Élections régionales PACA : Les dissidents ne veulent pas figurer sur la liste officielle du FN
Malgré leur dévotion pour Jean-Marie Le Pen, les frondeurs du FN rejettent en bloc le parti de Marine Le Pen. Le geste d’apaisement du « Menhir » ne devrait pas éviter les listes dissidentes aux élections régionales en décembre prochain. »C’est une ultime tentative de conciliation de la part de M. Le Pen », confie Lydia Schenardi, à RTL.fr à la sortie du déjeuner. Pour la conseillère régionale du Front national en PACA, Jean-Marie Le Pen a consenti à ce dernier effort pour se « dédouaner de toute responsabilité » dans le conflit qui déchire le Front dans le Sud-est. Pour cette élue historique du FN dans les Alpes-Maritimes, l’annonce et le déjeuner du vendredi 16 octobre ne sont que de « l’habillage » car Jean-Marie Le Pen savait que cette main tendue était désespéré. « Il n’y a pas de conciliation possible », assène celle qui fait partie du premier cercle du cofondateur du FN depuis près de trente ans. Écœurée par la nouvelle ligne du Front nationale de Marine Le Pen et Florian Philippot, elle souhaite désormais faire campagne auprès de Jacques Bompard : « Nous n’attendons pas l’aumône de Madame Le Pen [Marion Maréchal] après avoir été traités d’aigris et de logiciels périmés. » Dans les Alpes-Maritimes, bastion des légitimistes du FN, le candidat investi par Marion Maréchal-Le Pen cristallise le conflit. « Il est hors de question que je rallie les listes d’Olivier Bettati alors qu’il a appelé à voter Modem ou PS pour contrer le FN par le passé », s’insurge Jean-Jacques Guitard, conseiller municipal à Beausoleil (Alpes-Maritimes). L’ancien adjoint de Christian Estrosi incarne les rancœurs des militants historiques : « Nous ne voulons pas de quelqu’un d’étranger au FN pour mener les listes dans le département », martèle Lydia Schenardi. Les frondeurs de l’extrême droite sont désormais prêts à en découdre avec un FN qu’ils ne reconnaissent plus. « Aujourd’hui, c’est devenu un parti fourre-tout, aseptisé, qui cherche à gagner des voix au détriment du combat national », attaque Jean-Jacques Guitard. Si cet élu local explique qu’il « comprend et respecte » la décision de Jean-Marie Le Pen, la rupture est consommée : « Je suis très déçu mais la fracture est désormais trop grande. » Même au second tour des élections régionales, il ne soutiendra pas les listes officielles du Front national. . Les listes départementales du Front national doivent toutes être validées par la Commission nationale d’investiture, au siège du FN, et « là c’est Marine qui a le dernier mot« , reconnaît un membre de l’équipe de campagne. Pour certains des frondeurs, la présidente du Front national aurait fait avorter toutes les tentatives de conciliation de façon très calculée. Marine Le Pen ne souhaiterait pas voir triompher sa nièce en PACA alors qu’elle n’est pas sûre de remporter les élections en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.