan a été sauvé par Renault mais aujourd’hui Nissan représente deux à trois fois Renault en termes de production et de capitalisation boursière. “Le président Macron lui-même a une certaine responsabilité dans la partie qui se joue actuellement”, a déclaré cette semaine Max Warburton, analyste chez le gérant de fonds new-yorkais Alliance Bernstein. “Il doit reconnaître que sa décision d’augmenter la participation de l’Etat dans Renault en 2015 (…) a probablement impacté la perception japonaise de l’alliance et renforcé les craintes selon lesquelles c’est l’Etat français qui a le contrôle ultime de Nissan.”“Macron a toujours une approche tout feu, tout flamme”, commente un ancien ministre d’Emmanuel Macron. “Et puis ensuite vient le moment où il y a la réalité des rapports de force et la réalité des dossiers.”Résultat le gouvernement sera bien contraint d’accepter une réforme de l’alliance plus favorable aux japonais à moins de tirer uen balle dans le pied de Renault. En attendant Renault a été viré des conseils d’administration de Nissan et de Mitsubishi alors que c’est l’actionnaire de référence ! Bref une bataille d’ego qui va couter cher à la France. Carlos Ghosn porte lui aussi une part de responsabilité dans l’escalade de 2015. “Il avait une manière absolument insupportable de considérer qu’il n’avait pas à discuter avec un ministre, qu’il était au-dessus de ça. Donc, il ne parlait éventuellement qu’à un Premier ministre”, raconte un ancien ministre.  “Comme Macron a un certain sens aussi de sa personne, je pense que ça n’a pas dû lui plaire du tout.”

La réforme des retraites : le dossier qui fera plonger Macron

La réforme des retraites : le dossier qui fera plonger Macron

 

 

Le dossier des retraites pourrait bien être l’affaire qui mettra un terme à la carrière de Macron. En effet pour l’intéressé il est moins question d’harmoniser que de réduire de manière significative les pensions. Bref, de diminuer ce « pognon de dingue » que représente le modèle social. Certes pour l’équilibre futur des régimes de retraite, il est sans doute nécessaire d’engager des réformes progressives visant à davantage de justice et permettant de retrouver l’équilibre. Mais l’équilibre fondamental est celui qui existe dans le rapport actif retraité. Or le nombre  d’actifs, à niveau démographique constant, dépend essentiellement de la croissance. Si la croissance est proche par exemple de celle de l’Allemagne alors les comptes sociaux se rétablissent. À l’inverse, ils se dégradent  de manière inexorable faute de recettes suffisantes alors que les dépenses s’amplifient. Ce que ne dit pas Macron et les partisans du grand ménage des retraites c’est qu’ils veulent mettre en cause la retraite par répartition et inviter les Français à compléter le manque à gagner par capitalisation. En clair diminuer les retraites de 20 % au moins et laisser les assurances privées ouvrir le manque à gagner. En quelque sorte privatiser une partie des pensions. C’est dossier social sur lequel les Français  font le mois confiance à Emmanuel. l  Macron souhaite créer un régime de retraite universel, identique pour tous les actifs avec un système de cotisation par points indexé sur le revenu. Une reforme technique qui cache l’intention de diminuer le montant des pensions et d’en privatiser une partie.

SNCF: une méconnaissance générale du dossier

SNCF: une méconnaissance générale du dossier

Ce qui frappe, c’est la connaissance approximative du dossier qui permet un amalgame avec de vrais problèmes, des fausses informations et de grands oublis. Pour preuve, hier sur LCI, le représentant  de Sud Rail, Fabien Villedieu, a complètement démonté toute l’argumentation de ses interlocuteurs sur de nombreux points. En particulier sur les phantasmes des avantages sociaux. En face de lui un LREM, pourtant rapporteur du dossier qui compense son ignorance par une suffisance et une condescendance assez propre au parti présidentiel.  Un sénateur de l’UDI, lui aussi à coté de la plaque et qui a pris un bon pan sur le bec quand le syndicaliste a comparé les avantages des cheminots et ceux des sénateurs. Enfin une journaliste de l’opinion, là pour réciter son catéchisme ultra libéral mais qui ne connaissait rien à la question. Pour la  problématique SNCF, tout le monde a son avis comme sur la succession de Johnny Halliday mais sans vraiment connaître l’affaire. Alors le débat très réducteur voir caricatural nourrit les pour et les contre. Pour la SNCF, ce qu’on sait,  c’est qu’il fauta réformer mais quoi ? Là,  c’est le grand flou. Du coup,  on amalgame la question du statut, la mise en concurrence, le régime juridique de l’entreprise, les petites lignes, l’endettement. Des sujet qui entretiennent certaines interrelations forcément mais pas toujours évidentes pour affirmer que cela va moderniser l’entreprise. Pour tout dire l’analyse est un peu bâclée et la réforme abordée avec confusion et précipitation. On voit mal  ce qui va changer entre le statut d’entreprise nationale de la SNCF et celui de l’actuel EPIC. Notons que la société a déjà été nationale avec un statut de société anonyme avant 1982. Peut-être pour favoriser l’entre l’arrivée d’actionnaires privés. Mais il faudra vraiment du courage à ces derniers compte tenu de la condition d’exploitation du rail sans parler de son endettement. (Logé là pour ne pas apparaître dans le déficit budgétaire de l’Etat).  La question de l’endettement près de 45 milliards est évidemment centrale  mais cela résulte surtout de l’accumulation des décisions de l’État qui a imposé le développement de lignes nouvelles TGV alors que la SNCF n’avait pas le premier sou pour les financer. Notons d’ailleurs que le gouvernement ne propose aucun mécanisme d’apurement de cette dette contrairement à ce qu’on fait les Allemands. La question de la rentabilité des petites lignes qui justifieraient leur suppression est évidemment ridicule. On peut et on doit changer le mode d’exploitation de ces lignes. Cependant prendre le prétexte que sur la moitié du réseau ferroviaire seulement 2 % du trafic sont concernés pour justifier la fermeture  ne peut que participer à la désertification de nombre de territoires. Avec un tel raisonnement pourrait fermer 90 % du réseau routier. On oublie évidemment de prendre en compte la dimension d’aménagement du territoire et de développement durable. La mise en concurrence suppose de préciser les conditions exploitation des nouveaux exploitants en particulier concernant les péages et là rien n’est précisé. Quant au statut des cheminots, il est évidemment à revoir mais faire porter tout le poids de la réforme aux nouveaux entrants ne paraît pas particulièrement courageux et équitable. Bref tout cela sent le travail précipité et même bâclé.

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