Archive pour le Tag 'Dollar'

Dollar en hausse

Dollar en hausse

Les divergences de politique monétaire et l’évolution des croissances favorisent en  ce moment le dollar par rapport aux autres monnaies notamment vis à vis  l’euro. La banque centrale européenne par exemple est contrainte de desserrer sa politique monétaire pour soutenir une croissance relativement faiblarde : moins de 1 % sur un an pour  2,5 % aux États-Unis. À l’inverse les États-Unis peuvent continuer leur politique monétaire plus rigoureuse et attirer en même temps les capitaux compte tenu de la différence des taux.

Conséquence, l’écart entre les taux américains à 10 ans et leur équivalent au Canada ou en Chine est au plus haut jamais observé, tandis que le différentiel entre rendements américain et allemand n’avait plus été si important depuis cinq ans. «Les politiques monétaires continuent à diverger, ce qui devrait permettre au dollar de poursuivre son élan loin en 2025», selon les analystes de Brown Brothers Harriman.

 

Le dollar monte par rapport à l’euro

Le dollar monte par rapport à l’euro

 

Nouvelle hausse pour le dollar par rapport à l’euro; Le dollar atteint son plus haut niveau face à l’euro depuis plus d’un an, poussé par des politiques monétaires divergentes, entre une Fed attendue plus ferme que prévu du fait des risques d’inflation et une BCE jugée accommodante du fait de la faiblesse de la croissance. Vers 20h20 GMT, le billet vert s’appréciait de 0,60% par rapport à la monnaie unique, à 1,0479 pour un euro. Il est même monté jusqu’à 1,0462 euro, un sommet touché pour la dernière fois en octobre 2023.

 

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de 56% à une réduction d’un quart de point à l’issue de la prochaine réunion de la Fed, les 17 et 18 décembre, contre 72% la semaine dernière, selon l’estimation de CME Group. Les taux américains se trouvent actuellement dans la fourchette de 4,50 à 4,75%. Sur le long terme, le marché s’attend à trois baisses du taux directeur de la Fed d’ici fin 2025, alors que les opérateurs en prévoyaient six sur la même période il y a deux mois. Parallèlement, «il semble que la Banque centrale européenne (BCE) va être plus agressive que la Fed» dans ses baisses de taux, a noté M. Chandler, une position plus accommodante qui profite donc au dollar. Les marchés attendent déjà une baisse des taux lors de la prochaine réunion de la BCE, en décembre, et prévoient que le taux de référence baissera jusqu’à 2% d’ici mi-2025.

Dollar: en recul

Dollar: en recul

Le dollar en repli en raison des interrogations concernant l’élection présidentielle mais aussi intégrant l’évolution de la situation économique mondiale et géostratégique. Certes l’inflation semble de mieux en mieux maîtrisée mais cela pourrait être dû à un tassement de l’activité économique.

 

Le dollar s’est replié lundi, consolidant à l’orée d’une semaine riche en indicateurs macroéconomiques, sur fond d’attentisme à l’approche de l’élection présidentielle américaine. Vers 20h20 heure française, le billet vert abandonnait 0,18% face à la monnaie unique européenne, à 1,0815 dollar pour un euro. Il lâchait aussi 0,11% devant la devise britannique, à 1,2973 dollar pour une livre.

 

Toutefois, «ce qui pourrait remettre en question (la dynamique du dollar), ce sont des données très faibles vendredi dans le rapport d’octobre sur l’emploi américain», a noté Marc Chandler. Les analystes tablent sur un taux de chômage similaire au mois dernier, à 4,1%, mais s’attendent à un recul important des créations d’emplois, à 110.000 contre 254.000 en septembre, selon le consensus de MarketWatch.

 

Paradoxe : l’euro plus haut que le dollar

 

C’est un paradoxe apparent de voir que l’Euro est plus haut que le dollar depuis environ un an alors qu’en 2022 l’euro et le dollar étaient à parité.

 

En cause sans doute les différentes intentions de politique monétaire avec une banque fédérale américaine qui par tous les moyens veut réduire l’inflation et donc maintenir assez haut pendant longtemps les taux d’intérêt. À la différence de la banque centrale européenne qui souhaiterait bien, elle, accélérer la baisse des taux pour soutenir une économie beaucoup plus chancelante. Mais dans la pratique la banque centrale européenne est bien contrainte de ne pas trop s’éloigner de la politique monétaire américaine.

 

Le dollar pour remplacer le peso ?

Argentine : Le dollar pour remplacer le peso

L’Amérique du Sud n’en finit pas de s’enfoncer dans une misère qui découle directement de politiques économiques très hasardeuses. Comme au Brésil, la pauvreté ne cesse augmenter et avec l’inflation les difficultés progressent également.

Du coup, les Argentins seraient bien tentés de voter pour un outsider comme président de la république qui propose de remplacer la monnaie locale, le peso par le dollar.

Le programme de Javier Milei rencontre un puissant écho dans une population excédée de voir l’inflation et la faiblesse de la monnaie ronger son pouvoir d’achat. Il propose de remplacer le peso par le dollar dans l’économie argentine. (

Submergés par la pire inflation depuis 30 ans à 137% en rythme annuel et 12% en rythme mensuel, les Argentins s’en remettent aux combines pour maintenir la tête hors de l’eau. La plus vieille et la plus populaire d’entre toutes reste d’acheter des dollars.

L’inflation génère des conséquences sociales. Près d’un Argentin sur deux (40,1% selon l’institut national statistique) vit sous le seuil de pauvreté. L’Etat est pareillement surendetté sur fond d’incurie des services publics. « La grande classe moyenne qui faisait notre fierté, parce qu’elle était unique en Amérique latine, n’existe plus », regrette Cécilia qui fustige la « caste » au pouvoir, reprenant les mots du favori à la présidentielle du 22 octobre Javier Milei.

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Le programme du candidat libertarien rencontre un puissant écho dans une population excédée de voir l’inflation et la faiblesse de la monnaie ronger son pouvoir d’achat. Le remède Milei : moins d’Etat, plus de dollars. Pour celui qui a choisi « la fin de l’inflation » comme titre de son livre-programme, la monnaie argentine a moins de valeur que « des excréments ».

Concrètement, Javier Milei, économiste de formation, dont les tracts de campagne reprennent l’iconographie du billet vert, propose de remplacer le peso par le dollar dans l’économie argentine. Et de supprimer la banque centrale ainsi que plusieurs ministères pour réduire l’emprise de l’Etat.

Dollar : monnaie de référence encore pour longtemps

Dollar : monnaie de référence encore pour longtemps

La politiste Carla Norrlöf liste, dans une tribune au « Monde », les raisons pour lesquelles une remise en cause de la domination du dollar – dont l’hégémonie est un facteur de stabilité – est peu probable.

De nombreux experts pensent que l’hégémonie mondiale du dollar américain, qui dure depuis près de quatre-vingts ans, touche enfin à sa fin. Cette issue n’est pas impossible : des crises économiques, une polarisation intérieure accrue et de puissants vents géopolitiques contraires pourraient en effet aboutir à l’effondrement de la monnaie américaine. Mais ce n’est pas probable.

Les débats sur l’avenir du système monétaire international ne tiennent en effet pas compte de la domination complète et profonde du billet vert, de son rôle essentiel sur les marchés publics et privés, et des diverses incitations à détenir des dollars. Tant que les synergies renforçant les différentes possibilités d’usage du dollar continueront à prévaloir, il sera difficile de réduire l’écart béant qui le sépare des autres monnaies.

Certes, la primauté et l’omniprésence du billet vert dans le système financier mondial sont devenues une pomme de discorde majeure dans la lutte entre les grandes puissances – Etats-Unis, Chine et Russie.

Ces défis géopolitiques s’inscrivent dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de polarisation de la politique américaine, qui a conduit à des négociations interminables sur le plafond de la dette américaine au début de l’année. Pris dans leur ensemble, ces facteurs risquent d’ébranler la perception de sécurité attachée aux actifs en dollars. Mais pour que le billet vert soit détrôné, il faudrait que des acteurs multiples soutiennent un changement de monnaie substantiel.

En dehors des Etats-Unis, le dollar est à la fois un moyen d’échange, une unité de compte ou de réserve de valeur. Les gouvernements et les autorités monétaires utilisent le dollar pour intervenir sur les marchés des changes, pour détenir des réserves officielles et comme monnaie d’ancrage. Les acteurs privés, quant à eux, s’en servent pour la facturation et le règlement des échanges, ainsi qu’à des fins d’investissement. C’est l’interaction entre ces différents acteurs et rôles qui a propulsé le dollar dans sa position hégémonique.

Le dollar surpasse de loin son principal rival, l’euro, dans le rôle de monnaie de réserve pour stabiliser le taux de change ou modifier les taux d’intérêt. Les décisions des gouvernements sont donc déterminantes pour le maintien de la primauté du dollar.

Taux d’intérêt : le dollar en avance

Taux d’intérêt : le dollar en avance

. Par Vincent Manuel, Chief Investment Officer, Indosuez Wealth Management (la Tribune)

 

 

Le dollar toujours aussi solide. Celui-ci a atteint de nouveaux sommets en août, la Fed ayant balayé les espoirs du marché en confirmant le maintien de sa politique monétaire ultra-agressive.

Propulsé par la remontée des taux d’intérêt, le dollar a également été soutenu par l’environnement d’aversion au risque accompagnant cette hausse des taux, les investisseurs recherchant la sécurité de la monnaie de réserve mondiale – qui se trouve être la devise des marchés développés offrant le meilleur rendement. Nous restons positifs sur le dollar face aux incertitudes des troisième et quatrième trimestres, tout en observant que les gains des rallyes successifs sont de plus en plus faibles.

En Chine, le scénario de ralentissement potentiel de la croissance a été jugé prioritaire par rapport à la lutte contre l’inflation des prix à la consommation, contenue à ce stade. La Banque centrale a donc continué d’assouplir les taux d’emprunt à court terme et les taux hypothécaires, afin d’amortir le ralentissement en cours et de soutenir le secteur immobilier. Ce soutien monétaire contraste avec la situation de la quasi-totalité des autres banques centrales, qui s’efforcent de regagner la crédibilité perdue en luttant contre une inflation galopante.

La PBoC complète ses efforts de relance en laissant filer le yuan par rapport aux devises de ses principaux partenaires commer-ciaux, qui reculent également vis-à-vis du dollar. Nous ne pouvons donc exclure une nouvelle baisse du yuan vers 7,00 et au-delà, tandis que le FOMC continue de durcir sa politique monétaire et que les écarts de taux d’intérêt se creusent. Les poli- tiques de relance mises en œuvre devraient toutefois limiter les sorties de devises.

Le dollar australien (qui bénéficie de la notation AAA) peine à résister à l’envolée du billet vert. En situation de plein emploi, le marché du travail reste extrêmement robuste, tandis que l’IPC dépasse largement le seuil de tolérance de la Banque centrale d’Australie (RBA).

La RBA a procédé à des hausses de taux rapides et devrait poursuivre dans cette voie. Ce « retour » au statut de devise à haut rendement est associé à un excédent commercial record. Les exportations nettes de blé, de charbon, de minerai de fer et même de gaz naturel liquide continueront à soutenir la balance courante, freinant tout recul du dollar australien.

La devise australienne possède cependant deux points faibles : les sanctions de son principal partenaire commercial – la Chine – et le secteur immobilier, fortement endetté et vulnérable à de nouvelles hausses des taux domestiques. Nous restons globalement positifs et profiterons de tout recul par rapport aux grandes devises internationales .

Malgré la reprise de l’inflation au Japon, le marché doute de la capacité de la Banque du Japon (BoJ) à modifier sa politique dans un avenir proche, ce qui se comprend aisément au vu des expériences passées. Les précédentes tentatives de relance de l’inflation ont été si timides que les autorités monétaires attendront de voir une inflation bien ancrée avant d’envisager de mettre fin à leur politique ultra-accommodante.

Les investisseurs devront surveiller de près l’attitude de la BoJ et du gouvernement japonais pour déceler les signes avant-coureurs de ce revirement, mais avec une inflation nettement inférieure à celle des autres marchés développés, ceux-ci ne seront pas visibles avant quelques mois.

En raison de la vigueur du dollar, l’argent est repassé sous la barre des 20 dollars/once. Le cours de l’argent a accompagné la baisse générale des métaux précieux, les prix de l’or, du platine et du palladium ayant également chuté en août.

La vigueur du dollar repose sur la politique monétaire de la Fed, de plus en plus ferme dans sa lutte contre l’inflation, alors que les marchés envisagent désormais des taux d’intérêt proches de 4% aux États-Unis à la fin de 2022. Les coûts d’emprunts de l’argent ont également augmenté, ce qui permet aux détenteurs du métal de générer jusqu’à 2% par an sur leurs avoirs. Cela pourrait signifier que le marché anticipe une poursuite de la baisse, même si les besoins demeurent importants à court terme, car les participants préfèrent emprunter le métal à un coût élevé plutôt que de procéder directement à des achats.

Nouvelle chute de l’euro à 0,9941 dollar, un plus bas depuis 2002

L’euro dégringole encore face au dollar

 

Nouvelle chute de l’euro à  0,9941 dollar, un plus bas depuis 2002

 

En cause,  des perspectives économiques peu  rassurantes en  2023 en raison de la crise énergétique notamment (les États-Unis sont autonomes du point de vue énergie). Les prix du gaz continuent d’atteindre des sommets  à pré s de 300 $ le mégawatt heure. Le cours du gaz européen (contrat à terme du TTF néerlandais) a bondi de plus de 20% ce lundi pour s’élever à 295 euros le mégawattheure (MWh), s’approchant des records historiques atteints dans les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. S’attendre aussi  à une hausse considérable des prix de l’électricité qui pourraient doubler.

Par ailleurs la hausse du dollar rend les importations plus coûteuses, notamment pour les matières premières comme le pétrole dont le cours est fixé en dollars, accentuant une inflation déjà dévastatrice pour les consommateurs et les entreprises.

Et la semaine pourrait être douloureuse pour l’euro. Pour l’instant, en 2022, la devise s’était ressaisie après avoir flirté avec le seuil de la parité, mais « de mauvais indicateurs PMI mardi pourraient suffire à ancrer l’euro sous un dollar », prévient, Kit Juckes, analyste chez Société Générale.

Car de l’autre côté de l’Atlantique, malgré un léger affaiblissement de l’inflation américaine en juillet, la Réserve fédérale américaine (Fed) assure qu’elle va continuer de resserrer sa politique monétaire.

L’euro au plus bas face au dollar, pourquoi ?

L’euro au plus bas face au dollar, pourquoi ? 

 

Par Clémentine Gallès, Cheffe Economiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking. (La Tribune)

L’euro a de nouveau nettement baissé cette semaine contre le dollar, atteignant un plus bas depuis près de vingt ans. En renforçant le coût de l’énergie importée par les économies de la Zone euro, cette baisse représente un risque supplémentaire qui pèse sur les perspectives à la fois d’inflation et d’activité économique. Cela représente donc une

En effet, le dollar connaît un important mouvement d’appréciation contre l’ensemble des devises depuis le début de l’année (+15% contre l’euro et la livre britannique, et +22% contre le yen). Cette progression du dollar s’explique par différents facteurs. Tout d’abord la Réserve fédérale a annoncé dès la fin de l’année 2021 une progression de ses taux d’intérêt en réaction à une inflation américaine particulièrement élevée. Cette hausse des taux a incité les investisseurs en quête de rendements à acheter des obligations américaines libellées en dollars. Cette tendance a par la suite été accentuée par l’annonce de la Guerre en Ukraine. Les investisseurs ont en effet renforcé leur préférence vers des investissements en dollars dans ce nouveau contexte de risque touchant particulièrement l’Europe.

Enfin, l’appréciation de matières premières habituellement échangées en dollar a mécaniquement fait augmenter le recours à cette devise. Donc, si l’euro a baissé face au dollar, c’est avant tout lié à la forte demande de dollars. D’ailleurs l’euro n’a pas beaucoup évolué sur la période récente quand on le regarde contre un panier de devises plus large .

Cette nouvelle baisse augmente encore davantage le coût des énergies libellées en dollars, impliquant des nouvelles tensions à venir sur l’inflation de la Zone euro mais surtout une nouvelle dégradation des perspectives d’activité. La forte progression des prix de l’énergie depuis quelques mois a déjà impliqué une nette dégradation de la balance commerciale allemande, qui vient de basculer en territoire négatif pour la première fois depuis 1991 .

L’accentuation récente des tensions sur l’approvisionnement en gaz russe fait dorénavant craindre une récession en Zone euro. Dans ce contexte la progression du dollar face à l’euro devient une difficulté complémentaire pour la BCE : si elle augmente beaucoup ses taux d’intérêt, elle prend le risque de provoquer une récession, mais si elle n’augmente pas assez ses taux d’intérêt, l’euro pourrait continuer de baisser et mécaniquement renforcer le risque d’une inflation durable.

La guerre en Ukraine: vers un déclin du dollar

La guerre en Ukraine:   vers un  déclin du dollar 

Dans un entretien au « Monde », l’économiste Michel Aglietta explique comment l’émergence des monnaies numériques de banques centrales peut rebattre les cartes du système monétaire international.

 

 

La série de mesures punitives prises par l’Occident contre les institutions financières russes pourrait avoir un effet collatéral : inciter les pays émergents à se détourner un peu plus encore du dollar. Mais aussi accélérer la montée en puissance du yuan, explique l’économiste Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

 

Dans l’ouvrage qu’il copublie le 20 avril, La Course à la suprématie monétaire mondiale. A l’épreuve de la rivalité sino-américaine (Odile Jacob, 304 pages, 24,90 euros, avec Guo Bai et Camille Macaire), il explique comment la Chine est en passe de bouleverser le système monétaire international.

Les sanctions contre la banque centrale russe pourraient pousser d’autres instituts monétaires à se détourner du billet vert comme devise de réserve. Est-ce la fin de l’hégémonie du dollar ?

La diversification des réserves mondiales de changes a déjà commencé : entre 2001 et 2021, la part du dollar y est passée de plus de 70 % à 59 % seulement. Le poids du yuan est encore limité, mais il monte à grande vitesse, car un certain nombre de pays cherchent à sortir de l’orbite occidentale, en particulier en Asie. Dès lors, la guerre en Ukraine va sans doute accélérer cette ascension du yuan à l’international et le déclin du dollar roi.

 

A court terme, la Chine fera probablement attention à ne pas apparaître comme une aide immédiate et décisive pour la Russie. Toutefois, Pékin raisonne sur le long terme. Son objectif est de renforcer son autonomie et son indépendance à l’égard des Etats-Unis, notamment pour les matières premières et les nouvelles technologies. Or, la Russie exporte des matières premières et des métaux rares, qui sont justement essentiels au développement des high-tech.

S’ajoute à cela le gaz de Sibérie, que Moscou pourrait un jour vendre à la Chine : il n’existe pas encore de connexion le permettant mais, d’un point de vue géographique, cela aurait du sens. Pékin le sait et, en attendant, poursuit le déploiement de sa monnaie numérique.

Quel rôle celle-ci peut-elle jouer dans la montée en puissance du yuan ?

La Chine a une longueur d’avance en la matière, puisque, durant les Jeux olympiques de février, elle a déployé son e-yuan sur tout le territoire. Elle commence maintenant à le développer à l’international, avec le projet « mBridge », une plate-forme de monnaie numérique menée avec Hongkong, la Thaïlande et les Emirats arabes unis, qui permettra d’effectuer les paiements transfrontaliers en temps réel et à moindre coût, car sans intermédiaire.

Un dollar numérique sans blockchain ?

Un dollar numérique sans blockchain ?

Menés par Stephen Lynch, élu du Massachusetts à la Chambre des représentants,Les députés démocratesviennent d’introduire une proposition de loi, le Electronic Currency and Secure Hardware (ECASH) Act, qui conduirait le Département du Trésor à tester l’usage d’une « version électronique » du dollar.

Si la loi est votée (ce qui reste très incertain, les démocrates n’ayant qu’une très courte majorité législative, face à un parti républicain peu coopératif), elle entraînerait la mise en œuvre par le Département du Trésor d’un Electronic Currency Innovation Program (ECIP). Celui-ci serait ensuite chargé de superviser une série de projets pilotes expérimentant l’usage d’un « e-cash », une monnaie virtuelle émise par le Département du Trésor, qui pourrait être utilisée sans passer par l’intermédiaire des banques. Les tests seraient déployés au maximum 90 jours après le passage de la loi, et la monnaie virtuelle devrait être rendue accessible au public sous un délai de quatre ans.

Le e-cash sera conçu pour être facile d’utilisation, afin d’être le plus inclusif possible, les soutiens démocrates de la loi ayant à cœur d’en faire une monnaie accessible à tous. Deux personnes pourraient ainsi s’échanger facilement des e-cash en tapant leur téléphone l’un contre l’autre, et la monnaie devra également être facilement utilisable dans le commerce de détail, sur le modèle offert par le paiement sans contact. L’idée est aussi de permettre d’envoyer des e-cash à distance par messages sécurisés.

L’originalité du e-cash tient en partie au fait qu’il ne s’agirait pas d’une cryptomonnaie, comme le bitcoin. Ainsi, la loi stipule que le dispositif doit permettre des échanges monétaires de pair à pair « sans passer par un registre commun ou distribué »  et générer « un minimum de données transactionnelles » (là où la blockchain Bitcoin rend toutes les transactions publiques). L’idée est de conserver la confidentialité, la facilité d’utilisation et l’absence de frais de transaction qui caractérisent l’argent liquide, mais en s’affranchissant simplement du billet physique.

 

Un e-dollar pour conserver la suprématie du dollar ?

Un e-dollar pour conserver la suprématie du dollar ?

 

 Cette fois, c’est sûr, la course au e-dollar est lancée. Le président américain a signé, le 9 mars dernier, un ordre présidentiel qui donne une feuille de route et les ambitions de cet e-dollar. Elles sont à l’image du dollar car il s’agit de ne pas perdre la suprématie mondiale en la matière. Par Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Ecole Polytechnique de Louvain, Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles, Ecole Polytechnique de Bruxelles et Bruno Colmant, Université de Bruxelles. L’e-dollar est un CBDC ou Central Bank Digital Currency (1), c’est-à-dire un dollar en cash mais pas sous format papier mais sous forme numérique. On y décèle d’abord un sens de l’urgence. Il faut que les Etats-Unis puissent participer de manière crédible aux discussions internationales relatives au CBDC. Sans projet d’e-dollar, c’est impossible. L’e-dollar servira aux transferts d’argent transfrontaliers notoirement trop chers et inefficaces. Ils doivent favoriser l’inclusion financière.

Le président Joe Biden charge son administration de lui fournir une vue sur les choix techniques possibles, le réel impact des CBDC pour promouvoir l’inclusion financière car trop d’Américains n’ont même pas de compte en banque : mais aussi les relations entre CBDC et les monnaies numériques privées qui, curieusement, ne sont pas ignorées ni dédaignées comme dans d’autres projets de CBDC ailleurs dans le monde.

L’ordre exécutif établit aussi un lien entre CBDC, monnaies privées et leur impact sur la démocratie, comme si ce droit régalien, battre monnaie, avait déjà eu une influence sur la bonne santé des démocraties.  Le président Biden s’inquiète aussi de savoir si les projets de CBDC à l’étranger ont le potentiel de disrupter les systèmes internationaux de paiement d’aujourd’hui dans un sens qui marginaliserait la centralité des Etats-Unis et du dollar. Il veut aussi savoir comment les CBDC pourraient influencer négativement le respect des sanctions contre des Etats, les crimes financiers, la sécurité nationale et le respect des droits de l’homme. Ce n’est pas parce qu’un CBDC est émis par une banque centrale, par définition, qu’il est plus sûr qu’une monnaie numérique privée (on ne parle même pas du bitcoin).

L’ordre présidentiel couvre aussi tous les actifs numériques et tous les accidents qu’ils peuvent occasionner : fraude accrue, fuite des données, pratiques abusives, incidents cyber, violation de la réglementation qui peuvent impacter tous les acteurs : consommateurs, investisseurs et entrepreneurs qui font tourner le système. Il se pose la question d’autre part de savoir ce qui peut mener à une adoption massive d’un actif numérique.

Là où le président voit fort juste, c’est que l’innovation financière technologique ne connait pas de frontière géographique et nécessitera donc une coopération internationale : il suffit que la supervision réglementaire dans un pays ne soit pas à la hauteur, pour permettre des arbitrages. Il suffit d’une juridiction où la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ne soit pas à la hauteur non plus pour créer un trou noir dans la poursuite des flux d’argent illicites. Les Etats-Unis appellent en même temps de leurs vœux l’interopérabilité entre les systèmes de paiement actuels et les CBDC. Le président n’évoque toutefois pas l’interopérabilité entre CBDC, par exemple entre l’e-euro et l’e-dollar. Les Etats-Unis notent que même si les CBDC sont émis par les banques centrales, l’infrastructure pour mettre en route cette technologie sera forcément aux mains de participants publics et privés. Il ne s’agit pas, comme pour la monnaie papier, de simplement faire appel à un imprimeur de confiance !

Quelles sont l’infrastructure, les capacités et l’expertise à mettre en place dans les agences américaines pour supporter l’introduction des CBDC ? Chaque choix technique devrait être évalué par rapport aux technologies, en se projetant dans le futur, comme l’informatique quantique. Il faudra aussi redéfinir le rôle des agences chargées de faire respecter la loi pour détecter, investiguer et poursuivre les activités criminelles quand elles sont en relation avec les actifs numériques. Les conséquences des actifs numériques sur la concurrence seront aussi examinées. C’est sans doute une allusion à un acteur comme Facebook et son projet de monnaie numérique, le Libra, qui à l’échelle des 2 milliards d’utilisateurs de Facebook aurait pu faire la loi. Faut-il aussi renforcer la protection de la vie privée et celle du consommateur s’agissant du CBDC ? Des actifs numériques peuvent être pistés et peuvent servir à surveiller les gens surtout si l’infrastructure est confiée à des entreprises privées. Une salve est lancée, à côté des actifs numériques, contre les cryptomonnaies et leur impact sur l’environnement avec leur consommation d’énergie débridée. Bien sûr, l’impact des actifs numériques sur la stabilité financière et les trous dans la réglementation sera examiné.

Si le président américain s’inquiète, c’est que les chiffres qu’il rappelle font peur : début 2016, les actifs numériques de toutes sortes, non émis par les Etats ne représentaient que 16 milliards de dollars. En novembre 2021, on en est à 3.000 milliards. Il ne s’agit pas d’abolir les actifs numériques. Il faut des garde-fous qui protègent les consommateurs, les investisseurs, les entrepreneurs de ce type d’activité. Non seulement les mêmes régulations doivent s’appliquer : même business, même risques, même règles. Mais justement, des mesures réglementaires supplémentaires peuvent s’avérer nécessaires pour tenir compte de nouveaux risques apportés par les CBDC.

Cet ordre présidentiel se veut la coupole de tout ce qui a trait aux actifs numériques, pas uniquement les e-dollar. Il y a un côté unificateur qui pourrait faire la différence quand toutes les administrations auront fait rapport au président à la suite de cet ordre exécutif.

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Pour en savoir plus : Executive Order on Ensuring Responsible Development of Digital Assets, March 9, 2022

Une baisse durable du dollar dans les échanges internationaux ?

Une baisse durable du dollar dans les échanges internationaux ?

La mesure de rétorsion qui vise Moscou pourrait inciter d’autres pays à accélérer la dédollarisation de leur économie, Chine en tête, détaille Marie Charrel, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 

Cette tendance pourrait influencer à terme la valeur du dollar NDLR

Chronique. 

 

L’invasion russe de l’Ukraine et la salve de sanctions économiques qui ont suivi vont bouleverser, à moyen et à long terme, le système financier international, même si les incertitudes sur l’évolution du conflit doivent inciter à la prudence sur l’ampleur des changements possibles. Samedi 26 février, les Occidentaux ont ainsi décidé de geler les réserves de la banque centrale russe détenues à l’étranger auprès d’autres instituts monétaires, comme ceux de la zone euro. En lui interdisant de piocher dans ce trésor de guerre, Américains et Européens veulent empêcher la banque centrale russe de défendre le rouble face à la crise économique et financière où le pays va plonger.

Cette mesure sans précédent est un coup de tonnerre sur la planète monétaire. Elle laissera des traces. Elle signifie que la sécurité des réserves d’un pays détenues à l’étranger n’est pas garantie. Elles peuvent être prises en otage dans le cadre de sanctions, en particulier venant de Washington – car elles sont encore largement détenues en dollars, à hauteur de 59 % pour l’ensemble des réserves de change de la planète, selon le Fonds monétaire international (FMI). Loin devant l’euro (20,5 %).

Après la crise asiatique de 1997, nombre de pays émergents ont considérablement gonflé ce butin, afin d’être en mesure de protéger leurs devises en cas de crise. Les sanctions ciblant la banque centrale russe inciteront-elles certains à diversifier leurs réserves – par exemple en se tournant vers l’or ou le yuan –, afin de les soustraire à l’influence américaine ? Sans nul doute.

 

D’autant que, ces dernières années, les Etats-Unis ont également profité de la position dominante du billet vert pour imposer des amendes aux entreprises étrangères commerçant – en dollars – avec certains Etats. A l’exemple de BNP Paribas, condamnée en 2014 par Washington à payer 9 milliards de dollars pour avoir contourné des embargos américains dans quatre pays, dont l’Iran. 

Depuis l’invasion de la Crimée, en 2014, la Russie a entamé la diversification de ses réserves, en augmentant notamment la part détenue en yuans. Elle a également développé son propre système de communication financière, le SPFS (« système de transfert de messages financiers »), afin de réduire sa dépendance au réseau occidental Swift, dont sept de ses banques ont été exclues début mars. Le SPFS pèse déjà 20 % des paiements effectués en Russie et est utilisé par une kyrielle de banques de l’ex-bloc soviétique.

 

La Chine ne fait pas autre chose. Depuis 2005, elle internationalise lentement sa devise afin d’accompagner la montée en puissance de son économie, tout en la dédollarisant. En 2010, les entreprises chinoises ont été autorisées à payer leurs importations et exportations en yuans – jusque-là, elles le faisaient en dollars. Dans la foulée, le gouvernement a fait de Hongkong le premier centre offshore de sa monnaie, en autorisant une filiale de la Bank of China à y piloter l’offre du yuan à l’international. Cela a permis le développement d’une foule de services et de produits financiers autour de la devise chinoise, tels que des conseils en investissement, de la gestion d’actifs, et surtout, des émissions d’obligations en yuans. Enfin, Pékin a accéléré, ces derniers mois, le déploiement de l’e-yuan, sa monnaie numérique susceptible de remplacer, à terme, les pièces et billets. 

L’euro monte face au dollar

L’euro monte face au dollar

Plus haut niveau de l’euro face au dollar en plus de cinq mois.  «L’euro se renforce alors même que le PIB allemand a reculé au premier trimestre de 1,8%. Mais les indicateurs plus récents sont plus positifs», a expliqué Neil Wilson, analyste chez Markets.com. Après un début d’année difficile, la zone euro devrait bénéficier de l’accélération de la campagne de vaccination, espèrent les cambistes qui privilégiaient jusque-là le dollar. Alors que la Fed promet pour l’instant de maintenir sa politique monétaire inchangée pour soutenir la reprise, les investisseurs se demandent désormais si la Banque centrale européenne (BCE) ne va pas durcir sa politique monétaire avant, ce qui rendrait l’euro plus attractif. Mais rien n’est sûr dans ce domaine.

Bientôt un dollar numérique ?

Bientôt un dollar numérique ?

Comme d’autres zones, les États-Unis s’interrogent sur la nécessité de mettre sur le marché un dollar numérique. La décision semble déjà prise par la Chine et les États-Unis ne peuvent rester en marge du phénomène d’autant que les initiatives privées d’entreprise se proposent aussi d’attaquer les monnaies traditionnelles pour les remplacer par des monnaies virtuelles qui priveraient les Etats de leur souveraineté.

 

Il s’agit d’une question monétaire mais aussi politique surtout pour le delà monnaie américaine mais aussi monnaie d’échange international. Jerome Powell le président de la a confirmé que la banque centrale américaine étudiée la possibilité d’un dollar numérique américain, mais la décision finale de le rendre public ne sera prise qu’une fois son impact pleinement compris.

 

Le dollar est «la monnaie de réserve du monde. Le dollar est si important (…) Nous n’avons pas besoin d’être les premiers à le faire. Nous voulons bien faire les choses. Et c’est ce que nous allons faire», a-t-il insisté.

 

En octobre dernier, Jerome Powell avait déjà indiqué que les États-Unis réfléchissaient à l’émission de leur cryptomonnaie mais il avait alors prévenu que l’évaluation complète des avantages et des risques prendrait du temps. La création d’un dollar numérique pourrait être bénéfique à l’économie américaine, a estimé plus récemment la secrétaire au Trésor, Janet Yellen dans un entretien au New York Times publié le 22 février dernier. Elle avait alors évoqué la nécessité pour les Banques centrales de bien évaluer les problématiques associées, notamment la protection des consommateurs.

 

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