Archive pour le Tag 'domicile'

Ligue Europa : Nice lamentable à domicile

Ligue Europa :  Nice lamentable à domicile

Nouvelle preuve que le football français n’est pas à la hauteur des autres clubs d’Europe. Nice subit une lamentable défaite à domicile. C’est maintenant une sorte de rituel depuis des années et même des dizaines d’années, les clubs français sont régulièrement éliminés des épreuves entre clubs européens.

Les footballeurs professionnels français ne jouent pas dans la même division que les clubs anglais, espagnols, allemands et autres Italiens.

Le championnat français se caractérise par une grande médiocrité sur le plan de l’engagement en général, de la condition physique et tout simplement de la classe footballistique. Toute l’année, on joue sur un rythme de sénateur et évidemment l’heure des confrontations européennes, c’est toujours la douche froide pour nos représentants si peu aguerris et parfois même si peu concernés.

Le football français subira d’ici peu une très grave crise d’abord économique ensuite sportive. Le football français est en effet de moins en moins suivi, les recettes globales s’affaiblissent au point que sans doute de l’ordre d’un tiers au moins des clubs seront près de la faillite d’ici la fin de l’année. Il sera temps à leur de faire l’analyse et d’engager des réformes structurelles pour redresser le navire français du football qui coule

L’OGC Nice a doncsombré sur sa pelouse de l’Allianz Riviera face aux Glasgow Rangers (1-4), ce jeudi lors de la 5e journée. Plombés par des erreurs défensives invraisemblables à ce niveau de la compétition, les Aiglons ont coulé dès le premier acte, sanctionnés par des buts coup sur coup signés Cerny (35e), Diomande (38e) et Igamane (45+3e). Ce même Igamane, dans la torpeur générale à Nice, a plié l’affaire au retour des vestiaires (54e).

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Foot ligue des champions : Lyon battu à domicile

Foot ligue des champions : Lyon battu à domicile

 Lyon, inefficace devant les buts, a stoppé sa belle série sur sa pelouse face à Besiktas (0-1), lors de la troisième journée de Ligue Europa.

Il n’y a pas que le PSG qui a du mal à finir ses occasions. Un chiffre résume parfaitement l’inefficacité lyonnaise devant les buts : 30. C’est le nombre de tirs de Lyon lors de cette rencontre.

Emploi à domicile : les aides mal ciblées

Emploi à domicile : les aides mal ciblées

La Cour des Comptes fait un bilan sévère des aides d’Etat accordées à l’emploi à domicile. « Faute d’objectifs clairs et de données financières consolidées et malgré l’importance de l’effort public, l’efficacité du soutien aux services à la personne n’est pas évaluée par l’État. Or, l’analyse de la Cour montre qu’au regard des principaux objectifs affichés, les résultats sont décevants », soulignent les experts dans leur épaisse publication de 168 pages.

 

Les fonctionnaires de la Cour ont notamment pointé des effets d’aubaine « élevés ». Sans surprise, leur travail montre que le recours à ce type de prestation bénéficie avant tout aux ménages du haut de la pyramide. Chez les plus modestes, ce recours est plutôt « une dépense contrainte ». 

Autrement dit, la Cour suggère un meilleur ciblage des aides pour éviter des effets d’aubaine sur des ménages qui n’en auraient pas forcément besoin financièrement. « Les revenus restent, bien davantage que l’âge, la principale variable explicative du recours aux services à la personne ».

Les auditeurs suggèrent également de supprimer le taux de TVA intermédiaire de 10% tout en conservant celui de 20% et celui de 5,5% qui relève des besoins sociaux. Enfin, la Cour propose aussi de simplifier les régimes de cotisations sociales existants. Au total, ces réformes pourraient permettre entre 280 millions d’euros et 380 millions d’économies d’euros au total. .

 

 

ÉMEUTES: Attaques contre les mairie par les trafiquants de drogue

ÉMEUTES: Attaques contre les mairie par les trafiquants de drogue

Ce sont un peu naïvement étonné des les attaques contre les biens publics mais surtout contre les mairies. En effet pourquoi viser les mairies en général il n’y a pas grand-chose à piller. Simplement parce que cela représente l’institution républicaine la plus proche mais surtout parce que de plus en plus de mairies ont engagé une lutte acharnée pour se débarrasser du trafic de drogue. C’était un particulier le cas à L’Haÿ-les-Roses dont le maire a été personnellement l’objet d’actions criminelles.

Ce maire a été particulièrement courageux et clair sur les responsabilités des attaques contre les mairies. Il a nettement affirmé qu’il convenait désormais de ne plus voiler les yeux quant aux responsabilités criminelles des trafiquants de drogue.

Ces derniers en effet ont eux des objectifs politiques et sociétaux visant à interdire définitivement la présence de toute force de police sur leur territoire qui freine leur juteux business.

Invité au 20 heures de TF1, le maire de L’Haÿ-les-Roses Vincent Jeanbrun est donc revenu sur l’attaque à la voiture-bélier qui a visé domicile dans la nuit de samedi à dimanche. Depuis le début des soirées d’émeutes en réaction à la mort de Nahel, plusieurs élus ont été visés. Une attaque qui pose plus généralement la question de la protection des élus et représentants d’institutions ou d’organisations publiques.( Élus bien sûr mais aussi médecins, pompiers, enseignants etc.).

« Ils voulaient brûler la maison, nous tuer. Le véhicule était clairement dirigé pour venir percuter la façade de la maison et la véranda », raconte l’édile.

« Après avoir mis le feu à la voiture, ils ont pris des conteneurs de poubelles et en ont fait une espèce de chemin pour que les flammes puissent atteindre la véranda », poursuit Vincent Jeanbrun. « Il n’y a aucun doute sur le fait qu’ils voulaient brûler la maison. »

« Ils ont compris qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Loin d’arrêter, ils ont déclenché une salve de tirs de mortiers complètement folle », dénonce-t-il.

En prenant la fuite avec ses deux jeunes enfants, son épouse s’est fracturé le tibia. « Elle a payé de sa personne pour sauver nos enfants. Elle a fait un acte de bravoure extraordinaire », a dit le maire de L’Haÿ-les-Roses.

Comment dormir sans-domicile-fixe ?

Comment dormir sans-domicile-fixe

Par Thibaut Besozzi,Docteur en sociologie, LIR3S, Université de Bourgogne – UBFC dans the conversation

Le scandale sans doute le plus inadmissible dans nos sociétés développées est sans doute celui qui accepte une sorte d’institutionnalisation des marginaux sans domicile fixe .

Tribune

Dormir ne va pas de soi pour tout le monde. La question du sommeil et du repos se pose évidemment de manière criante quand on s’intéresse aux personnes sans-abri qui peuplent nos centres-villes. Cela est d’autant plus vrai pour les personnes sans-domicile qui n’accèdent pas aux centres d’hébergement. Pour comprendre les options qu’ils privilégient pour passer la nuit, et les logiques de survie sous-tendues, il faut repartir de l’expérience et du point de vue des sans-abri eux-mêmes.

Plusieurs critères président aux choix contraints qu’ils opèrent pour s’accommoder des moments de repos. Les lieux appropriés temporairement sont évalués au regard de leur confort matériel (abri, chauffage, salubrité, mobilier…), de la sécurité qu’ils procurent (visibilité ou invisibilité des lieux d’élection, possibilité ou non d’en limiter l’accès, nécessité de se protéger des agressions, possibilité de dormir en groupe pour se protéger mutuellement…) ou encore de l’intimité qu’ils permettent (solitude, calme ou promiscuité et bruit). Ils se différencient également en fonction de la liberté qu’ils octroient ou qu’ils brident (horaires d’ouverture et de fermeture, règlement intérieur ou non, contrôle plus ou moins fort des illégalismes).

Ces facteurs conduisent les sans-abri à opter pour des solutions variées afin de passer la nuit et se reposer tant bien que mal. Ces options vont de la sollicitation des centres d’hébergement d’urgence (via le 115 et la mise à l’abri à la nuitée notamment) à l’installation de tentes dans l’espace public, en passant par l’appropriation de parcelles de parkings souterrains, l’ouverture de squats, l’invitation chez des tiers ou l’occupation d’interstices urbains comme des parvis, des porches abrités ou des dessous de pont.

Chacune de ces solutions éphémères offre des avantages et des inconvénients au regard des critères sus mentionnés. Certains sans-abri préfèrent dormir durant la journée afin de se protéger des potentielles agressions qu’ils ont peur de subir pendant la nuit. Ils passent alors la nuit à arpenter la ville en marchant et somnolent en journée, dans l’espace public, relativement protégés par la présence des passants.

Avantages et inconvénients des lieux de repos
Les hébergements d’urgence offrent généralement des conditions matérielles normalisées et sécurisées (chambre, lit, chauffage, accès à l’eau et aux sanitaires, possibilité de fermer sa porte à clé…). Ils imposent néanmoins une collectivité qui n’est pas toujours souhaitée et une promiscuité menaçante exposant aux vols, aux agressions et aux souillures symboliques (traces de sangs, d’urine, déchets de matériel d’injection, etc.). Qui plus est, ces lieux institués de l’assistance font état de règles de fonctionnement souvent perçues comme contraignantes par les sans-abri (impossibilité d’y inviter des connaissances, interdiction d’y consommer alcools et drogues, horaires d’ouverture et de fermeture qui s’imposent aux « usagers », etc.). Cela limite l’appropriation des lieux, à tel point que certains préfèrent ne pas y recourir.

La solution qui semble la plus enviée est celle qui consiste à dormir chez un tiers (un ami, un membre de la famille) offrant l’hospitalité plus ou moins durablement. Les conditions optimales de confort, de sécurité, d’intimité et de liberté y sont généralement réunies, sans que s’imposent des contraintes institutionnelles. La cohabitation soulève néanmoins souvent des difficultés pouvant mettre un terme à la solidarité prodiguée.

Bien qu’elle relève de l’illégalité, la possibilité d’accéder à un squat – entendons un local vacant illégalement habité, qu’il s’agisse d’un appartement, d’un bâtiment public désaffecté ou d’un garage – constitue une option qui présente quant à elle plusieurs caractéristiques intéressantes.

Elle offre la possibilité de s’y établir en groupe et sans contrainte comportementale tout en bénéficiant d’un certain confort matériel (pièces fermées et abritées, ameublement, éventuel accès à l’eau et à l’électricité…). Cela favorise évidemment l’appropriation des lieux.

Cependant, dormir dans un squat collectif expose à des visites impromptues limitant ainsi l’intimité et le sentiment de sécurité, sans compter sur l’éventualité d’être expulsé par les forces de l’ordre ou d’autres squatteurs menaçants. Il faut néanmoins disposer de certaines compétences pour ouvrir des squats et s’y maintenir.

Le dilemme de l’intimité

À l’instar des tentes et parkings souterrains, d’autres options sont mobilisées par les sans-abri pour dormir : elles accordent la possibilité de recréer un « chez-soi » rudimentaire individuellement ou collectivement défendu. Si elles s’avèrent limitées sur le plan du confort matériel qu’elles apportent (faibles protections contre les intempéries, indigence du mobilier, absence d’accès à l’eau et aux sanitaires…), ces solutions permettent néanmoins de s’aménager des espaces d’intimité et de liberté où inviter des amis et consommer sans entrave de l’alcool et/ou des drogues. En revanche, parce qu’elles s’inscrivent dans des espaces reclus et soustraits à la vue des passants, ces options suscitent aussi l’insécurité en exposant à d’éventuelles agressions contre lesquelles il vaut mieux se prémunir (par la présence de chiens, la protection mutuelle du groupe, le fait d’avoir un couteau sous la main, etc.).

« Perdre en intimité pour gagner en sécurité. »

Perdre en intimité pour gagner en sécurité. Jeanne Manjoulet/Flickr
Par ailleurs, certains sans-abri élisent domicile dans des recoins d’espace public, à même la rue, où ils dorment à la vue des tous, le plus souvent dans un simple sac de couchage. Quoiqu’ils semblent alors exposés au regard et aux interpellations des passants, c’est précisément cette perte d’intimité et de confort qui assure leur sécurité, dans la mesure où les caméras de vidéosurveillance et la proximité des citadins dissuadent les agresseurs potentiels.

Finalement, en étudiant leurs points de vue et leur expérience de la survie à partir d’une approche ethnographique, on constate que les sans-abri disposent de multiples options pour trouver des lieux où dormir, quoique chacune d’elle atteste d’aspects (matériels, juridiques, sociaux…) qui en rappellent la précarité. Les choix s’opèrent alors au regard de dialectiques qui articulent différemment la visibilité et l’invisibilité, la liberté et les contraintes, la sécurité et l’intimité.

Finalement, les lieux qu’occupent les sans-abri sont concurrencés et soumis aux aléas de la précarité. Généralement, au fil de leur expérience de la survie, les sans-abri sont amenés à mobiliser successivement différentes options pour dormir, plutôt qu’en privilégier une seule. Leurs nuits sont donc toujours susceptibles d’être tourmentées.

Société-Les aides à domicile : Un métier de paria

Société-Les aides à domicile : Un métier de paria


De plus en plus de secteurs économiques éprouvent des difficultés à recruter. Des problèmes assez souvent liés aux conditions salariales et plus généralement aux conditions sociales.

Les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères connaissent les plus fortes tensions de recrutement, avec 85% d’employeurs qui peinent à embaucher. Le métier d’infirmier arrive juste derrière, avec environ 81%. Le métier d’aide à domicile connaît le plus de problèmes alors que les besoins sont déjà importants et qu’ils seront énormes comptes tenus du vieillissement démographique. Ce métier est relativement mal payé et les conditions sociales peu favorables.

Il y a d’abord la question des horaires, souvent très élastiques car il faut parfois commencer très tôt pour assurer le service du lever notamment des personnes âgées, revenir à midi pour le déjeuner et le soir pour le coucher. Soit une amplitude considérable avec des coupures non rémunérées et des frais de déplacement pas toujours suffisamment remboursés .

Un métier en outre qui comprend des tâches très ingrates comme les soins de toilette. Et le tout pour à peine le SMIC compte tenu précisément du décompte mal calculé des heures de travail. Bref un métier qui sera de plus en plus effectué par du personnel étranger ou d’origine étrangère bien forcé d’accepter des conditions de travail particulièrement dures.

Du côté des opérateurs de voyages, 80% des recrutements de conducteurs de transport en commun sur route sont jugés « difficiles » par les recruteurs. Des entreprises comme Transdev, Keolis ou encore la RATP ont lancé de vastes campagnes de recrutement, avec parfois d’importants avantages à la clé. Mais avec peu succès. En Île-de-France, par exemple, il manque toujours 1 500 conducteurs de bus pour assurer un service normal, selon le journal Le Parisien.

Les chiffres de Pôle emploi ont été recueillis via un questionnaire adressé aux entreprises, portant sur leurs intentions d’embauche pour l’année à venir, ainsi que sur le nombre de recrutements jugés « difficiles » par les recruteurs. Pour l’année 2022, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées. Au total, ce sont plus de 3 millions de projets de recrutements qui ont été recensés par l’établissement chargé de l’emploi en France. Parmi eux, 57,9% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs et ce, quelle que soit la taille de l’établissement, selon Pôle emploi. Ce taux s’élevait à 37,5% en 2017, soit une augmentation de 20 points en seulement cinq ans.

Dans le détail, entre 2017 et 2022, le taux de difficulté à recruter a bondi de 53 points pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices, de 13 points pour les aides à domicile et de 30 points pour les conducteurs de transport en commun sur route.

Les aides à domicile : Un métier de paria

Les aides à domicile : Un métier de paria


De plus en plus de secteurs économiques et pour des difficultés à recruter. Des problèmes assez souvent liés aux conditions salariales et plus généralement aux conditions sociales.

Les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères connaissent les plus fortes tensions de recrutement, avec 85% d’employeurs qui peinent à embaucher. Le métier d’infirmier arrive juste derrière, avec environ 81%. Le métier d’aide à domicile connaît le plus de problèmes alors que les besoins sont déjà importants et qu’ils seront énormes comptes tenus du vieillissement démographique. Ce métier est relativement mal payé et les conditions sociales peu favorables.

Il y a d’abord la question des horaires, souvent très élastiques car il faut parfois commencer très tôt pour assurer le service du lever notamment des personnes âgées, revenir à midi pour le déjeuner et le soir pour le coucher. Soit une amplitude considérable avec des coupures non rémunérées et des frais de déplacement pas toujours suffisamment.

Un métier en août qui comprend des tâches très ingrates comme les soins de toilette. Et le tout pour à peine le SMIC compte tenu précisément du décompte mal calculé des heures de travail. Bref un métier qu’il a aussi sera de plus en plus effectuée par du personnel étranger ou d’origine étrangère bien forcé d’accepter des conditions de travail particulièrement dures.

Du côté des opérateurs de voyages, 80% des recrutements de conducteurs de transport en commun sur route sont jugés « difficiles » par les recruteurs. Des entreprises comme Transdev, Keolis ou encore la RATP ont lancé de vastes campagnes de recrutement, avec parfois d’importants avantages à la clé. Mais avec peu succès. En Île-de-France, par exemple, il manque toujours 1 500 conducteurs de bus pour assurer un service normal, selon le journal Le Parisien.

Les chiffres de Pôle emploi ont été recueillis via un questionnaire adressé aux entreprises, portant sur leurs intentions d’embauche pour l’année à venir, ainsi que sur le nombre de recrutements jugés « difficiles » par les recruteurs. Pour l’année 2022, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées. Au total, ce sont plus de 3 millions de projets de recrutements qui ont été recensés par l’établissement chargé de l’emploi en France. Parmi eux, 57,9% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs et ce, quelle que soit la taille de l’établissement, selon Pôle emploi. Ce taux s’élevait à 37,5% en 2017, soit une augmentation de 20 points en seulement cinq ans.

Dans le détail, entre 2017 et 2022, le taux de difficulté à recruter a bondi de 53 points pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices, de 13 points pour les aides à domicile et de 30 points pour les conducteurs de transport en commun sur route.

Grand âge : favoriser le maintien à domicile

Grand âge :  favoriser le maintien à domicile 

 

Sébastien Guérard, président de la Fédération française de masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs propose, dans une tribune au « Monde », d’inscrire la prévention des chutes – responsables de 12 000 décès prématurés par an –, dans les grandes priorités nationales de santé.

 

Tribune. 

 

Au-delà des révélations sur les méthodes de certains établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le livre choc Les Fossoyeurs (Fayard), du journaliste Victor Castanet, interroge notre société et nos consciences sur le grand âge. Notre pays, à l’instar d’autres pays européens, a vieilli avec l’arrivée des baby-boomers dans le grand âge.

Selon l’Insee, au 1er janvier 2022, 21 % des personnes en France ont 65 ans ou plus, et près de 10 % ont 75 ans ou plus. Il s’agit d’âges cruciaux pour la santé et l’autonomie. Or, notre pays accumule les retards dans la mise en œuvre de modalités innovantes d’accompagnement et de prise en charge de la dépendance.

Le manque de temps et l’obstacle du coût sont invoqués pour justifier les renoncements politiques. Pourtant, des leviers existent qui permettraient de conjuguer la qualité de vie de nos aînés ainsi que les conditions de travail des soignants et des aides à domiciles, avec les exigences budgétaires. Parmi eux, la prévention est probablement celui qui procurera des effets rapides et concrets sur l’autonomie et sur les coûts.

Préserver l’autonomie et repousser la survenue du déclin cognitif pour favoriser le maintien à domicile sont deux objectifs parfaitement atteignables en mobilisant les kinésithérapeutes. L’épisode du premier confinement a douloureusement démontré l’importance du maintien de la mobilité des personnes âgées.

Pendant près de cinq semaines, le confinement des Ehpad avait suspendu l’intervention des kinésithérapeutes, privant les résidents de soins de kinésithérapie. Quatre résidents sur cinq ne sont pas sortis de leur chambre. Après le confinement, le nombre de patients devant être accompagnés pour marcher a doublé (deux patients sur trois) et, parmi les plus fragiles, un sur quatre avait perdu cette capacité, rentrant dans la dépendance.

La moitié des patients qui marchaient avec une simple canne marchaient avec un déambulateur après le confinement. Le nombre de patients nécessitant un déambulateur pour marcher a augmenté de 60 %. L’aggravation du niveau de dépendance dans les Ehpad lors du confinement illustre concrètement le rôle stratégique des soins de kinésithérapie. Cette épidémie de grabatisation a eu pour conséquence directe une augmentation de la charge de travail des soignants, déjà fortement sollicités !

Préserver l’autonomie est la mère des batailles, et des initiatives peuvent être prises sans attendre. Par exemple, en permettant aux kinésithérapeutes de proposer à tous les Français, au moment de leur départ en retraite, un bilan kinésithérapique avec un dépistage des risques de fragilité. L’activité physique adaptée doit pouvoir être prescrite par les kinésithérapeutes, et l’accès direct aux soins de rééducation de l’équilibre et de la force musculaire autorisé, pour permettre de prévenir les chutes des personnes âgées, et maintenir ainsi pleinement leur autonomie.

Salarié à domicile : un crédit d’impôt immédiat

Salarié à domicile : un crédit d’impôt immédiat

Une avancée assez significative et surtout plus simple pour favoriser les activités de services aux particuliers Tous les particuliers qui emploient un salarié pour des activités de services à la personne bénéficient d’un crédit d’impôt de 50% des dépenses liées à la prestation dans une limite annuelle de 12.000 euros, dans certains cas majorée. Ces dépenses couvrent le salaire et les cotisations sociales.

Actuellement, il faut attendre l’année suivante pour toucher la somme remboursée par l’État. Grâce à ce nouveau système, la contribution de l’État sera directement déduite de la somme à payer par l’employeur lors de la déclaration mensuelle du salarié à l’Urssaf.

Dépendance-Aides et soins à domicile: insuffisants (Cour des comptes)

Dépendance-Aides et soins  à domicile: insuffisants  (Cour des comptes)

 

Selon l’état des pathologies, les personnes âgées peuvent avoir le choix entre le maintien à domicile ou les EHPAD. Le coût du maintien à domicile est moitié moins que celui dans un EHPAD. Le problème est que l’offre d’aide et de soins est notoirement insuffisant.

« Le virage domiciliaire » souvent annoncé par les pouvoirs publics reste « peu abouti », a constaté la Cour des comptes dans un rapport sur les soins à domicile publié lundi.

Depuis 2005, de grands plans nationaux ont « sensiblement » augmenté l’offre de soins permettant le maintien à domicile des personnes âgées mais elle reste faible.

Il existe 2125 structures de soins à domicile en France, pouvant s’occuper de 126.600 personnes. Cela représente 20 places pour 1000 personnes âgées de 75 ans et plus, contre 102 places en Ehpad, selon la Cour des comptes.

Cette offre de places devra s’adapter pour « répondre au choc démographique lié au vieillissement de la population », tout en tenant compte des coûts publics respectifs des différentes modalités de soins, a relevé l’institution de la rue Cambon.

En conservant les pratiques actuelles, environ 108.000 places supplémentaires en Ehpad seront nécessaires à horizon 2030, selon une estimation de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Il faudrait créer en parallèle environ 25.000 places en services de soins infirmiers à domicile, a estimé la Cour des comptes. Le vieillissement de la population entraînera également un fort accroissement des besoins en personnels pour les services de soins à domicile et les services d’aides à domicile. Il faudrait recruter environ 82.000 équivalents temps plein d’ici à 2030, alors que ces métiers souffrent d’un « manque d’attractivité » lié à la « pénibilité au travail », pointe la Cour des comptes.

Par ailleurs, le choc démographique ne sera « pas homogène » sur l’ensemble du territoire, ce qui plaide pour « une programmation et une régulation fines, au moins au niveau des départements », selon l’institution. Elle recommande de développer des outils pour mieux connaître les besoins et les coûts liés aux soins.

Aides et soins à domicile: insuffisant (Cour des comptes)

Aides et soins  à domicile: insuffisant (Cour des comptes)

 

Selon l’état des pathologies, les personnes âgées peuvent avoir le choix entre le maintien à domicile ou les EHPAD. Le coût du maintien à domicile est moitié moins que celui dans un EHPAD. Le problème est que l’offre d’aide et de soins est notoirement insuffisant.

« Le virage domiciliaire » souvent annoncé par les pouvoirs publics reste « peu abouti », a constaté la Cour des comptes dans un rapport sur les soins à domicile publié lundi.

Depuis 2005, de grands plans nationaux ont « sensiblement » augmenté l’offre de soins permettant le maintien à domicile des personnes âgées mais elle reste faible.

Il existe 2125 structures de soins à domicile en France, pouvant s’occuper de 126.600 personnes. Cela représente 20 places pour 1000 personnes âgées de 75 ans et plus, contre 102 places en Ehpad, selon la Cour des comptes.

Cette offre de places devra s’adapter pour « répondre au choc démographique lié au vieillissement de la population », tout en tenant compte des coûts publics respectifs des différentes modalités de soins, a relevé l’institution de la rue Cambon.

En conservant les pratiques actuelles, environ 108.000 places supplémentaires en Ehpad seront nécessaires à horizon 2030, selon une estimation de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Il faudrait créer en parallèle environ 25.000 places en services de soins infirmiers à domicile, a estimé la Cour des comptes. Le vieillissement de la population entraînera également un fort accroissement des besoins en personnels pour les services de soins à domicile et les services d’aides à domicile. Il faudrait recruter environ 82.000 équivalents temps plein d’ici à 2030, alors que ces métiers souffrent d’un « manque d’attractivité » lié à la « pénibilité au travail », pointe la Cour des comptes.

Par ailleurs, le choc démographique ne sera « pas homogène » sur l’ensemble du territoire, ce qui plaide pour « une programmation et une régulation fines, au moins au niveau des départements », selon l’institution. Elle recommande de développer des outils pour mieux connaître les besoins et les coûts liés aux soins.

Aide à domicile: l’hypocrisie sur les salaires

Aide à domicile: l’hypocrisie sur les salaires

 

 

Les propositions d’embauche fleurissent partout concernant l’aide à domicile. Pourtant les candidats sont très insuffisants par rapport à la demande. En cause des conditions sociales particulièrement déplorables en général.

 

Les problèmes des salariés de l’aide à domicile sont de plusieurs ordres. Il y a d’abord l’amplitude concernant la durée journalière de travail : il faut commencer tôt et finir très tard. Ensuite il y a les heures d’attente et de trajets souvent non rémunérés. Ensuite il y a le faible salaire compte tenu d’une durée de travail hebdomadaire réduite. Au total certain ne gagnent pas plus de 1000 € pour un travail particulièrement ingrat qui exige compétence et dévouement.

 

certes, il  nous faut pas trop généraliser car certains organismes employant des aides à domicile ont  compris qu’il fallait faire travailler à plein temps les aides  à domicile, qu’il fallait aussi rémunérer temps d’attente et de déplacement. Mais c’est loin d’être le cas partout d’où ces difficultés de recrutement aussi bien dans le privé que dans le public.

Les entreprises ou institutions d’aide à domicile sont par ailleurs très composites avec des distorsions aussi de concurrence et des politiques sociales très différentes. Pourtant le projet de loi prévoit notamment d’instaurer au 1er janvier un «tarif plancher» national (et non variable selon les départements comme jusqu’alors) de 22 euros par heure de prestation pour les services d’aide à domicile, afin de sécuriser leur financement et de mieux rémunérer les salariés.

 

Mais ce tarif socle de 22 euros est «bien loin du coût de revient de l’heure d’intervention, évalué a minima à 25 euros avant revalorisation des salaires», ont expliqué vendredi les représentants des entreprises de services à la personne (FESP, Fédésap), qui affirment dans ces conditions ne pas être en mesure de revaloriser leurs 160.000 salariés. Du coup nombre de salariés préfère se diriger vers les maisons de retraite qui pour une qualification équivalente offre un statut et des salaires beaucoup plus intéressants.

 

À noter que dans le bouclage économique il faut prendre en compte le fait aussi que souvent les aides sont payées par le client. Un client qui a aussi tendance à réduire sa demande et donc à rendre encore plus complexe la réponse de l’offre.

Aide à domicile : des conditions sociales souvent inadmissibles

Aide à domicile : des conditions sociales souvent inadmissibles

 

Avec le vieillissement de la population, médias, politiques et experts comptent sur le développement de l’aide à domicile pour rendre acceptable la vie des personnes âgées . Le problème ,c’est que les confusions sociales sont inadmissibles. En effet non seulement les salaires sont assez dérisoires mais les conditions de travail sont particulièrement pénibles. Des tâches souvent ingrates qui demandent beaucoup d’abnégation et même d’amour. Des horaires de travail impossibles : le matin tôt, le soir tard, les samedis dimanches et jours de fête. En outre dans beaucoup de cas des temps d’attentes qui ne sont pas rémunérés et une prise en charge trop partielle des temps et frais de déplacement. Un quart seulement des aides à domicile estiment que leur rémunération est à la hauteur de leurs efforts, contre 35% pour les autres salariées, selon une étude de la Dares publiée vendredi, alors qu’un grand nombre d’entre elles vont voir leur salaire augmenter à partir de ce vendredi.

209.000 aides à domicile du secteur associatif intervenant chez les personnes âgées et handicapées bénéficient vendredi d’une hausse salariale de 13% à 15% (mais pas les 160.000 employés du privé).

Disponibles pour les autres, les aides à domiciles ont, pour la moitié d’entre elles, l’impression de ne pas l’être pour leurs proches, avec des journées longues et des horaires atypiques, selon cette étude sur les « risques pyscho-sociaux chez les salariées de l’aide à domicile ».

Dans ce secteur féminin à 95%, les salariées ont « un temps de travail très morcelé », des temps de repos réduits. Trois-quarts d’entre elles sont à temps partiel. La moitié n’ont pas les mêmes horaires tous les jours et 15% ne connaissent pas leurs horaires une semaine à l’avance. Elles sont davantage amenées à travailler le weekend et les jours fériés, et 29% n’ont pas 48 heures de repos consécutives, selon la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques du ministère du Travail.

« Malgré un sentiment d’isolement et une absence de soutien de la part des collègues, les salariées de l’aide à domicile se sentent soutenues par la hiérarchie et reconnues dans leur travail », relève néanmoins la Dares. « Elles reçoivent plus fréquemment que les autres salariées le respect et l’estime qu’elles méritent pour leur travail et se sentent moins souvent traitées injustement ». « La satisfaction dans le métier est très liée à la qualité de la relation qui peut s’instaurer avec le personne aidée ».

Aides à domicile: Des salaires de misère

 Aides à domicile: Des salaires de misère

 

Alors que partout on loue le rôle stratégique des aides à domicile, le secteur affiche encore des salaires de misère. Non seulement le salaire de base est insignifiant mais en plus il faut intégrer souvent les temps d’attente et les temps de déplacement non pris en charge. Un collectif d’universitaires et de féministes, dont l’écrivaine Annie Ernaux et la sociologue Dominique Méda, plaide, dans une tribune au « Monde », pour la création d’un grand service public de l’aide à l’autonomie ainsi que pour la revalorisation des salaires et des carrières de celles qui ont été les « grandes oubliées » du Ségur de la santé.( Le Monde, extrait)

 

Tribune.

Une journée de mobilisation des aides à domicile, baptisée « 24 heures sans aide à domicile », aura lieu le 23 septembre. Les près de 700 000 aides à domicile, en première ligne durant la crise sanitaire, sont les « grandes oubliées » du Ségur de la santé ou des plans de relance, en dehors d’une prime ponctuelle de 1 000 euros, en réalité rarement obtenue en totalité. Elles sont à 97 % des femmes, sous-payées, aux conditions de travail extrêmement difficiles, subissant l’isolement professionnel, la précarité et le temps le partiel imposé. Qui plus est, elles relèvent d’une myriade de statuts : entre le secteur associatif non lucratif (la branche de l’aide à domicile), le privé lucratif (les services à la personne), le public (du secteur hospitalier ou des collectivités locales) et, enfin, le particulier employeur.

Mais elles ont en commun d’être toutes précarisées, aussi bien dans le secteur privé que dans le public : on estime entre 70 % et 90 % le temps partiel dans ce secteur, un temps partiel imposé ; 58 % travaillent le samedi ; 41 % le dimanche. Mais ce temps de travail rémunéré ne couvre pas tout le temps de travail réel. Afin de baisser le coût, et partant pour contourner le smic, les employeurs ne rémunèrent pas une partie du travail : celui lié au relationnel. En réalité, « ces emplois ne sont pas à temps partiel, mais sont payés à temps partiel », comme le disent les économistes François-Xavier Devetter et Emmanuelle Puissant (Le Monde du 15 juin 2020). De plus, l’amplitude de la journée de travail peut dépasser les douze heures. Des aides à domicile racontent qu’elles travaillent plus de cinquante heures hebdomadaires, tout en étant payées à temps partiel !

Les aides à domicile font partie de ces métiers du soin et du lien aux autres, très féminisés, qui sont dévalorisés. On ne reconnaît pas leur qualification, ni l’expertise et la technicité pourtant essentielles pour faire face à un public invalide, malade ou âgé. On ne tient pas compte du réel degré de responsabilités lorsqu’elles ont à porter, à accompagner des patients parfois en fin de vie. On nie enfin l’importance des contraintes physiques et nerveuses de ces emplois. Rappelons que les accidents du travail y sont trois fois plus fréquents que la moyenne (94,6 accidents pour 1 000 salariées) !

C’est parce que ces emplois sont très féminisés et s’appuient sur des compétences considérées comme « naturelles » pour les femmes (aider, soigner, accompagner, nettoyer, écouter…) qu’ils sont sous-payés. Cette dévalorisation du travail et ces modes de comptabilisation du temps de travail expliquent les bas salaires dans ce secteur. Il existe encore, dans certaines conventions collectives, des minima qui sont en dessous du smic horaire ! Du fait du temps partiel, le salaire médian pour une aide à domicile est en moyenne de 900 euros brut, bien loin du smic mensuel (cette rémunération est variable selon les conventions collectives et la détention ou non d’un diplôme du secteur). 17,5 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté, soit deux fois plus que l’ensemble des salariés. Elles ne bénéficient pas ou très peu d’évolution de carrière et la majorité est toujours au smic après dix-sept ans d’ancienneté.

Perspectives de la livraison à domicile de denrées alimentaires

Perspectives de la livraison à domicile de denrées alimentaires

Un article du Wall Street Journal qui s’appuie sur l’analyse de l’entreprise Instacart

Bientôt, vos applications de livraison alimentaire pourraient ressembler furieusement à vos feeds de réseaux sociaux. Et vous le devrez à Instacart.

Le géant de la livraison de courses en ligne a annoncé la semaine dernière que Fidji Simo, ancienne vice-présidente de Facebook et en charge de l’application historique du réseau social, succéderait au fondateur d’Instacart Apoorva Mehta à la tête de l’entreprise à partir du mois prochain. Elle apportera sans doute des changements à Instacart qui pourraient exercer une influence durable sur le secteur de la livraison alimentaire.

En surface, le modèle d’Instacart peut sembler comparable à celui des plateformes de livraison de repas, s’appuyant sur des travailleurs indépendants pour livrer de la nourriture aux clients. Toutefois, il existe des différences notables. Instacart indique que la majorité de ses livreurs sont des travailleurs indépendants, mais l’entreprise emploie également des salariés à temps partiel dans certains magasins. Par ailleurs, compte tenu notamment du panier plus rempli, les courses constituent une unité économique très distincte des repas de restaurant. L’an dernier, Instacart dit avoir enregistré 1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires, mais « traité » des « dizaines de milliards » de dollars en valeur de transaction brute. La comparaison n’est pas parfaite, mais DoorDash a dégagé le double de ce chiffre d’affaires l’an dernier, traitant environ 25 milliards de dollars en valeur de commande brute pour son activité principale.

Toutefois, cette dynamique pourrait changer. En plus de son activité de livraison de courses, Instacart développe une entreprise de publicité, qu’il espère porter un jour au niveau des plus grandes agences de publicité numérique. L’embauche à la tête de la société de Fidji Simo, qui a mené le lancement des publicités sur le fil d’actualité de Facebook ainsi que l’équipe responsable de la monétisation des publicités mobiles pour la plateforme, signale l’ambition d’Instacart d’accélérer cette activité. Au cours des deux dernières années, Instacart a débauché trois hauts responsables d’Amazon et de Google pour piloter sa division publicité.

Bien qu’Instacart ne soit pas coté en Bourse et révèle peu de données financières, son activité de publicité a généré environ 300 millions de dollars l’an dernier et pourrait croître à 1 milliard de dollars l’an prochain

Des données d’Edison Trends et de Bloomberg Second Measure montrent que la part de marché d’Instacart dans la collecte et livraison de courses a atteint un pic au début de la pandémie. Cette part de marché reste élevée comparée aux niveaux d’avant la crise sanitaire, mais a diminué. En avril 2020, Instacart s’imposait avec une part de marché clairement en tête auprès des consommateurs américains parmi une sélection d’entreprises de collecte et livraison de courses aux Etats-Unis, selon Bloomberg Second Measure, après avoir pris une part de marché significative à Walmart. Mais en mai 2021, Walmart était de nouveau en tête.

Bien qu’Instacart ne soit pas coté en Bourse et révèle peu de données financières, son activité de publicité a généré environ 300 millions de dollars l’an dernier et pourrait croître à 1 milliard de dollars l’an prochain, selon une source proche du dossier. Ces perspectives de croissance seront sans doute scrutées par les investisseurs potentiels, alors que l’entreprise se prépare à une introduction en Bourse très attendue. En plus de renforcer la valeur ajoutée d’une plateforme pour ses clients en touchant des consommateurs qui sont en train de faire leurs courses, les publicités sont une activité lucrative avec des marges élevées qui peuvent compenser une croissance lente dans d’autres domaines. C’est ainsi grâce à son modèle dominé par la pub que Facebook a publié une marge brute de plus de 80 % l’an dernier, contre un peu plus de 50 % pour DoorDash. Avec l’essor lié à la pandémie l’an dernier, Instacart dit avoir pu dégager des bénéfices sur la base de son Ebitda ajusté en 2020, ce qu’il n’était pas parvenu à faire avant la pandémie en 2019.

Les plateformes de livraisons de repas de restaurant peinent elles-mêmes à réaliser des bénéfices réguliers, malgré la forte hausse de leur chiffre d’affaires. DoorDash est parvenu à enregistrer un bénéfice l’an dernier pour l’ensemble de l’exercice sur la base de son Ebitda ajusté, mais Uber Eats n’y est pas arrivé. Les pressions réglementaires ont augmenté la rémunération des livreurs dans certaines zones et plafonné les commissions que les plateformes peuvent facturer aux restaurants, du moins temporairement. La ville de New York envisage un plafond permanent de ces commissions. Les plateformes de livraison ont pu compenser la baisse des commissions aux restaurants en facturant des tarifs plus élevés aux clients. Mais avec le retour de la restauration sur place, les clients pourraient rechigner à continuer de payer ces frais.

La publicité représente un moyen de combler l’écart, et les plateformes de livraison semblent discrètement renforcer leur présence publicitaire. Uber Eats a lancé son premier format publicitaire en annonces sponsorisées en août dernier et dit viser une performance de 100 millions de dollars pour son activité publicitaire cette année. Toutefois, le directeur général d’Uber, Dara Khosrowshahi, a déclaré en mai que sa division Eats était nettement en avance sur cet objectif. Uber a aussi récemment engagé un ancien dirigeant d’Amazon spécialiste de technologie publicitaire pour diriger son activité publicité. DoorDash indique que bien qu’il propose des remises aux clients, l’entreprise doit encore payer la note pour certaines de ces promotions. Un porte-parole de l’entreprise a déclaré qu’elle n’était pas prête à discuter des progrès de la publicité pour le moment. Toutefois, selon LinkedIn, DoorDash a un vice-président à la tête de son activité publicitaire et recherche actuellement un directeur des revenus publicitaires.

A mesure que les entreprises de livraison se focalisent moins sur la croissance et plus sur les bénéfices, la publicité pourrait se présenter comme le saint Graal. Et Instacart semble déterminé à prouver sa valeur.

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