Invitation d’Élisabeth Borne: les syndicats disent NON !
Élisabeth Borne veut inviter les syndicats la semaine prochaine pour tenter de renouer le dialogue mais ces derniers refuse l’invitation au motif que la question des retraites ne figure pas dans l’ordre du jour et que de nombreux points notamment ceux rejetés par le conseil constitutionnel justifient d’approfondir les conditions d’application de cette réforme.
Pour la CGT ,Sophie Binet le 27 avril au micro de RTL estime qu’il n’y aura pas de retour à la normale si cette réforme n’est pas retirée. « Si c’est pour parler augmentation des salaires immédiate, c’est une proposition qu’on examinera. Mais pour l’instant, ce n’est pas du tout les propositions de la Première ministre »
qui nous demande de parler de sujets clivants ».
Pour la FSU : « Si on peut parler retraites, salaires et conditions de travail et qu’on a le sentiment qu’on a des marges de manœuvre, on ira certainement. Mais ignorer le sujet de la réforme des retraites me paraît être compliqué ».
Et cet ordre du jour n’est pas au goût des syndicats. « D’abord, il faut le retrait de cette réforme. Ensuite, reparlons du travail en entier. La pénibilité, les carrières, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes… S’il est question de ça, alors on viendra, lance Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires.
Du côté de FO, le secrétaire général Frédéric Souillot estime dans un communiqué que « les priorités affichées dans cette feuille de route ne sont pas de nature à répondre à la profonde crise sociale actuelle et à rétablir une France plus juste ».
Pour l’Unsa comme la FSU, on attend de voir. « Si c’est pour refaire un Conseil national de la refondation où on nous invitait à venir blablater alors que les décisions étaient déjà prises, ça ne va pas le faire. Et la feuille de route de Borne nous fait craindre le pire », raconte Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.
« On va avoir une difficulté pour retourner, discuter, travailler et faire des propositions avec des gens qui nous ont trahis et nous ont mal considérés », réplique François Hommeril, le président du syndicat des cadres CFE-CGC, le 26 avril sur France info. « Il va falloir qu’on discute. Mais pour le faire, il faut recréer un climat de confiance, explique le président de la CFTC Cyril Chabanier, le 27 avril sur France info. On doit avoir des gages clairs et forts de la part du gouvernement. C’est la seule façon de pouvoir renouer le dialogue. »
« En fait, nous n’avons reçu aucune invitation de la part de la Première ministre », renvoie un membre de la CFDT. Une invitation lancée dans les médias ? La méthode dérange. « Ce n’est pas très agréable qu’une invitation soit évoquée dans la presse avant qu’on ne l’ait reçue. Et avant même que le courrier soit parti ! C’est une situation ubuesque. Ça vire au coup de com’, cingle un membre de la CFTC. Borne veut nous voir pour définir son agenda pour ses 100 jours. Nous aussi on a un agenda autonome à respecter. C’est un mépris pour le dialogue social et le syndicalisme. »
Les organisations sondées indiquent qu’elles discuteront du sujet la semaine prochaine dans l’espoir de partager une position commune. « Est-ce qu’il y aura des journées d’action ? Ce n’est pas sûr. Peut-être qu’on arrivera à maintenir uniquement sur la base de textes et de prises de position. Bref pour l’instant, Élisabeth Borne demeure paralysée dans sa volonté de renouer le dialogue avec les syndicats.