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Un baccalauréat dévalorisé

Un baccalauréat dévalorisé

Le bac ne traduit plus la maîtrise d’un corpus de connaissances permettant aux lycéens d’aborder sereinement les études supérieures, regrette, dans une tribune au « Monde »,

Tribune.

 

L’annonce, le 21 janvier par le ministère de l’éducation nationale, que les enseignements de spécialité des baccalauréats général et technologique seront validés par le contrôle continu et par la moyenne des trois trimestres de terminale, coïncide avec la mise en évidence par les médias des difficultés rencontrées par les étudiants en cette période. On pense en particulier aux plus jeunes qui découvrent cette année l’enseignement supérieur après avoir expérimenté en 2020, dans l’improvisation aussi, le contrôle continu au bac en raison de la crise sanitaire…

Sur le plan des enseignements, le « tout-distanciel » a des effets désastreux à un âge où les échanges entre étudiants et enseignants contribuent à produire et à structurer les savoirs. Sans oublier que les moyens technologiques disponibles et les connexions Internet sont souvent insuffisants pour suivre correctement les cours en ligne. Mais pour les étudiants en première année de licence s’ajoute un obstacle supplémentaire : une année de terminale incomplète, perturbée par le premier confinement, et donc, chez les élèves aux niveaux les plus faibles, l’absence des prérequis essentiels pour aborder sereinement des études supérieures.

Sélection larvée

Ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a longtemps que le baccalauréat, premier grade universitaire, ne traduit pas la maîtrise d’un corpus de connaissances. Cette situation semble convenir à tous les élèves. Les meilleurs d’entre eux se distinguent par la notoriété de leur établissement scolaire et l’obtention de mentions, Parcoursup se chargeant de les orienter vers les filières d’enseignement supérieur auxquelles ils se sont préparés et donc, le plus souvent, vers celles réputées comme étant les plus nobles. Les moins bons élèves ont le titre de bachelier et vont là où on veut bien les accueillir sans avoir véritablement de choix. Beaucoup d’entre eux échouent lors des premiers partiels. Ils pourront peut-être compter sur les régulières grèves étudiantes du printemps − lancées pour dénoncer le peu de moyens dévolus aux facultés, ce qui n’est pas faux − ainsi que sur les notes fictives qui vont avec et permettent parfois de valider une première année mal partie.


Tous les ressorts d’une sélection larvée sont ainsi mis en place. Le dogme de l’égalité de traitement masque une profonde inégalité entre les établissements et les élèves. Le diplôme est remplacé par un système algorithmique d’orientation qui ne s’adresse qu’aux élèves les plus en phase avec le système. Ne certifiant plus rien, il est devenu de la monnaie de singe.




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