Archive pour le Tag 'Distribution'

Grande distribution: CONTRE LA PROPOSITION DE LOI SUR LES NÉGOCIATIONS

Grande distribution: CONTRE LA PROPOSITION DE LOI SUR LES NÉGOCIATIONS

Invité sur BFM Business, Didier Duhaupand a à son tour fustigé le texte du député Descrozaille qui veut redonner du pouvoir aux industriels dans les négociations commerciales.
La proposition de loi du député Frédéric Descrozaille n’en finit pas de faire des remous dans la grande distribution. Après la charge de Michel-Edouard Leclerc sur Twitter, le coup de sang du patron de Lidl sur RMC, c’est au tour du président d’Intermarché de tirer la sonnette d’alarme contre ce texte qui sera examiné à partir du 16 janvier prochain à l’Assemblée Nationale.
Invité sur BFM Business ce vendredi, Didier Duhaupand n’a pas mâché ses mots contre cette proposition qualifiée d’inflationniste par la grande distribution.

« Cette proposition de loi est une folie pour les consommateurs. Dans tout match, il y a deux équipes et un arbitre qui décide des règles. C’est la première fois qu’on laisse une équipe écrire elle-même les règles. »
Le distributeur fait référence ici à l’article 3 de cette proposition de loi aux termes duquel si la négociation des prix n’aboutit pas entre le distributeur et l’industriel, c’est le prix décidé par ce dernier qui pourrait s’imposer. Or, avec la hausse des prix, notamment de l’énergie, les distributeurs craignent que les tarifs qu’ils seraient obligés d’accepter soient en très forte hausse, ce qui nourrirait la spirale inflationniste en rayons.

Pour rappel, la législation actuelle permet aux distributeurs en cas d’absence d’accord de prolonger les prix d’achat négociés durant l’année précédente le temps de trouver un nouvel accord. Or avec la hausse des coûts, le maintien des prix d’achats de l’année précédente risquait de fragiliser les petits industriels.
C’est pour éviter une multiplication des faillites dans le secteur de l’agroalimentaire que le député Frédéric Descrozaille a fait cette proposition de loi. Le but étant de rééquilibrer selon lui le rapport de force entre une poignée de grands distributeurs et des dizaines de milliers d’industriels contraints de vendre leurs produits en grande distribution.
Un argument rejeté en bloc par le patron d’Intermarché.

« C’est une présentation complètement biaisée, estime Didier Duhaupand. [Le député] a parlé de plusieurs dizaines de milliers d’industriels. La plupart de ces industriels et notamment le syndicat des petits industriels qui représente 90% de ceux qui produisent dit « attention cette proposition de loi est une folie, elle va générer une hausse de prix de 40 à 50% ». »
Le risque c’est qu’en cas de refus des nouveaux tarifs par la distribution, les industriels ne livrent plus les magasins.
« Les industriels n’hésitent pas, rappelle-t-il. Que ce soit Evian, Coca Cola, les grands industriels du café… Ils n’hésitent pas à couper leurs livraisons. Ces grands industriels multinationaux pour eux la France ça représente 1-2% de leur bilan, ils n’en ont rien à faire, ils n’hésiteront pas à couper les livraisons si nous n’acceptons pas sans discuter. »

Des craintes jugées excessives par Jean-Philippe André, président d’Haribo France et de l’Ania, l’association des grands industriels de l’alimentaire.
« [Avec l'actuelle législation] En cas de désaccord, on est obligé de pratiquer les anciens prix mais avec 10% d’inflation vous comprenez bien que c’est impossible, a-t-il affirmé sur BFM Business ce jeudi. Il faut faire en sorte d’aller au bout des négociations mais si dans un cas de figure, vous avez un industriel qui dit « à ces conditions-là je ne peux pas », on prend le temps, on discute ensemble, on va peut-être voir le Médiateur et dans un nombre infinitésimal de cas, si je dois rompre, je peux rompre. »

Le texte qui a été étudié et amendé ce mercredi 11 janvier en commission des affaires économiques sera discuté en séance plénière le 17 janvier prochain.

Grande distribution : vers la disparition des grandes marques

Grande distribution : vers la disparition des grandes marques

En raison de l’inflation, la grande distribution recherche les moyens de limiter les conséquences pour le consommateur. Actuellement la mode est aux hard discount partout, soit dans des magasins spécialisés, soit par la croissance des achats de marque de distributeurs.

L’objectif pour la grande distribution est de freiner la baisse de la consommation. Le panier moyen des ménages ayant tendance à baisser en volume. Pour le consommateur, il s’agit de préserver le pouvoir d’achat alors qu’en moyenne les prix ont augmenté de 10 % pour l’INSEE mais en réalité de près de 20 % surtout avec la valse des étiquettes ,des changements de marque et de conditionnement.

L’action des distributeurs visera aussi à réduire parallèlement le nombre de références très nombreuses et forcément très coûteuses à gérer ( autour de 50 000 références).

Par exemple l’enseigne de la grande distribution Carrefour entend tout miser sur les petits prix. Pour cela, Carrefour veut développer rapidement sa marque distributeur, MDD, moins chère que les produits classiques, car exempts de marketing, de publicité, etc.

Aujourd’hui, les produits de la marque Carrefour représentent 30 % des références dans les rayons. Mais, le groupe espère atteindre 40 % d’ici 4 ans. «

Dans sa course au prix bas, le groupe veut aussi s’appuyer sur ses hypermarchés. Il en compte près de 200 dans l’hexagone. Et alors que l’on disait le modèle en perte de vitesse ces dernières années, ces grandes surfaces reprennent de la vigueur avec la crise. Pour payer moins cher, les consommateurs cherchent les promotions et achètent en grande quantité. « L’hyper, c’est un rempart contre l’inflation », a ainsi plaidé Alexandre Bompard, lors de la présentation du plan stratégique.

D’autres marques s’inscrivent dans la même stratégie comme par exemple Leclerc qui a fait du prix bas sa référence publicitaire.

Distribution- Un Conseil national du commerce pour quoi faire ?

Un Conseil national du commerce pour quoi faire ?

Olivia Grégoire, soldat perdu du parti socialiste dans le gouvernement Macron, s’efforce d’exister alors que le chef d’État a nettement opéré un virage à droite. Du coup, elle prend une initiative consistant à créer une institution supplémentaire : le Conseil national du commerce. Le tout avec des objectifs un peu surréaliste visant à supprimer les zones commerciales actuelles. Bref l’utopie socialiste coupée des réalités qui rebondit.

L’objectif est louable mais surréaliste, il s’agit est de « reconstruire un commerce qui s’intègre dans un lieu de vie, densifié et mêlé à des logements, des services et des bureaux, le tout avec des signatures architecturales et environnementales innovantes », développe la ministre chargée des PME et du Commerce. Soit l’inverse de ce qui a longtemps été fait en France. L’enjeu est fort : au-delà de l’économie, c’est la vie de la cité qui est en cause ainsi que l’image de marque du pays auprès des touristes.

Tout cela finira évidemment en eau de boudin, il s’agit d’une vision de bobos urbains qui ignorent sans doute qu’elle est la structure de l’urbanisme aujourd’hui et les réalités du secteur de la distribution.

Restera sans doute une institution supplémentaire qui sera présidée par Thierry Mandon ancien secrétaire d’État à la simplification de Hollande et qui évidemment n’a jamais rien simplifié. Avant de vouloir révolutionner les structures de distribution, on ferait mieux de soutenir les derniers petits commerces qui risquent de disparaître encore plus massivement.

En guise d’amorce, une enveloppe de 24 millions d’euros sera débloquée en 2023, avec entre 10 et 30 « démonstrateurs » à la clef. « L’État ne va pas financer seul cette transformation, mais l’impulser avec les collectivités locales et l’accélérer », veut croire Olivia Grégoire.

Électricité : le fiasco de la distribution privée

Électricité : le fiasco de la distribution privée

Pour fournir les s nouveaux arrivants Abandonnés ou chassés par les anciens distributeurs privés, EDF doit acheter des électrons à prix d’or sur le marché de gros. Prix qu’il ne peut répercuter ensuite sur les contrats de ventes encadrés par le tarif réglementé. Très pénalisée, l’entreprise se réserve le droit de saisir la justice.

EDF n’en finit pas d’enregistrer de nouveaux clients qui viennent d’anciennes sociétés privées qui la promettaient des prix durables très concurrentiels ( comme Leclerc par exemple) et en plus hypocrisie supplémentaire de l’énergie verte. La vérité c’est que le marché de l’électricité a été complètement bouleversé à l’occasion de la guerre en Ukraine et que les sociétés privées ont dû abandonner les contrats passés avec les particuliers.

Du coup les consommateurs se rabattent sur EDF. Il n’y a rien d’étonnant à cela car la production était celle d’EDF et de la même manière les réseaux de distribution. On voit mal comment les sociétés privées auraient pu durablement fournir de l’électricité à des conditions avantageuses.

Ce fort regain d’engouement des particuliers pour les offres d’EDF n’est pas une bonne nouvelle pour l’entreprise, qui s’attend à perdre de l’argent. En effet, ce récent attrait s’explique, en grande partie, par le comportement de certains fournisseurs alternatifs, qui à l’approche de l’hiver poussent leurs clients à résilier leurs contrats et à se tourner vers l’électricien historique afin de bénéficier du tarif réglementé de vente (TRV), que, seul EDF, bientôt renationalisé, peut proposer. Cette stratégie permettrait à certains fournisseurs de revendre à prix d’or le précieux courant sur la bourse d’échange, plutôt que de le délivrer à leurs clients.

Début septembre, le gendarme de l’énergie a ainsi lancé une enquête visant le fournisseur Ohm Energie. L’entreprise est soupçonnée de réaliser des profits indus sur les marchés, en revendant à prix d’or les électrons achetés bon marché à EDF.

Culture- La mainmise de Netflix et autres plates-formes sur la création et la distribution

Culture- La mainmise de Netflix  et autres plates-formes sur la création et la distribution

  • Pierre Jolivet président de l’ARP, la Société des auteurs, réalisateurs et producteurs français, se bat pour défendre les intérêts des créateurs et craint  la mainmise deux plates-formes comme Netflix  sur la création et la distribution.
  • Omar Sy vient de signer un contrat avec la plateforme Netflix. De quel œil voyez-vous cet accord, une première pour un acteur français ?
  • Netflix fait son job. La plateforme va chercher les talents qui sont les plus pertinents. C’est normal, et ce n’est que le début. On est dans une situation inédite et inquiétante pour l’avenir.
  • Quels sont vos motifs de préoccupation ?
  • Les plateformes font la loi du marché. Elles s’introduisent dans notre écosystème. Que pouvons-nous proposer en face pour garantir qu’un talent, comme Fanny Herrero par exemple (créatrice de la série Dix pour cent), aura une liberté de création et d’insolence tout en gagnant autant qu’avec Netflix ? Pour l’instant, nous nous protégeons du mieux que nous pouvons.
  • Mardi, vous avez signé un accord au ministère de la Culture. Il porte sur les « clauses type ». De quoi s’agit-il précisément ?
  • C’est un garde-fou fondamental pour défendre notre souveraineté et la singularité de notre modèle. Jusqu’à présent c’était la loi du copyright imposée par les plateformes qui s’exerçait. Cela signifie qu’elles délivrent le « final cut », c’est-à-dire qu’elle ont le dernier mot sur l’œuvre. Le film ou la série appartient totalement à la plateforme, à vie. L’auteur et ses ayants droit n’ont pas leur mot à dire. Ce n’est pas notre façon de raisonner. Chez nous, une œuvre est terminée quand le réalisateur ou l’auteur disent qu’elle l’est, de concert avec l’industriel, qui l’écoute. Nous avons réussi à casser cette machine du copyright qui attaque notre droit moral à l’européenne. Désormais, ces clauses seront présentes dans chaque contrat français signé entre auteurs et producteurs de cinéma. Quand les plateformes signeront avec un producteur français, elles devront appliquer le droit moral français. Si elles ne respectent pas cela, alors leurs œuvres ne toucheront pas les aides du CNC (le Centre national du cinéma et de l’image animée).
  • La menace est-elle assez forte pour les encourager à signer ces clauses ?
  • Peut-être pas. Surtout si l’affaiblissement du cinéma est structurel. C’est la pandémie qui a entraîné l’explosion des plateformes. Mais ce n’est peut-être que conjoncturel. Ce qui nous tient à cœur, c’est de pouvoir encore faire des films que le marché ne veut pas. Les plateformes qui font changer le script au troisième épisode d’une série parce que ça ne marche pas commercialement, ce n’est pas dans notre culture. C’est pourquoi depuis l’année dernière, via la transposition de la directive européenne SMA (Service de médias audiovisuels), nous avons imposé aux plateformes d’exposer 30 % d’œuvres européennes. Nous avons également obtenu que 20 % du chiffre d’affaires réalisé en France soit consacré au financement d’oeuvres françaises.
  • « Ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma »
  • Le décret Smad, entré en vigueur le 1er juillet, garantit que Netflix, Disney + et Amazon financent le cinéma français à hauteur de 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France. Cela représente entre 150 et 200 millions par an. Netflix joue le jeu et contribue depuis le mois de janvier. En revanche, il y avait une contrepartie — la modification de la chronologie des médias — que vous ne respectez pas. Pourquoi ?
  • Pour l’instant, une fois qu’un film est sorti en salles, les plateformes doivent attendre trois ans avant de le récupérer et de le diffuser. C’est une négociation. On leur dit : “Combien vous mettez ?” Ensuite, on verra combien de mois elles devront attendre avant de diffuser. Les plateformes doivent entrer dans une régulation auxquelles elles ne sont pas habituées. Ce n’est pas simple pour elles. J’insiste sur le fait que, pour cette négociation, la profession est extrêmement unie.
  • Comment voyez-vous l’avenir ?
  • Moi, ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma. Imaginez si Amazon acquiert UGC. Imaginez le catalogue de Canal+ qui part chez les Chinois et Netflix qui rachète Pathé Gaumont, alors que toute notre industrie a été aidée par l’Etat français. Si l’Europe a son imaginaire financé par l’étranger, l’Europe ne sera plus l’Europe. On n’est pas dans une guerre classique. Les plateformes veulent gagner la guerre des esprits. C’est pourquoi nous voulons que la France considère la culture comme un actif stratégique.
  • Quel serait le vrai contre-feu ?
  • Je voudrais une grande plateforme européenne qui contrebalance la puissance d’Amazon et de Netflix. Mais il n’en existe même pas une esquisse !
  • Qu’attendez-vous de la présidence française de l’Union européenne qui va débuter le 1er janvier ?
  • D’affirmer que les produits de l’esprit ne sont pas des biens comme les autres. Ils ne peuvent pas tomber dans l’escarcelle chinoise ou américaine. Chez eux, tout s’achète, pas chez nous. C’est le combat fondamental des deux années qui viennent.

La mainmise de Netflix et autres plates-formes sur la création et la distribution

  • La mainmise de Netflix  et autres plates-formes sur la création et la distribution
  • Pierre Jolivet président de l’ARP, la Société des auteurs, réalisateurs et producteurs français, se bat pour défendre les intérêts des créateurs et craint  la mainmise deux plates-formes comme Netflix  sur la création et la distribution.
  • Omar Sy vient de signer un contrat avec la plateforme Netflix. De quel œil voyez-vous cet accord, une première pour un acteur français ?
  • Netflix fait son job. La plateforme va chercher les talents qui sont les plus pertinents. C’est normal, et ce n’est que le début. On est dans une situation inédite et inquiétante pour l’avenir.
  • Quels sont vos motifs de préoccupation ?
  • Les plateformes font la loi du marché. Elles s’introduisent dans notre écosystème. Que pouvons-nous proposer en face pour garantir qu’un talent, comme Fanny Herrero par exemple (créatrice de la série Dix pour cent), aura une liberté de création et d’insolence tout en gagnant autant qu’avec Netflix ? Pour l’instant, nous nous protégeons du mieux que nous pouvons.
  • Mardi, vous avez signé un accord au ministère de la Culture. Il porte sur les « clauses type ». De quoi s’agit-il précisément ?
  • C’est un garde-fou fondamental pour défendre notre souveraineté et la singularité de notre modèle. Jusqu’à présent c’était la loi du copyright imposée par les plateformes qui s’exerçait. Cela signifie qu’elles délivrent le « final cut », c’est-à-dire qu’elle ont le dernier mot sur l’œuvre. Le film ou la série appartient totalement à la plateforme, à vie. L’auteur et ses ayants droit n’ont pas leur mot à dire. Ce n’est pas notre façon de raisonner. Chez nous, une œuvre est terminée quand le réalisateur ou l’auteur disent qu’elle l’est, de concert avec l’industriel, qui l’écoute. Nous avons réussi à casser cette machine du copyright qui attaque notre droit moral à l’européenne. Désormais, ces clauses seront présentes dans chaque contrat français signé entre auteurs et producteurs de cinéma. Quand les plateformes signeront avec un producteur français, elles devront appliquer le droit moral français. Si elles ne respectent pas cela, alors leurs œuvres ne toucheront pas les aides du CNC (le Centre national du cinéma et de l’image animée).
  • La menace est-elle assez forte pour les encourager à signer ces clauses ?
  • Peut-être pas. Surtout si l’affaiblissement du cinéma est structurel. C’est la pandémie qui a entraîné l’explosion des plateformes. Mais ce n’est peut-être que conjoncturel. Ce qui nous tient à cœur, c’est de pouvoir encore faire des films que le marché ne veut pas. Les plateformes qui font changer le script au troisième épisode d’une série parce que ça ne marche pas commercialement, ce n’est pas dans notre culture. C’est pourquoi depuis l’année dernière, via la transposition de la directive européenne SMA (Service de médias audiovisuels), nous avons imposé aux plateformes d’exposer 30 % d’œuvres européennes. Nous avons également obtenu que 20 % du chiffre d’affaires réalisé en France soit consacré au financement d’oeuvres françaises.
  • « Ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma »
  • Le décret Smad, entré en vigueur le 1er juillet, garantit que Netflix, Disney + et Amazon financent le cinéma français à hauteur de 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France. Cela représente entre 150 et 200 millions par an. Netflix joue le jeu et contribue depuis le mois de janvier. En revanche, il y avait une contrepartie — la modification de la chronologie des médias — que vous ne respectez pas. Pourquoi ?
  • Pour l’instant, une fois qu’un film est sorti en salles, les plateformes doivent attendre trois ans avant de le récupérer et de le diffuser. C’est une négociation. On leur dit : “Combien vous mettez ?” Ensuite, on verra combien de mois elles devront attendre avant de diffuser. Les plateformes doivent entrer dans une régulation auxquelles elles ne sont pas habituées. Ce n’est pas simple pour elles. J’insiste sur le fait que, pour cette négociation, la profession est extrêmement unie.
  • Comment voyez-vous l’avenir ?
  • Moi, ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma. Imaginez si Amazon acquiert UGC. Imaginez le catalogue de Canal+ qui part chez les Chinois et Netflix qui rachète Pathé Gaumont, alors que toute notre industrie a été aidée par l’Etat français. Si l’Europe a son imaginaire financé par l’étranger, l’Europe ne sera plus l’Europe. On n’est pas dans une guerre classique. Les plateformes veulent gagner la guerre des esprits. C’est pourquoi nous voulons que la France considère la culture comme un actif stratégique.
  • Quel serait le vrai contre-feu ?
  • Je voudrais une grande plateforme européenne qui contrebalance la puissance d’Amazon et de Netflix. Mais il n’en existe même pas une esquisse !
  • Qu’attendez-vous de la présidence française de l’Union européenne qui va débuter le 1er janvier ?
  • D’affirmer que les produits de l’esprit ne sont pas des biens comme les autres. Ils ne peuvent pas tomber dans l’escarcelle chinoise ou américaine. Chez eux, tout s’achète, pas chez nous. C’est le combat fondamental des deux années qui viennent.

Automobiles Etats -Unis : La restructuration des réseaux de distribution

 Automobiles Etats -Unis : La restructuration des réseaux de distribution 

Un article du Wall Street Journal ( extrait)

 

Aux Etats-Unis, les concessionnaires automobiles pourraient bientôt connaître le même sort que d’autres pans de la vie économique bouleversés par le commerce électronique. Ils exposeront moins de véhicules et fonctionneront davantage comme des centres de livraison et d’entretien, où les clients viendront prendre possession des voitures commandées en ligne et pourront également bénéficier de services d’entretien.

 

 

Le concessionnaire automobile de proximité est devenu un pilier du paysage urbain américain avec l’avènement de la production automobile de masse et le lancement de la Ford T, modèle ultrapopulaire sorti des lignes de montage du constructeur américain en 1908. Les constructeurs automobiles, qui avaient besoin de réseaux de distribution à même de vendre d’énormes volumes de voitures, ont alors confié à des concessionnaires indépendants la tâche ardue et onéreuse de trouver des clients, d’assurer leur publicité sur différents marchés et d’offrir des services d’entretien. Les constructeurs pouvaient ainsi comptabiliser immédiatement les recettes de leurs ventes de véhicules et éviter les charges liées à la détention d’actifs au bilan.

Les concessionnaires ont proliféré et acquis une certaine influence au sein de leurs quartiers et dans les capitales d’Etat, sponsorisant les matchs de baseball et les levées de fonds, tout en faisant pression en faveur de législations protégeant leurs bénéfices. Les restrictions de zonage et l’étalement urbain ont encouragé un grand nombre de ces entreprises locales à se regrouper dans des zones d’activité où leurs locaux respectifs s’étendaient à perte de vue. A la fin des années 1980, les Etats-Unis comptaient plus de 25 000 concessionnaires de véhicules neufs.

Les concessionnaires ont longtemps réussi à maintenir le statu quo grâce aux lois sur les franchises qui limitent les possibilités qu’ont les entreprises automobiles traditionnelles d’établir leurs propres activités de vente directe et font obstacle à l’entrée de tout nouveau concurrent sur le marché. Ce modèle a toutefois commencé à patiner. D’abord, les transactions sur Internet ont permis une meilleure transparence des prix, que les acheteurs pouvaient désormais comparer, ce qui a affecté les marges bénéficiaires réalisées sur les ventes de véhicules neufs. Les prêts et services d’entretien de routine ont peu à peu constitué une plus grande part des recettes des concessionnaires.

Ensuite, le constructeur automobile Tesla a remis en cause l’idée selon laquelle la vente de voitures devait passer par des concessionnaires de marque. Le patron de Tesla, Elon Musk, a décidé que le groupe aurait ses propres points de vente. Tesla s’est heurté à de fortes résistances dans plusieurs Etats, comme au Texas, où la législation locale interdisait aux fabricants de vendre directement aux acheteurs. M. Musk est néanmoins parvenu à contourner ces obstacles et à mettre en place un réseau de distribution à travers le pays, en s’appuyant sur des tactiques de vente en ligne agressives. S’il a lui-même évoqué l’abandon de la plupart des points de vente physiques, l’entreprise continue d’en utiliser.

Le modèle sans concessionnaires de Tesla est aujourd’hui repris par d’autres start-up de l’automobile comme Rivian Automotive et Lucid Group qui, adossées à des poids-lourds tels qu’Amazon, font pression en faveur d’une modification des lois en vigueur dans de nombreux Etats afin de pouvoir elles aussi vendre directement leurs véhicules aux acheteurs.

Un autre coup a été porté aux concessionnaires classiques par l’émergence des vendeurs en ligne de voitures d’occasion, qui ne font pas l’objet des mêmes restrictions légales que les vendeurs de voitures neuves. Carvana, fondé en 2012 dans l’Arizona, en est un exemple. Si l’entreprise est encore petite – elle ne représente que 1 % du marché des véhicules d’occasion –, elle a vendu 244 111 voitures l’an dernier, soit une augmentation de 37 % par rapport à 2019, et son action s’est appréciée au cours des derniers mois. Vendredi dernier, Carvana affichait une valeur boursière de près de 57 milliards de dollars, soit davantage que Ford.

Nancy Thomas, une habitante de Detroit qui a acheté une Volkswagen Jetta de 2013 chez Carvana, se dit soulagée d’avoir pu éviter les vendeurs insistants, selon ses propres termes, ainsi que de longues visites chez des concessionnaires. Carvana lui a par ailleurs proposé un montant plus élevé pour son ancienne voiture que tout autre concessionnaire, affirme-t-elle.

« Je ne me vois pas retourner chez un concessionnaire », ajoute-t-elle.

Malgré cette augmentation de la concurrence en ligne, les concessionnaires restent un marché dominé avant tout par de petits opérateurs indépendants. En 2020, les 50 premiers concessionnaires du pays en termes de ventes de véhicules neufs ne représentaient qu’environ 16 % des ventes totales de voitures neuves aux Etats-Unis, selon Kerrigan Advisors.

Certains assurent que l’essor des transactions en ligne ne réduira pas l’importance de ces acteurs locaux aux yeux des acheteurs. « De plus en plus de transactions auront lieu en ligne, admet Paul Walser, un concessionnaire du Minnesota également président de l’Association américaine des concessionnaires automobiles (NADA). Mais je ne crois pas que l’importance de ce face-à-face avec la clientèle disparaîtra – en tout cas pas durant ces prochaines années. » Le secteur, ajoute-t-il, « est encore très, très dépendant de la relation qu’entretiennent les concessionnaires avec la clientèle à travers le pays, en particulier dans les zones rurales. »

Un autre défi tient au fait que les grands constructeurs automobiles – partenaires de longue date des concessionnaires locaux – poussent aussi à une évolution du modèle existant. Certains entendent réduire de manière permanente le nombre de leurs véhicules exposés chez des concessionnaires, ayant pris l’habitude d’enregistrer des bénéfices supérieurs durant la pandémie, les niveaux de stocks ayant diminué en raison des fermetures d’usine et des perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Ford a ainsi récemment déclaré qu’il pourrait, à long terme, diminuer d’un tiers ses stocks confiés à des concessionnaires. Le constructeur préfère augmenter ses ventes sur des commandes personnalisées en ligne, qui permettent aux clients de choisir précisément les paramètres des véhicules achetés. Les concessionnaires interviennent alors pour livrer le véhicule lorsqu’il est prêt.

« Nous avons compris qu’avoir moins de véhicules dans les concessions automobiles est non seulement possible, mais meilleur pour les clients, pour les concessionnaires et pour Ford », a déclaré Jim Farley, le directeur général du constructeur, en juillet.

La pandémie a donné aux concessionnaires un coup de fouet inespéré. Les fermetures d’usine ont entraîné une baisse des stocks, et donc une hausse des prix et de la rentabilité. Le concessionnaire américain moyen a enregistré l’an dernier un bénéfice record de 2,1 millions de dollars avant impôts, soit une augmentation de 48 % par rapport à 2019, selon la NADA.

Cette situation ne devrait toutefois pas durer. « Une fois les stocks reconstitués, et ce moment arrivera, les concessionnaires feront de nouveau face aux mêmes problèmes de rentabilité qu’auparavant en ce qui concerne les véhicules neufs », prédit Mark Rikess, directeur général de la société de conseil automobile The Rikess Group.

Pour certains concessionnaires, la seule solution pour survivre à long terme consiste à grandir. C’est le choix qu’a fait Lithia Motors, une grande chaîne de concessionnaires cotée en Bourse et basée dans l’Oregon. Ces dernières années, son patron Bryan DeBoer a commencé à acheter des concessionnaires de toutes tailles, afin de développer sa chaîne et de faire en sorte que chaque client américain dispose d’une concession à 150 kilomètres de chez lui. En 2020, Lithia a également lancé Driveway, un site internet permettant aux acheteurs de bénéficier d’un grand nombre de services proposés par les concessionnaires physiques, comme l’obtention d’une estimation de leur transaction ou le financement d’une voiture neuve.

« Il n’est plus nécessaire d’avoir les mêmes stocks physiques qu’auparavant. Stocker quatre millions de véhicules sur des parkings à travers le pays était très inefficace »

La stratégie d’acquisitions de Lithia visait à doter l’entreprise des infrastructures suffisantes en aval pour disposer de davantage de stocks et pouvoir transférer rapidement des véhicules d’un Etat à l’autre, la plupart des concessionnaires devant s’arranger entre eux pour les déplacements de stocks. Une grande partie des surfaces acquises par Lithia servira aux activités de logistique et d’entreposage davantage qu’à l’exposition de véhicules.

« Fondamentalement, notre objectif était de pouvoir distribuer les stocks à la manière d’Amazon, explique M. DeBoer. L’infrastructure logistique est la clef de la réussite, ou de l’échec. »

D’autres chaînes de concessionnaires comme AutoNation et Asbury Automotive Group ont adopté la même stratégie d’expansion. AutoNation, la première chaîne de concessionnaires du pays en termes de ventes, compte ouvrir 130 points de vente de véhicules d’occasion sur l’ensemble du territoire d’ici à 2026. Selon son patron, Mike Jackson, ces concessions fonctionneront à la manière de centres de livraison, où les clients viendront chercher les voitures qu’ils auront achetées sur le site du groupe. M. Jackson prévoit de suivre ultérieurement la même approche pour les véhicules neufs.

« Il n’est plus nécessaire d’avoir les mêmes stocks physiques qu’auparavant, affirme-t-il. Stocker quatre millions de véhicules sur des parkings à travers le pays était très inefficace. »

Pour ceux qui restent, la difficulté sera de savoir s’il vaut la peine d’investir dans des mises à niveau et technologies coûteuses, qui pourraient réduire les besoins de personnel commercial et de surfaces d’exposition traditionnels. Trois quarts des concessionnaires interrogés dans une enquête publiée par Cox Automotive en février déclaraient qu’ils ne pourraient pas survivre sans disposer d’une solide offre en ligne.

L’automne dernier, David Fischer Jr. et son père ont commencé à chercher un partenaire stratégique qui serait disposé à prendre une participation minoritaire dans leur groupe de concessions automobiles que la famille détient depuis trois générations dans le Michigan. M. Fischer explique avoir fait tout ce qu’il pouvait pour moderniser son entreprise mais avoir eu besoin d’aide pour développer son activité de distribution en ligne. Président de Suburban Collection, il contrôlait 56 franchises réparties sur 34 emplacements indépendants, certains entourés d’enceintes.

« Nous ne faisions qu’appliquer des rustines », déclare-t-il.

M. Fischer avait toujours considéré Suburban comme une entreprise familiale qu’il pourrait transmettre à l’un de ses quatre enfants. Mais lorsque Lithia a proposé fin 2020 de racheter Suburban, M. Fischer a accepté de céder le contrôle.

En définitive, Lithia était mieux placée pour affronter les évolutions du secteur. « Quand nous avons regardé ce qu’ils faisaient, ils étaient en train de mettre en place leur propre marque, leur propre processus en ligne et leur propre logiciel, c’est-à-dire tout ce que nous étions incapables de faire », résume M. Fischer.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Anne Montanaro)

Traduit à partir de la version originale en anglais

La distribution de milliards jusqu’aux élections présidentielles ?

La distribution de milliards jusqu’aux élections présidentielles ?

 

Un article de Marc Landré  dans le Figaro attire l’attention sur la dérive possible d’une distribution très large de milliards jusqu’aux élections présidentielles . Le  risque en effet compte-tenu de la fragilité des équilibres politiques, c’est que le chef d’État soit tenté de faire une annonce de dépense à chaque intervention.

« Comme avant chaque présidentielle, le chef de l’État sortant – surtout quand il est candidat (déclaré ou non) à sa propre succession – sort le carnet de chèque de l’État pour arroser large et ouvre grandes les vannes de la dépense. Emmanuel Macron ne déroge pas à la règle et le budget 2022, qui doit être présenté le 22 septembre prochain, en est un exemple flagrant.

Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle dépense ne soit annoncée. Ce jeudi matin, c’est Olivier Véran qui a officialisé la gratuité de la pilule et de tous les soins/consultations attenants pour les moins de 25 ans à compter du 1er janvier… 2022. Et ce pour limiter les grossesses non désirées. Le coût, dévoilé par le ministre de la Santé ? 21 millions d’euros par an.

Mais s’il n’y avait que cela… À Marseille la semaine dernière, lors de son déplacement de trois jours dans la capitale phocéenne, le président de la République a aligné pas moins de 1,5 milliard d’euros en aides d’urgence pour la ville… « 

Vaccin Covid-19 : une distribution en janvier 2021….. ou 2022 (agence européenne du médicament)

  • Vaccin Covid-19 : une distribution en janvier 2021….. ou 2022  (agence européenne du médicament)

     

    En ces temps de crise, les institutions de santé, d’ailleurs comme les experts, instrumentalisent la situation pour se rappeler à l’opinion avec des déclarations souvent assez fantaisistes et ou contradictoires dans les médias. Cela a déjà été le cas pour l’organisation mondiale de la santé OMS)  très contestée pour son alignement un peu trop docile vis-à-vis des autorités chinoises. C’est maintenant le cas de l’agence européenne des médicaments qui promet une distribution du vaccin début janvier.

    Une agence européenne évidemment composée essentiellement de bureaucrates et d’experts de la santé qui n’ont pas pratiqué depuis des années et des années. On sait en effet que s’il y a en plus du vaccin Pfizer , d’autres candidats, une dizaine actuellement en phase trois

     

    Le traitement ne sera pas disponible avant des mois d’abord pour en vérifier l’efficacité, sa durabilité et ses contre-indications. Les promesses de l’agence européenne du médicament sont sans doute destinées  à revaloriser une institution qui évidemment fait doublon avec de nombreuses autres

    «Si les données sont solides, nous pourrons donner le feu vert au premier vaccin d’ici la fin de l’année et commencer la distribution à partir de janvier», déclare Guido Rasi, directeur de l’EMA, dans un entretien publié samedi dans le journal italien Il Sole 24 Ore. Une sorte de déclaration type Trump qui ne parlait qui ne paraît ni réaliste ni pertinente.

    Cet organisme a pour mission d’autoriser et contrôler les médicaments dans l’UE. Le feu vert final, donné par la Commission européenne, permet à des laboratoires de commercialiser leur médicament dans toute l’UE.

    L’EMA, qui table sur «6 ou 7» vaccins différents à disposition en 2021, a reçu vendredi «les premières données cliniques de Pfizer pour son vaccin», précise Guido Rasi. «Nous avons reçu d’AstraZeneca les données précliniques, celles des essais sur les animaux qui sont déjà en cours d’évaluation et enfin nous avons eu plusieurs discussions avec Moderna», énumère-t-il. En mettant un vaccin sur le marché en janvier, ses premiers effets sur la propagation du virus «seront visibles dans cinq à six mois, essentiellement l’été prochain», explique-t-il. «Il est évident qu’il ne sera pas possible de vacciner tout le monde, mais nous commencerons par les catégories les plus exposées, comme les personnes âgées et les travailleurs de la santé, ce qui commencera à bloquer les ponts de transmission», note le responsable.

Veolia-Suez-Les profits des sociétés de la distribution de l’eau

Veolia-Suez-Les profits des sociétés  de la distribution de l’eau

 

Le marché de l’eau est particulièrement juteux ce qui explique la guerre entre distributeurs pour obtenir des positions oligopolistique qui rendent dépendantes les collectivités locales mal  armées pour négocier les prix. Une étude particulièrement intéressante de l’UFC que choisir fait le point  du secteur.

L’ étude permet de faire plusieurs constats. En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau. La fenêtre de concurrence s’ouvre tous les 15 ou 20 ans lors du renouvellement de contrat. Il existe très peu de barrières économiques ou techniques à l’entrée sur le marché. Une structure de marché oligopolistique et immuable.

 

L’ORGANISATION DU SERVICE DE LA DISTRIBUTION ET DE L’ASSAINISSEMENT DE L’EAU

Depuis plus de deux cents ans, la distribution et l’assainissement de l’eau relèvent de la compétence communale. La mise en place de la gestion de l’eau est donc organisée par la commune ou par les intercommunalités (qui mettent en place un établissement public de coopération intercommunale). Ce dernier cas de figure est désormais le plus fréquent et concerne 60 % des usagers domestiques. Les communes constituent alors un regroupement, selon des cadres institutionnels très divers (syndicat d’eau, syndicat à vocation mixte) soit parce qu’il correspond à une dynamique administrative générale (émergence des communautés urbaines) soit parce que les communes concernées sont trop petites pour assumer seules ces compétences.

La commune, ou le syndicat, peut retenir deux modes de gestion des services d’eau (1).

LA GESTION DIRECTE OU EN RÉGIE

Dans ce cas, la collectivité assume elle-même la gestion de l’eau par la mise en place d’un service au sein de son administration. Elle réalise les investissements d’équipements qu’elle finance sur ses fonds propres et en empruntant des fonds. Elle s’occupe aussi de l’exploitation du service en ayant la charge des usines de traitement et d’assainissement et en entretenant les réseaux. Pour ce faire elle embauche des employés communaux spécialement affectés.

D’un point de vue financier, la régie doit être strictement séparée des autres activités communales et doit notamment disposer de l’autonomie financière.

 

LA DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC (DSP)

Dans ce cas, la commune, ou le syndicat, délègue tout ou partie du service de l’eau à une entreprise privée (appelée délégataire) et dispose de deux types de contrats.

Il peut s’agir de l’affermage où la commune prend en charge les investissements (la réalisation et le financement). Le délégataire se voit confier l’exploitation du service.

Le deuxième contrat est la concession où le délégataire privé est responsable des investissements et de l’exploitation.

Le système de la concession, qui donnait des attributions très importantes aux délégataires privés, est aujourd’hui sur le déclin. Il représente environ 15 % des contrats actuels, mais la quasi-totalité des contrats signés depuis dix ans relèvent de l’affermage. Cependant, entre ces deux types de relations contractuelles, il existe une version hybride appelée affermage- concessif. Dans ce cas de figure, le délégataire privé assure l’exploitation, et la réalisation des investissements est repartie entre la collectivité et le délégataire. A l’heure actuelle, la majorité des contrats correspond à cette formule.

La délégation de service public est le modèle dominant de gestion de l’eau. En 2001, elle fournissait 79 % des usagers pour la distribution de l’eau et assumait 53 % de l’assainissement. La part de la régie a connu un déclin relatif au cours des vingt dernières années puisqu’en 1980 elle avait encore la charge de 40 % de la distribution d’eau.

UN SECTEUR SANS CONCURRENCE ?

 

LA STRUCTURE DU MARCHÉ : DE L’OLIGOPOLE ÉTROIT AU DUOPOLE POUR LES GRANDES VILLES

En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau.:

Veolia Water (ex-Générale des eaux) 56 % 51 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes)
Suez Lyonnaise des eaux 29 % 24 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes
SAUR 13 %
Une dizaine d’entreprises locales 2 %
Source : avis du conseil de la concurrence 31 mai 2000  

Le Conseil de la concurrence (2) remarque qu’ « une telle structure est typique d’un marché très concentré. L’indice de Hirschman Herdinfal est égal à 4250 ; or il est admis qu’au-delà de 2000, l’indice exprime une présomption de structure particulièrement concentrée qui doit conduire les autorités de la concurrence à une vigilance particulière ».

Surtout, cette présentation générale, qui fait apparaître un oligopole étroit, occulte une plus forte concentration pour les contrats des grandes agglomérations urbaines. A quelques exceptions près, la Saur et les petites entreprises interviennent sur les services de moins de cent mille habitants. Le Conseil de la concurrence en conclut que « seuls Vivendi et Lyonnaise des eaux sont susceptibles de répondre aux appels d’offres pour les grandes villes : la concentration de l’offre est donc considérable pour ces dernières ».

 

DES CONTRATS RENOUVELÉS AVEC LA MÊME ENTREPRISE

Dans un rapport, le Haut conseil au service public constate que seulement 5 % des contrats ne sont pas reconduits avec le délégataire antérieur « soit au rythme actuel des consultations environ trois contrats sur mille changeraient chaque année de titulaire ». La DGCCRF, , explicite ce phénomène de la façon suivante : « quel que soit le nombre de candidatures manifestées ou étudiées, l’attribution revient presque inéluctablement au titulaire précédent. Celui-ci paraît disposer partout d’un net avantage comparatif, renforcé par une tendance à peine camouflée des collectivités à vouloir continuer à travailler avec le même prestataire s’il a donné satisfaction ». Le Conseil de la concurrence estime sur ce point que « le délégataire en place est, dès lors, souvent seul à présenter une offre. Enfin, même lorsque les deux plus grands groupes sont en concurrence lors du renouvellement d’une délégation, ce facteur ne suffit pas, en général, à lui seul à réduire sensiblement les prix ». Le Haut conseil du secteur public n’hésite pas « à se demander si l’on n’est pas en présence d’un monopole de fait, en raison de l’adoption d’un « code de bonne conduite  » implicite ».

 

LES CONSTATS DE L’UFC-QUE CHOISIR

LA FENÊTRE DE CONCURRENCE S’OUVRE TOUS LES 15 OU 20 ANS LORS DU RENOUVELLEMENT DE CONTRAT

La grande particularité du secteur de l’eau est que le jeu concurrentiel se joue dans une fenêtre de temps très courte : le renouvellement du contrat qui a lieu tous les quinze ou vingt ans. Dès lors, la structure du marché est peu réversible car elle doit attendre un nombre suffisamment important de renégociations des contrats pour connaître un changement significatif. Ce constat a deux conséquences :

Premièrement, la plupart des contrats des grandes villes seront renégociés dans les prochaines années. L’issue de ces renouvellements de contrat va donc déterminer une large part de la tarification de l’eau pour les vingt ans à venir. Ces renouvellements étant préparés sur plusieurs années, il est fondamental de réformer dans les deux ou trois prochaines années la régulation de ce secteur.

Deuxièmement, il est nécessaire de concentrer le contrôle sur ce moment clé de la renégociation. Si le renouvellement a été utilement encadré par la loi Sapin, il faut renforcer son contrôle par une autorité extérieure.

 

 IL EXISTE TRÈS PEU DE BARRIÈRES ÉCONOMIQUES OU TECHNIQUES À L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ

D’un point de vue économique, la grande stabilité de l’oligopole de l’eau représente un mystère. En effet, si on excepte la durée longue des contrats, qui est un facteur d’inertie, il n’existe aucune barrière à l’entrée du marché.

Le secteur se caractérise par un contenu technologique assez relatif et qui, en tout cas, représente des investissements de recherche-développement négligeables au regard des investissements pour l’amortissement du réseau (3). Par ailleurs, les industriels de l’eau détiennent peu d’actifs physiques dont la revente serait malaisée (4).

Il est parfois émis l’idée que le secteur de l’eau implique de forts investissements et que les entrants potentiels seraient découragés par la nécessité de disposer d’importants capitaux. En réalité, sur chacun des contrats, le financement des investissements est le plus souvent assuré par les communes, qui contractent un crédit. Par ce dispositif, le remboursement du crédit est amorti sur une quinzaine d’années, et le coût annuel de la dette est intégré dans le prix de l’eau. Le chiffre d’affaires de l’eau étant assez certain, le remboursement du crédit ne soulève pas de difficultés. Ainsi, l’activité de l’eau nécessite une mise de départ assez faible (les frais de structure administrative et commerciale, la constitution de la compétence technique) et il n’existe pas de barrière à l’entrée induite par la mobilisation de capitaux.

Par ailleurs, le secteur de l’eau offre des perspectives intéressantes pour un entrant potentiel. Premièrement, si l’entrant parvient à obtenir un ou plusieurs marchés, la durée du contrat offre un horizon garanti de chiffre d’affaires, ce qui limite le risque d’échec en cas d’entrée . Deuxièmement, notre étude souligne à quel point les marges des syndicats d’eau sur les grandes villes sont élevées. Au moins sur les contrats importants, il est évident que les oligopoles installés n’ont pas pratiqué une stratégie de prix prédateurs (i.e prix faible) pour dissuader les entrants potentiels. Le niveau plus que confortable des profits réalisés devrait normalement attirer les velléités d’autres entreprises.

Pour conclure, l’absence d’entrée de nouvelles entreprises sur le marché ne répond à aucune rationalité économique.

 

UNE STRUCTURE DE MARCHÉ OLIGOPOLISTIQUE ET IMMUABLE

Auditionné par la mission de contrôle de l’Assemblée nationale en 2001 (5), Monsieur Luc Valade, chef de service à la DGCCRF, résume la situation du secteur de l’eau de la façon suivante : « Pour le service de contrôle, nous avons parfois le sentiment d’être mis en échec. La logique de l’oligopole est ainsi faite que, finalement, il n’est pas vraiment nécessaire que deux ou trois opérateurs bien établis qui participent à l’oligopole se réunissent et s’entendent formellement pour se partager le marché. Il nous est donc très difficile de rassembler des preuves matérielles de l’entente, même si, de fait, le résultat est bien celui d’une entente ».

Le constat historique démontre l’étonnante stabilité de l’oligopole de l’eau. Depuis plusieurs décennies, trois entreprises (Générale des eaux, Lyonnaise des eaux, SAUR) se partagent l’essentiel du marché de l’eau et leurs parts de marché respectives restent figées à des niveaux constants. Plus encore, le marché des villes de plus de 100.000 habitants, où se concentrent les marges excessives, reste la chasse gardée de la Générale des eaux et de la Lyonnaise des eaux. La concurrence de la Saur se limite aux villes de moins de 100.000 habitants et les petites entreprises interviennent sur les marchés de moins de 50.000 habitants.

Ce phénomène a été amplifié par la constitution de sociétés mixtes entre les deux grandes entreprises pour l’exploitation de grands contrats comme les villes de Marseille et de Lille ou par le partage du marché de la ville de Paris (rive droite pour la Générale des eaux, rive gauche pour la Lyonnaise des eaux).

En France, il apparaît qu’aucune entreprise extérieure au secteur de l’eau ne s’est sérieusement intéressée à une entrée sur ce secteur. La concurrence étrangère s’est aussi peu manifestée. Une société américaine de distribution d’eau, US Filter, avait souhaité s’implanter en France avant d’être racheté par Vivendi-Générale des eaux. La société britannique Thames Water avait aussi émis le souhait de postuler sur des appels d’offres mais n’a jamais concrétisé cette volonté.

Au cours de l’audition parlementaire, le chef de service de la DGCCRF constate que « rares, jusqu’à présent, opérateurs étrangers ou opérateurs nouveaux entrants, qui souhaitent arriver sur le marché. Il y a peut-être des solutions, mais pour l’instant, si tant est que les communes souhaitent vraiment étudier les candidatures venues de toute l’Europe, les rares opérateurs qui ont tenté d’entrer sur le marché français de l’eau ou de l’assainissement ont échoué. C’est loi de l’oligopole. » Le responsable public conclut que « la structure concurrentielle du marché à l’heure actuelle ne semble pas permettre l’entrée de nouveaux opérateurs sur ce marché. C’est le point qui me paraît tout à fait fondamental ».

Nous constatons que le marché de l’eau des grandes villes est un duopole quasi-immuable. Cette stabilité n’ayant aucune justification économique ou technique, nous ne pouvons l’expliquer que par des rigidités institutionnelles.

 

LA MENACE DU PASSAGE EN RÉGIE EST UN FACTEUR DE CONCURRENCE

Notre étude ne permet pas de comparer le rapport qualité-prix des régies à celui des délégataires privés. Certaines régies (Strasbourg, Reims) présentent d’ailleurs des prix trop élevés. Nous ne pouvons pas affirmer que, d’une façon systématique, le retour en régie constitue le meilleur moyen de faire baisser les prix.

Cependant, dans un contexte oligopolistique stable et étroit, il faut constater que la menace du retour à la régie constitue un des rares leviers de concurrence. Le cas le plus frappant concerne les villes qui sont exploitées conjointement par les deux grandes entreprises du duopole (Marseille, Lille). Dans ce cas de figure, le renouvellement du contrat risque de susciter une seule offre, celle de l’alliance formée par les deux délégataires ! La menace du retour en régie est alors la seule alternative évidente lors de la négociation. D’une manière générale, seules les deux grandes entreprises répondent aux appels d’offres des grandes villes ce qui constitue un terrain propice à l’entente. L’option de la régie introduit un « troisième concurrent » qui améliore la négociation du contrat.

(1) Entre ces deux modèles il existe quantité de formes hybrides. Certaines communes gèrent en régie mais délèguent certains segments de l’activité par exemple. Surtout, il faut noter que de nombreuses communes délèguent la distribution de l’eau et gardent l’assainissement en régie.

(2) Avis du 31 mai 2000 sur le prix de l’eau en France.

(3) Par exemple, le groupe Veolia Water (ex-Générale des eaux) déclare employer 350 chercheurs de par le monde sur son activité eau qui dessert 110 millions de personnes. Cela représente 1 chercheur pour 342.000 usagers desservis

(4) Les communes restent propriétaires du réseau et de la plupart des autres ouvrages (station d’épuration par exemple).

(5) Nous sommes donc loin d’une situation où l’entrepreneur ne sait pas s’il parviendra à constituer sa clientèle lors des premières années d’activité. La seule obtention d’un gros contrat lui garantit un chiffre d’affaires pour une longue période.

(6)« De l’opacité à la transparence : le prix de l’eau », Mission d’évaluation et de contrôle, rapport n°3081

Les profits des sociétés de la distribution de l’eau

 Les profits des sociétés  de la distribution de l’eau

 

Le marché de l’eau est particulièrement juteux ce qui explique la guerre entre distributeurs pour obtenir des positions oligopolistique qui rendent dépendantes les collectivités locales mal  armées pour négocier les prix. Une étude particulièrement intéressante de l’UFC que choisir fait le point  du secteur.

L’ étude permet de faire plusieurs constats. En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau. La fenêtre de concurrence s’ouvre tous les 15 ou 20 ans lors du renouvellement de contrat. Il existe très peu de barrières économiques ou techniques à l’entrée sur le marché. Une structure de marché oligopolistique et immuable.

 L’ORGANISATION DU SERVICE DE LA DISTRIBUTION ET DE L’ASSAINISSEMENT DE L’EAU

Depuis plus de deux cents ans, la distribution et l’assainissement de l’eau relèvent de la compétence communale. La mise en place de la gestion de l’eau est donc organisée par la commune ou par les intercommunalités (qui mettent en place un établissement public de coopération intercommunale). Ce dernier cas de figure est désormais le plus fréquent et concerne 60 % des usagers domestiques. Les communes constituent alors un regroupement, selon des cadres institutionnels très divers (syndicat d’eau, syndicat à vocation mixte) soit parce qu’il correspond à une dynamique administrative générale (émergence des communautés urbaines) soit parce que les communes concernées sont trop petites pour assumer seules ces compétences.

La commune, ou le syndicat, peut retenir deux modes de gestion des services d’eau (1).

LA GESTION DIRECTE OU EN RÉGIE

Dans ce cas, la collectivité assume elle-même la gestion de l’eau par la mise en place d’un service au sein de son administration. Elle réalise les investissements d’équipements qu’elle finance sur ses fonds propres et en empruntant des fonds. Elle s’occupe aussi de l’exploitation du service en ayant la charge des usines de traitement et d’assainissement et en entretenant les réseaux. Pour ce faire elle embauche des employés communaux spécialement affectés.

D’un point de vue financier, la régie doit être strictement séparée des autres activités communales et doit notamment disposer de l’autonomie financière.

 

LA DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC (DSP)

Dans ce cas, la commune, ou le syndicat, délègue tout ou partie du service de l’eau à une entreprise privée (appelée délégataire) et dispose de deux types de contrats.

Il peut s’agir de l’affermage où la commune prend en charge les investissements (la réalisation et le financement). Le délégataire se voit confier l’exploitation du service.

Le deuxième contrat est la concession où le délégataire privé est responsable des investissements et de l’exploitation.

Le système de la concession, qui donnait des attributions très importantes aux délégataires privés, est aujourd’hui sur le déclin. Il représente environ 15 % des contrats actuels, mais la quasi-totalité des contrats signés depuis dix ans relèvent de l’affermage. Cependant, entre ces deux types de relations contractuelles, il existe une version hybride appelée affermage- concessif. Dans ce cas de figure, le délégataire privé assure l’exploitation, et la réalisation des investissements est repartie entre la collectivité et le délégataire. A l’heure actuelle, la majorité des contrats correspond à cette formule.

La délégation de service public est le modèle dominant de gestion de l’eau. En 2001, elle fournissait 79 % des usagers pour la distribution de l’eau et assumait 53 % de l’assainissement. La part de la régie a connu un déclin relatif au cours des vingt dernières années puisqu’en 1980 elle avait encore la charge de 40 % de la distribution d’eau.

UN SECTEUR SANS CONCURRENCE ?

 

LA STRUCTURE DU MARCHÉ : DE L’OLIGOPOLE ÉTROIT AU DUOPOLE POUR LES GRANDES VILLES

En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau.:

Veolia Water (ex-Générale des eaux) 56 % 51 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes)
Suez Lyonnaise des eaux 29 % 24 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes
SAUR 13 %
Une dizaine d’entreprises locales 2 %
Source : avis du conseil de la concurrence 31 mai 2000  

Le Conseil de la concurrence (2) remarque qu’ « une telle structure est typique d’un marché très concentré. L’indice de Hirschman Herdinfal est égal à 4250 ; or il est admis qu’au-delà de 2000, l’indice exprime une présomption de structure particulièrement concentrée qui doit conduire les autorités de la concurrence à une vigilance particulière ».

Surtout, cette présentation générale, qui fait apparaître un oligopole étroit, occulte une plus forte concentration pour les contrats des grandes agglomérations urbaines. A quelques exceptions près, la Saur et les petites entreprises interviennent sur les services de moins de cent mille habitants. Le Conseil de la concurrence en conclut que « seuls Vivendi et Lyonnaise des eaux sont susceptibles de répondre aux appels d’offres pour les grandes villes : la concentration de l’offre est donc considérable pour ces dernières ».

 

DES CONTRATS RENOUVELÉS AVEC LA MÊME ENTREPRISE

Dans un rapport publié en 1999, le Haut conseil au service public constate que seulement 5 % des contrats ne sont pas reconduits avec le délégataire antérieur « soit au rythme actuel des consultations environ trois contrats sur mille changeraient chaque année de titulaire ». La DGCCRF, dans une note de 1999, explicite ce phénomène de la façon suivante : « quel que soit le nombre de candidatures manifestées ou étudiées, l’attribution revient presque inéluctablement au titulaire précédent. Celui-ci paraît disposer partout d’un net avantage comparatif, renforcé par une tendance à peine camouflée des collectivités à vouloir continuer à travailler avec le même prestataire s’il a donné satisfaction ». Le Conseil de la concurrence estime sur ce point que « le délégataire en place est, dès lors, souvent seul à présenter une offre. Enfin, même lorsque les deux plus grands groupes sont en concurrence lors du renouvellement d’une délégation, ce facteur ne suffit pas, en général, à lui seul à réduire sensiblement les prix ». Le Haut conseil du secteur public n’hésite pas « à se demander si l’on n’est pas en présence d’un monopole de fait, en raison de l’adoption d’un « code de bonne conduite  » implicite ».

 

LES CONSTATS DE L’UFC-QUE CHOISIR

LA FENÊTRE DE CONCURRENCE S’OUVRE TOUS LES 15 OU 20 ANS LORS DU RENOUVELLEMENT DE CONTRAT

La grande particularité du secteur de l’eau est que le jeu concurrentiel se joue dans une fenêtre de temps très courte : le renouvellement du contrat qui a lieu tous les quinze ou vingt ans. Dès lors, la structure du marché est peu réversible car elle doit attendre un nombre suffisamment important de renégociations des contrats pour connaître un changement significatif. Ce constat a deux conséquences :

Premièrement, la plupart des contrats des grandes villes seront renégociés dans les prochaines années (2009 pour Paris, 2011 pour le SEDIF, 2012 pour Lille, 2016 Lyon). L’issue de ces renouvellements de contrat va donc déterminer une large part de la tarification de l’eau pour les vingt ans à venir. Ces renouvellements étant préparés sur plusieurs années, il est fondamental de réformer dans les deux ou trois prochaines années la régulation de ce secteur.

Deuxièmement, il est nécessaire de concentrer le contrôle sur ce moment clé de la renégociation. Si le renouvellement a été utilement encadré par la loi Sapin, il faut renforcer son contrôle par une autorité extérieure.

 IL EXISTE TRÈS PEU DE BARRIÈRES ÉCONOMIQUES OU TECHNIQUES À L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ

D’un point de vue économique, la grande stabilité de l’oligopole de l’eau représente un mystère. En effet, si on excepte la durée longue des contrats, qui est un facteur d’inertie, il n’existe aucune barrière à l’entrée du marché.

Le secteur se caractérise par un contenu technologique assez relatif et qui, en tout cas, représente des investissements de recherche-développement négligeables au regard des investissements pour l’amortissement du réseau (3). Par ailleurs, les industriels de l’eau détiennent peu d’actifs physiques dont la revente serait malaisée (4).

Il est parfois émis l’idée que le secteur de l’eau implique de forts investissements et que les entrants potentiels seraient découragés par la nécessité de disposer d’importants capitaux. En réalité, sur chacun des contrats, le financement des investissements est le plus souvent assuré par les communes, qui contractent un crédit. Par ce dispositif, le remboursement du crédit est amorti sur une quinzaine d’années, et le coût annuel de la dette est intégré dans le prix de l’eau. Le chiffre d’affaires de l’eau étant assez certain, le remboursement du crédit ne soulève pas de difficultés. Ainsi, l’activité de l’eau nécessite une mise de départ assez faible (les frais de structure administrative et commerciale, la constitution de la compétence technique) et il n’existe pas de barrière à l’entrée induite par la mobilisation de capitaux.

Par ailleurs, le secteur de l’eau offre des perspectives intéressantes pour un entrant potentiel. Premièrement, si l’entrant parvient à obtenir un ou plusieurs marchés, la durée du contrat offre un horizon garanti de chiffre d’affaires, ce qui limite le risque d’échec en cas d’entrée . Deuxièmement, notre étude souligne à quel point les marges des syndicats d’eau sur les grandes villes sont élevées. Au moins sur les contrats importants, il est évident que les oligopoles installés n’ont pas pratiqué une stratégie de prix prédateurs (i.e prix faible) pour dissuader les entrants potentiels. Le niveau plus que confortable des profits réalisés devrait normalement attirer les velléités d’autres entreprises.

Pour conclure, l’absence d’entrée de nouvelles entreprises sur le marché ne répond à aucune rationalité économique.

UNE STRUCTURE DE MARCHÉ OLIGOPOLISTIQUE ET IMMUABLE

Auditionné par la mission de contrôle de l’Assemblée nationale en 2001 (5), Monsieur Luc Valade, chef de service à la DGCCRF, résume la situation du secteur de l’eau de la façon suivante : « Pour le service de contrôle, nous avons parfois le sentiment d’être mis en échec. La logique de l’oligopole est ainsi faite que, finalement, il n’est pas vraiment nécessaire que deux ou trois opérateurs bien établis qui participent à l’oligopole se réunissent et s’entendent formellement pour se partager le marché. Il nous est donc très difficile de rassembler des preuves matérielles de l’entente, même si, de fait, le résultat est bien celui d’une entente ».

Le constat historique démontre l’étonnante stabilité de l’oligopole de l’eau. Depuis plusieurs décennies, trois entreprises (Générale des eaux, Lyonnaise des eaux, SAUR) se partagent l’essentiel du marché de l’eau et leurs parts de marché respectives restent figées à des niveaux constants. Plus encore, le marché des villes de plus de 100.000 habitants, où se concentrent les marges excessives, reste la chasse gardée de la Générale des eaux et de la Lyonnaise des eaux. La concurrence de la Saur se limite aux villes de moins de 100.000 habitants et les petites entreprises interviennent sur les marchés de moins de 50.000 habitants.

Ce phénomène a été amplifié par la constitution de sociétés mixtes entre les deux grandes entreprises pour l’exploitation de grands contrats comme les villes de Marseille et de Lille ou par le partage du marché de la ville de Paris (rive droite pour la Générale des eaux, rive gauche pour la Lyonnaise des eaux).

En France, il apparaît qu’aucune entreprise extérieure au secteur de l’eau ne s’est sérieusement intéressée à une entrée sur ce secteur. La concurrence étrangère s’est aussi peu manifestée. Une société américaine de distribution d’eau, US Filter, avait souhaité s’implanter en France avant d’être racheté par Vivendi-Générale des eaux. La société britannique Thames Water avait aussi émis le souhait de postuler sur des appels d’offres mais n’a jamais concrétisé cette volonté.

Au cours de l’audition parlementaire, le chef de service de la DGCCRF constate que « rares, jusqu’à présent, opérateurs étrangers ou opérateurs nouveaux entrants, qui souhaitent arriver sur le marché. Il y a peut-être des solutions, mais pour l’instant, si tant est que les communes souhaitent vraiment étudier les candidatures venues de toute l’Europe, les rares opérateurs qui ont tenté d’entrer sur le marché français de l’eau ou de l’assainissement ont échoué. C’est loi de l’oligopole. » Le responsable public conclut que « la structure concurrentielle du marché à l’heure actuelle ne semble pas permettre l’entrée de nouveaux opérateurs sur ce marché. C’est le point qui me paraît tout à fait fondamental ».

Nous constatons que le marché de l’eau des grandes villes est un duopole quasi-immuable. Cette stabilité n’ayant aucune justification économique ou technique, nous ne pouvons l’expliquer que par des rigidités institutionnelles.

 

LA MENACE DU PASSAGE EN RÉGIE EST UN FACTEUR DE CONCURRENCE

Notre étude ne permet pas de comparer le rapport qualité-prix des régies à celui des délégataires privés. Certaines régies (Strasbourg, Reims) présentent d’ailleurs des prix trop élevés. Nous ne pouvons pas affirmer que, d’une façon systématique, le retour en régie constitue le meilleur moyen de faire baisser les prix.

Cependant, dans un contexte oligopolistique stable et étroit, il faut constater que la menace du retour à la régie constitue un des rares leviers de concurrence. Le cas le plus frappant concerne les villes qui sont exploitées conjointement par les deux grandes entreprises du duopole (Marseille, Lille). Dans ce cas de figure, le renouvellement du contrat risque de susciter une seule offre, celle de l’alliance formée par les deux délégataires ! La menace du retour en régie est alors la seule alternative évidente lors de la négociation. D’une manière générale, seules les deux grandes entreprises répondent aux appels d’offres des grandes villes ce qui constitue un terrain propice à l’entente. L’option de la régie introduit un « troisième concurrent » qui améliore la négociation du contrat.

(1) Entre ces deux modèles il existe quantité de formes hybrides. Certaines communes gèrent en régie mais délèguent certains segments de l’activité par exemple. Surtout, il faut noter que de nombreuses communes délèguent la distribution de l’eau et gardent l’assainissement en régie.

(2) Avis du 31 mai 2000 sur le prix de l’eau en France.

(3) Par exemple, le groupe Veolia Water (ex-Générale des eaux) déclare employer 350 chercheurs de par le monde sur son activité eau qui dessert 110 millions de personnes. Cela représente 1 chercheur pour 342.000 usagers desservis

(4) Les communes restent propriétaires du réseau et de la plupart des autres ouvrages (station d’épuration par exemple).

(5) Nous sommes donc loin d’une situation où l’entrepreneur ne sait pas s’il parviendra à constituer sa clientèle lors des premières années d’activité. La seule obtention d’un gros contrat lui garantit un chiffre d’affaires pour une longue période.

(6)« De l’opacité à la transparence : le prix de l’eau », Mission d’évaluation et de contrôle, rapport n°3081

 

Prospective-Grande distribution en 2030

Prospective-Grande distribution en 2030

Jean-Philippe Kosmala, consultant dans le secteur de la grande distribution, imagine l’état du secteur à l’aube de la prochaine décennie. Selon lui, les enseignes qui n’auront pas anticipé leur nécessaire transformation auront disparu.(Tribune dans les Échos)

 

 

« L’épidémie de Covid-19 des années 2020 aura été destructrice pour la grande distribution. La plupart des enseignes, fondées durant les «Trente Glorieuses», ont continué de fonctionner selon leur ancien logiciel : c’est l’emplacement qui définit le succès d’un commerce.

Or l’envol du commerce en ligne, qui frôle en cette année 2030 les 25 % de part de marché (contre moins de 10 % en 2020) et l’évolution des comportements change profondément la donne. Les Français réclament des magasins plus proches de chez eux, moins grands (fini la corvée de course de plusieurs heures le samedi !) et qui proposent dans un délai de 24 à 48 heures tout ce que l’on trouve sur internet.

Plombées par leurs actifs surdimensionnés (immobilier et équipes centrales pléthoriques, peu agiles et mal formées au e-commerce) la plupart des enseignes ont multiplié les plans de départ et les cessions d’actifs sans réussir à redresser la barre durablement. C’est ainsi qu’un de nos fleurons de la grande distribution à la française a été vendue à la découpe en 2028, sur fond de déboires financiers.

Puisque qu’il y a dans chaque crise une opportunité, certaines enseignes ressortent gagnante de cette décennie 2020 de grande chambardement. Les magasins à bas prix se multiplient : Lidl et Aldi, Zeeman, Action, Normal et leurs semblables. Leur point commun : des coûts compressés (notamment au niveau du personnel et des structures centrales) et un assortiment à bas prix, mais suffisamment qualitatif (présence de marques nationales par exemple) pour attirer les classes moyennes et populaires appauvries par une dix années de stagnation économique.

A l’autre bout du spectre, Amazon et Alibaba bien sûr, mais également les enseignes françaises et européennes ont su prendre le virage serré du phygital [contraction de commerce physique et digital, NDLR]) en investissant dans des outils web efficaces et en redimensionnant leur parc immobilier pour multiplier les formats de proximité. Sans oublier les marques-enseignes ayant su par leur assortiment différenciant et leur image créer une relation préférentielle avec les Français : Ikea, Picard ou Decathlon, mais également une myriade demarques née du numérique, pour la plupart inconnues ou balbutiantes 10 ans auparavant.

Entre ces deux modèles, un vaste cimetière. La «retail apocalypse», née aux Etats-Unis avec la faillite de mastodontes tels que Sears ou Toys’R'Us (2018) a fini par atteindre l’Europe, condamnant les enseignes n’ayant pas compris ou pas su prendre le virage qui s’imposait pourtant.

Acteurs de la distribution français, où vous situerez-vous dans 10 ans ? Êtes-vous sûr d’avoir identifié les profonds changements économiques, sociologiques et comportementaux qui font que vos clients de demain seront radicalement différents de ceux d’aujourd’hui ? Quelle évolution de votre positionnement avez-vous prévu en conséquence ? En avez-vous identifié les moyens, les chantiers et les ressources à mettre en œuvre ? Ou espérez-vous simplement passer entre les gouttes, trop pris par le quotidien pour penser à un avenir si compliqué ?

Jean-Philippe Kosmala est consultant dans le secteur de la grande distribution.

La grande distribution met la main sur le bio

La grande distribution met la main sur le bio

 

 un chiffre d’affaires de près de 12 milliards en 2019 et une progressions de 14 %. Désormais la grande distribution a pris la plus grande part de marché ( 55 % parenthèse. En cause les efforts faits par les industriels ont multiplié les références bio. Une avancée certaine vers une plus grande qualité des produits. Reste cependant à vérifier le caractère réellement bio de certaines productions. Comme par exemple les œufs nourris en partie avec des farines plus ou moins de synthèse dont la composition peut être douteuse. Ceci étant dans toutes les grandes surfaces la plupart des œufs  sont présentés comme bio. En fait,  cela correspond surtout au caractère d’élevages en plein air ( 3000 poules maxi) et à des critères d’alimentation. On n’impose  pourtant seulement 50 % de matières végétales dans la nourriture supposée elle aussi bio mais et le reste ?

D’après  Philippe Henry, le président de l’agence en charge de la promotion de l’agriculture bio en France des œufs bios qui sont le produit le plus consommé en AB».

Notons que d’une façon générale pas confondre produit bio et produits français car il y a au moins 40 % du bio qui vient de l’étranger

Certains puristes du secteur, qu’ils soient distributeurs ou fabricants, comme Biocoop ou Jardin Bio, déplorent ainsi une démocratisation du label et un développement à marche forcée défavorable à la philosophie initiale du concept. «Le modèle de magasin spécialisé progresse toujours autant, tempère-t-on à l’Agence Bio. N’oublions pas que s’il n’y avait pas la grande distribution, nous n’en serions pas là. Il faut juste être attentif à ne pas avoir le même rapport de force qu’en conventionnel, pour garder un modèle durable». Et cela en privilégiant notamment les circuits courts et les productions réellement hexagonales

 

Hôpital : distribution de la prime Covid aux soignants .

Hôpital : distribution de  la prime Covid aux soignants

Les personnels hospitaliers de 40 départements recevront le montant maximal de la prime promise par le gouvernement en récompense de leurs efforts durant l’épidémie de coronavirus, soit 1.500 euros net, a indiqué mercredi le ministère de la Santé à l’AFP.

Ces départements sont essentiellement ceux du nord et de l’est du pays, où se situent les régions les plus durement frappées par le Covid-19. Tous ceux d’Île-de-France (8 départements), Grand Est (10), Bourgogne-Franche-Comté (8) et Hauts de France (5) sont ainsi inclus dans la liste. Quatre départements d’Auvergne-Rhône-Alpes (Drôme, Loire, Rhône, Haute-Savoie) y figurent également, ainsi que l’Eure-et-Loir, les Bouches-du-Rhône, les deux départements de Corse et Mayotte.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, avaient annoncé mi-avril une prime de 1.500 euros «net de tout» - sans cotisations ni impôts – pour les personnels des hôpitaux «dans les départements les plus touchés».

En dehors de ces zones, «les agents ayant travaillé dans les services Covid+ des hôpitaux de référence percevront également la prime de 1.500 euros», tandis que ceux «des autres services percevront une prime de 500 euros», rappelle le ministère.

Olivier Véran avait affirmé que ces sommes seraient payées «dès le mois de mai», mais le versement reste suspendu à la parution d’un décret en précisant les modalités Ce texte «est sur le point d’être signé», a assuré mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, évoquant un règlement «sur les paies de mai ou juin». Notons que les syndicats réclament, eux une augmentation de salaire mensuelle substantielle

Coronavirus : grève dans la grande distribution ?

Coronavirus : grève dans la grande distribution ?

 

La CGT a appelé lundi à une grève généralisée dans les activités de commerce et de services à partir de mercredi pour dénoncer le manque de protection des salariés face à l’épidémie de coronavirus.

“Nous constatons que beaucoup d’enseignes de la grande distribution, de la sécurité privée et aéroportuaire, de la logistique, des services après-vente, des services à la personne (…) ne respectent pas les règles sanitaires, mettant en danger les salariés et le public avec qui ils sont en contact au quotidien”, peut-on lire dans un communiqué de la Fédération commerce et services de la CGT.

Elle réclame notamment la fermeture dans les supermarchés des rayons de produits non essentiels à la survie de la nation. Elle souhaite également que des masques soient mis à disposition de l’ensemble du personnel et que des gels hydroalcooliques soient installés dans les entrées de magasins pour permettre aux clients de se laver les mains.

Le syndicat recense pour l’instant neuf décès liés au coronavirus dans le secteur, ainsi que 1.097 cas de contamination suspectés et 876 cas avérés. Ces chiffres n’ont pas été confirmés les autorités.

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