Archive pour le Tag 'Développement'

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Guerre en Ukraine: Une menace contre le développement durable

Guerre en Ukraine: Une menace contre le développement durable

 

 

L’arrêt des exportations agricoles en raison du conflit entre Kiev et Moscou bouscule le programme européen  estime Mathilde Gérard journaliste au Monde.

Notons que les conséquences néfastes affecteront aussi d’autres secteurs dans l’industrie et l’énergie. C’est toute la transition écologique qui risque d’être décalée dans le temps NDLR

 

 

 

Elle serait « décroissante », « irresponsable »« catastrophique »… La stratégie alimentaire de la Commission européenne, Farm to Fork (« de la ferme à la fourchette », « F2F » pour les initiés), déclinaison agricole du Green Deal, se trouve sous un feu de critiques. Cette feuille de route destinée à mettre l’agriculture européenne sur la voie de la durabilité d’ici à 2030 vise à la rendre moins émettrice de gaz à effet de serre et plus protectrice de la biodiversité, ainsi qu’à permettre aux Européens de se nourrir sainement. Le document d’une vingtaine de pages qui la résume prévoit d’atteindre 25 % de surface agricole cultivée en bio en 2030, de réduire l’usage des pesticides de 50 % et le recours aux engrais azotés de 20 %.

Au moment de sa présentation en mai 2020, ce programme n’a guère suscité de vagues. Le texte n’est pas contraignant et doit faire l’objet de discussions ultérieures pour se traduire par des directives ou à travers la politique agricole commune (PAC). Le 19 octobre 2021, les députés européens l’ont approuvé à une large majorité.

Mais, quelques mois plus tard, le vent a tourné. Certains responsables considèrent que, en raison de l’invasion russe qui a mis à l’arrêt les exportations ukrainiennes de céréales, l’heure est venue pour l’Europe d’augmenter ses capacités de production, quitte à revenir sur certains objectifs de Farm to Fork. Alors que la France occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron a estimé pendant la campagne présidentielle que Farm to Fork devait être « adaptée » car elle « repose sur un monde d’avant-guerre en Ukraine ».

Plusieurs organisations professionnelles agricoles mènent la fronde contre ce texte. Le 29 avril, Christiane Lambert, coprésidente du COPA-Cogeca, première fédération agricole européenne, a accusé Frans Timmermans, vice-président de la Commission, de propos « inhumains » et de mener une politique qui conduirait à des famines dans le monde.

Pourquoi cette feuille de route suscite-t-elle tant d’opposition alors que ses grands principes – durabilité et santé – sont plutôt consensuels ? Une première piste d’explication réside dans le fait que cette politique est gérée en parallèle par les directions générales de l’agriculture et de la santé de la Commission européenne, un copilotage qui a bousculé certains représentants du monde agricole.

La deuxième raison tient au contenu potentiellement alarmant de plusieurs publications sur les effets de la politique Farm to Fork. En explorant divers scénarios, le centre commun de recherche de la Commission européenne a jugé qu’une baisse des volumes de production et une augmentation des prix alimentaires étaient possibles, tout en avertissant du caractère partiel de ses chiffrages. De son côté, le ministère de l’agriculture américain a calculé que les volumes de production chuteraient de 12 % si elle s’appliquait. Une troisième analyse, publiée par l’université néerlandaise de Wageningen, parvient à une conclusion similaire.

Supprimer tout ce qui freine le développement des énergies renouvelables !

Supprimer tout ce qui freine le développement des énergies renouvelables !

 

 

L’éphémère ministre de l’environnement, Corinne Lepage, observe, dans une tribune au « Monde », que la filière nucléaire ne suffira pas à renforcer notre indépendance énergétique et à réduire notre empreinte carbone.

Sa position consistant à supprimer  ce qui freine le développement de tous les renouvelables paraît cependant particulièrement simpliste et même démagogique. Il faut dire que l’avocate ne s’est jamais signalée par une grande compétence en matière de politique énergétique. Ce qu’elle affirme en particulier à propos du nucléaire témoigne de l’ignorance de l’intéressée concernant cette filière en même temps que sa mauvaise foi. NDLR

 

Dans le dernier quart du XXe siècle, en seulement vingt ans, la France a été capable de construire une cinquantaine de réacteurs nucléaires. Cet exploit, nous devons le renouveler aujourd’hui. Mais attention, il ne s’agit plus seulement de construire de nouveaux réacteurs nucléaires ; il s’agit avant tout de construire des infrastructures équivalentes pour produire de l’électricité, à partir des énergies renouvelables. C’est d’ailleurs la proposition communautaire en réponse à la crise ukrainienne.

Nous pouvons très certainement le faire, à la condition de supprimer tous les freins qui existent actuellement au développement des énergies renouvelables et de l’autoconsommation collective. L’Union européenne tend également à le penser, puisqu’elle a reconnu qu’investir massivement pour doter notre pays des entreprises capables d’améliorer les procédés, de construire les infrastructures et de les entretenir était un droit.

Et nous n’avons pas d’autres choix que de le faire aujourd’hui. En effet, tous les voyants sont au rouge sur la filière nucléaire. Même si nous voulions et pouvions réaliser dans les vingt ans à venir six réacteurs EPR, cela ne résoudrait en rien nos problèmes actuels et à venir. Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire a très clairement indiqué devant la représentation nationale, le 17 mai, que la prolongation à soixante ans de la durée de vie de nos centrales était plus qu’improbable, et que même la prolongation à cinquante ans était problématique.

 

Nos réacteurs les plus jeunes, mais aussi les plus puissants, sont pour l’essentiel à l’arrêt du fait d’un phénomène de corrosion dû à des problèmes de conception. En conséquence, les scénarios RTE basés sur le maintien d’une forte puissance nucléaire jusqu’à l’arrivée des nouveaux réacteurs sont remis en cause. Quant à la réalisation des EPR, elle se heurte manifestement à des problèmes de conception en ce qui concerne les réacteurs en cours de construction dont le retard s’accumule. Cela vaut pour Flamanville comme pour Hinkley Point, ce qui rend très aléatoire le calendrier envisagé. A ceci s’ajoutent deux problèmes immédiats, à la fois pratiques et juridiques.

Le premier est celui de l’indisponibilité de la moitié du parc nucléaire. L’Autorité de sûreté nucléaire a indiqué que cette indisponibilité pouvait être amenée à croître, ce qui pose réellement des problèmes d’alimentation en électricité et entraîne la surenchère des coûts due à notre importation massive. Dès lors, seuls la sobriété et un plan massif d’énergie renouvelable peuvent être des solutions immédiates.

Le développement des mafias dans le monde

Le développement des mafias dans le monde

 

 

Un  hors-série du « Monde » explore toute la plasticité des organisations criminelles, qui savent saisir les opportunités délictueuses pour se développer partout dans le monde.

Il n’est pas aisé de mettre des visages sur une criminalité invisible. De mettre en mots le monde du silence et de l’omerta. De comprendre, aussi, les paradoxes de sociétés criminelles puisant leur force de structures familiales claniques autant que d’une ­formidable adaptabilité ­entrepreneuriale. La complexité des mafias, prospérant dans les « zones grises » de l’économie et de la politique, ne peut faire oublier leur emprise concrète, les conséquences visibles, parfois dramatiques, de leurs activités sur la vie des citoyens.

Le déferlement de la cocaïne en Europe est orchestré par ces groupes arrimés aux cartels sud-américains. Le traitement de déchets illégaux, empoisonnant des cours d’eau, tuant la terre à petit feu, est aussi l’une des spécialités du crime organisé. Face à la crise sanitaire, le commerce de masques et de médicaments contrefaits, le détournement d’aides publiques ou l’émission de prêts usuriers ont ­renforcé la puissance des mafias.

Ainsi, chaque nouvelle possibilité financière devient pour ces groupes transnationaux une occasion de développement. Chiffrer leur poids économique est un défi à la mesure de leur capacité à dissimuler les profits de leurs activités illicites. En 2009, l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) estimait à ­870 milliards de dollars (plus de 825 milliards d’euros) les profits du crime organisé à l’échelle mondiale. Selon les autorités italiennes, la seule ­’Ndrangheta – la Mafia calabraise – gagnerait 50 milliards d’euros en une année.

Incarnées par leur ancrage territorial et leur cohérence familiale, les mafias se sont adaptées aux évolutions de l’économie de marché et des technologies. Les enquêtes, comme les rares procès d’ampleur, mettent en scène des sociétés offshore et des transactions en cryptomonnaies ; des « cols blancs » et des « boss » délocalisés dans des territoires au régime fiscal avantageux et à la coopération judiciaire limitée.

Proposer une plongée au sein de la criminalité organisée implique de se défaire des si puissantes références culturelles associées à la mythologie mafieuse. De laisser de côté les films américains dépeignant le New York des mobsters (mafieux) originaires de Sicile pour accepter des scénarios plus austères, des histoires de misère sociale, des mécanismes d’ingénierie financière abscons, des partenariats a priori contre nature entre groupes concurrents poursuivant le même dessein : maximiser les profits.

Le panorama de cette criminalité mondialisée, sophistiquée, amorale et violente, à la fois enracinée dans un fief historique et projetée dans les lieux-clés des échanges internationaux, présenté dans ce hors-série, nous amène à parcourir l’univers hétéroclite des mafias contemporaines de l’Italie au Mexique. La riposte des Etats, qui semble avoir souvent « un temps de retard » sur la formidable plasticité des mafias, est ensuite passée au crible. Avant de trouver auprès des œuvres et des chefs-d’œuvre inspirés par le crime des visages et des mots permettant de donner vie à ce milieu si complexe. Un monde où, parfois, mythes et réalités s’entremêlent.

La monnaie numérique au service du développement

La monnaie numérique au service du développement

Agustin Carstens

Directeur général de la Banque des règlements internationaux

La reine Maxima des Pays-Bas

mandataire spéciale du secrétaire général des Nations-unies pour l’inclusion financière au service du développement

 

La reine des Pays-Bas et le directeur de la Banque des règlements internationaux recommandent, dans une chronique au « Monde », aux banques centrales de faire du numérique l’outil d’inclusion financière des plus pauvres.

 

Chronique.

Les banques centrales du monde entier débattent de la question d’émettre ou non leurs propres monnaies numériques (MNBC). Celles-ci doivent être conçues et mises en œuvre de façon à garantir aux personnes « non bancarisées » un accès aux services financiers essentiels.

Selon la Banque mondiale, 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’ont pas accès aux services du secteur financier formel et doivent recourir à des solutions de rechange, souvent à un coût ou à un risque important. Cette exclusion financière aggrave la pauvreté et la fragilité face aux difficultés de la vie, limite les chances, étouffe l’espoir d’un avenir meilleur.
Les gens ont besoin d’un moyen rapide, sûr et bon marché de transférer de l’argent. A ce jour, les banques centrales ont largement répondu à ce besoin en fournissant la forme la plus inclusive de monnaie dont nous disposons actuellement : l’argent liquide. Mais la seule utilisation de l’argent liquide exclut les personnes non bancarisées du système financier formel et des services financiers, en particulier du crédit.

Or le paysage des paiements est en train de changer, en raison de l’adoption généralisée des technologies numériques et mobiles, une tendance accélérée par la pandémie de Covid-19. Il est donc impératif d’atténuer l’écart numérique grandissant d’accès aux services financiers.

Les services traditionnels ont des coûts et des exigences potentiellement prohibitifs, tels que les frais de transaction, les soldes de compte minimum ou les preuves d’identification formelle. Par ailleurs, certains groupes sociaux ont un faible niveau de confiance dans les paiements numériques, ou sont peu équipés de smartphones.

Les MNBC, par leur nature même, contiennent les avantages uniques d’une monnaie de banque centrale – la sécurité, la finalité, la liquidité et l’intégrité. Elles peuvent contourner de nombreux intérêts commerciaux acquis qui se sont créés autour des systèmes de paiement, et qui ont contribué à leurs coûts élevés pour les utilisateurs. Elles peuvent également réduire les risques de crédit et de liquidité inhérents à d’autres formes de monnaie numérique. Une MNBC a le potentiel de mettre à niveau et de connecter des systèmes de paiement – à la fois au niveau national et au-delà des frontières. Cela pourrait inciter les pays dont les infrastructures financières sont limitées à passer directement à une MNBC, offrant ainsi à chacun la possibilité de se connecter à un système de paiement inclusif, sûr et efficace.

SNCF : « aucune ambition industrielle » (ART)

SNCF : « aucune ambition industrielle » (ART)

 

 

Les critiques très fortes adressées à SNCF réseau par l’autorité de régulation concernant le manque d’ambition industrielle sont certainement justifiées. Mais elles peuvent sans doute s’expliquer par les difficultés inextricables dans lesquelles se trouve l’entreprise ferroviaire. Cela d’autant plus qu’elle a dû abandonner une partie de son trafic lors de la crise sanitaire et qu’elle a des difficultés à retrouver son niveau d’activité de 2019. À cela s’ajoute évidemment les plus grandes incertitudes quant au financement des investissements.

 

Comment dès lors demander beaucoup d’ambition industrielle à une entreprise sans doute à bout de souffle sur le plan financier, en grande difficulté sur le plan commercial et dont la gestion est davantage marquée par une culture administrative que par une culture entrepreneuriale.

 

Sans débat de fond sur l’avenir du ferroviaire, il n’y a guère espéré d’ambition industrielle. L’autorité de régulation des transports (ART) n’a pas été tendre dans son avis sur le projet de contrat de performance 2021‑2030 entre l’État et SNCF Réseau ( qui gère les infrastructures) : absence de vision-cible, effort de renouvellement et de modernisation insuffisant, incertitude sur les ressources financières, ou encore, manque d’incitation à la performance industrielle… Le régulateur a multiplié les avertissements dans son texte, sous peine « d’entraîner SNCF Réseau dans une spirale de paupérisation industrielle ».

L’enjeu est de taille : c’est par ce contrat de performance que l’État définit les lignes directrices de SNCF Réseau pour les 10 ans à venir. Elles doivent notamment permettre d’atteindre les grands objectifs fixés en 2018 dans le cadre du nouveau pacte ferroviaire. Outre la réorganisation des activités du groupe – avec la SNCF en société de tête et SNCF réseau comme filiale -, celui-ci a établi la remise à niveau du réseau comme objectif prioritaire, avec d’importantes promesses d’investissement.

Pourtant, en dépit de ces objectifs ambitieux, le compte n’y est pas pour l’ART. Son président, Bernard Roman, a dénoncé  »une occasion manquée », .

Conséquences de l’inflation : le développement des ventes chez les discounters

Conséquences de l’inflation : le développement des ventes chez les discounters

 

 

À bas bruit souvent la hausse des prix ce développe dans la consommation nombre de produits sont concernés. En cause évidemment la hausse des matières premières et de l’énergie sans parler des questions logistiques. Officiellement l’inflation aurait été autour de 3 % en France mais surnombre de produits, les hausses sont autrement importantes. Conséquence les consommateurs au pouvoir d’achat content ont tendance à délaisser la grande distribution traditionnelle pour se diriger vers les discounters .

Le panel Référenseigne de l’institut Kantar en donne la preuve. Au mois de décembre dernier, les Français ont plébiscité les discounters. Dans un marché dynamique – les dépenses courantes ont augmenté de 2,8 % par rapport à l’avant-crise sanitaire -, Lidl, Aldi et Leclerc ont gagné le plus de parts de marché (PDM) : respectivement 0,6 point, 0,4 point et 0,3 point pour atteindre chacun respectivement 6,9 %, 2,7 % et 22,9 %. À l’inverse dans les grandes marques de distribution les tendances sont à la stagnation voire à la baisse.

Parmi les facteurs explicatifs aussi, une moindre fréquentation des grands centres commerciaux du fait de la pandémie

Aide au développement : l’union européenne premier donateur

Aide au développement : l’union européenne premier donateur

L’économiste Simone Tagliapietra explique, dans une tribune au « Monde », qu’en termes de financement des infrastructures mondiales l’effort fourni par l’Union européenne, avec le programme Global Gateway, surpasse nettement celui de la Chine.

 

Tribune.

L’Union européenne (UE) a dévoilé le 1er décembre son plan de soutien au développement des infrastructures dans le monde : le Global Gateway. Ce plan vise à mobiliser 300 milliards d’euros entre 2021 et 2027 dans des projets de connectivité à travers le monde, et notamment dans les domaines du numérique, du climat et de l’énergie, des transports, de la santé, de l’éducation et de la recherche.

La raison d’être de cette initiative est claire : le monde a besoin d’investissements majeurs dans les infrastructures. La Banque mondiale estime que, pour atteindre les principaux objectifs mondiaux (tels que la protection du climat et de l’environnement, l’accès universel à l’énergie, à l’eau et à l’assainissement, une plus grande mobilité, une meilleure sécurité alimentaire), le monde doit investir dans les infrastructures environ 1 300 milliards d’euros par an.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés L’Europe présente son projet à 300 milliards d’euros pour contrer les routes de la soie chinoises

La Chine a compris l’importance stratégique du développement des infrastructures mondiales il y a dix ans et a lancé en 2013 la célèbre initiative Belt and Road (« nouvelle route de la soie »). Afin d’offrir une alternative à l’approche chinoise du développement mondial des infrastructures, les dirigeants du G7 se sont engagés en juin 2021 à développer de nouveaux partenariats d’infrastructure « fondés sur des valeurs, des normes élevées et la transparence ».

Alors que les Etats-Unis ont lancé leur initiative Build Back Better World [« reconstruire un monde meilleur « ] et le Royaume-Uni son initiative Clean Green, l’UE a dévoilé son Global Gateway. La Commission européenne a présenté l’initiative comme « un modèle de la manière dont l’Europe peut établir des connexions plus résilientes avec le monde », mais les critiques l’ont rapidement rejetée, affirmant qu’elle représente un reconditionnement d’instruments existants plutôt que de l’argent frais de l’UE.

Ce point de vue passe toutefois à côté de l’essentiel. Les Etats membres de l’UE sont déjà les premiers donateurs mondiaux d’aide publique au développement (APD). En équivalent-subvention (une méthodologie dans laquelle seuls les éléments de subvention des prêts sont indiqués, au lieu de leur valeur nominale), l’UE a déboursé 66,8 milliards d’euros en 2020, soit 46 % du total mondial.

Le développement de la filière française des minis centrales nucléaires

Le développement de la filière française des minis centrales nucléaires

 

 

La technologie n’est pas nouvelle et de nombreux projets et réalisations existent dans le monde notamment aux États-Unis et pas seulement.  (source Wikipédia)

 

Sur la base de concepts en réflexion préliminaire et étude depuis les années 2005/2010 chez TechnicAtome, les études d’ingénierie préliminaires ont été lancées en 2018 d’un projet de 150 à 170 mégawatts électriques, développé par EDF, TechnicAtome, Naval Group et le CEA. Ce petit réacteur modulaire dénommé « NUWARD », projet porté par un consortium réunissant EDF, le CEA, TechnicAtome et Naval Group, a été présenté le 17 septembre 2019 à la conférence générale annuelle de l’AIEA. La technologie/filière de base est celle (classique et éprouvée) des réacteurs REP, très compacts et modulaires. Cependant le concept comporte des innovations importantes en termes de sûreté passive (sans sources électriques) et de simplifications d’exploitation.

Le produit proposé à l’exportation est une petite centrale de 340 MWe composée de 2 réacteurs identiques de 170 MW. EDF et ses partenaires comptent soumettre en 2022 un premier dossier d’option de sûreté à l’Autorité de sûreté nucléaire et finaliser en 2026 l’ensemble du design et les spécificités techniques de cette nouvelle centrale, en vue d’une entrée sur le marché entre 2035 et 2040. Le projet vise avant tout le marché à l’export, mais EDF discute avec les pouvoirs publics pour installer au préalable un démonstrateur en France.

Développement du tourisme spatial: à quels coûts ?

 

 

Un article dans l’OPINION de Roland Lehoucq, chercheur en astrophysique au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Emmanuelle Rio, enseignante-chercheuse en physique à l’université Paris-Saclay et François Graner, biophysicien et directeur de recherche CNRS à l’université de Paris.(extrait)


Alors que Richard Branson et Jeff Bezos ont réalisé cette année un aller-retour pour toucher l’espace du doigt, SpaceX et ses quatre touristes vient tout juste de rentrer sur Terre, allongeant encore la liste des touristes de l’espace.

En septembre 2018, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa a acheté à Elon Musk les services du système Starship de son entreprise SpaceX pour un voyage autour de la Lune, à partir de 2023. On ignore le montant de l’addition, mais il est probablement colossal.

Entre 2001 et 2009, huit billets pour embarquer en compagnie d’astronautes à bord du vaisseau russe Soyouz ont été vendus. Direction la Station spatiale internationale, la fameuse « ISS ». Un aller-retour entre 20 et 35 millions de dollars par personne – ce qui représente le budget quotidien d’une quinzaine de millions d’humains vivant au seuil de pauvreté international.

Au-delà de l’obscénité d’une opération visant à satisfaire le rêve d’un seul individu, ces excursions ancrent l’idée que l’espace est une marchandise. Elles consomment aussi matière et énergie et ont des conséquences environnementales qui augmenteraient considérablement si ce tourisme spatial devait faire l’objet d’un commerce plus large.

Tentons donc d’en chiffrer les conséquences en distinguant les vols un peu polluants, mais très nombreux, les vols moyennement polluants et assez nombreux, et les vols extrêmement polluants, mais peu nombreux.

La propulsion hybride du SpaceShip Two ne produit pas que du CO2. Le vaisseau crache aussi des suies, résultant de la combustion incomplète d’un mélange de protoxyde d’azote (N2O) liquide et d’un dérivé solide du polybutadiène hydroxytéléchélique. Un article scientifique de 2010 a estimé que 1 000 vols suborbitaux par an produiraient de l’ordre de 600 tonnes de suies, qui, en restant à peu près dix ans en suspension dans la stratosphère, entre 30 et 50 kilomètres d’altitude, contribueraient à modifier le climat à l’échelle de la planète entière – même si tous les tirs partaient d’un même endroit. Par comparaison, l’aviation civile paraîtrait presque propre : elle émet plus de suies au total, 7 200 tonnes par an, mais à des altitudes de l’ordre de 10 kilomètres, ce qui réduit leur durée de suspension et permet leur lessivage par les pluies.

Continuons en passant à l’échelle supérieure. Depuis 2009 et la mise en service des modules scientifiques européen et japonais, l’équipage des expéditions vers l’ISS est passé à six astronautes des pays l’ayant financé. Cette obligation ne laissa plus aucune place pour un passager privé et l’agence spatiale russe a interrompu les vols touristiques.

Mais les vols vers l’ISS pour ultrariches vont reprendre à l’initiative de la société Space Adventures (qui vend aussi des vols en apesanteur). Après des années d’absence, les États-Unis ont en effet retrouvé leur capacité à envoyer des humains dans l’espace suite au succès du vol de qualification de la capsule Crew Dragon lancée par SpaceX en mai dernier. Space Adventures en a profité pour récupérer deux places libres dans les vols Soyouz russes, tout en annonçant un partenariat avec la société SpaceX.

Le prix d’un tel vol sera autour de 100 millions de dollars. À un tel tarif, pour réaliser le rêve d’Icare (attention, il se termine mal), il faut sans doute faire partie des 11 000 personnes possédant plus de 250 millions de dollars ou peut-être gagner un lot de la télé-réalité. Il reste ensuite à passer les tests d’aptitude physique au vol spatial, notamment pour s’assurer que l’organisme du passager pourra supporter l’accélération du décollage.

Les 119 tonnes de kérosène raffiné utilisées par le premier étage de la fusée Falcon 9 produisent, lors de leur combustion contrôlée, une énergie comparable à celle dégagée par la récente explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et ses environs : l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT.

D’après le rapport d’évaluation environnementale de la Falcon 9, le vol complet, avec récupération de la capsule habitée grâce à des navires spécialisés et un hélicoptère, émettra 1 150 tonnes de CO2, l’équivalent de 638 ans d’émission d’une voiture moyenne parcourant 15 000 km par an. Bien plus qu’un chassé-croisé de vacanciers sur l’autoroute ! À raison de quatre passagers par vol, cela fait près de 290 tonnes de CO2 par passager. Autrement dit, un touriste en orbite vaut 65 touristes suborbitaux et presque 160 années d’émission d’une automobile…

Un vol autour de la Lune comme celui que projette Maezawa est bien sûr encore réservé à des milliardaires, qui sont déjà plus de 2 000 et dont le nombre croît constamment. Le vaisseau Starship, à bord duquel s’effectuera le voyage, est le second étage de la fusée Super Heavy, le lanceur orbital super-lourd et réutilisable développé par SpaceX. Le dernier rapport environnemental de ce lanceur indique que l’ensemble Starship/Super Heavy produit la bagatelle de 3 750 tonnes de CO2 à chaque vol. Le projet DearMoon prévoyant d’embarquer de 6 à 8 personnes, cela conduit à des émissions individuelles comprises entre 470 et 625 tonnes de CO2. Chacun grille ainsi en un voyage de quelques jours le « budget CO2 » annuel de plusieurs centaines de personnes. Mais cela reste inférieur aux 1 630 tonnes de CO2 émises annuellement par Bill Gates pour ses déplacements en jet privé…

Nous vous épargnons, sans doute à tort, le coût en CO2 de la construction des pas de tir. C’est du béton, et aussi beaucoup d’emprise en termes de surface occupée. Si à Roissy, l’aéroport occupe environ le tiers de la superficie de Paris intra-muros (32 km2), il le fait pour plus de 470 000 mouvements d’avions par an et près de 70 millions de passagers. Par comparaison, les vols suborbitaux prévus par Virgin Galactic doivent partir du Spaceport America au Nouveau-Mexique, dont la superficie de 73 km2 ne servira tout au plus qu’à 1 000 vols par an.

Nous vous épargnons aussi les conséquences environnementales de l’extraction, du transport et de la transformation des matériaux de haute qualité, l’acier ou l’aluminium par exemple, nécessaires pour fabriquer la masse totale des fusées, et dont l’ensemble ne sera pas totalement récupéré.

Les 1% les plus riches sont responsables de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Après leurs yachts privés et leurs avions d’affaires, les lubies spatiales de ces (ultra)riches entretiennent l’illusion de toute-puissance à l’origine des graves dérèglements de la biosphère terrestre. Si des économies d’échelle dues aux améliorations techniques rendaient le tourisme spatial accessible ne serait-ce qu’aux classes supérieures, ces inégalités seraient encore amplifiées, ajoutant aux dégradations provoquées par nos sociétés en général et par le tourisme de masse en particulier.


Auteurs : Roland Lehoucq, chercheur en astrophysique au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Emmanuelle Rio, enseignante-chercheuse en physique à l’université Paris-Saclay et François Graner, biophysicien et directeur de recherche CNRS à l’université de Paris.

Cet article avait été initialement par The Conversation sous licence Creative Commons le 24 septembre 2020. Il a été mis à jour après le vol spatial de Richard Branson et avant celui de Jeff Bezos

Apprentissage : pour un développement dans l’enseignement supérieur

Apprentissage : pour un  développement  dans l’enseignement supérieur 

À l’image de ce qui se pratique en Allemagne, les présidents des fédérations de l’assurance, Florence Lustman, de la banque, Nicolas Théry et des entreprises de high-tech, Laurent Giovachini affirment, dans une tribune au « Monde » que le développement de l’apprentissage dans les universités et grandes écoles permet de lutter efficacement contre les inégalités sociales et territoriales.

 

Tribune. 

Avec près de 500 000 contrats signés dans le secteur privé en 2020, soit une hausse de 40 % par rapport à 2019, l’apprentissage connaît un décollage sans précédent en France et s’impose durablement dans le paysage de la formation. Il s’agit d’une réussite de politique publique majeure, issue de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 et fortement portée par les efforts communs des entreprises et des établissements d’enseignement.

Plus encore, l’accélération de l’apprentissage dans les formations de l’enseignement supérieur favorise leur démocratisation pour briser le plafond de verre des classes et territoires moins favorisés. Les métiers de l’assurance, de la banque, du conseil, de l’ingénierie et du numérique – qui représentent environ 1,7 million de salariés en France et 60 000 jeunes en alternance – ont ainsi triplé en dix ans le nombre d’alternants des formations de niveau Bac + 4/5.

 

L’apprentissage constitue aujourd’hui le tremplin le plus efficace vers la vie active. En valorisant une pédagogie qui intègre les réalités de l’entreprise et met en avant les compétences humaines et relationnelles, l’apprentissage favorise l’acquisition des « soft skills » [autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe, etc.] indispensables pour évoluer et progresser professionnellement.

De plus, l’intégration de l’apprentissage dans les cursus universitaires et grandes écoles a provoqué une véritable révolution culturelle et contribué à renforcer son image auprès des chefs d’entreprise, des enseignants mais aussi des étudiants eux-mêmes. Mais surtout, le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur représente un vecteur essentiel de cohésion sociale et de promotion de l’égalité des chances, en permettant aux étudiants issus de tous les milieux, de financer des études de plus en plus longues et coûteuses.

 

La Conférence des grandes écoles indique ainsi qu’il y a deux fois plus d’élèves ayant un parent « ouvrier » dans les cursus par apprentissage que dans les autres voies. Nous avons là une responsabilité collective à permettre à ces jeunes d’accéder à ces formations de haut niveau. Plus d’égalité des chances, plus de réussite aux examens, moins de risque de décrochage et de réelles garanties d’obtenir un emploi stable dès la fin de sa formation, les bénéfices de l’apprentissage dans le supérieur sont là et tout l’enjeu aujourd’hui est d’accélérer dans cette voie pour en faire une filière d’excellence pour tous.

Pour un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur

Pour un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur 

À l’image de ce qui se pratique en Allemagne,Les présidents des fédérations de l’assurance, Florence Lustman, de la banque, Nicolas Théry et des entreprises de high-tech, Laurent Giovachini affirment, dans une tribune au « Monde » que le développement de l’apprentissage dans les universités et grandes écoles permet de lutter efficacement contre les inégalités sociales et territoriales.

 

Tribune. 

Avec près de 500 000 contrats signés dans le secteur privé en 2020, soit une hausse de 40 % par rapport à 2019, l’apprentissage connaît un décollage sans précédent en France et s’impose durablement dans le paysage de la formation. Il s’agit d’une réussite de politique publique majeure, issue de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 et fortement portée par les efforts communs des entreprises et des établissements d’enseignement.

Plus encore, l’accélération de l’apprentissage dans les formations de l’enseignement supérieur favorise leur démocratisation pour briser le plafond de verre des classes et territoires moins favorisés. Les métiers de l’assurance, de la banque, du conseil, de l’ingénierie et du numérique – qui représentent environ 1,7 million de salariés en France et 60 000 jeunes en alternance – ont ainsi triplé en dix ans le nombre d’alternants des formations de niveau Bac + 4/5.

 

L’apprentissage constitue aujourd’hui le tremplin le plus efficace vers la vie active. En valorisant une pédagogie qui intègre les réalités de l’entreprise et met en avant les compétences humaines et relationnelles, l’apprentissage favorise l’acquisition des « soft skills » [autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe, etc.] indispensables pour évoluer et progresser professionnellement.

De plus, l’intégration de l’apprentissage dans les cursus universitaires et grandes écoles a provoqué une véritable révolution culturelle et contribué à renforcer son image auprès des chefs d’entreprise, des enseignants mais aussi des étudiants eux-mêmes. Mais surtout, le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur représente un vecteur essentiel de cohésion sociale et de promotion de l’égalité des chances, en permettant aux étudiants issus de tous les milieux, de financer des études de plus en plus longues et coûteuses.

 

La Conférence des grandes écoles indique ainsi qu’il y a deux fois plus d’élèves ayant un parent « ouvrier » dans les cursus par apprentissage que dans les autres voies. Nous avons là une responsabilité collective à permettre à ces jeunes d’accéder à ces formations de haut niveau. Plus d’égalité des chances, plus de réussite aux examens, moins de risque de décrochage et de réelles garanties d’obtenir un emploi stable dès la fin de sa formation, les bénéfices de l’apprentissage dans le supérieur sont là et tout l’enjeu aujourd’hui est d’accélérer dans cette voie pour en faire une filière d’excellence pour tous.

Développement du paiement en plusieurs fois

Développement du paiement en plusieurs fois

 

L e paiement en plusieurs fois n’est évidemment pas nouveau. Mais il tend à se développer avec les offres des sociétés commerciales elles-mêmes. Il y a plusieurs manières de pratiquer le paiement différé. Soit l’obtention d’un crédit traditionnel, soit l’utilisation des facilités de paiement en plusieurs fois offertes par les banques , soit cette dernière tendance des grandes marques de distribution de fractionner le règlement.

Selon les cas, ce paiement en plusieurs fois peut comporter des frais supplémentaires ou être gratuit. Il vise en tout cas inciter à la consommation qui par parenthèse s’est montrée un peu molle au cours du mois de juillet.

De façon plus structurelle, les Français qui le peuvent sont davantage tentés par l’épargne que par la consommation content tenu des incertitudes sanitaires et économiques.

Développement durable : créer de la valeur

Développement durable : créer de la valeur

S’appuyant sur des entretiens avec 2.475 dirigeants de divers pays, secteurs et entreprises, une ne étude de McKinsey dont  rendent  compte les Échos évoque les bonnes pratiques pour mieux générer de la valeur en matière de développement durable.

Parmi les facteurs identifiés, les entreprises leaders en matière de développement durable et de création de valeur (les 22 % qui créent de la valeur) avaient en premier lieu fait de ces enjeux une priorité stratégique, avec des objectifs clairement affichés . « Les enjeux de développement durable doivent faire partie de l’agenda du top management. Pour tirer le plein potentiel de la transition, le sujet doit être porté au plus haut sommet de l’organisation. Les entreprises leaders de notre étude sont également celles qui ont établi un lien étroit entre les performances environnementales mesurées par une série d’indicateurs et les rémunérations des dirigeants et de l’encadrement intermédiaire », ajoute Clarisse Magnin.

Par ailleurs, les entreprises qui s’en sortent le mieux sont aussi celles qui font de la soutenabilité un élément clé de leur culture, proposant notamment des formations sur le sujet à leurs salariés. Ces formations restent toutefois encore peu développées, même chez les entreprises leaders. Seules 27 % d’entre elles ont proposé des formations à tous leurs employés visant à mieux intégrer les pratiques de développement durable à leur travail (un pourcentage qui descend à 8 % pour les autres organisations).

Or, bien menées, de telles formations pourraient contribuer à accélérer le changement. « Aujourd’hui, il ne s’agit plus de mettre l’accent sur le ‘pourquoi du développement durable’, qui est intégré par tous, mais sur le ‘comment’ avec des stratégies concrètes pour obtenir des résultats. L’une des priorités porte sur l’accélération des formations des collaborateurs et les opportunités de montée en compétences qu’elles représentent », précise l’associée de McKinsey.

Enfin, les entreprises qui réussissent le mieux en la matière sont aussi celles qui ont également réussi à mobiliser leurs clients et leurs partenaires commerciaux autour de la question du développement durable, notamment en mettant l’accent sur des notions comme la transparence, le partage d’information et la traçabilité.

Malgré des progrès au cours des dernières années et des ambitions affichées pour celles à venir, il reste encore du chemin à parcourir. Seul un tiers des leaders du développement durable identifiés dans l’enquête perçoivent leur aspiration au développement durable comme « très agressive », ce qui laisse entrevoir des possibilités d’amélioration.

Développement durable: Pour une économie de sobriété inutilement complexe

Développement durable: Pour une économie de sobriété inutilement complexe

 

L’économiste et sociologue Pierre Veltz estime, dans une tribune au « Monde », que le « déconfinement » de l’écologie passe par le développement d’une économie socialement juste, et créatrice de valeur et d’emplois de qualité.

 

Tribune. 
Les débats sur la loi « climat » illustrent parfaitement deux des grands obstacles auxquels se heurtent nos politiques écologiques : la difficulté à inclure des politiques sectorielles (habitat, transports, alimentation, etc.) dans une vision systémique ; mais surtout, plus profondément, l’incapacité à les replacer dans une perspective politique globale, dans un nouveau récit positif susceptible de mobiliser l’adhésion des citoyens – et même, plus simplement, leur compréhension. Dans le grand livre des politiques publiques, européennes, nationales et locales, l’écologie reste un chapitre à part. Sa place s’accroît, mais la synthèse nouvelle qui prendra le relais de la modernisation sociale-démocrate, dont le cycle s’achève sous nos yeux, reste à inventer.

L’envol des consommations

Atteindre la neutralité carbone en 2050 est un défi gigantesque. Le constat essentiel est que l’amplitude et l’urgence des mutations nécessaires ne pourront pas se contenter d’une augmentation, même forte, de l’efficacité de nos processus technico-économiques.

Les gains d’efficacité – en termes d’énergie consommée, de gaz à effet de serre (GES) émis, de matières utilisées, etc. – sont en effet systématiquement mangés par l’envol des consommations (l’effet « rebond »). Et ils sont largement absorbés par la « profondeur technologique » croissante, c’est-à-dire la course à la conception d’objets et de services de plus en plus (inutilement) sophistiqués. Il n’y a donc pas d’autre issue que de marier la recherche d’efficacité avec celle de la sobriété.

 

Mais toute la question est là : que faut-il mettre sous ce terme ? On pense en général à des comportements individuels, presque tous restrictifs. Ces comportements ont un impact réel mais limité. Mais le vrai défi est celui de l’invention d’une économie globalement et structurellement sobre, qui soit aussi socialement juste et créatrice de valeur et d’emplois de qualité, condition sine qua non de son acceptabilité.

Il est paradoxal que les résultats d’une convention citoyenne débouchent sur un catalogue de mesures sectorielles (proches de celles que les experts, eux aussi sectoriels préconisent depuis longtemps). On s’interroge, à juste titre, sur l’ampleur des mesures. On se chamaille autour d’une comptabilité boutiquière des mesures retenues ou rejetées. Mais, ce faisant, la question du « quoi produire » est totalement noyée sous les discussions techniques relatives au « comment produire ». Le problème de fond reste : la « décarbonation », surtout découpée en rondelles, ne fait pas un projet politique.

Bitcoin : Une perspective de développement?

Bitcoin : Une perspective de développement?

Etienne Descure,Président de la société d investissement Magellan  explique, dans une tribune au « Monde », qu’en raison de la multiplication par quinze des cours du bitcoin en un an, les cryptomonnaies tendent à devenir un poids lourd de la finance mondiale, mais que la compétition reste ouverte entre la Chine et les Etats-Unis pour dominer le marché.

Une tribune qui reste cependant assez neutre sur l’avenir et la maîtrise des crytomonnaies NDLR

 

Tribune. Deux mille milliards de dollars (environ 1 670 milliards d’euros) : c’est désormais la capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies en avril 2021. A titre de comparaison, cela représente deux fois la valeur de la totalité de l’immobilier parisien, cinq fois celle de la société LVMH, qui est la plus grosse capitalisation européenne, ou… l’ensemble des crédits subprimes qui avaient provoqué une des plus grandes crises financières de l’histoire.

S’il faut se garder de toute extrapolation hâtive (l’ampleur de la crise des subprimes avait en grande partie été causée par la titrisation des créances), le chiffre donne le vertige et illustre le poids que prennent les actifs virtuels dans la finance mondiale.

Institutionnalisation

Historiquement, la majorité des usages de cryptomonnaies se situait en Asie. Cependant, l’évolution des réglementations et des mentalités tend à penser qu’une inversion est en cours : la détention de cryptodevises est encore tolérée en Chine, mais les échanges y sont d’ores et déjà interdits, tandis qu’une institutionnalisation du bitcoin menée par des influenceurs de renom (Elon MuskJack Dorsey) et des acteurs financiers de poids (JP Morgan, PayPal, Visa, Blackrock) est en cours à l’ouest.


L’introduction en Bourse de Coinbase, seconde plate-forme d’échange dans le monde, pour une valeur voisine de celle de BNP Paribas, marque également la confiance des investisseurs dans le développement de ce marché auprès du grand public.

La détention de cryptodevises est encore tolérée en Chine, mais les échanges y sont d’ores et déjà interdits, tandis qu’une institutionnalisation du bitcoin est en cours à l’Ouest

Le bitcoin est le doyen et le roi incontesté des actifs virtuels. Sa valeur représente encore près de 60 % de la capitalisation totale du secteur et l’évolution de son cours oriente majoritairement l’ensemble du marché. L’infrastructure informatique de son réseau reste cependant majoritairement chinoise : on estime qu’environ 65 % à 75 % de la puissance de calcul y résidaient en 2020.

L’immense majorité des serveurs spécialisés pour effectuer les opérations qui régulent le réseau (communément appelées « minage ») est fabriquée en Chine, et l’Etat applique sur ceux-ci des taxes à l’export de 25 %. Les coûts d’électricité qui sont la première charge variable des « mineurs », y sont aussi très compétitifs. L’amortissement du matériel et l’énergie représentant 90 % des coûts des industriels spécialisés dans cette activité peu complexe, le pays y conserve un avantage concurrentiel durable.

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