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Zone euro : des prévisions difficiles à tenir

Zone euro : des prévisions financières  difficiles à tenir

La zone euro voudrait politique budgétaire globale légèrement restrictive en 2025.Le problème c’est qu’elle sera difficile en raison du tassement de la croissance et de la dérive des finances publiques . « Cela serait pourtant approprié à la lumière des perspectives macroéconomiques actuelles, de la nécessité de continuer à améliorer la viabilité budgétaire et afin de soutenir le processus désinflationniste en cours, tandis que les politiques devraient rester souples au vu de l’incertitude ambiante », est-il dit dans cette recommandation.

La Commission européenne prévoit que le déficit budgétaire global de la zone euro diminuera à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, contre 3,2% en 2023, avant de diminuer légèrement à 2,7% en 2025.

Cela devrait contribuer à faire baisser l’inflation à 2,3% en 2024 puis à 2,0% en 2025, pour atteindre 1,9% en 2026, selon les prévisions de la Banque centrale européenne.

Les dirigeants européens soutiendront également un plan convenu par les ministres des Finances de l’UE sur la manière d’attirer des capitaux privés en Europe pour financer sa transition écologique et sa numérisation, tout en rivalisant avec la Chine et les Etats-Unis sur le terrain des technologies et des matières premières.

Ce plan prévoit la création d’une union des marchés de capitaux (UMC) dans les 27 pays qui composent l’UE, en réduisant les barrières à l’investissement privé à travers les frontières du bloc.

« Créer un marché unique des capitaux efficace et qui fonctionne bien grâce au développement de l’UMC est une nécessité pour l’Europe », a déclaré le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe.

« L’UMC est l’un des éléments clés de l’attention que nous portons à la compétitivité de la zone euro, qui est impérative pour répondre aux profonds changements qui interviennent dans le paysage économique mondial », a-t-il dit.

Les travailleurs immigrés surreprésentés dans les secteurs difficiles

Les travailleurs immigrés surreprésentés dans les secteurs difficiles

Parmi les nombreuses questions soulevées par le projet de loi immigration du gouvernement, l’emploi des travailleurs étrangers en situation irrégulière a fait l’objet de débats animés, y compris au sein des institutions. Le Sénat a ainsi rejeté une proposition visant à pérenniser l’emploi des travailleurs immigrés sans papiers via l’octroi de cartes de séjours d’un an dans les secteurs particulièrement touchés par une pénurie de main-d’œuvre. L’Assemblée nationale avait ensuite réinscrit l’article dans le projet de loi avant que la commission mixte paritaire n’opte pour une version durcie du texte : le préfet du territoire concerné aurait, selon la version adoptée par les deux chambres le mardi 19 décembre au soir, toute latitude pour octroyer ou non les titres en question.

Jérôme Gonnot
Maître de conférences en économie à l’Université catholique de Lille-Espol, Institut catholique de Lille (ICL) dans the Conversation .

Il y a trois ans, la pandémie de Covid-19 soulignait déjà l’importance des travailleurs immigrés dans les secteurs dits « essentiels », au sens de la terminologie européenne, tels que la santé, les transports, ou l’agriculture, indispensable à la résilience des économies. En France, selon une analyse du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), certains métiers essentiels sont en effet très dépendants de la main-d’œuvre immigrée : c’est le cas des agents de propreté et des aides à domicile, mais aussi des médecins hospitaliers.

À l’échelle de l’Union européenne (UE), la France ne constitue pas une exception. Un an avant le début de la crise sanitaire et économique liée au Covid-19, les travailleurs nés à l’étranger, et en particulier les immigrés extracommunautaires, étaient en proportion plus nombreux à travailler dans les métiers essentiels que les natifs dans la plupart des pays de l’UE.

Nous avons tout d’abord comparé la probabilité d’exercer un emploi dans les secteurs essentiels pour des travailleurs natifs et immigrés en tenant compte de plusieurs caractéristiques observables telles que l’âge, le genre, l’expérience professionnelle, le niveau d’éducation et le statut matrimonial. Ces facteurs permettent-ils d’expliquer les différences observées ?

Nos résultats montrent qu’à profil équivalent, les disparités entre immigrés et natifs sont encore largement visibles. Dans près de deux tiers des pays de l’UE la probabilité de travailler dans les secteurs essentiels est plus élevée pour les immigrés que pour les natifs. Cela vaut particulièrement pour l’Italie, le Royaume-Uni (inclus dans notre étude de même que la Suisse et la Norvège) et dans les pays nordiques. Cette probabilité est supérieure de 5 % pour un travailleur immigré en France, et grimpe jusqu’à 12 % en Suède. Le Luxembourg, où cette différence est négative, fait figure d’exception.

Lorsqu’on s’intéresse aux emplois peu qualifiés dans les secteurs essentiels (au sens de l’OCDE), l’écart s’avère encore plus marqué. Les immigrés sont par exemple surreprésentés dans le secteur du nettoyage dans trois quarts des pays de l’étude. Dans d’autres secteurs essentiels comme les transports ou la santé, cette différence est moins marquée mais les immigrés restent surreprésentés dans la moitié des pays, notamment au Royaume-Uni, au Danemark, en Allemagne, en Italie et en Suède.

Si les caractéristiques individuelles ne suffisent pas à expliquer cette surreprésentation, quelles sont les raisons qui conduisent les immigrés à occuper des emplois peu qualifiés dans les secteurs essentiels ? Une des explications plausibles tient dans le désavantage structurel des immigrés sur le marché du travail en raison des obstacles institutionnels, linguistiques, juridiques, ou discriminatoires qu’ils peuvent rencontrer.

Notre étude analyse ainsi la manière dont la surreprésentation des travailleurs nés à l’étranger évolue en fonction de caractéristiques propres aux immigrés et susceptibles d’influencer leur intégration économique.

D’une part, l’âge auquel les travailleurs nés à l’étranger ont émigré est largement corrélé avec leur taux d’emploi. Les immigrés qui émigrent plus jeunes dans leur pays d’accueil bénéficient pour la plupart d’un avantage comparatif dans l’apprentissage de la langue du pays d’accueil et d’un bagage culturel et éducatif plus adapté à leur insertion dans le marché du travail.

À l’exception du Danemark, du Royaume-Uni et de la Suède, nos résultats indiquent que la surreprésentation des immigrés dans les secteurs essentiels touche ainsi exclusivement les immigrés qui ont émigré dans leur pays d’accueil après l’âge de 15 ans.

On sait également que l’éducation et l’expérience professionnelle acquises à l’étranger restent moins valorisées que celles obtenues dans le pays d’accueil. Les immigrés formés à l’étranger ont ainsi plus de risques de se retrouver au chômage ou d’occuper un emploi pour lequel ils sont surqualifiés que les immigrés titulaires d’un diplôme obtenu dans leur pays d’accueil.

À profil équivalent, on n’observe ainsi aucune différence entre les travailleurs nés à l’étranger qui possèdent un diplôme obtenu en Belgique, en France, en Espagne, en Autriche et en Suisse, par rapport aux travailleurs natifs de ces pays. À l’inverse leurs homologues titulaires de diplômes étrangers ont une probabilité beaucoup plus forte de travailler dans les secteurs essentiels.

Enfin, les immigrés originaires de pays membres de l’Union européenne occupent sur le marché de l’emploi des autres pays membres de l’UE des postes assez similaires à ceux des natifs, tandis que les perspectives d’emploi des immigrés extracommunautaires apparaissent nettement inférieures. Cela tient notamment à la discrimination raciale et ethnique dont ils sont victimes et à un statut légal défavorable.

Dans notre étude, le lieu de naissance semble ainsi importer autant que celui de l’obtention du diplôme : la probabilité qu’un immigré né dans un pays de l’UE travaille dans un secteur essentiel est identique à celle d’un natif en Belgique, en Espagne, en Irlande et en Norvège. Elle est plus élevée mais reste nettement inférieure à celle des immigrés extracommunautaires au Royaume-Uni, en Suède, au Danemark et en Allemagne.

Des analyses complémentaires confortent l’hypothèse selon laquelle la surreprésentation des immigrés dans les secteurs essentiels découlerait de la position moins favorable de ces derniers sur le marché du travail.

Cette surreprésentation s’observe ainsi davantage dans les pays où les secteurs essentiels se distinguent par rapport au reste de l’économie nationale par une demande de main-d’œuvre accrue, un nombre significatif d’employés à temps partiel, une recherche active d’emploi, un sentiment élevé de surqualification et un statut professionnel faible, et lorsque la proportion d’employés percevant un salaire inférieur à la médiane de la distribution des revenus y est particulièrement élevée.

Face aux écueils que nous avons identifiés, pénalisant à la fois les pays d’accueil, qui se privent des compétences réelles des immigrés présents sur leur territoire, et les travailleurs immigrés eux-mêmes, la régularisation des travailleurs étrangers en situation irrégulière, envisagée dans la première mouture du projet de loi du gouvernement, n’aurait eu que peu de chances de faire évoluer la situation.

À l’inverse, l’ouverture du statut de fonctionnaires aux non-Européens – comme le propose le collectif de fonctionnaires Le Sens du service public – pourrait par exemple permettre d’améliorer la mobilité professionnelle des travailleurs extracommunautaires et leur insertion sur le marché du travail, avec des bénéfices économiques pour l’ensemble des parties concernées. Une alternative qui semble toutefois hautement improbable après le vote définif du projet de loi immigration par le Parlement mardi 19 décembre.

Des relations Europe-États-Unis de plus en plus difficiles.( Hubert Védrine)

Des relationsEurope États-Unis de plus en plus difficiles.( Hubert Védrine)

Hubert Védrine l’ancien chef de la diplomatie française prévoit que les relations entre l’Europe et les États-Unis seront de plus en plus difficile avec ou sans Trump.

 

 

Quels sont les enjeux de l’élection américaine pour l’Europe ?

Au-delà des péripéties trumpiennes ou post-trumpiennes, le moment est venu de considérer la relation avec les Etats-Unis dans la longue durée. Ce qui a créé la relation transatlantique des dernières décennies, c’est, après 1945, la menace stalinienne crédible sur l’Europe occidentale, l’appel à l’aide des Européens et la création de l’Alliance atlantique (et de l’Otan pour la gérer militairement) grâce à l’engagement déterminé du président Truman. Il y a eu depuis des controverses sérieuses – ce que Kissinger appelait les « malentendus » transatlantiques – sur la contribution budgétaire des alliés européens, sur la stratégie générale de l’Alliance (le grand débat autour de la riposte graduée à laquelle de Gaulle s’opposait à juste titre), la sortie de De Gaulle des organes intégrés ; des angoisses de certains au moment d’accords de désarmement ; des tentatives françaises pour créer un pôle européen de défense, en dehors puis à l’intérieur de l’Alliance… Mais les fondamentaux sont toujours là : les Européens sont incapables de défendre l’Europe par eux-mêmes, ils auront besoin des États-Unis jusqu’à ce qu’ils se réveillent et créent vraiment un pôle européen de défense, une industrie de défense, une stratégie commune, une capacité d’engagement à l’extérieur et un mécanisme de décision clair et crédible.

En dépit des efforts répétés de la France, ce n’est pas encore le cas…

Depuis l’élection du président Macron, on sent un frémissement en Europe. Mais, avec le temps, les relations vont inévitablement se distendre, comme entre des cousins issus de germain, à moins de l’apparition d’une grande menace, focalisée uniquement sur l’espace transatlantique. La dépendance militaire encore évidente à l’égard de Washington ne devrait pas décourager l’Europe de développer ses propres capacités et surtout pas conduire à un alignement systématique de trop d’Européens en politique étrangère, sur les plans culturel et écologique, au contraire. La politique américaine de sanctions unilatérales (y compris contre des personnes), développée impunément depuis une trentaine d’années, ne devrait plus être tolérée au nom de la souveraineté européenne. L’acharnement des Etats-Unis contre le projet Nordstream 2 de gazoduc entre la Russie et l’Allemagne vise, par exemple, à écouler leur pétrole de schiste en Europe. La Commission européenne devrait enregistrer toutes les propositions de sanctions concernant nos Etats ou nos entreprises, étudier de quels sénateurs elles proviennent, et à quels groupes d’intérêt ou lobbies elles sont associées. Ce serait un premier pas pour rétablir avec les Etats-Unis une relation de confiance et de réciprocité, ce qui reste notre intérêt.

Hors du domaine militaire, les Européens doivent aussi donner un sens à la formule : « amis, alliés, mais pas alignés ». Il ne faut pas se faire d’illusions, même dans l’hypothèse d’une administration Biden-Harris. Les Etats-Unis ne reviendront pas à un multilatéralisme idéal, celui auquel rêvent les Européens et qu’ils n’ont en réalité jamais complètement pratiqué. Mais ce serait l’occasion, à ne pas manquer, d’un vrai redémarrage. Cela suppose que les Européens se présentent unis et harmonisent leurs positions lors des rencontres avec la future administration américaine.

Et si Trump est réélu ?

On verra ! Cela peut être le déclic mental. La vraie difficulté à surmonter d’ici là, c’est que les Européens sont souvent en désaccord sur la plupart des sujets où les divergences UE-Etats-Unis sont évidentes aux yeux des Français, même des moins antiaméricains. Les Européens doivent donc préparer une politique étrangère plus cohérente, y compris si cela nous doit nous différencier des États-Unis, voire nous opposer. Cela ne servira à rien de se précipiter pour être les premiers à parler à l’administration Biden si une base arrière européenne suffisamment solide n’a pas pu être bâtie. Cela concerne l’écologisation (climat, biodiversité, économie circulaire…), la détermination d’une politique russe aussi vigilante que nécessaire mais entreprenante, la relance d’une dynamique de maîtrise des armements, l’élaboration d’une stratégie vis-à-vis de la Chine abandonnant toute naïveté et suivisme américain, la réactivation de l’accord avec l’Iran, le retour à une politique plus équilibrée au Proche-Orient, l’affirmation d’une position plus claire sur les questions numériques – même si la nouvelle Commission a une attitude encourageante sur ce point.

 




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