Archive pour le Tag 'dictatures'

Afrique- les dictatures vont alimenter la poussée migratoire

Afrique- les dictatures vont alimenter la poussée migratoire

Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.

En effet une fois passée l’euphorie des mouvements pseudo nationalistes, ces pays vont connaître une misère économique encore plus grande qui va inciter encore davantage les candidats à l’émigration à partir. Le repli économique de ces dictatures va gravement affecter une richesse nationale déjà faible et faciliter encore davantage la corruption des élites.

Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)

Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciter nombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.

Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille. En France, à peu près la moitié des immigrés viennent de l’Afrique.

Les dictatures et la Russie menacent toute l’Afrique de l’Ouest

Les dictatures et la Russie menacent toute l’Afrique de l’Ouest

Progressivement les dictatures se développent en Afrique sur un terrain de pauvreté et de corruption. Les deux aspects sont intimement liés. En effet, la classe dirigeante et les élites en général se partagent le gâteau de la richesse nationale au détriment notamment des plus défavorisés. Du coup, certains politiciens encore plus véreux que les autres attribuent cette situation au néocolonialisme de l’occident.

La réalité est plus complexe car si effectivement les pays occidentaux se désintéressent du développement au profit seulement de l’exploitation de richesses, la Chine ou la Russie pille manière autrement outrageuse les pays considérés au point soit de les mettre en tutelle, soit même d’installé des gouvernements complices.

Cela vaut surtout pour les pays pauvres comme le Niger où le pouvoir d’achat ne dépasse pas autour de 40 à 50 € par mois et/ou la moitié de la population souffre de malnutrition. Des pays comme le Sénégal était présenté jusque-là comme des modèles de démocratie ; mais les événements récents avec notamment l’emprisonnement du chef de l’opposition et les risques de prolongation du mandat du président actuel ont fait basculer ce pays dans une certaine instabilité. Côte d’Ivoire exceptée, la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest ne parviennent pas à surmonter la question de la pauvreté.

Des pays qui constituent donc des terreaux pour les discours les plus démagogiques et les plus invraisemblables. Préférer la présence des Russes à l’Occident relève de la plus grande tartuferie surtout au nom de la lutte contre le néocolonialisme. Quand on sait que la Russie elle-même n’est pas capable de nourrir ses républiques éloignées et qu’elle soumet le pays à la plus dure des dictatures sans parler évidemment de l’envahissement extérieur notamment de l’Ukraine.

Les crises que connaissent les pays pauvres de l’Afrique sont à imputer à une grande ignorance autant qu’à la pauvreté. Et ces pays sont condamnés à s’appauvrir encore davantage ce qui débouchera inévitablement sur de nouveaux troubles sociaux et politiques. Bref, le cercle vicieux et mortifère pour toute l’Afrique de l’Ouest et même au-delà. On imagine mal en effet des investisseurs s’installer durablement dans des pays soumis à une telle instabilité politique et économique.

Politique-Afrique : de la démocratie vers les dictatures

Politique-Afrique : de la démocratie vers les dictatures

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ». Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Commençons par un bref rappel des événements.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
[Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.

Afrique: La dangereuse montée des dictatures

Afrique: La dangereuse montée des dictatures

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ». Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Commençons par un bref rappel des événements.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
[Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

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Afrique : de la démocratie aux dictatures

Afrique : de la démocratie aux dictatures

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ». Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Commençons par un bref rappel des événements.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
[Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.

Politique : Les dictatures sanglantes donnent des leçons de démocratie à la France !

Politique : Les dictatures sanglantes donnent des leçons de démocratie à la France

Il y aurait sans doute à rire des leçons des dictatures si le sujet n’était pas d’une telle gravité. En effet, tous les dictateurs ou presque du monde s’empressent de donner des conseils de démocratie à la France. La Russie bien sûr mais aussi l’Iran, la Turquie, l’Algérie et bien d’autres qui n’hésitent pas en quelques jours à tuer leurs propres ressortissants à la moindre manifestation d’opposition.

Les reproches à la France par les dictatures sanglantes provoquent un sentiment de honte et de ridicule. Des pays où les dirigeants pillent et tuent sans vergogne leur population et pourtant qui donnent des leçons de liberté.

C’est en quelque sorte le triomphe du vice sur la vertu non seulement sur le plan politique mais aussi économique et sociétal. En effet la plupart de ces pays ont en commun d’être sous-développés du fait en particulier du pillage dont ils sont l’objet par les dirigeants et la technostructure.

Certes au plan international, la situation de la France a été critiquée à juste titre par nombre de pays développés mais on ne saurait accepter les leçons des cliques de criminels et de voleurs qui imposent les dictatures de certains pays pauvres.

Emeutes: Les dictatures sanglantes donnent des leçons de démocratie à la France !

Emeutes: Les dictatures sanglantes donnent des leçons de démocratie à la France

Il y aurait sans doute à rire des leçons des dictatures si le sujet n’était pas d’une telle gravité. En effet, tous les dictateurs ou presque du monde s’empressent de donner des conseils de démocratie à la France. La Russie bien sûr mais aussi l’Iran, la Turquie, l’Algérie et bien d’autres qui n’hésitent pas en quelques jours à tuer leurs propres ressortissants à la moindre manifestation d’opposition.

Les reproches à la France par les dictatures sanglantes provoquent un sentiment de honte et de ridicule. Des pays où les dirigeants pillent et tuent sans vergogne leur population et pourtant qui donnent des leçons de liberté.

C’est en quelque sorte le triomphe du vice sur la vertu non seulement sur le plan politique mais aussi économique et sociétal. En effet la plupart de ces pays ont en commun d’être sous-développés du fait en particulier du pillage dont ils sont l’objet par les dirigeants et la technostructure.

Certes au plan international, la situation de la France a été critiquée à juste titre par nombre de pays développés mais on ne saurait accepter les leçons des cliques de criminels et de voleurs qui imposent les dictatures de certains pays pauvres.

Politique: La France chassée d’Afrique par la Russie qui vient conforter les dictatures


Politique: La France chassée d’Afrique par la Russie qui vient conforter les dictatures

Comment expliquer la série de départs des forces françaises, et quel rôle ont joué des acteurs russes dans cette contestation de la présence française ? Eléments de réponse avec Alain Antil, chercheur et directeur du centre Afrique subsaharienne de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

La Russie via le groupe Wagner notamment vient en Afrique d’une part pour conforter les dictatures et la corruption, d’autre part pour se rémunérer sur les richesses locales. La Russie est un modèle idéal pour permettre aux prédateurs de piller le pays.

Franceinfo : Hier, l’armée burkinabé a annoncé la fin officielle des opérations des forces françaises au Burkina Faso. Le dernier soldat français présent au Mali a quitté le pays en août, les derniers militaires français encore en Centrafrique sont partis en décembre… Comment décririez-vous cette contestation de la présence militaire française dans ces pays ?
Alain Antil : La première chose à dire est que ces trois pays sont dans une situation sécuritaire plus que préoccupante. Le Mali et le Burkina Faso se sont appuyés sur la France, et au Mali, malgré l’intervention de l’opération Barkhane, la situation ne s’est pas améliorée, voire s’est dégradée. Après l’opération Serval [en 2013] qui avait été efficace, des responsables français se sont montrés trop optimistes. L’écart entre ce qui avait été promis et ce qui est advenu est très important, et les populations voient que malgré les importants moyens dont la France dispose, les groupes jihadistes ont plutôt tendance à prospérer et les zones touchées par les violences à s’étendre.
La France est devenue le bouc émissaire de tout cela, alors que les causes principales du problème sont la faillite des forces de sécurité au Mali et au Burkina Faso, et la mauvaise gouvernance de ces pays. La situation politique s’est donc considérablement tendue au Mali et au Burkina Faso, dont les coups d’Etat sont l’une des manifestations, et ces pays ont décidé de revoir leurs politiques sécuritaires et leurs alliances.

Quels sont les éléments communs à cette contestation de la présence française dans différents pays ?
Nous avons pu observer des choses assez similaires. Des manifestations, bien sûr, mais également un bouillonnement sur des réseaux sociaux qui deviennent un champ d’affrontement politique, et où circulent énormément de propos anti-français. Il y a des informations justes, des informations détournées de leur contexte, mais aussi de vrais mensonges. Au Mali par exemple, certaines personnes sont persuadées que la France aide les groupes jihadistes, ou qu’elle est présente pour exploiter les ressources minières ou énergétiques du pays. La circulation de fausses informations a débuté sur les réseaux sociaux en République centrafricaine (RCA), puis nous avons constaté la même chose au Mali et au Burkina Faso. Cela a joué un rôle sur le départ des forces françaises, car cela contribue à galvaniser des manifestants dans les capitales. Ces rumeurs sur les réseaux sociaux, ajoutées au militantisme dans les capitales et au fait que certaines élites reprennent les mêmes slogans que ceux publiés en ligne… Cela dessine un environnement extrêmement difficile [pour la présence française].

Les manifestations ont eu surtout lieu dans les capitales, avec un impact médiatique maximal. Dans certains rassemblements, des symboles français ont été brûlés, la présence française était vilipendée… Des symboles de la présence française ont été attaqués, comme l’Institut français au Burkina Faso, et l’on pouvait voir des drapeaux russes flotter dans ces manifestations.

Vous évoquez des drapeaux russes. Comment des acteurs russes ont-ils contribué à nourrir cette contestation de la présence militaire française ?
La Russie a contribué au combat sur les réseaux sociaux contre la présence française. Financements de militants, diffusion de contenus… Toute une gamme d’actions a été déployée par la Russie pour abîmer l’image de la France dans ces pays. Des dessins animés anti-français ont par exemple été diffusés. Des militants ont été rémunérés pour diffuser de fausses informations, ou reprendre des éléments de médias russes francophones et les diffuser… Cet activisme des réseaux sociaux a contribué à accélérer la dégradation de l’image de la France. De nombreux Sahéliens urbains sont sur les réseaux sociaux, et peuvent reprendre sans filtre tout un ensemble d’informations.

Des figures du panafricanisme actuel, comme Kémi Séba et Nathalie Yamb [deux militants influenceurs], ont également affiché leurs liens avec la Russie. Nathalie Yamb a appelé des dirigeants ouest-africains à se rapprocher de Moscou, Kémi Séba a déclaré qu’il avait rencontré le PDG de la société mère de Wagner, Evguéni Prigojine, et reçu un « appui logistique » de ce groupe… La milice Wagner fournit un partenaire de rechange à ces pays. Cette présence [en Centrafrique et au Mali] s’accompagne d’une très grande violence contre les groupes armés adversaires du pouvoir, mais aussi contre des civils.

Que peut offrir la milice Wagner par rapport aux militaires français ? Vous parlez de violence, d’exactions…
Wagner offre quelque chose que la France n’offre plus : la sécurisation du régime. Si Wagner n’avait pas été là, le président actuel de la RCA ne serait peut-être plus au pouvoir. Ces pays ont également des difficultés à attirer de nouveaux partenaires de sécurité. Peu de pays ont envie d’envoyer des soldats au Sahel par exemple. L’implication de Wagner présente aussi un double intérêt pour la Russie : être présent, sans être présent officiellement. Moscou peut toujours rétorquer, notamment sur les accusations d’atteintes aux droits de l’homme, qu’il s’agit d’un contrat commercial avec une entreprise russe et non une coopération bilatérale.

En acceptant Wagner, le partenaire africain pourrait obtenir par ailleurs un accès facilité à des livraisons d’armes russes. Les armes russes sont moins chères, et sont plus adaptées à des pays qui ont un budget plus faible en matière de défense. Or, ces pays réclament de l’armement. De plus, la France et d’autres Etats membres de l’Union européenne ne souhaitent pas livrer des armes à des pays où des exactions sont commises par les forces armées contre des populations civiles.

Il faut souligner qu’il est trop tôt pour savoir si Wagner est présent au Burkina Faso. A ce stade, les autorités disent qu’elles n’ont pas besoin de combattants étrangers.
Quelles sont les différences entre ces pays dans leur contestation de la présence française ?

Pour le Burkina Faso et le Mali, il y a beaucoup de ressemblances. La contestation vient de la jeunesse urbaine, mais également d’une partie des élites, y compris des élites étatiques. Certains militaires sont assez anti-français, même si la détérioration [des relations] est beaucoup plus forte avec le Mali qu’avec le Burkina Faso.

Faut-il voir aussi, dans ces pays, une contestation de la France en tant qu’ancienne puissance coloniale ?
Bien sûr. L’ancien colonisateur a été salué par les populations maliennes quand il est venu « sauver » le pays avec l’opération Serval. Mais plusieurs éléments ont progressivement généré un fort mécontentement, voire un rejet, dans les populations : l’installation de l’opération Barkhane sans définition de durée, d’abord, mais aussi une communication politique parfois désastreuse – je pense notamment au sommet de Pau – ou encore des discours des élites des pays qui se défaussaient de leurs responsabilités sur le partenaire français.

Conflit Ukraine : les dictatures s’unissent pour fournir des armes à la Russie

Conflit Ukraine : les dictatures s’unissent pour fournir des armes à la Russie

On sait que l’Iran a fourni des armes à la Russie en manque d’équipements, la Turquie également et la Chine en sous-main. Maintenant,c’est la Corée du Nord qui a décidé d’apporter sa contribution d’armement à Poutine.

De toute évidence , les dictatures manifestent une grande inquiètude vis à vis de certaines réactions face aux dégâts des guerres et face aux privations de toutes libertés. Il ne s’agit sans doute pas de l’union des peuples mais de l’union des dictateurs eux-mêmes, pour la plupart des criminels et des mafieux qui s’engraissent sur le dos de leur peuple.La Corée du Nord a en effet commencé à livrer de l’équipement militaire à l’organisation paramilitaire russe Wagner, selon la Maison-Blanche

Depuis plusieurs mois, certaines rumeurs affirmaient que Moscou avait demandé à la Corée du Nord des armes pour poursuivre sa guerre en Ukraine.
La Corée du Nord a effectué «le mois dernier» une livraison d’armement au groupe Wagner et pourrait en prévoir d’autres, a dit jeudi un porte-parole de la Maison-Blanche, mettant en garde contre la montée en puissance de cette organisation paramilitaire russe.

Politique: colère contre les dictatures en Chine, en Iran et en Russie

Politique: colère contre les dictatures en Chine, en Iran et en Russie

Trois pays importants à régime de dictature enregistrent aujourd’hui un vent de révolte. En Iran, la contestation a commencé après que la police ait tué une femme au motif qu’elle portait mal le voile. La protestation dure depuis des semaines et s’amplifie. Il s’agit aussi indirectement de mettre en cause le régime des mollahs. Comme d’habitude, les mollahs ont choisi la violence répressive pour mettre fin au revendications et aux manifestations. On compterait environ 300 morts. En cause dans ce pays non seulement la question de la liberté mais désormais aussi la légitimité d’un régime mafieux des religieux.

En Chine, la révolte concernait au départ la question de la gestion de la pandémie Covid à la fois inefficace sur le plan sanitaire mais qui réduit encore les libertés individuelles et collectives. Du coup, c’est clairement le président chinois et le parti communiste qui sont mis en cause. En Chine c’est le parti communiste qui est tout-puissant et qui se substitue au peuple. Malheureusement les échecs du pouvoir succèdent aux échecs sur le plan de la crédibilité démocratique évidemment mais désormais aussi sur le plan sanitaire et sociétal. C’est clairement la dictature qui est en cause.

En Russie, ce sont les manifestations des mères de soldats qui contestent le pouvoir de Poutine. La protestation met en cause la légitimité et la pertinence du conflit avec l’Ukraine. Un conflit particulièrement meurtrier surtout pour la Russie qui expédie au front des jeunes à peine formés. Pour la Russie il n’y a même pas l’alibi d’un pseudo parti communiste. C’est une véritable mafia dirigée par des anciens du KGB comme Poutine qui s’est appropriée pouvoir et richesse et qui n’hésite pas à tuer, à empoisonner et à torturer les opposants. La révolte des mères de soldats résonne comme une condamnation d’un régime caractérisé par une corruption généralisée et une gestion calamiteuse du pays. Là aussi c’est le système qui est en cause.

C’est sans doute la première fois que la dictature dans ces pays est mise en cause en même temps. Il faut dire que ces régimes autoritaires sans vrai légitimité démocratique font peu de cas de la vie humaine pour protéger le système politique et la mafia des dirigeants qui en profitent.

Aujourd’hui la cocotte-minute est prête à exploser même s’il est vraisemblable que les différents pouvoirs n’hésiteront pas à utiliser la répression y compris sanglante pour faire taire les protestations.

Certes la rue n’imposera sans doute pas un renversement de régime dans chacun des pays mais on pourrait assister à des révolutions de palais avec des dirigeants qui intègrent davantage les besoins et les aspirations du peuple.

Politique: Vent de révolte dans les dictatures de Chine, d’Iran et de Russie

Politique: Vent de révolte dans les dictatures de Chine, d’Iran et de Russie

Trois pays importants à régime de dictature enregistrent aujourd’hui un vent de révolte. En Iran, la contestation a commencé après que la police ait tué une femme au motif qu’elle portait mal le voile. La protestation dure depuis des semaines et s’amplifie. Il s’agit aussi indirectement de mettre en cause le régime des mollahs. Comme d’habitude, les mollahs ont choisi la violence répressive pour mettre fin au revendications et aux manifestations. On compterait environ 300 morts. En cause dans ce pays non seulement la question de la liberté mais désormais aussi la légitimité d’un régime mafieux des religieux.

En Chine, la révolte concernait au départ la question de la gestion de la pandémie Covid à la fois inefficace sur le plan sanitaire mais qui réduit encore les libertés individuelles et collectives. Du coup, c’est clairement le président chinois et le parti communiste qui sont mis en cause. En Chine c’est le parti communiste qui est tout-puissant et qui se substitue au peuple. Malheureusement les échecs du pouvoir succèdent aux échecs sur le plan de la crédibilité démocratique évidemment mais désormais aussi sur le plan sanitaire et sociétal. C’est clairement la dictature qui est en cause.

En Russie, ce sont les manifestations des mères de soldats qui contestent le pouvoir de Poutine. La protestation met en cause la légitimité et la pertinence du conflit avec l’Ukraine. Un conflit particulièrement meurtrier surtout pour la Russie qui expédie au front des jeunes à peine formés. Pour la Russie il n’y a même pas l’alibi d’un pseudo parti communiste. C’est une véritable mafia dirigée par des anciens du KGB comme Poutine qui s’est appropriée pouvoir et richesse et qui n’hésite pas à tuer, à empoisonner et à torturer les opposants. La révolte des mères de soldats résonne comme une condamnation d’un régime caractérisé par une corruption généralisée et une gestion calamiteuse du pays. Là aussi c’est le système qui est en cause.

C’est sans doute la première fois que la dictature dans ces pays est mise en cause en même temps. Il faut dire que ces régimes autoritaires sans vrai légitimité démocratique font peu de cas de la vie humaine pour protéger le système politique et la mafia des dirigeants qui en profitent.

Aujourd’hui la cocotte-minute est prête à exploser même s’il est vraisemblable que les différents pouvoirs n’hésiteront pas à utiliser la répression y compris sanglante pour faire taire les protestations.

Certes la rue n’imposera sans doute pas un renversement de régime dans chacun des pays mais on pourrait assister à des révolutions de palais avec des dirigeants qui intègrent davantage les besoins et les aspirations du peuple.

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Gilles Paris, éditorialiste au « Monde » observe que les dictatures en Chine, en Iran et en Russie partagent désormais, à des degrés différents, une même forme de rejet.(extrait)

Pour se poser en contre-modèle, encore faut-il apparaître comme modèle soi-même. Cette ambition, ni l’Iran, ni la Russie, ni la Chine ne sont en mesure d’y prétendre aujourd’hui. Liés sans être formellement alliés par une combinaison de facteurs militaires, politiques et économiques, comme par la conviction du déclin supposé de l’Occident, un autre moteur de cet axe informel, les régimes de ces trois pays partagent désormais, à des degrés cependant très différents, une même forme de rejet.

La République islamique iranienne est confrontée depuis bientôt trois mois à une contestation radicale de ses fondements religieux, qui a pris de court un appareil répressif pourtant aguerri.
Après avoir précipité, depuis son invasion de l’Ukraine, une fuite des cerveaux qui pourrait se révéler dévastatrice à long terme, la Russie se réduit pour l’instant à des échecs militaires qui l’affaiblissent jusque dans son « étranger proche ». En a témoigné, mercredi 23 novembre, la réunion aigre-douce de l’Organisation du traité de sécurité collective, une alliance regroupant d’anciennes républiques soviétiques, dominée par Moscou, au cours de laquelle Vladimir Poutine a été toisé par des partenaires dubitatifs.
La stratégie zéro Covid de Xi Jinping a nourri enfin en Chine une exaspération sociale inédite, moins de six semaines après le 20e congrès du Parti communiste (PCC), qui voulait pourtant mettre en scène la supériorité du marxisme aux caractéristiques chinoises.

Auparavant, le temps semblait jouer au profit des puissances révisionnistes, principalement chinoise et russe. Il suffisait de patienter pour que le leadership mondial change de camp. Efficacité, stabilité : telles étaient leurs vertus présumées face au désordre identifié à l’Ouest. Il s’agissait alors de ce que Moscou et Pékin promettaient à leurs administrés en échange de leur silence, mais ces promesses ont été balayées par les épreuves.

Le ressort de la fierté nationale dont jouait le régime iranien pour avancer dans un programme nucléaire conçu comme une assurance-vie ne joue plus. Le poids sur les Iraniens des sanctions internationales que cette ambition a déclenchées est trop lourd, depuis trop longtemps.

L’aventurisme impérial de Vladimir Poutine a également remis en cause le contrat tacite imposé à la population russe qui voulait que cette dernière devait d’autant mieux y consentir qu’elle n’aurait pas à payer le prix du sang. La victoire aurait peut-être pu le faire accepter sans trop de dommages, mais ce sont au contraire les défaites qui s’accumulent depuis l’automne sur les fronts ukrainiens.

Vent de révolte dans les dictatures de Chine, d’Iran et de Russie

Vent de révolte dans les dictatures de Chine, d’Iran et de Russie

Trois pays importants à régime de dictature enregistrent aujourd’hui un vent de révolte. En Iran, la contestation a commencé après que la police ait tué une femme au motif qu’elle portait mal le voile. La protestation dure depuis des semaines et s’amplifie. Il s’agit aussi indirectement de mettre en cause le régime des mollahs.

En Chine, la révolte concernait au départ la question de la gestion de la pandémie Covid à la fois inefficace sur le plan sanitaire mais qui réduit encore les libertés individuelles et collectives. Du coup, c’est clairement le président chinois et le parti communiste qui sont mis en cause.

En Russie, ce sont les manifestations des mères de soldats qui contestent le pouvoir de Poutine. La protestation met en cause la légitimité et la pertinence du conflit avec l’Ukraine. Un conflit particulièrement meurtrier surtout pour la Russie qui expédie au front des jeunes à peine formés.

C’est sans doute la première fois que la dictature dans ces pays est mise en cause en même temps. Il faut dire que ces régimes autoritaires sans vrai légitimité démocratique font peu de cas de la vie humaine pour protéger le système politique et la mafia des dirigeants qui en profitent.

Aujourd’hui la cocotte-minute est prête à exploser même s’il est vraisemblable que les différents pouvoirs nés voteront pas à utiliser la répression y compris sanglante pour faire taire les protestations.

Certes la rue n’imposera sans doute pas un renversement de régime dans chacun des pays mais on pourrait assister à des révolutions de palais avec des dirigeants qui intègrent davantage les besoins et les aspirations du peuple.

Politique: le déclin des dictatures

Politique: le déclin des dictatures» – la tribune de Bernard Guetta

Ce n’est pas l’arbitraire qui démontrerait aujourd’hui sa supériorité sur l’Etat de droit. Non, c’est exactement l’inverse car ouvrons les yeux et voyons les faits. par Par Bernard Guetta, député européen Renew ( dans l’Opinion)

Là, maintenant, tout de suite, il est temps de sortir de cette absurdité que tout dément. Ce n’est pas la démocratie qui s’affaiblirait tandis que les régimes autoritaires s’affirmeraient. Ce n’est pas l’arbitraire qui démontrerait aujourd’hui sa supériorité sur l’Etat de droit. Non, c’est exactement l’inverse car ouvrons les yeux et voyons les faits.
L’Iran, d’abord. Voilà un pays où tout le pouvoir revient à un Guide suprême, un religieux appuyé par des Gardiens de la Révolution entre les mains desquels se concentre l’essentiel de la force armée et des richesses nationales. Les seuls candidats à la présidence et au Parlement pour lesquels les Iraniens puissent voter sont ceux qu’agrée la théocratie. Légitimée par la religion, la dictature iranienne est encore plus totale que la chinoise mais avec quel bilan ?

Pourquoi la République islamique aura du mal à mettre fin aux manifestations en Iran
Il n’y a désormais plus une région, une génération ou un milieu professionnel qui ne soit entré en révolte contre ce régime. L’Iran manifeste depuis un mois et ni les tirs à balles réelles, ni les tabassages à mort dans les commissariats, ni les arrestations massives, ni les viols entre deux camions de police – rien ne semble pouvoir arrêter la révolte de ce peuple. Suscité par l’assassinat d’une jeune fille dont la police avait jugé le voile insuffisamment pudique, ce mouvement d’indignation populaire devient une révolution car les Iraniens n’en peuvent plus d’être gouvernés par des incapables enracinés dans un passé révolu alors qu’ils vivent, eux, sur la toile, à l’heure de l’Occident et de la haute-technologie et que, dans la vie des couples, les femmes ont depuis longtemps imposé un taux de natalité semblable à ceux d’Europe.

La Chine a fait un si grand bond en arrière que son taux de croissance n’est désormais plus, et loin de là, le plus élevé d’Asie
Sous le voile, l’Iran est entré dans ce siècle. Sous le voile, ce pays dont le cinéma dit toute la modernité aspire à la liberté et quand bien même la violence de la répression parviendrait-elle à le faire provisoirement plier, le bilan des mollahs ne s’en limiterait pas moins à une faillite économique, morale et politique.
Pour la supériorité de la dictature, on fait mieux mais la Chine ?

L’ordre y règne, aussi allègrement impeccable que la mise des 2000 délégués au Congrès du parti, mais derrière cette façade, la réalité est tout autre. Comme les bolcheviks russes après leur Nouvelle politique économique des années 1920, M. Xi Jinping et ses obligés ont pris peur du développement du secteur privé et des bulles de diversité dont il était porteur. Ils ont inversé la vapeur, recentré la décision, réétatisé l’économie et éliminé tous leurs rivaux au nom de la lutte contre la corruption. La Chine a fait un si grand bond en arrière que son taux de croissance n’est désormais plus, et loin de là, le plus élevé d’Asie. La politique du « zéro Covid » et ses confinements de masse n’ont parallèlement rien arrangé alors que l’immense secteur immobilier menace faillite, que la population se réduit et que les bras vont commencer à manquer à l’industrie comme au paiement des retraites.

.Devant ses délégué, M. Xi proclame la supériorité de son modèle mais il pourrait vite se retrouver, lui aussi, en bien petite forme car, à l’heure des comptes, un autocrate est, par définition, tenu pour responsable de tout. Or c’est lui et lui seul qui a lié son régime à la plus chancelante des dictatures, celle de Moscou, celle qui a déstabilisé l’économie mondiale en portant la guerre en Ukraine et ainsi limité les échanges internationaux dont la Chine est si dépendante. C’est bien M. Xi qui avait proclamé « l’amitié sans limite » entre les dictatures chinoise et russe. C’est bien lui qui avait misé sur cette guerre car elle allait démontrer, croyait-il, la décadence de l’Occident mais, huit mois plus tard, c’est la faiblesse structurelle des dictatures qui s’avère car comment s’explique l’échec de l’agression russe ?

Comment le plus étendu des pays du monde échoue-t-il face à la résistance ukrainienne si ce n’est parce que Vladimir Poutine a été seul à décider, que plus personne n’osait lui faire la moindre objection, que sa réalité était celle qui s’imposait à tout son appareil et que les militaires eux-mêmes ne pouvaient lui dire les dangers de sa guerre ?
Il n’est pas encore temps d’entrevoir l’effondrement simultané des régimes iranien et russe et l’affaiblissement que la perte de ces deux alliés susciterait à Beijing. On n’y est pas déjà mais la force des dictatures ? La faiblesse des démocraties ? Ouvrons les yeux et constatons.

Politique: Rompre totalement les relations avec les dictatures

Politique: Rompre totalement les relations avec les dictatures

 

Du fait notamment de la crise économique, nombre de pays de dictature ou de régime autoritaire profitent  de la situation pour durcir encore le champ des libertés voire la répression , la torture et même le crime.

La plupart du temps, on fait jouer la corde nationaliste pour donner une légitimité au renforcement de l’autoritarisme. C’est parce qu’il est supposé être attaqué de l’extérieur que les mesures d’exception s’imposent. Au-delà des velléités territoriales qui ambitionnent de modifier la géographie politique se pose surtout le combat entre deux types de civilisation. La civilisation archaïque de type néo-néandertalien qui considère que les citoyens ne sont pas compétents pour orienter  les décisions de leur pays et qui confient  à une poignée d’oligarques profiteurs (ou se font imposer) le soin de prendre toutes les décisions. Pour preuve, dans la plupart des pays à caractère autoritaire, les dirigeants ont sagement placé les ressources détournées dans les pays libres. Une sorte de confirmation du caractère illégal du détournement des richesses et de la peur d’un changement de régime un jour. 

Il ne sert pas à grand-chose de prendre des sanctions très parcellaires qui en réalité sont vite détournées par les responsables des pays visés, aidés aussi par un système financier international plus que complaisant.

Les pays démocratiques ont les faiblesses de leurs vertus. Les décisions qui y sont prises sont plus complexes et plus longues à prendre que dans les dictatures. En outre, les pays démocratiques s’interdisent d’utiliser les actions criminelles mettant en cause notamment la vie et les droits des populations civiles.

Fondamentalement, c’est une guerre culturelle qui est en cause, celle des primitifs moyenâgeux qui utilisent la terreur pour maintenir leur pouvoir et celle des défenseurs des libertés qui ne peuvent transiger sur les droits individuels et collectifs.

Le dialogue est impossible entre ces deux types de régimes. Le développement du commerce international n’a pas permis de faire évoluer les dictatures. D’une certaine manière au contraire , il a rendu possible son renforcement et même son développement géographique.

Du coup, il conviendrait sans doute de rompre tous liens commerciaux avec les pays qui bafouent la modernité et en particulier le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes autant que les autres libertés individuelles et collectives.

En clair, cela signifie la rupture totale à terme mais programmé des échanges commerciaux . avec des régimes criminels comme la Chine, la Russie, la Turquie, le Brésil, la Corée du Nord en particulier.

Il y a notamment deux exemples du caractère très pervers de la mondialisation essentiellement soutenue par les grands intérêts financiers occidentaux.  En Chine par exemple, le pays a pu concurrencer le monde entier grâce à la délocalisation organisée par les multinationales occidentales . La Chine a pu s’emparer des nouvelles technologies et devenir particulièrement compétitive mais sans changer d’un iota bien au contraire la mainmise du parti communiste sur les libertés. L’Occident est de fait  complice du renforcement de l’autoritarisme chinois.

Autre exemple, l’Europe qui s’est rendue complètement dépendante du pétrole et surtout du gaz russe assurant ainsi les ressources considérables à la mafia des politiques et autres oligarques qui pillent le pays en toute tranquillité grâce à la terreur que fait régner Poutine.

Notons que derrière l’ambition idéologique se dissimule le plus souvent des intérêts mafieux des dirigeants et de leur entourage . Exemple,Vladimir Poutine ne vivrait d’ailleurs que de son salaire de chef de l’État qui est de 11 000 euros par mois. Mais le consortium de médias occidentaux, qui a travaillé plusieurs années sur le sujet, révèle qu’en réalité le chef du Kremlin serait à la tête d’un empire colossal de 4,5 milliards d’euros.


Selon la plateforme « Autour de la France », la fortune <https://www.celebritynetworth.com/richest-politicians/presidents/xi-jinping-net-worth/> de l’actuel président chinois s’élève à 1 million de dollars. mais l faut prendre en compte la fortune dissimulée au sein de la famille du président.

D’après les documents publics compilés par Bloomberg, ces intérêts attribués à la sœur aînée de Xi, Qi Qiaoqiao, son beau-frère Deng Jiagui ainsi que leur fille Zhang Yannan se seraient développés en même temps que le clan « montait les échelons au sein du Parti communiste chinois ». Ils s’étendraient aujourd’hui dans les domaines de la téléphonie mobile, de l’immobilier, des minerais ou encore des terres rares.

La famille posséderait, par ailleurs, une villa estimée à 31 millions de dollars à Hong Kong et six autres propriétés dans l’ancienne colonie britannique pour une valeur cumulée de 24 millions de dollars.

 

Notons que le salaire moyen en Russie comme en Chine tournent pendant ce temps-là autour de 800 € mensuels !

 

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