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Macron , le président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Macron , le président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Pourquoi les déçus du macronisme sont-ils devenus si nombreux depuis 2017 ? Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*).

Sans doute trop de bavardages, trop de prétentions, trop de contradictions et trop d’incompétences.( dans La Tribune)

La politique, c’est la communication. Dès 2017, la communication transgressive était la marque présidentielle et une première déception : «  Je suis votre chef  », «  Les Gaulois réfractaires », «  S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’il vienne le chercher  », «  Les gens qui ne sont rien  », « La France irréformable  », «  Je traverse la rue et je vous trouve un travail  ». Perçue comme narcissique, provocante, voire méprisante, cette harangue a été repoussée parce qu’elle stigmatise, divise et ne rassemble ni ne fédère autour de projets.

Elle n’a que la force de l’anecdote et le pouvoir du commentaire. C’est une parole qui parle trop, car sans puissance ni consistance, elle n’était jamais suivie d’action. Elle ne sert à rien. André Malraux  écrivait : «  Plus l’intelligence s’occupe de la politique, plus elle devient irresponsable  », de nos jours c’est «  plus l’intelligence s’occupe de communiquer, plus elle devient irresponsable  ».

L’autre déception est une rhétorique opposée, la communication en mode théâtre. Elle veut séduire les esprits par des discours indigestes aux analyses omniscientes, longues, apprises comme un rôle et enluminées de propositions si logiques qu’elles se révèlent insuffisantes, voire superficielles. Le théâtre est du monde du ressenti, du paraître non pas celui de la réalité. Si l’acteur confond les deux et croit que déclamer son rôle est performatif, il se trompe et ce n’est pas de la faute de spectateurs récalcitrants.

Entre ces deux paroles, le jeune président à l’esprit neuf, au programme réformateur et qui incarnait l’espoir d’une relève, laissait vide l’espace d’une voix authentique, simple ou bien flamboyante.
Un proche du Jupiter historique, l’empereur romain Commode communiqua et transgressa en s’exhibant comme gladiateur sur le sable du Colisée, il en discrédita la gravité de son pouvoir impérial. Qu’aurait-il cogité à propos de gesticulations dans les tribunes, sur la pelouse ou les vestiaires d’un stade au Qatar ? Un autre jupitérien, Alcibiade, fonda son action sur son narcissisme, son auto-séduction et une ambition sans limites claires entre la gloire et le désastre qui se termina en tragique.

À Paris, depuis 7 ans, la tragédie du pouvoir repose non sur des actes, mais sur les paroles qui ont éclairé une fragilité de la puissance présidentielle, alors que celle-ci réclame de l’ombre de la distance, des bornes lointaines et ambiguës, presque inconnues. Éclairer et montrer ces limites du pouvoir, c’est l’anéantir  ; la puissance n’est plus incarnée, les vérités de l’État ne sont plus la réalité de la population et le nombre de déçus augmente.

Pour vaincre le conservatisme, réussir des réformes nécessite un esprit qui ose, l’Élysée l’avait dès 2017. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? La compréhension des choses doit s’adapter à la réalité pour que l’altitude réformatrice se matérialise en résultats terrestres. C’est au cours de cette confrontation que l’amateurisme politique d’équipes hors sol et sans attache dans le terroir apparaissait premièrement dans l’évènement le moins important, qui est souvent le plus visible, la gestion de l’affaire du garde du corps.
Puis il y eut l’amateurisme démolisseur. L’objectif était de construire un régime universel de retraite à 62 ans avec le même niveau des pensions. Pourquoi la réforme systémique espérée s’effondra-t-elle, sinon à cause de l’amateurisme destructeur de « l’âge pivot ». En 2023, la réforme s’est renversée et banalisée. Si l’équilibre vient, il faudra au préalable un taux de chômage de 4,5 %, sans pour autant aligner tous les régimes à 64 ans. Amateurisme donc, car présentée comme la mère du progrès social, elle sera comme les précédentes à renouveler dans dix ans.

Le troisième amateurisme, que l’on qualifiera consubstantiel, crevait l’écran en répétition dans la gestion de l’imprévisible Covid-19 : gestion des masques en 2020, des vaccins en 2021, des médicaments en 2022 et plus généralement de l’hôpital. Il y a 7 ans, il fallait réussir la lutte contre les déserts médicaux, revoir la rémunération des médecins de ville pour valoriser leurs actions de prévention, donner plus de pouvoir aux ARS pour maintenir un hôpital ou une maternité. En 2023, les 160. 000 décès de la Covid ont justifié l’abandon de réformes, alors que nombreux sont ceux qui ont révolutionné en période de crise. Résultat, le système de santé et l’hôpital restent dans une maladie sans fin, les ARS ont été honnies, des Français meurent sur des brancards dans les couloirs d’hôpitaux qui n’ont pas besoin de soigner leurs symptômes avec des rustines verbales, mais de guérir la cause du mal, c’est-à-dire la gestion des ressources humaines.

Enfin, il avait l’amateurisme de l’inexpérience aux choses de la vie. Communications transgressive ou théâtrale et amateurisme synonyme d’incompétence, jamais ce couple n’a été aussi fort que pendant l’émergence de la crise électrique. L’énergie, c’est le temps long et le temps énergétique perdu est perdu pour toujours. En 2017, l’objectif de fermer les centrales à charbon en 2022, une électricité nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 et fermer la centrale de Fessenheim au moment de la mise en service de Flamanville. Mais l’impensable était imprévu : à force de demander au nucléaire de se réduire… et bien il s’est réduit… bien avant l’invasion de l’Ukraine. Aujourd’hui, les centrales à charbon fument encore, Fessenheim a fermé avant que Flamanville n’ouvre. Le pompier énergétique est devenu pyromane industriel puisque la réduction du nucléaire nous fait sombrer dans le rationnement électrique et la mort des boulangeries. En outre, malgré une réindustrialisation sur-politisée et sur-administrée, celle-ci ne prospérera jamais si son atout énergétique est brisé.

L’amateurisme énergétique du premier mandat est-il guéri au second ? Que dire quand le ministère chargé des Petites et moyennes entreprises accable la boulangère de Sarlat afin de, paraît-il, diviser les boulangers. Si la nature a horreur du vide, la désindustrialisation démontre que l’économie n’a pas peur du vide industriel. Le tissu de PME-TPE français peut tout simplement ne pas se reconstruire.
C’est bizarre que des gens doivent attendre une guerre pour commencer à réfléchir. Mais mieux vaut tard que jamais. Si l’Europe bascule en guerre totale pour l’Ukraine, le revirement énergétique et pronucléaire tardif, mais bienvenu, bousculera encore plus nos dépendances. Nul doute que le retour express à l’électricité atomique corrigera totalement l’erreur de limiter l’électricité nucléaire à 50 %, erreur un peu corrigée par le Sénat la semaine dernière. Cet ensemble nous indique toutefois que les amateurs auront laissé la gestion du mur énergétique en héritage à d’autres gouvernements, après 2027.

Cette confrontation du programme initial face aux constats de 2023 est loin d’être exhaustive. Chacun ajoutera ses remarques : l’armée sans munitions ; la fiscalité pétrolière et les gilets jaunes ; la justice clochardisée ; l’émigration en asphyxie « aquabonisme » avec 95 % des Obligations de Quitter le Territoire Français non effectuées ; l’affaire McKinsey ; la lutte contre les féminicides (un meurtre tous les deux jours en 2022) ; l’école sans charisme et en uniforme, l’éducation wokiste ; sans compter des propositions sternutatoires telles que 10 RER de provinces ou le port Lyon-Marseille…

En 2022, l’élection contrait le Rassemblement national et à l’inverse de Jacques Chirac en 1995, le président élu déclarait le 24 avril « votre vote m’oblige ». Mais, premier problème, sans campagne électorale, ni débat contradictoire, ni accord sur un programme, ce dernier était une sorte de passager clandestin, il s’est auto-élu et il s’impose, bien qu’il souffre de troubles du comportement puisque ce qui était faux au premier mandat devient vrai au second : de l’antinucléaire au pro-nucléaire, d’une retraite systémique à 62 ans à une retraite quantitative à 64 ans.
Deuxième problème, puisque qu’avec trop de paroles sans rénovation le premier mandat était un échec sanctionné par la défaite des législatives, le second est dans l’urgence, à la recherche du temps perdu du premier. Défense, retraite, immigration, santé, école, justice… toutes ces réformes auront un tempo en mode rattrapage, en cinq ans, 2022-2027, pour corriger la trajectoire de la décade 2017-2027, qui doit laisser une trace de progrès et de travail. Conséquence, le quinquennat sera une progression dramatique d’un roman avec ses surprises, suspens, retards, accélérations, empressements, houle et autres tangages.

Heureusement, la France n’est pas encore les États-Unis de Trump ni le Brésil de Bolsonaro, car respecter la démocratie c’est accepter de perdre des élections. C’est pourquoi il risque de n’avoir aucun successeur Renaissance désigné en 2027. D’ici là, si la politique avec le pouvoir, c’est la réforme, si la politique sans le pouvoir c’est l’opposition, alors la politique réformatrice avec une majorité à l’Assemblée nationale en pointillé seront pendant cinq ans 66 millions de Français funambules sur un seul fil, sans filet et les yeux bandés. Espérons que tout se termine bien, mais la moindre étincelle de parole présidentielle sera dangereuse. Il va falloir faire, mais se taire.
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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Une pétition de 200 médecins pour défendre Didier Raoult

Une pétition de 200 médecins pour défendre Didier Raoult

200 médecins et professionnels de santé exerçant en PACA pour lancer un appel pour soutenir le professeur Raoult attaqué de toutes parts par les caciques de la profession.

 

Au mois de février dernier, les Français découvraient le visage et la voix du Pr Didier Raoult. Sous l’apparence atypique de ce scientifique se révélait alors ce que le monde de la recherche connaissait déjà: un immense chercheur de dimension mondiale, capable de se montrer direct, clair et rassurant. Dans cette première vidéo restée célèbre, Didier Raoult annonçait l’efficacité reconnue de la chloroquine sur le nouveau coronavirus. Nous ne le savions pas, mais c’était le premier des nombreux jalons d’espoir qu’il allait poser tout au long de cette crise.

 

De l’espoir, il en a beaucoup apporté aux Français pendant ces quelques mois. Et nous en avions tous besoin! Depuis, plus de 200.000 personnes ont été dépistées à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection [dirigé par Didier Raoult, NDLR] et dans les hôpitaux de Marseille, ce qui en fait l’une des populations les plus testées au monde.

« Immigration : une intégration de plus en plus difficile » (Didier Leschi)

« Immigration : une intégration de plus en plus difficile » (Didier Leschi)

Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), Didier Leschi,  publie Ce Grand dérangement. L’immigration en face (Tracts n° 22, Gallimard). Dérangeant pour l’ensemble de l’échiquier politique, l’ouvrage de 56 pages compile une mine de données, alliant souci du détail et perspective historique, à rebours des discours simplistes. Ancien responsable du bureau des Cultes du ministère de l’Intérieur, ex-préfet à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, Didier Leschi analyse également les écarts sociétaux qui rendent l’intégration plus difficile que jamais. (Interview dans l’opinion)

Vous êtes, en tant que patron de l’OFII, soumis au devoir de réserve. Pourquoi avoir décidé de mettre cartes sur table ?

Pour permettre à chacun de se faire une opinion éclairée. Je ne fais que livrer des faits qui résultent de ma pratique professionnelle et peuvent aider au débat public. Les débats sur l’immigration sont épidermiques. Or, l’objectif de paix civile doit amener à penser ces sujets à partir d’éléments objectifs. Il faut sortir des joutes de principe «pour» ou «contre», sans rapport avec la réalité. Deux perceptions dominent: la peur d’une submersion migratoire et, à l’inverse, le sentiment d’un déni d’hospitalité. Ces idées sont fausses mais les questions soulevées n’en sont pas moins légitimes. Où en sont nos capacités d’intégration? Le Pape a-t-il raison de dire que s’affaisse le sentiment d’appartenance à une commune humanitéLes faits montrent en tout cas que la France agit en conformité avec l’éthique républicaine.

Les chiffres révèlent-ils un « trop plein » d’immigration ​?

Il n’y a pas de submersion. Mais il y a une réalitéla société française a absorbé une part inédite d’immigration en quarante ans. Depuis le Second Empire, il n’y a jamais eu dans notre pays autant d’immigrés [nés à l’étranger, qu’ils aient ensuite acquis ou non la nationalité française]. Ils représentent environ 10 % de la population, soit 6,7 millions d’habitants. En 1975, seulement 20 % des immigrés venaient du Maghreb et du reste de l’Afrique ; un sur deux venait d’Europe. A présent, plus d’un sur deux vient d’Afrique. Près d’un résident sur dix a une origine africaine. Un quart des Français ont un lien avec l’immigration. Alors que 3 % des jeunes étaient d’origine extra-européenne dans les années 1970, ils sont 17 %. Le problème n’est pas tant posé par le nombre d’arrivants que par la crise de l’intégration.

Pourquoi la machine à intégrer est-elle grippée ​?

Parce que la désaffiliation sociale se cumule avec la fracture territoriale. Autrefois, des forces aidaient à ne pas vivre séparés ​: l’école publique, le service national, le travail, les partis, les syndicats, le christianisme social, les colonies de vacances, les mouvements d’éducation populaire… Le travailleur immigré pouvait être entraîné dans une citoyenneté sociale. Aujourd’hui, il n’y a plus de Mouvement des travailleurs arabes ou de Tudeh. La crise sociale, l’absence d’emploi et une immigration découplée du développement économique ont fabriqué des ghettos. Nous ne savons pas organiser la dispersion géographique des immigrés, comme le font le Canada ou la Suède. Il n’est pas non plus dans notre pratique d’imposer un plafond d’élèves issus des diasporas, comme aux Etats-Unis, pour favoriser la mixité et l’apprentissage du français. Plus de la moitié des immigrés africains et maghrébins habitent des quartiers où le logement social dépasse les 25 %. Un million de jeunes issus de l’immigration ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni en emploi.

Vous insistez sur le rôle de la langue. Le français se perd-il ​?

Notre pays a pris conscience avec retard de l’importance de la langue dans l’intégration. Le rattrapage est en cours. Mais beaucoup de réfugiés et de migrants sont non lecteurs ou non scripteurs dans leur langue. Il est plus difficile d’apprendre la langue du pays d’accueil quand on n’arrive pas à lire la sienne… Et, avec la 4G, ils continuent de baigner dans leur halo linguistique. Or, c’est grâce à l’immersion que les Polonais ont appris le français dans le Nord, ou les Italiens dans le Sud. L’OFII diffuse de l’information sur le retour volontaire à travers les radios et chaînes TV des pays d’origine, parce qu’elles sont davantage regardées en France, dans les foyers turcs ou pakistanais, que nos programmes nationaux…

Le « choc des cultures », selon votre formule, est-il inévitable ​?

La nouvelle donnée, c’est que les écarts de mœurs, de langue, de religion avec les sociétés de départ sont devenus vertigineux. La France moderne a connu trois vagues d’immigration ​: la première d’Europe, chrétienne ​; la seconde du Maghreb, francophone et historiquement proche, à laquelle s’ajoute désormais l’immigration subsaharienne. La troisième, en cours, vient du Caucase et du sous-continent indien – Afghans, Pakistanais, Bangladais, Tchétchènes. L’homophobie y est revendiquée, inscrite dans le droit de certains pays. Le droit à la différence est nié, quand notre société se caractérise par un projet de liberté, d’autonomie individuelle et d’exercice de la critique. Au Pakistan, on peut mourir pour avoir bu l’eau d’un puits réservé aux musulmans. Les sociétés du Maghreb se ferment et nous savons moins ce qu’elles sont aujourd’hui qu’en 1960. En Algérie, on peut être condamné à de la prison pour avoir possédé chez soi un Coran avec une page déchirée. Au Maroc, pour avoir eu des relations extraconjugales.

L’intégration passée ne s’est pas faite sans douleur ni violences…

Quand j’étais au lycée, la guerre d’Espagne était une passion française, on était irrigués par l’histoire des 500 000 réfugiés républicains. On pleurait le coup d’Etat des militaires chiliens contre la démocratie. On vibrait aux soubresauts de la révolution des œillets au Portugal. On s’interrogeait pour savoir pourquoi l’autogestion n’avait pas marché en Algérie. Ce qui se passe au Soudan ou au Pakistan intéresse peu les Européens, encore moins les jeunes. L’éloignement culturel, historique, la dépolitisation font obstacle à une compréhension réciproque.

L’islam est-il un obstacle ​?

L’identité profonde, la seule qui reste chez beaucoup d’immigrés après l’échec des nationalismes arabes, des courants laïques, de l’utopie communiste ou des tentatives démocratiques, c’est l’identité religieuse crispée dans une orthodoxie littéraliste. Celle-ci est instrumentalisée par des Etats pour contrôler les diasporas. Le président turc Erdogan qualifie l’intégration de « ​crime contre l’humanité ​», envoie en Europe des cadres religieux munis de passeports diplomatiques et appelle les femmes à rester à la maison pour enfanter. Cette pression politico-religieuse extérieure alimente des involutions intérieures. Dans certains quartiers, les mosquées sont devenues les lieux où l’on retrouve une dignité, un horizon. Des prédicateurs et des « ​imams Internet ​» en tirent parti pour s’opposer aux « ​valeurs occidentales ​».

« L’identité profonde, la seule qui reste chez beaucoup d’immigrés, c’est l’identité religieuse crispée dans une orthodoxie littéraliste. Celle-ci est instrumentalisée par des Etats pour contrôler les diasporas »

Marine Le Pen a-t-elle raison de dénoncer ensemble immigration et islamisme ​?

On ne peut nier qu’une partie de l’immigration se vit comme hostile à notre mode de vie. Mais une minorité de l’immigration n’est pas l’immigration. L’erreur des extrêmes est de globaliser en permanence. Les situations n’ont rien à voir selon les pays d’origine, les catégories, les communautés… Il y a des arrivées qui relèvent d’un droit acquis, comme le regroupement familial. Doit-on empêcher un Français de vivre avec qui il veut ​? Il y a une immigration qui comble nos pénuries. En 2019, la France a donné droit au séjour à 38 000 travailleurs pour exercer dans les métiers qui ne trouvent pas preneurs parmi les résidents. En Corse, pour sauver la saison des clémentines, il a fallu organiser un pont aérien avec près d’un millier de saisonniers marocains. Sur 215 000 médecins exerçant en France, plus de 30 000 le font avec un diplôme étranger. Jusqu’au tiers des médecins formés au Cameroun, au Congo, au Sénégal ou au Maghreb s’expatrient chez nous. Cela a affaibli les systèmes de santé de ces pays, alors que le numerus clausus empêchait des jeunes nés ici d’accéder aux études de médecine.

La critique inverse est que la France s’est repliée. Qu’en est-il ​?

Notre pays reste une société accueillante et résiliente. La France est la championne du monde des mariages mixtes. Le mélange est, avec le droit du sol, ancré dans notre histoire. Nous régularisons tous les ans entre 30 000 et 35 000 sans-papiers qui ont trouvé les moyens de s’insérer dans la société. Plus d’un tiers des immigrés, soit 2,5 millions, ont obtenu la nationalité. En Italie, il faut être né et avoir vécu jusqu’à sa majorité dans le pays pour être naturalisé. En Espagne ou aux Pays-Bas, celui qui souhaite acquérir la nationalité doit renoncer à la sienne. Pas en France. Pour des titres de long séjour ou certains visas, l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Autriche font passer un test linguistique. Pas la France. L’idée qu’il faut permettre à tous ceux qui veulent s’installer ici et maintenant de le faire est une utopie qui ne peut provoquer que du chaos. Une hospitalité pour tous devient une hospitalité pour personne.

Plus de 300 000 personnes vivent en France illégalement, moins de 30 000 sont renvoyés chaque année. Après vingt lois sur l’immigration en trente ans, en faut-il une nouvelle ​?

Ce qui est certain, c’est que le droit français n’est pas en Europe le plus restrictif. La France ouvre l’hébergement d’urgence à ceux qui en ont besoin, même les déboutés, ce qui n’est pas le cas partout. Elle prend en charge les soins des clandestins au-delà de l’urgence engageant le pronostic vital, contrairement à l’Italie, au Royaume-Uni, à la Suède ou à l’Allemagne. Plus de 30 000 étrangers malades venant du Maghreb, d’Afrique, ou même des Etats-Unis séjournent en France pour des soins auxquels ils n’ont pas accès dans leur pays. C’est une particularité sans équivalent, à part en Belgique. Pour les éloignements, la rétention administrative peut durer 90 jours en France, contre 6 mois en Allemagne et un an en Angleterre. Mais la principale difficulté reste la réticence des pays d’origine à accepter leurs ressortissants.

 

L’odieuse mise en accusation du professeur Didier Raoult par le très réactionnaire ordre des médecins

L’odieuse mise en accusation du professeur Didier Raoult  par le très réactionnaire ordre des médecins

 

Le professeur Didier Raoult fait évidemment l’objet d’odieuses poursuites de la part de certains confrères locaux mais aussi de tout un milieu parisien qui ne tolèrent  pas l’impact médiatique et scientifique de l’intéressé. En plus une attaque de mandarins en plein conflit d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques qu’ils conseillent contre rémunération ; ce qu’avait précisément dénoncé le professeur Didier Raoult à propos de certains participants du conseil scientifique. Le pire c’est qu’on va traduire le professeur Didier Raoult devant le très réactionnaire ordre des médecins.

On rêve évidemment d’être une petite souris quand le professeur paraîtra devant la commission de discipline ad hoc pour s’expliquer sur les aspects scientifiques de son traitement thérapeutique. En effet, la plupart des participants de l’ordre des médecins ne sont plus praticiens depuis longtemps, ils ont au moins 20 ou 30 ans de retard sur la science médicale et en plus se caractérisent  par des positionnements très réactionnaires sur à peu près tous les sujets. Ne parlons pas du caractère vichyste de l’ordre. Un  ordre très corporatiste même critiqué par la Cour des Comptes. Un rappel de wikipédia:

L’Ordre a fait et fait toujours face à un certain nombre de critiques, portant notamment sur le fonctionnement de ses instances disciplinaires tout autant que sur les diverses prises de position que le Conseil a été amené à prendre ou qu’il s’est abstenu de prendre. Ces débats, suscités par des individus, médecins ou non, relayés éventuellement par des groupes constitués, ont même parfois pu atteindre une dimension politique nationale comme en 1981 où la suppression de l’Ordre était la 85e des 110 propositions de l’engagement du candidat Mitterrand à la Présidence de la République, qui qualifiait l’institution ordinale comme « une offense pour la démocratie ».

Le code de déontologie faisant interdiction aux médecins d’attenter à l’honneur de la profession médicale, la critique de l’Ordre par les médecins eux-mêmes est un exercice délicat.

De façon récurrente, les circonstances historiques ayant présidé à la création de l’Ordre dans sa première forme, ont été mobilisées de part et d’autre dans ces débats. Ainsi l’Ordre fut longtemps – et est parfois encore – vilipendé pour n’être qu’une création du régime autoritaire et rétrograde de Vichy, ce à quoi il a longtemps simplement objecté que, recréé en 1945 sur des bases nouvelles, il ne pouvait aucunement être tenu responsable des errements précédents34. Cette dernière objection n’a de valeur que formelle, car, outre une étonnante stabilité du personnel médical dans ses instances avant et après 1945, l’Ordre, probablement fort occupé à la reconstruction d’un système de santé délabré, n’a pendant longtemps pas concouru à la manifestation de la vérité, participant ainsi passivement à l’omerta sur l’exclusion des médecins juifs sous l’Occupation35. C’est peut-être particulièrement vrai pour la section dentaire de l’Ordre36.

En septembre, Le Figaro avait révélé l’existence de cette plainte contre le populaire médecin, dans laquelle les signataires estimaient que le scientifique avait enfreint neuf articles du code de déontologie médicale. Selon Le Parisien, la société savante reprocherait notamment au professeur Raoult d’avoir délivré son traitement basé sur l’hydroxychloroquine sans donnée scientifique «clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé», évoquant la prescription par le professeur de «thérapeutiques et associations médicamenteuses non éprouvées, au minimum inefficaces, au pire dangereuses».

Les plaignants reprochent à Didier Raoult d’avoir utilisé la le recours à l’euro vaccinent également à Didier Raoult ses prises de position «très tranchées», qui auraient nui «au message de prévention et de santé publique». Parmi les accusations, une «violation de la confraternité», la diffusion d’informations «erronées» au public, exposé «à un risque injustifié». Toujours selon Le Parisien , le dossier accuse le professeur de «charlatanisme». La plainte a été transmise par le Conseil départemental de l’ordre dans les Bouches-du-Rhône à la section disciplinaire régionale de PACA. Celle-ci dispose de six mois pour statuer.

Joint par Le Figaro, Me Di Vizio, avocat de Didier Raoult, se déclare serein devant une plainte lancée «par une frange radicale de la profession, qui s’acharne sur lui». «Tout cela a dépassé le champ du rationnel. Nous allons nous battre en droit, pour expliquer le comportement du professeur depuis le début de la crise», projette l’avocat, pour qui «le respect des règles du code de déontologie par Didier Raoult est évidemment total».

Le spécialiste de droit médical défend l’activisme et la résolution de son client. «Didier Raoult a obtenu des résultats extraordinaires. Il s’est démené, sur son traitement mais aussi sur les tests, au moment où d’autres médecins entretenaient la psychose, ne recevaient pas les patients… Ce qu’ils ne supportent pas, c’est son attitude calme dans ce moment difficile», souligne Fabrice Di Vizio, qui se dit par ailleurs «stupéfait, en tant qu’avocat de médecin, de voir la frilosité, la nervosité de certains. Didier Raoult subit des menaces de mort, des injures tous les jours de la part de médecins. J’en reçois également. C’est le fait de minoritaires, mais pourquoi l’Ordre n’agit-il pas contre ces gens?», s’interroge-t-il.

Concernant les critiques sur l’attitude médiatique du célèbre professeur (qui font partie des motifs de la plainte), l’avocat contre-attaque : «Faisons le compte des plateaux télé qui ont accueilli scientifiques et médecins violemment opposés à Raoult!». L’action traduirait-elle alors une forme de jalousie professionnelle? «Nous sommes en France», ironise l’avocat : «Je vois depuis de nombreuses années des médecins brillants s’expatrier, disant combien la situation est insupportable en France, avec ces poursuites pour tout et n’importe quoi», en lieu et place de débats scientifiques constructifs.

Le landerneau médical français connaît de profondes divisions sur la question du traitement délivré par le professeur, et son action globale dans la crise du Covid-19. Dans une tribune publiée par Le Figaro , près de 200 médecins et scientifiques avaient ainsi pris la défense du Docteur Raoult en réponse à la plainte de la SPILF. «Rien ne justifie cette obstination à démolir, pour le principe, ce chercheur», déclaraient notamment les signataires.

Coronavirus : DIDIER RAOULT CONTRE UNE « DRAMATISATION PERPÉTUELLE »

Coronavirus : DIDIER RAOULT CONTRE UNE « DRAMATISATION PERPÉTUELLE »

 

Didier Raoult a été interviewé hier sur LCI, il s’est montré très dubitatif vis-à-vis du climat de dramatisation perpétuelle et a expliqué ses positions précédentes. Patrick Poivre d’Arvor s’est montré particulièrement pugnace pour critiquer le scientifique alors que l’animateur a plutôt tendance à dormir dans l’émission du soir qu’il anime. Il faut dire que le Raoult bashing est à la mode dans les milieux parisiens en particulier chez les mandarins et dans l’administration centrale. Évidemment, on lui a posé la question de l’efficacité de l’Hydrochloroquine. Il a répondu avec justesse que le Remdesevir de l’Américain Gilead  n’était pas efficace mais qu’il avait le soutien des autorités.

Notons cependant qu’on n’a pas évoqué la question de la relative maîtrise du virus en Afrique justement du fait l’utilisation de la quinine couramment utilisée  pour lutter contre certaines maladies en particulier le palu mais aussi le Coronavirus.

Le professeur Raoult a aussi encore dénoncé les avis contradictoires de certains experts autoproclamés qui déclament sur les chaînes d’info et de ces chefs de service qui ne sont plus depuis longtemps de vrais praticiens.

 

 

Didier Raoult : dit non à la politique

Didier Raoult : dit non à la politique

Toujours très attaqué par les caciques parisiens,  Didier Raoult a encore remis les pendules à l’heure en remettant notamment les compétences de ceux qui n’ont de cessent de le démolir. Il y a d’abord eu l’affaire de la chloroquine condamnée avec une force surprenante par de nombreux sommités médicales largement liées aux intérêts de l’industrie pharmaceutique. Curieusement les mêmes critiques n’ont pas été adressées à d’autres traitements scientifiquement pas davantage reconnus comme efficaces.

 

Didier Raoult, invité du plateau de Darius Rochebin sur LCI, a estimé qu’il y avait «80% de la centaine de papiers scientifiques publiés sur l’hydroxychloroquine» qui montraient une baisse de la mortalité liée au traitement.

«Comment The Lancet a-t-il pu affirmer que l’hydroxychloroquine était mortelle ?», s’est-il questionné. «C’est une bouffée délirante. En psychiatrie, on demande aux victimes de bouffées délirantes s’ils s’en sont rendus compte. S’ils ne s’en rendent pas compte», ils en sont toujours victimes, a-t-il affirmé. «4,6 milliards de gens vivent dans des pays qui recommandent l’hydroxychloroquine», a-t-il enfin indiqué.

La nouvelle polémique porte sur l’évolution possible, et on retrouve à peu près le même clivage entre ceux qui soutiennent l’Hydro chloroquine et ceux qui sont contre. Le professeur Raoult observé en effet un certain nombre d’évolutions du virus, phénomène d’ailleurs classique tandis que d’autres le nient avec la même force qu’ils avaient condamné l’ Hydro chloroquine. Dans cette affaire le milieu scientifique médical ne ce grandit pas en affichant des contradictions alimentées par les égos des mandarins et par des intérêts personnels.

 

Un appel 200 médecins pour défendre Didier Raoult

Un appel 200 médecins pour défendre Didier Raoult

200 médecins et professionnels de santé exerçant en PACA pour lancer un appel pour soutenir le professeur Raoux attaqué de toutes parts par les caciques de la profession.

 

Au mois de février dernier, les Français découvraient le visage et la voix du Pr Didier Raoult.Sous l’apparence atypique de ce scientifique se révélait alors ce que le monde de la recherche connaissait déjà: un immense chercheur de dimension mondiale, capable de se montrer direct, clair et rassurant. Dans cette première vidéo restée célèbre, Didier Raoult annonçait l’efficacité reconnue de la chloroquine sur le nouveau coronavirus. Nous ne le savions pas, mais c’était le premier des nombreux jalons d’espoir qu’il allait poser tout au long de cette crise.

De l’espoir, il en a beaucoup apporté aux Français pendant ces quelques mois. Et nous en avions tous besoin! Depuis, plus de 200.000 personnes ont été dépistées à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection [dirigé par Didier Raoult, NDLR] et dans les hôpitaux de Marseille, ce qui en fait l’une des populations les plus testées au monde.

La honteuse plainte contre Didier Raoult

 La honteuse plainte contre Didier Raoult

 

Une  honteuse plainte qui ne grandit pas la médecine et les responsables en mal de reconnaissance médiatique a été déposée contre Le professeur Didier Raoult auprès de l’Ordre des médecins.

Une opération pseudo judiciaire qui ressemble à un règlement de comptes entre des caciques mis en cause par le professeur Raoul pour leur inefficacité et même leurs mensonges. Il faut dire que nombre d’experts et d’instituts en ont reçu pour leur grade de la part de cet atypique professeur.

La lecture même des accusations portées démontre l’attitude lamentable des confrères du professeur marseillais bien entendu jaloux de la notoriété internationale de l’intéressé. La justification de la plainte : Promotion d’un traitement qui n’a pas démontré son efficacité, diffusion de fausses informations auprès du public, graves manquements au devoir de confraternité, réalisation d’essais cliniques dont la légalité reste à démontrer… En juillet dernier, la Société de pathologie infectieuse de langue française a déposé une plainte contre le très médiatique Didier Raoult, auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône.

On notera qu’il s’agit d’une opération pseudo judiciaire car la plainte n’a pas été déposée auprès d’un procureur de la république mais auprès du très rétrograde Ordre des médecins, composé essentiellement de vieilles barbes et de quelques chapeaux à plumes qui se caractérisent par des prises de position de plus souvent réactionnaires.

Certes il faut convenir que le chloroquine n’a pas scientifiquement fait la preuve de sa totale efficacité dans le traitement du virus mais c’est le cas pour la totalité des molécules concurrentes. Derrière cette plainte ,il y a aussi la lutte redoutable que se livrent sur le plan financier les laboratoire pharmaceutiques. Ce qui explique largement cet affrontement entre experts dont beaucoup sont en fait rémunérés discrètement par les laboratoires pharmaceutiques en plus évidemment des rémunérations qu’ils reçoivent de leurs institutions médicales. Ces rétributions peuvent parfois être marginales de l’ordre de 500 € mais peuvent atteindre des milliers d’euros, voire des centaines de milliers. Cette guerre Inter instituts est aussi une guerre obtenir des financements pour chaque boutique de recherche. Il y a longtemps en effet que les laboratoires internationaux contribuent financièrement au financement de la plupart des instituts français.

« Si on m’avait écouté, il y aurait eu deux fois moins de morts” du coronavirus (Didier Raoult:)

 

 

 

« Si on m’avait écouté, il y aurait eu deux fois moins de morts” du coronavirus (Didier Raoult:)Le controversé professeur marseillais revient dans une interview dans La Provence sur la gestion de la crise épidémique en France. Didier Raoult estime qu’on n’ »a pas soigné les gens » provoquant « une surmortalité ».

« Depuis le début, je le dis, j’ai peur de la peur ». Didier Raoult revient dans une interview accordée au journal quotidien La Provence sur la gestion de la crise du coronavirus en France. Pour le professeur marseillais, l’épidémie a été gérée par la « peur » plus que par une « mauvaise gestion médicale ».

« Parmi ces morts, plus de la moitié l’ont été, non pas en raison de la mauvaise gestion médicale, ni du Covid, mais du bordel qu’on a foutu dans la santé, car en pratique on n’a pas soigné les gens », tranche Didier Raoult.

« Deux fois moins de morts »

Le professeur marseillais poursuit en expliquant que les autorités sanitaires n’étaient pas prêtes à l’arrivée d’une telle vague et ont été « terrifiées parce que la moyenne d’âge est importante ». « À force d’avoir peur des risques, on n’arrive plus à les gérer », estime-t-il, engendrant alors « une surmortalité ».

« Si on n’avait pas eu peur, on aurait eu deux fois moins de morts, si on m’avait écouté, on aurait eu deux fois moins de morts » pour Didier Raoult qui pense que son discours a été “inaudible”, et rappelant que la surmortalité a été “quatre fois plus à Paris que dans les Bouches-du-Rhône”.

Cette mauvaise préparation est liée également, selon Didier Raoult, à l’absence d’un « véritable programme réfléchi sur le devenir de la recherche hospitalière et médicale ».

 

“Alors que les maladies infectieuses, cela devrait être un domaine régalien, martèle encore Didier Raoult. C’est de la défense nationale. » Il appelle à la création de « sept infectiopoles en France ».

Didier Raoult s’en prend également au conseil scientifique qui selon lui n’a pas fait les bons choix dans la gestion de cette crise. « Si cela avait été un vrai conseil scientifique, on aurait fait des sondages dans quatre ou cinq endroits pour mesurer la cinétique de l’épidémie. On aurait eu des chiffres plutôt que des fantasmes », lance-t-il expliquant avoir été l’un des premiers à définir, grâce à des dépistages, que l’épidémie serait en forme « de cloche ».

La gestion de la crise a été selon lui parasitée par « les pieds nickelés » qui ont travaillé sur le Remdesivir, un antiviral envisagé comme traitement du Covid-19. “Il n’y en avait que pour le Remdesivir, s’insurge-t-il. Je n’ai jamais vu ça. La puissance de Gilead!” Didier Raoult réagit également à la polémique autour de l’étude controversée sur l’hydroxychloroquine publiée dans The Lancet. Cette publication avait entraîné l’interdiction de l’utilisation de la molécule contre le covid-19.

 

“La plus grande faute gouvernementale ne concerne pas les décisions sur la chloroquine. Ils ont été embarqués dans une histoire dont ils n’arrivaient plus à se sortir, dans l’émotion, ils étaient dans la surréaction. En revanche, on a fait tout l’inverse de ce que l’on doit faire dans le traitement des maladies infectieuses”, conclut Didier Raoult.

Nouvelle critique d’Édouard Philippe à Didier Raoult

Nouvelle critique d’Édouard Philippe à Didier Raoult

Il y a quelques jours le ministre de la santé avait fortement critiqué le professeur pour ses remarques acerbes concernant la politique sanitaire du gouvernement. Cette fois, c’est le premier ministre qui a pris le relais en utilisant la bonne vieille dialectique des contradictions caricaturales . Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, est monté ce lundi après-midi à la tribune du Sénat pour présenter le plan de déconfinement que l’exécutif compte mettre en place à compter du 11 mai. Dès le préambule de son discours, le Premier ministre a souligné qu’on ne savait « pas tout », encore, du coronavirus. Citant les zones d’ombre invitant les pouvoirs publics à la prudence, il a notamment lancé:

« Tel savant nous dit, affirmatif et catégorique, qu’il ne peut pas y avoir de deuxième vague et que le virus s’éteindra avec l’été, tel autre, tout aussi savant et respecté, nous dit l’inverse. L’Histoire nous dira qui avait raison. Mais je crains que nous n’ayons pas le temps d’attendre que l’Histoire se fasse juge ».

Coronavirus : Méthodes scientifiques et épidémies ( Didier Raoult)

Coronavirus : Méthodes scientifiques et épidémies ( Didier Raoult)

 Le célèbre professeur parfois controversé s’explique dans l’Opinion et considère que l’approche bénéfice-risque ne peut pas être la même dans les périodes stables et dans les périodes de crise, a fortiori en temps de pandémie. .

« Il me semble que la controverse actuelle autour de la méthode qu’il convient d’appliquer à la recherche d’un traitement contre le coronavirus est due au fait que nous ne parlons pas de la même chose.

Dans les sociétés occidentales riches, où l’espérance de vie a augmenté de façon considérable, les bénéfices à espérer de nouvelles thérapeutiques sont, en règle générale, relativement faibles (en dehors de quelques domaines bien particuliers, comme les cancers à évolution défavorable). Or, lorsque le bénéfice à espérer de nouvelles thérapeutiques est faible, l’extrême prudence des gouvernants et des régulateurs est parfaitement compréhensible. C’est le sens du principe de précaution, qui traduit une aversion aux risques dans les périodes stables.

 

Mais, en période de crise, le problème est totalement différent. Et quand il s’agit d’une épidémie de l’ampleur de celle de Covid-19, les choix deviennent même urgents. Le problème que nous pose le coronavirus est celui que nous posaient les maladies infectieuses au XXe siècle : une situation nouvelle et dangereuse, l’espoir de bénéfices importants à très court terme. Ceci ouvre la porte à la recherche tous azimuts de traitements innovants. En s’appuyant d’abord sur des observations anecdotiques, puis sur des séries observationnelles.

La question fondamentale est donc : peut-on employer des méthodes qui ont été pensées et conçues pour faire avancer la connaissance quand les bénéfices à espérer sont extrêmement faibles, dans des situations où, au contraire, ces bénéfices sont extrêmement forts ? Le risque acceptable dans les deux situations n’est pas le même, car le bénéfice espéré n’est pas le même non plus.

Enfin, dans les épidémies, le facteur temps compte beaucoup. Il est possible que les résultats des essais randomisés programmés par les grandes institutions ne seront disponibles que lorsque l’épidémie sera derrière nous et ces résultats seront alors inutiles.

J’espère que cette réflexion nous permettra de comprendre que la méthode n’est pas une science mais un outil au service d’une question précise. La question posée par une épidémie vraisemblablement limitée dans le temps, d’une durée relativement courte, ne peut pas être traitée avec des méthodes mises en place sur le temps long pour des infections chroniques ou établies, dont on maîtrise déjà la thérapeutique.

 

Réouverture de tous les marchés (Didier Guillaume)

Réouverture de tous les marchés  (Didier Guillaume)

 

Le secteur de l’horticulture, du maraîchage connaît une véritable catastrophe avec l’impossibilité d’écouler ses produits. Des produits qui ont sollicité de la manœuvre, des matières premières et même de la fiscalité mais qui pour une part doivent être détruits faute de possibilité d’écoulement. Ainsi sur les marchés où  les magasins spécialisés on ne trouve qu’une très petite partie de la production classique. De ce fait à juste titre,  le ministre de l’agriculture réclame l’ouverture de tous les marchés. Il est vrai qu’au début l’organisation des marchés était particulièrement anarchique. Depuis les conditions d’accès aux marchandises s’effectue dans les mêmes conditions et même mieux que dans les grandes surfaces avec des règles strictes aussi bien de pénétration sur les marchés que d’accès aux étals, sans parler des règles de circulation très rigoureuse.

“Je suis favorable à l’ouverture de tous les marchés en plein air et de toutes les halles alimentaires”, a-t-il déclaré sur France 3. “J’appelle les maires de France et les préfets à inciter à rouvrir ces marchés”, à “condition qu’il y ait le respect des normes sanitaires”.

“Le marché, c’est le lieu où les personnes âgées notamment vont acheter leurs poireaux, deux pommes de terre, une salade (…) et puis surtout le marché c’est l’endroit où l’agriculture française passe 30 % de sa production de frais, de fruits et légumes”, a-t-il fait valoir.

Epargnés dans un premier temps par les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, les 10.000 marchés alimentaires de France avaient été contraints de fermer le 24 mars après la diffusion d’images sur les réseaux sociaux de personnes ne respectant pas la “distanciation sociale” sur certains marchés. Cette décision avait suscité l’indignation notamment de la Fédération des marchés de France qui avait dénoncé une “inégalité de traitement” entre la grande distribution et les marchés de rue.

Depuis, des dérogations ont été accordées au cas par cas par certaines préfectures sur la base d’un guide de bonnes pratiques sanitaires mis au point après d’intenses discussions entre le gouvernement, la fédération des marchés de France et la FNSEA notamment.

Didier Lallement: un préfet immature

Didier Lallement: un préfet  immature

Le préfet Didier Lallemand a  laissé entendre que les malades déplacés contrevenaient aux règles du confinement. Un nouveau dérapage de ce préfet  de police complètement immature qui utilise la provocation comme mode de communication. De ce point de vue, la gestion des manifestations des gilets jaunes a été catastrophique à Paris . La stratégie de maintien de l’ordre a été dans cette période à la fois contradictoire et provocatrice. Dans certains cas, on a laissé faire les casseurs, dans d’autres on a inutilement agressé des manifestants non-violents. Ce préfet a été recruté pour son action dite exemplaire en matière de rigueur du maintien de l’ordre   à Bordeaux. Sûrement une erreur de casting. De toute évidence, ce préfet est immature dans ses propos, son action;  et même son allure en témoigne. Avec son profil d’ado il semble vouloir compenser son infériorité physique par des propos cassants et irresponsables. Ce préfet mériterait d’être débarqué et vite.

L’opposition comme les médecins n’ont pas manqué de réagir, vendredi, aux propos du préfet de police. Et ce malgré son mea culpa rapide. «Ceux qui sont malades ne sont pas ceux qui n’ont pas respecté le confinement», a lancé Patrick Pelloux sur BFMTV. Dire l’inverse est «totalement faux», a affirmé le président de l’Association des médecins urgentistes de France tandis que Frédéric Adnet, le directeur médical du Samu de Seine-Saint-Denis, a fustigé des mots «scandaleux». «Il faudrait lui dire qu’il y a des soignants en réanimation! Au nom des soignants, au nom de tous les malades, ce préfet doit démissionner», a ajouté ce dernier.

 

Une indignation partagée par le député LR Éric Ciotti qui a dénoncé des mots «profondément inhumains» qui sont «révoltants et choquants». «J’ai une pensée pour les familles des victimes pour lesquelles on rajoute l’insulte à la douleur», explique-t-il au Figaro. Et de se tourner vers le ministre de l’Intérieur: «Si Castaner ne réagit pas, cela veut dire qu’il cautionne!» «Toutes les personnes en réanimation n’ont pas demandé à l’être, il y a des personnes qui sont décédées malgré les gestes barrières», abonde le député Julien Aubert.

L’intervention de Didier Lallement a été qualifiée de «stupide» par la présidente du RN, Marine Le Pen. «De surcroît d’une froideur et d’une méchanceté qui donnent la nausée», a-t-elle insisté sur Twitter. Tandis que le député RN Bruno Bilde s’est interrogé: «Encore combien de provocations avant que Christophe Castaner ne se décide enfin à le virer?»

À gauche, le préfet Lallement a également été très critiqué. D’autant plus qu’entre le préfet de police de Paris et ces partis, le contentieux n’est pas nouveau. Nombre d’élus avaient déjà critiqué sa gestion du maintien de l’ordre lors des manifestations des «gilets jaunes» ou contre la réforme des retraites. Jean-Luc Mélenchon l’a présenté vendredi comme la «face grimaçante du régime». «L’état d’urgence sanitaire ne doit pas avoir ce visage insultant. Les gens doivent être respectés!», a-t-il dit sur les réseaux sociaux.

 «Ce n’est pas la première fois que le préfet Lallement se trompe de rôle», a très vite pointé Olivier Faure, dénonçant des propos «absolument scandaleux». Pour le premier secrétaire du PS, le rôle du préfet de police «est d’être un personnage de la République rassurant, permettant de faire respecter des consignes très strictes. Mais certainement pas d’aller attribuer des bons points à qui que ce soit». «Il y a aujourd’hui un policier mort du coronavirus en Seine-et-Marne… C’est à tous ceux qui sont obligés d’aller travailler chaque jour et à leurs familles qu’il faut penser. Les culpabiliser, c’est une folie», a-t-il vivement jugé.

Selon lui, «ce préfet a dépassé tous les seuils de tolérance possibles et il a la chance que nous soyons en pandémie et que sa démission soit difficilement acceptable car elle désorganiserait les services». Mais pour Olivier Faure, «il faudra qu’à l’issue de la crise, le pouvoir en tire toutes les conclusions et considère qu’à toute évidence, ce préfet n’est pas à sa place dans ce rôle».

Coronavirus: Didier Guillaume pour le maintien des marchés en plein air

Coronavirus: Didier Guillaume pour le  maintien des marchés en plein air

 

Le  ministre de l’agriculture et de l’alimentation une fois de plus se comporte en lobby du secteur agricole en considérant qu’il faut maintenir les marchés. Or s’il y a bien lieu les règles de précaution ne sont pas respectées c’est bien sur les marchés ou l’anarchie la plus totale règne le plus souvent. Autant dans les commerces sédentaires, on peut fixer des règles, prévoir des dispositions notamment de signalétique pour réguler les conditions d’entrée, des circulations dans les magasins autant c’est impossible dans les marchés où tout le monde se bouscule devant les étalages.

Certes les marchés constituent un circuit de distribution utile et même nécessaire en particulier pour réduire les circuits et promouvoir les productions locales. ( notons cependant que sur ses marchés sont également vendus des productions venant de très loin !). En outre, promouvoir le maintien des marchés alors que la France manque cruellement de masques constituent une attitude particulièrement irresponsable. Il faudrait organiser les conditions de circulation des acheteurs comme dans les magasins avec les mêmes règles de régulation de la circulation.

« Les marchés en plein air, les halles commerciales alimentaires, c’est absolument indispensable » a dit le ministre. Malgré des images de marchés noirs de monde en période de confinement, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, s’est opposé à leur fermeture ce jeudi soir, arguant sur notre antenne que les personnes âgées notamment « descendent en bas de leur immeuble pour se fournir au marché ». « C’est très important », a-t-il indiqué.

Selon lui, l’ouverture des marchés « n’est pas incompatible avec le confinement ». « Mais ça ne peut pas être la cohue comme avant (…). On ne peut pas se ruer sur tel ou tel étal et être collé avec les autres, il faut respecter la distance d’un mètre », a-t-il précisé.

« Si vraiment tous les français respectent cela, les marchés en plein air resteront des lieux de convivialité », a encore assuré Didier Guillaume. Il a néanmoins prévenu que les marchés resteront ouvertes « à condition que » toutes les règles « soient respectées ».

Et de conclure: « Mais aujourd’hui il faut que les préfets dans les départements assument avec les maires qu’on laisse ouverts ces marchés et si on voit que le respect des règles n’est pas là, on les ferme ».

 

L’éclatement d’EDF est inadapté (Didier Julienne)

L’éclatement d’EDF est inadapté   (Didier Julienne)

L’éclatement d’EDF est une erreur d’après  Didier Julienne, spécialiste des marchés des matières premières (*).

 

 

« Le plan Hercule doit casser en deux le modèle intégré d’EDF : production d’électricité nucléaire, au gaz et hydraulique d’un côté ; réseau de distribution, vente et renouvelables de l’autre. Mais ce plan angoisse pour trois raisons : l’organisation, l’indépendance énergétique et l’environnement

Première angoisse. Le plan Hercule est présenté comme un copier/coller du plan allemand qui suivit Fukushima et avança la fermeture du nucléaire en accélérant le développement des renouvelables. Après de longues négociations, il aboutissait en 2016 à casser le modèle intégré des deux électriciens allemands concurrents l’un de l’autre, RWE et E.ON, en quatre sociétés : deux avec les productions électriques, nucléaire, charbon et le trading, deux avec la distribution d’électricité et les renouvelables. Mais, affaiblie, la quatrième, Uniper, fut débitée et vendue par morceaux. Et anticipant une autre découpe dramatique, rapidement, 18 mois plus tard, en mars 2018, la concertation à l’allemande repensait le plan et revenait au duopole. Cette défragmentation était actée à l’automne 2019. RWE réintégrait les activités mondiales amont de production d’électricité (charbon et lignite, nucléaire, gaz, renouvelables) plus la vente de gros d’électricité et 17 % du capital d’E.ON ; en aval E.ON regroupait la distribution mondiale d’électricité et de gaz. Le plan de 2016 était à court terme et donc perdant, alors que l’efficacité dans l’électricité c’est 2019 et le retour vers le long terme. De fait, depuis l’annonce de mars 2018, l’action RWE a doublé et elle est prévue en hausse de 50 % d’ici à 5 ans.

Au regard de cet aller/retour berlinois, Hercule c’est 2016. Il sera donc inachevé, car il ne considère pas le secteur, mais le seul EDF, et un plan pragmatique eut gagné du temps en copiant directement le Berlin de 2019. Sous cette hypothèse d’une désintégration ordonnée, Hercule transformait EDF en producteur et grossiste mondial d’électricité à l’image de RWE, et comme E.ON un autre grand du secteur, tel Engie, trustait la distribution mondiale et une filière gaz. Ainsi, la répartition de la dette d’EDF serait plus simple qu’entre les EDF Bleu et Vert . Délivrée de la taxe soumise à TVA et subventionnant les renouvelables, la facture électrique française s’allégerait de 15 % . EDF attirerait à nouveau de jeunes ingénieurs , le dispositif Arenh ne créerait plus de pertes et écarterait le spectre d’un autre Areva , la péréquation ne serait plus en danger et la FNCCR garderait un accès à Enedis , et la future infrastructure de la voiture électrique serait mieux décidée. Ultimo, EDF recréerait de la valeur, son action remonterait, celle d’Engie également.

Cette liste positive est-elle iconoclaste ? En Allemagne, l’expérience dit non. Mais attendrons-nous que d’autres contraintes (cf. l’entrée du chinois CTG chez Energias de Portugal) forcent les choses, ou bien qu’EDF s’ajoute au catalogue des « ça n’arrivera jamais » : Alcatel-Lucent, Alstom-GE, Arcelor-Mittal, Areva, CLAL-Fimalac, Lafarge-Holcim, Péchiney-Alcan… ?

Le second défaut d’Hercule réside dans l’aveuglement du copier/coller des renouvelables. La ruralité française déjà défigurée par les éoliennes terrestres devra en accepter plus, alors qu’à Berlin ils s’en lassent . Ainsi, l’arrêt de subventions a provoqué la faillite de Senvion, numéro quatre de l’éolien outre-Rhin avec 4 .000 emplois à la clef. De leur côté, nos mers ne peuvent accepter le volume d’éoliennes maritimes allemandes ou anglaises, car nos fonds marins peu profonds sont étroits. Le solaire est de fabrication chinoise et notre pic de consommation le soir en janvier et février est à l’opposé de notre pic d’ensoleillement l’été, le nord ne dispose en moyenne que de 1.100 heures de lumière exploitable par an, le sud à peine 40 % de plus. Inversement, les 2.500 à 3.000 heures d’ensoleillement régulier au Maroc, en Arizona ou en Californie se marieront toute l’année avec le pic de consommation journalier de midi.

Le copier/coller est donc inadapté pour que l’électricité verte produise jusqu’à 50 % de notre consommation, mais le renouvelable urbain est peut-être une issue : éolien et solaire en ville, sur les tours de la Défense, sur les périphériques, rénovation thermique, villes intelligentes… Pourquoi les candidats aux municipales ne s’emparent-ils pas du sujet ?

Deuxième angoisse herculéenne, « l’indépendance énergétique ». Elle est un échec en Angleterre où l’électricité n’est plus nationale, les distributeurs y tombent en faillites et le 9 août dernier, 1 million de foyers ont été coupés du réseau. Conséquence, on y parle de renationaliser National Grid, le RTE local… En Allemagne, malgré la sortie du nucléaire et celle du lignite/charbon au plus tard à l’horizon 2038, l’éolien sans subvention ne rigole plus du tout, Berlin se dirige vers une dépendance envers le gaz de Donald Trump ou le gaz russe.

C’est ici qu’apparaît un faux-ami de l’indépendance énergétique : le stockage de l’hydrogène. Il vient aujourd’hui du vaporeformage du gaz naturel dont le bilan carbone n’est pas nul, mais demain il devrait venir gratuitement de l’électrolyse de l’eau grâce à l’électricité fatale des renouvelables. Cependant, sans nucléaire ni thermique, exit l’électricité fatale qui, pour gérer l’intermittence, sera stockée dans des batteries, via des métaux aux prix volatils (vanadium, cobalt, nickel…). Stockage qui augmentera mécaniquement le coût éolien, même à 50 euros/MWh. Toutefois, si l’hypothèse hydrogène persistait sans gratuité, à partir de gaz naturel européen ou extra européen, ses débouchés devraient rester industriels, car son électricité sera produite via des piles à combustible chargées en platine. Le marché de ce métal coûteux, toujours sans substitution, produit en Afrique du Sud et Russie, est étroit avec des prix fugitifs.

Il y aurait tant à dire sur ce sujet des dépendances métalliques et sur les fake-news qui le ronge, car je ne suis pas certain qu’Hercule en ait mesuré l’impact ni demandé qui acceptera d’en payer le prix.

Troisième angoisse d’Hercule. En 2018, Eurostat indiquait que l’électricité européenne provenait à hauteur de 45,9 % du thermique, 25,5 % du nucléaire, 12,2 % de l’éolien, 11,8 % de l’hydraulique, 4 % du solaire et 0,6 % d’autres moyens.

Remplacer ces 71,4 % d’électricités thermique et nucléaire par du solaire, de l’éolien terrestre, maritime ou même flottant serait un effort extractiviste herculéen : une gigantesque production de sable à béton, de cuivre, de fer et charbon pour acier et d’autres métaux et matériaux critiques.

Hélas, esclaves de l’intermittence du vent, les éoliennes d’Europe, de Chine ou des États-Unis ne tournent qu’entre 20 % et 25 % du temps (24 % en France). C’est-à-dire qu’elles ne produisent effectivement de l’électricité que pendant 4 à 5 ans au cours de leurs 20 années de durée de vie, pas plus. L’espérance de vie d’un panneau solaire est aussi courte, mais déjà prisonnier de la nuit, il produit plus vers l’équateur que vers les pôles. En outre, avec de nouveau du béton, du cuivre, de l’acier et d’autres matériaux critiques, l’énergie du vent et du soleil très diluée dans l’atmosphère doit être reconcentrée par la course au gigantisme des renouvelables.

Mais il reste imparfait. Avec du vent, l’électricité réellement produite par 900 éoliennes géantes terrestres, maritimes ou flottantes de 6 MW chacune est juste égale à celle d’une seule usine électrique de 1650 MW. C’est pourquoi, entre l’intermittence et la concentration, un MWh éolien ou solaire coûtera à la planète environ 5 à 10 fois plus en diverses ressources naturelles qu’un MWh nucléaire. Ce cavage n’est guère affaibli par le recyclage, incomplet par définition : quid de l’économie circulaire des plots en béton ou des câblages après démantèlement d’une éolienne ?

Quel lien entre Hercule le sable, le béton, le cuivre, l’acier et d’autres métaux et matériaux critiques ? C’est celui d’une grande consommation à très long terme de nombreuses ressources naturelles, mais dont la philosophie extractiviste n’a jamais été révélée. Restée inconsciemment dissimulée, elle ne s’est pas incarnée dans une comptabilité écologique et je regrette que nous ne mesurions pas encore de manière dynamique le coût d’un MWh en kilo de cuivre, de béton, en litre d’eau… C’est pourquoi, bien qu’ayant d’autres solutions, nous dévorons ces ressources naturelles là où le vent et le soleil sont modérés, plutôt que de généreusement les réserver avec efficacité dans les régions du monde où le vent et le soleil sont réguliers ou offerts à profusion.

Un Hercule allégé de ces trois angoisses aiderait EDF à se réformer, car il ne serait plus orphelin d’espoir, mais construit par une dimension holistique et une stratégie audacieuse. Elles-mêmes seraient alors porteuses d’une organisation intégrée, d’une indépendance énergétique et d’une écologie responsable et comptable des ressources naturelles. »

*Blog de Didier Julienne

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