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Contribuer à développer l’Afrique

Contribuer à développer l’Afrique

« Il faut contribuer à financer le développement de l’Afrique » (Jean-Hervé Lorenzi)
Le Cercle des Economistes exporte ses Rencontres économiques en Afrique, plus précisément à Kigali, au Rwanda, ces 27 et 28 novembre. L’Afrique, ce continent au potentiel scruté de tous, fait aussi face à des enjeux de croissance, de financement, de formation… qui sont autant de sujets partagés avec la France. Et sur ce point, le fondateur du Cercle des Economistes à un point de vue net, précis et tranché.
dans La « Tribune »

Le Cercle des économistes, que vous avez fondé, exporte ses Rencontres, habituées à se tenir chaque mois de juillet à Aix-en-Provence, pour l’Afrique de l’Est, précisément Kigali. Sur le thème de « quelles opportunités » recèle le continent. Quelles sont-elles ?

JEAN-HERVÉ LORENZI – Il faut se persuader d’une chose : l’avenir du monde se joue en Afrique. Beaucoup de ressources se trouvent sur ce continent. Or, la France, hormis le pétrole et les grands travaux, s’est retirée de l’Afrique. La Chine, elle, a multiplié le montant de son investissement par 90 en dix ans. L’attitude de l’Allemagne, en revanche, est très intéressante, le chancelier Olaf Scholz a multiplié les déplacements dans divers pays d’Afrique, il a également réuni plusieurs chefs d’Etat africains. Concernant les réseaux bancaires, il y a eu une succession d’erreurs et de mauvaise appréciation de ce qu’il fallait faire. En revanche, si on se place dans une perspective de croissance mondiale, il faut créer une agence de notation africaine. Il faut aussi taper sur les doigts de l’OCDE qui survalorise le risque en Afrique et créer les mécanismes de stabilité africaine, comme en Europe. Il faut aider à des flux financiers qui baissent le coût du risque. Il faut, par tous les moyens, financer le développement africain.

Qu’est-ce que le France a à apprendre de l’Afrique ?

Beaucoup ! Beaucoup sur les technologies, notamment bancaires. Et comment on permet à la croissance d’atteindre un taux de 3% à 4%.

Comment les entreprises françaises peuvent-elles contribuer aux besoins de l’Afrique ?

Il faut retrouver des circuits financiers que nous n’avons plus. Il faut aider au financement des projets africains, notamment lorsque cela concerne les infrastructures. L’Allemagne, je le répète, est le pays le plus impliqué sur ce continent. Il nous faut reconstruire une vraie compétence en Afrique, reconstruire un vrai intérêt. Comme nous avons désindustrialisé la France, nous avons décidé de désinvestir en Afrique.

Vous mettez également en lumière, la place des femmes en Afrique. De ce point de vue également, la France a-t-elle à apprendre ?

Le rôle des femmes est primordial dans un continent en croissance, nombreuses sont celles qui se sont tournées vers une activité et aujourd’hui, près d’un quart d’entre elles sont chefs d’entreprises. Il est essentiel, évidemment, de soutenir les projets, sociaux et entrepreneuriaux. Mais aussi de s’assurer de développer les compétences, d’assurer leur autonomie. La France a beaucoup à apprendre de l’Afrique également sur la place des femmes dans l’économie.

Développer l’offre, condition de la « mobilité électrique »

Développer l’offre, condition de la « mobilité électrique »

Dans la planification écologique que le Président de la République a présentée le 25 septembre dernier, les transports sont le premier secteur mis à contribution, avec un objectif de -36 Mt eqCO2 à horizon 2030, soit une baisse de près de 30% des émissions. À elle seule, la mobilité routière électrique doit permettre d’atteindre 30% de cet objectif. Le gouvernement table ainsi sur 15% de véhicules 100% électriques en circulation en 2030, contre seulement 1% aujourd’hui.

Par Paulo Moura, Directeur adjoint innovation et partenariat – Université Côte d’Azur – IMREDD, cosignataire de l’Alliance pour la décarbonation de la route ( dans La Tribune)

Comment relever ce défi ? En assurant une offre adaptée aux besoins. Là est la condition première pour que les Français adoptent la mobilité électrique.

Une offre adaptée aux besoins doit reposer sur deux piliers, qui restent aujourd’hui en construction : les véhicules et les infrastructures de recharge.

Pour ce qui concerne les véhicules, il est indispensable que l’électrique couvre tous les segments du marché, des petites citadines aux berlines haut de gamme, afin de pouvoir répondre à l’ensemble des déplacements. La performance des véhicules électriques doit également s’améliorer. L’autonomie a connu une forte augmentation ces dernières années pour atteindre, en fonction des véhicules, entre 100 et 600 km en conditions réelles. Mais l’innovation dans les batteries (batteries à électrolyte solide notamment), les châssis, les roues ou autres équipements a vocation à augmenter encore l’autonomie, en améliorant l’efficacité énergétique des véhicules électriques. Plus complète, plus performante, la gamme des véhicules électriques doit aussi être plus vertueuse d’un point de vue environnemental. Il s’agit de promouvoir la fabrication et l’acquisition de véhicules plus compacts, plus légers et plus économes en carburant, en particulier dans le secteur des véhicules intermédiaires. Ceci est d’autant plus crucial que l’augmentation des véhicules lourds de type SUV est en grande partie responsable de l’augmentation des émissions dans le secteur du transport routier ces dernières années.

À l’évidence, au-delà des véhicules, l’essor de la mobilité électrique dépend aussi des infrastructures de recharge. La peur de la panne, faute de bornes de recharge accessibles, est aujourd’hui le principal frein à l’adoption des véhicules électriques. Deux caps symboliques ont été franchis ces derniers mois : celui du million de points de charge privés et publics fin 2022, et celui des 100 000 bornes ouvertes au public, en mai 2023, avec quelques mois de retard par rapport aux objectifs du Gouvernement. Cette tendance doit se poursuivre : le président de la République a ainsi fixé un objectif intermédiaire de 400 000 bornes de recharge ouvertes au public à horizon 2030.

Cependant, il existe deux défis à relever. En premier lieu, il est impératif de mettre en place des infrastructures de recharge au sein des copropriétés. Actuellement, bien que 50% des Français vivent en copropriété, seules 2% d’entre elles sont équipées de bornes de recharge. Pour remédier à cette situation, il est essentiel de fournir un soutien accru aux syndicats de copropriété. Le déploiement de ces bornes implique des investissements, mais aussi la planification et l’optimisation de leur utilisation, l’amélioration de l’efficacité énergétique, ainsi que la réflexion sur la production et la consommation d’énergie à l’échelle locale, dans le cadre de communautés d’énergie.

En second lieu, il faut offrir aux automobilistes, pour les trajets interurbains et longue distance, et notamment sur les autoroutes, un service de recharge équivalent à celui dont ils bénéficient pour leurs véhicules thermiques, soit une recharge de 20 à 30 minutes à un prix compétitif, lors d’une pause toutes les 2 heures environ.

Cette exigence a des implications très importantes, s’agissant du type de bornes (bornes rapides et surtout ultrarapides, d’une puissance supérieure à 150 kW), du dimensionnement et de la densité du réseau (qui doit permettre de répondre aux pointes de trafic, notamment pour les vacances), de fiabilité et d’accessibilité tarifaire des bornes. Il s’agit là de planifier, en tenant compte non pas des besoins d’aujourd’hui, mais de ceux à horizon 2030.

Si toutes les aires d’autoroutes sont équipées de stations de recharge d’ici la fin de l’année, un tel plan reste encore à écrire. Le gouvernement commence à se mobiliser avec l’annonce récente de l’élaboration d’un schéma national des sites de raccordement haute puissance des stations de recharge d’ici « la fin de l’année », mais le chemin à parcourir reste long.

La logistique des « premiers kilomètres »
Les enjeux pour le transport de marchandises sont tout aussi importants. Pour réduire les émissions des poids lourds, les poids lourds électriques avec une solution de recharge statique constituent aujourd’hui la technologie privilégiée et vont nécessiter des besoins en bornes de recharge complémentaires et spécifiques (avec des bornes d’une puissance supérieure à 350 kW).

Par ailleurs, les gestionnaires d’infrastructures travaillent sur des systèmes de recharge dynamique, appelés Electric Road System (ERS), permettant d’alimenter les poids lourds pendant qu’ils roulent, par caténaires, rail ou induction. Ces technologies prometteuses permettraient de réduire la taille et le coût des batteries. Mais elles doivent encore arriver à maturité et nécessiteront des aménagements importants, notamment pour le raccordement au réseau électrique.

Là encore, la planification, notamment au niveau européen, sera clé.

Sud: développer les investissements privés dans les énergies propres

Sud: développer les investissements privés dans les énergies propres

Par
Michael R. Bloomberg; Envoyé spécial des Nations unies pour l’ambition et les solutions en faveur du climat

L’envoyé spécial des Nations unies pour les solutions en faveur du climat salue, dans une tribune au « Monde », le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, dont l’un des principaux résultats devrait être l’engagement ferme des pays les plus riches à tenir la promesse de financement faite il y a plus de dix ans

Les plus grandes avancées humaines, scientifiques et technologiques depuis la deuxième guerre mondiale se sont appuyées sur la modernisation de notre système financier à la conférence de Bretton Woods en 1944. Aujourd’hui cependant, ce même système peine à répondre de manière satisfaisante au plus grand défi économique, humanitaire et de santé publique auquel nous sommes confrontés : le changement climatique.

Cette défaillance apparaît principalement dans deux domaines.

Premièrement, les investissements privés dans les énergies propres n’augmentent pas suffisamment vite.

Deuxièmement, les pays qui ont contribué le moins au changement climatique sont confrontés aux risques les plus graves.

Pour pallier ces problèmes, les entreprises, les gouvernements et les institutions internationales doivent travailler ensemble. L’ambitieux Sommet pour un nouveau pacte financier mondial convié par le président de la République, Emmanuel Macron, les 22 et 23 juin peut nous aider à franchir des étapes importantes.

L’engagement ferme des pays les plus riches à tenir la promesse de financement faite il y a plus de dix ans [en 2009] pourrait être un des principaux résultats de ce sommet. Cela permettrait de débloquer au moins 100 milliards de dollars [environ 91 milliards d’euros] par an pour aider les pays en développement à investir dans les énergies propres et des infrastructures résilientes. Même si ce n’est qu’une petite fraction du financement nécessaire, cela permettrait de faire décoller les investissements privés dans ces énergies et améliorer la confiance entre le Nord et le Sud, qui est cruciale pour agir.

Un soutien plus innovant de la part des institutions financières internationales est également essentiel. Pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, les pays émergents et en développement ont besoin d’investissements annuels supplémentaires estimés à 2 400 milliards de dollars dans les énergies propres et la résilience des infrastructures d’ici à 2030. Des objectifs plus ambitieux en matière de financement climatique et une moindre aversion au risque permettraient aux banques multinationales de développement de libérer des centaines de milliards de dollars, et aussi de catalyser davantage d’investissements privés.

La participation au sommet du nouveau directeur de la Banque mondiale, Ajay Banga, qui souhaite placer le changement climatique au cœur de la mission de la banque, est encourageante. Il en est de même pour la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui a proposé des réformes afin d’obtenir le soutien des institutions financières internationales aux pays en développement.

Drogue: Un business mortel qui ne cesse de se développer

Drogue: Un business mortel qui ne cesse de se développer


L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Développer l’hydroélectricité

Développer l’hydroélectricité

Par Alexandre Albanel, Président de UNITe et administrateur du syndicat France Hydro Electricité et Stéphane Maureau, Directeur général de UNITe

Il est dommage que chaque projet se heurte à un parcours administratif du combattant et que les délais d’instructions (plus de 7 ans !) soient plus longs qu’ailleurs. Aujourd’hui les technologies employées pour la réalisation des centrales offrent d’excellentes performances énergétiques et sont compatibles avec la préservation de l’environnement.

Les énergies, bien que nécessaires dans notre quotidien moderne, sont toutes émettrices de CO2. Elle est parmi les moins émettrices de CO2. L’hydro transforme la force de l’eau en électricité, sans la consommer : toute l’eau utilisée est restituée en aval du cours d’eau et peut être utilisée pour d’autres usages (eau potable, sports d’eau douce, irrigation, loisirs…) ou pour la production d’hydroélectricité sur d’autres sites situés plus en aval. Energie sûre : elle est également durable : bien entretenues, les centrales hydroélectriques ont une longévité au-delà du siècle.

Présente un peu partout en France, l’hydroélectricité est une énergie de proximité qui permet de limiter les importations d’électricité et son transport sur des kilomètres de lignes électriques. Elle s’inscrit dans la démarche des communautés d’énergie, favorisant l’appropriation de l’énergie par les consommateurs. De plus, elle crée, préserve et contribue au développement de l’emploi local dans des zones le plus souvent rurales de type « petite industrie » pour la construction, l’exploitation des installations ou l’entretien des sites de production. Autre point à souligner, l’hydroélectricité contribue également aux budgets des collectivités territoriales par le biais des taxes et redevances payées par les producteurs.

Filière technique essentiellement française, son savoir-faire national s’exporte dans le monde entier. Energie flexible et prévisible, elle est complémentaire des autres énergies renouvelables. En termes de stockage, le parc de petite hydroélectricité a un potentiel de modulation comparable à des milliers de batteries. A l’échelle d’une vallée, une petite centrale hydro est un outil de flexibilité significatif au service du réseau électrique, lui permettant ainsi d’accueillir de la production photovoltaïque ou de de déployer des bornes de recharge de véhicules électriques.
La France a un excellent potentiel naturel pour cette énergie et a su développer un véritable savoir-faire pour le développement, la construction et la maintenance de ces moyens de production locaux et durables. Aujourd’hui, le parc actuel de petites centrales hydroélectriques représente l’équivalent d’une centrale nucléaire et il reste un potentiel inexploité important de nouveaux sites à équiper, plus de 800 MW, l’équivalent en énergie de 1 000 nouvelles éoliennes.

On a de plus constaté pendant cet été très sec que les petites retenues d’eau associées aux barrages ont constitué des refuges favorables à la préservation des différentes espèces aquatiques présentes dans la rivière.

Les leviers d’actions pour produire plus d’hydroélectricité sont les suivants:

C’est primordial d’autoriser les augmentations de puissance des installations et donc mieux utiliser le potentiel des turbines installées. Il faut débloquer administrativement les dossiers de remise en service d’anciens sites afin de reprendre la production d’électricité́ dans les meilleurs délais et réduire temporairement les débits non turbinés (débits réservés) au minimum légal (10% du module de la rivière) pour préserver la vie piscicole : rappelons que 100% de l’eau pour la production d’hydroélectricité́ est restituée aux cours d’eau plus en aval.

Et pour conclure il est impératif d’assouplir les règles de gestion des retenues d’eau pour accroître la flexibilité de pilotage des centrales hydroélectriques pour mieux s’adapter aux variations de la consommation.

Dans notre futur commun pourvu que cette belle énergie d’avenir puisse être reconsidérée comme stratégique et soutenue dans notre mix énergétique au service de l’homme plutôt que disparaître petit à petit. Nous sommes à une croisée des chemins, quel choix fait-on ensemble pour nos centrales ?

Développer l’économie sociale et solidaire

Développer l’économie sociale et solidaire

Les dirigeants de neuf coopératives plaident, dans une tribune au « Monde », pour un renforcement du financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

 

Les levées de fonds record des start-up de la tech et l’enthousiasme médiatique et politique qu’elles entraînent révèlent les priorités de notre économie : solutions de paiement fractionné pour les achats impulsifs, spéculation sur les cryptomonnaies, solution de publicité sur Internet… Des priorités hors-sol face aux réalités sociales et écologiques. Il devient indispensable de se saisir de ces sujets et de faire émerger un modèle économique vraiment responsable et démocratique.

Les années et les alertes passent, mais le constat est le même : alors que près de la moitié de l’humanité vit dans des situations hautement vulnérables au changement climatique, l’économie financière place nos ressources dans des activités compromettant la vie sur terre. Dans un cynisme déconcertant, les tenants de la finance se révèlent coupés du monde et de ses crises.

Après des décennies de néolibéralisme qui ont donné tout pouvoir aux marchés financiers, restaurer la souveraineté des citoyens sur les orientations économiques est incontournable. Dans cette voie vers une démocratie économique, les démarches citoyennes jouent un rôle central. Souvent sous la forme de sociétés coopératives d’intérêt collectif, ces démarches reposent sur un modèle économique radicalement différent, où les citoyens sont pleinement impliqués.

Cette façon d’entreprendre est mise en œuvre à l’échelle nationale et dans différents secteurs-clés de la transition écologique : alimentation, énergie, mobilité, télécommunications, finance, achats de seconde main. De nombreuses initiatives similaires se développent également à l’échelle locale. Réunis au sein de coopératives, des centaines de milliers de citoyens font ainsi la preuve d’un système économique démocratique.

Pour permettre aux initiatives exemplaires de passer un cap, favoriser leur financement citoyen est nécessaire. Nous, dirigeants d’entreprises coopératives réunies dans l’alliance des Licoornes, proposons un renforcement du soutien public, par exemple par la hausse de la déduction fiscale liée aux investissements des particuliers dans ces structures. En effet, parce que les coopératives ne rémunèrent pas ou peu leur capital, les fonds d’investissement, si « engagés » soient-ils, sont rares à financer ces structures, ce qui limite drastiquement leurs possibilités de développement.

Dans ces conditions, elles ne peuvent pas jouer à armes égales avec leurs concurrents gavés de millions. A titre d’exemple, alors que Back Market, une plate-forme de vente d’objets électroniques reconditionnés, levait 450 millions d’euros en 2021, Label Emmaüs, son pendant de l’économie sociale et solidaire, avec seulement dix fois moins de salariés (dont un tiers en parcours d’insertion), levait 150 000 euros (soit 3 500 fois moins) auprès de petits porteurs !

Mini centrales nucléaires : Macron veut développer la technologie

Mini centrales nucléaires : Macron veut développer la technologie

Emmanuel Macron  a manifesté son attention d’accélérer le développement en France de la technologie des petits réacteurs modulaires, ou small modular reactors (SMR).

Le SMR devrait en effet figurer dans la rallonge de 30 milliards d’euros au plan de relance. Ce n’est pas une surprise – l’inverse l’aurait été. « Le soutien du président de la République au projet de SMR est connu, rappelle-t-on dans l’entourage du chef de l’État. Ce projet bénéficie de financements de France Relance (le plan de relance présenté en septembre 2020)».

Emmanuel Macron avait déjà mentionné le dossier du SMR lors de son discours du Creusot, en janvier dernier. «Avec une enveloppe de 50 millions d’euros, le plan de relance investi sur deux ans dans la réalisation d’un avant-projet sommaire et engage ainsi la France dans la compétition mondiale sur les SMR, avait-il déclaré devant la filière nucléaire réunie dans l’usine historique de Framatome. Il nous faut rapidement rattraper le retard, considérer aussi toutes les options de partenariat envisageables et nous positionner sur ce segment.» Un segment où la France est en retard et veut compléter son offre nucléaire globale ( centrales classiques, centrales EPR et mini centrales). Un enjeu de souveraineté nationale mais aussi un enjeu économique pour la France et ses exportations.

Politique étrangère européenne : développer l’arme des sanctions

Politique étrangère européenne : développer l’arme des sanctions

Pour Ramona Bloj, auteur d’une étude sur le sujet, les Etats membres de l’UE affichent un embryon de politique étrangère commune avec les sanctions

 

Interview dans l’Opinion

La Russie défendra la Biélorussie et la soutiendra si l’Union européenne impose des sanctions économiques contre Minsk, selon l’agence de presse russe RIA, en citant un responsable du ministère russe des Affaires étrangères. Bon nombre de pays européens ont imposé des restrictions d’accès aux aéroports et à leur espace aérien aux compagnies biélorusses, après l’atterrissage forcé d’un avion de ligne à Minsk et l’arrestation d’un opposant au président biélorusse qui se trouvait à bord de l’appareil, le 23 mai. L’Union européenne réfléchit par ailleurs à des sanctions économiques supplémentaires.

Responsable des études de la Fondation Robert Schuman, Ramona Bloj est l’auteur d’une étude intitulée « Les sanctions, instrument privilégié de la politique européenne ».

Plus de trente Etats ou entités non étatiques sont visés, aujourd’hui, par des sanctions européennes. Pour quelle efficacité ?

On peut analyser leur impact d’une manière classique, à savoir évaluer si elles ont atteint leur objectif en influençant un changement de comportement ou de politique. A partir de là, c’est du cas par cas pour juger leur efficacité. Pour ce qui est de la Russie, cela n’est d’évident car la guerre dans l’est de l’Ukraine continue et la Crimée a été annexée. A contrario, dans le cas de l’Iran, on peut estimer que les sanctions ont amené Téhéran à la table des négociations pour adopter l’accord sur le nucléaire. Même si c’est plus difficile, on peut aussi les jauger en fonction des conditions créées, à savoir un environnement propice au changement. Le cas classique est celui de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, même si certains peuvent se demander si ce sont les sanctions qui ont eu l’impact le plus marquant ou si d’autres facteurs ont pesé plus lourdement. Les sanctions peuvent avoir aussi des effets secondaires utiles comme dissuader d’autres acteurs d’adopter des comportements similaires ou limiter les acteurs sanctionnés à causer plus de dommages. Dans le cas de la Russie, on peut estimer que cela a peut-être empêché Moscou d’aller jusqu’à reconnaître les provinces sécessionnistes de l’est de l’Ukraine.

« La sanction cherche à cibler le plus possible les coupables pour éviter un impact négatif sur les populations »

Quels sont généralement les objectifs cherchés par l’UE ?

La sanction est un moyen d’indiquer clairement une réprobation, une prise de position de politique étrangère plus modérée qu’un embargo, moins dangereuse que des mesures de rétorsion militaire. Elle se situe à mi-chemin entre l’inaction et la surréaction violente. Elle cherche à cibler le plus possible les coupables pour éviter un impact négatif sur les populations. Pour l’Union européenne, c’est aussi le seul outil coercitif dont elle dispose parce qu’elle n’a pas de capacité militaire en tant que tel. C’est un exercice qui amène aussi les Etats membres à adopter de plus en plus des positions communes sur la scène internationale alors que la politique étrangère reste de la compétence des Etats. C’est un outil de plus en plus utilisé. On est passé de six sanctions en 1991 à plus de trente actuellement. Ses motivations lorsqu’elle y a recours visent généralement à protéger la démocratie et les droits de l’homme comme on l’a vu avec la Chine, à dénoncer la gestion d’un conflit comme c’est le cas avec la Syrie ou à défendre la non-prolifération d’armes de destruction massive comme en Iran ou en Corée du Nord. La lutte contre le terrorisme est une autre motivation.

L’UE a encore pas mal de leviers non utilisés, notamment contre les dirigeants et proches du régime biélorusse ainsi que dans certains secteurs économiques clef. Les opposants réfugiés à l’étranger vont sans doute l’aider à mieux cibler ses sanctions.

Et vis-à-vis de la Russie ?

Il faudra voir ce qu’il y aura dans le rapport présenté en juin lors du conseil européen avec la présentation d’options supplémentaires pour répondre aux provocations russes. Estimant que les sanctions n’ont pas eu les effets escomptés jusque-là, Emmanuel Macron pousse notamment à une approche nouvelle alors que doit être décidé le renouvellement ou non des sanctions liées à l’annexion de la Crimée.

Une nouvelle loi pour lutter contre la haine ou pour développer la censure

Une nouvelle loi pour lutter contre la haine ou pour développer la censure

On comprend évidemment que les pouvoirs publics soient sensibles à la question du développement de la haine sur Internet et recherchent des moyens pour l’empêcher en tout cas la freiner voire la réprimer. Il paraît cependant curieux qu’on fasse très rapidement l’amalgame de cette lutte contre la haine avec la question de la diffamation. Ces deux questions sont loin d’être complètement liées. Certes dans certains cas la diffamation peut servir de support développement de propos haineux mais inversement le concept de diffamation peut n’avoir aucun rapport avec la haine. En outre se pose la redoutable question de ce qui est diffamation et ce qui ne l’est pas. En effet certains faits évoqués peuvent apparaître diffamatoires tant qu’ils n’ont pas été vérifiés et confirmés. Ainsi la plupart des lanceurs d’alerte au départ pourraient-il être accusés de diffamation. Sur les questions sensibles notamment politico financières, il faut parfois des mois voire des années avant d’établir la vérité des faits. Certains dossiers traînent même dans les arcanes judiciaires pendant des dizaines d’années. L’amalgame pourrait encore affecter la liberté d’expression notamment de la presse alors que cette dernière est déjà largement pour 80 % dans les mains des financiers. La conception très monarchique de Macron autorise à s’interroger sur les intentions réelles du gouvernement.

 

Développer le sport (CESE)

Développer le sport (CESE)

 

En France on compte nombre de supporters de différentes disciplines mais moins de participants.  C’est pourquoi le conseil  économique et social a été chargé d’un rapport sur le développement du sport partout. Reste la question du financement qui pourraiat être assuré par uen taxe sur les paris notamment sportifs sauf que la Française des jeux va être en grande partie privatisée. Une bonne initiative en tout cas car s’intéresser au sport, c’est bien mais en faire c’est mieux même à tout âge ou presque quitte  à adapter les exercices aux pathologies. Parmi les mesures proposées,  l’incitation à la pratique (demi-journée banalisée pour que chaque étudiant bénéficie d’une offre gratuite, le recours aux intervenants extérieurs en maternelle et primaire…), le développement des infrastructures sur le territoire (l’intégration dans les opérations de rénovation urbaine d’un espace sportif, la création d’équipements dans les territoires dépourvus au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville, des zones rurales et des Outre-mer, l’amélioration des dessertes…).

Développer l’économie circulaire

Développer l’économie circulaire

 

Ce que souhaite le gouvernemenet qui va s’exprimer sur ses intentions dans les jours prochains. Il s’agit notamment de valoriser encore davantage les déchets et de réduire obsolescence programmée.  Cette obsolescence programmée constitue un des moteurs du développement économique. L’objectif est d’inciter le consommateur à remplacer un produit avant qu’il ne soit usé en justifiant de progrès techniques, de la mode tout simplement de l’impossibilité de réparer. Ainsi des équipements qui duraient précédemment 10 ou 15 ans sont considérés hors d’usage après  deux à trois ans pour certains ; d’une certaine façon ; le consommateur est aussi largement complice  puisqu’il ne résiste guère à l’effet de mode. Pour ceux qui ignorent cet effet de mode, de toute façon, il est pratiquement impossible de réparer un équipement en panne. Pour deux raisons la première c’est que tout a été fait dans le processus de production pour que ces biens ne soit pas réparables ensuite parce que le coût de la main-d’œuvre en France est tellement élevé que le prix de la réparation dépasse assez souvent l’achat d’un équipement neuf. Observons par exemple qu’en Afrique que la plupart des équipements que nous jetons ici, sont là-bas systématiquement réparés. Pour en rajouter sur le phénomène on impose de prendre en compte des aspects écologiques (par exemple consommation d’énergie) ou encore l’empreinte carbone en oubliant volontairement qu’un équipement réparé  réduit forcément les gaspillages et même l’empreinte carbone. Selon l’UFC-Que Choisir, la durée de vie moyenne des appareils électroménagers courants oscillerait aujourd’hui entre 6 à 8 ou 9 ans contre 10 à 12 ans auparavant. Par exemple :

  • un ordinateur portable aurait une durée de vie comprise entre 5 et 8 ans,
  • une télévision de 8 ans,
  • un téléphone portable de 4 ans,
  • un réfrigérateur de 10 ans.

D’autres produits sont connus pour faire l’objet d’une conception prévoyant leur obsolescence programmée : les imprimantes, et les smartphone sans parler des voitures qui ne sont plus réparables par le mécanicien du coin.

Propositions pour développer le goût des maths

Propositions pour développer le goût des maths

21 propositions sont faites dans le cadre de la mission confiée au député LREM Cédric Villani, médaille Fields (l’équivalent du Prix Nobel), et à Charles Torossian, inspecteur général de l’Education nationale.  Il y a urgence. « La France est le dernier des pays européens au classement Timss, qui évalue les performances des enfants de CM1 en maths. Pourtant, un septième de la scolarité de nos élèves est consacré à cette discipline. On ne peut pas se satisfaire de ces résultats », estime Charles Torossian. « La situation est encore pire qu’on le croyait, ajoute Cédric Villani. L’objectif central est de viser « la maîtrise des quatre opérations au CP et au CE1. Retour aussi aux vieilles méthodes ritueliques chaque matin comme le calcul mental en primaire mais aussi en secondaire. Les professeurs des écoles, qui proviennent à 80 % des filières littéraires, ne sont pas forcément très à l’aise avec les maths. Leur formation est donc un enjeu crucial. Le rapport devrait préconiser la mise en place d’une licence adaptée aux futurs enseignants, une formation spécifique qui débuterait juste après le bac (et non trois ans après, comme aujourd’hui). Actuellement, les maîtres reçoivent en moyenne quatre-vingts heures de maths en formation initiale (leurs collègues de Singapour, pays qui caracole en tête des classements internationaux, quatre cents heures!). Le calcul est vite fait : « Nous devons multiplier par cinq le volume horaire consacré aux maths dans les formations initiales », estime Charles Torossian. Il faudrait aussi davantage de formation continue. Les enseignants français ont droit à dix-huit heures par an (ceux de Singapour, cent heures!) La mission propose donc de renforcer, dès la rentrée 2018, la formation en maths des profs de CP-CE1 dédoublés des écoles défavorisées (dites REP+).  Pour les auteurs du rapport, l’apprentissage des maths doit être explicite, progressif et respecter trois étapes, comme c’est le cas à Singapour : manipuler, verbaliser, puis penser en termes abstraits. L’idée figure déjà dans les programmes de 2016. Reste à l’appliquer, de la maternelle à l’université.

«Pour une culture de l’exportation» (Le Drian)

«Pour une culture de l’exportation» (Le Drian)

 

Alors qu’en Allemagne on constate que plus de 300 000 entreprises participent aux exportations, on en compte à peine un tiers en France qui travaillent l sur les débouchés internationaux. C’est évidemment la grande différence avec l’Allemagne qui peut s’appuyer sur un tissu très dense de PME exportatrices tandis que trop d’entreprises françaises se limitent  au marché national. Le ministre des affaires étrangères veut donc développer en France une culture de l’exportation pour tenter d’inverser les tendances de la balance commerciale est structurellement déficitaire en France. Ainsi si les Allemands dégagent un excédent de 300 milliards parents, la France, elle, accuse un déficit de 50 milliards. Il s’agit sans doute d’un problème de culture mais aussi de démographie des entreprises sans parler de la question de la compétitivité. La France manque cruellement d’entreprises de taille intermédiaire et l’essentiel des exportations et le fait des grands groupes. L’insuffisance fondamentale découle aussi du manque de compétitivité d’une économie plombée par la fiscalité, la bureaucratie et la faiblesse de la productivité ; le ministre des affaires étrangères  entend donc mettre l‘accent sur les petites et moyennes entreprises afin de porter le nombre des sociétés exportatrices de 125.000 à 200.000 en cinq ans. ”Nous n’avons pas la culture de l’exportation et je suis tout à fait déterminé à essayer, au cours des cinq ans qui viennent, d’inverser cette logique», a-t-il déclaré lors d‘un discours pour l’inauguration de la 85e Foire européenne. Les derniers chiffres du commerce extérieur publiés par les Douanes font apparaître un déficit de 34,4 milliards au premier semestre 2017, contre 23,0 milliards au cours du premier semestre 2016, année qui s’était soldée par un déficit de 48 milliards d’euros. « Nous avons 125.000 entreprises qui sont exportatrices en France, c’est trois fois moins qu’en Allemagne et c’est beaucoup moins aussi qu’en Italie », a souligné le ministre en regrettant le sentiment selon lequel « seuls les grands groupes (seraient) concernés par les exportations ». « Je souhaite que ce chiffre de 125.000 aboutisse à 200.000 à la fin du quinquennat », a-t-il affirmé en promettant un « guichet unique régional » pour accompagner les entreprises, notamment petites, vers l’international, et un « guichet unique » à l’arrivée, avec l’appui du réseau diplomatique. Il a également promis, « par grandes filières », une « équipe France » chargée d’établir « un plan d’action et une stratégie de conquête ». “Mais ce qui conditionne aussi la réussite de nos entreprises, c’est l’attractivité de notre pays”, a-t-il ajouté, citant l’ensemble des politiques économiques du gouvernement comme conditions nécessaires d’une inversion de tendance pour le commerce international.




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