Archive pour le Tag 'devenue'

Présidentielles Trump- « Harris est devenue noire pour des motifs électoralistes ! »

Trump « Harris est devenue noire pour des motifs électoralistes ! »
La politique vole souvent bas un peu partout dans le monde y compris en France mais aux États-Unis on atteint parfois les profondeurs de l’idiotie. Ainsi le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, lors d’un échange houleux avec des journalistes afro-américaines à Chicago.
 
Kamala Harris est née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence. La quinquagénaire se définit elle-même comme une « femme noire ».

Le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, lors d’un échange houleux avec des journalistes afro-américaines à Chicago.

« Elle est devenue noire », a affirmé l’ancien président au sujet de la vice-présidente. « Elle était indienne à fond et tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a-t-il assuré devant ce panel.

Kamala Harris est née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence. La quinquagénaire se définit elle-même comme une « femme noire ».

Le tempétueux septuagénaire avait déjà eu des mots particulièrement crus à l’égard de la vice-présidente lors d’un événement en Caroline du Nord la semaine dernière, l’accusant faussement d’être en faveur de l’ »exécution de bébés » en raison de ses positions pro-avortement. De même, il a suggéré que la candidate ne pourrait pas tenir tête à d’autres dirigeants mondiaux, dans une interview donnée à Fox News et diffusée en début de semaine.

Toujours en quête de sobriquets moqueurs pour ses opposants, Donald Trump n’a pas encore tranché en faveur d’un surnom pour sa rivale démocrate, alternant entre « Kamala la menteuse », « l’hilare » et « la folle ».

Trump « Harris est devenue noire pour des motifs électoralistes ! »

Trump « Harris est devenue noire pour des motifs électoralistes ! »
La politique vole souvent bas un peu partout dans le monde y compris en France mais aux États-Unis on atteint parfois les profondeurs de l’idiotie. Ainsi le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, lors d’un échange houleux avec des journalistes afro-américaines à Chicago.
 

Kamala Harris est née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence. La quinquagénaire se définit elle-même comme une « femme noire ».

Le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, lors d’un échange houleux avec des journalistes afro-américaines à Chicago.

« Elle est devenue noire », a affirmé l’ancien président au sujet de la vice-présidente. « Elle était indienne à fond et tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a-t-il assuré devant ce panel.

Kamala Harris est née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence. La quinquagénaire se définit elle-même comme une « femme noire ».

Le tempétueux septuagénaire avait déjà eu des mots particulièrement crus à l’égard de la vice-présidente lors d’un événement en Caroline du Nord la semaine dernière, l’accusant faussement d’être en faveur de l’ »exécution de bébés » en raison de ses positions pro-avortement. De même, il a suggéré que la candidate ne pourrait pas tenir tête à d’autres dirigeants mondiaux, dans une interview donnée à Fox News et diffusée en début de semaine.

Toujours en quête de sobriquets moqueurs pour ses opposants, Donald Trump n’a pas encore tranché en faveur d’un surnom pour sa rivale démocrate, alternant entre « Kamala la menteuse », « l’hilare » et « la folle ».

 

Politique- » La France en Afrique est devenue marginale

 

Politique- » La France en Afrique est devenue marginale »

  ».Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, l’armée française s’est retirée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Journaliste d’investigation, Leslie Varenne publie un livre dans lequel elle retrace l’itinéraire et les décisions prises par le chef de l’État qui ont affaibli la voix de la France.

 

 

À noter que si les grandes décisions géopolitiques( opération militaire, soutien à des chefs d’Etat, dettes etc. ) ont contribué à la perte d’influence de la France le principal facteur explicatif est sans doute l’incapacité à aider au développement économique en comparaison par exemple aux Chinois qui discrètement mais aussi à leur profit interviennent surtout dans le domaine économique. NDLR

 

Le JDD. Vous signez « Emmanuel au Sahel, itinéraire d’une défaite » avec les éditions Max Milo. Quel bilan de l’action d’Emmanuel Macron au Sahel ?

 Leslie Varenne. C’est un bilan catastrophique. Dans le livre, je retrace toutes les étapes qui nous ont conduits à cet échec. La faute remonte à Nicolas Sarkozy avec la Libye et la Côte d’Ivoire. Elle remonte aussi à François Hollande. Si l’opération Serval lancée au Mali a été un succès, sa transformation en Barkhane est un échec complet. Emmanuel Macron hérite de trente ans de bêtises de la France sur le continent africain. Il ne connaît pas l’Afrique et n’en prend pas la mesure quand il arrive à l’Élysée. Aujourd’hui, l’influence de la France en Afrique est devenue marginale.

 » La France en Afrique est devenue marginale « 

 » La France en Afrique est devenue marginale « 

. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, l’armée française s’est retirée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Journaliste d’investigation, Leslie Varenne publie un livre dans lequel elle retrace l’itinéraire et les décisions prises par le chef de l’État qui ont affaibli la voix de la France.

 

Le JDD. Vous signez « Emmanuel au Sahel, itinéraire d’une défaite » avec les éditions Max Milo. Quel bilan de l’action d’Emmanuel Macron au Sahel ?

 Leslie Varenne. C’est un bilan catastrophique. Dans le livre, je retrace toutes les étapes qui nous ont conduits à cet échec. La faute remonte à Nicolas Sarkozy avec la Libye et la Côte d’Ivoire. Elle remonte aussi à François Hollande. Si l’opération Serval lancée au Mali a été un succès, sa transformation en Barkhane est un échec complet. Emmanuel Macron hérite de trente ans de bêtises de la France sur le continent africain. Il ne connaît pas l’Afrique et n’en prend pas la mesure quand il arrive à l’Élysée. Aujourd’hui, l’influence de la France en Afrique est devenue marginale.
 

Politique- Pourquoi l’extrême gauche est devenue pro-islamiste

Politique- Pourquoi l’extrême gauche est devenue pro-islamiste

« Le NPA et LFI sont aux côtés du Hezbollah et du Hamas en vertu du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis », estime Marc Lazar, professeur émérite d’histoire et de sociologie politique à Sciences-Po. Dans la Tribune.

La polémique qui a éclaté au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à propos de l’attaque du Hamas en Israël met au jour les divergences profondes entre La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste et les Verts à propos de l’État hébreu et des Palestiniens. D’un côté, ces discordes s’inscrivent dans la continuité historique de l’adhésion de la gauche à la cause palestinienne. De l’autre, elles se révèlent inédites car l’islamisme radical du Hamas fracasse l’unité de la gauche.

Revenons en 1948. Les socialistes de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et le Parti communiste, principaux partis de gauche, soutiennent la création d’Israël. Les premiers sont divisés sur la position à adopter à l’égard du sionisme. Ils considèrent néanmoins légitime que les Juifs rescapés de la Shoah rejoignent les installations juives établies en Palestine. Surtout, ils se sentent très proches d’Israël, gouverné par le Parti travailliste jusqu’en 1977 : les kibboutz sont considérés comme une forme d’expérimentation socialiste.

Pour les communistes comme pour l’URSS, la naissance d’Israël représente le moyen d’affaiblir la puissance britannique. Or, rapidement, Moscou se range du côté des pays arabes et critique Israël : le PCF lui emboîte alors le pas. L’opinion française, elle, est aux côtés du nouvel État jusqu’à la guerre des Six-Jours en 1967. La mainmise d’Israël sur de nouveaux territoires et Jérusalem-Est modifie la donne. La gauche désavoue cette politique.

Dans les années 1970, la cause palestinienne émerge en France. D’abord à l’initiative de chrétiens de gauche, souvent anciens résistants qui, au nom de l’anticolonialisme, poursuivent le combat engagé pendant la guerre d’Algérie. Selon eux, les Palestiniens réfugiés dans les camps sont des Christ souffrant. Ensuite, l’extrême gauche, surtout maoïste, s’engage aux côtés des Palestiniens, célébrés en tant que fedayin équipés de kalachnikovs. La lutte armée et le terrorisme des organisations palestiniennes provoquent néanmoins des controverses dans cette mouvance, en particulier lors de l’attentat contre les athlètes israéliens à Munich en 1972.

Nouveauté importante, les maos s’emparent de la cause palestinienne pour s’adresser aux ouvriers immigrés arabes, moyen pour eux de pénétrer dans un monde ouvrier verrouillé par le PCF et la CGT. Ils enregistrent des succès partiels mais sans grands lendemains. Quant au PCF, il fait de la Palestine son grand combat après la fin de la guerre du Vietnam en 1975. La cause palestinienne connaît ainsi un vrai engouement à gauche : Yasser Arafat devient une idole aussi iconique que Che Guevara tandis que la jeunesse arbore le keffieh comme signe de reconnaissance.

Pour leur part, les socialistes avec François Mitterrand défendent fermement le droit d’Israël d’exister et encouragent Yasser Arafat à déclarer caduque la charte de l’OLP et à reconnaître Israël, ce qui permettrait à terme la coexistence de deux États. Les Verts et le PCF partagent ces vues mais, dans l’ensemble, se montrent plus proches des Palestiniens que d’Israël. D’autant que ce pays depuis 1977 est largement dominé par une droite de plus en plus radicale. La première Intifada qui commence en 1987 pousse la gauche propalestinienne à dénoncer Israël comme un État colonisateur, impérialiste, oppresseur, ayant instauré l’apartheid, se livrant à des massacres, voire à une « extermination ». L’antisionisme bascule parfois dans l’antisémitisme.

Une nouvelle phase s’amorce dans les années 1980. Auparavant, la gauche propalestinienne considérait l’OLP comme une organisation nationaliste et progressiste. Désormais, les organisations palestiniennes les plus actives dans le combat contre Israël sont islamistes : le Hezbollah et le Hamas. Le NPA et La France insoumise sont à leurs côtés en vertu du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, et parce que ces groupes exprimeraient la juste colère des opprimés. Également parce que cela permet de s’adresser aux Français d’origine arabe et de confession musulmane. La cause palestinienne n’est pas une simple lutte anticolonialiste : elle devient plus que jamais un argument politique français.

Mais ces jours-ci la violence inouïe de l’attaque du Hamas fait vraiment éclater au grand jour les désaccords à gauche. Le PS, la majeure partie des Verts, la direction du PCF condamnent clairement les tueries du Hamas et désignent cette organisation comme terroriste, tandis que le NPA et, hormis quelques voix discordantes, La France insoumise mettent sur un pied d’égalité Israël et le Hamas et refusent de parler de terrorisme.

À cette occasion, la gauche se déchire de nouveau sur la laïcité. Ceux qui pensent qu’elle constitue un élément fondamental de son identité rejettent ces organisations islamistes ; ceux qui considèrent que la laïcité doit s’effacer pour faire place aux différences, notamment à l’islam, en arrivent pour certains à estimer compréhensible, voire fondé, l’islamisme politique. Ces sujets de fond provoquent un redoutable tangage de la Nupes qui n’est pas près de se terminer.

Marc Lazar

Retraite: La réforme est devenue un piège pour Macron

Retraite: La réforme est devenue un piège pour Macron

 

Comme d’habitude chez Macron des grandes déclarations, de grands projets comme sur la r traite. Il avait promis une retraite universelle et tout cela va se finir peut-être par un léger recul de l’âge de la retraite….. déjà en cours du fait des réformes précédentes ( (le  départ en retraite est en effet de 63,5 ans en moyenne et la proposition de Macron pourrait se limiter un allongement de six mois). Le dossier est l’emblème des déceptions suscitées à gauche par le macronisme et le symbole des contradictions politiques dans lesquelles se trouve le président de la République, estime dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

 

Est-ce parce qu’Emmanuel Macron a tant de mal à envisager la sienne que le dossier des retraites est en traiLa réforme est devenue un piège pour Macron de virer au psychodrame ? Sur le papier, pourtant, rien ne paraît insurmontable : si l’on se réfère aux dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) , le système, excédentaire en 2021 et 2022, va renouer avec les déficits dès l’an prochain pour rester durablement déséquilibré. Le rapport évoque une fourchette de déficit comprise entre 7,5 milliards et 10 milliards d’euros en 2027. Le besoin de financement se situerait ensuite entre 12,5 milliards et 20 milliards à l’horizon 2032.

Il faut donc agir sans tarder en choisissant la solution la moins mauvaise dans un panel bien connu des gouvernements précédents puisque tous se sont heurtés à la même réalité démographique : la France vieillit et le rapport entre actifs et retraités se dégrade. Pour assurer la pérennité du régime par répartition, il faut soit baisser le niveau des pensions versées aux retraités, ce qui est socialement inacceptable, soit augmenter la charge financière sur les actifs, ce qui est particulièrement délicat en période d’inflation, soit allonger la durée de la vie active.

Ce qui ne devrait être qu’une discussion de bon sens, certes difficile, est en train de virer à l’épreuve de force politique parce que, lundi 12 septembre, devant l’Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron a évoqué l’hypothèse d’agir par une mesure d’âge dès la discussion, cet automne, du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Aussitôt, son allié du MoDem François Bayrou s’est dressé contre l’absence de concertation tandis que Laurent Berger y a vu un casus belli. Sur France Inter, dimanche 18 septembre, le secrétaire général de la CFDT a prévenu qu’en cas d’action immédiate ses troupes seraient dans la rue et que son syndicat boycotterait le conseil national de la refondation qui a difficilement démarré le 8 septembre. Toute la tonalité du quinquennat se trouve désormais suspendue à la décision que doit prendre dans les prochains jours la première ministre, Elisabeth Borne.

Si un tel point de crispation a été atteint aussi rapidement, c’est que le dossier des retraites n’est pas que financier. D’un quinquennat à l’autre, il s’est transformé en boulet politique, à la fois emblème des déceptions suscitées à gauche par le macronisme et symbole des contradictions politiques dans lesquelles se trouve empêtré le président de la République.

La déception, à gauche, vient de l’échec du premier projet, celui de 2017, que Laurent Berger avait, au départ, soutenu parce que l’objectif n’était pas de rééquilibrer le système mais d’en corriger les plus criantes inégalités. La retraite par points faisait miroiter à chacun la possibilité de gérer sa vie active comme il l’entend.

Démocratie : une constitution devenue obsolète

Démocratie : une constitution devenue obsolète 

 

L’essayiste Christian Salmon explique que les institutions politiques françaises sont fondées sur des mythes, tels des vestiges surgis des « Mythologies » de Roland Barthes, et ne sont plus adaptées à notre époque.

 

Loin d’ouvrir un nouveau chapitre de la vie politique, l’élection présidentielle de 2022 marque plutôt la fin d’une époque. Un certain régime du politique s’achève dont Emmanuel Macron serait l’épilogue. C’est à la fois la fin d’un régime dans le sens politico-institutionnel – l’hyperprésidentialisme et l’affaiblissement des contre-pouvoirs –, mais aussi l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.

Dans l’esprit du général de Gaulle, le régime présidentiel à la française devait permettre de réaffirmer l’indépendance et la souveraineté de la France dans le monde bipolaire de la guerre froide. Jamais l’une et l’autre n’ont paru aussi menacées. Le déclin de la souveraineté étatique est un phénomène mondial à la croisée de plusieurs révolutions simultanées : dans l’histoire du capitalisme avec la financiarisation et la mondialisation des marchés et les nouveaux acteurs supranationaux que sont les multinationales ; dans l’histoire institutionnelle de l’Europe avec la construction européenne qui opère une déconstruction des Etats-nations qui la composent ; dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication avec l’émergence des GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] et la nouvelle gouvernementalité algorithmique qui s’impose aux Etats et aux citoyens ; dans l’histoire stratégique de l’Europe avec la fin de la guerre froide et l’intégration de la France au bloc occidental sous l’égide de l’OTAN.

 

A la lumière de l’hypercrise actuelle (économique, sociale, sanitaire, militaire…), la Constitution de la Ve République apparaît caduque, d’un autre temps. Elle se dresse dans un monde en mutation accélérée comme l’une des dernières grandes cathédrales gothiques de la vie politique française. Parmi ses défenseurs, elle fait l’objet d’un culte, comme un objet de collection, une survivance digne de figurer dans les Mythologies de Roland Barthes avec le plastique et le Formica, le catch, l’abbé Pierre et la DS Citroën. Ces mythes sont au nombre de cinq.

Le mythe de la souveraineté nationale

La France est le pays européen où la crise de la souveraineté étatique est la plus aiguë, car la Ve République entretient l’illusion d’un « décisionnisme » politique incarné par un président tout-puissant. La mondialisation néolibérale a porté atteinte à tout l’échafaudage de la souveraineté : non seulement dans la dimension effective du pouvoir et de son exercice, mais aussi dans sa dimension symbolique qui représente et reproduit la croyance dans les pouvoirs de l’Etat. Les gestes, les formes, les rites de l’Etat-nation ne sont plus les signes de sa puissance ni les figures de son pouvoir, mais les membres fantômes d’un Etat impuissant, privé de sa souveraineté.

Social-démocratie: Qui es-tu devenue ?

Social-démocratie: Qu’es-tu devenue ?

 Gilles Savary  s ‘interroge sur la place de la sociale démocratie dans la société française. Une social-démocratie étouffée par le centralisme bureaucratique, par les démons révolutionnaires de l’extrême gauche et le mépris aristocratique des ulktra-libéraux. ( dans l’Opinion, Extrait)

 La posture social-démocrate fait figure d’évidence dans la galaxie issue du PS français, qui n’a pourtant jamais voulu en franchir le Rubicon comme son homologue allemand à Bad Godesberg en 1959… Sans doute faut-il faire la part de la commodité qu’elle offre à certains de se prémunir de la disgrâce électorale du PS, sans tout à fait le renier. Mais au-delà de l’étiquette, qu’y a-t-il dans le flacon ?

Cette efflorescence social-démocrate intervient à un moment ou l’écosystème politique français, caractérisé par un recul et une balkanisation de la gauche, ainsi que par l’affirmation d’un leadership écologique, n’est pas spécialement favorable à son enracinement politique. Et si la social-démocratie redresse la tête dans les urnes de plusieurs pays d’Europe, à commencer par l’Allemagne, la distinction de classe entre ouvriers et patronat patriarcal, sur laquelle s’est fondée sa doctrine, ne suffit plus à une lecture de la complexité sociale et des enjeux politiques majeurs d’aujourd’hui.

«Elle incarne encore en Europe une gauche de gouvernement expérimentée, rassurante, ouverte et raisonnable»

. Elle est aussi victime du succès de ses luttes sociales et de ses combats politiques, qui ont porté nos sociétés européennes à des degrés de protection sociale sans équivalent, désormais banalisés et jugés, à tort ou à raison, accomplis et irréversibles. A une époque où les passions idéologiques du XXe siècle n’habitent plus les jeunes générations, la social-démocratie incarne encore en Europe une gauche de gouvernement expérimentée, rassurante, ouverte et raisonnable.

Sauf à considérer de façon très hasardeuse que le « ni gauche, ni droite » macroniste constitue une « fin de l’histoire » politique, la sensibilité social-démocrate doit être au rendez-vous du retour des identités politiques dans notre pays. Cette époque de vaches maigres et d’éclatement idéologique de la gauche française est l’occasion pour elle de faire enfin émerger un social-réformisme français assumé et moderne et d’en refonder la doctrine et le programme, non pas à l’aune des nostalgies, postures et dénis idéologiques de la vieille gauche, mais des grands défis de notre temps.

Pour être utile au pays, cette famille social-réformiste devra non seulement se doter d’une offre politique singulière qui ne soit la contrefaçon d’aucune autre, mais aussi envisager, plutôt qu’une union de la gauche à tout prix, sa participation éventuelle à des gouvernements de « dépassement » entre républicains de gauche et de droite. S’il est une marque distinctive de la social-démocratie européenne, c’est précisément d’accepter de servir son pays dans des gouvernements de coalition quand les circonstances l’exigent.

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde.

Tech : La régulation des plates-formes est devenue incontournable

Tech : La régulation des plates-formes est devenue incontournable

 

Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, et Jack Dorsey, PDG de Twitter expliquent  que la régulation est devenue incontournable pour les plates-formes dans le Wall Street Journal (extrait)

 

 

 

 

Apparemment, tout le monde dans la tech – et bien d’autres au-delà – veut avoir une activité de plateforme. Uber a utilisé ce terme à 747 reprises dans son prospectus d’introduction en Bourse en mai. We Co., la maison-mère du loueur de bureaux en difficultés WeWork, se targuait d’avoir une plateforme mondiale dans les documents de son introduction en Bourse qui n’a finalement pas eu lieu. Peloton Interactive, qui fabrique des équipements sportifs connectés, se désigne comme « la plus grande plateforme fitness interactive au monde ». Même Beyond Meat aime parler de ses « plateformes de produits à bases de plantes ».

Derrière l’engouement pour un terme en apparence anodin se cache un concept économique qui, dans ses diverses incarnations sur Internet, est devenu un tremplin pour une croissance et une richesse immenses. Les entreprises construites sur ce concept – de Facebook, YouTube et Twitter à Amazon, Uber et Airbnb – ont collectivement réuni des milliards d’utilisateurs et créé des centaines de milliards de dollars de valeur marchande en déployant des systèmes logiciels pour mettre en relation les créateurs de contenu avec une audience, les vendeurs avec les acheteurs, les chauffeurs avec les passagers, les hôtes avec les invités. Ces entreprises exercent un pouvoir sans précédent sur la façon dont les gens communiquent, sur ce qu’ils savent et regardent, et sur la façon dont ils font leurs achats et se déplacent.

Aidées par une approche non interventionniste du régulateur aux États-Unis, ces entreprises ont donné la priorité au recrutement, le plus rapide possible, de prestataires et d’utilisateur – et ont souvent balayé d’un revers de main les contraintes, contrôles et coûts supportés par les entreprises plus traditionnelles dans les secteurs qu’elles cherchaient à réinventer. « Nous sommes une plateforme », est répété à l’envi – pas un média, un commerçant, un fournisseur de services ou un exploitant de services automobiles.

Ce cadrage est désormais remis en cause de toutes parts. Utilisateurs, élus et régulateurs aux États-Unis et en Europe ont attaqué Facebook, YouTube et d’autres plateformes de réseaux sociaux pour en avoir fait trop peu alors que bigots, brutes et propagandistes étrangers inondaient leurs plateformes d’insultes et de désinformation. Amazon est sous le feu des critiques pour son contrôle laxiste de son marketplace, et Uber se bat contre une loi californienne qui pourrait obliger les entreprises de l’économie « collaborative » à traiter les chauffeurs comme des employés.

Le degré de responsabilité des entreprises technologiques à l’égard de leurs plateformes est devenu l’un des enjeux clés de notre époque. La façon dont cette question sera résolue aura des ramifications dans les décennies avenir pour le monde des affaires, l’intérêt des consommateurs et le discours social.

Pendant la plus grande partie de leur histoire, les entreprises tech ont été tellement concentrées sur les défis d’une croissance rapide que s’inquiéter de ce qui se passait sur leurs plateformes a été relégué au second plan, dit Geoffrey Parker, professeur d’ingénierie au Dartmouth College et co-auteur d’un livre sur l’essor de ces entreprises, titré Platform Revolution.

« Aujourd’hui, dit-il, cela leur pète à la figure. »

Les plateformes telles qu’on les connaît n’existeraient pas sans un texte de loi de 1996, l’article 230 230 du Communications Decency Act, qui exempte largement les services en ligne de responsabilités pour les contenus de tiers.

Ironie du sort, l’article 230 était au départ un projet visant à faciliter la modération de contenus. Il est arrivé après deux procès en diffamation avec des résultats contradictoires au début des années 1990 contre deux des entreprises qu’on appelait alors « portails Internet », hébergeurs de newsletters, forums et chat rooms où l’on trouvait des contributions d’utilisateurs.

Dans le premier cas, un tribunal fédéral a estimé que CompuServe n’était pas responsable pour les propos présumés diffamatoires à l’encontre d’un concurrent dans une newsletter de sa plateforme. CompuServe était considéré comme un distributeur : à l’instar d’une bibliothèque ou d’une librairie, il ne pouvait être tenu pour responsable pour chaque contenu qu’il véhiculait, a estimé la cour.

Quelques années plus tard, une publication anonyme sur un BBS (bulletin board system) du portail Prodigy évoquait une fraude chez le courtier Stratton Oakmont, à Long Island (N.Y.), qui sera plus tard au cœur du film de Martin Scorsese Le loup de Wall Street. Prodigy fonctionnait différemment de CompuServe, avec des directives de contenu et des modérateurs qui supprimaient parfois des messages. Stratton Oakmont a poursuivi Prodigy en justice, arguant que ces caractéristiques signifiaient qu’il était responsable de l’allégation de fraude faite sur sa plateforme. En 1995, un tribunal de l’État de New York a donné raison à Prodigy.

Cela a inquiété certains élus, qui ont eu peur que punir les entreprises tech qui modéraient certains, mais pas tous les contenus qu’elles hébergeaient, comportait le risque d’entraver le développement d’internet. Deux d’entre eux, le sénateur Ron Wyden, un démocrate de l’Orégon, et Chris Cox, alors élu républicain de Californie, ont déposé un projet de loi qui est devenu l’article 230, comportant la clause suivante : « Aucun fournisseur ou utilisateur d’un service informatique interactif ne doit être considéré comme l’éditeur ou le locuteur d’une information fournie par un autre fournisseur de contenu d’information. »

A l’époque, personne n’imaginait ce qu’internet allait devenir. Amazon n’avait pas deux ans, et Yahoo et eBay étaient également des enfants en bas âge. Google ne serait enregistré comme entreprise que deux ans plus tard, Facebook six ans plus tard, quant à Uber et Airbnb, ils n’ont vu le jour que plus d’une décennie après le vote de cette loi.

Mais cette série de mots a eu pour résultat d’offrir aux entreprises tech « une immunité incroyablement large » qui a été essentielle au développement des plateformes que nous utilisons aujourd’hui, note Jeff Kosseff, auteur d’un ouvrage sur la Section 230, intitulé, The Twenty-Six Words That Created the Internet. (« Les vingt-six mots fatidiques qui ont créé Internet »)

Get big fast

Cette loi a accompagné des évolutions technologiques et stratégiques. Le développement de connexions réseau plus rapides et d’une puissance de calcul accrue – en particulier après l’avènement du smartphone – a attiré plus de monde sur un internet toujours plus omniprésent.

En tirant parti de ce pouvoir, les entrepreneurs se sont emparés de modèles économiques qui devenaient plus intéressants pour les utilisateurs à mesure que plus de gens les utilisaient, dit le professeur Parker de Dartmouth – plus de contenu attirait plus d’utilisateurs, ce qui rendait la plateforme plus attrayante pour les créateurs de contenu, qui attiraient plus d’utilisateurs.

Ces facteurs sont liés à une autre caractéristique clé : la croissance rapide des plateformes a souvent nécessité relativement peu de coûts supplémentaires, surtout avec le bouclier juridique fourni par l’article 230. Elles étaient, comme on dit dans la Silicon Valley, hautement « scalable ».

Ces qualités – qui ont marché aussi bien pour les amis sur les réseaux sociaux que pour les vendeurs et les acheteurs, les chauffeurs et les passagers, et ainsi de suite – ont alimenté la croissance rapide des entreprises. Et les investisseurs en capital-risque et les entrepreneurs considéraient que beaucoup de ces marchés étaient des marchés où le gagnant rafle tout, d’où l’importance de grossir plus vite que la concurrence.

« Vous êtes en fait en mode survie », dit Tim Kendall, qui était directeur de la monétisation de Facebook de 2006 à 2010 ; il a plus tard été président de la société de partage d’images en ligne Pinterest. Il dit que lorsqu’il a rejoint Facebook, le site était loin derrière Myspace en nombre d’utilisateurs et qu’il n’était pas certain qu’il y arriverait. « Quand vous êtes en mode survie, vous n’êtes pas incités à prendre un peu de recul et réfléchir à la société et penser aux implications d’ordre supérieur, parce que vous voulez juste vivre et vous battre un jour de plus. »

Les dirigeants ont conservé cet état d’esprit même après que leurs entreprises sont devenues titanesques. Facebook a pris pour habitude au cours de la dernière décennie – bien après avoir conquis l’univers des réseaux sociaux – de lancer un nouveau produit ou une fonctionnalité quelconque pour mieux s’excuser après avoir été confronté à une volée de bois vert concernant les contenus, la vie privée et d’autres problèmes. Uber, aux prises avec son rival Lyft, s’est rué sur une ville après l’autre plus rapidement que les régulateurs ne pouvaient s’adapter.

« Chaque partie de votre corps vous dit que vous êtes David », indique M. Kendall, désormais à la tête d’une start-up appelée Moment qui aide les gens à diminuer le temps passé sur leurs smartphones. « Et aucune de ces entreprises ne sait quand elle devient Goliath. Elles sont pratiquement incapables de savoir qu’elles sont devenues Goliath, tant qu’elles n’ont pas été sanctionnées violemment par un régulateur ou un gouvernement ou une amende. »

Le retour de bâton

Les coups pleuvent de toutes parts ces derniers temps, et les entreprises plateformes répondent avec un mélange de défiance et d’efforts de conciliation.

Le flot de désinformation pendant la campagne présidentielle américaine en 2016 a suscité une attention sans précédent sur les responsabilités que Facebook, Twitter, YouTube et d’autres plateformes de réseau sociaux devraient assumer pour le contenu qu’elles diffusent. Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, le DG de Twitter, Jack Dorsey, et d’autres dirigeants, convoqués à des audiences du Congrès, se sont engagés à faire plus. Facebook affirme avoir embauché des milliers de nouveaux travailleurs pour renforcer la surveillance et la sécurité sur sa plateforme – un effort rendu plus complexe et plus coûteux par la nécessité d’adapter ses mesures à la myriade de marchés où le réseau est implanté à travers le monde.

Amazon dit avoir dépensé 400 millions de dollars l’année dernière pour adresser le problème de la contrefaçon et des produits qui ne sont pas aux normes, et est prêt à dépenser des milliards encore dans les prochaines années, après qu’une croissance rapide de vendeurs extérieurs sur sa marketplace a déclenché un afflux de produits de cette nature.

Utilisateurs et investisseurs aussi se méfient davantage des lignes de défense de ces plateformes.

En mars, le Wall Street Journal a révélé que Care.com, le numéro un américain de la mise en relation avec des baby-sitters et aides soignants par Internet, procédait seulement à une vérification très limitée du personnel aidant, parfois avec des conséquences dramatiques. L’entreprise a répondu qu’elle était une plateforme, et que, comme d’autres plateformes, elle ne vérifiait en général pas les informations publiées par les utilisateurs. L’action Care.com a plongé en Bourse dans le sillage de ces révélations, son DG a démissionné et, en décembre, a accepté de se vendre à IAC/InterActive Corp. pour environ 60 % de sa dernière valorisation.

En parallèle, tribunaux et élus sont en train de fixer de nouvelles limites aux libertés offertes par l’article 230. L’année dernière, le Congrès a adopté à une écrasante majorité une loi supprimant l’immunité des entreprises en ligne qui facilitent le commerce du sexe en ligne. Cette loi, qui répondait à l’explosion de la prostitution en ligne sur des sites comme Backpage.com, maintenant fermé, a été fortement contestée par les entreprises du Web, qui ont alerté sur le fait qu’elle était susceptible d’éroder les protections offertes par l’article 230.

En mars, une cour d’appel fédérale en Californie a rejeté une tentative d’Airbnb et de son concurrent HomeAway, une unité du Groupe Expedia d’invoquer l’article 230 comme défense contre une ordonnance de la ville californienne de Santa Monica les obligeant à s’assurer que les annonces locales sur leurs plateformes étaient conformes aux règles de la ville.

Airbnb est aussi en train de renforcer les mesures de sécurité sur sa plateforme après plusieurs incidents, dont une fusillade mortelle pendant une soirée qui a dégénéré dans une propriété louée via Airbnb. L’entreprise devait « assumer davantage de responsabilité pour les choses sur notre plateforme », a déclaré son patron, Brian Chesky, à propos des changements en novembre. « Notre secteur connaît une transition progressive, peut-être trop progressive. »

La bataille sur la responsabilité des plateformes dépasse les contenus. La Californie a adopté une loi qui entre en application le 1er janvier qui pourrait contraindre Uber et ses concurrents à traiter leurs chauffeurs comme des employés, susceptible de prétendre au salaire minimum et à des congés maladie payés. Uber a déclaré qu’il n’a pas à changer ses pratiques en raison de cette loi, et que ce n’est pas une entreprise de VTC mais « une plateforme technologique pour plusieurs types de places de marché numériques. »

Les entreprises plateformes ne vont pas disparaître. Elles ont amassé des millions et des millions d’utilisateurs avec des services qui mettent les gens en relation de manières utiles et nouvelles. Malgré le retour de bâton, nombre d’entre elles continuent de croître.

Mais le modèle est clairement en train de changer. La responsabilité de ce qui se passe sur les plateformes n’est plus une réflexion de second plan. Se déployer rapidement à grande échelle et moindre coût n’est pas sans contraintes. C’est ce que dit le professeur Parker : « L’ère de la régulation des plateformes est arrivée. »

« L’Union européenne est devenue un vrai Etat « !!!

« L’Union européenne est devenue un vrai Etat !!!

C’est l’avis de l’historien et géographe Sylvain Kahn qui s’emballe à propos du plan européen de soutien qui d’après lui a transformé  l’union européenne en véritable Etat. Et l’historien de mettre un voile pudique sur les différences et les contradictions de ces Etats avec ce nouveau concept de mutualisation de la souveraineté qu’il confond sans doute avec la dette.

(tribune au « Monde ).

 

Tribune. Le sommet européen le plus long de l’histoire est-il historique ? La réponse est oui. En effet, l’Union européenne (UE) est maintenant un Etat. Non pas un super-Etat se substituant aux vingt-sept Etats-membres qui le composent, mais un Etat qui les inclut. On pourrait dire que l’UE, c’est toujours vingt-huit Etats : les vingt-sept pris séparément et les vingt-sept tous ensemble qui font un. Finalement, l’Etat européen se comprend avec la célèbre maxime des Trois Mousquetaires, d’Alexandre Dumas : « Un pour tous, tous pour un. » La nouveauté qui permet de reconnaître l’Europe comme un Etat est que l’UE va émettre des bons du trésor pour financer cette toute nouvelle partie de son budget qu’elle nomme « plan de relance », d’un montant de 750 milliards d’euros.

Cette évolution historique qu’est l’émission d’une dette européenne correspond à une demande sociale dont les signaux faibles existent depuis plusieurs années. Quand bien même le pouvoir européen et ses dirigeants font l’objet de défiance, comme souvent les pouvoirs et les dirigeants nationaux depuis quinze ans, les enquêtes Eurobaromètre indiquent que les Européens souhaitent une solution européenne aux défis économiques et géopolitiques qui nous menacent. Et si l’euro est un objet de débat permanent et légitime, les Européens sont spécifiquement attachés à leur monnaie : en vingt ans seulement, l’euro a acquis la confiance des épargnants comme des investisseurs petits et grands et s’est imposé comme deuxième monnaie de réserve mondiale. De fait, les plans de relance nationaux adoptés face au Covid-19, et dont la somme colossale atteint 2 300 milliards, ne sont possibles qu’en raison de la garantie de la Banque centrale européenne et de sa crédibilité mondiale.

Cet avènement de l’Etat européen s’inscrit dans l’histoire de l’Etat en Europe. Cette histoire est souvent réduite à celle des Etats-nations européens depuis la Révolution française. Or, l’histoire de l’Etat en Europe s’étend sur plus de dix siècles. Elle inclut de nombreuses formes prises par l’Etat, et une pluralité d’Etats dont chacun possède sa propre singularité, aussi spécifiques et différents que, par exemple, le Saint-Empire romain germanique, la République de Venise, le Royaume polono-lituanien, le Portugal ou les Provinces-Unies.

Mutualisation de la souveraineté

On pourrait qualifier d’« Etat baroque » la jeune UE. Le baroque, grand mouvement artistique européen, s’oppose au classicisme par le contournement des règles et la subversion des formes, le mélange des genres et le recours à l’exception. C’est le cas de l’UE, qui échappe à la classification traditionnelle des systèmes politiques comme des entités territoriales étatiques, et se distingue par sa stimulante singularité. A partir de cultures étatiques héritées d’une histoire longue et d’une géographie politique morcelée, les Européens contemporains inventent la mutualisation de la souveraineté.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol