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ONU: Donner une plus grande place à l’Afrique

ONU: donner une plus grande place à l’Afrique

Pour l’historienne Chloé Maurel, le continent, qui est au centre des actions des Nations unies, mériterait d’être davantage représenté au Conseil de sécurité.

Il est clair qu’en raison de son poids l’Afrique devrait peser davantage de l’ONU et en particulier disposer d’un siège au conseil de sécurité

L’assemblée générale des Nations unies, fin septembre, a été l’occasion pour les délégations des Etats africains de réclamer davantage de place pour le continent au sein des instances de l’organisation internationale. L’Afrique, qui comprend aujourd’hui 1,4 milliard d’habitants, en comptera en 2050 plus de 2 milliards. Or elle ne dispose pas de siège permanent au Conseil de sécurité.
Une réforme de cette instance est en discussion depuis plus de quarante ans, mais elle tarde à prendre forme. La configuration actuelle du Conseil de sécurité date de 1945 : les cinq Etats considérés comme les vainqueurs de la seconde guerre mondiale (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) y disposent d’un siège permanent et du droit de veto. Un privilège qui apparaît de plus en plus anachronique et injustifié. D’autant plus que le veto ou la menace de veto ont, en bien des cas, paralysé l’ONU. Brandis par la Russie ou la Chine, ils ont récemment empêché l’ONU d’intervenir dans un but pacificateur en Syrie ou en Ukraine.

Il est donc urgent de donner plus de place à l’Afrique au sein de l’organisation. Cela pourrait passer par l’attribution d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité à un Etat africain, par exemple le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec 190 millions d’habitants, ou encore l’Afrique du Sud, sa principale économie. On peut également envisager un élargissement du nombre de membres du Conseil de sécurité. Actuellement, il compte quinze Etats membres : cinq permanents et dix non-permanents, qui tournent par roulement. Trois sièges sont réservés à l’Afrique parmi les non-permanents. Un chiffre qui pourrait être porté à cinq ou six sièges, ce qui augmenterait le nombre de membres total du Conseil à 17 ou 18 membres.

Une telle réforme est d’autant plus indispensable que l’Afrique est au centre des actions des Nations unies : en effet, parmi les seize opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours dans le monde, neuf ont lieu sur le sol africain, avec plus de 80 000 casques bleus déployés au total. De plus, 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, et même 70 % des questions inscrites au titre du chapitre VII de la Charte de l’ONU (qui concerne les actions à mener en cas de menace contre la paix, rupture de la paix ou acte d’agression), concernent l’Afrique.

Économie circulaire : comment lui donner une ampleur significative ?

Économie circulaire : comment lui donner une ampleur significative ?

Par Maria Figueroa-Armijos, EDHEC Business School

 

En moyenne, les modèles économiques circulaires représentent environ 15 % de la production dans tous les secteurs.

Les modèles économiques (ou business models) traditionnels, tenant pour référence le triptyque productiviste (exploitation, fabrication, mise au rebut), considèrent la nature comme étant prodigue d’une quantité infinie de ressources. Autrement dit, nos systèmes économiques sont conçus comme de vastes circuits ouverts qui n’ont de cesse de siphonner les ressources naturelles pour les transformer en produits qui, en bout de chaîne, sont entièrement ou en partie détruits.

Contrairement aux modèles économiques linéaires, les modèles circulaires se fondent sur un système à circuit fermé, qui vise à utiliser et transformer les matières circulant déjà dans l’économie, plutôt que d’en retirer à la nature. Ainsi, ces modèles circulaires présentent une empreinte environnementale plus faible sur deux plans : ils évitent l’exploitation des ressources naturelles et revalorisent les ressources qui pourraient être considérées comme des déchets.

La croissance exponentielle de la consommation mondiale, associée aux ruptures de chaîne d’approvisionnement dues à la crise sanitaire, aux bouleversements climatiques, réglementaires ou des marchés, a rendu plus évident l’impératif de faire évoluer nos pratiques commerciales vers les principes de l’économie circulaire en circuit fermé. Or, les stratégies commerciales qui valorisent des solutions et innovations systémiques circulaires peuvent permettre une plus grande efficacité d’utilisation des ressources et des économies annuelles estimées à mille milliards de dollars d’ici 2025, selon les chiffres de la fondation Ellen MacArthur lancée par la navigatrice britannique.

La restructuration systématique de nos modèles d’entreprise pourrait donc faire diminuer très largement la pression que subissent les écosystèmes naturels. Repenser la création de valeur afin d’éviter l’extraction de matières premières vierges lorsque des substituts déjà en circulation existent, ainsi qu’une refonte de relations au sein de la chaîne d’approvisionnement pour éviter le gaspillage, apparaissent comme deux moyens fondamentalement différents de produire et de consommer des biens et des services.

Dans mon dernier article de recherche publié dans le Research Handbook on Innovation for a Circular Economy, je propose un cadre d’orientation modulable pour piloter le développement de nouveaux modèles économiques qui nécessite de refondre en profondeur chacun de ses blocs constitutifs : les produits, les chaînes d’approvisionnement et les parcours clients. C’est déjà aujourd’hui le principe, par exemple, de la feuille de route du groupe de textile-habillement H&M pour parvenir à un « écosystème circulaire », développée en partenariat avec la Fondation Ellen MacArthur.

Certains des changements attendus impliquent la reconception de produits durables, permettant ainsi d’utiliser des matériaux recyclés ou réutilisés, de créer une logistique renversée, des réseaux de collaboration répliqués dans les chaînes d’approvisionnement existantes et d’élaborer des parcours clients qui valorisent les produits circulaires.

Avec cette refonte en trois blocs, les entreprises peuvent modifier, ajouter, créer ou transformer différentes dimensions dans le cadre modulable proposé, afin de repenser méthodiquement leurs processus au fur et à mesure de la mise en œuvre des applications circulaires. Par exemple, les diverses initiatives de la marque de vêtements Patagonia, qui s’est lancée à la recherche de la circularité depuis deux décennies, visent à redéfinir en priorité ses produits de sorte que l’entreprise puisse récupérer et utiliser tous ses déchets.

Malgré leur avantage concurrentiel durable certain, les modèles circulaires ne s’implantent cependant encore que dans des marchés de niche, ce qui signifie qu’ils bénéficient d’une part de marché plus faible par rapport aux modèles d’extraction traditionnels. En moyenne, les modèles économiques circulaires représentent environ 15 % de la production dans tous les secteurs. Néanmoins, les avancées technologiques, les changements générationnels, les risques commerciaux, ou encore la nouvelle réglementation supranationale au niveau de l’Union européenne augurent l’accélération de cette proportion.

Le plan d’action pour l’économie circulaire de l’UE adopté en 2020 dans le cadre du Pacte Vert européen introduit notamment des mesures comptant sur la participation des consommateurs, des entreprises et des citoyens selon un calendrier servant de prérequis pour devenir le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050.

Malgré leurs promesses, les modèles économiques circulaires doivent en effet encore relever un défi de taille : briser les barrières culturelles et commerciales. Une étude réalisée par Deloitte et l’université d’Utrecht a révélé que, malgré le battage médiatique et une appétence évidente pour les transformations du marché circulaire, tant les consommateurs que les entreprises rejettent les concessions qui doivent être faites à l’heure actuelle.

D’une part, les consommateurs sont partiellement inconscients des enjeux ou peu disposés à changer leurs habitudes de consommation, surtout lorsqu’ils sont pressés ou ont un budget limité. D’autre part, les entreprises doivent arbitrer entre satisfaire les intérêts des actionnaires, supporter les investissements initiaux élevés dans la transformation des processus, développer de nouveaux partenariats et de nouvelles voies d’accès au marché et former leurs collaborateurs aux processus circulaires. En outre, les matériaux circulaires (réutilisés, recyclés, upcyclés, biosourcés) restent toujours plus chers que les matériaux traditionnels (par exemple, les plastiques à base de pétrole).

Heureusement, le cumul de pression sociétale, d’intérêt politique et d’influence des investisseurs dessine une voie qui a peu de chances d’aboutir si elle suit un modèle d’économie linéaire. Selon un récent article publié par le Forum économique mondial, les entreprises nées dans la circularité seront des acteurs de premier plan dès 2030, précisément en raison de leurs modèles fondés sur des principes circulaires qui leur confèrent un avantage certain. La marque de produits d’hygiène avec moins de conditionnement Unbottled en France et son homologue Lush au Royaume-Uni en sont deux excellents exemples. Hormis les causes éthiques et environnementales qu’elles défendent, ces entreprises circulaires dès leur création proposent toutes deux plus de la moitié de leurs produits sans emballage. Bien qu’aucun modèle d’entreprise ne soit encore véritablement circulaire, la transformation semble donc avancer à grands pas.

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Par Maria Figueroa-Armijos, Associate Professor of Entrepreneurship, EDHEC Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Politique : un artiste n’a pas à donner son avis ( Jean Dujardin)

 

Dans Présidents, d’Anne Fontaine, c’est une autre page de l’histoire récente que le comédien s’amuse à réécrire en se glissant dans le costume d’un certain Nicolas, un ancien chef de l’État parti sur les routes de Corrèze pour convaincre un autre ex, prénommé François (Grégory Gadebois), de s’unir pour gagner la prochaine élection. Toute ressemblance avec des personnes existantes n’est évidemment pas fortuite…

Anne Fontaine vous avait laissé le choix : pourquoi avoir choisi d’incarner Sarkozy plutôt que Hollande?
C’était plus marrant! Il rappelle les personnages que j’aime incarner : j’ai pu aller un peu chez lui en mettant en avant sa grande assise politique, et un peu chez moi en cherchant dans l’enfance et en le fragilisant, notamment quand il passe l’aspirateur dans le salon avec son petit chien. Même si je peux dire des vacheries, c’est aussi mon boulot de le rendre attachant.

J’ai fonctionné à l’hybride : ce n’est pas totalement lui, ce n’est surtout pas moi, c’est nous

Comment vous êtes-vous préparé?
Je me suis documenté, j’ai regardé des images pour lui faire les poches, comme j’avais fait celles de Sean Connery pour les OSS 117. Par exemple, lors d’une convention, il a employé le mot « tectonique » : comme je le trouvais percutant, je l’ai proposé à Anne Fontaine. Ce n’était pas vraiment du travail car singer est un exercice très amusant : sur les tournages, j’ai tendance à croquer les gens, à reproduire les façons de marcher, les intonations… Comme Sarkozy a été très souvent imité, j’ai entendu des : « Dujardin? Mais qu’est-ce qu’il va faire là-dedans? », mais moi je n’ai jamais dit que j’allais incarner un ancien président d’un mètre soixante. On n’est pas dans le biopic, mais dans l’évocation, voire le détournement comme l’indique la petite phrase en préambule du film : « L’un mesure 1,82 mètre, l’autre a des colères phénoménales… » J’ai fonctionné à l’hybride : ce n’est pas totalement lui, ce n’est surtout pas moi, c’est nous. On propose au spectateur d’opérer un va-et-vient entre ce qu’il connaît de l’ancien président et ce qui se joue à l’écran.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à attraper chez lui : ses tics du corps ou de langage?
Le plus compliqué a été au contraire de ne pas trop les reproduire! Mais Anne m’encourageait à me lâcher notamment dans les scènes de meeting car cet homme a deux visages : il impose une telle stature qu’il vendrait n’importe quoi à n’importe qui, mais il est aussi capable de faire croire qu’il est comme vous en lançant un regard par en dessous. L’enjeu était de trouver le bon réglage. Je voulais à tout prix éviter de tomber dans la caricature : ça devient gênant quand on sent qu’on cabotine.

L’avez-vous rencontré?
Une première fois lors de l’avant-première d’un film à Strasbourg : on s’était croisés dans le hall d’un hôtel alors qu’il était encore en fonction et accompagné de Rachida Dati, on s’était juste serré la main. Puis je l’ai revu au moment de J’accuse (2019), de Roman Polanski, qu’il avait apprécié.

Vous lui avez parlé avant le tournage?
François Hollande avait été rencardé, il était normal d’avertir aussi Sarkozy : on ne voulait pas faire de favoritisme! Le projet les a amusés et intrigués tous les deux. Avec Anne, on est allés le voir dans son bureau et on a discuté pendant plus d’une heure. Il paraît que Sarkozy est flatté que ce soit moi qui l’incarne : comme ce n’est pas vraiment lui à l’écran, il est tranquille.

Les hommes politiques sont-ils de bons acteurs?
Je suis surtout fasciné par leur cuir : ils ont une capacité dingue à rebondir malgré ce qu’ils se prennent dans la gueule ; un comédien ne s’en remettrait pas aussi vite! On partage l’envie de séduire, mais eux sont poussés par un désir de pouvoir : ils rêvent d’accéder au plus haut rang, c’est quasi christique! Moi, cette verticalité, je ne la sens pas et c’est tant mieux, car le cinéma est avant tout un métier d’équipe.

Quand, comme vous, on a décroché un oscar, récompense suprême du cinéma, on doit aussi prendre goût au sommet, non?
Ça dépend où vous situez le sommet. Moi, ça n’a jamais été l’oscar car je ne l’ai jamais souhaité. Je me suis senti honoré de l’avoir reçu et je peux le regarder sur son étagère quand j’ai un problème d’ego, mais cette aventure n’a été qu’un passage. Je ne suis pas tenaillé par un besoin de reconnaissance. Mon moteur, c’est l’envie d’apprendre et de naviguer entre des rôles très différents, de me prendre de vitesse pour voir si je suis capable de relever le défi du personnage. Si ça passe, tant mieux! Et si le film fait des entrées, c’est le bonus : le succès reste un miracle.

J’ai été heureux le jour où je suis devenu un homme et que j’ai pu choisir ma route

Brice de Nice, OSS 117, le colonel Picquart, le juge Michel, Sarkozy… Pourquoi ce goût pour les personnages seuls contre tous?
Ces hommes isolés et souvent en circuit fermé, j’ai envie de les abîmer encore plus pour mieux les réparer. Sans doute parce qu’enfant je me suis senti à l’écart : d’abord à la maison, où j’étais le plus jeune, mais aussi à l’école, où l’on me répétait : « Vivons heureux, vivons caché, hein, Dujardin! » Je me planquais car je n’aimais pas la compétition : avant même un contrôle, je savais que j’allais perdre. A l’école, on ne pousse pas à réussir, on nous clone pour suivre un modèle. J’ai été heureux le jour où je suis devenu un homme et que j’ai pu choisir ma route. Aujourd’hui, je privilégie le travail de bande et je conseille à ceux qui débutent de chercher du talent autour d’eux.

Dans quel costume vous sentez-vous le plus à l’aise : celui d’OSS 117 ou celui de Sarkozy?
Je n’ai pas de préférence, je m’amuse autant. J’ai toujours vu le cinéma comme une salle de jeu mettant à disposition des tas de panoplies : tant qu’on me laisse la possibilité de me déguiser, j’y vais! Les comédies de moeurs ou familiales m’ennuient : les problèmes de couple ou de cœur, je les ai joués 4.000 fois dans Un gars, une fille! Je préfère m’offrir un pas de côté avec des comédies plus étranges et loufoques. J’aime tenter des choses. Si mon cerveau de comédien trouve le texte original et que mon cerveau de spectateur a envie de voir le film sur grand écran, je fonce.

Présidents sort alors que la course à la présidentielle est lancée. Un hasard?
Non, évidemment, ce n’est pas anodin. Même si ce n’est pas un film partisan, il envoie un message. D’autant qu’Anne a ajouté un antagoniste, la bête noire Marine Le Pen qui arriverait. On regarde surtout deux hommes se parler de ce qu’ils ont été et de ce qu’ils pourraient être encore. J’ai assisté à une projection et à la réaction du public, je me suis dit qu’il faisait du bien : il doit tirer la chasse, quelque part.

Accepteriez-vous de joindre votre nom à une pétition politique, pour faire barrage à Marine Le Pen par exemple?
Jamais. Comme la religion, la politique est une affaire privée : ce que je pense ne regarde personne. Je suis un citoyen, mais je n’aime pas voir un artiste donner son avis. En général, ce genre d’exercice retombe d’ailleurs sur la gueule des signataires : dans les extrêmes, on a toujours l’air con.

Qu’avez-vous pensé de la gifle à Emmanuel Macron?
J’ai été très choqué. Je ne supporte pas l’humiliation. J’ai connu ça. C’est une douleur qui colle et laisse des marques.

 

Donner une dimension sociétale à l’investissement en bourse

Donner une dimension sociétale à l’investissement en bourse

 

Alors que les Français ne placent que 6 % de leur épargne en Bourse, la chercheuse Marie Brière montre, dans une tribune au « Monde », que ce manque d’intérêt repose aussi sur une question de choix éthique, voire politique.

 

Tribune.

Au moment où une reprise économique se profile, orienter une part plus importante de l’épargne des Français vers le marché des actions est pour le gouvernement un objectif politique majeur. Après des mois de confinement, l’épargne des Français est en effet à des niveaux historiquement élevés alors que les entreprises ont un besoin vital de fonds propres pour se relancer à l’issue de la crise sanitaire.

Mais les pouvoirs publics se heurtent à d’importantes réticences. Les Français ont une faible appétence pour les actions. Ils n’y investissent ainsi, en moyenne, que 6 % de leur épargne, alors même qu’il est démontré que ces placements en actions sont de loin les plus rentables sur le long terme, et tout particulièrement dans une période comme celle que nous traversons, avec des taux d’intérêt très bas qui rendent placements obligataires ou monétaires peu attractifs.

Les Français de milieu modeste sont particulièrement peu nombreux à investir en actions. Peur du risque ? Manque de culture boursière ? Difficulté à mettre de l’argent de côté sur le long terme ? En tout cas, le fait que l’épargne des gens modestes, toutes choses égales par ailleurs, leur rapporte en moyenne beaucoup moins qu’aux plus favorisés, est une des raisons fréquemment évoquées du creusement des inégalités ces dernières décennies.

Nos recherches, « Responsible Investing and Stock Allocation » (Marie Brière et Stefano Ramelli, 2021) pourraient contribuer à changer la donne. Nous avons en effet montré que les choix de placement des particuliers n’étaient pas uniquement liés aux causes habituellement mises en avant. Ces choix se transforment dès lors que les individus ont la possibilité d’acheter des actions socialement responsables.

Précisément, nous avons étudié le comportement de 900 000 salariés, de tous niveaux et métiers, appartenant à quelque 6 500 entreprises utilisant les services d’Amundi Epargne salariale & retraite, auxquels on a donné l’opportunité d’investir leur épargne salariale dans des fonds en actions, labellisés par un organisme fiable (Finansol), comme des « fonds solidaires ». Ces fonds contribuent au financement d’activités reconnues d’utilité sociale et/ou environnementale.

Et cette proposition a eu un impact considérable : la part de leur épargne placée en actions a augmenté de moitié dans ce nouveau contexte !

Penser que les personnes de milieux modestes n’achètent pas d’actions simplement par manque de moyens, par nécessité de garder de l’argent liquide pour faire face à un coup dur, est donc une explication insuffisante. Autrement, leur comportement n’aurait pas ainsi évolué

« Prendre aux territoires riches pour donner aux territoires pauvres »

« Prendre aux territoires riches pour donner aux territoires pauvres »

C’est le souhait de François Durovray, Président du département de l’Essonne dans une tribune au Monde (extraits)

 

«  Je me sens la responsabilité d’apporter une contribution à la résolution de la crise actuelle et de porter la voix des territoires. D’autant plus que mon territoire est un concentré des « trois France » : les intégrés, les invisibles, et les inutiles. Les désespérances à Boutervilliers et aux Tarterêts y côtoient l’excellence à Saclay. Ces situations sont intolérables dans un pays qui s’est construit sur le principe d’égalité. Ce que nous disent nos concitoyens, c’est qu’ils ne trouvent plus leur place dans le village et qu’ils n’acceptent pas de sortir de l’histoire. C’est un appel au politique avec un grand P car c’est à lui de définir un destin collectif par la conjugaison des destins individuels. La foule n’est pas le peuple : c’est au politique de faire société.  Or, la politique n’est pas seulement décriée. Elle est perçue inutile face aux puissances financières et médiatiques, face aux puissances étrangères qui se moquent des règles environnementales ou de concurrence. Je suis pour ma part convaincu qu’il ne peut exister de démocratie vivante sans pouvoir politique solide. Et les peuples voisins nous ont démontré qu’une démocratie inefficace conduit à la démocratie (un régime qui, sous l’apparence d’une démocratie, fonctionne en réalité comme une dictature). Parmi toutes les urgences posées dans le cadre du grand débat national, il en est une qui concerne la place de la politique dans notre société. Cette question peut être tranchée de deux façons. La première est de prendre le risque de la fuite en avant, en détricotant un peu plus la force d’une démocratie représentative par le gouvernement de l’émotion. La seconde est de saisir l’opportunité d’une refondation en s’appuyant sur nos fondamentaux. Notre pays s’est construit sur la force de trois niveaux de collectivités. Créations révolutionnaires, la commune et le département ont dans leur ADN la cohésion sociale et territoriale. Mais l’Etat les a amputés financièrement par la baisse des dotations et juridiquement par la réduction de leurs compétences. Plus récente, la région a dans son ADN la compétition et la croissance territoriale. Dans un pays ouvert comme la France, elle joue pleinement son rôle pour faire émerger des champions et créer de la richesse. L’Etat, qui devrait à la fois être garant de la cohésion et pleinement engagé dans la compétition, a quant à lui abandonné tout volontarisme politique … ».

Mais au-delà de la répartition des produits de la fiscalité, il y a la mode de la métropolisation qui  risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Brexit : donner du temps au temps sortir du bourbier

Brexit : donner du temps au temps  sortir du bourbier

Le sommet européen récent n’a pu qu’acter l’absence d’accord entre l’union européenne et la Grande-Bretagne. De toute manière, il ne pouvait en être autrement puisque même si un accord avait pu être envisagé, il n’est pas du tout certain que Theresa May ait pu le faire entériner par sa majorité. Du coup, on va faire comme d’habitude : arrêter les pendules pendant une période dite de transition. Michel Barnier serait prêt à accepter une période de transition en principe d’un an qui débuterait le 29 mars 2019 On risque donc de vivre la dramaturgie habituelle avec le Brexit. D’abord de fortes oppositions, des tensions de plus en plus importantes vers la fin des négociations et soudain un compromis qui sauve la face pour tout le monde. Il est probable qu’on saura habiller le désaccord avec d’une part une période de transition, d’autre part l’ouverture de négociations sur le futur accord commercial. La question est économique mais elle est aussi politique car il faut sauver le soldat Teresa May. , dans les délais impartis, il  sera impossible de définir les relations commerciales précises entre la Grande-Bretagne et l’Europe. Il y a encore trop d’opposition sur des points essentiels entre les deux partis. Du coup, l’accord pourrait simplement acter que la rupture est consommée d’un plein accord mais qu’un processus est engagé pour redéfinir les échanges entre les deux zones considérées étant entendu que la complexité du dossier impose une période de transition. (En principe d’un an dit Barnier mais qui pourraiat durer davantage). Une manière de donner du temps au temps et surtout de ne pas trop interférer sur les prochaines élections européennes de 2019. Il s’agit aussi de sauver le soldat Theresa May qui ne dispose que d’une majorité politique très fragile. Un accord ambigu renforcerait de Theresa May et éviterait aussi de reposer la problématique d’un. Référendum. Toujours ambigu. Parmi les difficiles questions à résoudre le problème des relations entre la province  britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Si aucune meilleure solution ne devait être trouvée d’ici fin à 2020, les Vingt-Sept attendent un engagement que l’Irlande du Nord restera bien dans l’union douanière. Estimant que ce «backstop» créerait de fait une frontière entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, Londres s’y oppose et propose la création à terme d’une zone de libre-échange pour les biens incluant le Royaume-Uni et l’UE. Une option inconcevable pour les Vingt-sept puisqu’elle reviendrait à donner au Royaume-Uni un accès «à la carte» au marché unique et à l’espace douanier européen.

 

 

« Je ne vais pas donner de conseils à Macron » (Hollande) OUF !

« Je ne vais pas donner de conseils à Macron » (Hollande) OUF !

Une bonne nouvelle : Hollande n’envisage pas de donner des conseils à Macron, ouf !  Il est évidemment prématuré de savoir quelle est l’efficacité de la politique qu’entend conduire Macron mais une chose est sûre il ne faudra surtout pas qu’il renouvelle les atermoiements et les contradictions qui ont caractérisé le mandat de François Hollande. « Je ne vais pas lui donner de conseils, mais lui parler des sujets majeurs. De ce qui ne peut pas attendre. De manière à ce que soit la continuité de l’Etat l’emporte », confie Hollande au JDD. François Hollande qui a multiplié les gestes de connivence voire de familiarité avec Macon mettant d’ailleurs ce dernier dans l’embarras. À cet égard le paternalisme dans témoigne Hollande paraît à la fois outrancier et relativement déplacé. Ainsi dernièrement lors d’une cérémonie officielle, il a demandé à Macon sous l’œil des caméras : « alors ça se prépare pour l’Élysée ? » Gêné mais avec une grande malice Macron a répondu : «  et de votre côté, ça se prépare aussi » ? On comprend que Hollande ait intérêt à montrer qu’il existe une grande filiation entre lui et Macron afin de laisser une image positive dans l’histoire. En effet Hollande aura été l’un des présidents de la république les plus impopulaires de la cinquième. En cause évidemment des résultats catastrophiques tant sur le terrain économique que dans le champ social. Pas étonnant si le parti socialiste n’a recueilli que 6 % des voix lors du premier tour des présidentielles même si Benoît Hamon a apporté sa patte personnelle pour affaiblir encore un peu plus le parti de François Hollande.

 

Brexit : Merkel veut donner du temps au temps

Brexit : Merkel veut donner du temps au temps

Comme il fallait s’y attendre Merkel n’est pas particulièrement satisfaite du départ Royaume-Uni qui constituait un fidèle allié pour réduire l’union économique à une seule zone d’échanges commerciaux. Bref avec le brexit  le camp libéral s’affaiblit. Du coup Angela Merkel va sans doute s’efforcer de faciliter une négociation assez favorable au Royaume-Uni quitte à prendre le temps une fois l’émotion passée tant au  Royaume-Uni que dans le reste de l’union européenne. On voit bien que cette posture de Merkel est contradictoire avec d’autres notamment celle de hollande lequel souhaitait  une rupture rapide et définitive. « Il est dans l’intérêt de tous que la Grande-Bretagne demande cette sortie quand elle aura une position de négociation bien définie », a déclaré la chancelière allemande à la presse aux côté de la Première ministre britannique Theresa May, avec laquelle elle venait de s’entretenir lors de sa première visite à Berlin. « Une bonne préparation est importante et donc, nous aussi, nous allons attendre le moment » où Londres se décidera à formuler sa demande suite au référendum de fin juin au cours duquel les Britanniques ont voté en faveur d’une sortie de l’UE, a ajouté Angela Merkel. De son côté, Theresa May a réaffirmé que son pays ne déposerait pas sa demande formelle de sortie cette année. « Cela n’arrivera pas avant la fin de cette année », a-t-elle déclaré. « Cela va prendre du temps et demander un travail très précis » pour affiner la position du Royaume-Uni dans les tractations avec le reste de l’UE sur les conditions de sortie, a-t-elle souligné. Une fois la demande déposée, les traités européens prévoient que les négociations s’achèvent dans un délai de deux ans, ce qui rend possible une sortie de la Grande-Bretagne à l’horizon 2019 voir plus tard compte tenu de la complexité des questions juridiques à régler.

 

(‘Avec AFP)

Croissance : donner la priorité à l’innovation et à la formation (CAE)

Croissance : donner  la priorité à l’innovation et à la formation (CAE)

 

 

Pour le conseil d’analyse économique la course à la baisse des coûts de production n’est pas nécessairement l’objectif premier. Il faut surtout agir  sur la formation et sur l’innovation pour Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée  du Conseil d’analyse économique CAE: « La croissance française a commencé à ralentir par rapport au « peloton de tête » européen avant la crise. » Une situation qu’elle partage avec l’Italie et que le CAE estime provenir d’une baisse plus notable qu’ailleurs de la productivité. En comparant la France aux Etats-Unis, à la Suède, à l’Italie, à l’Espagne et à l’Allemagne, on constate que la progression de la productivité horaire en France est la plus faible après l’Italie sur la période 2000-2013. Cet affaissement relatif – car la progression de la productivité s’est ralentie partout depuis les années 1970 – serait le signe, selon le CAE, d’une baisse de la croissance potentielle du pays.  Et cette baisse n’est pas anodine pour l’avenir de la France. Selon la note, une croissance moyenne de 1,6 % d’ici à 2040 – toute chose étant égale par ailleurs – permettrait d’augmenter le PIB sur 26 ans de 51 %. A 1 % de croissance moyenne, la hausse ne serait que de 31%. Plus généralement, le taux d’endettement public de la France, qui vient de passer la barre des 2.000 milliards d’euros, presque 100% du PIB, serait réduit de moitié en 2040 avec une croissance de 1,6 %, tandis qu’elle dépasserait 145 % du PIB avec une croissance de 1 %. « L’enjeu est celui de la sauvegarde et du financement de notre modèle social, notamment notre capacité à faire face à la hausse des dépenses de santé  », explique Agnès Bénassy-Quéré. « La question essentielle est donc de savoir si, au-delà des phénomènes de court terme, la France a les moyens de redresser sa capacité à créer de la richesse », conclut-elle.  « Les Etats-Unis ont également connu une forte désindustrialisation sans pour autant connaître le même phénomène de perte de productivité que la France », explique une des auteurs de la note, Cecilia Garcia-Peñalosa. La note propose donc trois autres explications. La première, c’est la nature de l’investissement français. Si, en effet, l’investissement global en France semble en ligne avec ceux des autres pays étudiés, l’investissement productif, celui qui permet d’améliorer l’outil de production et donc la productivité, est beaucoup plus faible. En termes de nombre de robots, par exemple, la France fait jeu égal avec l’Espagne, loin derrière l’Allemagne, les Etats-Unis et même l’Italie. A terme, évidemment, la capacité d’améliorer la productivité est donc plus faible. La France doit donc plus investir dans son appareil productif. Les auteurs de la note y voient le fruit d’un cercle vicieux où le recul des marges conduit à un recul de l’investissement productif qui maintient la tendance des marges à la baisse. Pour corriger cette situation, le CAE propose de doper la concurrence dans les services intermédiaires. Deuxième explication : le manque de lien entre recherche et entreprise. La France est bien placée en termes de brevets. Mais « elle peine à transformer cette capacité d’invention en capacité d’innovation dans les entreprises », souligne Cecilia Garcia-Peñalosa. Le CAE propose alors de conserver le Crédit impôt recherche (CIR), dispositif « neutre » s’adressant à l’ensemble des secteurs. « Il est impossible de savoir en effet dans quel secteur l’innovation émergera dans l’avenir », explique Agnès Bénassy-Quéré. Mais ce CIR doit être « complété » par des aides directes et par une réflexion sur la rentabilité du capital-risque en France. En tout état de cause, Cecilia Garcia-Peñalosa précise que « nous ne proposerons pas de réduire les dépenses publiques dans le domaine du soutien à la recherche. » Troisième explication : le niveau de compétences de la force de travail en France parfois inadapté pour répondre aux besoins des entreprises et souvent inférieur à celui de nos grands partenaires. Le CAE fait à ce titre plusieurs propositions pour développer les filières technologiques et professionnelles et l’accès à la formation continue et pour augmenter le  taux d’emploi en haut et en bas de la distribution d’âges. Le CAE propose notamment de mieux adapter les formations en ouvrant les filières professionnelles post-bac, plus difficiles d’accès que les filières générales, en renforçant l’alternance – y compris pour les adultes et en favorisant l’évolution des formations en fonction des besoins des entreprises. Selon Agnès Bénassy-Quéré, « il est impossible de quantifier l’impact de ces mesures sur la croissance potentielle, mais ce sont des domaines où les marges de progrès de notre pays sont réelles. » Tout en reconnaissant qu’il est difficile de faire « bouger le système éducatif  », elle estime que le contexte est « favorable », « car les enquêtes de l’OCDE portant sur les compétences des jeunes, mais aussi celles des adultes, mettent désormais bien en évidence les faiblesses du système français. » Sans doute la volonté affichée du gouvernement de chercher à réconcilier l’entreprise avec la société l’amènera à se pencher sur ces propositions. La note promeut du reste l’amélioration de la rentabilité comme la clé de la solution pour briser les « cercles vicieux » qui, en obérant la rentabilité, empêche les entreprises d’investir et de former. Mais, sur ce sujet, il existe aussi des freins culturels importants. On a vu que, les entreprises françaises n’ont pas investi moins malgré le recul de leur rentabilité, mais moins bien. Parallèlement, la France est un pays où la distribution de dividendes est la plus élevée (notamment plus qu’en Allemagne). On perçoit aussi combien les habitudes seront difficiles à combattre, notamment en ce qui concerne les investissements dans la formation et le développement de l’emploi en dehors des 15-35 ans. Pour Agnès Bénassy-Quéré, cependant, faciliter la tâche des entreprises en favorisant la qualité et l’adéquation des formations à leurs besoins permettra à l’Etat d’être plus exigeant envers elles. « Il sera alors plus facile  de leur demander d’embaucher davantage d’apprentis », estime-t-elle.

 

Evasion fiscale : donner l’impression qu’on fait quelque chose !

Evasion fiscale : donner l’impression qu’on fait quelque chose !

 

 

En cette période d’austérité ; l’évasion fiscale devient d’autant plus scandaleuse malheureusement ce n’est pas la première fois que les autorités internationales manifestent de bonnes intentions. L’ennui c’est que les fraudeurs sont très proches du pouvoir et que  les bonnes intentions seront enterrées une nouvelle fois. Les services fiscaux américains, britannique et australien ont donc entamé une vaste enquête internationale après avoir reçu des milliers de fichiers informatiques sur des comptes secrets dans des paradis fiscaux, à l’heure où le secret bancaire semble plus que jamais menacé.   »Nous allons débusquer les fraudeurs », a averti vendredi le ministre britannique des Finances, George Osborne. « Le message est simple: si vous faites de l’évasion fiscale, nous serons à vos trousses ».   »Il pourrait s’agir du début d’une des plus grandes enquêtes fiscales de l’histoire », selon le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), l’ONG de Washington qui avait début avril été à l’origine d’une cascade de révélations sur les paradis fiscaux baptisée « Offshore Leaks ».  Les administrations fiscales de ces trois pays ont révélé dans des communiqués être en possession d’une vaste quantité de données sur des placements et montages financiers offshore qui vont leur permettre de traquer d’éventuels évadés fiscaux.  La masse de données dont elles disposent dépasse de loin celle de « l’Offshore Leaks »: 400 gigabits d’informations alors que l’ICIJ, et ses 2,5 millions de fichiers secrets, n’avait obtenu « que » 260 gigabits.  Dans leurs communiqués, les trois administrations fiscales ne précisent pas quand elles sont entrées en possession de ces fichiers. Selon Gerard Ryle, le directeur de l’ICIJ, elles les détenaient en réalité « depuis de nombreuses années ».   »J’ai du mal à comprendre pourquoi ils annoncent ça maintenant », a-t-il indiqué à l’AFP.  Pour le moment, rien n’a filtré sur le contenu précis de ces documents et sur les particuliers ou entreprises qui pourraient être mis à l’index.  Phase plus active  Le fisc britannique a toutefois relevé que ces données « dévoilaient l’usage intensif par de riches particuliers ou des entreprises de structures offshore complexes pour dissimuler des actifs » et a souligné que plus de 100 bénéficiaires avaient déjà été identifiés.  Son homologue américain, l’Internal revenue service (IRS), a précisé que Singapour, les Iles Vierges britanniques, les Iles Caïmans et les Iles Cook faisaient partie des juridictions visées par l’enquête.   »Des conseillers fiscaux pourraient également être visés par des amendes civiles et des poursuites pénales pour avoir promu des techniques d’évasion fiscale », a prévenu l’IRS.  Le ministère allemand des Finances a confirmé avoir reçu ces fichiers qui doivent, selon lui, permettre « de découvrir et combattre des stratégies et des modes opératoires (d’évasion fiscale) très complexes ».  Après les révélations de la presse dans le cadre de « l’Offshore Leaks », cette enquête internationale ouvre une nouvelle phase plus concrète, selon le patron de la lutte contre les paradis fiscaux à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).   »Ce sont à présent les administrations fiscales qui détiennent les données et qui vont pouvoir procéder à des vérifications », a expliqué à l’AFP Pascal Saint-Amans.  Cette enquête intervient quelques semaines après un nouveau coup porté au secret bancaire, clé de voûte de l’évasion fiscale.  Mi-avril à Washington, les ministres des Finances du G20 ont exhorté la communauté internationale à adopter « l’échange automatique d’informations », qui obligerait les banques partout dans le globe à informer les pays dès qu’elles reçoivent un dépôt d’un de leurs ressortissants.   »Il y a une forte pression en Europe sur les paradis fiscaux » depuis les révélations de « l’Offshore Leaks », estime Gerard Ryle. « Les dirigeants doivent donner l’impression de faire quelque chose parce que les gens sont ulcérés par ce qu’ils ont appris ».  De nouvelles révélations sont à attendre, selon M. Saint-Amans. « Avec cette volonté politique, les gens commencent à sentir le vent tourner et de plus en plus d’informateurs se manifestent auprès des autorités ».

 




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