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Consommation: Le prix est devenu critère majeur

Consommation: Le prix est devenu critère majeur

Face à l’inflation en particulier dans le domaine alimentaire le prix est devenu le critère central pour les consommateurs estime le président d’Intermarché. Interview dans la Tribune.

Le prix reste-t-il déterminant, même si l’inflation a diminué de 0,5 % en septembre ?

Il demeure sans discussion le critère absolu pour les consommateurs. Un signe parmi d’autres : les clients se rendaient en moyenne dans 4,2 enseignes distinctes en 2013. Ce chiffre est monté à 8 dix ans plus tard. Les consommateurs sont plus que jamais à l’affût des meilleures offres, quel que soit le type de magasin.

Face à l’inflation, comment le comportement des consommateurs a-t-il évolué ?

Ils font leurs courses plus souvent. Et diminuent leurs achats d’environ 5 %. Certaines familles de produits sont plus touchées, comme le poisson, en baisse de 10 à 15 %, ou la viande, qui diminue de 5 %. Les produits d’hygiène, dont le shampoing ou le dentifrice, accusent entre 4 % et 8 % de baisse.

Le fossé se creuse-t-il entre les différents acteurs de la grande distribution ?

Les indépendants – Leclerc, Système U, Intermarché – restent très proches les uns des autres, avec des écarts sur les étiquettes de 0 à 4 %. Les groupes intégrés sont généralement 10 % à 20 % plus chers.

Le coût du carburant est un sujet majeur pour les Français. Où en êtes-vous après l’échec de la vente à perte suggérée par le gouvernement ?

Cette idée n’était pas économiquement viable. Le poids du carburant dans le chiffre d’affaires des enseignes du secteur est trop important. Il représente, selon les supermarchés du groupement, de 30 % à 50 % des ventes. Et de 10 % à 15 % pour un hyper. Nous avons 1 642 stations-service, soit une tous les 17 kilomètres.

Nous vendons 6 milliards de litres de carburant par an, pour 11,5 milliards d’euros. Proposer de vendre le carburant à prix coûtant ponctuellement était plus responsable. Les Français font en moyenne un plein tous les quinze jours. Nous nous sommes alignés sur cette fréquence. Le pouvoir d’achat et l’inflation sont des sujets qui doivent être partagés par tous, acteurs économiques et pouvoirs publics. Or les pétroliers nous vendent le carburant en encaissant une marge de 15 %. Cette dernière doit être une variable d’ajustement.

Les Mousquetaires sont aussi producteurs. Baissez-vous vos prix sur vos produits ?

Notre outil industriel, avec 56 usines en France, nous le permet. Nous proposons de la viande ou du poisson de qualité à moins de 10 euros. Ce que les grandes multinationales n’ont pas voulu consentir comme effort, nous l’avons fait. Avec succès. Nous avons gagné 500 000 nouveaux clients depuis le début de l’année. C’est énorme.

Les multinationales continuent-elles d’augmenter leurs prix ?

Les PME jouent le jeu. Pas les multinationales. Au contraire : elles ont déjà augmenté leurs prix de 20 % à 25 %. Et annoncent des hausses supplémentaires de 10 % !

Comment réagissez-vous ?

On dit stop. On sélectionne les assortiments et on diminue le nombre de références des marques qui ne jouent pas le jeu. C’est le seul moyen de baisser le coût du panier du consommateur. Kellogg’s ou Unilever sont les champions de l’augmentation des prix. Seules leurs marges comptent, même s’ils mettent en avant leurs coûts de production. Comme Les Mousquetaires ont des usines en France, nous les connaissons aussi bien qu’eux. Le poids des dépenses alimentaires dans le budget des Français a bondi de 12 % à 16 % en trois ans. S’il ne redescend pas à 13 % ou 14 %, de multiples filières agricoles souffriront des conséquences. Notre mission collective doit être de limiter ces hausses pour préserver le pouvoir d’achat des Français.

Les Restos du Cœur annoncent devoir pour la première fois refuser du monde. Allez-vous les aider ?

Les Mousquetaires ont une responsabilité sociétale, avec 150 000 salariés et 3 000 chefs d’entreprise. Nous avons donné 1 million d’euros de produits aux Restos du Cœur, nos partenaires depuis trente ans. Si tous les industriels et acteurs économiques s’y mettent, la précarité sera vaincue. Et les Restos auront les millions d’euros qui leur manquent. Il faut une « union sacrée ». ■

Energie-Electricité: un marché européen devenu fou

Energie-Electricité: un marché européen devenu fou

Pour l’ingénieur et ancien président de Gaz de France Loïk Le Floch-Prigent, Il est urgent que la France quitte le marché européen de l’électricité qui est devenu fou. (Dans le Figaro).


À la lecture des commentaires qui s’indignaient de l’augmentation estivale de l’électricité, on a eu la surprise que gouvernement comme observateurs semblaient ignorer que depuis des mois les entreprises et surtout les industriels et les artisans se battaient avec des factures non pas de relèvement de 10 ou 25% comme les particuliers mais de 300 à 600%… et que ces entreprises sont également françaises! Le «bouclier» dont les ministres se glorifient en disant qu’il a «protégé» les Français n’a été généralisé que pour les particuliers (et quelques autres) soit la moitié de la consommation électrique nationale, mais les autres souffrent, ont souffert, continuent à souffrir et demandent grâce depuis plus d’un an déjà! Le nombre de faillites s’accélère, des artisans ont déjà fermé, d’autres s’y préparent, et des productions déménagent ou s’y préparent pour les mois à venir.

Cela, c’est la réalité de l’augmentation rapide et immodérée du prix de l’électricité. La position de la plupart des acteurs du secteur énergétique c’est que le «marché de l’électricité» créé pour nous Français dans les années 2000 dans un cadre européen nous a mis dès le départ avec la loi Nome en 2010 dans une situation difficile mais que désormais c’est la compétitivité de l’ensemble de l’industrie française qui est en cause car nous payons l’électricité la plus chère d’Europe alors que nous la produisons au coût le plus faible grâce à notre outil de production nucléaire et hydraulique.

Rentrer dans ce «marché de l’électricité» il y a une quinzaine d’années était un choix «technocratique» volontaire contesté par les énergéticiens français, mais aucun traité n’existe qui nous y oblige et surtout nous pouvons nous en retirer lorsque nous le voulons sans contrevenir à nos signatures contraignantes. Ce choix a été préjudiciable à notre pays pendant quinze ans, et nous avons survécu, mais le contexte actuel conduit désormais au désastre. Nous avons protégé pendant un temps court les particuliers, mais ils viennent de connaître deux augmentations: 15% en février et 10% au mois d’août; ils savent que ce n’est pas fini alors que le coût de cette mesure se compte en milliards et qu’ils sont aussi des contribuables, tandis que les industriels et artisans ne voient pas le bout du tunnel avec des contrats qu’on leur propose sur deux ou trois ans qui mangent leurs marges sans qu’ils puissent répercuter les augmentations chez leurs clients.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement. D’autres pays, l’Espagne et le Portugal l’ont fait, sans heurts, comme il était prévu, et nous pouvons le faire dans l’instant mettant simplement en difficultés les «fournisseurs» inventés par les technocrates qui ne fournissent rien, ne produisent pas, ne transportent rien, ne distribuent rien, qui ne font que spéculer. Immédiatement, comme le demandent le ministre de l’Économie et le président du réseau de transport (RTE), on pourrait rapprocher le prix à payer du coût effectif et donc retrouver notre compétitivité industrielle et rassurer tous nos compatriotes contribuables et consommateurs d’électricité. Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas comprendre pourquoi cette opération n’est pas réalisée rapidement!

Notre pays ne retrouvera sa prospérité qu’avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. Commençons par le «bon marché» puisque nos coûts sont les plus bas. Ensuite puisque certains pensent que nous risquons la pénurie, mettons-nous en ordre de marche pour utiliser tous nos moyens pour satisfaire les demandes futures, c’est loin d’être le cas car nous insistons actuellement sur les énergies dites renouvelables «à la mode» éoliennes et solaires alors qu’elles sont intermittentes et pour les éoliennes aléatoires au détriment de toutes les autres solutions comme, par exemple, la méthanisation agricole, l’hydraulique… qui sont pilotables. Nous devons passer les pics de consommation, et cela doit être notre priorité.

Enfin, dans la mesure où nous souhaitons demeurer souverains, n’exagérons pas la rapidité du changement vers l’électrique, véhicules comme pompes à chaleur, restons le temps qu’il faut en cohabitation avec les automobiles thermiques et le chauffage au gaz! Des décisions évidentes et un peu de cohérence dans les orientations ne nuiraient pas à une bonne préparation de l’avenir. Et surtout gardons notre tissu industriel nous en avons besoin, nous en aurons besoin.

Electricité: la France doit se retirer du marché européen devenu fou

Electricité: la France doit se retirer du marché européen devenu fou

Pour l’ingénieur et ancien président de Gaz de France Loïk Le Floch-Prigent, Il est urgent que la France quitte le marché européen de l’électricité qui est devenu fou. (Dans le Figaro).


À la lecture des commentaires qui s’indignaient de l’augmentation estivale de l’électricité, on a eu la surprise que gouvernement comme observateurs semblaient ignorer que depuis des mois les entreprises et surtout les industriels et les artisans se battaient avec des factures non pas de relèvement de 10 ou 25% comme les particuliers mais de 300 à 600%… et que ces entreprises sont également françaises! Le «bouclier» dont les ministres se glorifient en disant qu’il a «protégé» les Français n’a été généralisé que pour les particuliers (et quelques autres) soit la moitié de la consommation électrique nationale, mais les autres souffrent, ont souffert, continuent à souffrir et demandent grâce depuis plus d’un an déjà! Le nombre de faillites s’accélère, des artisans ont déjà fermé, d’autres s’y préparent, et des productions déménagent ou s’y préparent pour les mois à venir.

Cela, c’est la réalité de l’augmentation rapide et immodérée du prix de l’électricité. La position de la plupart des acteurs du secteur énergétique c’est que le «marché de l’électricité» créé pour nous Français dans les années 2000 dans un cadre européen nous a mis dès le départ avec la loi Nome en 2010 dans une situation difficile mais que désormais c’est la compétitivité de l’ensemble de l’industrie française qui est en cause car nous payons l’électricité la plus chère d’Europe alors que nous la produisons au coût le plus faible grâce à notre outil de production nucléaire et hydraulique.

Rentrer dans ce «marché de l’électricité» il y a une quinzaine d’années était un choix «technocratique» volontaire contesté par les énergéticiens français, mais aucun traité n’existe qui nous y oblige et surtout nous pouvons nous en retirer lorsque nous le voulons sans contrevenir à nos signatures contraignantes. Ce choix a été préjudiciable à notre pays pendant quinze ans, et nous avons survécu, mais le contexte actuel conduit désormais au désastre. Nous avons protégé pendant un temps court les particuliers, mais ils viennent de connaître deux augmentations: 15% en février et 10% au mois d’août; ils savent que ce n’est pas fini alors que le coût de cette mesure se compte en milliards et qu’ils sont aussi des contribuables, tandis que les industriels et artisans ne voient pas le bout du tunnel avec des contrats qu’on leur propose sur deux ou trois ans qui mangent leurs marges sans qu’ils puissent répercuter les augmentations chez leurs clients.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement. D’autres pays, l’Espagne et le Portugal l’ont fait, sans heurts, comme il était prévu, et nous pouvons le faire dans l’instant mettant simplement en difficultés les «fournisseurs» inventés par les technocrates qui ne fournissent rien, ne produisent pas, ne transportent rien, ne distribuent rien, qui ne font que spéculer. Immédiatement, comme le demandent le ministre de l’Économie et le président du réseau de transport (RTE), on pourrait rapprocher le prix à payer du coût effectif et donc retrouver notre compétitivité industrielle et rassurer tous nos compatriotes contribuables et consommateurs d’électricité. Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas comprendre pourquoi cette opération n’est pas réalisée rapidement!

Notre pays ne retrouvera sa prospérité qu’avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. Commençons par le «bon marché» puisque nos coûts sont les plus bas. Ensuite puisque certains pensent que nous risquons la pénurie, mettons-nous en ordre de marche pour utiliser tous nos moyens pour satisfaire les demandes futures, c’est loin d’être le cas car nous insistons actuellement sur les énergies dites renouvelables «à la mode» éoliennes et solaires alors qu’elles sont intermittentes et pour les éoliennes aléatoires au détriment de toutes les autres solutions comme, par exemple, la méthanisation agricole, l’hydraulique… qui sont pilotables. Nous devons passer les pics de consommation, et cela doit être notre priorité.

Enfin, dans la mesure où nous souhaitons demeurer souverains, n’exagérons pas la rapidité du changement vers l’électrique, véhicules comme pompes à chaleur, restons le temps qu’il faut en cohabitation avec les automobiles thermiques et le chauffage au gaz! Des décisions évidentes et un peu de cohérence dans les orientations ne nuiraient pas à une bonne préparation de l’avenir. Et surtout gardons notre tissu industriel nous en avons besoin, nous en aurons besoin.

Départ de Laurent Berger de la CFDT, devenu premier syndicat de France

Départ de Laurent Berger de la CFDT, devenue premier syndicat de France


Laurent Berger laisse un bilan satisfaisant pour son organisation qui sous sa direction est devenu le premier syndicat de France. Cela grâce certes à une grande détermination mais aussi à une culture du compromis et du résultat pour les salariés. La CFDT bénéficie aussi de l’évolution sociologique avec des changements significatifs de population et d’emplois.

À l’occasion de la réforme des retraites, Laurent Berger s’est encore imposé comme le leader incontesté et surtout le plus crédible de la sphère syndicale.

Il reste encore beaucoup à faire pour que le syndicalisme retrouve une bien plus forte représentativité mais l’objectif n’est pas facile avec un gouvernement qui écrase toutes les forces intermédiaires. Il y a aussi les difficultés liées aux différentes idéologies et pratiques des syndicats. Mais la période Laurent Berger aura su démontrer sa capacité à rassembler dans le cas de l’intersyndicale. Si cette union pouvait être maintenue, ce serait sans doute une avancée significative pour le monde syndical.

« Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien », déclare Laurent Berger dans une interview au Monde, précisant avoir proposé au bureau national que ce soit Marylise Léon, actuelle numéro deux, qui lui succède.

« J’occupe ce poste depuis dix ans et demi, soit une durée proche de celle des mandats de mes prédécesseurs, François Chérèque et Nicole Notat », explique-t-il. « Initialement, je songeais partir un tout petit peu plus tôt, en juin 2022, mais il aurait été compliqué de le faire à ce moment-là. »

C’est Marylise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT depuis 2018 qui a la faveur de Laurent Berger pour lui succéder.

« Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte, parfois plus fine que la mienne – par exemple sur la question des nouvelles formes d’emplois », indique-t-il dans Le Monde.
Laurent Berger ne tarit pas d’éloges sur sa camarade de la CFDT. « Elle s’est battue avec énergie lors des négociations sur l’assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s’effectuer de façon juste sur le plan social. Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine », appuie-t-il.

Un syndicalisme plus pragmatique, soucieux du quotidien des travailleurs qui a la faveur des salariés. En 2018, pour la première fois la CFDT devient le premier syndicat français lors des élections professionnelles. Ce sont se réjouit à l’époque Laurent Berger d’ordinaire plutôt discret.

Avec 640.000 adhérents (chiffre expertisé à la différence de ceux d’autres syndicats), la CFDT se présente comme le premier syndicat de France. Néanmoins il n’a pas échappé à l’hémorragie d’adhésions constaté dans l’ensemble du monde syndical depuis au moins une décennie. La CFDT revendiquait en effet 850.000 adhérents en 2010, soit près de 200.000 de plus qu’aujourd’hui. La France reste un des pays les moins syndiqués de l’Union Européenne avec un taux de 11% (23% en moyenne dans l’UE) et qui a eu tendance à baisser lors de la dernière décennie selon la Dares. Redonner du lustre au syndicalisme en France? La future direction de la CFDT ne manquera donc certainement pas de travail.

Laurent Berger quittera la direction de la CFDT, devenu premier syndicat de France

Laurent Berger quittera la direction de la CFDT, devenu premier syndicat de France


Laurent Berger laisse un bilan satisfaisant pour son organisation qui sous sa direction est devenu le premier syndicat de France. Cela grâce certes à une grande détermination mais aussi à une culture du compromis et du résultat pour les salariés. La CFDT bénéficie aussi de l’évolution sociologique avec des changements significatifs de population et d’emplois.

À l’occasion de la réforme des retraites, Laurent Berger s’est encore imposé comme le leader incontesté et surtout le plus crédible de la sphère syndicale.

Il reste encore beaucoup à faire pour que le syndicalisme retrouve une bien plus forte représentativité mais l’objectif n’est pas facile avec un gouvernement qui écrase toutes les forces intermédiaires. Il y a aussi les difficultés liées aux différentes idéologies et pratiques des syndicats. Mais la période Laurent Berger aura su démontrer sa capacité à rassembler dans le cas de l’intersyndicale. Si cette union pouvait être maintenue, ce serait sans doute une avancée significative pour le monde syndical.

« Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien », déclare Laurent Berger dans une interview au Monde, précisant avoir proposé au bureau national que ce soit Marylise Léon, actuelle numéro deux, qui lui succède.

« J’occupe ce poste depuis dix ans et demi, soit une durée proche de celle des mandats de mes prédécesseurs, François Chérèque et Nicole Notat », explique-t-il. « Initialement, je songeais partir un tout petit peu plus tôt, en juin 2022, mais il aurait été compliqué de le faire à ce moment-là. »

C’est Marylise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT depuis 2018 qui a la faveur de Laurent Berger pour lui succéder.

« Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte, parfois plus fine que la mienne – par exemple sur la question des nouvelles formes d’emplois », indique-t-il dans Le Monde.
Laurent Berger ne tarit pas d’éloges sur sa camarade de la CFDT. « Elle s’est battue avec énergie lors des négociations sur l’assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s’effectuer de façon juste sur le plan social. Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine », appuie-t-il.

Un syndicalisme plus pragmatique, soucieux du quotidien des travailleurs qui a la faveur des salariés. En 2018, pour la première fois la CFDT devient le premier syndicat français lors des élections professionnelles. Ce sont se réjouit à l’époque Laurent Berger d’ordinaire plutôt discret.

Avec 640.000 adhérents (chiffre expertisé à la différence de ceux d’autres syndicats), la CFDT se présente comme le premier syndicat de France. Néanmoins il n’a pas échappé à l’hémorragie d’adhésions constaté dans l’ensemble du monde syndical depuis au moins une décennie. La CFDT revendiquait en effet 850.000 adhérents en 2010, soit près de 200.000 de plus qu’aujourd’hui. La France reste un des pays les moins syndiqués de l’Union Européenne avec un taux de 11% (23% en moyenne dans l’UE) et qui a eu tendance à baisser lors de la dernière décennie selon la Dares. Redonner du lustre au syndicalisme en France? La future direction de la CFDT ne manquera donc certainement pas de travail.

Mode Woke « L’Antiracisme devenu fou », de Pierre-André Taguieff

Mode Woke « L’Antiracisme devenu fou », de Pierre-André Taguieff 

 

Pour le politologue, Roger-Pol Droit, le nouvel antiracisme ne connaît plus que « Blancs » et « non-Blancs » et considère les « racisés » comme innocents par nature.

 

« L’Antiracisme devenu fou. Le “racisme systémique” et autres fables », de Pierre-André Taguieff, Hermann, 330 p., 25 €.

QUAND L’ANTIRACISME SE FOURVOIE

La déraison submerge-t-elle l’époque ? Annonces d’apoca­lypses, délires complotistes, aveuglements et haines de tout côté incitent à le croire. Parmi ces innombrables dévoiements où la raison se perd, le processus d’inversion de l’antiracisme en nouveau racisme n’est pas la moindre de ces aberrantes étrangetés. Le phénomène est connu mais encore trop souvent mal compris. L’historien des idées Pierre-André Taguieff y consacre son nouvel essai, à la fois polémique et documenté.

En quoi consiste, globalement, ce retournement du vieux combat humaniste en son contraire ? Au nom de l’égalité première de tous les êtres humains et de leur universelle dignité, l’antiracisme historique travaille à supprimer des discriminations sans fondement réel. Son idée fixe, son ultime objectif : effacer les couleurs de peau, faire qu’elles deviennent inessentielles.

Victimes par système

Le nouvel antiracisme ­semble faire l’inverse. Il ne connaît plus que « Blancs » et « non-Blancs », considère les « racisés » comme innocents par nature et victimes par système. Les « Blancs » sont déclarés coupables, quoi qu’ils pensent ou disent. Répandue à présent sous mille formes, cette vision possède, selon Taguieff, toutes les caractéristiques d’un nouveau racisme. Elle transforme des apparences physiques en une sorte d’essence morale et enferme les individus dans des cases imaginaires et fixes.

Dès lors, le social devient purement racial, les inégalités étant jugées liées uniquement aux races. Pire, séparation et ségrégation se métamorphosent en armes de luttes qui semblent bien n’avoir plus d’antiracistes que le nom, la stigmatisation des Blancs remplaçant celle des Noirs, une idéologie d’exclusion succédant à une autre – au risque d’affaiblir une fraternité plus nécessaire que jamais, au moment où perdurent et s’intensifient, partout, discours de haine et actes d’exclusion. Le tout en parfaite bonne conscience, puisque « seuls les Blancs peuvent être racistes », comme le soutient Robin DiAngelo, une sociologue américaine militante étudiant la blanchité.

Les méfaits de la « paranoïa saine »

Taguieff souligne les ravages de ce type de slogan en s’appuyant sur une documentation considérable. Il passe au crible des dizaines de publications, des années 1960 à nos jours, fustige les « pseudo-sciences » qui ont envahi les universités et dénonce les méfaits de la « paranoïa saine » prônée dès 1968 par William Grier et Price Cobbs dans Black Rage (« rage noire », non traduit). Cette paranoïa fait notamment de l’invisibilité du racisme « systémique » (attribué à l’Etat, aux institutions) la preuve même de son existence : il est d’autant plus efficace et terrible qu’il fait croire qu’il n’existe pas.

Le capitalisme est-il devenu obscène ?

Le capitalisme est-il devenu obscène ?

Michel Santi, économiste. Dénonce les excès du capitalisme dans un article de la Tribune et la collusion finance et politique.

 

 

« L’accord tacite et consensuel sur lequel prospérait jusque-là notre société a été foulé aux pieds. Ces 1% qui contrôlent l’économie et qui créaient en échange l’emploi et la croissance autorisant les études, les services de santé et les retraites ont transformé ce contrat social en un pacte avec le diable. L’intervention – voire la rébellion – du citoyen s’impose plus que jamais car il est certain que croissance et qu’emploi n’atteindront plus jamais les niveaux précédents la crise des années 2007-2008.La rupture de ce pacte par ceux-là mêmes qui en profitaient le plus fait que la masse des citoyens ne vivra plus jamais une vie décente car le peu de croissance qui reste à leur jeter en pâture sera naturellement accompagnée d’inégalités aberrantes ponctuées de chocs réguliers d’instabilité financière.

La promotion de l’emploi, la recherche & développement ne sont désormais – et de loin – plus la priorité des entreprises cotées en bourse qui rachètent frénétiquement leurs propres actions afin d’en faire encore et toujours monter les cours pour faire gagner le actionnaires, déjà gâtés par le versement des dividendes réguliers. Dans un pays comme les États-Unis, ces rachats d’actions atteindront, selon Goldman Sachs, 1.000 milliards de dollars cette année, en hausse de près de 50% par rapport à 2017. Les 1% les plus nantis possèdent à eux seuls près de 70% des capitalisations boursières et les 90% les moins fortunés seulement 6% !

Ne nous masquons pas la réalité car les progressions boursières indécentes sont à la fois condition sine qua non et conséquence directe des inégalités choquantes, mais hélas si familières de notre paysage occidental. Quant à celles et ceux qui sont en bas – qui n’ont « qu’à traverser la rue pour trouver un emploi » et qu’un ancien président qualifiait naguère de « sans dents » -, « ils n’ont qu’à manger de la brioche » pour reprendre la fameuse répartie de Marie-Antoinette…

L’employé de McDonald’s aurait eu droit à une augmentation annuelle de salaire de 4.000 $ si son entreprise n’avait utilisé 21 milliards entre 2015 et 2017 pour racheter ses propres actions en bourse. Ceux de Starbucks 7.000 dollars de plus, et ceux de Home Depot 18.000 dollars de plus, selon une analyse menée par la National Employment Law Project aux USA. C’est simple : les sociétés cotées US ont dépensé 60% de leurs profits entre 2015 et 2017 à ce petit jeu des « buybacks » pendant que les salaires de leurs responsables suprêmes étaient 127 fois plus élevés que leur salaire médian.

Au cours des dix années écoulées ayant suivi la crise des années 2007-2008, nous avons donc assisté au sabotage en règle d’un pacte qui durait depuis le New Deal de Roosevelt et qui avait largement inspiré une Europe que l’on qualifiait autrefois de « sociale ». Ce même Franklin Delano Roosevelt qui mettait en 1938 en garde car, disait-il, « l’Histoire prouve que les dictatures ne prospèrent jamais sur des gouvernements qui réussissent ». À bon entendeur ! »

___

(*) Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.

Il est également l’auteur de :  »Splendeurs et misères du libéralisme »,  »Capitalism without conscience »,  »L’Europe, chroniques d’un fiasco économique et politique »,  »Misère et opulence ». Son dernier ouvrage : « Pour un capitalisme entre adultes consentants », préface de Philippe Bilger.

Sa page Facebook et son fil Twitter.

Morale politique : un concept devenu obsolète

Morale politique : un concept devenu obsolète

 

 

Si l’on en juge par les atermoiements (voire les trahisons) de certains responsables vis-à-vis du vote républicain, on peut légitimement se demander si la morale politique n’est pas en voie d’obsolescence. Certes, on peut être en désaccord avec des orientations de Macron  mais refuser de soutenir sa candidature signifie en fait qu’on place sur le même pied d’égalité le parti d’extrême droite (raciste et fascisant)  et celui d’en marche. De ce point de vue,  la France connaît une double dérive une dérive droitière mais aussi une dérive gauchiste : ce  qui idéologiquement peut parfois se comprendre car sur certains aspects les extrême parviennent parfois à se rejoindre (exemple sur le souverainisme parfois teintée de nationalisme ou sur l’attitude vis-à-vis de Poutine et d’Assad). À droite il y a déjà longtemps que certains sont tentés par le rapprochement avec le Front national. Dupont Aignan  pour sauver son micro parti et surtout sa carrière vient de franchir le pas. C’est le cas aussi de Christine Boutin qui politiquement ne représente strictement rien mais espère en votant pour Marine Le Pen un rôle comme secrétaire d’État aux anciens combattants.  D’autres chez les Républicains refusent aussi de se prononcer clairement pour Macron, certains par conviction, d’autres par calcul politique. Chez les gauchistes aussi la morale politique fout le camp  notamment chez Mélenchon quand  les convictions anticapitalistes, anti impérialistes l’emportent  sur les préoccupations démocratiques. Même chez les intellectuels et les artistes par exemple on n’est pas parvenu à lancer une vraie dynamique pour le vote républicain. Bref la France se résout à la démocratie molle (comme la croissance !).




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