5 décembre: des violences pour discréditer le mouvement ?
Il est pour le moins curieux que les Pouvoirs publics annoncent par avance que plusieurs milliers de casseurs sont susceptibles de se joindre à la manifestation du 5 décembre à Paris et ailleurs. Certes l’hypothèse est vraisemblable et il est normal que les Pouvoirs publics organisent le maintien de l’ordre en conséquence. Pour autant ,cette déclaration sonne aussi comme une sorte de bizarre invitation. “Nous savons que des ‘black blocs’ et des gilets jaunes radicaux ont décidé de se joindre aux manifestations”, a-t-il poursuivi. “Ce sont quelques centaines de personnes supplémentaires à Paris et peut-être quelques milliers sur l’ensemble du territoire national”. En effet l’avenir du mouvement qui commence le 5 décembre se jouera surtout dans l’opinion publique. De ce point de vue, le gouvernement ne peut guère espérer un basculement de cette opinion qui risque de demeurer favorable aux grévistes. Par contre, des incident et surtout des violences pourraient faire changer l’avis des Français comme on a pu le constater par ailleurs avec les gilets jaunes. A la préfecture de police de Paris, on souligne un “contexte social et revendicatif des plus tendus” qui laisse présager “que les violences et les dégradations que subit la capitale depuis le mouvement dit des ‘Gilets jaunes’ sont susceptibles de se reproduire”. Les craintes ne sont évidemment pas injustifiées mais il est sans doute inutile de les susciter par des déclarations un peu irresponsable en forme d’invitation.