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Pour un dividende écologique

Pour un dividende écologique

Pascal Demurger dirigeant de la MAIF animateur de l’ONG d’Impact France ( pour lui, le MEDEF de demain) plaide pour un dividende écologique, initiative que la mutuelle a mis en place. Interview dans la Tribune

La crise sanitaire, les modifications climatiques qui se succèdent ont participé à une prise de conscience globale sur les enjeux des transitions. Aujourd’hui, la notion d’impact semble plutôt transverse dans l’économie française, des PME aux grands groupes. Demain, un mouvement comme Impact France aura-t-il encore nécessité d’exister ? Vous dites vouloir être une alternative au Medef…

PASCAL DEMURGER – Si votre prédiction est que demain tout le monde sera chez Impact France, je souscris complètement ! Concernant le Medef, nous ne cherchons pas à nous comparer. Ce que je sais, c’est que nous sommes le Medef du 21ème siècle. Nous adressons des sujets du 21ème siècle et pas seulement des sujets classiques, de baisse de charges, de moins de réglementation, de moins de contraintes… Je comprends l’importance de ces sujets, je suis patron d’entreprise et moi aussi je suis content lorsque j’ai moins de contraintes et moins de charges. Mais ce ne sont pas cela, les vrais sujets du 21ème siècle. Les vrais sujets, qu’ils soient économiques, écologiques ou sociaux, c’est Impact France qui les aborde. Et qui aborde la question, importante pour moi, du rôle de l’entreprise dans leurs résolutions. Étant le Medef du 21ème siècle, tant mieux si Impact France devient le représentant majoritaire, si ce n’est exclusif, des entreprises françaises.

On a beaucoup parlé, post-Covid, d’une écologie qui ne s’oppose à l’économie. Faut-il donc accepter des marges moins importantes, une réglementation très contraignante, parce que c’est bon pour la planète ? C’est un changement d’état d’esprit…

Je suis complètement d’accord avec le fait qu’économie et écologie ne s’opposent pas nécessairement. Effectivement, je pense que les entreprises, et les actionnaires des entreprises, se réveillent, prennent conscience que l’on ne peut pas continuer sur le même mode de fonctionnement, continuer à demander des rendements à 15% ou 20%, on ne peut pas continuer à creuser les inégalités entre le capital et le travail, car c’est cela le vrai sujet. 70% d’augmentation des dividendes en dix ans, quand les salaires n’ont augmenté que de 20%, c’est bien un sujet d’inégalité entre les facteurs de production que sont d’un côté le capital et de l’autre, le travail. Il y a une forme de modération, de sobriété pourrait-on dire, qu’il faut que tout le monde intègre dans la manière de diriger une entreprise, de conduire une entreprise, demain. Cependant, nous savons que cette modération, nous l’obtiendrons spontanément chez certains dirigeants mais nous ne l’obtiendrons pas de beaucoup dirigeants qui ne voient que leurs intérêts propres ou ceux de leurs entreprises et se moquent des impacts de leurs activités. La deuxième lame, c’est donc l’incitation. Qu’arrivons-nous à mettre en place, comme politiques publiques, comme fiscalité, comme règles étatiques pour, non pas contraindre, mais inciter et faire en sorte que les entreprises trouvent un intérêt à modifier leurs comportements. Par exemple, si demain, les aides publiques qui sont distribuées aux entreprises – on parle de 150 milliards d’euros par an – sont conditionnées à des efforts en matière d’écologie, cela sera incitatif. Si demain, on ne permet pas l’accès à la commande publique à des entreprises qui ne font pas d’efforts sur le plan social ou sur le plan écologique – on parle de 200 milliards d’euros par an de commande publique – ce sera efficace, cela obligera les entreprises désireuses d’accéder à la commande publique, à se bouger. Si demain, on utilise la fiscalité pour modifier les comportements, si par exemple le taux d’imposition sur les sociétés ou la TVA sont modulés en fonction du comportement de l’entreprise, cela incitera les entreprises à se bouger… A défaut de penser que tous les dirigeants auront une prise de conscience et comprendront qu’ils doivent être un peu plus modérés dans leurs attentes, leurs manières de faire… je crois à l’incitation. Et puis si l’incitation ne fonctionne pas, c’est là où, de temps en temps, il faut de la contrainte. Je n’y suis pas favorable. Ce que je dis aux dirigeants c’est « essayez juste, non pas de considérer la planète ou de devenir solidaires, mais considérez votre intérêt ». S’ils ne le font pas eux-mêmes, il y a aura, demain, des politiques contraignantes.

Est-ce que cela explique les difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises, dans de très nombreux secteurs ?

Si les entreprises n’arrivent pas à recruter, elles ne doivent pas s’en étonner. Demain, si les clients boycottent leurs produits ou délaissent leurs marques, au bénéfice de marques plus engagées, il ne faut pas s’étonner. La société est en train de changer.

La Maif, que vous dirigez également, a mis en place un dividende écologique. Est-ce une façon de conjuguer écologie et économie ?

Le dividende écologique s’inscrit dans la continuité de ce qui a déjà été mis en place. Nous nous sommes dit que nous pouvions encore aller plus loin et consacrer une partie de nos résultats à la planète et en particulier à la biodiversité qui est un peu le parent pauvre de la mobilisation écologique. Certaines entreprises commencent à mettre en place des actions concernant le dérègement climatique mais très peu en faveur de la biodiversité. Notre conviction – et notre expérience – est que plus on s’engage en faveur de la planète ou en faveur du social, plus on crée de performances. La croissance de la Maif n’a jamais été aussi élevée que ces dernières années. Et cela est totalement corrélé à l’image de la marque, laquelle repose sur le fait que la Maif est une entreprise engagée, et que cela se sait. L’engagement crée de la performance et on a voulu bouler la boucle. La performance se mesure par le résultat, si l’engagement crée de la performance donc on consacre une partie de notre performance à nos engagements. C’est un cercle vertueux qui se met en place.

Tout cela ramène au rapport au travail, qui a beaucoup évolué surtout en période post-Covid. Comment adapter cette mutation et redonner du sens au travail.

Je me réjouis de ce mouvement, si de plus en plus de salariés cherchent du sens dans leur entreprise, ont un niveau d’exigence vis-à-vis de leur employeur qui est infiniment plus élevé pour l’environnement, la société ou la nature, je ne peux que m’en réjouir car c’est un ferment de changement. Comment faire dans ce contexte ? Aujourd’hui, on ne peut attirer et fidéliser des talents que si on arrive à leur démontrer que leur travail sert une cause, et cela au niveau général de l’entreprise comme au niveau de leur travail personnel. On ne peut pas motiver des salariés si on ne peut pas leur démontrer le lien extrêmement fort et direct entre leur contribution personnelle et l’œuvre collective de l’entreprise dans son ensemble. C’est heureux que le sens recherché dans leur contribution soit lié à l’engagement et au bien commun.

Évidemment, aujourd’hui on ne peut demander aux salariés de travailler dans les mêmes conditions de relations qu’hier. On n’est plus dans l’exécution d’une tâche par crainte d’être sanctionné. Cela ne fonctionne plus. On obtient des salariés qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes que si on leur accorde le plus de confiance possible.

Marseille, où vous vous rendez ces prochains jours, multiplie les projets industriels décarbonés. Sur la souveraineté industrielle, on a beaucoup évoqué le fait d’y apporter une réponse européenne. En termes d’industrie décarbonée, d’impact positif et à l’échelle européenne, la France est-elle un bon élève ?

Oui la France est un bon élève, mais nous devons aller plus loin car on nous ne sommes pas dans la trajectoire des Accords de Paris. Je crois au caractère d’exemplarité d’un pays comme la France. La France demeure une référence morale et quand on est une référence morale on a une responsabilité plus grande. Si on n’a pas un comportement irréprochable, cela veut dire qu’on ouvre la porte à tous ceux qui font n’importe quoi. La France a un rôle particulier d’exemplarité à assumer.

Vous souhaitez faire de la France le premier pays à impact positif. De quelle façon y parvient-on ?

Bruno Le Maire a repris la formule en disant vouloir que la France soit le premier pays décarboné d’Europe. C’est devenu, manifestement, son ambition et ça me ravit.

Comment fait-on ? On essaie de convaincre le plus grand nombre possible d’entreprises que c’est indispensable, que c’est possible et que c’est rentable. Et on convainc les pouvoirs publics qu’ils doivent créer le cadre réglementaire et fiscal le plus incitatif possible pour que les entreprises s’engagent. Si on fait les deux, on a gagné la bataille.

A quel horizon fixez-vous cet objectif ?

Le plus vite possible. On avance. J’ai été élu depuis trois mois à la présidence d’Impact France et on n’imagine pas à quel point ça bouge, combien d’entreprises, de toutes tailles, se renseignent, ont envie de venir. Des responsables politiques aussi. Une mutation est en train de se produire dans la société et donc dans les entreprises.
Laurence Bottero

Projet de dividende salarié : le Medef toujours aussi réac !

Projet de dividende salarié : le  Medef toujours aussi réac ! 

On ne peut pas vraiment dire que la France dispose du syndicat patronal le plus moderne du monde avec le Medef qui a toujours été en retard sur nombre de problèmes de relations sociales. 

 

On peut regretter la faiblesse et l’inutile radicalité de certains syndicats de salariés mais la responsabilité en incombe aussi au grand patronat français qui n’a pas compris, comme le patronat allemand,  que la participation sociale constituait  aussi un atout de la modernisation des entreprises. Ainsi sur le dossier du dividende salarié, le patronat recherche des arguties pour ne pas s’engager dans une voie qui permettrait une nouvelle rétribution en fonction de la valorisation et des résultats de l’entreprise.

Il est clair que le Medef a moins de scrupules quand les dividendes s’enflamment de manière indue grâce surtout à la politique très accommodante de la Banque centrale Européenne qui a distribué de l’argent sans intérêt à des nombreuses entreprises qui ont ainsi réalisé de supers profits et distribuer de super dividendes  à cette occasion et dont on paye aujourd’hui le prix à travers l’inflation.

Le  « dividende salarié » voulu par Emmanuel Macron est une « négociation impossible », a estimé ce mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Pourquoi ? « Parce que les membres du gouvernement et/ou les membres du parti Renaissance ont annoncé les résultats avant la fin » des débats.

« Renaissance a annoncé qu’il prévoyait de faire voter une loi au printemps, qui imposerait une participation généralisée dans les entreprises de moins de 50 » salariés, lesquelles ne sont pas encore soumises à l’obligation de distribuer une participation aux bénéfices, a expliqué le président de l’organisation patronale. Il a ajouté que le parti présidentiel prévoyait en outre « un système beaucoup moins clair de participation à des super-dividendes » en cas de profits exceptionnellement élevés réalisés par les entreprises.

Durant la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a proposé la création d’un « dividende salarié » qui permettrait un meilleur partage du profit des entreprises en direction des salariés. Mais selon le négociateur du Medef, Hubert Mongon, « nulle part dans le document d’orientation » transmis par le gouvernement aux partenaires sociaux pour négocier sur le partage de la valeur « il n’est question de dividende ».

Geoffroy Roux de Bézieux a précisé que les divergences avec les syndicats portaient sur « la gestion de la participation, qui est une charge supplémentaire pour les entreprises, surtout pour les PME », la définition de la « super-participation » et le maintien en l’état de la prime de partage de la valeur (ex-prime Macron), « dont les syndicats demandent la fiscalisation » et qui « est un outil qui a été massivement utilisé par les entreprises et qu’il faut conserver ».

Malgré le caractère « impossible » de la négociation en cours, le Medef a quand même décidé de poursuivre jusqu’à fin janvier les négociations qui ont permis de dresser « un état des lieux assez intéressant des dispositifs existants » avec les organisations syndicales, a encore dit le président du Medef.

Social et dividende salarié : le Medef Toujours aussi réac !

Social et dividende salarié : le  Medef Toujours aussi réac ! 

On ne peut pas vraiment dire que la France dispose du syndicat patronal le plus moderne du monde avec le Medef qui a toujours été en retard sur nombre de problèmes de relations sociales. 

 

On peut regretter la faiblesse et l’inutile radicalité de certains syndicats de salariés mais la responsabilité en incombe aussi au grand patronat français qui n’a pas compris, comme le patronat allemand,  que la participation sociale constituait  aussi un atout de la modernisation des entreprises. Ainsi sur le dossier du dividende salarié, le patronat recherche des arguties pour ne pas s’engager dans une voie qui permettrait une nouvelle rétribution en fonction de la valorisation et des résultats de l’entreprise.

Il est clair que le Medef a moins de scrupules quand les dividendes s’enflamment de manière indue grâce surtout à la politique très accommodante de la Banque centrale Européenne qui a distribué de l’argent sans intérêt à des nombreuses entreprises qui ont ainsi réalisé de supers profits et distribuer de super dividendes  à cette occasion et dont on paye aujourd’hui le prix à travers l’inflation.

Le  « dividende salarié » voulu par Emmanuel Macron est une « négociation impossible », a estimé ce mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Pourquoi ? « Parce que les membres du gouvernement et/ou les membres du parti Renaissance ont annoncé les résultats avant la fin » des débats.

« Renaissance a annoncé qu’il prévoyait de faire voter une loi au printemps, qui imposerait une participation généralisée dans les entreprises de moins de 50 » salariés, lesquelles ne sont pas encore soumises à l’obligation de distribuer une participation aux bénéfices, a expliqué le président de l’organisation patronale. Il a ajouté que le parti présidentiel prévoyait en outre « un système beaucoup moins clair de participation à des super-dividendes » en cas de profits exceptionnellement élevés réalisés par les entreprises.

Durant la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a proposé la création d’un « dividende salarié » qui permettrait un meilleur partage du profit des entreprises en direction des salariés. Mais selon le négociateur du Medef, Hubert Mongon, « nulle part dans le document d’orientation » transmis par le gouvernement aux partenaires sociaux pour négocier sur le partage de la valeur « il n’est question de dividende ».

Geoffroy Roux de Bézieux a précisé que les divergences avec les syndicats portaient sur « la gestion de la participation, qui est une charge supplémentaire pour les entreprises, surtout pour les PME », la définition de la « super-participation » et le maintien en l’état de la prime de partage de la valeur (ex-prime Macron), « dont les syndicats demandent la fiscalisation » et qui « est un outil qui a été massivement utilisé par les entreprises et qu’il faut conserver ».

Malgré le caractère « impossible » de la négociation en cours, le Medef a quand même décidé de poursuivre jusqu’à fin janvier les négociations qui ont permis de dresser « un état des lieux assez intéressant des dispositifs existants » avec les organisations syndicales, a encore dit le président du Medef.

Dividende salarié : le Medef Toujours aussi réac !

Dividende salarié : le  Medef Toujours aussi réac ! 

On ne peut pas vraiment dire que la France dispose du syndicat patronal le plus moderne du monde avec le Medef qui a toujours été en retard sur nombre de problèmes de relations sociales. 

 

On peut regretter la faiblesse et l’inutile radicalité de certains syndicats de salariés mais la responsabilité en incombe aussi au grand patronat français qui n’a pas compris, comme le patronat allemand,  que la participation sociale constituait  aussi un atout de la modernisation des entreprises. Ainsi sur le dossier du dividende salarié, le patronat recherche des arguties pour ne pas s’engager dans une voie qui permettrait une nouvelle rétribution en fonction de la valorisation et des résultats de l’entreprise.

Il est clair que le Medef a moins de scrupules quand les dividendes s’enflamment de manière indue grâce surtout à la politique très accommodante de la Banque centrale Européenne qui a distribué de l’argent sans intérêt à des nombreuses entreprises qui ont ainsi réalisé de supers profits et distribuer de super dividendes  à cette occasion et dont on paye aujourd’hui le prix à travers l’inflation.

Le  « dividende salarié » voulu par Emmanuel Macron est une « négociation impossible », a estimé ce mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Pourquoi ? « Parce que les membres du gouvernement et/ou les membres du parti Renaissance ont annoncé les résultats avant la fin » des débats.

« Renaissance a annoncé qu’il prévoyait de faire voter une loi au printemps, qui imposerait une participation généralisée dans les entreprises de moins de 50 » salariés, lesquelles ne sont pas encore soumises à l’obligation de distribuer une participation aux bénéfices, a expliqué le président de l’organisation patronale. Il a ajouté que le parti présidentiel prévoyait en outre « un système beaucoup moins clair de participation à des super-dividendes » en cas de profits exceptionnellement élevés réalisés par les entreprises.

 

Durant la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a proposé la création d’un « dividende salarié » qui permettrait un meilleur partage du profit des entreprises en direction des salariés. Mais selon le négociateur du Medef, Hubert Mongon, « nulle part dans le document d’orientation » transmis par le gouvernement aux partenaires sociaux pour négocier sur le partage de la valeur « il n’est question de dividende ».

Geoffroy Roux de Bézieux a précisé que les divergences avec les syndicats portaient sur « la gestion de la participation, qui est une charge supplémentaire pour les entreprises, surtout pour les PME », la définition de la « super-participation » et le maintien en l’état de la prime de partage de la valeur (ex-prime Macron), « dont les syndicats demandent la fiscalisation » et qui « est un outil qui a été massivement utilisé par les entreprises et qu’il faut conserver ».

Malgré le caractère « impossible » de la négociation en cours, le Medef a quand même décidé de poursuivre jusqu’à fin janvier les négociations qui ont permis de dresser « un état des lieux assez intéressant des dispositifs existants » avec les organisations syndicales, a encore dit le président du Medef.

 

Dividende salarié et partage de la valeur : le serpent de mer

Dividende salarié et partage de la valeur : le serpent de mer

Le gouvernement « réflechit » à des mesures afin d’améliorer le « partage de la valeur » dans les entreprises qui font des profits.

Le problème c’est qu’il ne s’agit que d’une réflexion qui d’ailleurs a peu de chances d’aboutir. La vérité, c’est que le gouvernement cherche un prétexte pour ne pas opérer un trop fort rattrapage des salaires sur l’inflation. Sa proposition est donc relativement conjoncturelle. Pour empêcher une trop forte augmentation des salaires, le gouvernement agite la perspective de primes sur les très gros bénéfices réalisés par certaines entreprises: le dividende salarié évoqué par Macron et le ministre des finances

Cette proposition rencontre des oppositions aussi bien du patronat que des syndicats. Les syndicats ne souhaitent absolument pas qu’on substitue des primes à la revalorisation des salaires. Et du côté patronal, on est également plus que réticent. Il faut dire qu’une façon générale patronat français n’est pas très progressiste pour associer les salariés aux résultats de l’entreprise. De ce point de vue, la participation financière demeure encore très minoritaire.

Ne parlons pas évidemment de la participation aux décisions, véritable tabou en France tandis qu’en Allemagne on pratique au bénéfice de tous la cogestion. La différence c’est qu’en France les conflits ne cessent de se multiplier quand en Allemagne la négociation constitue le moyen de régulation d’intérêt parfois divergents.

Pour contrer les effets de l’inflation, le gouvernement fait le pari du « dividende salarié ». « Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés », a résumé le président de la République, fin octobre, lors de sa participation à l’émission « L’Evènement » sur France 2. Lors de la campagne électorale, en 2020, Emmanuel Macron préconisait déjà (PDF) un dispositif obligatoire « de partage des profits dans les entreprises qui versent des dividendes ». Sans réussir, jusqu’ici, à susciter l’enthousiasme des partenaires sociaux.

La participation, mécanisme de redistribution des bénéfices, est déjà obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Elle accorde des primes dont le montant est fixé par un accord et ne peut dépasser 30 852 euros. L’intéressement, quant à lui, est un plan d’épargne salariale, qui dépend des résultats de l’entreprise et n’est pas obligatoire. Enfin, la prime de partage de la valeur (communément appelée « prime Macron ») permet à l’employeur de verser une prime défiscalisée à ses salariés.

Mais le patronat voit aujourd’hui d’un mauvais œil cette proposition, dénonçant un mélange des genres. « C’est une très mauvaise expression qui entretient la confusion entre capital et travail », s’oppose Eric Chevée, vice-président à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans les colonnes du Parisien. « Les dividendes viennent rémunérer une prise de risque. Et le concept fait fi de la réalité d’une PME. » Toujours dans le quotidien francilien, le Medef dénonce « une confusion sur la nature de la contribution et de la prise de risque des salariés et des actionnaires dans la création de valeur par l’entreprise ».

SNCF : un dividende en 2019 !!!

SNCF : un dividende en 2019 !!!

 

 

La SNCF va verser plus de 500 millions d’euros de dividendes aux gestionnaires des infrastructures ferroviaires. Une situation un peu surréaliste pour une entreprise subventionnée à hauteur de près de 50 % et dont l’endettement est toujours d’une cinquantaine de milliards en attendant que le gouvernement en reprenne une partie en 2020 et en 2022. En réalité il s’agit d’un jeu d’écriture qui n’a pas beaucoup de sens économique surtout quand en plus pour verser ces dividendes il faudra encore emprunter donc s’endetter pour payer les dividendes. Cette somme va servir à réduire les déficits et à rénover des voies. Mais pour autant les crédits dont bénéficie la SNCF ne vont pas augmenter. Comme le souligne les Echos, « l’Etat tiendra compte du montant exceptionnel du dividende en ajustant à la baisse ses subventions. Le gagnant de l’opération, c’est donc le ministère des Comptes publics ». Même si SNCF mobilités profite du dynamisme retrouve du TGV et des premières mesures de la réforme ferroviaire, le versement de cette somme représente un effort considérable. Selon les calculs du quotidien, elle aurait pu acheter 21 TGV du futur avec les 531 millions de dividende qu’elle doit verser. De plus, l’année 2017 a été bonne, 2018 l’a moins été, ses résultats étant affectés par la longue grève du printemps. Aussi pour payer en 2019 le dividende record de 2017, SNCF va donc recourir en partie à l’endettement, selon les informations des Echos.

Multinationales : une stratégie du dividende qui menace le long terme (BlackRock)

Multinationales : une stratégie du dividende qui menace le long terme (BlackRock)

C’est le patron de la société de gestion d’actifs la plus importante au monde, BlackRock, qui le dit :  beaucoup trop de multinationales sacrifient l’avenir au profit des actionnaires. Le patron du puissant gestionnaire Blackrock, qui affiche quelque 4645 milliards de dollars d’actifs au compteur, vient d’envoyer aux dirigeants des plus grandes sociétés cotées aux États-Unis et en Europe sa traditionnelle missive. Et comme l’an dernier, il met en garde leurs dirigeants contre les stratégies à courte vue. Plus étonnant de la part d’un investisseur institutionnel, Larry Fink s’insurge contre … la rémunération des actionnaires! Plus précisément, il conteste la priorité donnée aux dividendes et aux actions quand ils se font au détriment des investissements, de l’innovation, si stratégiques quand les business models sont confrontés au risque de «disruption» venu des nouveaux acteurs de la Silicon Valley. Bref, le court terme ne doit pas prendre le pas sur la «création de valeur à long terme», le vrai totem de Larry Fink. Le patron de Blackrock s’inquiète des excès de notre époque, qui voit les dividendes d’envoler au plus haut depuis 2009 pour les sociétés de l’indice S&P 500, et les rachats d’actions, à la fin du troisième trimestre 2015, en hausse de 27% sur un an. La leçon de long-terme délivrée par Blackrock n’est pas que théorique. Le gestionnaire d’actifs, que toutes les entreprises cotées espèrent avoir à leur capital, expose ses recommandations en forme d’exigences. Larry Fink enjoint les dirigeants destinataires de son courrier – ils sont environ 200 en Europe – à élaborer des «plans stratégiques de création de valeur à long terme», dont les actionnaires devraient être informés chaque année et que les conseils d’administration devraient viser, comprendre, et challenger. Un remède, selon le patron de Blackrock, à «l’hystérie du résultat trimestriel».




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