PSA peut-il devenir chinois ?
Pour l’immédiat, non. Cependant à terme tout dépendra de l’évolution des parts que détiennent aujourd’hui les membres de la famille Peugeot. Jusqu’alors il y avait une sorte de pacte de la famille Peugeot lié notamment à la direction qu’elle assurait sur PSA. Or cette direction va lui échapper (on parle notamment de Louis Gallois comme patron). L’Etat français et Dongfeng vont investir chacun 800 millions d’euros dans cette opération en plusieurs étapes, à l’issue de laquelle ils détiendront une part respective de 14% du capital. Les deux « sauveurs » du groupe, en difficulté chronique, se retrouveront au même niveau que la famille Peugeot, actionnaire historique, qui détenait jusqu’à présent 25,4% du capital et 38,1% des droits de vote. Tournant historique, l’opération, qui a fait l’objet de longs mois de négociations, a été approuvée mardi « à l’unanimité » par le conseil de surveillance de PSA, a souligné dans un communiqué le président de l’instance, Thierry Peugeot. Également consulté, le comité d’entreprise de Peugeot SA « a émis un avis favorable unanime », a précisé le constructeur. Longtemps réticent, Thierry Peugeot a salué l’ouverture d’une « nouvelle page de l’histoire de PSA Peugeot Citroën », qui va renforcer « sa solidité financière tout en traçant des perspectives de développement ambitieuses » et assurer « la pérennité du groupe » et « sa croissance future ». Le constructeur français entend notamment, grâce à cet accord, se renforcer en Chine, où l’objectif est de tripler à l’horizon 2020 le volume de production de DPCA, sa co-entreprise déjà en place avec Dongfeng, et en Asie du Sud-Est. Il vise à la même échéance « la réalisation de synergies industrielles avec Dongfeng d’environ 400 millions d’euros par an ». Le soutien financier de l’Etat et de Dongfeng doit également permettre à PSA de renforcer son positionnement en Europe en lui permettant de financer « un programme d’investissements stratégiques » et de renforcer son bilan et ses liquidités « conduisant à une forte baisse des frais financiers », a souligné le groupe, qui a réduit de plus de moitié ses pertes l’an dernier mais affichait encore à la fin de l’exercice une perte nette de 2,3 milliards d’euros.