France: Notation financière diminuée
L es perspectives chez Moody’s passent de positives à stables ; par contre la note proprement dite et maintenue dans la catégorie Aa2. En cause une certaine dérive budgétaire. Notons sur ce sujet que Macron a déclaré que cette contrainte de déficit budgétaire fixé à 3 % du PIB était devenue obsolète ! L’autre raison est la tendance toujours à la hausse de la dette publique qui atteint maintenant 100 % du PIB.
Moody’s justifie donc sa décision par une amélioration des indicateurs budgétaires de la France plus modérée qu’attendue lorsqu’elle avait amélioré ses perspectives à “positives”, en mai 2018.
A l’époque, rappelle l’agence, le gouvernement français affichait l’objectif de ramener la dette sous le seuil de 90% du PIB d’ici 2022 en réduisant les déficits budgétaires.
Moody’s “reconnaît que le gouvernement a réussi à réduire le déficit budgétaire depuis son entrée en fonction, malgré les baisses d’impôts significatives dans le contexte de l’émergence du mouvement des Gilets jaunes”.
Mais le niveau de la dépense publique reste très élevé, au-dessus des 55% du PIB, poursuit l’agence de notation.
“Par conséquent, selon le scénario de base de Moody’s, le déficit budgétaire devrait se stabiliser autour de 2 à 2,3% du PIB au cours des prochaines années, plutôt que de diminuer davantage. La dette publique devrait rester stable également, juste au-dessous de 100% du PIB, un niveau nettement supérieur aux pays notés Aa1, et supérieur aux anticipations de Moody’s en mai 2018.”
“Bien que le gouvernement français soit parvenu à mettre en oeuvre des mesures ayant contribué à une croissance des dépenses plus modérée que dans le passé, celles-ci sont insuffisantes pour entamer une réduction claire et durable du poids de la dette publique” selon Moody’s.
“Par conséquent, les indicateurs de finances publiques de la France sont caractéristiques d’une notation Aa2, plutôt que d’une notation plus élevée.”
Moody’s juge toutefois que le coût de la dette reste faible et devrait le rester même lorsque les taux directeurs commenceront à remonter.
De même, l’exposition de la France à des risques politiques ou extérieurs est très faible.
L’agence de notation estime que les réformes engagées amélioreront la compétitivité, l’efficacité du marché du travail et les perspectives de croissance économique sur le moyen terme.